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paracha de la semaine

Parachat Chémot

10 Janvier 2015

19 Tévèt 5775

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

16:55

18:08

Lyon

16:56

18:06

Marseille

17:03

18:10

 

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Toute la Torah est composée des Noms de Hachem

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Il dit : qui a fait de toi notre seigneur et notre juge ? Est-ce que tu veux me tuer comme tu as tué l’Egyptien ? Moché craignit, et il dit : En vérité, la chose est connue ! » (Chemot 2, 14)

C’est ce que Datan et Aviram ont dit à Moché quand il leur a reproché de s’être battus. Il lui ont demandé s’il comptait les tuer comme il avait tué l’Egyptien.

Rachi écrit : « Est-ce que tu veux me tuer – nous apprenons de là qu’il l’avait tué en prononçant le Nom divin. » Il faut poser la question suivante : si Datan et Aviram avaient vu Moché tuer l’Egyptien au moyen du Nom de D., comment ont-ils osé le prendre à parti et se montrer insolents envers lui ? Ils avaient pourtant constaté sa grandeur, pour avoir tué un homme du souffle de sa bouche !

Ce n’est pas seulement le Nom que Moché a utilisé pour tuer l’Egyptien qui fait partie des Noms de Hachem, mais chaque mot de la Torah (Zohar II 124a, introduction du Ramban à la Torah), d’où la gravité du devoir de prononcer la Torah et ses lettres, car sa grandeur est de faire entièrement partie des Noms de Hachem. Quand on étudie la Michna (Baba Metsia 2) portant sur « deux personnes qui tiennent un talit », il paraît évident qu’il est question d’un talit que les deux ont saisi en estimant qu’il leur appartenait, mais en réalité ce sont les Noms de Hachem.

Un jour, quelqu’un m’a demandé si je savais prononcer le Tétragramme, et je lui ai dit que oui. Il s’est étonné et a refusé de le croire. Je lui ai dit : « Dans chaque bénédiction on dit « Béni sois-Tu, Hachem notre D. Roi du monde », et c’est vraiment cela le Tétragramme. » Il faut savoir que la « kabbala maassit » (l’usage concret de la kabbala) ne se fait pas par des combinaisons de Noms ou de profondes kavanot en accord avec la kabbala, mais qu’elle est présente en chaque mitsva, en toute parole de Torah que l’on s’efforce d’étudier en fonction de ses capacités et de comprendre à son niveau, ainsi que dans toute prière faite avec concentration en fonction de son niveau et de sa compréhension, et aussi dans l’unification de Hachem quand on dit « Chema Israël », Ecoute Israël, Hachem notre D., Hachem est Un. Tout cela représente vraiment un usage concret de la kabbala et fait partie des Noms de Hachem.

En France, mon médecin a vécu une histoire prodigieuse. Outre le fait que c’est l’un des plus grands médecins de France, c’est aussi un véritable ba’al techouva qui a des heures d’étude fixes qu’il observe rigoureusement, et pendant lesquelles il ne pratique jamais la médecine. Un jour, il est arrivé qu’un collègue, juif lui aussi, tombe très gravement malade d’une maladie cancéreuse. On l’avait découvert très tard, si bien qu’il était clair, selon les prévisions habituelles, que ses jours étaient comptés. Mon médecin est allé lui rendre visite et lui a fait une recommandation : certes, de façon naturelle on meurt d’une maladie aussi grave, mais peut-être que Hachem lui avait envoyé cette maladie pour qu’il se renforce dans la Torah, et mérite ainsi la vie. Le médecin malade a écouté ce conseil, l’a accepté et l’a mis en pratique. Il a commencé à fixer des moments d’étude de la Torah et à se renforcer dans les mitsvot, et chose extraordinaire, au bout de quelques mois, il a totalement guéri de sa maladie. C’était un miracle manifeste d’une puissance stupéfiante, et tous les médecins dirent qu’on n’avait jamais vu quelqu’un qui revienne d’un état aussi grave.

Ce miracle était vraiment arrivé grâce à la Torah. Effectivement, la Torah est une mise en pratique de la kabbala, et elle est capable d’accomplir des merveilles et des miracles de ce genre, ainsi qu’il est écrit (Téhilim 145, 19) : « Il fait la volonté de ceux qui Le craignent », c’est-à-dire la volonté des talmidei ‘hakhamim, dont Hachem accomplit les désirs même sans intervention de la kabbala ma’assit.

