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paracha de la semaine

Parachat Pinhas

12 Juillet 2014

14 Tamouz 5774

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

21:34*

22:55

Lyon

21:12*

22:26

Marseille

21:01*

22:11

* L'on allumera selon sa communauté

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Une généreuse imposition des mains à Yéhochoua

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Tu lui communiqueras une partie de ta splendeur, afin que toute l’assemblée des bnei Israël lui obéisse » (Bemidbar 27, 20)

Nos Sages ont expliqué (Baba Batra 75a) : « Tu lui communiqueras une partie de ta splendeur », et non sa totalité. Les anciens de cette génération ont dit : « Le visage de Moché était comme le soleil et celui de Yéhochoua comme la lune. »

Moché a reçu l’ordre de D. d’imposer les mains à son élève Yéhochoua bin Noun et de lui communiquer une partie de sa splendeur, et non sa splendeur toute entière. C’est pourquoi la lumière de Moché est restée supérieure à celle de son disciple Yéhochoua : le visage de Moché était comme le soleil alors que la lumière de Yéhochoua bin Noun était seulement comme la lune.

Il y a lieu de comprendre. Nous savons que lorsqu’un maître quitte ce monde, il lègue à son élève le double de ses capacités. Ainsi, nous voyons qu’avant de se séparer de son élève Elicha et de monter au ciel dans un tourbillon, le prophète Elie lui a demandé « Exprime un désir » et Elicha a répondu « Puissé-je avoir une double part de l’esprit qui t’inspire » (Rois II 2, 9).

Il s’avère ici qu’il en a été de même pour Yéhochoua bin Noun et Moché. En effet, il est dit juste après (Bemidbar 27, 23) « Il lui imposa les mains et lui donna ses instructions », et Rachi ainsi que le midrach (Yalkout Chim’oni Pinhas 676) expliquent : « Il lui imposa les mains de bon cœur, faisant ainsi beaucoup plus que ce qui lui avait été demandé, car D. lui avait dit : ‘‘Tu poseras ‘ta main’ sur lui’’, tandis que lui l’a fait des deux mains, le remplissant généreusement de sa sagesse, comme on remplit un récipient à ras bord. »

Il est aussi dit dans le midrach (Yalkout Chim’oni, ibid.) : « Un homme peut être jaloux de n’importe qui, sauf de son fils et de son élève. ‘‘De son fils’’, d’où le sait-on ? De Chelomo, comme il est dit ‘‘Puisse le Seigneur rendre le nom de Chelomo plus illustre encore que ton nom.’’ Et ‘‘de son élève’’, d’où le sait-on ? D’une part de ‘‘Puissé-je avoir une double part de l’esprit qui t’inspire’’, et d’autre part de ‘‘Il lui imposa les mains et lui donna ses instructions’’. » Moché a donc imposé les deux mains à Yéhochoua et lui a donné généreusement le double de son esprit.

C’est également ce que rapporte la michna (Avot 1, 1) : « Moché a reçu la Torah au Sinaï et l’a transmise à Yéhochoua. » Moché a transmis à Yéhochoua tout ce qu’il avait étudié, et à présent celui-ci apporte des nouveautés de lui-même. S’il en est ainsi, la force de Yéhochoua est immense, puisqu’il a reçu le double de ce qu’avait Moché, et c’est avec cette force qu’il a arrêté le soleil dans sa course et vaincu les trente-et-un rois.

Yéhochoua était évidemment doté d’une force extraordinaire. En effet, même lorsqu’il s’est trouvé face à une guerre terrifiante contre trente-et-un rois, il n’a pas eu peur, car Moché l’avait encouragé avant sa mort en lui disant « Sois fort et vaillant ! » (Devarim 31, 7) : Tu n’as rien à craindre, car Hachem est à Tes côtés. C’est une guerre entre D. et tous les ennemis et peuples étrangers. Et même après le décès de Moché, D. Lui-même lui a dit (Josué 1, 6) : « Sois fort et vaillant ! Car c’est toi qui vas mettre ce peuple en possession du pays que j’ai juré à ses ancêtres. »

En approfondissant davantage le sujet, nous comprendrons comment Yéhochoua bin Noun a eu la force d’arrêter le soleil pendant trente-six heures en lui ordonnant « Soleil, arrête-toi sur Guivon ! » (Josué 10, 12). Le soleil est pourtant l’une des créations essentielles au monde, comme nous le disons « Qui éclaire la terre et ses habitants avec miséricorde. » Si, D. préserve, le monde restait un jour sans soleil, il serait sans doute détruit. Alors comment Yéhochoua a-t-il eu la force de l’arrêter et d’en faire ce que bon lui semblait ?

