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paracha de la semaine

Parachat Vayéhi

3 Janvier 2015

12 Tévèt 5775

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

16:47

18:01

Lyon

16:49

17:59

Marseille

16:56

18:03

 

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Le combat culturel

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Chimon et Lévi sont des frères, leurs armes sont des instruments de violence. Que  mon âme ne s’associe pas à leurs desseins, que mon honneur ne soit pas complice de leur alliance, car dans leur colère ils ont tué des hommes et pour leur passion ils ont frappé des taureaux. Maudite soit leur colère, car elle est puissante, et leur indignation, car elle a été funeste ! Je les séparerai dans Ya’akov, je les disperserai en Israël. » (Béréchit 49, 5-7)

La Torah raconte que Chimon et Lévi se sont associés pour attaquer la ville de Chekhem et en tuer tous les habitants, alors que ces derniers étaient souffrants, le troisième jour après leur circoncision (Béréchit 34, 25). Ils ont agi ainsi parce que Chekhem avait souillé leur sœur Dina. Se pose alors la question de savoir si Ya’akov approuvait l’acte de ses fils ! On comprend, à partir des paroles qu’il adresse à ses enfants avant de mourir, qu’il avait été contrarié par leur comportement. Preuve en est qu’il maudit la colère de Chimon et Lévi.

Ceci m’a amené à réfléchir sur la lutte qui a eu lieu entre Ya’akov et l’ange tutélaire d’Essav. Lors de cette lutte, Ya’akov s’est battu de toutes ses forces contre lui jusqu’à l’aube (Béréchit 32, 27). De même, nous voyons que lorsqu’il s’apprêtait à rencontrer son frère Essav, il s’est organisé avec des cadeaux, une prière et une préparation à la guerre (ibid. 32, 8, Rachi). Il y a donc une difficulté : s’il voulait à tout prix éviter la guerre, pourquoi a-t-il lutté de toutes ses forces avec l’ange tutélaire d’Essav ? De plus, au vu de la colère dont il fait preuve envers ses fils qui ont combattu les habitants de Chekhem, on aurait pu s’attendre à ce qu’il se prépare à la rencontre avec Essav uniquement par les cadeaux et la prière ! Et pourtant, le texte rapporte qu’il a envisagé une guerre physique en partageant ses hommes en deux camps, etc. ! Comment donc expliquer le comportement contradictoire de Ya’akov, qui semble d’un côté vouloir éviter la guerre, mais d’un autre l’envisager ?

Se tourner vers la paix

Nous pouvons expliquer que Ya’akov se bat de toutes ses forces et lutte sans compromis lorsque l’ennemi touche au domaine spirituel. Par exemple, il craignait que la rencontre avec Essav ne porte atteinte spirituellement aux membres de sa famille. C’est pourquoi, en plus des prières, il s’est préparé à une guerre frontale, pour éviter que ses enfants ne tombent, D. préserve, dans le piège d’Essav. En effet, celui-ci représente la culture d’Edom, qui s’est manifestée au fil des ans sous la forme du royaume grec. Or face à cette culture néfaste qui ne cherche qu’à ce que les Juifs renient leur foi, il faut se battre par tous les moyens dont on dispose.

Mais en ce qui concerne les enfants de Chekhem, Ya’akov exprime son mécontentement devant ses fils. Il n’approuve pas le fait qu’ils aient tué les habitants de la ville, car ceux-ci étaient sur la voie du repentir et s’étaient circoncis. Il ne fallait donc pas se dresser contre eux et les tuer. A ce sujet, il transmet un message à ses enfants : en toutes circonstances, nous devons rechercher uniquement la paix. Par contre, si notre avenir spirituel est en péril, il faut nous sacrifier et lutter de toutes nos forces sans compromis, afin de ne pas tomber dans la culture des non-juifs, que D. nous en garde.

Vers quoi sont-ils portés ?

