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paracha de la semaine

Bérechit

18 Octobre 2014

24 Tichri 5775

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

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19:43

Lyon

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19:35

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19:34

 

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La sainteté de ‘Hanokh

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « ‘Hanokh marchait avec D. et il disparut, car D. l’avait pris » (5, 24)

Nos Sages ont dit (Béréchit Rabba 25, 1) sur ‘Hanokh que c’était un juste, mais qui serait facilement retombé dans l’impiété, c’est pourquoi le Saint, béni soit-Il S’est dépêché de le faire disparaître en causant sa mort avant son temps. Le Zohar dit encore (III 68b) que c’est la raison pour laquelle à propos de ‘Hanokh il n’est pas question de « mort » mais de « disparition », car D. l’a emmené vivant au ciel, comme le prophète Eliahou.

Cette façon de traiter ‘Hanokh demande à être éclaircie. Dans Sa grande bonté, le Saint, béni soit-Il a eu pitié de lui et a voulu lui conserver le niveau qu’il avait atteint dans le monde de vérité, c’est pourquoi Il l’a pris avant son temps. Mais il reste tout de même à comprendre en quoi ‘Hanokh avait mérité cela. Après tout, il y a eu de grands tsaddikim qui avaient vaincu leur mauvais penchant et conservé leur droiture pendant leur vie entière, et qui n’ont pas mérité pour autant de monter au ciel avec leur corps et leur âme en s’attachant à la source de toute vie. Pourquoi le Saint, béni soit-Il ne les a-t-Il pas fait disparaître du monde de la même façon ?

Examinons de plus près en quoi consistait la grandeur de ‘Hanokh, ce qui nous permettra peut-être de commencer à comprendre le grand mérite qu’il a eu d’accéder au monde de vérité de son vivant et de devenir un ange.

Il a vécu pendant trois cent soixante-cinq ans dans une génération constituée entièrement d’impies, comme le disent les Sages (Pirkei Avot 5, 2) : « Il y a dix générations d’Adam à Noa’h, pour nous enseigner la patience de D., car toutes ces générations L’ont irrité. » Et bien que par nature, il aurait eu tendance à mal se conduire, la Torah a fait à lui seul de tous ses contemporains le compliment qu’il marchait avec D., car il n’avait pas appris de leur mauvaise conduite. C’est certainement un grand éloge à faire à ‘Hanokh qu’il ait conservé sa foi même face à tous ses contemporains pendant autant d’années.

Le livre « Avodat HaKodech » (II chapitre 20) dit que ‘Hanokh n’a jamais commis de faute, et qu’en cela il a dépassé le niveau d’Adam : « ‘Hanokh dépasse de loin tous les habitants de la terre, car c’est la faute qui les fait mourir, or lui n’a pas fauté, c’est pourquoi il a mérité ce grand honneur, et en cela il constitue une accusation pour tous les habitants du monde. Si Adam n’avait pas fauté, c’est à lui que serait revenu tout ce grand honneur qui a été fait à ‘Hanokh, car ce qu’Adam a perdu par la faute, à savoir que lui a été prise l’âme qui lui avait été insufflée pour le faire vivre et lui faire connaître ce grand honneur, c’est ‘Hanokh qui l’a mérité et qui l’a acquis par sa conduite et ses bonnes actions. Comme il avait veillé à lui conserver sa sainteté et sa pureté, elle lui a fait ce grand honneur. »

Nos maîtres ont témoigné (« Cha’ar HaPessoukim » du Ari zal, « Maguid Mesharim ») de la grandeur de ‘Hanokh. Il fabriquait des chaussures, et à chaque point qu’il perçait de son poinçon, il disait une bénédiction et ajoutait « Baroukh Chem Kevod Malkhouto LeOlam VaEd », béni soit le Nom de Son grand Royaume à tout jamais (Rabbi Mena’hem Azaria de Pano, « Em Kol ‘Haï »). L’importance des tikounim et des yi’houdim qu’il faisait en cousant ses chaussures est rapportée dans les écrits du Ari zal.

