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paracha de la semaine

Chebbat Hol Hamoêd Soukot

11 Octobre 2014

17 Tichri 5775

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

18:53

19:57

Lyon

18:46

19:47

Marseille

18:46

19:45

 

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Le secret des ouchpizin

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

Les jours de Soukot sont des jours saints, les jours des « ouchpizin kadichim », les saints bergers, qui sont Avraham, Yitz’hak et Ya'akov, Moché Aharon Yossef et David. Ce n’est pas pour rien que Yossef a mérité d’avoir lui aussi un jour parmi les ouchpizin : il a vaincu ses tendances naturelles et s’est conduit de la façon la plus élevée avec ses frères, méritant ainsi d’être un homme parfait d’une perfection véritable.

Les frères lui avaient fait du mal en le vendant en esclavage. Mais il ne s’est pas vengé d’eux. Il leur a dit au contraire (Béréchit 50, 20) : « Vous avez pensé me faire du mal, D. l’a pensé pour le bien. » Il a même rendu à ses frères le bien pour le mal, c’est pourquoi lui aussi a mérité qu’un jour de Soukot soit son jour parmi les ouchpizin.

Yossef a appris ce comportement du Créateur, qui lui non plus n’exerce pas de vengeance sur l’homme immédiatement en le punissant dès qu’il a fauté, mais attend plutôt qu’il se repente, ainsi qu’il est dit (Yé’hezkel 18, 23) : « Est-ce que Je désire la mort du mauvais, parole de Hachem, mais plutôt qu’il se repente de ses voies et qu’il vive. » C’est également ainsi que s’est conduit Yossef, comme un homme parfait, parce qu’il sentait D. à l’intérieur de lui. C’est pourquoi il a conclu que si le Saint, béni soit-Il n’avait pas puni ses frères de ce qu’ils lui avaient fait, qui était-il pour le faire à Sa place ?

Et effectivement, un homme qui ressent en lui la force de D. et ne veut pas punir quelqu’un d’autre, même s’il lui a fait du mal, mais au contraire lui rend le bien pour le mal, c’est lui qui est digne du titre d’homme, et il mérite d’arriver aux plus hauts niveaux.

Nous trouvons aussi quelque chose du même genre chez Moché, et cela permet d’expliquer la question posée par mon fils Raphaël sur le verset (Bemidbar 12, 3) : « L’homme Moché était le plus humble de tous les hommes de la terre. » Apparemment, il faut comprendre pourquoi cet accent mis sur « tous les hommes ».

Les Sages disent sur ce verset que lorsque le Saint, béni soit-Il a dit à Moché de l’écrire, il a écrit le mot « anav » (humble) sans le « youd » qu’il comporte habituellement. C’est-à-dire qu’il ne voulait pas écrire ce mot, et il a même versé des larmes d’être obligé d’écrire sur lui-même qu’il était humble, c’est pourquoi il a au moins écrit le mot sans « youd ». En effet, ce n’est pas de sa propre initiative qu’il a écrit cela, mais c’est D. Qui lui a dit de l’écrire.

On comprend donc l’accent mis sur « tous les hommes ». En effet, Moché ressentait l’humilité qu’il y avait au plus profond de lui, c’est pourquoi il n’estimait pas être plus important que n’importe quel autre homme. Mais Hachem lui a dit d’écrire « de tous les hommes », en soulignant que véritablement, son humilité était si grande qu’il était le plus humble de tous les hommes qui existaient sur terre, et si ce verset a été écrit ainsi dans la Torah, c’est uniquement parce que le Saint, béni soit-Il témoigne sur Moché qu’il est effectivement le plus humble des hommes.

