La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

Parachat Mikets

20 Décembre 2014

28 Kislèv 5775

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

16:35

17:49

Lyon

16:38

17:47

Marseille

16:44

17:51

 

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Ne cesser de grandir – Le repère dans notre vie

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Yossef, apercevant parmi eux Binyamin, dit à l’intendant de sa maison : ‘‘Fais entrer ces hommes chez moi ; qu’on tue des animaux et qu’on les accommode, car ces hommes dîneront avec moi. » (Béréchit 43, 16)

Presque chaque année, on lit la parachat Miketz à la période de ‘Hanouka. Or nous avons trouvé dans cette paracha une allusion à ces jours de fête, comme il est dit : « qu’on tue des animaux et qu’on les accommode » (outvoa’h téva’h véhakhen), les termes « téva’h véhakhen » étant composés des mêmes lettres que le mot « ‘hanouka ». Voici une merveilleuse allusion à ‘Hanouka trouvée dans la Torah ! Il y a donc lieu d’approfondir et de comprendre le lien théorique entre la fête de ‘Hanouka et la parachat Miketz.

Comme nous le savons, l’habitude est, à ‘Hanouka, d’allumer chaque jour une bougie supplémentaire, selon l’avis de Beit Hillel. Nos Sages disent que cette habitude s’est installée dans les communautés juives, puisqu’elle ancre en nous la notion qui consiste à « ne cesser de grandir ». Ceci nous enseigne que dans le service divin, il ne suffit pas de progresser une seule fois, mais il faut servir D. chaque jour en améliorant à chaque fois notre service par rapport à la veille. Nos Sages veulent nous apprendre par là à prendre sur nous, durant une période donnée, un progrès à faire dans un certain domaine. Puis quand nous y sommes parvenus et que cette chose nous est acquise, il faudra ajouter un autre élément à travailler, tout en continuant de garder la résolution précédente. Ainsi, si nous ne cessons jamais d’évoluer et de progresser dans notre service divin, nous pourrons atteindre des niveaux spirituels très élevés.

Yossef se trouvait dans une terre étrangère, loin de la maison de son père et de toute chose sainte. Alors qu’il séjournait en Egypte, terre d’impureté et de débauche, il a été confronté à de terribles épreuves, comme par exemple lorsque la femme de Potiphar a tenté de le faire fauter. Mais bien qu’il ait été éloigné de la maison de son père, il a résisté aux difficultés et aux épreuves qui se sont dressées sur son chemin. De plus, quand il a été nommé vice-roi d’Egypte, il ne s’est pas enorgueilli, mais a tout attribué à Hachem et déclaré à tout son entourage « Je crains D. ». Il est aussi connu que Yossef était très beau. Nos Sages racontent que lorsqu’il passait dans la rue, toutes les femmes levaient les yeux vers lui, et émues et troublées, elles coupaient leurs doigts avec les couteaux qu’elles tenaient en main pour couper des fruits.

Nous apprenons des paroles de nos Sages que la beauté de Yossef n’avait pas d’égale. Pourtant, il n’en a pas profité pour s’enorgueillir et s’est protégé autant que possible afin de ne pas tomber dans la faute. Il est intéressant de comprendre d’où Yossef a puisé la force de rester à son niveau, sans chuter, en dépit de l’impureté et de la débauche qui l’entouraient.

