La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

Parachat Bo

24 Janvier 2015

4 Chevat 5775

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

17:15

18:26

Lyon

17:15

18:23

Marseille

17:19

18:25

 

Acceuil ARCHIVES

Une mitsva en entraîne une autre

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Parlez à toute la communauté d’Israël pour lui dire que le dix de ce mois, ils doivent prendre chacun un agneau par famille paternelle, un agneau par maison. » (Chemot 12, 3)

Le Saint, béni soit-Il ordonne aux bnei Israël de Lui offrir un sacrifice provenant du menu bétail, parce que le bélier était une idole des Egyptiens. Du fait que le peuple d’Israël égorgeait un agneau pour l’offrir à Hachem, il prouvait par là qu’il n’avait absolument rien de commun avec les idoles de l’Egypte (Chemot Rabba 16, 2).

Dans la pratique, le sacrifice de Pessa’h exigeait du peuple d’Israël un dévouement sans bornes, parce que quatre jours avant de l’égorger, le Créateur avait ordonné de l’attacher au pied du lit pour vérifier qu’il ne présentait aucun défaut. Or lorsque les Egyptiens s’apercevaient que le peuple juif allait sacrifier son idole, leur colère était terrible. Mais le peuple d’Israël était sans crainte et ne prêtaient aucune attention à la colère des Egyptiens, il observait l’ordre de D. et l’accomplissait avec le plus grand dévouement.

La deuxième année de la sortie d’Egypte des bnei Israël, ils voulurent offrir le sacrifice de Pessa’h, et voilà qu’un groupe d’individus, qui se trouvaient à ce moment-là impurs à cause du contact avec un mort, vint trouver Moché pour lui demander pourquoi ils devaient être lésés. Pourquoi les empêchait-on d’accomplir la mitsva du sacrifice de Pessa’h, uniquement parce qu’ils se trouvaient en état d’impureté ? Elles voulaient de plus que Moché demande à D. s’il y avait une autre occasion pour eux d’offrir le sacrifice de Pessa’h comme tout le peuple d’Israël. En voyant leur volonté profonde d’accomplir la parole de Hachem, Moché alla prendre conseil de Lui, et le Saint, béni soit-Il lui répondit que ces hommes pourraient effectivement offrir le sacrifice de Pessa’h plus tard, un mois après la fête de Pessa’h, le 14 Iyar, ainsi qu’il est écrit : « le deuxième mois, le quatorze, au crépuscule, ils l’offriront et le mangeront avec des matsot et des herbes amères » (Bemidbar 9, 11).

En réfléchissant, on s’aperçoit que non seulement ce groupe a mérité de fêter Pessa’h en accord avec la halakha et d’apporter le sacrifice à Hachem, mais également que la mitsva de Pessa’h Chéni soit instituée grâce à eux. Ils désiraient tellement accomplir l’ordre de Hachem qu’Il a donné par leur intermédiaire la mitsva supplémentaire de Pessa’h Chéni.

Cela comporte une grande leçon pour nous : combien il faut souhaiter et vouloir accomplir les mitsvot. C’est un principe connu, cité dans Pirkei Avot (4, 2) qu’« une mitsva entraîne une mitsva, une faute entraîne une faute ». Cela signifie que celui qui accomplit une mitsva de tout son coeur et avec enthousiasme, le Saint, béni soit-Il met sur son chemin une autre mitsva, pour qu’il puisse acquérir encore plus de mérites. Et plus on manifeste son désir d’obéir à la parole de D. et d’observer Ses mitsvot, plus Il protège de la faute et accorde d’autres occasions de faire Sa volonté.

D’un autre côté, quand quelqu’un transgresse allègrement la parole de Hachem et ne manifeste pas le moindre soupçon de regret de l’avoir fait, le Saint, béni soit-Il ne lui accorde ni bénédiction ni protection. Plus il faute, plus Hachem lui donne des occasions supplémentaires de fauter, au point qu’il passe tout son temps à transgresser.

