Parachat Nitsavim Vayelekh 20 Septembre 2014 25 Elloul 5774 |
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Ne prenons pas de risques ! (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita) Nous devons remercier Hachem de nous avoir accordé cette période. Une période favorable : des jours de miséricorde et d’examen de conscience durant lesquels nous pouvons nous repentir et corriger notre conduite, afin de chasser de notre cœur tous les doutes qui nous habitaient pendant l’année, nous renforcer et nous attacher uniquement à la Torah, aux mitsvot et aux bonnes actions. Ainsi, nous revenons vers notre Père céleste, renouvelons notre foi en Lui et L’implorons de nous pardonner, selon le verset « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi » (Cantique des cantiques 6, 3). Cependant, c’est à nous de faire le premier pas correspondant à « Je suis à mon bien-aimé », puis Hachem Se rapprochera de nous et Se joindra à nous, comme il est dit « et mon bien-aimé est à moi ». En effet, nos Sages ont dit (Chir HaChirim Rabba 5, 2) « Ouvrez-moi une ouverture ténue comme le chas d’une aiguille, et Je vous ouvrirai des portes grandes comme celles d’une salle. » Il nous incombe donc de commencer, et par la suite Hachem nous viendra en aide, conformément au principe « Quiconque vient se purifier est aidé par le Ciel » (Yoma 38a). Il arrive que certaines personnes me demandent : « Rav, prouvez-nous qu’il y a vraiment un jugement après la mort, prouvez-nous que l’on reçoit effectivement une récompense ou une punition à la fin de la vie ! Peut-être qu’en réalité, rien ne se passe après la mort ? Nous nous serions alors fatigués en vain à étudier la Torah et à accomplir les mitsvot ! » Que répondre à une telle question ? Voilà ce que je leur ai dit : « Si vous avez un doute au sujet du jugement après la mort, vous êtes obligés de chasser ce doute et de croire encore plus en D. A vous de vous repentir, de vous renforcer dans la Torah et les mitsvot jusqu’à ce que ce doute se transforme en certitude, que vous soyez convaincus qu’il y a un Créateur et que nous sommes jugés à la fin de notre vie. Je vous assure, ai-je ajouté, que si seulement vous essayiez, vous verriez que vous êtes dans l’erreur. Vous me serez alors reconnaissants de vous avoir fait comprendre qu’il y a bien un jugement après la mort. » Puis j’ai dit : « Si vous voulez vraiment vous débarrasser du joug de la Torah et des mitsvot à cause d’un tel doute, je vais vous poser une question. Imaginons qu’un médecin suspecte chez vous une terrible maladie, D. préserve, et que pour être sûr que vous soyez hors de danger, il propose de vous prescrire un médicament. Vous ne savez pas si ce médicament va effectivement vous guérir, mais même si ce n’est pas le cas, il ne risque pas de vous causer du tort : il ne fera que vous renforcer. Accepteriez-vous de prendre le médicament malgré le doute émis par le docteur ? » Alors ils m’ont tous répondu : « Bien entendu, quand il s’agit de sauver une vie, tout doute s’annule, et nous nous soumettrons bien sûr au traitement. » J’ai donc rétorqué : « Que dites-vous à présent du doute que vous émettez quant au jugement qui suit la mort ? Il vous faut évidemment corriger vous chemins de vie de peur que le jugement céleste en question ait réellement lieu ! En effet, que répondrez-vous alors en arrivant dans le monde à venir et en constatant qu’il y a un Créateur, qu’Il donne récompense ou punition, qu’il y a bien un jugement et un Juge ? Que pourrez-vous réparer à ce moment-là ? Votre petit doute s’annulera complètement ! Il est impossible de prétendre que la Création entière n’a pas de propriétaire, qu’elle évolue sans jugement et sans Juge. Comment pourriez-vous prendre l’énorme risque de vous apercevoir après cent-vingt ans qu’à cause de votre doute, vous êtes restés démunis de mitsvot ? Comment alors remédier à cela ? Dans votre cas aussi, il s’agit de sauver une vie. » Comment affirmer « Peut-être verrais-je à la fin de ma vie qu’il n’y a en fait ni