La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

Hayei Sarah

15 Novembre 2014

22 Hechvan 5775

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

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18:02

Lyon

16:52

17:58

Marseille

16:57

18:00

 

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La perfection dans l’accomplissement des mitsvot

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « L’homme s’émerveillait d’elle, en silence, voulant avoir si Hachem avait fait réussir sa mission ou non » (Béréchit 24, 21)

A ce moment-là, Eliezer le serviteur d’Avraham avait déjà vu que l’eau montait vers elle, comme l’explique Rachi sur le verset « le serviteur courut à sa rencontre » (Ibid. 17) : « Parce qu’il a vu que l’eau montait vers elle », or c’est le contraire de la nature de l’eau, qui spontanément descend et s’enfonce. Rivka avait déjà donné à boire à Eliezer et à ses hommes et maintenant elle était en train d’abreuver les chameaux. C’était donc étonnant. Pourquoi est-ce à ce moment-là qu’il s’est demandé si Hachem avait fait réussir sa mission ou non ? Qu’est-ce qui manquait encore à Rivka pour passer l’examen qu’il lui avait proposé ?

Prenons un exemple. Imaginons que quelqu’un prie Hachem de le faire réussir à arriver à l’aéroport à temps pour avoir son vol. Lorsque Hachem l’a fait réussir et qu’il se trouve déjà assis dans l’avion, est-il encore en train de s’étonner et de se demander si Hachem l’a fait réussir ou non ? De même ici, pour Eliezer, y a-t-il lieu de douter de sa réussite ?

Il semble qu’un principe dans l’accomplissement des mitsvot est que naturellement, accomplir une mitsva même la plus petite est une chose infiniment grande, mais que tant que la mitsva n’a pas encore été accomplie dans sa totalité et sa perfection, il lui manque encore quelque chose, c’est pourquoi les Sages ont dit (Tan’houma Ekev) : « Celui qui a entrepris une mitsva, on lui dit de la terminer », sans quoi il manque quelque chose à l’accomplissement de la mitsva. Cela ressemble à un homme qui achète une maison et a déjà arrangé tout ce qui concerne la transaction : il est certain que s’il manque même une seule signature sur un document quelconque qui retarde la vente, c’est comme s’il n’avait rien fait.

C’est pourquoi même après avoir vu que l’eau montait vers elle et qu’elle donnait à boire aux hommes et aux chameaux, Eliezer craignait encore, parce ce que tant qu’elle n’avait pas terminé, il ne savait pas encore si Hachem avait fait réussir sa mission. En effet, si elle avait négligé d’abreuver fût-ce un seul chameau, sa mission n’était pas accomplie entièrement et elle ne convenait pas pour Yitz’hak, car même une grande mitsva, quand elle n’est pas totale, est imparfaite. C’est seulement quand elle a eu terminé d’abreuver tous les chameaux qu’Eliezer a compris qu’elle était celle qui était destinée à Yitz’hak.

Observons la différence entre Avraham et Lavan. Tous deux ont accompli une grande mitsva, mais Avraham l’a accompli totalement et parfaitement, et Lavan ne l’a pas terminée. L’un s’appelle tsaddik et l’autre racha.

Chez Avraham, lorsqu’il était malade le troisième jour suivant sa circoncision, qui est le plus pénible, que ses douleurs s’étaient beaucoup aggravées, au point qu’il avait été obligé de s’asseoir et ne pouvait plus se tenir debout, ainsi qu’il est écrit « Il était assis à l’entrée de la tente dans la chaleur du jour » (Béréchit 18, 1), il s’est malgré tout installé à l’entrée de la tente pour voir s’il y avait des passants qu’il pourrait faire rentrer chez lui (Rachi). Et lorsqu’il a vu trois hommes qui se tenaient au-dessus de lui, « il vit et courut vers eux de l’entrée de la tente » (Ibid., 2), malgré le fait que jusqu’alors, il ne pouvait plus se tenir debout à cause des douleurs qui l’assaillaient, mais son désir d’accomplir la mitsva de l’hospitalité était si fort qu’il a couru vers eux. Ensuite, il est écrit « Je vais prendre du pain », Avraham est allé rapidement vers la tente de Sarah pour lui-dire : « Dépêche-toi, pétris trois séïn de la meilleure farine (…), et Avraham courut vers le troupeau et donna au serviteur (…) et il prit du beurre et du lait (…) il se tenait près d’eux (…) » (Ibid.  5-8). Jusqu’à leur départ, Avraham ne s’est pas assis un seul instant, il a couru à leur rencontre et ensuite il s’est affairé pour leur préparer un repas, avec du pain, de la viande, du beurre et du lait, et en fin de compte il ne s’est pas assis mais est resté debout auprès d’eux pour les servir. Toute ce grand surmenage était destiné à l’accomplissement de la grande mitsva de l’hospitalité. Comme Avraham voulait la réaliser à la perfection, il n’a pas hésité à se lever et à courir jusqu'à ce que ses invités s’en aillent, car on doit faire une mitsva totalement et parfaitement.