C’est ce qui est dit dans la Torah dans le passage où Eldad et Meidad prophétisaient dans le camp. Yéhochoua bin Noun a dit à Moché (Bemidbar 11, 27) : « Eldad et Meidad prophétisent dans le camp. » Et que prophétisaient-ils ? « Moché va mourir et c’est Yéhochoua qui fera entrer le peuple en Erets Israël » (Sanhédrin 17a). Mais Moché lui a répondu (Bemidbar 11, 29) : « Si seulement tout le peuple de Hachem était composé de prophètes ! » En effet, en tout juif il y a une particule divine, c’est pourquoi Moché a dit : en quoi est-ce que je suis plus important qu’eux tous ? Si seulement tout le peuple de Hachem était composé de prophètes ! Ce qui signifie : pourquoi est-ce que je m’appelle homme ? Parce qu’il y a en moi une particule divine, qui est le Tétragramme quand on écrit chaque lettre en entier (youd, hé, etc.), alors la valeur numérique totale est « adam », homme. Cela, tous les bnei Israël l’ont également, et par conséquent je ne suis pas plus important que tous les bnei Israël.

J’ai pensé encore ajouter à cela qu’on sait qu’on peut lire tout verset de la Torah comme une question, si bien que quand Moché a écrit « l’homme Moché était très humble », il a voulu dire : est-ce que je suis véritablement le plus humble des hommes, avec un point d’interrogation. C’est-à-dire que lorsqu’il a écrit cela, c’est lui-même qui a posé la question, qui suis-je pour être considéré digne d’être un prophète ? Est-ce que je suis donc plus grand que n’importe qui ? C’est tout le monde qui a une étincelle divine, n’importe quel juif, « Yéhoudi », porte les lettres du Nom de Hachem dans son nom, alors en quoi suis-je différent des autres ? N’importe quel juif s’appelle « adam », homme, ce qui a la même valeur numérique que le nom de Hachem en épelant les lettres. Et c’est parce que Moché se considérait effectivement comme rien, un homme qui n’est pas plus important que n’importe quel autre juif, qu’il a mérité tout ce qu’il a mérité, donner la Torah à Israël et être le plus grand de tous les prophètes.

Cela nous permet de comprendre le contenu de la notion d’ouchpizin pendant la fête de Soukot. Les initiales des six premiers ouchpizin : Avraham, Yitz’hak, Ya'akov, Moché, Aharon, Yossef, ont la valeur numérique de soixante-douze, ce qui évoque le Nom de soixante-douze lettres qui est l’un des Noms de D. (Zohar II 132b). Cela se trouve en allusion dans le verset (Chemot 19, 9) « Hachem dit à Moché : voici que Je viens vers toi dans l’épaisseur de la nuée (be-av hé-anan). »

Pourquoi en vérité le nom des sept ouchpizin se trouve-t-il en allusion justement dans les mots « be-av hé-anan » (dans la nuée) ? Parce que « anan », le nuage, représente la matérialité. La raison pour laquelle le Saint, béni soit-Il appelle le peuple d’Israël, composé de tsaddikim, « adam », est qu’ils font abstraction du « anan » qui est en eux. Parce qu’ils font abstraction de l’obscurité, de la matérialité qui est en eux. Et parce qu’ils sont arrivés à cette situation d’annuler la matérialité qui est le « anan », alors ils sont appelés « av », épais, et ils sont le Nom du Saint, béni soit-Il. C’est quelque chose de vraiment redoutable, que le Saint, béni soit-Il dise de Lui-Même « Voici que Je viens vers toi dans l’épaisseur de la nuée. »

HISTOIRE VECUE

L’etrog qui a survécu à la Shoah

Reb Sim’ha Holzberg, dénommé « le père des blessés », possédait un etrog d’une sorte très particulière, en plus de l’excellent etrog qu’il utilisait pour la mitsva.