Dans ce cas, pourquoi ne sommes-nous pas émerveillés et stupéfiés des Noms de Hachem quand nous étudions la Torah et accomplissons les mitsvot ? Il semble que ce soit à cause de ce que nous avons expliqué ailleurs : lorsqu’on se trouve encore plongé dans les vanités de ce monde sans vouloir s’en séparer, les oreilles et tous les sens se bouchent. C’est ce qui s’est passé chez Datan et Aviram, qui bien qu’ayant constaté que Moché avait tué l’Egyptien par le Nom de Hachem, ne s’en sont pas troublés, parce que c’étaient des pécheurs et qu’ils disaient du lachon hara. Or quiconque est attaché aux vanités de ce monde, et à plus forte raison à ses fautes, n’a aucune possibilité de s’émerveiller et de croire en Hachem et en Son serviteur Moché.

Certes, les épreuves dans lesquelles nous place ce monde-ci sont grandes et rudes, et beaucoup de gens tombent dans ce piège. Il y a quelque temps, j’ai rencontré un jeune homme qui avait dévié, et qui était habillé comme un vaurien. C’était le fils d’un grand Rav, et malheureusement il n’avait pas supporté de lourdes épreuves. Cela m’a fait très mal de le voir dans cet état. En tout cas, il faut donner sa vie pour s’éloigner des vanités de ce monde, pour que nos cœurs soient ouverts à la Torah, ainsi qu’à l’amour et à la crainte de Hachem. Alors, nous pourrons être influencés et émerveillés par les Noms de Hachem.

J’ai appris tout cela d’un long voyage que j’ai fait d’Israël à Buenos-Aires par New-York pour être sandak à une circoncision. Quand nous sommes montés dans l’avion à New-York, la neige s’était entassée, et il était absolument impossible de bouger. Nous sommes restés assis comme cela pendant six heures, et je pensais que tout ce long voyage d’Israël à New-York aurait été pour rien, si nous n’arrivions pas à temps pour la circoncision. Je savais qu’on m’attendrait certainement pendant toute la journée, mais que si je n’arrivais pas avant la fin du jour, je perdrais la mitsva et le voyage aurait été pour rien. J’ai prié Hachem de me faire arriver tout au moins avant la fin de la journée, et effectivement, je suis arrivé à temps, juste avant le coucher du soleil. Nous avons fait la circoncision rapidement et j’ai mérité d’être sandak. A la fin de la cérémonie, nous avons prié arvit et nous sommes retournés à New York et de là en Israël. J’ai pensé à la quantité d’efforts que nous avions investi pour une seule mitsva. Nous apprenons de là combien il faut se dévouer pour chaque mitsva.

Quant à ces jeunes gens qui se renforcent et quittent toutes les futilités dans lesquelles sont plongés les jeunes de leur âge, avec des souffrances, de l’humilité, des difficultés financières et l’acceptation de l’autorité de leurs rabbanim, et qui viennent étudier la Torah avec dévouement, il est certain que Hachem leur donnera leur récompense. C’est d’eux qu’il est dit : « Combien grand est le bien que Tu as caché pour ceux qui Te craignent ! » (Téhilim 31, 20)

Dans l’un de mes voyages, j’ai vu un garçon qui est resté assis pendant tout le temps du vol en face d’un écran qui montrait un film. Pendant trois heures, tout le temps où le film était montré, il est resté la tête baissée et les yeux fermés pour ne pas voir l’impureté de ce film. Et même si parfois il avait bien envie de lever la tête, il se renforçait immédiatement et la baissait de nouveau. Il est certain qu’il a un grand mérite devant Hachem.

HOMMES DE FOI

Extrait du livre « hommes de foi » sur les histoires des justes de la famille Pinto