récompense, ni punition, ni Juge, ni jugement ! » ? Il est pourtant dit au sujet de la Torah (Psaumes 19, 8-10) « La Torah de Hachem est parfaite, elle réconforte l’âme. Le témoignage de Hachem est véridique, il donne la sagesse au simple. Les ordres de Hachem sont droits : ils réjouissent le cœur. La mitsva de Hachem est lumineuse : elle éclaire les yeux. La crainte de Hachem est pure, elle subsiste à jamais. » Mais « les jugements de Hachem sont vérité : ils sont parfaits tous ensemble. » On en déduit donc qu’il y a un jugement, un Juge, et que récompense et punition seront conférées après la mort. Mais si vous voulez dire que nous ne sommes pas jugés à la fin de la vie, que rien ne se passe au Ciel après la mort, et que vous vous contentez de cette hypothèse, c’est là le signe que le mauvais penchant tente de vous éloigner de la vérité. Quant à l’âme, elle nous supplie de ne pas écouter le yetser hara. En effet, le doute ne peut pénétrer dans notre cœur que lorsque nous ne sommes pas protégés. Par contre, si nous sommes correctement protégés par la sainte Torah, il disparaît totalement. Nous pouvons appuyer nos propos sur les enseignements de nos Sages (Sanhédrin 106a) au sujet de Refidim : dès que les bnei Israël se sont relâchés dans l’accomplissement de la Torah et des mitsvot, Amalek est venu les combattre et refroidir leur cœur. Or il est bien connu que le nom « Amalek » a la même valeur numérique que le mot « safek (doute) » et même que « dollar ». En d’autres termes, Amalek se renforce lorsque nous nous intéressons uniquement à amasser des richesses et nous détournons des paroles de la Torah et de l’accomplissement des mitsvot. En effet, nous accordons alors plus de valeur à l’argent qu’à la Torah et aux mitsvot, qui, elles, protègent du mauvais penchant comparable à Amalek. C’est justement la raison pour laquelle Amalek vient introduire en nous des doutes en disant : « Tu vois, tu as amassé toute cette richesse uniquement grâce à ton intelligence et à ta chance, et non grâce aux prières. » Ainsi Amalek nous conduit de doute en doute, d’échec en échec, jusqu’à nous faire tomber dans le gouffre de la perdition. C’est pourquoi nous avons besoin de beaucoup d’aide divine et il nous faudra fournir des efforts afin d’échapper au yetser hara et de trouver refuge auprès du bon penchant. C’est alors que se pose une question bien connue : comme un être humain peut-il dominer le mauvais penchant ? Comment peut-il apparaître devant D. après cent-vingt ans et déclarer devant le tribunal céleste « Je lève la main devant Hachem qui est le D. suprême », en affirmant qu’il est entièrement nourri de spiritualité, et non de la basse matérialité ? C’est effectivement une chose extrêmement difficile. Durant cette période d’éveil, le Ciel frappe à la porte du cœur de chacun de nous, selon l’idée « La voix de mon bien-aimé frappe », une voix céleste nous dit « Ouvre-moi, ma sœur, ma compagne » (Cantique des cantiques 5, 2). Les prophètes ont dit que pendant cette période, Hachem est très proche de ceux qui L’appellent vraiment (Roch Hachana 18a) et est disposé à accepter le repentir. Il Se tient derrière nos murs, nous surveille et frappe à la porte de notre cœur en disant : « Mon fils, reviens sur tes actes. Repens-toi complètement, renforce-toi dans la Torah et les mitsvot, et alors le bon te sera accordé dans ce monde-ci et dans le monde à venir. » LES HOMMES DE FOI Rabbi ‘Haïm Pinto Hagadol Rabbi ‘Haïm Pinto Hagadol, que son mérite nous protège, à l’occasion du jour de la hilloula le 26 Elloul. Plus de trois cent vingt ans se sont écoulés depuis la disparition de la lumière du Maghreb, le saint tsaddik et kabbaliste Rabbeinou ‘Haïm Pinto le Grand, que son mérite nous protège. Le halo qui entourait le tsaddik de son vivant, grâce à sa Torah et à la force de sa sainteté, s’exprimait dans les paroles de sa bouche pure qui accomplissait des miracles, car « le tsaddik décrète, et le Saint, béni soit-Il accomplit. » La puissance de cette promesse a toujours