Ceci s’explique par ce que nous avons énoncé précédemment. Puisqu’ils sont armés de la lumière de la Torah, les tsaddikim possèdent la force de diriger la Création. En effet, le mot « téva » (nature) a la même valeur numérique que le nom « Elokim » (D.). La Création contient la lumière divine, et seuls les tsaddikim qui le perçoivent grâce à la Torah et à leur sainteté ressentent cette lumière. Dotés de leur force, qui est celle de la Torah, ils sont capables de contrôler la Création, d’y apporter toute modification, et de l’adapter à leur volonté.

Ainsi, Yéhochoua qui avait reçu de Moché la force de la Torah, et qui percevait la lumière de la Torah dans toute la Création, a adopté un langage particulier pour s’adresser au soleil. Il pouvait lui imposer de s’arrêter. En tant que tsaddik de la génération, il comprenait la « langue du soleil », car il connaissait sa véritable lumière.

Nos Sages ont rapporté que D. a caché dans la Torah la lumière de la Création. Et ils ont également dit (Chemot Rabba 35, 1) qu’Hachem réserve la lumière du soleil et de la Création aux tsaddikim dans le monde à venir. Or, ayant reçu de Moché la force de la Torah, Yéhochoua a bénéficié de la lumière cachée de la Torah. C’est donc ce qui lui a permis de communiquer avec le soleil et de l’arrêter. En effet, avec cette lumière, il a pu observer le monde d’un bout à l’autre et distinguer la lumière avec laquelle D. avait créé le monde.

Mais puisque cette lumière est réservée aux tsaddikim dans le monde à venir, elle est pour le moment cachée. Elle ne sera dévoilée qu’à l’avenir aux tsaddikim, alors que nous nous abriterons sous les ailes de D., au temps du Machia’h. Cette lumière était présente avant la faute d’Adam, mais suite à cette dernière, elle est devenue obscure et invisible. Avec l’aide de D., puissions-nous mériter rapidement la venue du Machia’h, et que cette lumière nous soit à nouveau dévoilée et nous éclaire d’un bout à l’autre du monde, Amen.

LES PAROLES DES SAGES

A quoi ressemble un chef

« Que Hachem, le D. des esprits pour toute chair, nomme un chef pour la communauté » (Bemidbar 27, 16)

La demande de Moché au Créateur du monde en ce qui concerne le chef de la génération suivante représente une sorte de testament pour tous les temps, un testament que les grands d’Israël ont suivi dans leur génération lorsqu’ils ont pu préparer le terrain à temps pour la direction de la génération suivante, d’après une tradition orale jamais interrompue.

Dans cet article, nous allons évoquer la figure imposante du Roch Yéchiva de « Porat Yossef », le gaon Rabbi Ben Tsion Abba Chaoul זצ''ל. C’était un disciple très proche du gaon Rabbi Ezra Attia זצ''ל, qui a renforcé la Torah chez les Sépharadim de la génération précédente.

Rabbi Ben Tsion lui-même a construit de ses mains toute une génération de talmidei ‘hakhamim et de décisionnaires qui dirigent à notre époque de nombreuses communautés en Israël et dans le monde entier. Sa ligne directrice en tout ce qui concerne l’éducation donnée à ses élèves suivait la droite ligne de la Torah. La sainte Torah, disait-il, « façonne » l’homme. Sans elle, il n’est pas un homme ! « L’homme naît comme un âne sauvage », et d’un âne sauvage il faut que naisse et se forme un homme ! Comment ? « Tu observeras toutes mes lois et tous Mes statuts et tu les feras » – comme s’il se faisait lui-même ! Et celui qui ne s’est pas affiné au contact de la Torah et ne s’est pas perfectionné dans les mitsvot reste un âne sauvage, ce n’est pas un homme ! »

Qu’est-ce qui vaut mieux ?