Une histoire extraordinaire a eu lieu le jour du décès de rabbi David ben ‘Hazan. Rabbi David est arrivé à Marrakech avec Rabbi ‘Haïm Pinto sur la demande du gouverneur de la ville, qui les avait sollicités pour officier en tant que juges à l’occasion du jugement du notable Rabbi ‘Haïm ben Bakhass. Ils sont arrivés à Marrakech à l’heure de la prière, et alors que Rabbi David était en pleine amida, son âme l’a quitté en sainteté et en pureté, avant de monter au ciel. Les membres de la ‘hevra kadicha se sont approchés de son corps saint, pour procéder à la purification (tahara) et l’enterrer, mais étonnamment, cela s’est avéré impossible. Quiconque s’approchait du corps saint du Rav s’écroulait à terre. Ainsi en a-t-il été avec le premier, le deuxième, et ainsi de suite. Les membres de la ‘hevra kadicha ont compris qu’il y avait une raison à cela, et que quelque chose les empêchait de s’occuper du défunt. Ils se sont donc empressés de se rendre chez Rabbi ‘Haïm Pinto lui faire part de ce qui se passait. Le Rav a réfléchi quelques instants avant de déclarer : « Sachez, Messieurs, que Rabbi David et moi gardions un secret. Mais maintenant qu’il est monté au Ciel, je peux vous le révéler. »

« Sachez, a-t-il dit, qu’il doit en être ainsi. Quiconque s’approchera de son corps tombera à terre. Toutefois, le seul moyen de procéder à une purification et de l’enterrer dans un cimetière juif est de laver son corps avec ses propres larmes, celles qui coulaient lorsqu’il pleurait la nuit alors qu’il récitait le tikoun ‘hatsot. Ces larmes se trouvent chez lui, dans un récipient à Mogador. Allez-y et rapportez le récipient, vous pourrez ainsi procéder à la purification en bonne et due forme. » Surpris par la demande du tsaddik, les membres de la ‘hevra kadicha ont demandé : « Comment pourrons-nous arriver si rapidement à Mogador ? Le chemin est très long et le trajet en charrette prend plusieurs jours et nuits. Qu’en sera-t-il de l’honneur dû à un mort ? Comment laisser le défunt un si long moment sans l’enterrer ? » Devant la justesse de leurs arguments, il s’est isolé dans sa chambre, et quelques instants plus tard il est ressorti pour dire aux membres de la ‘hevra kadicha : « Patientez quelques instants et le récipient viendra à vous. » Plongé dans ses saintes pensées, Rabbi ‘Haïm s’est dirigé vers la synagogue « Al’azma » de Marrakech et y a ouvert l’arche sainte. Puis quand il en est sorti, il tenait dans ses mains le récipient qui contenait les larmes de Rabbi David ben ‘Hazan.

Par respect pour le défunt, les membres de la ‘hevra kadicha se sont purifiés avant de laver le corps avec les larmes recueillies. Et par miracle, les larmes qui étaient dans le récipient ont suffi pour laver tout le corps. Immédiatement après cela, le corps du Rav a été accompagné par une immense foule en direction de sa dernière demeure, dans la ville de Marrakech où il est décédé. Ainsi, s’est accompli en lui le verset « Il entre dans la paix, repose sur sa couche, celui qui suit son droit chemin. »

SUR LA PENTE ASCENDANTE

Tiré des notes de notre maître chelita

L’amour gratuit

Deux hommes d’affaires sont venus me trouver pour me demander conseil sur leurs affaires. Le premier avait l’air de quelqu’un qui observe la Torah et les mitsvot, alors que le costume de l’autre montrait qu’il n’avait aucune foi en Hachem et en Sa Torah.

Quand les deux sont entrés dans mon bureau, je me suis levé, je me suis adressé au commerçant qui ne croyait pas en Hachem et je l’ai serré dans mes bras. Il a eu l’air surpris, s’est étonné de ce que je faisais et m’a dit ouvertement : « Rav, je ne crois pas en D. »

« Malgré tout, vous êtes juif, un fils du Roi des rois, lui ai-je répondu, et même si en ce moment vous n’observez pas la Torah et les mitsvot et ne mettez pas les tefilin, votre père ou votre grand-père était certainement pratiquant, et avec l’aide de D., vous ou vos enfants reviendrez dans la bonne voie. »

Ensuite les deux ont pris conseil de moi sur les affaires qui les avaient amenés, et j’ai donné au juif croyant une bonne bénédiction. Quand son ami a vu cela, il a demandé à me parler en privé, et alors il a demandé lui aussi une bénédiction aussi bonne que celle que j’avais donnée à son ami.

J’ai mis les deux mains sur sa tête et je l’ai béni du fond du cœur. Il a été très ému, des larmes coulaient de ses yeux, et en un élan d’éveil, il m’a dit qu’il voulait mettre les tefilin et observer les mitsvot de la Torah. Je l’ai guidé sur la façon de procéder, comment se rapprocher de Hachem et comment accomplir les paroles de la Torah et ses mitsvot.