autant de valeur de nos jours. De nombreux juifs proclament les délivrances surnaturelles qu’ils ont méritées après avoir supplié le Créateur du monde dans leur prière en évoquant le mérite du tsaddik habitué aux miracles, notre maître Rabbi ‘Haïm Pinto, ainsi que le mérite de ses saints descendants. La responsabilité d’un dirigeant Le nom du tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto était déjà respecté depuis des centaines d’années parmi les juifs du Maroc, et même en dehors. Son nom et son esprit saint traversaient les frontières et les déserts, les océans et les continents. Dès sa jeunesse, quand il décida de se consacrer à une vie de Torah telle qu’il l’avait vue et acceptée chez ses saints ancêtres, son nom se fit connaître parmi les communautés juives de toutes les villes du Maroc, et même les non-juifs le respectaient énormément et le considéraient comme un homme saint qui faisait des miracles. Sa réputation s’étendait au loin, débordant des frontières du Maroc vers de nombreux pays d’Europe et du Moyen Orient. Souvent des requêtes venues de loin arrivaient à lui de juifs qui lui demandaient de prier pour eux afin de demander miséricorde. La porte de la maison du tsaddik Rabbi ‘Haïm à Mogador était ouverte à tout moment de la journée devant tout un chacun, sans aucune exception. Qu’il soit pauvre, miséreux ou notable et riche, le tsaddik s’efforçait de faire quelque chose pour quiconque s’adressait à lui. Après la disparition de son maître le gaon Rabbi Ya'akov Bibas zatsal, la communauté s’adressa à lui pour lui demander de le remplacer comme Rav de Mogador. Au début, il refusa, mais après de nombreuses supplications des responsables de la communauté juive, Rabbi ‘Haïm accepta de prendre la place de son grand maître. Il se mit à l’entière disposition de la communauté dans son ensemble et de tous les individus en particulier. L’accomplissement de cette tâche sacrée commençait déjà pour lui aux environs de minuit, heure à laquelle il entamait sa journée de travail par l’étude de la Torah et le service de Hachem dans la pureté. C’est à cette heure précise que son chamach, Rabbi Aharon Ibn ‘Haïm, prenait son service en préparant au Rav un verre d’une boisson chaude. Une nuit, raconte le livre « Cheva’h ‘Haïm », Rabbi Aharon Ibn ‘Haïm entendit deux voix qui s’élevaient de la chambre de Rabbi ‘Haïm. Il se dit : « Si le Rav a une ‘havrouta, il faut que je prépare aussi un verre de boisson chaude à la personne qui étudie avec lui. » Ce qu’il fit. Il rentra dans la chambre du Rav avec deux verres de boisson. Après la prière de cha’harit, Rabbi ‘Haïm appela son chamach et lui demanda avec étonnement : « Rabbi Aharon ! Dis-moi pourquoi cette nuit, contrairement à ton habitude, tu es entré chez moi avec deux verres de boisson au lieu d’un ? » « J’ai entendu, répondit celui-ci, que le Rav parlait avec quelqu’un, et j’ai pensé offrir une boisson chaude à son visiteur également. » Le tsaddik hocha la tête en silence, regarda Rabbi Aharon plongé dans de saintes pensées, et lui dit : « Heureux es-tu mon fils, heureux es-tu Rabbi Aharon. Heureux es-tu d’avoir mérité d’entendre la voix du prophète Eliahou. C’était cela la deuxième voix que tu as entendue cette nuit. « Sache, ajouta Rabbi ‘Haïm comme un ordre à l’égard de Rabbi Aharon, que je t’impose de ne révéler cela à personne. » Rabbi Aharon accepta cette décision du tsaddik, et pendant de nombreuses années, il respecta cet ordre et garda ces choses en son cœur. Malgré son désir ardent de raconter et de proclamer la grandeur du tsaddik qui avait mérité que le prophète Eliahou se révèle à lui et étudie en ‘havrouta avec lui pendant toute la nuit, il obéit à son Rav et ne révéla pas la moindre chose de ce qu’il avait entendu. Quand vint le moment pour Rabbi ‘Haïm de quitter ce monde, Rabbi Aharon sentit que l’heure était venue de raconter ce merveilleux secret aux proches du Rav, la révélation du prophète Eliahou, annonciateur de bonnes nouvelles, qui avait étudié en ‘havrouta avec Rabbi ‘Haïm