Alors que Lavan a également accompli cette mitsva, mais de façon défectueuse. Il est dit « Lavan courut vers l’homme qui se tenait dehors, près de la fontaine » (Béréchit 24, 29), Lavan a couru parce qu’il avait vu l’anneau et les bracelets qu’Eliezer avait donnés à Rivka, et s’était dit qu’il était riche, or il convoitait l’argent. Il est venu pour tuer Eliezer et le voler. En vérité, si nous nous penchons sur les intentions de Lavan de lutter contre Eliezer et de le tuer, c’était une idée stupide, car Lavan tout seul contre Eliezer et tous ceux qui l’accompagnaient à Aram Naharaïm était un combat perdu d’avance. Et pourtant, sa cupidité l’a empêché de juger la situation sainement et il s’est apprêté à l’attaquer.

Quand Eliezer a vu Lavan l’épée à la main, il a choisi de réagir en prononçant le Nom de Hachem, ce qui l’a fait disparaître au ciel, lui, toute son escorte et tous ses chameaux (Yalkout Chimoni Béréchit). Lavan a immédiatement compris qu’il n’avait aucune chance contre quelqu’un qui fait des miracles et a une pareille puissance, et il a dit immédiatement : « Viens, béni de Hachem, pourquoi rester dehors ? » (Béréchit 24, 31). Rachi explique : « il a débarrassé la maison des idoles », et il a préparé une placé pour les chameaux. Il a certainement préparé tout cela parce qu’il voulait avoir Eliezer comme invité. C’est très surprenant, puisqu’il était sorti avec une épée pour le tuer, pourquoi avait-il préparé la maison ? Il faut dire que même chez Lavan, qui était de la famille d’Avraham, l’hospitalité faisait partie de sa nature, et même lorsqu’il s’apprêtait à tuer Eliezer, il savait qu’au cas où il ne réussirait pas, sa tendance naturelle à l’hospitalité le pousserait à le recevoir.

Bien que Lavan ait accompli la mitsva de l’hospitalité, il était mauvais, au point qu’il voulait tuer des gens pour les voler. Son hospitalité n’était pas parfaite, or comme on l’a dit, une mitsva qui n’est pas parfaite est défectueuse, et c’est la différence entre Lavan et Avraham. Nous devons en tirer la leçon que les mitsvot que nous accomplissons doivent avoir toute la perfection souhaitable. Par exemple, celui qui vient prier avec empressement et joie, mais se fatigue au milieu de la prière, n’a pas encore accompli la mitsva à la perfection.

Il en va de même dans l’étude de la Torah : la perfection consiste à faire ce qu’on a appris. Comme l’ont dit les Sages, « bien parler et bien faire » (‘Haguiga 14b), car « ce n’est pas l’étude l’essentiel, mais l’action » (Pirkei Avot chapitre 1, michna 17).

SUR LA PENTE ASCENDANTE

Tiré des notes de notre maître chelita

Au moment du travail – on travaille !

« J’ai dégagé la maison et un endroit pour les chameaux » (Béréchit 24, 31)

Il y a des moments où nous devons adopter cette phrase qui est sortie du beit hamidrach de Lavan l’Araméen et l’utiliser au service de Hachem. Il y a des moments où nous devons dégager la « maison », le sanctuaire que nous avons dans le cœur, et en faire sortir tous les « chameaux » qui nous empêchent de nous concentrer sur les tâches pour lesquelles nous sommes venus en ce monde, et faire la volonté de Hachem sans obstacles.