Or il faut se demander pourquoi nos Rabbanim ont éprouvé le besoin de nous faire l’éloge de ‘Hanokh et de sa droiture en soulignant que son service de Hachem prenait la forme d’un travail matériel des plus simples, la fabrication de chaussures. Il est évident que par la prière et l’étude de la Torah, on peut obtenir de très grandes choses, alors pourquoi ne pas l’avoir loué de cela ?

Ils ont sans doute voulu nous enseigner le point le plus intérieur et le plus profond de la nature de ‘Hanokh, sur lequel reposait tout son service de D., et qui a entraîné sa grandeur et lui a fait mériter de monter vivant aux cieux.

Il servait D. dans la moindre action et le moindre mouvement, Il Lui était entièrement asservi, comme dans le verset « connais-Le dans toutes tes voies » (Michlei 3, 6). ‘Hanokh voyait dans toute occupation, fût-ce la plus ordinaire, l’accomplissement de la volonté de Hachem, si bien que sa vie était un attachement ininterrompu à Lui, sans aucune pause, car il sanctifiait même des activités en apparence purement matérielles en les accomplissant pour l’amour du Ciel.

Cette attitude lui provenait de la prise de conscience que le but et la raison de son existence en ce monde était d’être un serviteur fidèle de son Créateur, qu’il n’était là que pour les besoins de son Maître. Lorsqu’il s’agit de servir un homme, il n’y a aucune différence d’importance entre nourrir la bête de son maître ou lui présenter un repas à lui. Ce sont deux actions qui se valent et qui s’appellent toutes deux être au service de son maître.

C’est en cela que ‘Hanokh s’est singularisé : il est arrivé à un effacement total de son être devant Hachem, comme un esclave qui ne possède rien en propre, puisque son existence même consiste à servir le Créateur, si bien que le moindre mouvement n’est accompli que dans ce but. Chaque action, si simple et si matérielle qu’elle soit, ‘Hanokh l’accomplissait comme cet esclave qui sert son maître.

En profondeur, il n’y a aucune différence entre un acte matériel et un acte spirituel. La différence n’est établie que par celui qui vit dans deux mondes distincts, celui de la prière et de l’étude, qui est le monde spirituel, dans lequel on sert le Créateur, et celui de ses propres affaires et besoins, qui est le monde matériel où l’on est au service de soi-même. Pour une telle personne, il y a une différence entre les choses simples et les choses élevées. Mais pour quelqu’un qui ne connaît au monde que la spiritualité et se met totalement à la disposition de Hachem, il n’y a aucune différence de nature entre tout ce qu’il fait, tout est destiné à causer de la satisfaction au Créateur et à faire Sa volonté.

C’est cela que nos Maîtres voulaient nous enseigner en disant qu’à chaque point qu’il cousait dans une chaussure, ce qui paraît être un acte matériel banal sans aucun rapport avec la spiritualité, même en cela ‘Hanokh faisait des yi’houdim et des tikounim, d’après son attitude qui consistait à servir en s’effaçant totalement devant le Créateur et en se consacrant totalement à Sa volonté.

C’est ainsi qu’il faut comprendre le verset « ‘Hanokh marchait devant D. et il disparut », il avait disparu à ses propres yeux, tout son être et tous ses besoins étant sans existence devant Hachem et Sa volonté.

Nous comprenons maintenant parfaitement en quoi ‘Hanokh a mérité de monter au ciel de son vivant et de vivre à jamais. Comme il était arrivé au sommet de l’annulation totale de son être devant la source de toute vie, toute son existence ne dépendait que de D., Qui est éternel et ne connaît pas les limites du temps, alors lui aussi, étant attaché à Celui Qui fait vivre, a connu une vie éternelle, en tant que totalement insignifiant par rapport au Créateur.

EN CHEMIN

Une création mystérieuse mais parfaite

« D. dit : que la terre produise des végétaux, des herbes renfermant une semence. » (Béréchit 1, 11)

Il est écrit dans le livre « Ossé Pèlé » que dans tout ce que le Saint, béni soit-Il a créé dans le monde, il n’y a rien d’inutile, tout a été créé pour un besoin quelconque, que ce soit pour faire vivre ou pour faire mourir, pour guérir ou pour rendre malade. Il en va de même pour les herbes des champs, chacune a une certaine caractéristique.