Pinto. Et alors qu’il se trouvait avec des amis qui l’écoutaient, Rabbi Aharon Ibn ‘Haïm demanda à raconter la grandeur du tsaddik et les merveilles qu’il avait faites, et leur exposa l’ordre du tsaddik qui l’avait empêché de publier la révélation du prophète Eliahou auparavant. Voici encore une autre histoire que l’on raconte : De nombreuses personnes entraient chez Rabbi ‘Haïm à propos de choses qui concernaient toute la communauté juive de Mogador. Entre autres, Rabbi Makhlouf Low (surnommé Rabbi Lisse) se présenta un jour en urgence chez le Rav pour les besoins d’une cause importante qui ne pouvait souffrir aucun délai. Cela se passait tard dans la nuit, et Rabbi Makhlouf sut trouver la chambre de Rabbi ‘Haïm grâce à la bougie qui y était allumée. Quand il rentra chez le Rav, il vit deux personnes : Rabbi ‘Haïm Pinto, le visage enflammé et brûlant d’une lumière sacrée, et la seconde, quelqu’un d’inconnu de Rabbi Makhlouf, qui lui parut comme un ange de D. Rabbi Makhlouf voulut s’approcher des deux, mais tout à coup il sentit que ses genoux tremblaient et qu’une grande peur l’envahissait. Il fit demi-tour et s’enfuit immédiatement. Le lendemain, quand il rencontra Rabbi ‘Haïm Pinto, celui-ci lui dit : « Heureux êtes-vous, Rabbi Makhlouf, d’avoir mérité de voir le prophète Eliahou. » Rabbi Makhlouf était bouleversé de joie, mais son cœur était angoissé, il craignait d’être puni d’avoir regardé le visage du prophète. Il supplia Rabbi ‘Haïm de prier pour lui afin qu’il ne soit pas puni et ne meure pas avant son temps. Rabbi ‘Haïm lui promit de prier pour lui et de demander à Hachem de ne pas le faire mourir jeune. Cette prière fut exaucée et Rabbi Makhlouf vécut très vieux. Il quitta ce monde à l’âge de cent dix ans. Il a écrit pour lui-même l’histoire qui lui était arrivée dans son sidour, et ses enfants et petits-enfants, qui étaient au service de la famille Pinto, l’ont transmise aux générations suivantes. La valeur du mérite des ancêtres Notre maître le gaon et tsaddik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita, descendant de la magnifique dynastie de la famille Pinto et en particulier directement de Rabbi ‘Haïm Pinto le grand, évoque en toute occasion les grandes délivrances que connaissent ceux qui évoquent le mérite de la famille et de ses sages, et le fait que chacun des membres de la famille a un mérite des ancêtres qui repose sur celui qui prie pour une délivrance en évoquant le mérite des tsaddikim. Le grand tsaddik Rabbi Yossef Benvenisti zatsal, de Jérusalem, descendant du gaon auteur de « Knesset HaGuedola », est venu plusieurs fois au Maroc comme émissaire du collel des Sépharadim de Jérusalem, pour faire une collecte chez les juifs du Maroc en faveur de ceux qui étudient la Torah et des familles nombreuses. Pendant son séjour au Maroc, il n’a pas manqué même un seul jour d’aller sur la tombe de Rabbi ‘Haïm le grand, que son mérite nous protège, à Mogador, pour y prier. De plus, même une fois rentré à Jérusalem, il envoyait tous les mois une lettre à son petit-fils qui vivait au Maroc, avec une certaine somme d’argent, pour qu’il le bénisse à côté de la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto. Il a agi de cette façon jusqu’à la fin de sa vie. On raconte à ce propos qu’en une certaine occasion, quelques habitants de Jérusalem ont demandé à Rabbi Yossef : « Pourquoi faites-vous tout cela ? Pourquoi respectez-vous tellement la mémoire de Rabbi ‘Haïm Pinto ? » Voici ce qu’il leur a répondu : « Sachez avec certitude que celui qui a le mérite des ancêtres, c’est celui qui sait ce que signifie le mérite des ancêtres, et celui qui ne l’a pas ne sait pas combien il est important. Moi, qui ai également le mérite des ancêtres, je connais sa valeur, c’est pourquoi j’envoie de l’argent en rachat pour qu’on prie pour moi sur la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto, que son mérite nous protège. » (Séfer Chenot ‘Haïm) Les Sages nous ont enseigné que « les tsaddikim sont encore plus grands dans leur