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paracha de la semaine

Parachat Choftim

30 Août 2014

4 Eloul 5774

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

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21:27

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21:09

Marseille

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21:02

 

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L’importance de l’unité et de l’amour du prochain

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Lorsque tu partiras en guerre contre ton ennemi et que tu verras des chevaux et des chars, un peuple plus nombreux que toi, ne les crains pas, car Hachem ton D. est avec toi, Lui Qui t’as fait sortir du pays d’Egypte. Lorsque la guerre s’approchera, le cohen s’avancera pour parler au peuple. Il lui dira : « Ecoute, Israël, vous vous apprêtez aujourd’hui à la guerre contre vos ennemis, que votre cœur ne faiblisse pas, ne craignez pas et ne vous laissez pas déconcerter ni terrifier par eux. » (Devarim 20, 1-4)

Il faut expliquer cette paracha sur le mode de l’allusion, en comprenant qu’elle concerne l’amour d’Israël et les qualités nécessaires pour qu’il y ait des rapports harmonieux entre les hommes. Commençons par éclaircir un certain nombre de choses. D’abord, de quoi s’agit-il? Du fait que chacun doit aimer son prochain, ainsi qu’il est écrit (Vayikra 19, 18) : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Il faut encore comprendre pourquoi le don de la Torah devait s’accompagner d’une condition que tous les bnei Israël soient coresponsables (Sanhédrin 27b, Chevouot 39a). Est-ce que sans cela il était impossible de recevoir la Torah ? De même, pourquoi fallait-il en arriver à une unité aussi intense que la décrit le verset (Chemot 19, 2) : « Israël campa là en face de la montagne », sur lequel Rachi rapporte (au nom de la Mekhilta) : « comme un seul homme avec un seul cœur » ; est-ce que sans cette unité-là il était impossible de recevoir la Torah, et sans cela le Saint, béni soit-Il ne pouvait-Il pas la donner aux bnei Israël ?

Il y a encore autre chose à éclaircir. Pourquoi la coresponsabilité est-elle quelque chose de grave au point que Yom Kippour et le repentir ne suffisent pas pour racheter quelqu’un s’il n’a pas demandé pardon à son prochain (Michna Yoma 8, 9). Pourquoi ne suffisent-ils pas, au point qu’il faille justement le pardon de l’autre ?

D’autant plus qu’on connaît l’enseignement des Sages (Berakhot 60b) selon lequel tout ce que fait D. est pour le bien. Et même si l’autre a subi un dommage ou un affront, nous devons croire et accepter avec amour que c’est cela qui devait être. Il est vrai que celui qui lui a causé ce dommage doit s’en repentir, et comme il est dit (Chabbat 32a, Bava Batra 119b), on fait arriver le mal par quelqu’un qui était déjà mauvais. Mais pour cela, il suffit du repentir et du pardon de D., pourquoi faut-il aussi le pardon de l’autre ?

Nous allons tenter de l’expliquer. Quand le Saint, béni soit-Il a créé l’homme, Il l’a créé seul, et ensuite Il a créé sa femme ‘Hava à partir de l’homme lui-même et non comme un être séparé. La raison en est que de cette façon, ils seront une seule chair, si bien que même lorsqu’ils se trouvent séparés, leurs âmes restent liées. Et c’est la volonté de D. que toutes les œuvres de Ses mains soient parfaites, que toutes soient reliées et unifiées, car c’est pour Lui une satisfaction. Ce n’est pas pour rien que Rabbi Akiva a dit (Yérouchalmi Nédarim ch. 9 halakha 3) : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même, c’est un grand principe de la Torah », car l’unité est la chose essentielle.

De même, nous voyons dans la confection de la menora qu’elle devait être d’une seule pièce comportant toutes ses parties, les tiges, les boutons, les fleurs et les calices. Tout devait être d’un seul bloc, en allusion à l’unité des bnei Israël. Bien que chacun soit différent de tous les autres par sa nature, par sa race, par sa conduite, par son aspect, il y a des pauvres et il y a des riches, il y a des gens moyens et d’autres avec un tout petit niveau ou bien un niveau très élevé, et encore beaucoup d’autres différences, mais tout cela ne doit pas entraver l’unité, tous doivent former un seul bloc et une seule chair.