Cette rencontre m’a donné une grande leçon : comment une petite manifestation d’affection et d’amour gratuit envers un juif peut avoir une influence surprenante qui va très loin, puisqu’elle peut le conduire à un retour total à la Torah.

La force d’une bonne parole

Un jour, il m’est arrivé de rencontrer quelqu’un qui comptait parmi les gens simples. Lorsque nous nous sommes rencontrés, il m’a fait écouter une interprétation qu’il avait trouvée lui-même. C’était quelque chose de très simple, mais j’ai montré beaucoup d’enthousiasme, je l’ai félicité et je me suis efforcé de lui rendre cher le fait qu’il avait mérité de trouver une interprétation dans la Torah de Hachem.

Cet homme a été extrêmement ému quand il a entendu mes compliments, et cela lui a fait aimer et chérir encore plus l’étude de la Torah, au point qu’il en est arrivé à étudier régulièrement tous les jours pendant plusieurs heures.

Quelle force a une bonne parole ! Une fois que cet homme a reçu une appréciation de ses paroles de Torah et a entendu de moi combien son explication était spéciale et remarquable, il a voulu ajouter à son temps d’étude, et a mérité de s’approcher encore plus de la sainte Torah.

Par contre, si je n’avais pas spécialement fait attention à son commentaire, une réaction ordinaire de ma part aurait risqué de le pousser au désespoir, il n’aurait plus essayé de trouver des explications dans son étude, et j’aurais été la cause d’une diminution de la Torah dans le monde.

Le dévouement envers un ami

Un jour où je recevais le public est venu me trouver un jeune homme sur qui on voyait qu’il avait fait de gros efforts pour parler avec moi : il avait d’abord fait un long chemin pour arriver jusqu’à moi, et dans la suite, à cause de la queue de gens qui attendaient, il avait été obligé d’attendre longtemps qu’il lui soit possible d’entrer dans mon bureau.

Quand je me suis aperçu des efforts qu’il avait faits, je me suis dit qu’il était certainement venu demander une bénédiction pour lui-même. Mais quand il m’a raconté le problème pour lequel il s’était donné tant de mal, il s’est avéré qu’il était venu envoyé par un ami, et la bénédiction qu’il demandait n’était pas du tout pour lui-même, mais pour son ami.

J’ai béni son ami comme il le demandait, et j’étais certain qu’ensuite, le garçon allait profiter de l’occasion pour demander une bénédiction de réussite pour lui-même.

Mais j’ai de nouveau constaté combien il était spécial et rempli d’amour. Quand il a terminé la mission qui lui avait été donnée, il s’est levé, m’a remercié, et s’est apprêté à sortir.

En voyant cela, j’ai compris sans aucun doute que tout ce qu’il avait fait était désintéressé, sans aucune intention personnelle, et que Hachem lui en donnerait certainement une grande récompense.

LA HAPHTARA DE LA SEMAINE

« Paroles d’Yirmiyahou fils de ‘Hilkiyahou » (Yirmiyah 1, 2)

Le rapport avec la paracha :

La haphtara raconte comment Yirmiyahou a refusé au début d’être envoyé par Hachem parce qu’il ne savait pas parler, étant jeune, de même qu’il est raconté à propos de Moché dans notre paracha qu’il a refusé d’aller accomplir la mission de Hachem, parce qu’il n’était pas quelqu’un qui savait parler.

 « Ainsi parle Hachem, Je te garde le souvenir de l’affection de ta jeunesse, de l’amour de tes fiançailles, quand tu es partie derrière Moi dans le désert, dans une terre inculte » (Yirmiyah 2, 2)

Nos Sages ont dit dans le Midrach que parfois, une voix céleste retentit au sommet des montagnes en disant : « Que quiconque a agi avec D. vienne recevoir sa récompense. »

Le sens de l’expression du Midrach « quiconque a agi avec D. » est le suivant : dans un moment où l’on est plongé dans une grande tristesse et des malheurs et que pourtant on se renforce pour servir Hachem, c’est considéré comme si l’on avait rendu un service à D.. Comme le dit le verset : « Ainsi parle Hachem, Je te garde le souvenir de l’affection de ta jeunesse, de l’amour de tes fiançailles, quand tu es partie derrière Moi dans le désert, dans une terre inculte. »

C’est cela « quiconque a agi avec D. », c’est-à-dire que son service de Hachem est pratiqué dans la peine (et c’est considéré comme s’il avait fait du bien à D.), que celui-là vienne prendre sa récompense.