Si nous nous penchons sur les versets de la parachat Vayichla’h, nous remarquerons que la Torah s’étend en apportant de nombreux détails sur les femmes d’Essav et celles de ses fils, ce qui est surprenant : pourquoi a-t-elle trouvé bon de parler des femmes d’Essav et de celles de ses fils, alors que parallèlement elle ne précise même pas qui étaient les épouses des fils de Ya'akov ? Elle se contente de mentionner les quatre matriarches, et encore, brièvement ! En réalité, toute la culture d’Essav, et des non-juifs en général, tourne autour des « femmes » : leur esprit est constamment tourné vers les unions interdites. La Torah apporte de nombreux détails sur les femmes d’Essav et de celles de ses fils, alors que les saintes matriarches ne sont évoquées que brièvement et que les femmes des tribus ne sont pas mentionnées du tout, pour nous délivrer un message : le peuple juif est le symbole de la Torah et de la discrétion, alors que la culture des non-juifs est construite et fondée sur la débauche et les unions interdites.

En effet nous pouvons remarquer de nos jours que leur seule préoccupation est le corps et ses fonctions. Chaque parcelle de leur vie se rattache finalement au même sujet de débauche, et on a parfois l’impression qu’ils n’ont rien d’autre sur terre que les unions interdites.

Comme nous l’avons vu, quand Ya’akov et Essav se sont rencontrés et qu’Essav s’est mis à regarder la famille de son frère, immédiatement Yossef – symbole de discrétion et de sainteté – s’est tenu devant sa mère Ra’hel afin que cet impie ne la regarde pas (Béréchit Rabba 78, 10). De même, Ya’akov a enfermé Dina dans une malle pour qu’Essav ne porte pas ses yeux sur elle (Béréchit Rabba 76, 9). Même s’il savait qu’il serait probablement puni par Hachem pour cet acte, il n’a pas voulu se mettre en danger en permettant à cet impie de porter les yeux sur elle et de la demander pour épouse.

A la lueur de tout ce que nous venons de dire, nous comprenons que Ya’akov a transmis, dans sa grande sagesse, des repères à ses enfants : il faut se battre, sans faire de compromis, contre la culture du matériel. C’est pourquoi il s’est préparé à la guerre contre son frère, symbole de cette culture, et il a combattu l’ange tutélaire d’Essav jusqu’à l’aube. En revanche, lorsqu’on s’oppose à notre vie juive quotidienne, Ya’akov montre à ses fils que « les voies de la Torah sont des voies agréables et tous ses sentiers mènent à la paix ». Ils auraient donc dû éviter de tuer les habitants de Chekhem, puisqu’en se circoncisant, ceux-ci avaient prouvé qu’ils regrettaient leurs fautes et voulaient se repentir. C’est ainsi que se résout l’apparente contradiction dans le rapport de Ya’akov à la guerre.

SUR LA PENTE ASCENDANTE

Tiré des notes de notre maître chelita

La valeur redoublée de la visite aux malades

« II arriva, après ces faits, qu’on dit à Yossef : ‘‘Ton père est malade’’, et il partit en emmenant ses deux fils, Ménaché et Ephraïm. »

Lors de l’un de mes nombreux séjours dans la merveilleuse communauté « Cha’arei Tsion » de Buenos-Aires, j’ai eu l’occasion d’y passer un jour de Ticha Beav.

Après la prière et la lecture des élégies sur la destruction du Temple et sur le terrible exil dans lequel nous sommes plongés, le Rav m’a demandé de l’accompagner chez un membre de la communauté dont le fils était très malade, presque sur le point de mourir. J’accomplirais ainsi la mitsva de rendre visite aux malades.

Evidemment j’ai tout de suite accepté, conscient de la valeur de cette mitsva qui fait du bien au malade et améliore au moins son état moral. Nous nous sommes donc dirigés ensemble vers la maison.

Dès que nous sommes entrés dans la chambre du malade, j’ai été effrayé de découvrir un jeune homme émacié qui était étendu sur le lit sans bouger. Sa mère était assise à son chevet, sanglotant et se lamentant : « Dommage que ce soit Ticha Beav aujourd’hui, et que vous ne puissiez pas bénir mon enfant ! »

Voulant encourager cette maman plongée dans la détresse, je lui ai conseillé d’arrêter de pleurer et de s’apitoyer sur le sort de son fils. Je lui ai dit que de même que le jour de Ticha Beav se transformera en un jour de joie, avec l’aide de D. l’état de son fils s’améliorera, et il pourra quitter son lit de malade et retrouver une vie paisible.