De même, le Saint, béni soit-Il joint une bonne pensée à l’action (Kidouchin 40a). C’est pourquoi si quelqu’un aspire à accomplir une certaine mitsva, mais pour diverses raisons n’y parvient pas, le Saint, béni soit-Il le lui compte comme s’il l’avait effectivement accomplie. Non seulement cela, mais Il lui donne l’occasion d’accomplir une mitsva supplémentaire, comme s’il avait effectivement réalisé la première, dans l’esprit de l’enseignement selon lequel une mitsva en entraîne une autre (Pirkei Avot 4, 2). Presque tout le monde peut témoigner sur lui-même qu’effectivement, il a une forte volonté d’accomplir la parole de Hachem, mais que les tracas de la vie l’en empêchent. Une telle personne doit s’examiner pour pouvoir vérifier si cette volonté est effectivement capitale pour lui au point de faire tous les efforts nécessaires pour accomplir les ordres de D., ou si c’est simplement une velléité comme toutes les autres.

On peut donner l’exemple d’un homme qui a rempli un billet de loterie chez lui, et quand il va remettre le billet au bureau de tabac, il voit que le guichet est déjà fermé. Il rentre chez lui un peu déçu, mais le lendemain, quand il s’aperçoit que les chiffres du gagnant sont ceux qu’il a portés sur le billet, il n’y a pas de limite à sa tristesse et sa déception de n’avoir pas pu gagner. C’est comme cela pour quelqu’un qui se demande en lui-même s’il regrette la perte de la mitsva autant que cet homme qui a vu le guichet fermé et qui rentre à la maison un peu déçu, ou si la déception le remplit profondément, à la façon de l’homme qui s’aperçoit que ses numéros ont gagné mais qu’il n’a pas remis le billet à temps.

Sans aucun doute, il est très difficile de se représenter tout cela, la nature humaine étant d’être attirée par le matérialisme. Seuls des êtres d’exception ressentent une douleur profonde lorsqu’ils n’ont pas la possibilité d’observer une certaine mitsva qu’ils désiraient de toutes leurs forces. Plus on s’habitue à réfléchir à la valeur des mitsvot et à leur grande récompense, plus le désir grandit de les observer, fût-ce au prix d’un grand effort et de beaucoup de dévouement. Il y a une promesse explicite que plus on accomplit les mitsvot, plus le Saint, béni soit-Il procure des mitsvot supplémentaires à accomplir, si bien que le temps sera entièrement rempli de bien et de ‘hessed.

On peut comparer l’enseignement selon lequel « Une mitsva entraîne une mitsva » à une chaîne composée de nombreux maillons. Tant que les maillons sont attachés et reliés entre eux, la chaîne existe et peut s’appeler une chaîne, mais lorsque l’un d’eux se détache de sa place, il n’y a déjà plus de chaîne. De même, toute mitsva est comme un maillon dans la chaîne, relié des deux côtés à d’autres maillons ; de même que dans la chaîne il n’y a ni début ni fin, il n’y a pas de fin dans l’accomplissement d’une autre mitsva, mais sans cesse une mitsva entraîne à sa suite l’accomplissement d’une autre mitsva, à l’infini, et si par malheur on perd une mitsva, c’est un fait lourd de conséquences.

HOMMES DE FOI

Extrait du livre « hommes de foi » sur les histoires des justes de la famille Pinto

De nombreuses personnes entraient chez Rabbi ‘Haïm, pour des sujets en rapport avec les affaires de la communauté juive de Mogador. Entre autres arriva un jour en courant Rabbi Makhlouf Lov (surnommé Rabbi Lissa), qui se dépêchait de venir chez le Rav à cause de quelque chose d’important et d’urgent qui ne pouvait souffrir aucun délai.

C’était tard dans la nuit, et Rabbi Makhlouf reconnut la chambre du Rav à la bougie qui y brûlait. Quand il entra chez lui, il vit deux personnes : l’une était le Rav ‘Haïm Pinto, le visage rayonnant d’un éclat merveilleux, et l’autre était inconnu de Rabbi Makhlouf, et lui parut semblable à un ange de D. Il voulut s’approcher d’eux, mais tout à coup il sentit ses genoux trembler et une grande terreur l’envahit. Il tourna les talons et s’enfuit.