La résistance dont a fait preuve Yossef ainsi que son adhésion à Hachem s’expliquent par le verset (Béréchit 37, 3) « parce qu’il était le fils de sa vieillesse », et Rachi nous donne l’explication d’Onkelos : « Un fils intelligent ; tout ce qu’il avait appris auprès de Chem et Ever, il le lui avait transmis. » Autrement dit, Ya’akov a transmis à son fils Yossef toute la Torah qu’il avait apprise chez Chem et Ever. Yossef était donc un homme de Torah. Or la Torah permet de se confronter à toutes les épreuves et de leur résister, même les plus difficiles ! Le Rambam écrit dans Hilkhot Dé’ot (6, 1) qu’on a naturellement tendance à se laisser attirer et influencer par la société en ce qui concerne ses façons d’être et de penser. Mais cela s’applique uniquement si on n’est pas imprégné de Torah. En effet, quand on se trouve totalement investi et plongé dans la Torah et qu’elle guide nos pas, elle protège et sauve de la faute. Ainsi Yossef, qui portait fièrement l’héritage de son père et appliquait son enseignement, a pu surmonter les difficultés qui l’ont assailli grâce à la Torah qui l’a protégé dans une terre étrangère remplie d’impureté.

Il faut savoir que la Torah ne peut, à elle seule, nous protéger. Il est nécessaire de se fatiguer pour elle, selon le principe « ne cesser de grandir ». Tout comme Beit Hillel a institué d’allumer, chaque jour de ‘Hanouka, une bougie supplémentaire, il en est de même pour le service divin. Ce n’est pas une simple nouveauté halakhique apportée par Beit Hillel, mais un repère dans notre vie : il nous faut allumer une lampe perpétuelle, ne pas nous contenter de notre niveau spirituel, mais aspirer constamment à toujours améliorer notre service. Nous apprenons cette notion de Yossef qui, dans sa grande sagesse, a compris que s’il ne s’astreignait pas à grandir continuellement en suivant la Torah de son père, il risquait de déchoir jusqu’à un abîme spirituel duquel il est extrêmement difficile de revenir. C’est pourquoi il s’est efforcé d’accomplir les mitsvot et de craindre Hachem, dans une volonté de prolonger la tradition de ses pères, ce qui ne peut se produire que grâce à une persévérance et à une amélioration dans le service divin.

Pour appuyer nos propos, rappelons que lorsque Yossef s’est dévoilé à ses frères, il a envoyé par leur intermédiaire des charrettes (agalot) à son père, et nos Sages disent que son geste était intentionnel. Pourtant Ya’akov était riche et il ne manquait certainement pas de charrettes ! Mais il a voulu rappeler à son père les halakhot de la génisse (egla) dont on brise la nuque, sujet qu’ils étaient occupés à étudier quand ils avaient été séparés, vingt-deux ans auparavant. Or il va de soi que Yossef n’a pu s’en souvenir que parce qu’il était resté plongé dans la Torah sans interruption et s’y était investi corps et âme. Dans le cas contraire, il n’aurait pas pu se rappeler les halakhot qu’il avait étudiées avec son père de nombreuses années plus tôt.

Nous comprenons à présent ce que Yossef a dit aux gens de sa maison : « qu’on tue des animaux et qu’on les accommode » (outvoa’h téva’h véhakhen). Pour tuer le mauvais penchant et éliminer son emprise, il ne suffit pas de le surmonter une seule fois, puisqu’il a pour caractéristique de se renouveler. Nous devons agir envers lui comme nous le faisons à ‘Hanouka : en « ne cessant de grandir, d’augmenter ». Ce n’est qu’en attaquant le mauvais penchant une fois après l’autre que nous pourrons le dominer et mettre fin à son influence sur nous. Nous tirons cette leçon de Yossef, qui a soumis son mauvais penchant en l’attaquant sans pitié une fois après l’autre. D’où la redondance du verset « outvoa’h téva’h » (qu’on tue des animaux) : il vient nous enseigner, de la sorte, qu’il ne faut cesser de combattre le yetser hara. C’est ce que Yossef a fait, en s’attachant à la Torah, en s’améliorant, en progressant.