Dans cet esprit, le Midrach rapporte l’histoire du moissonneur et de la plante (Béréchit Rabba 10, 7) : Les rabbanim ont dit que même ce qui paraît n’avoir aucun avantage pour le monde, comme les mouches, les poux et les moustiques, font aussi partie de la création du monde, et le Saint, béni soit-Il utilise toute créature pour faire Sa volonté, même le serpent, même le moustique et même la grenouille.

Il y avait un homme qui moissonnait du blé dans son champ. Lorsque que le soleil arriva au zénith, ne pouvant plus en supporter la chaleur, il a arraché une plante et l’a posée sur sa tête pour se rafraîchir et se protéger de la chaleur. Alors que la plante se trouvait sur sa tête, un serpent très puissant est venu à sa rencontre. L’homme l’a attaqué et tué. Au bout d’un certain temps est passé devant lui un autre homme qui savait pratiquer des sorts sur les serpents, et quand il a vu celui-là qui était mort et étendu à terre, il a demandé au moissonneur qui avait pu le tuer. Il répondit que c’était lui-même. L’homme le regarda et vit la plante qui était posée sur sa tête pour le protéger du soleil. Il dit au moissonneur : Enlève cette plante, et ensuite tu pourras te vanter de ta force !

Il enleva la plante de sa tête et s’approcha du serpent mort. Il avait à peine tendu la main pour le toucher que tout son corps se mit à trembler de la puissance du venin de ce serpent.

Nous apprenons de là les merveilles du Créateur, car cette herbe n’avait pas l’air de servir à quoi que ce soit, mais c’est justement elle qui avait sauvé cet homme du venin extraordinairement puissant de ce serpent et l’avait empêché de lui faire du mal.

Le Midrach cite une autre histoire, celle de l’aveugle et de l’herbe (Bemidbar Rabba 18, 22) : Deux personnes cheminaient ensemble, un aveugle et son ami voyant qui le menait par la main. En chemin, les deux s’assirent quelque part pour se reposer et manger, et alors qu’ils étaient assis, ils mirent les mains dans l’herbe qui était devant eux, en arrachèrent quelques-unes et les mangèrent.

Il se passa alors quelque chose de surprenant. Les yeux de l’aveugle s’ouvrirent, alors que celui qui voyait jusqu’à présent fut frappé de cécité au point de ne plus pouvoir se lever et marcher tout seul, si bien que l’aveugle qui avait recouvré la vue fut obligé de le prendre par la main et de le guider.

Cela nous enseigne que cette herbe avait le pouvoir de rendre aveugle ou clairvoyant, selon les cas. Tout cela pour accomplir la mission qui lui avait été impartie par le Créateur, afin de punir celui qui méritait un châtiment et de récompenser celui qui en était digne, comme nous le voyons de cette histoire, car cette herbe avait puni l’un en le rendant aveugle et manifesté de la générosité envers l’autre en lui ouvrant les yeux.

Il y a une troisième histoire, celle de la plante qui ressuscitait les morts (Midrach Tan’houma ‘Houkat) : Un homme allait d’Erets Israël en Babylonie et s’assit en chemin pour manger. Alors qu’il mangeait, il vit deux oiseaux qui se disputaient. L’un prit le dessus sur l’autre, l’attaqua et le tua, ensuite il regretta ce qu’il avait fait, arracha une certaine plante, la donna à son ami l’oiseau mort, et cela le fit revivre. En voyant cette résurrection, l’homme prit lui aussi de cette plante que l’oiseau mort avait posée sur l’autre, et la mit en son sein pour pouvoir ressusciter les morts.

Alors qu’il marchait dans un champ, il trouva un lion mort gisant au milieu du chemin, il mit la plante sur lui et le ramena à la vie. Immédiatement, le lion se leva, vainquit l’homme et le mangea.