Le lendemain, quand il rencontra Rabbi ‘Haïm Pinto, celui-ci lui dit : « Heureux êtes-vous, Rabbi Makhlouf, d’avoir mérité de voir le visage du prophète Eliahou. »

Rabbi Makhlouf suffoquait de joie, mais son cœur battait de la crainte d’être châtié pour avoir regardé le visage du prophète Eliahou. Il supplia Rabbi ‘Haïm de prier pour lui afin qu’il ne soit pas puni par une mort prématurée.

Le Rav lui promit de prier pour lui et de demander miséricorde pour qu’il ne meure pas jeune. Cette prière fut acceptée par le Ciel, et Rabbi Makhlouf vécut très longtemps, jusqu’à l’âge de cent dix ans.

C’est lui-même qui a écrit dans son livre de prière cette histoire qui lui était arrivée, et ses fils et petits-fils, qui servaient la famille Pinto, l’ont transmise aux générations suivantes.

(« Mekor ‘Haïm »)

SUR LA PENTE ASCENDANTE

Tu sauveras les enfants à cause des pères

Alors que je me trouvais à New York, quelqu’un du nom de Mena’hem Tappier, qui prie à la synagogue « Yad Avraham », est venu me trouver pour demander une bénédiction pour son père malade.

C’était avant que Mena’hem revienne à la Torah, et son costume montrait clairement qu’il était loin d’une vie juive. Mais je lui ai dit : « Le fait que vous soyez venu demander à un Rav une bénédiction pour la guérison de votre père malade prouve que vous avez dans le cœur une foi pure. Maintenant, vous devez vous renforcer davantage dans votre foi et votre judaïsme. »

Ensuite, je lui ai demandé : « Est-ce que vos parents observent la Torah et les mitsvot ? »

« Non ! » a répondu Mena’hem, et il a immédiatement ajouté : « En fait, je ne sais pas exactement, mais il me semble que dans notre famille personne ne respectait la Torah et les mitsvot. »

En entendant cela, je lui ai dit : « J’ai une chose à vous demander, allez chez vos parents et cherchez dans les albums de photos une photo de votre grand-père. Si vous en trouvez une, vous verrez qu’il portait la barbe et les peot, signe que vous avez le mérite des pères, sans quoi vous ne seriez pas arrivé chez moi pour recevoir une bénédiction. A part cela, ce serait aussi un signe du Ciel que vous devez revenir entièrement à la Torah, et ainsi vous aiderez également votre père pour que D. lui envoie une complète guérison. »

Monsieur Mena’hem a écouté, et m’a répondu : « Rav, à mon avis il n’y avait personne de pratiquant dans ma famille, et j’ai du mal à croire que mon grand-père portait la barbe et les peot. »

Mais j’ai insisté et je lui ai dit : « Qu’est-ce que vous avez à perdre en cherchant des photos de votre grand-père ? Je vous en prie, essayez de vérifier dans les albums de photos de la famille, et nous verrons ce que vous y trouverez. »

Les parents de Mena’hem vivaient dans la « ville des diamants », à Netanya, c’est pourquoi il partit pour Erets Israël. En arrivant à Netanya, il se mit à chercher dans les albums de photos de la maison, jusqu’à ce qu’il trouve, à sa grande surprise, des photos d’un homme de noble apparence portant la barbe et les peot.

Mena’hem observa attentivement les traits du visage de cet homme, ensuite de quoi il retourna la photo, et sur l’envers il trouva écrit : « Mena’hem ».

Cet homme qui portait le même nom que lui éveilla sa curiosité, et il voulut savoir qui était cette personne au beau visage juif. Sans perdre de temps, il alla tout de suite trouver son père malade pour lui demander : « Papa, dis-moi je t’en prie qui est l’homme qu’on voit sur cette photo ? »

« C’est mon père, ton grand-père, dont tu portes le nom », lui répondit son père.