SUR LA PENTE ASCENDANTE

Tiré des notes de notre maître chelita

La fierté juive face aux descendants d’Antiochus

L’anecdote que je vais raconter ici est l’une des expériences les plus extraordinaires que j’aie vécues. Une fois, je devais me rendre de Lyon en Israël, et il n’y avait plus de place en vol direct. Je devais choisir entre deux options de vol avec escale : l’un qui passait par Rome, ou un autre par Athènes. Aucune de ces deux possibilités ne me plaisaient, car de Rome sont sortis Titus et le royaume romain pour détruire le Temple, et Athènes était le lieu de résidence d’Antiochus l’impie qui a provoqué beaucoup de malheurs à Israël. Mais après avoir bien réfléchi, j’ai décidé de donner la préférence à Athènes et de me concentrer sur la victoire des ‘Hachmonaïm sur le royaume grec.

L’avion a donc atterri à Athènes, où je devais patienter quelques heures avant le prochain vol. Tout à coup, je me suis rappelé que je n’avais pas encore fait min’ha ! J’ai cherché un coin dans l’aéroport, je me suis mis debout, yeux fermés, et j’ai prié. Puis quand j’ai terminé et que j’ai ouvert les yeux pour dire « ‘Ossé Chalom », j’ai été stupéfait de découvrir que j’étais entouré d’un groupe de prêtres grecs, dans leur costume traditionnel, qui m’observaient avec intérêt. Face à leur regard interrogateur, j’ai expliqué que j’étais occupé à prier. Ils ont hoché la tête et m’ont quitté avec respect. A ce moment-là, je me suis demandé ce qu’aurait dit Antiochus d’une telle situation : un juif prie ouvertement dans la capitale de son royaume sans être dérangé ! Pourtant dans le passé, à Jérusalem, ce roi impie condamnait à mort quiconque osait prier ! Nous récoltons donc sans aucun doute les fruits de la victoire des ‘Hachmonaïm.

Ensuite, j’ai embarqué dans l’avion vers Israël, un avion d’une compagnie aérienne grecque. Quand les hôtesses sont venues distribuer les repas, elles m’ont présenté un grand plateau arborant le tampon de cacherout badats, en m’annonçant que j’avais droit à un repas cacher. J’ai émis des doutes quant à la réelle cacherout du repas, tandis que de leur côté, elles me montraient le tampon. Puis j’ai demandé aux hôtesses d’où elles étaient originaires, et elles m’ont répondu « de Grèce ». Mais là encore, je suis resté sceptique. Elles ne comprenaient pas ce que je leur voulais, et ont fait appel au commandant de bord. Quand il est arrivé, je l’ai questionné : « Comment est-il possible que vous me serviez un repas cacher alors que votre ancêtre Antiochus ne permettait pas à mes ancêtres de respecter les mitsvot et la cacherout ? Et aujourd’hui, ses descendants me servent un repas cacher ! » Après cet épisode, j’ai compris que c’était une preuve de la vitalité du peuple d’Israël. Or tout ceci est sans aucun doute dû au sacrifice qu’ont fait les ‘Hachmonaïm et au miracle de ‘Hanouka. Stupéfaits, le commandant de bord et les hôtesses échangeaient des regards surpris, comme s’ils ne comprenaient pas de quoi je parlais. Mais pour ma part, j’ai renforcé ma fierté juive.

Quand quelqu’un observe la Torah et accomplit les mitsvot en exil aux yeux de tous les peuples et avec une grande fierté, c’est comme s’il avait allumé la ‘hanoukia sans qu’elle s’éteigne ; une hanoukia qui reste miraculeusement allumée face aux peuples et aux ennemis. C’est ce que nous disons « en ces jours-là, en ce temps-ci » : l’allumage de la ‘hanoukia est en fait l’allumage du corps pour le service divin chaque jour. En fonction de ce que nous nous sacrifions pour l’accomplissement de la Torah et des mitsvot, nous mériterons de nous tenir face au monde entier sans que personne nous dérange ou se dresse sur notre chemin. Et alors se réalise en nous le verset « Tous les peuples de la terre verront que le nom de Hachem est associé au tien, et ils te redouteront » (Devarim 28, 10).