Tous les vendredis soirs, au moment d’accueillir le Chabbat à la synagogue, je vois quelques juifs qui d’après leur physionomie et leur façon de marcher sont manifestement très fatigués du travail de la semaine écoulée. Cela se voit encore plus dans les endroits et aux moments où le Chabbat rentre tard, car alors on a l’impression que tout ce que ces gens souhaitent est de pouvoir fermer les yeux et aller dormir. Mon cœur se remplit de pitié pour ces personnes, qui travaillent tellement dur pour gagner leur vie, et j’espère pour elles que le Chabbat va les remplir de force et de spiritualité pour pouvoir continuer leur travail pendant la semaine.

C’est ainsi que j’ai pu remarquer un certain homme qui tous les vendredis soirs s’endormait à la synagogue. J’ai essayé de le comprendre, lui et la fatigue qu’il ressentait le vendredi soir, mais il dormait pendant la prière même le Chabbat matin, et même pendant les autres prières du Chabbat il s’efforçait de rester éveillé, mais souvent il s’endormait sur place à la synagogue.

C’est pourquoi j’ai essayé de faire quelque chose qui le pousserait à comprendre que le moment de la prière n’est pas fait pour dormir, et qu’il ne convenait pas de s’endormir à la synagogue.

Un jour de semaine, j’ai pris la peine de me rendre à son lieu de travail. Dans le bureau de la compagnie où il travaillait, j’ai vu de nombreuses personnes qui travaillaient face à des ordinateurs, et lui, qui possédait cet endroit, s’affairait de bureau en bureau et avait l’air très occupé.

Quand il m’a vu, tout à coup il s’est arrêté pour me regarder, il a ralenti sa course et s’est écrié : « Rabbi David ! Comment allez-vous ? Vous me faites un grand honneur de me rendre visite à mon lieu de travail !

« Savez-vous pourquoi je suis venu vous voir aujourd’hui ? » ai-je demandé.

Il a un peu réfléchi, ensuite il a hoché la tête et a dit : « Non, je ne sais pas. Quelle est la raison de la visite du Rav dans mon bureau ? »

Je lui ai tapé sur l’épaule et je lui ai répondu : « Je suis venu étudier la Torah avec vous. »

« Maintenant ? Etudier la Torah ? » s’est-il étonné, et il a continué : « Rabbi David, je suis très occupé en ce moment, ce n’est pas le moment d’étudier la Torah. Il y a un temps pour travailler et un temps pour étudier. Il y a un temps pour manger et aussi un temps pour dormir. »

« Avez-vous eu le temps de prier ce matin ? » demandai-je. « Oui, répondit le juif, j’ai mis les tefilin, j’ai lu le Chema. »

Je me suis réjoui d’entendre qu’au moins, il n’avait pas renoncé au strict minimum ce matin-là. Je l’en ai félicité à plusieurs reprises, et je suis parti avec des sentiments amicaux.

Le Chabbat à la synagogue, j’ai vu de nouveau qu’il s’endormait à sa place, c’est pourquoi je l’ai réveillé en lui demandant : « Est-ce que vous voulez travailler en ce moment ? »

« Travailler ? » demanda l’homme avec étonnement, « maintenant c’est Chabbat, c’est le moment d’être ici à la synagogue et de prier. »

J’ai sauté sur ces mots comme si j’avais trouvé un trésor, et je l’ai réprimandé :

« Ah ! que vos oreilles entendent ce que dit votre bouche ! Il est vrai que vous vous trouvez à la synagogue, mais si vous dormez cela n’a aucune valeur, et vous pouvez aussi bien aller travailler. Quand j’étais à votre lieu de travail au milieu de la semaine et que je vous ai proposé de venir étudier, vous m’avez dit « ce n’est pas le moment d’étudier, c’est le moment de travailler. » Maintenant, vous êtes à la synagogue et il faut prier, or je vois que vous dormez ! Cela veut dire que maintenant non plus, ce n’est pas le moment pour D. Alors quand est-ce que vous trouvez le temps de servir Hachem ? Vous n’avez de temps libre pour Lui ni au moment du travail ni au moment de la prière à la synagogue ? »

C’est cela la façon de procéder du mauvais penchant. Au début, il définit à l’homme avec précision les moments où il étudiera la Torah, priera et accomplira les mitsvot, et quels sont les moments dans lesquels il sera pour ainsi dire dispensé de servir son Créateur.