Nous voyons donc que tout ce qu’a créé le Saint, béni soit-Il correspond à une nécessité. Il faut veiller à ne pas se moquer en disant : à quoi peut bien servir telle personne et pourquoi D. l’a-t-Il créée ? Car il n’y a pas d’homme qui n’ait son moment ni de chose qui n’ait son lieu.

LA HAPHTARA DE LA SEMAINE

« Ainsi parle D. Hachem Qui a créé les cieux et les a déployés » (Yéchayah 42, 5)

Le rapport avec la paracha : la prophétie de Yéchayah rappelle la création du ciel et de la terre et de tout ce qu’ils contiennent, telle qu’elle est décrite en détail dans la parachat Béréchit.

« Hachem désire, pour Sa justice, rendre la Torah grande et glorieuse » (Yéchayah 42, 21)

On peut renvoyer à ce que dit le ‘Hida dans son livre « Moré Baetsba » :

Les Sages ont enseigné que l’essentiel de Sa justice s’adresse à ceux qui étudient la Torah, afin qu’on les soutienne dans les difficultés, ainsi que le dit le verset (Kohélet 11, 1) : « Envoie ton pain sur les eaux, tu finiras par le retrouver » – or il n’y a d’eau que la Torah, comme l’ont dit les Sages (Ta’anit 7a).

Si quelqu’un est intelligent, il s’empressera d’accomplir plusieurs mitsvot en même temps : la tsedaka, soutenir ceux qui étudient la Torah, et contribuer à répandre la Torah ; si c’est un talmid ‘hakham, étudier la Torah, et respecter la Torah et ceux qui l’étudient. Celui qui donne de la tsedaka à un ignorant n’est pas semblable à celui qui donne à quelqu’un qui en est digne, et sa récompense sera beaucoup plus considérable.

« Hachem désire pour Sa justice (tsidko) » indique que l’homme doit donner de la tsedaka. Mais cette tsedaka doit être en faveur des talmidei ‘hakhamim. C’est ce que signifie « pour rendre la Torah grande et glorieuse » : donner de la tsedaka à un talmid ‘hakham permet à celui-ci de n’avoir pas de soucis matériels et d’enseigner la Torah à un grand nombre, ce qui la rendra grande et glorieuse (« Bnei Chelomo »)

« Qui parmi vous tendra l’oreille, écoutera et entendra, pour l’avenir. Qui a livré Ya'akov au pillage et Israël à ceux qui le méprisent, n’est-ce pas Hachem ? C’est que nous avons péché contre Lui, nous n’avons pas voulu marcher dans Ses voies ni écouter Sa Torah » (Yéchayah 42, 23-24).

Si un médecin spécialiste dit à quelqu’un : « Ne mangez pas d’ail, d’oignon ni de choses semblables qui sont fortes, car cela peut provoquer chez vous une maladie grave », si on le croit, qu’on s’abstient d’en manger et qu’on ne tombe pas malade, cette obéissance servira pour l’avenir, car on aura évité un malheur avant qu’il n’arrive.

Mais si l’on obéit pas au médecin, qu’on en mange et que cela vous fasse du mal, l’avertissement du médecin n’ayant servi à rien, puisque le sot n’a pas écouté son conseil, a mangé et provoqué une maladie, malgré tout cet avertissement aura accompli deux choses pour le malade :

a) Il a renforcé sa confiance dans les paroles du médecin, car il saura désormais ce qui provoque cette maladie.

b) Une fois qu’il s’est mis en mauvaise posture en désobéissant au médecin, il fera désormais attention, et si on le met de nouveau en garde sur quelque chose, il écoutera attentivement et en tiendra compte (voir également Rachi au début de la parachat A’harei Mot).