LA HAPHTARA DE LA SEMAINE

« Exulte et réjouis-toi » (Zekharia 2, 14)

Le rapport avec la paracha :

La haphtara mentionne la menora et les bougies qu’a vues Zekharia, ce qui est en rapport avec les jours de ‘Hanouka durant lesquels nous allumons les bougies en souvenir du miracle de l’allumage de la menora au Temple.

 « Que toute créature fasse silence devant Hachem, lorsqu’Il surgira de Sa demeure sainte ! » (Zekharia 2, 17)

Ceux qui « dirigent » ce monde ressemblent à un groupe de plusieurs voleurs qui s’introduisent dans une maison, démolissant et renversant tout ce qu’ils voient. Mais soudain, l’un d’eux s’écrie : « Le maître de maison s’est réveillé ! »

De même, dans le monde à venir, entre les gouverneurs qui se déchaînent, on entendra une voix dire « Que toute créature fasse silence devant Hachem, lorsqu’Il surgira de Sa demeure sainte ! »

(« Misguéret Hachaar »)

 « Je te donnerai accès parmi ceux qui sont là debout » (Zekharia 3, 7)

De par son essence, l’homme est plus grand que l’ange qui reste toujours au même niveau, alors que lui ne cesse de grandir et d’évoluer, tant qu’il est vivant ; mais après la mort, il stagne et reste au même niveau. En revanche, s’il a des fils ou des disciples tsaddikim, il est méritant par leur intermédiaire.

C’est ce que dit le verset : « Ainsi parle Hachem-Tsevaot ‘‘Si tu marches dans Mes voies, si tu suis Mon observance, que tu gouvernes bien Ma maison et gardes avec soin Mes parvis, Je te donnerai accès parmi ceux qui sont là debout. » Autrement dit, si tu rends méritante la collectivité, tu pourras avancer (mehalkhim) parmi les anges (malakhim) qui sont là debout, immobiles.

(« ‘Hatam Sofer »)

 « Qu’es-tu, grande montagne, devant Zeroubavel ? Une simple plaine. » (Zekharia 4, 7)

Voici l’explication que donne Rabbi Avraham Abikhzer en s’appuyant sur l’enseignement suivant de nos Sages dans le Talmud (Souka 52a) :

Rabbi Yéhouda dit : dans le monde à venir, Hachem prendra le yetser hara et le tuera devant les tsaddikim et devant les impies. Il semblera aux tsaddikim grand comme une montagne, alors que pour les impies, il aura l’épaisseur d’un cheveu. Les deux pleureront. Les tsaddikim pleureront en disant « Comment avons-nous pu surmonter une si grande montagne ? », et les impies pleureront en demandant « Comment avons-nous été incapables de surmonter une épreuve de l’épaisseur d’un cheveu ? »

C’est ce que signifie « Qu’es-tu, grande montagne ? » – à savoir, le mauvais penchant, qui ressemble à une montagne – « devant Zeroubavel ? Une simple plaine » (michor) – qu’il est possible de surmonter par la droiture (yocher) et la piété, comme Zeroubavel qui était un tsaddik. Mais les impies diront que cette grande montagne n’est en réalité qu’une simple plaine, c’est pourquoi ils pleureront, car l’épaisseur d’un cheveu n’est pas un obstacle.

(« Torat Haparacha »)

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille Pinto

Le grand tsaddik Rabbi David ben ‘Hazan zatsal, ami de Rabbi ‘Haïm Pinto, que son mérite nous protège, n’a pas eu d’enfant pendant de nombreuses années. En toute occasion, il priait Hachem de lui faire mériter une descendance, un fils pour Le servir et Le craindre.