Ensuite, pendant les moments consacrés au service de Hachem, le mauvais penchant dérange le juif en lui montrant combien il est fatigué, ou de diverses façons : un coup de téléphone, un rendez-vous urgent, des pensées inconvenantes et ainsi de suite.

Mais nous devons nous montrer plus forts que lui et ne pas prêter attention à ses propos séducteurs. Chaque minute de la journée d’un juif doit être consacrée au service de Hachem en pensée, en parole et en action. De cette façon, les heures consacrées à gagner sa vie et aux besoins du corps seront, elles aussi, dédiées à Hachem et à Sa Torah.

LA HAPHTARA DE LA SEMAINE

« Le roi David était vieux, avancé en âge » (I Melakhim 1, 1)

Le rapport avec la paracha : Il est dit dans la haphtara « le roi David était vieux, avancé en âge », et il est dit dans notre paracha : « Avraham était vieux, avancé en âge. » De plus, dans la haphtara il est dit que David avant sa mort a transmis la royauté à son fils Chelomo, et il est raconté dans la paracha qu’Avraham a donné tout ce qu’il possédait à Yitz’hak.

 « Son père ne l’avait jamais contrarié en lui disant : pourquoi as-tu fait cela ? » (I Melakhim 1, 6)

D’après ce que j’ai écrit dans le livre « Roch David », il est possible de rattacher cela à l’enseignement des Sages (Sifri Devarim 1, 3) : « On ne réprimande quelqu’un qu’à l’approche de sa mort. » Cela signifie qu’on le réprimande sur ce qu’il a déjà fait, car cela ne change plus rien, simplement on le met en garde pour l’avenir.

Mais le réprimander d’une chose afin qu’il s’en écarte, on est certainement obligé de le faire de nombreuses fois, jusqu’à ce qu’il s’en écarte effectivement.

Il se peut aussi que David, qui était un roi pieux, n’ait pas transgressé la mitsva de réprimander, car s’il avait su qu’il faisait quelque chose de douteux, il l’aurait certainement grondé jusqu’à ce qu’il cesse. Mais « son père ne l’avait jamais contrarié », car il était encore vivant, « en lui disant : pourquoi as-tu fait cela ? », dans le passé. Une fois qu’il l’avait déjà fait.

(« Tsavarei Chalal »)

 « Son père ne l’avait jamais contrarié en lui disant : pourquoi as-tu fait cela ? » (I Melakhim 1, 6)

La Rav Azaria Figo zal dit de belles choses à ce propos (dans son livre « Bina Laïttim) : un père intelligent, s’il aime beaucoup son fils, ne le lui montre pas ouvertement combien il l’aime par des paroles affectueuses. Mais au contraire, il faut parfois lui montrer un visage irrité et lui parler durement, en lui faisant peur, sinon cela poussera le fils à s’écarter de la morale et à se dégrader, au point que l’amour du père se transformera en haine. C’est ce qui est dit dans Michlei (13, 24) : « Ménager les coups, c’est haïr son fils, et celui qui l’aime aura soin de le corriger. »

Le verset veut nous faire sentir cela pour excuser le roi David et expliquer qu’il n’ait pas réprimandé son fils, qu’il l’ait abandonné à ses caprices et laissé faire ce qu’il voulait, au point qu’il en arrive à se révolter contre sa royauté.

C’est pourquoi le verset dit que c’était pour trois raisons.

La première est à cause de la nature. Le père, en tant que père, ne veut pas attrister son fils tant il l’aime. C’est cela « son père ne l’avait jamais contrarié en lui disant ». La deuxième, parce qu’« il était très beau ». Même s’il n’avait pas été son père, cette beauté aurait provoqué l’indulgence de n’importe qui, et on ne l’aurait pas jugé sévèrement.