Elle m’a écouté, et soudain son visage s’est éclairé d’un sourire et une étincelle de foi a illuminé ses yeux. En voyant cette foi brûlante qui lui avait redonné élan et moral, je me suis réjoui d’avoir été l’émissaire permettant d’éveiller cette flamme.

Un an plus tard, je me suis de nouveau rendu en Argentine dans la communauté « Cha’arei Tsion ». Après la prière, les fidèles sont venus me serrer la main, tandis que certains d’entre eux me demandaient un conseil, une bénédiction, etc. Soudain, le Rav de la communauté est venu me demander si je reconnaissais l’homme qui l’accompagnait. Face à ma réponse négative, il m’a présenté le jeune homme malade à qui j’avais rendu visite un an plus tôt à Ticha Beav. Il a ajouté que, grâce à D., il avait guéri de façon miraculeuse et que sa maladie avait disparu sans laisser de traces. Il se tenait à présent en face de moi.

En voyant ce jeune homme debout et en bonne santé, je me suis souvenu de l’enseignement de nos Sages : « Même si une épée tranchante est posée sur le cou de quelqu’un, qu’il n’hésite pas à implorer miséricorde » (Berakhot 10a). L’explication simple est que même si notre situation paraît désespérée, nous devons croire en D., Qui a le pouvoir et la capacité de nous sauver d’une situation difficile et de nous faire passer de la souffrance au bien-être.

C’est la foi simple et entière qu’avait sa mère en sa guérison, un an plus tôt, qui a aidé le jeune homme et l’a ramené à la vie.

C’est à cela que se réfèrent les paroles du prophète ‘Habakouk (2, 4) « le juste vivra par sa foi » : la foi nous procure la vie et la force de vivre.

La foi comme clé de l’espoir

Encore une fois, j’ai eu l’occasion de rendre visite à un malade qui était vraiment entre la vie et la mort.

En entrant dans sa chambre et en le voyant couché sur le lit, sans bouger, j’ai tenté de l’encourager en lui disant que « même si une épée tranchante est posée sur le cou de quelqu’un, qu’il n’hésite pas à implorer miséricorde ».

En m’entendant parler, sa fille, qui était constamment à son chevet, a éclaté en sanglots : « Rav, a-t-elle dit, je vous envie d’avoir une foi si forte et tellement d’espoir ! Pour moi, mon père est déjà décédé. »

Effrayé par ses paroles, je lui ai demandé : « D’où prenez-vous le droit de tuer votre père alors qu’il est encore en vie ? Il est interdit de perdre espoir en la miséricorde divine ! »

Elle a accepté mes reproches et regretté ses paroles. Miraculeusement, le père a guéri quelque temps plus tard, à la suite de quoi j’ai à nouveau rencontré sa fille : « Rav, m’a-t-elle confié, vous êtes très méritant d’avoir une forte foi, car c’est elle qui donne la force d’espérer uniquement le bien. »

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille Pinto

Rabbi David ben ‘Hazan zatsal avait la bonne habitude, tous les vendredis soirs, de servir du poisson à sa table. Dans la nature des choses, comme il n’y avait pas à l’époque de frigidaire, il fallait aller au marché le vendredi pour acheter du poisson frais en l’honneur du Chabbat.

Un vendredi, Rabbi David ben ‘Hazan partit au marché pour acheter du poisson en l’honneur du Chabbat, mais dans toutes les boutiques et de tous les vendeurs il recevait la même réponse : « Aujourd’hui il n’y a pas de poisson ! » A cause d’un tempête qu’il y avait eu en mer, les pêcheurs n’avaient pas pu tendre leurs filets, et ils étaient rentrés bredouille.

Au début, Rabbi David s’attrista de ne pas pouvoir manger de poisson pour Chabbat comme à son habitude, mais une solution se présenta immédiatement à sa pensée. Il savait que chez Rabbi ‘Haïm Pinto, que son mérite nous protège, il y avait du poisson en abondance. Si bien qu’après la prière d’arvit le vendredi soir, il alla directement chez Rabbi ‘Haïm pour manger chez le tsaddik.