Il aura donc agi pour l’avenir : comprendre après avoir transgressé les conseils du médecin et être tombé malade, réfléchir a posteriori d’où cette maladie est venue. C’est cela « pour l’avenir », une fois que le malheur vous sera déjà arrivé, vous devez comprendre, tout au moins a posteriori, « Qui a livré Ya'akov au pillage et Israël à ceux qui le méprisent ». (« Kokhav MiYaakov »

GARDE TA LANGUE

Se protéger des dégâts

La permission de raconter à quelqu’un quelque chose sur son ami avec lequel il voudrait s’associer, afin de lui éviter des ennuis, s’applique avant qu’ils se soient effectivement associés, mais l’aient seulement envisagé. Une fois qu’ils sont effectivement devenus associés, il n’est permis de raconter ce qu’on sait que si l’on a la certitude que cela ne le poussera pas à léser son associé, mais seulement à se méfier de lui. S’il est à prévoir qu’il lui causera du tort, même si c’est un cas où le beit din déciderait qu’il est permis de causer ce tort, il est interdit de raconter quoi que ce soit.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Les lumières s’éveillent

Pourquoi les Sages ont-ils décidé de commencer chaque année la lecture de la Torah par la parachat Béréchit, immédiatement après Sim’hat Torah, à la fin des jours redoutables de Tichri ?

L’explication en est qu’après les jours redoutables, on est plongé dans la crainte, on redoute et on se demande si son repentir a été accepté ou non. Cette idée est dangereuse, car elle peut mener au désespoir dans le service de D., si l’on se demande à quoi bon Le servir. Si l’on commet de nombreuses fautes et qu’on se révolte contre Lui, c’est peut-être un mal sans remède. Alors vient la lecture de la première paracha, Béréchit, qui rappelle à l’homme que de même qu’avant la Création il n’y avait rien, et que tout a été créé ex nihilo, dans le monde il y avait uniquement Hachem, Lui étant unique et Son Nom unique (Zekharia 14, 9). Avec Lui il y avait la Torah, la techouva et les âmes des bnei Israël qui ont précédé l’acte créateur originel, comme le dit le Midrach (Tan’houma Nasso 11). De même à présent, en ce Chabbat de la parachat Béréchit, s’éveillent les lumières des sept premiers jours, qui étaient sans péché, c’est comme si la création était créée de nouveau maintenant avec le premier homme, en qui sont compris tous les bnei Israël, sans péché (Zohar ‘Hadach Chir HaChirim). D. lui a insufflé une âme de vie pour le faire vivre, le renouveler et le nettoyer de la matière dont il avait été créé, et a inséré en lui des lumières et des vêtements spirituels.

Par un sentiment de renouvellement à un moment qui y est propice, l’homme commence à se relier au Saint, béni soit-Il avec Sim’hat Torah, il oublie son passé et recommence son service. C’est cela la qualité du peuple d’Israël, qui est appelé « réchit », commencement : il a le pouvoir de rejeter de lui tout son passé avec tout le poids de ses fautes et de se faire un cœur nouveau. On en trouve une allusion dans le fait que la Torah commence par la lettre « beit » et se termine par la lettre « lamed », lettres qui forment le mo « lev », cœur, pour nous dire que par la Torah, il est possible d’obtenir un cœur nouveau pour servir Hachem, ainsi qu’il est écrit (Yé’hezkel 36, 26) : « Je vous ai donné un cœur nouveau, Je mettrai en vous un esprit nouveau et J’ôterai de votre chair le cœur de pierre pour vous donner un cœur de chair. »

A LA SOURCE

« Que la terre produise des végétaux, des herbes renfermant une semence, des arbres fruitiers portant des fruits selon leur espèce » (1, 11).

Dans ses souvenirs, le tsaddik Rabbi Arié Lévine זצ''ל écrit :

Je me souviens des jours d’autrefois, en 5665, quand j’ai mérité, par la grâce de Hachem, de venir m’installer en terre sainte, à Yaffo. Je suis allé rendre visite au Rav Kook זצ''ל, il m’a reçu aimablement, comme il le faisait envers tout homme, et nous avons parlé de Torah. Après la prière de min’ha guedola, il est sorti se promener et je l’ai accompagné.