C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre ce qui nous est insinué dans cette paracha. « Quand tu partiras en guerre contre ton ennemi » désigne la guerre contre le mauvais penchant. « Et que tu verras des chevaux et des chars, un peuple plus nombreux que toi » : tu vois que l’autre a plus de chevaux et de chars que toi, et le mauvais penchant essaie de te rendre jaloux de lui parce qu’il a plus de biens et réussit mieux dans la vie, avec sa famille, etc., si bien que tu en arrives à le détester.

Il arrive même parfois qu’on ne reconnaisse pas la raison de cette haine, qui a commencé comme une jalousie qui vibrait en soi, et qu’on attribue à d’autres raisons. Mais à la vérité, si l’on s’examine bien soi-même en profondeur, on s’apercevra que la haine a commencé par de la jalousie qui s’est petit à petit emparée de la personne au point qu’elle ne peut plus regarder l’autre tant elle l’envie et le déteste.

La Torah vient alors donner un conseil pour dominer ces pensées mauvaises : « Ne les crains pas, car Hachem ton D. est avec toi, Lui Qui t’as fait sortir du pays d’Egypte. » Ne les crains pas, ne crains pas le mauvais penchant qui t’a poussé à cela, car Hachem est avec toi et tout est entre Ses mains. Ainsi, les Sages nous ont enseigné (Yoma 38b) qu’il est impossible de toucher fût-ce le moins du monde à ce qui est destiné à un autre. C’est ce que signifie « car Hachem ton D. est avec toi, Lui Qui t’as fait sortir du pays d’Egypte ». En effet, nous étions esclaves en Egypte et le Saint, béni soit-Il nous en a fait sortir et nous a donné la richesse et la gloire, or Lui seul sait à qui donner et combien, et à qui ne pas donner.

Et c’est là tout le but de l’homme en ce monde : améliorer son caractère et le travailler, vaincre le mauvais penchant qui brûle en son cœur et cherche à le faire sortir du monde par la jalousie, la haine et la discorde. Il faut faire le contraire. Toute l’humanité doit former une seule chair, comme à l’époque de la création du monde : une, dans une unité parfaite. Il faut rester ainsi à jamais. Même quand les corps sont séparés, les âmes doivent être unies.

Lorsqu’on décide en soi-même avec une foi totale que tout ce que l’on possède et tout ce qui nous arrive est décidé par le Créateur, on pourra surmonter les dissensions et la jalousie, et ainsi accroître la gloire de la Chekhina. Cela se trouve insinué dans la suite de la paracha : « Il lui dira : Ecoute, Israël », c’est-à-dire qu’on se dira à soi-même « Chema Israël », on acceptera de se soumettre au royaume des cieux et on se réjouira de ce que nous a donné Hachem, ainsi que de ce qu’Il a donné à l’autre.

Il y a également une allusion à cette idée dans la lecture du Chema, où l’amour du prochain est comparé à l’amour pour D., ainsi qu’il est dit (Devarim 6, 5) : « Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme et de tous tes biens. » Nos Sages ont expliqué (Berakhot 54a) : « Remercie-le d’absolument tout. » Comment peut-on remercier de tout et ne jalouser personne ? Uniquement par l’amour du prochain et l’amour de D., ainsi que la conscience que tout vient de Lui et qu’il n’y a pas à contester Ses décisions.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

« Ne plante pas une achera de tout arbre à côté de l’autel de Hachem ton D. et n’élève pas une matseva que Hachem ton D. a en horreur. »