Le ‘hakham Ben Tsion agissait en fonction de ses enseignements. Il s’était affiné dans la Torah en profondeur, perfectionné dans le moindre détail des mitsvot, et il était devenu un homme accompli. Il répétait à ses élèves : il y en a qui étudient la Torah convenablement, mais ne font pas attention à une bonne façon de se conduire. S’il n’y a pas de Torah il n’y a pas de bon comportement, sans la Torah, la politesse est une enveloppe extérieure et peu fiable. Mais s’il n’y a pas de comportement correct, il n’y a pas de Torah !

Outre l’absence de correction, cela peut parfois entraîner un ‘hilloul Hachem, une profanation du Nom de D. On peut parfois marcher sur un endroit qui vient juste d’être nettoyé. Lui-même aurait demandé la permission de passer à la femme de ménage, est-ce que cela ne dérangeait pas, est-ce que le carrelage était déjà sec.

Un jour, dans un cours, il a interrogé ses élèves sur ceux qui se dépêchent toujours de sortir de la synagogue : parfois le ‘hazan prend plus longtemps, et alors certains frappent sur la table pour l’encourager à se dépêcher, alors que d’autres rangent les tefilin et sortent à « Aleinou Lechabea’h ». Qu’est-ce qui est préférable ?

Il a posé la question et y a répondu : celui qui fait une réflexion impolie au ‘hazan fait honte à autrui en public, mais le fait qu’il ait éprouvé le besoin de faire une remarque montre qu’il souffre de quitter la synagogue sans avoir entendu les kaddich. Celui qui sort plus tôt, d’un côté ne fait pas honte au ‘hazan, mais il montre que peu lui importe les kaddich. Chez chacun il y a un côté positif et un côté négatif.

Mais celui qui est obligé de sortir, qu’il enlève les tefilin et qu’il s’en aille, car celui qui a crié a transgressé l’interdiction de faire honte à quelqu’un, ce qui est plus grave.

Un jour, il est parti avec ses élèves sur les tombes des tsaddikim en Galilée. A la yéchiva « Porat Yossef », on n’avait pas l’habitude des vacances de « bein hazemanim ». Mais, disait-il, il y a dans la nature humaine un besoin de repos et de relâchement, c’est pourquoi on partait pour une promenade de deux jours sur les tombes des tsaddikim. Le premier jour, on allait à Tsefat et Tibériade, et le soir on arrivait au lieu saint de Méron.

L’un des habitants du lieu avait hébergé Rabbi Ben Tsion avec quatre autres participants. Ils se sont levés tôt le matin et voulaient continuer leur promenade, mais Rabbi Ben Tsion a décidé que non, on rentrait à l’appartement. Ils n’avaient pas fait de bruit et le maître de maison n’était pas encore debout. Rabbi Ben Tsion a pris un livre et s’est plongé dans son étude.

Ses élèves lui ont fait remarquer qu’ils avaient un programme chargé, et qu’il y avait peu de temps. Il leur a expliqué : « Un juif nous a hébergés. Peut-il venir à l’esprit que nous nous enfuyions sans lui dire au revoir ? » Peut-être veut-il nous donner un verre de café, mais nous aurons disparu ? Et effectivement, le maître de maison s’est levé et a proposé à Rabbi Ben Tsion un verre de café.

Il l’a bu en bavardant avec lui comme avec un ami et lui a dit au revoir avec force bénédictions. La promenade s’est poursuivie avec une heure de retard, parce qu’il avait fallu attendre le maître de maison et apprendre à bien se conduire.

Ce n’est pas l’honneur de la Torah

Pour Rabbi Ben Tsion, l’honneur de la Torah était un principe essentiel. Dans ses cours, il disait : « Je connais quelqu’un qui lorsqu’il tend quelque chose à manger à un talmid ‘hakham, un verre de café et un morceau de gâteau, le lui tend avec les deux mains, pour sentir l’honneur de la Torah.