Sa prière porta ses fruits, et au bout de quelque temps, à sa grande joie, il eut un fils. Mais cette joie fut de courte durée, car son fils unique mourut alors qu’il était encore tout jeune, à cause de quelque chose qui s’était produit. Rabbi David ben ‘Hazan zatsal étudiait beaucoup la kabbala. Un jour, alors qu’il étudiait, l’enfant, qui avait alors à peu près sept ans, se mit à étudier avec son père la Torah cachée et ses merveilleux secrets.

Le jeune enfant comprenait parfaitement ce qu’il entendait de son père et ce qu’il apprenait de lui. Ensuite, il révélait aussi aux élèves de son père de nombreux secrets de la Torah [tiré des livres « Chenot ‘Haïm » et « Mekor Ha’Haïm].

A partir de là, toute la ville appela l’enfant « le prophète », car tout ce qu’il voyait était vrai. Son père, Rabbi David zatsal, redoutait ce don, c’est pourquoi il se mit à prier que son fils quitte ce monde, pour qu’il ne fasse pas peur aux gens en leur révélant les secrets de leur cœur.

C’est effectivement ce qui se passa. Le fils mourut alors qu’il était en pleine jeunesse, et dans toute la pureté de son cœur. On peut voir sa tombe au cimetière de Mogador à côté de celle de Rabbi ‘Haïm Pinto le grand, que son mérite nous protège, et c’est là qu’il repose jusqu’à aujourd’hui. [« Cheva’h ‘Haïm »]

GARDE TA LANGUE

Profit matériel

Celui qui dit du lachon hara, tout comme celui qui en écoute, transgresse l’interdit « Ne déshonorez pas Mon saint Nom ». En effet, puisque cette faute ne procure ni plaisir ni profit matériel, il s’agit d’une rébellion et d’une insoumission. A plus forte raison si c’est quelqu’un d’important, et plus encore s’il le fait en public.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

L’espoir contribue à la guérison

Yossef a été prisonnier en Egypte pendant de nombreuses années, mais quand le Saint, béni soit-Il a décidé que le moment était venu de le délivrer, de le racheter et de l’amener de l’obscurité à la lumière, Il a immédiatement envoyé un rêve à Paro, ce qui en fin de compte a provoqué la délivrance de Yossef et sa nomination comme vice-roi d’Egypte, ainsi qu’il est écrit (Béréchit 42, 6) : « Yossef était le gouverneur du pays, il était le pourvoyeur de tout le peuple du pays. »

Des recherches médicales révèlent que l’espoir qu’a le malade de guérir augmente ses chances, par contre lorsque quelqu’un est plongé dans la tristesse et la dépression, sa maladie s’aggrave et seul un miracle pourra le guérir et le faire sortir de la situation où il se trouve. Dans le même esprit, si nous voulons mériter une délivrance totale, qui nous fasse aussi oublier les difficultés et les malheurs, nous devons nous attacher à la Torah, qui est comme un élixir de vie pour une âme fatiguée, et du fait que quelqu’un est plongé dans les paroles de Torah, sa tête et son cœur ne seront plus préoccupés par la souffrance qui est son lot, et ainsi s’adoucira pour lui le joug de l’exil. Mais ce n’est pas le cas lorsqu’on tourne le dos à Hachem et à Sa Torah et qu’on est loin de toute espérance et foi dans la délivrance. Cette conduite pousse à s’enfoncer davantage dans la maladie de l’exil et attire sur soi un exil supplémentaire qui est comme un exil à l’intérieur de l’exil.

Bien qu’il ait été mis au ban de ses frères et éloigné de la maison de son père, Yossef n’a pas perdu un seul instant l’espoir d’être délivré, et apparemment la rigueur de la situation dans laquelle il se trouvait plongé, dans le puits, en Egypte, puis ensuite en prison, aurait pu le pousser au désespoir, mais au lieu de céder à cette impulsion, il s’est renforcé intérieurement et a cru d’une foi totale que viendrait le jour où son destin basculerait et où il mériterait de sortir de l’obscurité vers la lumière.