En chemin, j’ai cueilli une plante ou une fleur, Rabbeinou a été très choqué et m’a dit doucement : « Croyez-moi, toute ma vie j’ai fait attention à ne rien cueillir inutilement, ni herbe ni fleur qui puisse grandir et s’épanouir. Il n’y a aucune plante en bas qui n’ait pas en haut une destinée qui lui dit de grandir ! Toute pointe d’une herbe dit quelque chose, toute pierre murmure un secret, toute créature dit un chant de gloire. »

Ces paroles qui étaient sorties de sa bouche se sont gravées profondément dans mon cœur, et depuis j’ai décidé de ressentir autant que possible de la compassion pour toute chose.

 « Caïn dit à son frère Hével alors qu’il étaient dans le champ et Caïn se leva contre son frère Hével et le tua. » (4, 8)

Dans le livre « Guinat Egoz », Rabbi Eliahou Attias chelita cite le Targoum Yonathan ben Ouziel sur la discussion entre Caïn et Hével :

« Caïn a dit à Hével : « il n’y a ni jugement ni juge, ni monde à venir, ni récompense pour les justes ni châtiment pour les mauvais ; » Hével a répondu à Caïn : « il y a un jugement et un juge, il y a un monde à venir, une récompense pour les justes et un châtiment pour les mauvais », et c’est à ce propos qu’ils se disputaient », au point que Caïn a fini par se lever et jeter une pierre sur le front de Hével, le tuant ainsi.

En vérité, cette discussion n’est pas claire. En fait, il a été le premier qui a compris qu’il fallait apporter une offrande à Hachem et à qui Hachem a parlé, alors que s’est-il passé en Caïn pour qu’il change totalement d’avis et en vienne à tout renier en disant « il n’y a ni jugement ni juge » ?

Mais ici se vérifient les paroles des Sages qui ont dit « la jalousie, le désir et les honneurs font sortir l’homme du monde. » Et comme nous le verront, Caïn souffrait dans ces trois domaines.

Il était jaloux de son frère parce que son offrande avait été acceptée, alors que la sienne ne l’avait pas été.

Le désir – deux jumelles étaient nées avec Hével alors qu’avec lui n’en était née qu’une seule.

Les honneurs – il avait été humilié lorsque le feu n’était pas descendu sur son offrande.

Et comme il était affecté des trois, la jalousie, le désir et l’amour des honneurs, il est « sorti du monde », a renié le Créateur et a tué Hével.

 « Il le nomma Enoch, alors on commença (hou’hal) à invoquer le Nom de Hachem. » (4, 26)

« Alors on commença (hou’hal) » – c’est une expression qui évoque la profanation (‘houlin), qui consiste à donner à des hommes et à des végétaux le Nom de Hachem pour faire d’eux des idoles et les appeler des dieux (Rachi).

Il ressort des paroles des Sages sur la nature de l’idolâtrie de la génération d’Enoch que c’était la plus grave de toutes. Ils ont dit (Chabbat 118b) : Quiconque observe le Chabbat dans tous ses détails, même si c’est un idolâtre comme ceux de la génération d’Enoch, on lui pardonne.

Rabbi Raphaël Hacohen de Hambourg explique que cette gravité se trouve explicitement évoquée chez le Rambam (Hilkhot Avoda Zara 1, 1) : dans la génération d’Enoch, l’idolâtrie provenait de la force d’une erreur qui était enracinée dans cette génération. Ils étaient certains que le Saint, béni soit-Il avait créé les étoiles et les constellations pour diriger le monde et qu’Il voulait qu’on les honore.

Par conséquent leur faute était considérée par eux-mêmes comme quelque chose de permis et de souhaitable, ce qui en rend le pardon très difficile, ainsi que l’ont dit les Sages (Yoma 69) : « Celui qui dit : je vais fauter et me repentir, on ne lui permet pas de se repentir, car lorsqu’il a répété sa faute, elle lui est devenue comme permise. »

C’est cela en fait qui est nouveau dans la Guemara : par le mérite de l’observance du Chabbat, le repentir et le pardon deviennent possible même pour des idolâtres comme ceux de la génération d’Enoch, pour qui l’idolâtrie est devenue permise, et on leur permettra de se repentir.