Quand sa vue s’est fatiguée pendant sa maladie, on lui a photocopié une page de Guemara très agrandie pour qu’il puisse, comme à son habitude, s’attarder sur chaque mot, avec Rachi et Tossefot. Il lui était facile de tenir une seule feuille, il s’en est beaucoup réjoui mais a demandé : ne photocopiez pas d’autres pages, ce n’est pas l’honneur de la Torah d’étudier sur une seule feuille pour la mettre ensuite à la genizah !

Il faisait particulièrement attention pour l’étude du grand nombre, veillant à ne pas annuler un cours ; même quand un élève lui proposait de rédiger ses écrits en halakha, il refusait en disant qu’il viendrait de temps en temps demander un éclaircissement et que ce serait sur le compte de la préparation de son cours. Mais quand le Roch Yéchiva, le gaon Rabbi Ezra Attiya זצ''ל, lui avait demandé de rédiger pour lui une série de ses nouvelles explications pour l’insérer dans un périodique de Torah, il avait vu en cela l’honneur de son maître et l’honneur de la Torah, avait annulé plusieurs cours et s’était donné du mal pour bien exprimer chaque mot, pour que sorte un article parfait en l’honneur de la Torah.

Rabbi Ben Tsion était un excellent circonciseur. Beaucoup de gens lui demandaient de circoncire leurs fils, et il acceptait tout le temps, mais à une condition : que ce ne soit pas sur le compte de son cours, que ce ne soit pas une mitsva qui entraîne une faute. Il modifia cette attitude une seule fois, quand naquit un fils à un talmid ‘hakham et qu’à cause des circonstances l’heure de la circoncision fut fixée à l’heure du cours. Il lui demanda de pratiquer la circoncision, et Rabbi Ben Tsion accepta : c’était l’honneur de la Torah d’accéder à la demande d’un talmid ‘hakham.

GARDE TA LANGUE

Ne pas se mêler

On doit veiller à sa conduite avec ses yeux et son cœur, et tout particulièrement à ce qui sort de la bouche, pour ne pas se mêler de ce qui concerne les rapports des gens entre eux, à moins de connaître auparavant le sujet dont il s’agit et d’agir par désir d’être utile et non par animosité, en prévoyant les conséquences de ce qu’on va dire, afin de ne pas dévier des voies de la Torah. Alors, Hachem vous aidera à ne pas vous laisser prendre au piège du mauvais penchant.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Accomplir les mitsvot de tout son être

« Pin’has fils d’Elazar fils d’Aharon le cohen vit, se leva de la communauté et prit une lance en main » (Bemidbar 25, 7)

Le Zohar enseigne sur les mots « il prit une lance (roma’h) » que le mot « roma’h » est une allusion aux deux cent quarante-huit (rema’h) membres de l’homme. Quand Pin’has a manifesté son zèle pour Hachem, il est parti le faire avec ses deux cent quarante-huit membres.

Apparemment cela pose une difficulté, car on sait par les livres de moussar et de ‘hassidout que n’importe quelle mitsva doit être accomplie avec tous ses deux cent quarante-huit membres et trois cent soixante-cinq tendons. En effet, les deux cent quarante-huit membres de l’homme font allusion aux deux cent quarante-huit mitsvot positives, et les trois cent soixante-cinq tendons aux trois cent soixante-cinq mitsvot négatives (Makot 24a), qui font ensemble six cent treize mitsvot. On apprend de la mitsva de souka, accomplie avec tous les deux cent quarante-huit membres et trois cent soixante-cinq tendons, puisqu’on y rentre entièrement avec tout son corps et même avec ses vêtements, qu’il faut les accomplir toutes les mitsvot de la Torah de tout son être.

En vérité, Pin’has est effectivement allé accomplir la mitsva de tout son être, ce qui figure en allusion dans le verset « il prit une lance en main ». Apparemment, le mot « en main » est superflu, car il ne pouvait pas prendre la lance avec son pied, naturellement il l’a prise dans sa main, mais le mot « beyado » (en main) fait allusion aux trois cent soixante cinq tendons, car « beyado » a la valeur numérique de « guido » (son tendon), ce qui signifie que Pin’has a accompli la mitsva avec ses trois cent soixante-cinq tendons aussi, « il prit une lance en main », « rema’h » (la lance) – deux cent quarante huit membres, et « beyado » (en main) – trois cent soixante cinq tendons.