Reb Sim’ha était quelqu’un de merveilleux. Il est arrivé en Eretz Israël après la Shoah, complètement accablé et brisé. Il n’était pas animé du désir de vivre, et n’aspirait qu’à la mort…

… Jusqu’au jour où il connut le gaon Rabbi Arié Lévine. L’amour d’autrui qui émanait de cette personne était indescriptible, et Reb Sim’ha Holzberg l’a vu et ressenti. Alors il a décidé en son for intérieur : « S’il existe une telle personne au monde, cela vaut la peine pour moi de continuer à vivre ! »

Rabbi Arié Lévine a longuement raconté à Reb Sim’ha l’histoire de Rabbi Akiva, un des dix martyrs qui a sacrifié sa vie pour sanctifier le nom divin. Depuis ce jour, Reb Sim’ha était habité d’un souffle de vie ainsi que d’un immense et extraordinaire amour du prochain.

Reb Efraïm, le fils de Reb Sim’ha, a raconté au prédicateur Rabbi Shlomo Lewinstein, auteur du livre «  Oumatok Haor », l’histoire suivante : c’était une veille de Soukot où il était très difficile d’obtenir des etrogim. Reb Efraïm s’est rendu chez son père et lui a demandé : « Papa, as-tu déjà un etrog? »

« S’il-te-plaît, essaie de te procurer un etrog pour moi, a répondu Reb Sim’ha, car je suis à présent très occupé avec mon etrog de grande qualité, de type Leibele. »

Quel est cet etrog de type Leibele ?

Leibele, comme Reb Sim’ha, était un rescapé de la Shoah.

Avant que les nazis envahissent la ville de Iasi en Roumanie, Leibele menait une existence calme et paisible, en bonne santé physique et mentale. Mais dès que sont arrivés les Allemands, que leur souvenir soit effacé, le monde de Leibele a été détruit. Il a subi de terribles souffrances, dont un voyage en train, un long trajet sans manger ni boire, et sans air pour respirer. Des bébés désemparés pleuraient autour de lui, des gens mouraient de douleur et de souffrance.

Leibele n’est pas mort, mais il est devenu fou.

La guerre a pris fin. Après nombre de tribulations, il est arrivé en Israël, mais le bonheur ne l’y attendait pas non plus : il a été hospitalisé dans un hôpital psychiatrique à Bat Yam.

La déplorable situation de Leibele est parvenue jusqu’aux oreilles de Reb Sim’ha, et celui-ci s’est efforcé de le réjouir autant que possible. A l’occasion des fêtes, il accueillait Leibele chez lui à la maison pour le faire goûter un tant soit peu à une vie normale. Mais héberger Leibele n’était pas chose aisée. En effet, l’un de ses problèmes était sa peur et son dégoût de la douche. Il luttait désespérément lorsqu’on tentait de l’obliger à se laver. Ce n’est que rarement qu’il acceptait de le faire, et il s’adonnait alors à la « cérémonie du bain ». De par la nature des choses, il n’était vraiment pas agréable de vivre aux côtés de Leibele.

Celui-ci avait un autre problème : soit un simple souci physique, soit la conséquence des pénibles trajets dans ce train connu pour ces mauvais souvenirs, quoi qu’il en soit, il ne supportait pas les voyages. Cela le faisait vomir. Il était donc difficile de trouver quelqu’un qui soit d’accord pour prendre Leibele dans sa voiture.

Mais Reb Sim’ha n’a pas reculé devant ces difficultés. Il a pris contact avec Monsieur Dov Shilansky, alors président de la Knesset et ami de Reb Sim’ha depuis qu’il habitait au ghetto. Voilà ce qu’il lui a dit :

« Vu que tu disposes d’un véhicule de fonction avec chauffeur, envoie-le m’attendre à l’hôpital psychiatrique de Bat Yam… »

La voiture de fonction est arrivée à l’heure prévue avec le président de la Knesset Dov Shilansky et son chauffeur privé. Leibele a quitté l’hôpital avec Reb Sim’ha, et tous deux sont entrés dans la voiture. Alors qu’il tenait un sac poubelle à proximité de Leibele, Sim’ha a fait signe au chauffeur de démarrer. C’est ce qu’il a fait, et Leibele s’est mis à vomir abondamment dans le sac poubelle.