Même si quelqu’un se donne beaucoup de mal dans l’étude de la Torah et accomplit toutes les mitsvot, mais en en tirant de l’orgueil, le Saint, béni soit-Il n’est pas content de lui. C’est pourquoi il est dit plus loin : « Ne sacrifie pas à Hachem ton D. un taureau ou un agneau qui a un défaut quelconque, car c’est une abomination pour Hachem ton D. ». On peut faire de soi-même un bœuf pour porter le joug des paroles de la Torah, ainsi qu’il est dit (Avoda Zara 5b) sur le verset « Laisser circuler librement le bœuf et l’âne » (Yéchaya 32, 20) : « La maison d’Eliahou a enseigné que pour les paroles de Torah, on doit toujours faire de soi-même un bœuf sous le joug et un âne de somme » mais quand cette attitude s’accompagne d’orgueil, c’est une abomination pour Hachem. Il est dit ici « une abomination pour Hachem » et il est dit ailleurs (Michlei 16, 5) « tout orgueilleux est une abomination pour Hachem » : de même que dans un cas il s’agit d’orgueil, dans l’autre il en va de même. Hachem a en horreur quiconque s’enorgueillit.

Et pourquoi estime-t-on que le verset parle de quelqu’un qui s’enorgueillit ? A cause de l’expression « qui a un défaut », que les Sages évoquent ailleurs (Méguila 29a) : « Il est écrit (Téhilim 68, 17) « Pourquoi jalousez-vous (teratsdoun), montagnes aux croupes élevées », cela signifie qu’une voix céleste est sortie et leur a dit : pourquoi voulez-vous un jugement (tirtsou din) avec le mont Sinaï, vous avez tous des défauts à côté de lui ! Il est écrit ici « gavnounim » (aux croupes élevées) et là-bas (Vayikra 21, 20) « ou un bossu (gavan) ou un nain ». Rav Achi a dit : cela signifie que celui qui s’enorgueillit a un défaut. »

C’est donc la raison pour laquelle est donnée ici l’interdiction d’élever une matseva, que Hachem ton D. a en horreur. Cela nous enseigne que de même que la matseva ne s’incline pas devant le vent, de même l’orgueilleux ne s’incline devant personne, et cette attitude le rend en horreur à D.

A LA SOURCE

« La corruption aveugle les yeux des sages » (16, 19)

La Torah met en garde contre la corruption par deux fois, mais alors que dans le livre de Devarim la mise en garde s’adresse aux « sages », dans le livre de Chemot (23, 8) elle s’adresse aux « intelligents ».

Rabbi Moché Halberstam zatsal explique que la Torah met en garde contre la corruption à la fois ceux qui sont sages et ceux qui sont intelligents. Qu’est-ce que le sage a de plus que l’intelligent ? Selon une expression populaire, « il a les yeux dans la tête », c’est-à-dire qu’il est capable d’extrapoler à partir d’une situation et d’en prévoir les conséquences. C’est également la raison pour laquelle il est dit que « la corruption aveugle les yeux des sages », alors que « les yeux » ne figurent pas dans ce qui est dit pour les intelligents.

 « Ne te détourne de ce qu’ils te diront ni à droite ni à gauche » (17, 11)

Le livre « Levouch Yossef » cite un commentaire intéressant sur un enseignement de Rachi qui est dans toutes les bouches : même s’ils te disent de la droite que c’est la gauche et de la gauche que c’est la droite. Que recouvre cet usage de la « droite » et de la « gauche » ?

Il y a certes là un message étonnant. Quand deux personnes se trouvent l’une en face de l’autre, la droite de l’un est la gauche de l’autre, mais si les deux sont côte à côte, et regardent ensemble en face d’eux, la droite de l’un sera aussi la droite de l’autre.

C’est ce à quoi les Sages font allusion ici : si on demande l’avis des grands de la Torah et de la crainte du ciel et qu’ils disent que là c’est la gauche et là c’est la droite, et qu’on s’étonne de leurs paroles parce qu’on a l’impression que c’est le contraire, il faut savoir qu’on se tient en face d’eux et non à côté d’eux, et il faut donc changer son point de vue pour qu’il s’accorde avec le leur.