C’est un très grand principe : toute mitsva que l’homme fait, il doit la prendre vraiment « en main » et l’accomplir de tout son être. C’est important et difficile, car chacun a par nature a en lui-même un certain orgueil, et s’il ne l’élimine pas et ne s’incline pas devant Hachem avant d’accomplir la mitsva, il lui manquera dans l’exécution de la mitsva et il ne l’accomplira pas avec ses deux cent quarante huit membres et trois cent soixante-cinq tendons.

Pour annuler l’orgueil qui est en son cœur, il doit se préparer convenablement à la mitsva. De cette façon, il saura devant Qui il l’accomplit et se fera très humble. Ce qui n’est pas le cas s’il ne s’est pas bien préparé, auquel cas il ne pourra pas accomplir la mitsva comme il devrait le faire, car l’orgueil qui est en lui créera un défaut dans la mitsva.

A LA SOURCE

« C’est pourquoi tu diras que Je lui donne Mon alliance de paix » (25, 12)

Les Sages ont dit : « La récompense d’une mitsva est une mitsva », c’est-à-dire que le tsaddik qui sert Hachem de tout son cœur n’aspire à aucune récompense, mais tout son désir et tout son espoir est que Hachem lui fera mériter l’occasion de faire une autre mitsva semblable. C’est pourquoi il n’y a pas de récompense à une mitsva en ce monde-ci, car on reçoit en récompense l’occasion de faire une autre mitsva.

Mais Pin’has, dit le ‘Hatam Sofer, n’a certainement pas demandé d’avoir l’occasion de faire une autre mitsva semblable, à savoir qu’un autre chef de tribu d’Israël commette une faut aussi grave. Donc la notion que « la récompense d’une mitsva est une mitsva » ne s’applique pas ici.

C’est pourquoi il était juste qu’il reçoive une récompense !

 « Je lui donne Mon alliance de paix » (25, 12)

Sforno explique que la bénédiction de « Mon alliance de paix » représente la protection contre l’ange de la mort, comme dans l’expression « Il fait la paix dans Ses cieux ».

La perte et la meurtrissure proviennent de l’opposition des contraires. Mais Pin’has, qui a reçu la bénédiction de « chalom » sans opposition, a vécu beaucoup plus longtemps que ses contemporains.

Et effectivement, nous trouvons que Pin’has a servi dans le Sanctuaire de Chilo à l’époque de l’histoire de la « concubine à Guiva », qui s’est passée après la mort de Yéhochoua et des Anciens qui avaient vécu plus longtemps que lui. Et plus encore, d’après ce que disent les Sages, Pin’has était là à l’époque d’Yiphta’h et a refusé d’aller vers lui pour le délier de son vœu. Et à encore plus forte raison d’après ceux qui disent que Pin’has c’est Eliahou, et qu’il est encore vivant.

 « Soyez ennemis des Midianites (…) car ils sont vos ennemis par leurs projets rusés » (25, 17-18)

Rabbi Elimélekh s’étonnait : pourquoi est-il dit « ils sont vos ennemis » au présent, pour quelque chose qui appartient au passé ? Il faut également expliquer l’expression « par leurs projets rusés », qui indique des velléités de faire fauter les bnei Israël, alors que les Midianim ne se sont pas contentés de pensées mais sont bel et bien passés à l’action.

Il l’explique ainsi : effectivement, plus que les Midianim n’ont atteint les bnei Israël matériellement, ils leur ont causé un dommage spirituel. Ce dommage est encore actuel, et c’est la cause de ce que depuis l’acte de Zimri, des pensées de fautes se sont introduites en Israël.

Ces « projets rusés », qui sont les mauvaises pensées, sont encore des « ennemis » au présent et nous causent du tort jusqu’à aujourd’hui.

 « Soyez ennemis des Midianim » (25, 17)

Apparemment, les Midianim pouvaient arguer qu’entre le maître et l’élève, c’est le maître qu’on doit écouter, car qui a dit aux bnei Israël de se laisser séduire ! Alors pourquoi eux, les Midianim, auraient-ils mérité la destruction ?