Alors Reb Sim’ha a dit au chauffeur : « Allez à Tel Aviv, au salon de coiffure. »

« Papa, aller jusqu’à Tel-Aviv pour se faire couper les cheveux ? ai-je demandé, surpris. Et de plus, par ce coiffeur ? Il est presque aveugle ! »

« C’est précisément pour cela, a expliqué tristement Reb Sim’ha. Aucun autre coiffeur ne l’acceptera dans son salon vu toutes les petites bêtes qui tournent autour de sa tête… »

Apres avoir coupé les cheveux à Leibele, ils se sont rendus chez Reb Sim’ha, au deuxième étage d’un immeuble de Tel-Aviv. Ma mère était dans la cuisine, et elle a annoncé « Leibele arrive »… Elle l’avait reconnu à l’odeur.

Reb Sim’ha a amené Leibele à la salle de bain. Il a jeté tous ses habits à la poubelle : pas dans celle de l’immeuble, mais dans la grande poubelle du quartier. Puis Leibele est sorti de la salle de bain et Reb Sim’ha lui a coupé les ongles qu’il avait laissé pousser depuis la dernière fête, et il lui a donné des nouveaux habits. Leibele était alors une nouvelle personne.

C’est ainsi que se comportait Reb Sim’ha avec Leibele en chaque veille de fête de Soukot. Et c’est à ce sujet qu’il disait : « J’ai un etrog de type Leibele, un très bel etrog. C’est ma mitsva de la fête ! »

Leibele est décédé à l’hôpital pour les rescapés de la Shoah de Beer Ya’akov. Etaient présent à son enterrement dix étudiants de la yéchiva, Dov Shilansky sur une chaise roulante et Reb Efraïm Holzberg qui, lors de l’oraison funèbre, s’est adressé à lui en ces termes : « Va devant le trône céleste et supplie D. de venger la mort de tous les saints de la ville de Iasi. »

GARDE TA LANGUE

Il faut réfléchir

Même s’il est permis et obligatoire de dire ce qui est nécessaire afin de sauver quelqu’un d’une attaque ou d’un dommage, il faut avant tout réfléchir et s’assurer que ce sera utile. Car parfois, en entendant qu’Untel veut lui causer du tort ou l’attaquer, l’individu en question va lui-même causer la discorde, et ainsi le désaccord prendra de l’ampleur. C’est pourquoi il faut réfléchir dès le début à la façon de réparer les choses.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

L’unité dans la souka

Il est bien connu que lors de la fête de Soukot, les sept bergers, c’est-à-dire les sept Ouchpizin, viennent dans notre souka.

Mais nous devons tous savoir que pour que les Ouchpizine restent, il nous faut accorder le pardon à chacun des bnei Israël, tout particulièrement à Soukot, fête qui suit les Jours redoutables durant lesquels nous avons supplié Hachem de nous pardonner.

En effet, si les Ouchpizin voient que nous haïssons notre frère et que nous ne lui pardonnons pas, ils quittent la souka, car ils ne veulent plus y résider. Quand ils voient qu’au lieu de se lier au Créateur et à nos amis, qui sont à l’image de D., nous les détestons, ils ne peuvent pas vivre avec nous.

En voici l’explication. On sait que la mitsva des quatre espèces à Soukot fait allusion à tous les groupes qui composent le peuple d’Israël. L’etrog a un bon goût et une bonne odeur ; le loulav (la palme) donne un fruit qui a du goût mais pas d’odeur ; le hadass (la myrte) a une bonne odeur mais pas de goût ; et la arava (la branche de saule) n’a ni l’un ni l’autre. Cela fait allusion à tous les bnei Israël, les bons, les moyens et les mauvais, qui seront tous unis sans aucun désaccord.

Mais si l’on sépare les bnei Israël et qu’on n’aime pas le prochain, on montre par là ne pas souhaiter l’unité représentée par les quatre espèces. On ne cherche pas à associer tous les bnei Israël. De même, les Ouchpizin ne peuvent pas résider unis avec nous dans la souka, puisque nous-mêmes ne portons pas d’intérêt à la notion d’unité que symbolise la fête de Soukot.