La troisième est qu’il « était venu au monde après Avchalom », et comme ils étaient nés l’un après l’autre, il craignait qu’il ne lui arrive aussi ce qui était arrivé à Avchalom, qui était né avant lui. En effet, en voulant l’empêcher de régner de son vivant, il avait provoqué sa mort, dont il avait tant souffert, c’est pourquoi il n’a rien fait vis-à-vis d’Adoniahou, de peur qu’il ne lui arrive la même chose qu’à Avchalom.

(« Kokhav MiYaakov »)

GARDE TA LANGUE

Mensonge ou médisance ?

Celui qui médit ou dit du lachon hara transgresse l’interdiction d’aller en colportant dans son peuple, même s’il raconte la vérité. La « médisance » (rekhilout) : c’est quand on raconte à Réouven ce que lui a dit ou fait Chimon. Et le « lachon hara » consiste à dire du mal de l’autre.

Celui qui dit un mensonge sur l’autre s’appelle « motsi chem ra », et cette interdiction porte uniquement sur le locuteur.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Les épreuves d’Avraham

« Sarah mourut à Kiriat Arba, qui est ‘Hevron, dans le pays de Canaan ; Avraham y vint pour dire sur Sarah les paroles funèbres et pour la pleurer. » (Béréchit 23, 2)

Le midrach raconte (Tan’houma Vayéra Chapitre 23) que Sarah est morte parce que le Satan est venu lui dire qu’Avraham avait ligoté et tué son fils Yitz’hak. Elle est alors tombée et elle est morte de chagrin.

Avraham a surmonté l’épreuve du sacrifice avec force, alors que la miséricorde qu’un père éprouve pour son fils est immense ! En effet, on voit dans le midrach (Yalkout Chim’oni II Melakhim, Signe 252) que le roi Tsidkiyahou, dernier roi de Yéhouda, avait des yeux extrêmement forts auxquels il était impossible de porter atteinte. Puis quand il a été exilé à Bavel, Nevou’hadnetsar a voulu lui crever les yeux, et c’est pourquoi il a envoyé Nevouzardan tuer ses fils devant lui. Alors Tsidkiyahou, pris de pitié pour ses enfants, s’est mis à pleurer, et ses yeux se sont affaiblis. C’est seulement à ce moment-là que Nevouzardan a pu lui crever les yeux. Nous voyons qu’en dépit de tout cela, Avraham s’est maîtrisé, comme il est écrit « Ils allèrent tous deux ensemble » (Béréchit 22, 6), ce qui signifie que les deux étaient aussi heureux l’un que l’autre d’aller sanctifier le nom de D., et qu’Avraham se tenait prêt à sacrifier son fils Yitz’hak. Même après que Hachem lui a ordonné « Ne porte pas la main sur ce jeune homme ! » (ibid. 22, 12), il a voulu lui causer au moins un défaut physique ou même lui faire couler du sang (Béréchit Rabba 56, 7). Pourtant, il aurait pu se réjouir du fait que Hachem lui avait ordonné de ne pas toucher à Yitz’hak ! Pourquoi a-t-il voulu lui faire du mal ?

En voici l’explication : lorsque les tsaddikim commencent une mitsva, ils ne veulent plus l’interrompre, jusqu’à ce que Hachem lui dise « ne lui fais aucun mal (meouma) », car de lui (mimeino), Je ferai sortir une grande nation (ouma). C’est donc une leçon pour nous : quand on entame une mitsva, on doit se sacrifier pour la réaliser.

Avraham, qui pouvait déjà prendre le chemin du retour avec la joie d’avoir surmonté cette grande épreuve tout en laissant son fils en vie, arrive chez lui pour apprendre la nouvelle du décès de sa femme. Plus encore, sa mort est due au sacrifice d’Yitz’hak ! N’importe quel autre homme se serait grandement fâché : en effet, il avait non seulement surmonté une terrible épreuve, mais devait en plus endurer l’immense souffrance de la disparition de sa femme ! « Est-ce donc cela la récompense pour l’accomplissement des mitsvot ? » Mais Avraham ne s’est pas plaint ; il s’est immédiatement occupé de l’enterrement de sa femme et est venu « pour dire sur Sarah les paroles funèbres et pour la pleurer. » En ce qui concerne son fils Yitz’hak, il l’a amené à la yéchiva de Chem et Ever. Enfin, soulignons qu’Avraham n’a pas prononcé des paroles funèbres sur Sarah à cause de son propre chagrin, mais il a plutôt évoqué sa grande piété, comme nos Sages le disent sur le verset « La vie de Sarah fut de cent-vingt-sept ans » (Béréchit 23, 1) : « A cent ans elle était comme à vingt ans, sans péché » (Béréchit Rabba 58, 1). C’est une grande perte pour le monde.