Rabbeinou Yéhonathan Eibeschütz explique dans « Tiféret Yéhonathan » qu’en réalité, ce principe est valable pour toutes les fautes de la Torah, à l’exception de l’idolâtrie. En effet, quand on fait fauter le public par l’idolâtrie, ce n’est pas avec l’intention d’éliminer simplement les paroles du maître, mais bel et bien le « maître » lui-même, pour l’échanger contre un dieu étranger. Donc dans la faute de l’idolâtrie, il n’y a pas lieu de demander qui l’on doit écouter du maître ou de l’élève.

C’est pourquoi les Midianim étaient passibles de destruction.

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Fils de Zevouloun selon leurs familles : de Sered la famille Sardi, d’Elon la famille Eloni, de Ya’hléel la famille Ya’hléeli » (26, 26)

Le verset fait allusion à leurs actes et à ce qui en découle. « Sered » ressemble à « séder » (l’ordre), et l’Ecriture inverse parfois des lettres.

Cela veut dire qu’ils présentaient (lessader) devant Issakhar toute la subsistance dont il avait besoin.

Le mot « Elon » désigne la force, c’est une allusion à ce que dit le verset (Michlei 3, 18) : « C’est un arbre de vie pour ceux qui la soutiennent », et nos Sages ont dit (Vayikra Rabba 25, 1) qu’il n’est pas dit « pour ceux qui l’étudient » mais « pour ceux qui la soutiennent », or Zevouloun « soutenait ceux qui étudient la Torah » c’est pourquoi il est désigné comme « Elon », fort.

LES SENTIERS DES JUSTES

Pour acquérir les valeurs et les bonnes midot

Comme nous l’avons déjà mentionné dans cette rubrique, le secret d’une maison juive réside dans ses murs qui sont imprégnés de paroles, de scènes, de sons et de comportements. Lorsque tout est fait dans l’esprit de la Torah, la maison est sanctifiée et crée une atmosphère positive dans laquelle la présence divine vient s’installer. Mais le contraire est possible aussi : si les paroles prononcées dans ce foyer ne sont pas saintes, que la musique qui y est jouée ne l’est pas non plus, que les actes vont à l’encontre de l’esprit de la Torah, alors cette influence négative éloignera la présence divine de cette maison et de ceux qui l’occupent.

A ce sujet, on raconte qu’une fois, le gaon Rabbi Yéhouda Tsadka, directeur de la yéchiva « Porat Yossef », a dû envoyer des cartes d’invitation pour la bar mitsva d’un de ses fils. Mais sur la liste des invités figurait le nom d’un individu qui n’observait pas la Torah et les mitsvot. Soucieux et embarrassé, il réfléchit : il est expliqué dans le Zohar que lorsqu’une personne non-respectueuse des lois de la pureté familiale entre dans une maison, elle en chasse la présence divine. Comment donc pouvait-il renvoyer de ses propres mains la Chekhina par le biais d’une carte d’invitation ? Des érudits et des tsaddikim comme Rabbi ben Tsion ‘Hazan et Rabbi Ephraïm HaCohen seraient présents dans cette maison, accompagnés de la présence divine, et quelqu’un viendrait soudain la faire disparaître ?

Après maints débats et hésitations, le Rav a décidé avec les membres de sa famille d’envoyer la carte d’invitation afin de n’humilier personne, puisque la Torah nous met en garde concernant le respect d’autrui. Debout devant la boîte aux lettres, le Rav a pris la carte d’invitation destinée au proche parent en question, puis a levé les mains vers le ciel en suppliant : « Maître du monde, nous n’aspirons qu’à accomplir Ta volonté ! Nous ne voulions pas envoyer l’invitation afin de rester conformes à Ta volonté, et nous avons finalement décidé de l’envoyer, également pour la même raison. Alors maintenant, fais-en ce que Tu désires… » En fin de compte, l’invité en question n’a pas lu correctement la date indiquée sur la carte, et il est venu par erreur le lendemain du jour de la fête. De cette manière, la joie lors de la fête de la bar mitsva était entière et parfaite.

Le livre « Barkhi Nafchi » insiste sur l’attention que nous devons porter à la paix conjugale. Nous devons faire en sorte de ne jamais nous retrouver dans une situation où l’ambiance de paix et de joie soit altérée, ne serait-ce que de manière minime. Il incombe à chacun de beaucoup s’investir pour que la paix règne dans son foyer afin que celui-ci subsiste, s’améliore et s’embellisse.