C’est pourquoi les Sages ne se sont pas contentés de donner un ordre, mais il faut accorder son propre point de vue à la halakha et à la façon de voir des grands de la Torah.

 « Quand il occupera le siège royal, il écrira pour lui une copie de la Torah » (17, 18)

Il y a trois choses qui maintiennent la royauté : les chevaux pour vaincre à la guerre, l’argent et l’or pour payer les militaires, et de nombreuses femmes et enfants pour être en alliance avec des rois, ainsi que des gendres qui viennent à l’aide du roi et le défendent.

Comme un roi d’Israël n’a pas le droit d’avoir beaucoup de chevaux ni de femmes ni d’argent et d’or, comment peut-il lutter contre ses ennemis sans tout cela ? De plus, s’il n’a pas beaucoup de femmes, peut-être n’aura-t-il pas de fils, et ne pourra-t-il pas transmettre la royauté.

C’est pourquoi, explique Rabbi Avraham Sabba zatsal dans son livre « Tsror HaMor », Hachem promet au roi que s’il accomplit « quand il occupera le siège royal il écrira pour lui une copie de la Torah », alors, grâce à la Torah, il méritera de vivre et d’avoir toutes ces choses.

 « Il écrira pour lui une copie de cette Torah sur un rouleau » (17, 18)

« Deux sifrei Torah, l’un qui se trouve dans son trésor, et l’autre qu’il porte avec lui dans ses allées et venues » (Rachi).

Le « Ketav Sofer » écrit que pour tout roi d’Israël, il faut qu’il y ait deux Torah : l’une qui se trouve dans son trésor, pour lui-même, afin qu’il veille à observer la Torah dans tous ses détails, avec une grande exactitude. Et l’autre avec laquelle il sort vers le peuple, c’est-à-dire que vis-à-vis du peuple il doit se comporter avec douceur et sans sévérité.

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Sois droit avec Hachem ton D. » (18, 13)

Parce qu’Il a ordonné précédemment de ne pas se livrer à la divination et à la sorcellerie non plus qu’à la nécromancie, Il dit « sois droit avec Hachem ». Cela signifie qu’on ne doit rien savoir de tout ce qui concerne l’avenir, mais se comporter selon les instructions qu’on vous donne et améliorer ce qui doit l’être, du mieux possible. Si l’on se montre ainsi entier envers Hachem, il ne nous manquera rien, et on ne sera pas soumis à une mauvaise influence des étoiles.

Le signe en est qu’Avraham, qui marchait devant D., avait vu que son destin était de ne pas avoir d’enfant, et pourtant il a eu un enfant. D’après cela, le mot « tihiyé » (sois) se rapporte soit à ce qui précède soit à ce qui suit. « Sois droit », alors tu seras « avec Hachem ton D. », ou alors « Tu seras droit quand tu es avec Hachem ton D. »

LE SOUVENIR DU JUSTE EST UNE BENEDICTION

Le tsaddik habitué aux miracles Rabbi Moché Aharon Pinto, que son mérite nous protège

A l’approche de la hilloula du saint et pur tsaddik, habitué aux miracles, Rabbi Moché Aharon Pinto, que son mérite nous protège, le père de notre Maître et Rav Rabbi David ‘Hanania chelita, nous publions en son honneur un certain nombre de coutumes et d’histoires de miracles, telles que nous les avons entendues de la bouche de Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita, des coutumes et des histoires de miracles qui s’attachent à la personnalité et au nom du tsaddik, que son mérite nous protège.

Le tsaddik habitué aux miracles Rabbi Moché Aharon, que son mérite nous protège, le fils bien-aimé du saint tsaddik Rabbeinou ‘Haïm Pinto le deuxième, que son mérite nous protège, le père de notre maître chelita, est venu au monde dans une maison sainte et pure, comme un rejeton de la dynastie de saints et purs talmidei ‘hakhamim, qui opéraient des miracles et des délivrances et faisaient rayonner sur Israël l’éclat de leur sainteté et de leur pureté, un merveilleux chaînon de la famille Pinto, dont tout le monde connaissait et respectait le nom.