Sa disparition a laissé un immense vide.

A LA SOURCE

« Et Hachem avait béni Avraham en toutes choses. » (24, 1)

Au sujet du midrach qui dit qu’Yichmaël s’est repenti du vivant d’Avraham, le ‘Hida écrit dans son livre « Pnei David » que beaucoup demandent : nous savons que « tout vient du Ciel, sauf la crainte du Ciel » (Berakhot 33b), donc si Yichmaël était mauvais, pourquoi D. a-t-Il provoqué son repentir, alors qu’« Il ne l’a pas fait pour tous les peuples » ?

Ce n’est pas une question, d’après le ‘Hida.

En effet, Yichmaël a certainement pensé de lui-même à la techouva, mais s’il n’y avait pas eu le mérite d’Avraham, il n’aurait pas été accepté, car ses velléités de repentir n’étaient pas suffisantes. En effet, sa méchanceté avait créé beaucoup d’accusateurs qui se levaient contre lui.

C’est l’amour d’Avraham qui a fait taire ces accusateurs, alors son désir de repentir a commencé à monter vers le Ciel et à être accepté.

 « Et de l’eau pour laver ses pieds » (24, 32)

Le ‘Hatam Sofer explique pourquoi Eliezer a veillé à se laver les pieds dès son arrivée : il mentionnait, dans son discours, les bontés de Hachem, et toute la mission donnée par Avraham n’était que sainteté. Or, il ne voulait pas en parler sans s’être lavé au préalable.

Le ‘Hatam Sofer tire d’ici une leçon, à savoir veiller à être propre avant de prier.

 « La vie de Sarah fut de cent-vingt-sept ans, années de la vie de Sarah. » (23, 1)

Rachi commente l’ajout à la fin du verset de la phrase « années de la vie de Sarah ». Ces mots semblent en effet superflus, mais il explique que « toutes les années sont égales pour le bien ».

Le livre « Chevout Yéhouda » rapporte une autre explication : « cent vingt-sept ans » étaient exactement les « années de la vie de Sarah », celles qui lui étaient destinées, ni plus ni moins. Que l’on ne pense pas que ses jours ont été raccourcis quand elle a appris le sacrifice d’Yitz’hak. C’est le nombre d’années qui lui étaient destinées pour qu’elle puisse donner naissance à Yitz’hak, et pour qu’il sanctifie le nom de D. dans le monde. Au moment où il a réussi cette épreuve, les jours de Sarah ont pris fin.

Voici quelles sont les « années de la vie de Sarah », pas plus.

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Il dit : ‘‘Hachem, D. de mon maître Avraham ! Daigne m’occasionner aujourd’hui une rencontre et sois favorable à mon maître Avraham.’’ » (24, 12)

Eliezer avait confiance que la prière de son maître « Il te fera précéder par son envoyé » serait exaucée, et il a également prié pour être apte à ce que la chose soit accomplie à travers lui. En effet, il arrive parfois que l’intermédiaire empêche la réalisation de la prière. C’est pourquoi il a prié le D. de son maître de lui « occasionner une rencontre ».

Il a été obligé de faire les choses dans cet ordre de peur que la famille d’Avraham ne le trompe : en apprenant qu’il avait l’ordre de prendre une fille de chez eux, ils auraient pu lui donner une de leurs servantes en prétendant qu’elle était de leur descendance. C’est la raison pour laquelle il a rusé et choisi de procéder de cette manière, en distinguant clairement la qualité de générosité chez la fille qui lui donnerait plus que ce qui lui était demandé. Ainsi, il savait aussi qu’elle était de la maison d’Avraham, car elle parlait de bonne foi sans se douter qu’Eliezer la demanderait pour Yitz’hak. De plus, dès qu’elle a parlé, elle l’a confirmé : « Je suis la fille de Betouël, etc. » (verset 24).