C’est la raison pour laquelle il est dit au sujet de cette fête (Devarim 16, 14) : « Tu te réjouiras pendant la fête. » Pendant les Jours redoutables, chacun est occupé avec lui-même et ne pardonne peut-être pas complètement à son prochain. Mais à Soukot, le moment arrive de pardonner à autrui et de s’associer à lui. Alors c’est vraiment un temps de joie.

Il est bon de pardonner à son prochain pendant Soukot et de vivre avec lui dans l’unité. En effet, le mot « souka » à la même valeur numérique que les deux Noms sacrés (le Tétragramme et Adnout). Mais si on ne pardonne pas à autrui et qu’on ressent de la haine envers son prochain, comment entrer dans la souka qui est entièrement composée des Noms de D. ?

Ainsi, afin que le Satan ne porte pas d’accusation, nous devons, à Soukot, être unis avec notre prochain et lui pardonner. Alors Hachem Se joindra également à nous dans la souka, nous pardonnera après les Jours redoutables, et nous connaîtrons une année heureuse et bénie.

LES SENTIERS DES JUSTES

Pour acquérir les valeurs et les bonnes midot

« Etends, mon bien-aimé, sur moi la souka de ta paix »

La souka, la cabane destinée à servir d’abri et de lieu de repos pendant la guerre, prend une toute autre signification au moment de la fête de Soukot. Elle occupe la place centrale, tout le poids de la maison passe dans la souka, la souka de paix.

La nature du monde veut que de sortir d’un endroit protégé, d’un espace sécurisant, nous déstabilise et menace la sérénité et la paix du foyer. Le passage d’un appartement confortable à une souka provisoire pendant une semaine entière, là où personne n’a son espace protégé, son coin naturel, risque apparemment de créer des conflits, d’augmenter la tension et de menacer la stabilité de la paix du foyer.

Mais non.

Cette souka vers laquelle nous sortons pendant les jours de la fête a mérité le surnom de « soukat chalom », la souka de paix. C’est justement à cause d’un espace sans sécurité, d’une construction temporaire, que tous les éléments qui la composent contribuent à créer en nous la paix et la sécurité, et nous procurent même quelques discernements sur la vie, comme s’ils nous aidaient à défendre et protéger un rempart de paix à l’intérieur de la maison.

Tout est parfait ? Non.

Nous avons trouvé un trésor précieux dans le livre « Otsar Margaliot », au nom d’un « Rav gaon yérouchalmi », un Rav très important de Jérusalem.

Apparemment, dit ce gaon, il aurait été souhaitable que la souka que nous construisons soit parfaite dans sa construction, une souka construite merveilleusement avec les fondations solides d’un bâtiment permanent, et pourtant il y a des halakhot qui permettent que la construction de la souka ne soit pas tellement parfaite.

Ainsi par exemple en ce qui concerne les nombre des parois : il suffit qu’il y en ait deux entières, et pour la troisième, même un tefa’h (une dizaine de centimètres) suffit. Au-delà de cela, nous apprenons dans le traité Souka les différentes manières dont on peut construire une souka conforme à la loi, bien qu’à première vue elle n’ait pas l’air complète. Ainsi, nous trouvons qu’une cloison qui se trouve sous une partie du skhakh non-cashère s’appelle tout de même une cloison, que même quand il y a de larges fentes dans la paroi, on les considère comme « collées », et c’est casher, et que si une cloison touche le skhakh, même si elle ne descend pas jusqu’en bas, on la considère comme si elle était entière.

C’est également le cas en ce qui concerne la paix, explique ce Rav de Jérusalem, la paix est précieuse au point que même si elle est comparable à une souka qui n’est pas vraiment complète, elle vaut la peine, elle aussi !