Au moment du repas, pendant lequel les tsaddikim consommèrent plusieurs sortes de beaux poissons en l’honneur du Chabbat, ils discutèrent de Torah, en halakha et en aggada, et leur discussion se prolongea, jusqu’à ce qu’ils s’aperçoivent que le temps passait et qu’il se faisait tard.

Quand Rabbi David zatsal voulut rentrer chez lui, il craignit de le faire à cette heure tardive, d’autant qu’à cette époque les routes étaient considérées comme dangereuses à cause des brigands et des bandes de voleurs qui faisaient régner la terreur sur tous les habitants de la région.

Quand Rabbi ‘Haïm s’en aperçut, il appela immédiatement l’une des démones, et quand elle se présenta, il lui ordonna de ramener Rabbi David chez lui et de le protéger de tout mal. En chemin, les deux eurent une conversation passionnante, lorsque la démone tira la langue et qu’une flamme sortit de sa bouche. Rabbi David s’en aperçut et lui dit : « Je crois que tu as profané le Chabbat », et elle lui répliqua « Je te demande pardon, mais non ! L’interdiction de profaner le Chabbat n’est adressée qu’aux hommes, qui sont faits de chair et de sang, mais pas à nous, parce que nous sommes faits de feu. »

(« Chenot ‘Haïm »)

LA HAPHTARA DE LA SEMAINE

Le rapport avec la paracha :

Tout comme la haphtara rapporte la mort du roi David et ses dernières paroles adressées à son fils Chelomo, la paracha relate la mort de Ya’akov et ses dernières paroles destinées à son fils Yossef.

 « Les jours de David approchant de leur fin, il dicta ses volontés à Chelomo, son fils, en ces termes. » (Rois I 2, 1)

Le verset vient nous dire que David cherchait à enthousiasmer Chelomo et à l’éveiller à la poursuite de la perfection de toutes ses forces. C’est pourquoi le texte le désigne comme « fils de David ».

Cette précision le référant à son père David le poussera à faire en sorte que sa valeur ne soit pas inférieure à celle de ses ancêtres, et il s’efforcera de leur ressembler.

(« Bina Laïtim »)

 « Et maintenant, ne le laisse pas impuni, car tu es un homme avisé ; tu sauras comment en user avec lui, et tu feras descendre, ensanglantée, sa vieillesse dans la tombe. » (I Rois 2, 9)

Lorsque David a été maudit par Chimi ben Guéra et que ses serviteurs ont voulu se venger de lui en le tuant, il ne les a pas laissé faire dans sa grande humilité et a dit « Laissez-le ! Il a maudit sur l’ordre de D. ». En revanche, avant sa mort il donné à Chelomo l’ordre suivant : « Et maintenant, ne le laisse pas impuni, car tu es un homme avisé ; tu sauras comment en user avec lui, et tu feras descendre, ensanglantée, sa vieillesse dans la tombe. »

Ceci est surprenant : comment est-il possible que justement avant sa mort, David ait mis de côté sa modestie et cherché la vengeance ? Normalement, c’est le contraire qui se produit : durant notre vie, nous nous agitons et nous nous vengeons, mais arrivés au seuil de la mort, nous réalisons que tout n’est que futilité, nous accordons le pardon et nous abandonnons tout projet de vengeance !

Rabbi Moché ‘Haguiz a expliqué que les Sages ont dit, en éloge à David, que celui-ci ne voulait pas que Chimi soit puni de son fait dans le monde à venir : il était préférable qu’il reçoive sa punition dans ce monde-ci. Ainsi, il a vérifié si Hachem était d’accord pour « faire descendre, ensanglantée, sa vieillesse dans la tombe » en constatant que du Ciel, on le piégerait et on le condamnerait (il est expliqué par la suite que Chimi est sorti de Jérusalem, transgressant ainsi l’ordre du roi).

Mais loin de David l’idée de se montrer vindicatif et rancunier après avoir été humilié. Il aurait pu se venger de lui à ce moment-là, mais il s’est tu.