LES CHEMINS DE LA FOI

Etudes sur les merveilles de la création de l’homme

« Si notre bouche était pleine de louanges comme une mer »

Si jusqu’à présent nous avons évoqué les prodiges de l’oreille, ou plutôt parlé des oreilles qui captent chaque bruit ou prononciation, penchons-nous maintenant sur la capacité extraordinaire d’apprentissage de la parole qui est donnée à chaque bébé (et à chaque homme en général). Un mouvement précis est associé à chacune des vingt-deux consonnes et dix voyelles. Il faut un accord entre le palais, la gorge, la langue, les lèvres, les dents et les cordes vocales. Sans la bonté de D., qui nous permet de parler abondamment et rapidement comme nous le souhaitons sans que notre cerveau doive contrôler et guider l’action de chaque organe (ce qui compliquerait terriblement le processus de la parole), comment aurions-nous pu apprendre à un bébé à parler ? On ne peut enseigner qu’en expliquant verbalement, or tant que l’enfant n’a pas appris les mots, il ne comprendra pas notre explication !

Et si nous disons « le bébé apprendra en nous imitant ! », c’est certes vrai, mais seulement pour les gestes extérieurs. Ce n’est pas le cas pour les mouvements internes, qui sont réalisés à l’intérieur de la gorge et de la bouche, et donc invisibles. Alors par quel miracle un enfant apprend-il à parler sans aucune instruction de notre part ?

Combien les voies du Créateur sont extraordinaires !

Le roi Chelomo est à l’origine de la phrase bien connue « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue » (Proverbes 18, 21). Il pensait aux dommages que la langue peut causer par une mauvaise parole, mais aussi à l’intérêt qu’elle peut avoir : la langue permet de chanter et de prier, de prononcer de grands et beaux discours et de donner des conseils avisés. Même d’un point de vue physique, on remarque la bivalence de la langue : elle est munie d’un grand nombre de muscles et dotée de la capacité de bouger dans chaque direction. Elle peut également s’épaissir et se contracter, s’allonger et se raccourcir.

Lors de la mastication, la langue « pétrit » les morceaux de nourriture. Avec rapidité et facilité, elle passe sur les aliments et les partage pour vérifier qu’il n’y ait aucun élément dangereux ou qui ne devrait pas être avalé. Le cas échéant, elle le rejette alors à temps de la bouche.

A la racine de la langue, au point de jonction avec la gorge, se trouvent des protubérances de la grandeur d’une olive. Ce sont des tissus lymphatiques qui aident à prévenir les infections.

La langue sert aussi à activer les glandes salivaires. Celles-ci sécrètent un liquide visqueux qui contient des enzymes agissant pour la décomposition de la nourriture. Ces glandes commencent à agir au moment où nous sentons l’odeur de l’aliment et où son aspect nous tente. Puis, pendant que nous nous préparons, que nous nous lavons les mains et récitons les bénédictions appropriées, la quantité de salive augmente et est bénéfique pour celui qui mange.

Comment savons-nous si ce que nous mangeons est sucré, acide, piquant ou salé ? Et de là, découle également la question philosophique : pourquoi devrions-nous le savoir ? La nourriture a pour fonction de nous nourrir, rien de plus !

Les réponses à ces questions sont liées : dans Sa grande bonté, D. a créé pour nous toute une gamme de goûts afin de nous inciter à manger toutes sortes d’aliments nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme. Il a créé les récepteurs du goût situés sur la langue grâce auxquels on perçoit les différentes saveurs et qui nous permettent de profiter des aliments.

La couche extérieure de la langue est composée de nombreuses petites protubérances qui donnent à la surface un aspect rugueux. Cette rugosité est utile pour la mastication. La bouche contient environ dix mille papilles gustatives qui sont composées de cellules réceptrices percevant, à différents niveaux et sous plusieurs formes, quatre goûts : sucré, acide, salé et amer. Après quelques expériences, les scientifiques ont établi que la perception du goût sucré ou salé a lieu sur l’extrémité antérieure et fine de la langue, alors que la perception du goût acide provient des côtés, et celle du goût amer, de l’arrière de la langue. Si les papilles gustatives et les cellules réceptrices étaient concentrées dans une seule zone, la perception des goûts aurait été perturbée.