Une question de haute importance a été soulevée chez les grands en Torah de la génération, par l’un des membres de « Lev Léa’him », une organisation qui a pour vocation de ramener les gens à la Torah. Un des membres de cette organisation s’était donc rendu dans une famille et avait constaté que le mari aspirait ardemment à faire techouva. La femme, en revanche, le menaçait de divorcer s’il entamait ce processus !

La femme se disputait vivement avec lui et elle avait explicitement déclaré que si elle le voyait aller à des cours de Torah ou tenter de faire quoi que ce soit qui prouverait son processus de techouva, elle le quitterait immédiatement et détruirait le foyer.

Se posait alors la question de l’attitude à adopter dans un cas pareil où le mari aspire à se rapprocher du judaïsme, mais où la femme l’en empêche. Faut-il choisir de se rapprocher de D. au détriment de sa famille ?

Le gaon Rabbi Yossef Chalom Eliachiv s’est appuyé sur les propos de la Guemara dans le traité Nedarim (32a) : « Pour quelle raison Avraham a-t-il été puni et ses enfants ont-ils été asservis en Egypte pendant deux cent dix ans ? »

Une des réponses apportées par la Guemara est celle de Rabbi Yo’hanan : « Car il n’a pas veillé à faire entrer tout le monde sous les ailes de la Chekhina. »

Bien qu’il s’agisse là-bas d’hommes mauvais et corrompus, l’attitude d’Avraham a été l’objet de reproches, et ses descendants ont été gravement punis par l’esclavage d’Egypte.

Cela nous enseigne donc que nous avons l’obligation de rapprocher tout le monde de la Torah, y compris les personnes les plus abominables, a été la réponse de Rav Eliachiv.

Il peut et il doit rapprocher sa femme

Le midrach raconte l’histoire d’un vieil homme de quatre-vingts ans qui s’est rendu chez Avraham. Celui-ci lui a servi de quoi manger et boire, mais avant cela, il lui a demandé de remercier D. L’invité a refusé, et en guise de réponse, a sorti de sa poche son idole et l’a bénie…

Avraham a insisté pour qu’il remercie D., mais l’invité persistait dans son refus.

A la fin de la journée, Avraham avait la gorge desséchée à force d’avoir supplié son invité et d’avoir insisté auprès de lui. Alors il a désespéré, lui a demandé de le payer, et l’a quitté.

Dans la nuit, raconte le midrach, D. lui est apparu et lui a dit : « Avraham, Avraham ! Depuis quatre-vingts ans, J’attends que cet homme se repente et Je n’ai toujours pas perdu espoir. Et toi, après un seul jour passé avec lui, tu as déjà désespéré ! »

Alors Avraham est parti le chercher dans le désert de Beer Chéva jusqu’à ce qu’il le trouve, le ramène chez lui et le convainque finalement de faire techouva.

Quoi qu’il en soit, nous devons en apprendre que nous avons l’obligation de rapprocher de D. tous ceux qui se sont fourvoyés, y compris ceux qui sont extrêmement éloignés. De cette façon, quelqu’un pourrait-il imaginer ne pas faire faire techouva à sa femme ?

En d’autres termes, la question qui a été posée – le rapprochement de D. doit-il venir au détriment de la cellule familiale ? – n’a pas lieu d’être.

Si déjà on a critiqué Avraham de n’avoir pas rapproché le vieillard de la Torah, il est évident que le mari peut et doit rapprocher sa femme. Il peut le faire et il y arrivera !

Que D. nous préserve d’arriver à une situation où il faut sacrifier sa famille pour se rapprocher de la Torah. En plus de toutes les notions de judaïsme que nous devons enseigner à celui qui fait techouva, il faut lui apprendre également comment rapprocher sa femme. Parfois, il faut investir pour cela beaucoup de réflexion et « gaspiller » des heures, des jours, voire des mois, jusqu’à ce que sa femme le suive. Mais le mari est obligé d’agir de la sorte, et s’il suit le bon chemin, ne précipite pas les choses et s’arme de patience, il réussira avec l’aide de D.

 

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