(« Michnat ‘Hakhamim »)

GARDE TA LANGUE

Vengeance et rancune

Quiconque dit du lachon hara transgresse parfois l’interdit « Ne te venge pas et ne garde pas rancune ». S’il le fait pour se venger de quelqu’un qui lui a causé du tort, il transgresse « ne te venge pas », et lorsqu’il garde la chose en lui, il transgresse « ne garde pas rancune ».

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Le mérite des Patriarches

« Ya'akov termina de donner ses instructions à ses fils, ramassa ses jambes vers le lit, expira et fut rassemblé à ses pères » (Béréchit 49, 33)

Les commentateurs enseignent que Ya'akov n’est pas mort, mais a été retiré de ce monde vers le monde à venir, comme l’écrit Rachi : « Il n’est pas question de mort à son propos. » Et les Sages ont dit (Ta’anit 5b) : « Notre père Ya'akov n’est pas mort. » Cela signifie qu’il a quitté ce monde-ci dans lequel il vivait pour passer dans un monde où la vitalité est encore plus grande, comme quelqu’un qui change de nationalité pour en prendre une autre.

A la lumière de ce que nous avons dit, il y a lieu de s’étonner : pourquoi est-ce que les habitants de la terre pleurent un défunt et prennent son deuil, alors qu’ils devraient se réjouir qu’il soit passé d’un monde éphémère à un monde éternel ! On peut répondre que le deuil est dû au fait qu’on ne sait pas si le défunt avait suffisamment de mérites pour être accepté aux portes du Gan Eden. Du fait que la communauté pleure la mort de quelqu’un, ces larmes sont une élévation pour son âme, et ont le pouvoir de jouer en sa faveur au moment où il se tient devant le tribunal céleste.

On sait que les Patriarches, dont la vie est racontée et décrite dans le livre de Béréchit, sont comme des guides pour tous leurs descendants et toutes les générations qui les ont suivis. Avraham s’est distingué par la qualité du ‘hessed. Comme le disent les Sages, sa tente avait quatre entrées, aux quatre points cardinaux, pour que tous les passants puissent facilement en trouver le chemin. La Torah décrit longuement quel mal Avraham s’est donné pour les trois anges, à un moment de grande faiblesse après sa circoncision, tant la mitsva de l’hospitalité lui était chère, au point qu’on apprend de lui que l’hospitalité est plus importante que d’accueillir la Chekhina, puisqu’il l’a quittée pour recevoir ses invités.

Nous apprenons d’Yitz’hak ce qu’est l’amour de Hachem, lui qui était prêt à donner sa vie en se laissant lier sur l’autel, si cela lui permettait d’accomplir la volonté de Hachem. Pour nous les petits, c’est une leçon qui nous montre combien il faut faire d’efforts pour accomplir la volonté de D. On doit sacrifier ses désirs devant Sa volonté. Et si Yitz’hak était disposé à donner sa vie sur ordre de D., à plus forte raison devons-nous annuler nos désirs devant la volonté de Hachem dans des choses simples de la vie quotidienne.

Quant à Ya'akov, qui est le pilier de la Torah, nous avons appris de lui quel travail et quel dévouement il faut manifester vis-à-vis de la Torah, qui est toute la vitalité et la source d’existence du croyant. Il n’admet aucun prétexte ni excuse pour justifier une faiblesse dans l’étude de la Torah, parce que sans cette étude la vie du juif n’est pas digne de s’appeler une vie. Par conséquent, il est de notre devoir de nous attacher à la conduite de Ya'akov, qui s’est tué dans la tente de la Torah, et nous donner du mal pour la Torah en toutes circonstances, même si l’on a l’impression qu’à cause d’une situation difficile, on peut se montrer plus indulgent et se relâcher dans l’étude. Heureux celui qui se présentera avec le bagage de son étude.

A LA SOURCE

« Et maintenant, tes deux fils qui te sont nés en Egypte jusqu’à ce que je vienne vers toi en Egypte sont à moi. » (48, 5)

Le verset s’exprime d’une façon qui montre que leur naissance en Egypte a précédé la venue de Ya'akov, et que c’est la raison pour laquelle ils lui appartiennent. Et apparemment, il semblerait que ce soit le contraire, que ceux qui sont nés après la venue de Ya'akov en Egypte et ont grandi sur ses genoux soient ceux qui lui appartiennent, plus que ceux qui sont nés avant son arrivée.