Rabbi Moché Aharon incarnait dans sa forte personnalité l’image d’un juif saint et pur, qui servait D. et se dévouait pour son Créateur. « Ahouv Lema’ala Véne’hmad Lemata » (Aimé en-haut et chéri en bas), ce qui forme le mot « Elloul », mois qui a vu sa disparition.

Rabbi Moché Aharon s’est particulièrement fait connaître par la pureté de son service divin. Entre autres, il avait pris sur lui de s’enfermer dans une pièce pendant quarante ans, sur l’ordre de son père, le tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto, que son mérite nous protège. Pendant ces dizaines d’années, il a étudié la Torah avec une immense assiduité, incompréhensible pour le cerveau humain. Là, entre les quatre murs de sa petite chambre, il s’est élevé dans les degrés de la sainteté et de la pureté, sans aucun rapport avec le monde extérieur, sans rien céder aux besoins du corps et de la matière, toute sa volonté et tout son désir étant uniquement tournés vers le service divin.

Il avait une très grande confiance en Hachem. Le verset « Dépose en D. ton fardeau et c’est Lui qui prendra soin de toi » était son guide en toutes circonstances. Il se comportait toujours en accord avec lui, au point de ne prêter aucune attention aux vanités de ce monde. Il passait en général tous ses jours et toutes ses nuits chez lui, à côté des bougies qu’il allumait pour l’élévation de l’âme de ses saints ancêtres, dans l’étude de la Torah et les bonnes actions.

Dans son humble demeure, il recevait quiconque lui demandait de l’aide, et n’empêchait personne, homme ou femme, de rentrer chez lui, en portant toutefois une attention particulière à ne pas lever les yeux pour voir qui rentrait. Mais pourtant, il savait parfaitement qui entrait chez lui et dans quel but, que ce soit pour recevoir sa bénédiction, pour lui demander conseil ou pour lui demander de prier pour sa guérison. A tel point que même lorsque sa femme ou ses filles rentraient dans la pièce, il se mettait à leur donner la bénédiction traditionnelle de « mi chéberakh », puis attendait qu’on lui dise le nom de la personne, et alors il sentait tout à coup que c’était sa famille la plus proche qui se tenait en face de lui.

Il faut insister sur un point extraordinaire dont nous avons déjà parlé ici, parce que c’est une chose tellement belle qu’elle vaut la peine d’être répétée : L’une de ses coutumes particulières était de garder ses yeux. Comme on le sait de nos saints ouvrages, l’essentiel de la sainteté et de la pureté de l’homme se trouve dans les yeux. Celui qui garde ses yeux pour qu’ils ne voient rien d’interdit mérite de voir les cieux véritables. Et le tsaddik, que son mérite nous protège, faisait extrêmement attention à garder ses yeux. Même quand des milliers de personnes allaient et venaient chez lui, il veillait scrupuleusement à ne pas regarder le visage des femmes, et même quand la rabbanit Mazal rentrait chez lui, il ne la reconnaissait pas !

Aujourd’hui tu auras un costume neuf !

L’immense estime que portait Rabbi Moché Aharon aux grands de notre peuple s’exprimait fortement au moment de la hilloula des saints Tannaïm Rabbi Chimon bar Yo’haï et Rabbi Méïr Ba’al Haness, ainsi que pendant la hilloula de ses saints ancêtres Rabbi ‘Haïm Pinto le grand et Rabbi ‘Haïm Pinto le petit. Alors, il avait coutume de faire un grand repas de fête, pendant lequel il renforçait la foi pure et la crainte du ciel des participants par des histoires sur les tsaddikim et leurs miracles, répandant sur tous ceux qui l’écoutaient un esprit de sainteté et de pureté.