(« Davar Beïto »)

 « Israël est une chose sainte pour Hachem, prémices de Sa récolte » (Yirmiyah 2, 3)

On peut expliquer sur le mode de l’allusion qu’on sait que les parents ont un devoir sacré s’implanter dans le cœur de l’enfant l’amour de la Torah et la crainte du Ciel alors qu’il se trouve au début de sa vie, encore au berceau. Plus on agit tôt pour avoir une influence dans la tendre enfance, plus grandes sont les chances que l’éducation donne des fruits magnifiques.

C’est ce que dit le verset, « Israël est une chose sainte pour Hachem », si les parents veulent que l’enfant soit saint et pur et grandisse en Torah et en piété, alors « prémices de sa récolte », c’est dès le tout début qu’il faut l’éduquer à la Torah et aux mitsvot.

(« Torat Haparacha »)

GARDE TA LANGUE

Ne pas participer à une dispute

Celui qui se joint à un groupe qui raconte du lachon hara, que ce soit pour parler ou pour écouter, transgresse l’interdiction de suivre une majorité pour faire du mal, qui est une mise en garde contre le fait de se joindre à des fauteurs.

Et si à cause de ce lachon hara on renforce une dispute, on transgresse l’interdiction d’être comme Kora’h et sa bande, mise en garde contre la participation à une dispute.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Le nom de l’homme est son essence

« Voici les noms des enfants d’Israël, venus en Egypte ; ils y accompagnèrent Ya’akov, chacun avec sa famille » (Chemot 1, 1)

A la lecture de ce verset apparaît une question. Pourquoi Hachem compte-t-Il à nouveau les bnei Israël, alors qu’Il a déjà compté et détaillé leur descendance selon les familles et les maisons paternelles ? Rachi répond à cette question en expliquant que le fait de les compter plusieurs fois montre l’affection que D. leur portait, car ils sont, pour Lui, comparables aux étoiles du ciel qui sont comptées chaque jour, comme il est dit « Il fait sortir leur légion céleste en les comptant, Il les appelle toutes par leur nom » (Yéchayah 40, 26).

Ajoutons au sujet de ce verset que D. a voulu apprendre aux bnei Israël que le nom d’un homme est son essence. Il a donc de la valeur et un certain poids. Ainsi, tant que nous sommes réveillés, que ce soit en journée ou même la nuit, nous pouvons étudier la Torah et accomplir les mitsvot. Or c’est le meilleur moyen pour se préserver des forces de l’impureté et des esprits malfaisants, car comme nous le savons, la Torah protège et garde l’homme de tout mal.

Mais lorsque nous dormons, nous perdons apparemment la capacité de nous protéger des esprits malfaisants, car le sommeil est une sorte de mort (Berakhot 57b). S’il en est ainsi, nous n’avons pas la force de lutter contre nos ennemis ni contre notre mauvais penchant, qui viennent nous faire trébucher.

En réalité, c’est pour cette raison que Hachem a compté à nouveau Ses enfants, car Il a voulu leur montrer que leurs noms, donnés par Ya’akov à ses fils, sont sculptés et établis sur les noms saints, et constituent la meilleure protection pour nous pendant notre sommeil. Ya’akov n’a pas inventé ces noms, mais il a cherché à donner à ses enfants des noms de sources élevées liées à la royauté de D. dans le monde, afin qu’il bénéficient d’une protection de D. C’est ce que dit le verset « Voici les noms des enfants d’Israël, venus en Egypte » : en d’autres termes, ils ont préservé la tradition de leur père, et continué à nommer leurs enfants et petits-enfants par les mêmes noms saints et purs que Ya’akov avait donnés à ses fils (Chir Hachirim Raba 4, 25). Il avait agi ainsi car il savait profondément que ces noms aideraient ses enfants à se protéger des forces impures dans n’importe quelle situation, et particulièrement pendant le sommeil, moment où ils n’étudient pas la Torah.

Bien que se trouvant au quarante-neuvième degré d’impureté, les bnei Israël ont finalement mérité d’être délivrés du difficile esclavage, car ils se sont gardés de tout mélange avec les nations en ne changeant ni leurs noms, ni leurs habits, ni leur langue. Ils ont scrupuleusement veillé à garder leurs noms, car ils les chérissaient et les valorisaient, sachant qu’ils renseignaient sur l’essence de leur sainteté, et que c’étaient des noms qu’ils avaient reçus par tradition de leur père Ya’akov, père des douze tribus de Hachem.