Rabbi Moché Feinstein zatsal explique que la Torah vient nous enseigner le principe de l’obligation de l’éducation du fils, qui incombe au père. Il doit le guider dans la voie droite et le placer dans la lumière, au point que même si le fils est exilé parmi les non-juifs idolâtres, il conservera sa foi. Or cette éducation est extrêmement difficile. Ce n’est pas la même chose d’élever son fils dans une société de Torah ou de lui apprendre à rester attaché à Hachem même parmi les idolâtres.

C’est ce que Ya'akov a dit à Yossef : le fait qu’il ait pu conserver sa droiture et sa foi même en vivant parmi les Egyptiens idolâtres est dû au mérite de l’éducation donnée par Ya'akov, c’est pourquoi les fils qui sont nés et ont grandi avant l’arrivée de Ya'akov en Egypte, quand Yossef était uniquement entouré d’Egyptiens, ces fils appartiennent à Ya'akov, ayant grandi grâce à l’éducation qui avait été donnée à leur père. Ce qui n’est pas le cas une fois que Ya'akov et ses fils se sont déjà installés en Egypte, y apportant avec eux un esprit de sainteté : à ce moment-là, Yossef peut déjà les élever plus facilement, et ils ne dépendent déjà plus de l’éducation qu’il a reçue de son père.

« Gad sera entouré de légions, et il les entourera au talon » (49, 19)

Celui qui se montre généreux de toutes ses forces est entouré de cohortes d’anges du service qui le protègent de tout mal.

On en trouve une allusion dans le livre « Olam ‘hessed ibané » : « Gad sera assailli d’ennemis », le mot « Gad » est un acrostiche de « gomel dalim » (celui qui donne aux pauvres).

« Sera entouré de légions » : il s’agit des légions d’anges qui le protègent.

« Il les entourera au talon : il méritera aussi d’extirper le mauvais penchant, qui s’appelle « akev » (talon), ainsi qu’il est écrit « Et tu l’attaqueras au talon. »

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Il appela son fils Yossef » (47, 29)

La raison pour laquelle il n’a appelé que Yossef est simple : c’est lui qui avait le pouvoir. Mais il faut comprendre pourquoi il est dit « son fils », alors qu’il aurait suffi de dire « Yossef ». Il n’y a pas d’autre Yossef pour qu’une erreur ait été possible. Il y a également l’ajout d’un « lamed » (libno leYossef), alors qu’il aurait suffi de dire : libno Yossef.

Il semble que le verset vienne donner la raison de cette appel. Comment un homme ordinaire peut-il appeler le roi ? L’honneur dû à un roi est encore plus grand que celui qu’on doit à son maître, alors comment Ya'akov envoie-t-il chercher le roi pour qu’il vienne le trouver ? Le verset en donne deux raisons, l’une est que c’est son fils, et l’autre est que c’est Yossef. Une seule ne suffisait pas. Si ce n’avait pas été son fils, même s’il était tsaddik et qu’il l’aimait, Ya'akov n’aurait pas eu la force de faire cela, à cause de l’honneur dû au roi. Et si c’était son fils, mais qu’il n’ait pas été tsaddik, il ne l’aurait appelé qu’en tant que son fils. C’est pourquoi il est dit « son fils », et aussi Yossef, connu pour sa vertu extraordinaire, que son père aimait tant et qui aimait son père. C’est pour cette raison qu’il l’a envoyé appeler, parce qu’il savait qu’il renonçait à tout honneur. Bien que les Sages aient dit : « Si un roi renonce à l’honneur qui lui est dû, on le lui doit tout de même », il s’agit précisément d’un roi d’Israël qui a été oint et qui règne sur Israël. Mais un roi qui n’est roi que de fait peut renoncer à cet honneur pour faire la volonté de son père, sans compter que son père ne pouvait pas aller à lui.