A ce moment-là, Mena’hem se rappela la conversation que nous avions eue quelque part à New York. Son cœur s’éveilla à la techouva, car il avait le mérite de ses ancêtres, et c’était un signe clair du Ciel qu’il devait changer de façon de vivre et revenir totalement à D. et à la Torah. Le feu du judaïsme se mit à brûler en lui radicalement.

Au bout d’un certain temps, quand le père malade s’aperçut du changement qui s’était opéré chez son fils, il lui a dit avec beaucoup d’émotion : « Mena’hem ! Maintenant que tu as fait techouva et que tu as commencé à observer la Torah et les mitsvot, je peux quitter ce monde tranquillement. Maintenant je sais qu’il y a quelqu’un qui dira kaddich pour moi. »

Effectivement, le jour même le père malade mourut.

Nous apprenons de là que tant que le fils n’avait pas fait techouva et ne vivait pas en accord avec la Torah et la sainteté… son père malade luttait pour vivre et ne pouvait pas quitter ce monde. Dès qu’il a pu laisser derrière lui une continuation spirituelle, son âme s’est apaisée et il a quitté ce monde paisiblement.

LA HAPHTARA DE LA SEMAINE

Le rapport avec la paracha :

La haphtara raconte le châtiment de Paro et la destruction de l’Egypte, comme sont racontées dans la paracha les trois dernières plaies et la destruction de l’Egypte.

 « Et toi, ne crains pas, Mon serviteur Ya'akov, n’appréhende pas, Israël, car Je te sauverai du lointain » (Yirmiyah 46, 27)

Car Je te sauverai des régions lointaines – même si Israël ne s’est pas repenti, comme il est écrit « Je suis Hachem, en son temps Je la hâterai » (Yéchayah 60, 22). Le « lointain », c’est quelqu’un qui ne s’est pas encore repenti, comme le dit la Guemara (Sanhédrin 99a) : « Pour le lointain et le proche » – celui qui s’est éloigné de D.

En fait, la raison pour laquelle nous sommes asservis dans cet amer exil, depuis si longtemps, est qu’au moment de la délivrance, au moment où « Ya'akov reviendra », alors, comme il est dit dans la suite du verset, « il jouira d’une paix et d’une sécurité que rien ne dérangera ».

(« Ahavat Yonathan »)

 « Car Je te sauverai du lointain, ta descendance reviendra du pays d’exil et Ya'akov reviendra, il jouira d’une paix et d’une sécurité que rien ne dérangera » (Yirmiyah 46, 27)

Il faut expliquer le verset au niveau de l’allusion, d’après ce que disent nos Sages dans le Talmud (Nida 31a) :

Rabbi Yossef a demandé le sens de ce qui est écrit dans le verset « Je te remercierai, Hachem, d’être en colère contre moi, car Ta colère s’apaise et Tu me consoles » (Yéchayah 12, 1). De quoi parle le verset ? De deux hommes qui sont partis pour faire du commerce, l’un d’eux s’est blessé avec un chardon et n’a pas pu partir, il s’est mis à tempêter et à pester.

Un peu plus tard, il a entendu que le vaisseau de son ami avait sombré. Il s’est mis à remercier et à rendre grâce.

C’est ce que signifie le verset « « Je te remercierai, Hachem, d’être en colère contre moi », du fait que Tu T’es mis en colère contre moi, je Te remercie, parce que tout était pour mon bien.

Nous apprenons des paroles du Talmud que parfois, on est frappé de malheurs, ou on rencontre toutes sortes d’obstacles, et à ce moment-là on se sent très triste, mais en fin de compte, il s’avère que tout était uniquement pour le bien, que le salut venait de très loin, et qu’à présent il s’est rapproché.

C’est ce que dit le verset « Je te sauverai du lointain », le salut se trouve en un endroit lointain, mais en fin de compte il arrivera vers toi et te délivrera des difficultés.