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Il dit à la femme » (3, 1)

C’est-à-dire qu’il s’est adressé à elle avec les sons inarticulés utilisés par les animaux. Alors, on connaissait cette sorte de langage, et même celui des minéraux, car tout ce qu’a créé D. a sa particularité de langage par lequel il loue le Créateur en disant « Hachem a tout fait dans un but prédestiné » (Michlei 16, 4).

On peut l’apprendre des Pirkei Chira. Certains grands d’Israël reconnaissent n’importe quel son, comme le racontent les Sages sur Rabbi Yo’hanan ben Zakaï (Souka 28a), alors à plus forte raison le premier homme, créé directement par Hachem.

LES SENTIERS DES JUSTES

Pour acquérir les valeurs et les bonnes midot

La sagesse prodigieuse de la création de l’homme

Que ce soit un bon signe

Le premier livre de la Bible, celui qui va nous accompagner dans les mois à venir, est le livre de Béréchit, le livre de la foi. Les parachiot de ce livre nous dévoilent les étincelles et éclairs de la sagesse du Créateur et de Sa Création. Avraham, dont la vie et celle de ses descendants est relatée dans le livre de Béréchit, a atteint un tel degré de foi en D. après avoir observé attentivement la merveilleuse Création.

En ce qui nous concerne, cette période où nous lisons le Chabbat l’histoire de la Création du monde est le meilleur moment pour méditer sur l’extraordinaire sagesse de cette Création, et nous renforcer dans la foi et la confiance en D.

Voici à ce sujet ce que dit le Rambam : « Lorsqu’un individu observe Ses actes et contemple Ses merveilleuses et grandes créations, il prend la mesure de Sa sagesse inestimable et infinie. Alors immédiatement il aime, loue et glorifie D., et aspire ardemment à Le connaître. »

Nous nous concentrerons donc sur l’extraordinaire sagesse qui apparaît dans la création de l’homme. Celle-ci est en effet un reflet miniature de la Création du monde, comme il est dit (Avot DeRabbi Nathan 31, 3) : « Tout ce que D. a créé dans le monde, Il l’a créé dans l’homme. » Et parmi tout ce qu’Il a créé dans le monde, Il n’a rien créé en vain !

Dans ce cadre, nous avons recueilli quelques bribes des bontés et prodiges dont Hachem a fait preuve dans la création du corps humain et qui se sont perfectionnées dans un but bon et utile. La structure du corps humain est constituée à partir de matières inanimées qui diffusent des sentiments, des pensées, des sentiments d’amour et toutes autres sensations. Déjà les livres des anciens et les écrits des A’haronim mentionnaient les bontés divines dans la création de la structure du corps humain, dans le but de renforcer les gens dans la foi et le service sacré, chacun selon son niveau. Comme le disent nos Sages, tout ce que D. a créé dans le monde, Il ne l’a fait que pour Sa gloire, comme il est dit « tous ceux qui se réclament de Mon nom, tous ceux que, pour Ma gloire, J’ai créés, formés, organisés ». L’homme est surnommé un « petit monde ». Et pour cause : de la même manière qu’observer les merveilles du monde mène obligatoirement à un renforcement de la foi, une réflexion lucide sur le corps humain et tout ce qui s’y rattache éveille chacun à intensifier sa foi en D., comme il est dit : « C’est de ma chair que je verrai D. » (Iyov 19, 26).

Réfléchir à ce sujet est vital pour nous. Le ‘Hazon Ich fait remarquer :

« L’habitude ternit le sentiment d’émerveillement qui sied à tout être vivant du fait même qu’il est vivant, à l’exception de certaines espèces que l’on ne trouve pas si fréquemment. »

Tel est notre but : observer et s’émerveiller !

Le royaume de l’œil

Nous consacrerons notre première rubrique à quelques faits qui révèlent les miracles contenus dans les yeux. Ils ont un droit de priorité en tant qu’intermédiaires entre les pages de la revue « Pa’had David » et le cerveau et le cœur, qui nous permettent de prendre conscience de la grandeur de D.

Que sont, en fait, les yeux ?