On peut expliquer que cette paracha est lue pendant ‘Hanouka parce qu’il y a un lien réel entre les deux. Le Midrach rapporte (Béréchit Rabba) que les mots (Béréchit 1, 2) « l’obscurité sur l’abîme » désignent le royaume de la Grèce, qui a voulu obscurcir l’âme des bnei Israël et les éloigner de Hachem. La Grèce est différente des autres royaumes qui ont asservi le peuple d’Israël, car alors que les autres peuples ont cherché à anéantir le corps et à détruire le peuple physiquement, la Grèce n’a pas tenté de tuer le corps, mais elle voulait éteindre et obscurcir l’esprit en refroidissant l’âme pour le service de Hachem et susciter des doutes quant à la délivrance. Elle s’est efforcée de faire perdre tout signe de judéité au sein du peuple d’Israël, c’est pourquoi elle a fait rentrer une statue dans le Temple (Yérouchalmi Ta’anit), elle a profané le Temple et rendu les huiles impures. En effet, les Grecs savaient que le Temple est la source de la sainteté, le lien qui rattache le peuple d’Israël à son Créateur, et que s’il était impur on ne pourrait plus allumer la menora dans ni servir D. en sainteté et en pureté, ce qui provoquerait un éloignement de Hachem et de Sa Torah et un rattachement à la culture grecque, que D. nous en préserve.

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Israël dit à Yossef : tes frères font paître les troupeaux à Shekhem, va, je vais t’envoyer vers eux. » (37, 13)

Lorsque Ya'akov a envoyé Yossef, il a bien précisé : « Tes frères font paître les troupeaux à Shekhem, va, je vais t’envoyer vers eux. » Il a dit très explicitement que c’est à Shekhem qu’il l’envoyait. Et quand Yossef y est allé, ne les a pas trouvés à Shekhem, et qu’il est parti les chercher ailleurs, il n’était plus envoyé que par lui-même, car son père ne l’avait pas envoyé ailleurs, il n’est donc pas en train de faire une mitsva, c’est pourquoi il est arrivé ce qui est arrivé.

En lui assignant cet endroit, Ya'akov avait vu par l’esprit saint qu’ailleurs il lui arriverait malheur, ce qui s’est d’ailleurs produit, alors qu’à Shekhem aucun mal ne l’atteindrait. Yossef, quant à lui, pensait que le fait que Ya'akov ait mentionné Shekhem avait juste pour but de lui indiquer un lieu, mais que ce n’était pas à prendre au pied de la lettre, ce qui a permis à Hachem de susciter tout un enchaînement de causes pour accomplir ce qu’Il désirait.

LES CHEMINS DE LA FOI

Etudes sur les merveilles de la création de l’homme

Les Sages rappellent que les cinq doigts de l’homme ont été créés en correspondance avec les cinq sens, qui sont : le goût, l’odorat, le toucher, la vue et l’ouïe. Chacun d’entre eux a un doigt pour le servir : avec le doigt le plus épais, l’homme se nettoie la bouche pour pouvoir goûter. Avec le deuxième, il se nettoie les narines pour pouvoir humer. Avec le troisième, il touche tout son corps, c’est pourquoi c’est le plus long. Avec le quatrième, il se nettoie les yeux pour pouvoir voir. Et avec le petit doigt, il se nettoie les oreilles.

Par ailleurs, quelle utilité a pour lui le treillis des côtes, justement dans la partie supérieure du corps ! En effet, toute déchirure dans les organes de la respiration ou dans le cœur serait immédiatement fatale à l’homme, ce qui n’est pas le cas dans la partie inférieure, où se trouvent toutes les entrailles, qui se superposent les unes aux autres, si bien que le dommage ne serait pas aussi considérable.