(« Torat Haparacha »)

GARDE TA LANGUE

Faire honte à quelqu’un

Si on dit du lachon hara devant l’intéressé lui-même au point que son visage change sous la honte, on transgresse « ne porte pas un péché à cause de lui », ce qui est un avertissement de ne pas faire honte à un juif [même s’il y a une preuve de sa faute]. Si on lui a fait honte en public, on n’a pas de part au monde à venir. Et si on l’a fait à un orphelin ou une veuve, même riches, on a transgressé l’interdiction supplémentaire de ne pas tourmenter la veuve et l’orphelin.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Le test du plaisir

« Moché appela tous les anciens d’Israël et leur dit : ‘‘Séparez-vous, prenez chacun du menu bétail selon vos familles et égorgez le sacrifice de Pessa’h.’’ » (Chemot 12, 21)

Une fois, alors que je me trouvais à New York, j’ai eu l’occasion de me rendre chez une femme âgée qui venait de perdre son mari et était encore dans les jours de deuil. Pourtant, elle semblait l’avoir complètement oublié, prenait soin d’elle-même et s’occupait de son apparence comme si elle ne venait pas de perdre son conjoint.

Soudain, le fils de cette femme est entré dans la pièce où nous nous trouvions et elle lui a demandé en anglais quel temps était prévu pour la fin de la semaine. Il lui a répondu que de la pluie était attendue. Elle a immédiatement répliqué : « Ne pourrons-nous donc pas aller à la mer ? » Mais son fils a répondu qu’elle n’avait pas à s’inquiéter, parce qu’il avait préparé la résidence de vacances, que la piscine était propre, qu’il avait loué des films et que même la viande était prête à être rôtie. Elle pouvait donc être tranquille : ils avaient un programme chargé pour la fin de semaine. Mais la femme n’était pas rassurée, et elle a demandé à nouveau : « Mais qu’en est-il de la mer ? »

A la fin de leur échange, je me suis adressé à la femme en ces termes : « Excusez-moi, mais comme je parle aussi l’anglais, j’ai compris toute votre conversation et j’ai une petite question à vous poser. Pourquoi seul le côté matériel vous préoccupe-t-il ? Dans tout ce programme chargé et organisé, vous n’avez pas trouvé, ne serait-ce qu’une petite place, pour l’âme, pour D. à Qui il faut également consacrer un moment de respect en ce long week-end ! » La femme m’a regardé, mal à l’aise, sans savoir quoi répondre.

Il semble que c’est ce qui s’est passé avec les bnei Israël lorsqu’ils étaient en Egypte au sein des futilités et de la matérialité. Hachem a voulu leur dire qu’avant de traverser le désert et de Le suivre dans cette région inculte, Il voulait les faire goûter à ce qu’est le matériel, dans toute sa splendeur. Ensuite, alors qu’ils se trouvaient dans le désert et qu’ils étaient entourés par les nuées de gloire et nourris par le Ciel, D. souhaitait que les bnei Israël Lui disent quand ils avaient ressenti satisfaction et sérénité : quand ils se trouvaient en Egypte et mangeaient de la viande grillée, ou plutôt maintenant, alors qu’ils traversaient le désert et s’élevaient de jour en jour en vue de recevoir la Torah ?

Et Hachem insiste sur l’obligation de consommer le sacrifice de Pessa’h en disant « vous n’en romprez pas un seul os ». Cela signifie que même si nous sommes en plein acte matériel, qui consiste également à accomplir une mitsva, il nous faut préserver la pureté et la finesse qui est en nous en tant que juifs, membres du peuple élu, contrairement à ce philosophe non-juif qu’on a vu manger un membre arraché à une bête vivante et qui, lorsqu’on s’est montré surpris par son comportement, s’est justifié en disant : « Quand je mange, je ne suis pas Aristote. »

Les bnei Israël dans leur ensemble, hormis ceux qui faisaient partie du ramassis d’étrangers qui s’était ajouté au peuple, préféraient la proximité de D. à la réalité des futilités de ce monde, qui symbolisaient les abominations de l’Egypte. Ils ont mérité de s’élever et de progresser durant leur séjour dans le désert, et ont quitté le quarante-neuvième degré d’impureté pour atteindre le quarante-neuvième degré de pureté. Ils se sont ainsi purifiés et sont devenus aptes à recevoir la Torah au mont Sinaï sur ordre divin.