mort que dans leur vie », et chaque année nous sommes témoins de grands miracles et merveilles, de nombreuses délivrances qui se produisent chez des juifs qui sont croyants fils de croyants, et qui viennent prier sur la tombe du tsaddik au Maroc pour être délivrés de toute épreuve, malheur ou maladie. Les livres de ‘hassidout vantent la grande force des histoires de miracles des tsaddikim, la force de la foi dans le Créateur du monde et dans les talmidei ‘hakhamim, qui permet d’être sauvé. En l’honneur du jour de la hilloula, nous allons raconter ici une histoire extraordinaire de délivrance par le mérite des tsaddikim de la famille Pinto, telle qu’elle nous a été envoyée par la fille de la personne concernée, lectrice de « La voie à suivre ». Voici ce qu’elle raconte : Il y a quelque temps, dans la soirée, mon père se plaignit de fortes douleurs abdominales. Comme elles allaient en augmentant, nous nous sommes adressés au dispensaire où il a reçu une piqûre antalgique, et comme on n’avait pas réussi à diagnostiquer l’origine de la douleur, on l’a renvoyé chez lui. Au matin, les violentes douleurs sont revenues, nous sommes retournés au dispensaire qui nous a envoyé aux urgences, et on lui a fait toute une série d’examens et de radios. Tout avait l’air normal. Il n’y avait apparemment aucun problème médical. Nous sommes donc retournés à la maison avec la grande douleur dont souffrait mon père, dont personne n’était capable de dire d’où elle provenait. Nous avons décidé de nous adresser au plus grand médecin, le guérisseur de toute chair, pour qu’Il envoie à mon père une guérison rapide et totale. Avec force larmes, nous avons prié du plus profond du cœur pour l’arrivée de cette guérison. Voyant ce qui se passait, ma mère a décidé d’aller sur la tombe du tsaddik Rabbi Moché Aharon Pinto, que son mérite nous protège. C’était un jour particulièrement pluvieux, elle est allée prier auprès du tsaddik et elle est revenue remplie de force et de confiance qu’il allait intercéder pour nous et que le salut allait venir. Nous avons continué à prier et à allumer des bougies pour les tsaddikim, en particulier les tsaddikim de la famille Pinto, et pendant ce temps-là les douleurs continuaient. Nous avions peur, mais nous nous sommes renforcés dans la foi et la récitation de la bénédiction « acher yatsar » avec concentration, lue sur un support écrit et non récitée par cœur. Nous avons pris sur nous des résolutions concernant l’observance du Chabbat, et par-dessus tout la foi en Hachem que par le mérite des tsaddikim Il allait nous aider. A la fin de la semaine, une semaine de tension et de souci, le miracle est arrivé. Le ventre s’est vidé et les douleurs ont disparu comme si elles n’avaient jamais existé. Nous sommes arrivés sur la tombe du tsaddik avec mon père, pour remercier Hachem et annoncer la bonne nouvelle au tsaddik. Un grand merci à Hachem, Qui guérit toute chair et fait des merveilles. Au bout de quelques mois, les douleurs abdominales sont revenues et nous sommes immédiatement allés au dispensaire où le médecin a donné un comprimé d’un calmant et nous a demandé de nous adresser le matin venu à notre médecin de famille. A ce moment-là, j’ai dit : « bli néder », je ne m’y engage pas. Hachem va aider, les douleurs vont partir par le mérite du tsaddik Rabbi Moché Aharon Pinto, que son mérite nous protège, et nous publierons cette délivrance dans « La voie à suivre ». Nous avons une photo du tsaddik à la maison, j’ai prié avec des larmes que Hachem nous aide et que tout s’arrange. Le médecin de famille, quand il a entendu de qui s’était passé quelques mois auparavant, nous a envoyés à la radio pour vérifier s’il y avait un calcul, mais la radio a écarté cette possibilité. Nous nous sommes renforcés dans la confiance que tout allait guérir et que par le mérite des tsaddikim, Hachem nous sauverait encore une fois. Et voici que, loué soit Son Nom, le calcul, qui était effectivement caché, est sorti par les voies naturelles, sans aucune intervention