Et combien de sagesse il y a dans la chair de l’homme ! Si la plante des pieds était plate, il se fatiguerait de se tenir debout. C’est uniquement à cause de la forme incurvée qui distribue le poids du corps également sur tous les points de l’arc qu’on peut rester longtemps debout. Et c’est justement à l’endroit du talon qu’il a été créé pour l’homme une couche épaisse de chair pour protéger un os mince. A cet endroit, la peau est rugueuse et rigide. Imaginons ce que serait la situation s’il y avait là une peau aussi mince que celle des joues !

Hachem a également créé beaucoup de peau à l’endroit du siège, ainsi quand on reste assis longtemps il y a un capitonnage et les os ne se fatiguent pas. Il en va de même pour la façon dont la chair des jambes et des bras est répartie avec justement la partie la plus grasse au-dessus. Imaginons s’il y avait une telle couche à l’endroit du genou ou du coude, comment aurait-on pu plier la jambe et le bras à chaque instant ! Tout excès de chair aurait empêché d’étendre ou de replier le membre.

Et nous n’avons pas encore évoqué la forme des tissus qui séparent un os de l’autre – il n’est pas difficile d’imaginer quelles douleurs provoquerait un frottement entre les os. Grâce aux tissus qui les séparent, nos os sont à l’aise et peuvent remuer sans que nous ayons à craindre des mouvements totalement naturels.

Représentons-nous par exemple une machine quelconque fonctionnant grâce à un moteur électrique ou mécanique. Il arrive tous les jours que des pièces frottent et s’usent l’une contre l’autre, c’est pourquoi on lubrifie les diverses parties du moteur avec de l’huile pour adoucir le contact entre les parties du moteur. Et dans le corps humain ? Il n’y a pas besoin de lubrifier les diverses parties ni les os, grâce aux merveilles du Créateur et à la sagesse de Ses œuvres.

Cela aussi passera

Il arrive qu’on se coupe le doigt en travaillant avec des instruments tranchants ou en coupant un fruit avec un couteau aiguisé ou des choses du même genre. (Rappelons ici la mise en garde de Rabba à ses fils dans le traité Berakhot 8b : « Quand vous coupez de la viande, ne la coupez pas sur le dessus de la main. ») Au bout de quelques instants pendant lesquels le sang coule à l’endroit de la coupure, il s’arrête, et un jour ou deux plus tard, la peau se referme, comme s’il ne s’était rien passé.

Comment ?

Ce phénomène magnifique se produit grâce à une substance spéciale, la thromboplastine, cachée à l’intérieur des tissus de la peau. Dès que la peau est blessée ou coupée, cette substance entre en action et agit sur le sang en le coagulant, si bien qu’il s’arrête de couler. Sans cette substance coagulante, le sang continuerait à couler jusqu’à ce qu’on en perde de grandes quantités et que la vie soit mise en danger.

Ce qui est extraordinaire est que cette même substance qui est en nous pour faire coaguler le sang n’agit pas le moins du monde quand il coule dans les veines le long de son grand circuit sinueux dans tout le corps. Elle ne le coagule absolument pas, c’est uniquement quand on se blesse qu’alors elle entre en action et accomplit son rôle essentiel.

A la fin de l’action de la thromboplastine, des filaments de tissu vivant sortent des deux côtés de la blessure et se rejoignent en une trame fine et serrée qui s’agrandit et s’épaissit au fil des jours, jusqu’à ce que l’endroit de la coupure soit recouvert d’une trame de fils de façon telle qu’on ne s’aperçoit plus qu’il y a jamais eu une blessure à cet endroit-là. Lorsque dans des cas graves il reste une cicatrice, c’est certainement en souvenir de la bonté du Créateur…

De même, dans le cas de blessures graves où des os sont brisés, dans Sa grande bonté, ces os se rejoignent et se recollent. Et la chair qui s’est déchirée se reforme d’elle-même. Contrairement à la peau extérieure lorsqu’elle est recousue par un médecin humain, la chair elle-même se reforme de façon totalement naturelle, sans aucune intervention médicale.

 

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