Le mérite de ses saints ancêtres avait une haute valeur spirituelle aux yeux du tsaddik Rabbi Moché Aharon, et influait sur la bénédiction qu’il accordait à quiconque se présentait chez lui. Tous ceux qui se trouvaient en sa présence recevaient sa bénédiction « par le mérite de la force de la sainteté de mes ancêtres les tsaddikim ».

Dans ce même esprit, il a mentionné dans l’un de ses livres une segoula particulière : quiconque possède chez lui le livre « Chenot ‘Haïm » (qui parle de ses saints ancêtres, de leurs coutumes et des miracles qu’ils ont fait) sera protégé et réussira dans tout ce qu’il entreprendra, car « le juste vit par sa foi ».

Le livre « Chenot ‘Haïm » nous enseigne beaucoup de choses sur la force des tsaddikim, à la fois de leur vivant et après leur mort. Comme l’ont dit les Sages : « Les tsaddikim sont plus grands dans leur mort que dans leur vie. »

On le sait, Rabbi Moché Aharon avait l’habitude d’allumer de nombreuses bougies en l’honneur des tsaddikim à Essaouira, la ville de ses ancêtres, dans la maison de ses saints aïeux, qu’il avait précieusement conservée. Il avait l’habitude d’allumer des lumières dans un verre d’huile en l’honneur de Rabbi ‘Haïm Pinto, de Rabbi Chimon bar Yo’haï, de Rabbi Nissim ben Nissim, de Rabbi Méïr Ba’al HaNess et de Rabbi ‘Hanania HaCohen ; pour d’autres tsaddikim, parmi lesquels Rabbi David ben Baroukh HaCohen, il allumait des bougies ordinaires.

On raconte qu’un matin, au moment où il allumait les verres d’huile en l’honneur des tsaddikim, un peu de la bougie de Rabbi David ben Baroukh HaCohen a coulé sur son veston, qui s’est sali. Quand Rabbi Moché Aharon est sorti de la pièce, son fils, qui était encore un enfant, l’a vu et lui a dit : « Papa, est-ce que c’est de la bougie de Rabbi David ben Baroukh HaCohen qui a coulé sur toi ? J’ai l’impression que c’est parce que tu devrais allumer en son honneur dans un verre avec de l’huile, et pas une bougie ordinaire. Mais maintenant que ton veston s’est sali, tu en recevras un neuf encore aujourd’hui. »

A midi, alors que Rabbi Moché Aharon étudiait dans sa chambre, quelqu’un est entré chez lui tout à coup avec un complet neuf, que lui envoyait Victor Brami, un riche qui aimait donner, heureux est-il et heureux est son sort.

Quand son jeune fils est revenu de l’école l’après-midi, il a dit à son père : « Papa, est-ce que tu as reçu un nouveau complet comme je te l’avais dit ? » Rabbi Moché Aharon a répondu : « Oui, mon fils. Aujourd’hui j’ai reçu un complet neuf, comme tu me l’avais dit ! », en s’étonnant de ce que ce complet soit arrivé tout à coup.

Combien sont grands les actes et la puissance des justes, qui voient de leurs yeux des miracles et des merveilles ! [Tiré du livre « Chenot ‘Haïm »]

Que tous tes ennemis périssent ainsi, Hachem

Dans ses prières, il faisait trembler les mondes pour protéger le peuple d’Israël. Par l’esprit saint, il avait vu l’avenir, et se répandait en prières et en supplications devant les tsaddikim pour qu’ils interviennent en faveur de son peuple Israël afin d’obtenir le salut et l’annulation des mauvais décrets.

Une terrible nouvelle s’était répandue dans toutes les diasporas : Un homme fortuné voulait consacrer une somme énorme à des terroristes, en y ajoutant une prime considérable pour quiconque tuerait un juif. Lorsque le tsaddik Rabbi Moché Aharon entendit cela, il fut considérablement irrité par la nouvelle que le sang juif pouvait être répandu par de quelconques mercenaires.