LES CHEMINS DE LA FOI

Etudes sur les merveilles de la création de l’homme

L’avantage que l’homme a sur l’animal s’exprime dans l’intelligence que Hachem a donnée à l’homme. L’homme possède des forces supérieures qu’on ne trouve chez aucun autre être vivant, et ces forces le mènent à faire des découvertes impressionnantes dans de nombreux domaines et des inventions géniales, qui se multiplient de jour en jour. (Pour concrétiser cette idée, signalons que l’on trouve dans le cerveau humain quelque treize milliards de cellules.)

Treize milliards de cellules dans le cerveau humain ! Ce sont les instruments de base qui mènent à l’expression de tous les dons de l’homme, grâce auxquels il déchiffre des mystères et des choses cachées, amasse des données et les utilise pour construire des recherches systématiques. Avec ces dons, nous sommes capables d’écrire ces lignes, de les taper dans l’ordinateur, et plus tard de les envoyer par courrier électronique dans tous les coins du monde pour faire briller la lumière de la Torah partout où c’est possible.

Le Zohar a prédit qu’à notre époque, les portes de l’intelligence s’ouvriraient devant les habitants du monde, et les résultats merveilleux de cette ouverture se font sentir dans tous les domaines : scientifique, médical, technologique, industriel, vraiment partout !

Donc comme nous l’avons dit, les talents extraordinaires que Hachem a accordé à Ses créatures se trouvent rassemblés dans les plis du cerveau. Dans le cerveau humain on trouve en moyenne une dizaine de milliards de neurones, chacun envoyant entre 10.000 et 100.000 dendrites pour relier d’autres neurones au cerveau. Ces connexions sont au nombre d’un milliard de millions.

Les chercheurs évaluent que le cerveau a la possibilité d’assimiler 15 billions d’informations séparées, et aussi d’assimiler et d’envoyer simultanément des informations en quantités qui exigeraient un millier de standards, chacun d’un ordre de grandeur capable de servir New-York et sa banlieue.

Des nombres si gigantesques sont impossibles à imaginer, mais essayons tout de même : représentons-nous une surface égale à la moitié de celle des Etats-Unis (un million de kilomètres carrés). Imaginons qu’elle soit entièrement recouverte d’une forêt contenant environ 10.000 arbres par kilomètre carré. Si chaque arbre a environ 100.000 feuilles, le nombre total de feuilles de la forêt sera de 10 à la puissance 15, ce qui est le nombre des connexions existantes dans le cerveau humain.

Malgré toutes ces connexions, cette forêt de fibres n’est pas un mélange de hasard qui engendre le chaos, mais elle est structurée en forme de réseau parfaitement organisé. Les fibres ont des rôles de transmission bien précis, et elles passent par des trajets fixés à travers le cerveau.

Si seulement un centième des connexions du cerveau étaient en activité, même alors le nombre de connexions dans le cerveau humain serait plus grand que les connexions des réseaux de communication dans le monde entier ! Dans ce cerveau, l’homme programme des œuvres complexes dans tous les domaines.

En regardant plus en profondeur, c’est le cerveau qui est responsable du nombre astronomique de mille milliards de cellules, dont chacune est plus complexe et plus spécifique que n’importe quel gratte-ciel, et cela s’applique aussi aux molécules d’ADN qui se trouvent dans toute cellule de notre corps.

Chacune de ces cellules connaît les besoins présents et futurs des autres cellules et se comporte en conséquence. C’est comme si tout homme sur terre se trouvait en rapport constant avec tout autre homme vivant, et connaissait tous ses besoins présents et futurs. L’activité coordonnée entre les cellules montre également que chacune d’entre elles est équipée d’innombrables appareils de précision, qui servent à recevoir des informations en accord avec la création de substances et à les transporter, en accord avec un programme complexe qui rend ridicule toute programmation humaine. A cause de la complexité de ce programme, le cerveau humain est incapable d’en appréhender l’ampleur.

Pour revenir à notre sujet, si dans l’organisation d’une baraque en bois nous voyons une preuve incontestable de l’existence d’un constructeur intelligent, que dire devant l’organisation de notre corps ? Ne parle-t-elle pas de Celui qui dirige, crée et accorde en abondance à Ses créatures tout ce merveilleux et inimaginable ensemble !

Cela conduit donc à la conscience de la foi : « de ma chair je contemplerai D. ».

 

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