Les récepteurs de goût envoient des messages au cerveau qui, à son tour, nous transmet quel goût a l’aliment : s’il n’est pas trop amer, trop sucré, etc. En plus de nous faire profiter de la nourriture, cette fonction permet d’être protégé des aliments qui peuvent nous nuire. Par exemple, l’excès d’acidité est mauvais pour l’estomac et peut donner des brûlures ; l’excès de sucre n’est pas sain pour certaines personnes, etc.

Des études ont montré que les récepteurs du goût amer sont dix mille fois plus nombreux que ceux du goût sucré, parce que nous évitons la nourriture amère. Le nombre important de récepteurs intensifie notre sensibilité à l’amertume et nous aide à éviter ce goût. Il y a un but à ce recul que nous avons face à l’amertume : de nombreux produits toxiques ont un goût amer. Ce n’est pas un hasard : cela vient évidemment nous protéger de dégâts éventuels.

Le journal britannique « Nature » a publié les études de chercheurs de l’institut Weizmann, les professeurs Doron Lovt et Daniel Lezer, qui se sont intéressés aux récepteurs de l’odorat. Ils étaient surpris de voir comment on peut se libérer d’une odeur et ne pas mélanger les différentes senteurs. Il s’est avéré que l’action des récepteurs de l’odorat est complétée par une enzyme qui élimine l’odeur sentie précédemment. Les récepteurs sont libérés de la charge précédente et disposés à faire sentir les nouvelles odeurs présentes dans l’espace.

Les récepteurs ou capteurs du goût n’ont pas besoin de cette enzyme. Ils agissent pendant qu’ils sont en contact avec la nourriture, et réagissent en fonction. La bouche est automatiquement rincée par la salive, et ainsi les récepteurs peuvent à nouveau agir avec la nourriture que la bouche mastique.

Le système de mastication de la bouche est comparable à un fouet électrique de qualité. La pression exercée par les mâchoires représente une charge de 75kg, pression énorme qui pourrait dans un combat arracher le doigt d’une main de l’ennemi, bien que pour la plupart des aliments, il suffise d’une pression de 20kg pour les broyer.

Les incisives et les canines se trouvent à l’avant de la bouche. Leur rôle est de trancher les aliments. Puis c’est au tour des molaires d’agir en hachant et broyant la nourriture pour qu’elle passe facilement dans le pharynx, puis dans l’appareil digestif.

La capacité qu’ont les mâchoires et les dents de broyer peut s’avérer utile dans notre vie quotidienne. Par exemple, on peut s’aider des dents pour défaire un nœud serré, ou autre. Elles peuvent aussi nous permettre de soulever des objets : on peut porter des dizaines de kilos avec ses dents. Le muscle qui fait fonctionner la mâchoire est appelé muscle temporal : il est fort, souple, et ne se fatigue pas rapidement.

La bouche est garnie de trente-deux dents : seize en haut et seize en bas. Elles sont positionnées les unes en face des autres afin de pouvoir mieux découper et mastiquer. Quand les dents ne sont pas symétriques, la production diminue et cela cause des problèmes de dents et de gencives.

La dent est composée d’une matière dure qui est l’émail. C’est la matière la plus dure présente dans le corps humain. Une dent peut pourrir à cause d’une fissure dans l’émail.

La matière intérieure de la dent est appelée dentine. C’est un tissu vivant dont les cellules se régénèrent. Si la dent avait été composée de matière morte, elle n’aurait pas pu durer des années. Si l’intérieur de la dent avait été dur et l’extérieur souple, on aurait beaucoup souffert et les dents se seraient détruites rapidement. Le tissu de la dent est vivant et dynamique. La dent grandit en même temps que nous, depuis la prime jeunesse jusqu’à la vieillesse. Sans cette évolution, la dent n’aurait pas pu supporter la pression de la mastication.

 

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