médicale. Elle termine sa lettre par le verset : « Il fait de grandes merveilles seul, car Sa bonté est à jamais. » Puisse Hachem nous sauver par le mérite des tsaddikim. GARDE TA LANGUE Que cela reste entre nous Celui à qui on confie quelque chose en secret, même si révéler ce secret ne comporte aucune médisance, doit tout de même le cacher et respecter l’intention de celui qui le lui a raconté et qui voulait que cela reste secret. A LA LUMIERE DE LA PARACHAH Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita La stabilité consiste à suivre la voie de D. La juxtaposition des parachiot Nitsavim et Vayélekh, qui sont parfois même lues ensemble, demande à être expliquée. Il semble y avoir ici une contradiction : si l’on se tient debout (Nitsavim), on ne marche pas (Vayélekh), et si l’on marche, on ne se tient pas immobile ! Mais la véritable stabilité de l’homme consiste uniquement à être debout et sincère avec lui-même, sans se mentir à lui-même, et uniquement à marcher dans le chemin de la vérité, qui est la Torah, dans la voie de Hachem, ainsi qu’il est dit (Vayikra 26, 3) : « Si vous marchez dans Mes lois ». Il est également dit (Téhilim 119, 45) « Je marcherai au large. » Marcher dans le chemin de la vérité, dans la voie de la Torah, dans la voie de Hachem, c’est cela la plus grande stabilité du monde pour l’homme. Et c’est le rapport entre les parachiot, « Vous vous tenez (nitsavim) – en marche (vayélekh) ». Vous êtes fermes et véritables avec vous-mêmes uniquement quand vous marchez dans la voie de la vérité, la voie de la Torah, la voie de Hachem. Et si j’ai raison, cela explique également le verset (Devarim 30, 14) : « Car la chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour la faire ». Les commentateurs posent la question suivante : les Sages ont dit (Pirkei Avot 1, 17) que l’essentiel n’est pas l’étude mais l’action. Dans ce cas, pourquoi est-il important que la chose soit proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur ? Il suffirait qu’elle soit proche de toi pour la faire, puisque l’essentiel est l’action ! C’est que lorsqu’on se concentre sur la Torah pour la mettre en pratique, alors le Saint béni soit-Il joint cette pensée à l’acte (Kidouchin 40a), et c’est considéré comme si l’on avait accompli toute la Torah, bien qu’on soit encore occupé par l’étude. Mais c’est uniquement quand le but de l’étude est l’accomplissement, quand « dans ta bouche et dans ton cœur » ont pour but sacré le « pour la faire », c’est-à-dire que l’avoir dans la bouche et dans le cœur est une préparation à l’accomplissement pour que celui-ci soit parfait. Ce qui n’est pas le cas si ce n’est pas une préparation, si on ne se concentre pas sur la Torah dans le but de l’accomplir, car alors l’acte n’a pas la même importance que la bouche et le cœur, il est comme un corps sans âme, la pensée n’étant pas jointe à l’action. On comprend d’après ce que nous avons expliqué que la préparation à l’acte consiste à garder sa stabilité, à marcher sur le chemin de la vérité et de la Torah, le chemin de D., à se tenir ferme dans la vérité sans se leurrer soi-même, et sans se présenter devant Hachem en demandant pardon quand il n’y a aucune espèce de changement dans le cœur. C’est cela la préparation au jour du jugement dans l’action, la bouche et le cœur, pour en arriver à l’acte d’implorer le pardon du Créateur. Et alors, Hachem pardonne, ainsi qu’il est dit (Téhilim 34, 19) : « D. est proche des cœurs brisés, et Il sauve ceux qui sont abattus. » A LA SOURCE «Si tu retournes à Hachem, ton D., et que tu obéis à Sa voix » (30, 2) « Faites-moi une ouverture ténue comme le chas d’une aiguille, et Je vous en ferai une aussi large qu’une salle dans laquelle peuvent entrer des chariots entiers » (Chir Hachirim Rabba 5, 2). Pourquoi nos Sages ont-ils comparé la demande du repentir au « chas d’une aiguille » ? Voici la réponse de Rav Shapira zatsal, directeur de la yéchiva « Merkaz Harav » : Lorsque nous étudions les halakhot se référant au repentir, et particulièrement