Les yeux sont deux globes de 2,5 cm de diamètre et dont l’arrière comprend, à lui seul, 127 millions de cellules photosensibles, plus petites qu’un appareil photo et bien plus efficaces. L’appareil photo humain photographie des images en couleur, et se règle automatiquement en fonction de la distance qui le sépare de l’objet observé. Le cristallin adapte sa courbure en fonction des besoins, et les deux yeux travaillent comme deux appareils photo en parfaite adéquation, en vue de créer une image uniforme dans le cerveau.

Ces 127 millions de cellules agissent quelles que soient les conditions du terrain, à longue distance, et en couleur. Nous n’avons pas de connaissance précise en ce qui concerne le nombre de pixels, mais il semblerait que les meilleurs scientifiques et ingénieurs du monde de la photographie n’aient pas encore atteint le niveau d’acuité des cellules de l’œil.

La mémoire de l’appareil photo humain n’est pas limitée à des milliers ou millions de mégabits. On peut l’utiliser sans arrêt pendant des années. Et le développement est gratuit et instantané…

La rétine est composée d’environ 100 millions de photorécepteurs. Pourtant, il est intéressant de constater que ces photorécepteurs sont reliés à un million de nerfs seulement. En d’autres termes, pour 100 photorécepteurs, il y a un nerf par lequel l’information est transmise au cerveau. Lorsque nous captons un signal lumineux, environ sept millions de photorécepteurs sous forme de cônes règlent automatiquement et précisément le contraste des couleurs et la vision détaillée en fonction des conditions de luminosité. L’iris contrôle la largeur du rayon lumineux afin d’adapter la quantité de lumière aux circonstances.

A chaque fois que la lumière est insuffisante pour une image précise en couleur, les cônes cessent de fonctionner. Alors 127 millions de photorécepteurs en noir et blanc, les bâtonnets ultra-sensibles, entrent en action. Un léger dysfonctionnement dans une partie de ces photorécepteurs fausse tout le contenu de la vision (phénomène communément appelé « daltonisme »).

En attendant, « l’ordinateur » de notre nerf optique reçoit des « signaux » des 127 millions de photorécepteurs, les transforme à nouveau avant de les mener au cerveau par quelques centaines de milliers de fibres nerveuses à la vitesse d’un milliard d’impulsions par seconde ! Si le cerveau recevait toutes les stimulations nerveuses transmises par la rétine, on n’obtiendrait pas une image claire, mais seulement un ensemble trouble et flou.

Pendant que tout ceci se produit, la pupille régule la quantité de lumière entrant dans l’œil, le « système stereo » sophistiqué vise les personnages avec une acuité maximale, tandis que notre ingénieux système d’imagerie fait disparaître les petits brouillages de notre vision dus aux mouvements dans l’obscurité. (Extrait du livre Permission to believe.

Tout provient des bontés de D.

« De par sa nature, l’homme ne prend conscience du bien qu’il a que lorsque celui-ci disparaît. Il ne se sent pas particulièrement heureux du fait que ses yeux voient, sauf s’il devient aveugle pendant quelque temps. Alors quand il recouvrera la vue, il réalisera combien est douce la lumière du jour. De même, le fait d’avoir des mains ne l’emplit pas spécialement de joie. Par contre, si, D. nous en préserve, ses mains deviennent paralysées et qu’ensuite Hachem l’aide à retrouver la santé, sa joie sera alors infinie et il sera heureux d’avoir des mains qui fonctionnent correctement. Il en est ainsi pour tous ses autres membres, sens, vertus et aptitudes : tant qu’il n’a pas goûté au manque, il ne remarquera pas le bien qu’il y a en eux.

Mais quiconque réfléchit honnêtement sait que rien ne lui revient de droit. Son existence, sa vie, le fonctionnement de tous ses membres, tout ce qu’il possède… tout provient des innombrables bontés de D., car Il dirige Son monde avec bonté et Ses créatures avec miséricorde. Ainsi, tout vient de D., notre rocher, le rocher de tous les mondes, qui accorde la vie à chaque instant. » (‘Hayei ‘Olam)

 

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