Il appela immédiatement un policier d’Ashdod qui était son voisin et un habitué de sa maison, et lui demanda d’acheter un mouton. En peu de temps, le mouton fut prêt chez le tsaddik. Celui-ci appela immédiatement le cho’het Rabbi Avraham Bouskila zatsal de Gan Yavné, et à l’heure précise où le tsaddik avait décidé de faire égorger le mouton, il fut égorgé. Alors, le tsaddik donna l’ordre de jeter la viande du mouton aux chats et aux chiens du voisinage.

Cela se passait pendant ‘hol hamoed, et Rabbi Moché Aharon jeûna chez lui pendant toute cette période, parce qu’il s’agissait d’un danger pour la vie, avec de nombreuses supplications et prières au Créateur du monde pour le rachat de la vie de toute la communauté d’Israël.

A cette époque-là, Rabbi Moché Aharon était entièrement ramassé sur lui-même en tremblant, profondément plongé dans ses pensées et transpirant beaucoup. Tout à coup, il s’éveilla de cette situation, sauta sur place et dit : « Puisse Ta volonté être que tous Tes ennemis périssent, Hachem ! »

Quelques heures plus tard, le monde entier apprit que l’homme en question était mort dans un accident de voiture. Alors, on comprit véritablement ce qui s’était passé, et tout le monde sut que Rabbi Moché Aharon avait fait de grandes choses pour sauver le peuple d’Israël de beaucoup de mauvais décrets.

Mais cette histoire-là a été oubliée par la suite, parce que c’était son habitude de toujours prier pour que tous les miracles qui se produisaient à cause de lui soient oubliés et ne fassent aucune impression sur les gens. Effectivement l’histoire fut oubliée, mais on sait malgré tout parfaitement que le tsaddik protégeait tout le peuple d’Israël.

Ce sera pour vous des villes de refuge

Le matin de Yom Kippour 5734, le peuple d’Israël ne savait pas encore que quelques heures plus tard allait éclater une guerre terrible entre Israël et les pays arabes, qui allait coûter très cher en morts et en blessés.

Rabbi Moché Aharon se rendait à la synagogue d’Ashdod avec son fils, le Rav ‘Haïm chelita. En chemin, il lui avait tout à coup demandé : « Est-ce qu’il y a un abri dans les environs ? » Rabbi ‘Haïm s’était étonné de cette question, et avait répondu : « Oui. » Mais en même temps, il avait demandé à son père : « Pourquoi est-ce que tu veux savoir en ce moment s’il y a un abri ? »

« Sache, mon fils, qu’aujourd’hui la sainteté de Yom Kippour va être profanée. On va entendre des sirènes d’alarme dans la ville et dans tout le pays, et les gens vont trembler et courir aux abris. C’est pourquoi j’ai voulu savoir où se trouvait l’abri. La guerre sera difficile, mais par le mérite de la sainteté du jour, et par le mérite de la douleur et des prières de tout le peuple d’Israël, Hachem va sauver son peuple et il vaincra ses ennemis. »

Quelques heures plus tard, à 13h 30, l’alerte perça le silence, et tout le monde se précipita vers les abris. La guerre de Kippour avait commencé.

Allez en paix et revenez en paix

C’était en plein pendant la fête de Chavouot de l’année 5741. Comme c’est l’habitude pendant cette fête, les fidèles de la synagogue de Rabbi Moché Aharon priaient devant l’Arche et lisaient la « ketouba » entre Israël et son Père du Ciel.

Tout à coup, le bruit d’avions militaires israéliens cassa l’atmosphère de la fête et la mélodie de la prière. Les avions passèrent sur Ashdod et s’éloignèrent vers le sud. Rabbi Moché Aharon leva les mains au ciel et s’écria avec enthousiasme : « Allez en paix et revenez en paix. Et qu’aucune faute n’arrive à cause de vous, envers les hommes ou envers D. Il est vrai que vous auriez pu accomplir votre mission un jour ordinaire, et pas justement le jour du don de la Torah, mais vous accomplissez en ce moment la mitsva : « quiconque sauve une vie juive, c’est comme s’il avait sauvé le monde entier. » Qui sait combien de vies vous allez sauver par votre action ! » Le Rav s’exprimait de cette façon parce qu’il avait toujours l’habitude de défendre la cause du peuple juif, comme plusieurs des grands tsaddikim d’Israël.