A LA SOURCE

« Il dit: ‘‘Lorsque vous accoucherez les femmes des Hébreux, vous regarderez sur les briques, si c'est un garçon, faites-le périr et si c’est une fille, qu’elle vive » (1, 17)

D’après le Rambam, (Hilkhot Rotsea’h chapitre 4 halakha 6), si deux personnes ont frappé un homme à mort ou l’ont noyé, ils sont exempts de toute punition.

A partir de cet enseignement, l’auteur du livre « Pardess Yossef » répond à la question du Maharcha : pourquoi Paro a-t-il envoyé des sages-femmes venant de chez les Hébreux ? Parce que lorsqu’elles tueront les enfants mâles, elles seront exemptes de punition, comme dans le cas des deux personnes qui ont tué un juif, et qui ne sont pas punies pour ce meurtre. Ceci se comprend bien, car ce principe n’est valable que pour un juif. En effet, même si deux non-juifs ont commis un meurtre, ils seront tués à leur tour en punition. Et pour cause : si déjà un non-juif est passible de mort pour avoir blessé quelqu’un, a plus forte raison sera-t-il tué s’il aide au meurtre d’un individu.

 « Or, les sages-femmes craignirent D. et Il leur fit des maisons » (1, 21)

Rachi explique au sujet de ces « maisons » (batim) qu’elles se réfèrent aux « dynasties » des cohanim, des léviïm et des rois, appelées «  batim ».

Mais pourquoi les Sages n’ont-ils pas également cité les « maisons » de Torah, puisque d’elles ont émané Moché et Betsalel, qui étaient des grands en Torah et en sagesse ?

Dans le livre « Bichvilei Haparacha », une merveilleuse explication est rapportée au nom de Rabbi Eliahou Michkovski : le mot « bayit (maison) » est utilisé pour désigner une chose fixe et éternelle. C’est pourquoi la prêtrise, qui se transmet par héritage de père en fils, tout comme le fait d’être lévi, puisqu’on ne peut pas devenir lévi de soi-même, mais seulement par ascendance, sont nommés « batim (maisons) ».

La Torah, en revanche, ne se transmet pas par héritage. Ainsi, nos Sages disent « La Torah se trouve à la portée de tous. Que quiconque veut la prendre vienne et la prenne. » C’est donc pour cela que la Torah et la sagesse n’ont pas de « bayit » (maison), mais sont disponibles à tous.

Cette idée se confirme d’ailleurs de façon extraordinaire dans un verset des Psaumes : « Maison d’Aharon, bénissez le Seigneur ! Maison de Lévi, bénissez le Seigneur ! Vous qui craignez Hachem, bénissez le Seigneur! » Force est de constater que ceux qui « craignent Hachem » n’ont pas de maison.

 « Vous-mêmes, allez, fournissez-vous de paille où vous pourrez en trouver » (5, 11)

Le livre « Mechiv Devarim » apprend de ce verset une notion importante, à savoir que de chaque chose qui nous arrive et qui se présente à nous, nous devons tirer une leçon de morale :

« Fournissez-vous de paille (teven) » : il s’agit de réfléchir (hitbonen). Nous devons nous demander pourquoi une chose pareille nous arrive, pourquoi une telle situation arrive à notre prochain, etc. En effet, tout est orchestré par D., qui agit mesure pour mesure.

« Où vous pourrez en trouver » : de chaque chose, il nous faut apprendre une façon d’être et le droit chemin dans le service divin. Comme nous l’ont enseigné nos Sages, nous apprenons la pudeur du chat, la conciliation du coq et la rapidité de la fourmi. Si nous agissons ainsi, alors « rien ne sera retranché de votre service ». Autrement dit, il ne vous manquera rien pour atteindre la perfection, et vous serez complets autant qu’il est possible de l’être.

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Paro donna l’ordre suivant à tout son peuple en disant (leémor) » (1, 22)

Le terme « leémor » (en disant) nous enseigne que ce n’était pas aux Egyptiens de jeter les enfants dans le Nil, mais qu’ils devaient donner l’ordre à chaque ben Israël d’y jeter ses propres fils. La raison en est que les astrologues égyptiens avaient vu que le sauveur des bnei Israël serait frappé par l’eau, et par quelqu’un de son propre peuple. C’est pourquoi Paro a décrété que les bnei Israël devaient eux-mêmes le jeter dans le Nil. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé, quand Yokheved y a jeté Moché.