Des aspirations uniquement spirituelles

Le livre « Talelei Orot » cite une remarque magnifique au nom du gaon Rabbi Eliahou Eliezer Dessler זצ''ל :

On trouve deux principes dans la mitsva de souka :

« Une demeure provisoire », qui fait allusion à l’annulation de ce monde-ci et de ses plaisirs ;

Et « une souka de paix », qui fait allusion aux nuées de gloire qui ont entouré nos ancêtres dans le désert, par le mérite d’Aharon (Ta’anit 9a), qui aimait la paix et poursuivait la paix.

Le rapport entre ces deux principes, entre la paix et l’annulation de ce monde-ci et de ses plaisirs, nous interpelle.

Mais quand on y réfléchit, on s’aperçoit que la paix et l’annulation de la matérialité sont effectivement liées et dépendent l’une de l’autre. La paix est impossible à moins qu’on ait renoncé aux biens matériels, par une vision claire et absolue que les aspirations matérielles n’ont aucune valeur, mais uniquement les aspirations spirituelles.

Tant que les gens aspirent à des objectifs matériels et égoïstes, il n’est pas possible qu’il y ait la paix entre eux, car de là à la jalousie, la compétition, les luttes et les disputes, le chemin est court.

En revanche, quand l’aspiration qui unit tout le monde porte sur de véritables buts spirituels, automatiquement les frontières disparaissent, personne n’empiète sur le domaine de l’autre, tout le monde s’entend avec tout le monde et est toujours en bons termes avec tout le monde.

Un bon conseil

Vous vous demandez comment il est possible d’éviter de se mettre en colère contre quelqu’un même quand il vous insulte ?

Comment on peut éviter une dispute, même quand on est blessé au plus profond de soi ?

Le meilleur conseil, écrit l’auteur de « Erekh Ephraïm », est de se fixer un moment tous les jours pour étudier et réfléchir au fait que la base de tout ce qui se passe dans ce monde n’est que vanité. C’est la seule chose qui vous donnera la force de surmonter l’épreuve.

Il parle ensuite de son expérience personnelle : « Il y a plusieurs années, je me fatiguais à trouver des moyens d’arriver à la patience et à l’humilité, mais je ne voyais pas tellement de résultats », en tout cas rien de comparable à ce que donne ce merveilleux procédé.

C’est ainsi qu’il explique le Midrach suivant : « Iyov n’arrivait pas à se réconcilier avec toutes les aventures et tous les malheurs qui lui sont arrivés, jusqu’à ce qu’il découvre dans la Torah les mots « be-soukat, be-soukat, be-soukot », alors il s’est calmé. »

Voici le contenu de son analyse : les Sages apprennent de ces versets (Souka 6b) que pour la mitsva de souka, il suffit de deux parois correctes, et quant à la troisième paroi, il suffit qu’elle ait même un seul tefa’h (une dizaine de centimètres).

La raison semble en être que cela vient enseigner à l’homme que tout ce monde-ci est une demeure provisoire, c’est pourquoi le moment de cette mitsva est la période de l’engrangement, pour nous rappeler cette idée fondamentale qu’on ne doit pas s’enorgueillir de sa richesse ni se vanter de tout ce qu’on a pu amasser, car ce monde-ci est uniquement une demeure provisoire, où tout ce qui arrive n’est que vanité. »

Iyov n’arrivait pas à se calmer parce qu’il n’avait pas cette notion, ce qui l’empêchait d’accepter tous ses malheurs avec amour, jusqu’à ce qu’il rencontre les mots « be-soukat, be-soukat, be-soukot », et l’explication instructive des Sages sur cette sagesse de la temporalité et de la vanité de ce monde-ci, alors seulement il s’est apaisé.

C’est de cette réflexion que l’homme peut puiser la force de ne pas être blessé par autrui, car en ce qui concerne ce monde-ci, tout est vanité. Ainsi, la souka a la potentialité d’ajouter la paix, car lorsqu’on approfondit son essence, on ne réagit pas aux paroles d’autrui, et ainsi la paix s’étend, et « tous les bnei Israël sont dignes d’être installés dans une souka unique », dans l’amour et la fraternité, la paix et l’amitié.

 

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