pendant cette période de techouva, nous devons constamment ressentir la piqûre de l’aiguille. En effet, ces propos transpercent le cœur et le font souffrir, car pour nous réveiller, nous avons besoin de ce pincement douloureux. L’aiguille qui pique est en fait le pincement qui nous incite à nous remettre en question. « Vois, Je te propose aujourd’hui, d'un côté, la vie et le bien, de l'autre, la mort et le mal. » (30, 15) Le mot « aujourd’hui » est répété une fois après l’autre dans notre paracha, comme par exemple dans notre verset « Je te propose aujourd’hui », ou plus loin « en faisant ce que Je te recommande aujourd’hui », « Je vous le déclare aujourd’hui », « J’en atteste sur vous aujourd’hui », etc. Il nous faut donc comprendre sur quoi la Torah a voulu mettre l’accent à travers cette répétition. L’ouvrage « Ner Lamaor » l’explique à l’aide de l’enseignement suivant de la Guemara (Avoda Zara 5b) : « Un homme ne saisit le fond de la pensée de son maître qu’au bout de quarante ans. » Et cet enseignement est lui-même déduit du verset (29, 3) « Et jusqu’à ce jour, le Seigneur ne vous a pas encore donné un cœur pour sentir, des yeux pour voir, ni des oreilles pour entendre ! » C’est pourquoi Moché a ajouté le mot « aujourd’hui » à chaque fois, comme pour dire « C’est seulement aujourd’hui, après quarante ans, que votre cœur est apte à intégrer tout ce que vous avez entendu pendant ces années à travers signes et miracles. » A la lumière de ce que nous venons de dire, Rabbi Mordekhai Eliahou Rabinovitch apporte une réponse à la question que pose la Guemara (Berahot 63b) au sujet du verset (27, 9) « Fais silence et écoute, ô Israël ! En ce jour, tu es devenu un peuple. » Est-ce ce jour-là que la Torah a été donnée à Israël ? On est pourtant à présent à la fin des quarante ans passés dans le désert ! Voici l’explication : c’est seulement maintenant, après quarante ans, que leur cœur peut saisir le fond de la pensée de leur maître, qu’ils deviennent un peuple (« BeChvilei HaParacha »). « Il leur dit : ‘‘J'ai cent-vingt ans aujourd'hui, je ne peux plus sortir et venir’’ » (31, 2) « Sortir et venir dans les paroles de la Torah : cela nous apprend que s’étaient obstruées chez lui les traditions et les sources de la sagesse » (Rachi). L’ouvrage « Kohélet Yitz’hak » explique dans quel but s’étaient obstruées chez Moché les sources de la sagesse, en s’appuyant sur les enseignements de la Guemara (Guitin 36b) : « Il enseignait aux enfants en les frappant à l’excès. Rav A’ha l’a repoussé selon l’avis collectif, mais Ravina l’a fait revenir, car il ne trouvait pas d’enseignant de son niveau. Dans ce cas, il aurait fallu que D. annule Son serment, à savoir interdire à Moché l’accès à la terre d’Israël, puisque personne ne l’égalait. En effet, « le visage de Moché était semblable au soleil » (Baba Batra 75a). C’est pourquoi il fallait que les sources de la sagesse lui soient obstruées afin que le serment puisse s’accomplir. LA VIE DANS LA PARACHA A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben ‘Attar « Certes, si, moi vivant encore, étant avec vous aujourd’hui, vous vous êtes insurgés contre Hachem » (31, 27) Expliquons ce verset à la façon des Sages, qui disent (Berakhot 18) : « Les justes sont appelés vivants dans leur mort. » Dans cet esprit, la phrase « Certes, si, moi vivant encore, étant avec vous » signifie « tant que ma vie est avec vous ». On en déduit qu’après cela, il sera encore vivant, mais ne sera plus avec eux. Quant au mot « aujourd’hui », il fait allusion au fait qu’il reste avec eux encore un jour. Et le sens simple du verset est « jusqu’à ce jour ». Le verbe « vous vous êtes insurgés » est conjugué au passé, car ils se sont peut-être repentis à ce moment-là. De même, si quelqu’un épouse une femme en stipulant qu’il est un tsaddik, bien qu’il soit à présent un parfait impie, la femme est considérée comme mariée car il s’est peut-être repenti à ce moment-là (Kiddouchin 49b).
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