LES CHEMINS DE LA FOI

Etudes sur les merveilles de la création de l’homme

Chers lecteurs,

Depuis le début de l’année, nous avons consacré cette rubrique, en parallèle à la lecture du livre de Béréchit, à la voie qui mène à admirer les chemins du Créateur et les merveilles de la Création. C’est en effet l’idée reflétée par le livre de Béréchit, qui commence par la Création du monde et ce qui le remplit, l’univers et ce qui y réside, pour poursuivre par nos saints ancêtres, qui ont marché sur les voies de la foi en D., chacun avec ses propres vertus.

A partir de cette semaine, alors que nous sommes au seuil du livre de Chemot, qui relate le début de l’existence du peuple juif, nous consacrerons la rubrique « Les chemins de la foi » aux relations entre les hommes. Vous y trouverez l’enseignement des bonnes midot, la reconnaissance des valeurs qui caractérisent le peuple juif, ainsi que des histoires qui ont accompagné la vie d’Israël depuis que nous sommes un peuple.

Le fondement de notre service intègre dans le monde réside dans le fait que ce monde-ci n’est qu’un couloir qui précède le monde à venir. Toute notre aspiration, toute notre recherche des bonnes actions et de l’accomplissement des mitsvot ne visent qu’à mériter le monde à venir.

Comment peut-on y parvenir ? Comment être sûrs que nos actes accomplis dans ce monde nous conduiront au monde futur ? C’est précisément cette question que les élèves de Rabbi Eliezer lui ont posée (Berakhot 28b) : « Notre maître ! Apprenez-nous comment nous conduire pour mériter le monde à venir. » Et le premier conseil qu’il leur a donné était : « Veillez à respecter votre prochain, et ainsi vous mériterez le monde futur. »

Voilà donc le secret. Voilà la recette qui nous mènera, de manière sûre, au but recherché. Voilà le noyau, la base pour mériter le monde à venir. En respectant son prochain, on peut progresser jusqu’à atteindre des niveaux élevés dans le service divin. Comme nous l’avons dit, la racine de tout cela réside dans les bonnes midot, qui, elles seules, nous permettront d’acquérir cette vertu particulière du respect d’autrui.

Cette notion est expliquée dans les écrits du Saba de Kelem (« ‘Hokhma ouMoussar 2, 68). Il dit qu’à partir du moment où nous prenons l’habitude de faire « régner » l’autre sur nous avec sérénité et savoir-vivre, et que nous lui témoignons du respect, nous nous habituerons également à respecter la gloire de D.

Qui désire vivre ?

L’espérance de vie, annoncent les chercheurs statisticiens, augmente de décennie en décennie. Les raisons sont multiples et troublantes, à l’image des années de notre vie. Selon un groupe de scientifiques, le cholestérol est mauvais et nuisible, alors qu’un autre groupe prétend avec vigueur le contraire. Le fait de boire du café est également controversé par les médecins et scientifiques. Quant à la consommation de produits laitiers, elle est bénéfique selon les chercheurs de l’industrie laitière. Mais à l’opposé, les médecins nous mettent en garde contre le lait de vache qui nous serait néfaste, car efficace pour les veaux mais pas pour les humains. Récemment encore, on a pu goûter, ici en Israël, au débat entre spécialistes sur le vaccin contre la poliomyélite : les uns sont pour, alors que les autres s’y opposent vigoureusement.

Mais nous, croyants fils de croyants, disposons d’une tradition vieille de milliers d’années, et c’est elle qui nous octroie la longévité. Cette tradition ne reste pas secrète : elle est révélée à quiconque désire vivre. Rabbi Ne’hounia ben Akana, par exemple, a mérité de vivre très longtemps. Lorsque ses disciples lui ont demandé quel était le secret, il a répondu : « De ma vie, je n’ai jamais tiré d’honneur de la faiblesse de mon prochain, jamais je n’ai laissé une malédiction contre moi se prolonger pendant la nuit, et je donnais volontiers de l’argent. » De même, Rabbi Zakaï qui a mérité de vivre longtemps a dit, entre autres choses : « Je n’ai jamais donné de surnom à quelqu’un. »

 

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