La communauté s’étonna, ne comprenant pas à quoi ce discours du Rav faisait allusion, et ce que c’était que ce bruit d’avions. Mais à la fin de la fête, on comprit de quoi il retournait, après l’annonce par Israël que des avions militaires israéliens avait réussi à bombarder la centrale atomique irakienne, et étaient revenus en paix à leur base après cette action audacieuse et dangereuse.

Dix ans plus tard, on comprit aussi les dernières paroles de Rabbi Moché Aharon, qui avait dit : « Qui sait combien de vies vous allez sauver par votre action ! » C’était en 5751, au mois de Chevat, au moment où a éclaté la guerre du Golfe, et où le dictateur irakien envoyait des scuds sur Israël.

A ce moment-là, l’action de Chavouot 5741 fut réévaluée. Tout le monde prit conscience de son importance, même ceux qui sur le moment l’avaient critiquée. En effet, sans cela qui sait ce que le dictateur aurait pu faire à Israël, s’il avait eu la centrale atomique ? Par leur action, les avions militaires avaient sauvé de nombreuses vies juives. Et naturellement, tout cela par le mérite du jour saint qui est le jour du don de notre Torah, et par le mérite des prières de tous les tsaddikim.

Par le mérite de mes saints ancêtres

En 5738, le tsaddik sortit avec son fils Rabbi David chelita d’Erets Israël vers plusieurs pays : la France, le Maroc, l’Angleterre et les Etats-Unis. C’était en fait la première fois qu’il retournait au Maroc. Notre maître chelita, qui l’accompagnait, était dans un état de grande tension : une lourde responsabilité pesait sur lui, parce que le tsaddik était diabétique. Grâce au ciel, après des prières spéciales pour la réussite du voyage, celui-ci put avoir lieu, et pendant des mois entiers notre maître accompagna son père dans ce voyage.

Lorsqu’ils étaient au Maroc, raconte-t-il, « j’ai vu et entendu tous les problèmes des gens qui venaient les exposer à mon père, et comment il écoutait le problème du pauvre comme celui du riche, leur donnait des conseils, les encourageait et faisait entrer en eux la foi pour notre Père des cieux, en leur affirmant qu’ils n’avaient pas de souci à se faire et que tout irait bien.

« Même beaucoup de non-juifs venaient le trouver pour recevoir sa bénédiction et ses conseils. Lui répétait : « Par le mérite de mes saints ancêtres, que le Nom de Hachem soit sanctifié aussi aux yeux de ces non-juifs ! » Il les bénissait et leur promettait que leur prière serait exaucée, et qu’ils n’avaient pas de souci à se faire quant à leurs problèmes.

Effectivement, un an plus tard, lors d’une autre visite de Rabbi Moché Aharon et de notre maître au Maroc, tous ceux qui étaient venus l’année précédente recevoir une bénédiction à propos d’un certain problème, ou qui étaient venus demander une bénédiction pour leurs enfants, ou pour une guérison ou une délivrance quelconque sont revenus pour le remercier du miracle qui leur était arrivé grâce la bénédiction qu’ils avaient reçue.

Que le mérite du tsaddik nous protège ainsi que tous nos frères juifs et nous fasse voir la délivrance et la réussite.

GARDE TA LANGUE

Par écrit ou oralement

L’interdiction de la médisance porte à la fois sur l’oral et sur l’écrit, que l’on raconte qu’Untel vous a dénigré ou a dénigré votre marchandise, parce que cela fait entrer de la haine dans le cœur de l’auditeur.

 

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