A LA SOURCE

« Car J’ai appesanti son cœur et celui de ses serviteurs, pour opérer tous ces prodiges autour de lui » (10, 1)

Jusqu’à la plaie de la grêle, on pouvait expliquer pourquoi Moché mettait en garde Paro : en effet, on aurait pu penser que ce dernier agissait par mégarde en pensant que les plaies étaient survenues par hasard ou par miracle. Mais après la plaie de la grêle, durant laquelle il a déclaré « J’ai péché, je le vois à cette heure : Hachem est juste et c’est moi et mon peuple qui sommes coupables », avouant publiquement sa faute, si bien qu’il agissait intentionnellement, on aurait pu dire qu’il n’était plus nécessaire de le mettre en garde. En effet, l’avertissement ne sert qu’à différencier celui qui agit par mégarde de celui qui agit intentionnellement. Or puisque Paro a révélé agir intentionnellement, il n’a plus besoin de mise en garde.

D’après le livre « Ya’alat ‘Hen », c’est pour cela que vient ici l’explication « Car J’ai appesanti son cœur » : toutes ces plaies ne visent pas à le punir uniquement, mais surtout à « opérer tous ces prodiges autour de lui ». Le but de D. était de répandre Son Nom dans le monde, à faire savoir que c’est Lui qui s’était joué de l’Egypte, Qui avait averti Paro et pourtant appesanti son cœur pour opérer tous ces prodiges autour de lui.

 « Quels sont ceux qui iront ? » (10, 8)

Que signifie cette question de Par’o « Quels sont ceux qui iront ? » Pensait-il que les bnei Israël laisseraient leurs enfants en Egypte ? On ne comprend pas bien non plus la réponse de Moché : « nous avons à fêter Hachem ». Est-ce seulement parce que c’est un jour de fête pour nous que nous voulons tous partir, avec nos enfants et notre bétail ?

Rabbi Avigdor Neventsal chelita donne une explication qui se base sur un commentaire concernant la parachat Vayé’hi : lors du deuil de Ya’akov, ils l’ont tous accompagné pour l’enterrer en Israël à Me’arat Hamakhpela. Il est dit à ce moment-là qu’ils ont laissé leurs enfants, ainsi que le petit et gros bétail, et Paro en a déduit que les bnei Israël pouvaient partir en laissant leurs enfants et leur bétail. D’où sa question : « Quels sont ceux qui iront ? »

C’est pourquoi Moché lui a répondu qu’ils n’avaient pas pris leurs enfants à l’occasion de l’enterrement de Ya’akov, car il n’y a pas d’obligation d’éduquer les enfants aux lois du deuil. Ainsi, n’ayant pas le devoir de s’endeuiller pour Ya’akov, les enfants n’ont pas été obligés de prendre part à son enterrement, c’est pourquoi ils sont restés en Egypte.

Mais à présent que « nous avons à fêter Hachem », que nous avons tous l’obligation de nous présenter devant Hachem pendant la fête et que nous éduquons également les enfants à cela, Moché répond : « Nous irons avec nos fils et nos filles », afin de pouvoir habituer également les petits à la mitsva de voir la face de D.

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben ‘Attar

« Les bnei Israël s’étaient conformés à la parole de Moché » (12, 35)

Non pour profiter de l’argent, mais pour obéir à l’ordre du prophète.

Ajoutons l’explication du Rambam (Hilkhot Yessod HaTorah, chapitre 9) : si un prophète ordonne au peuple d’Israël, au nom de D., de transgresser une mitsva temporairement, comme l’avait fait Eliahou au mont Carmel, il faut lui obéir, sauf si son injonction concerne l’idolâtrie. C’est ce qui est dit : « Les enfants d’Israël s’étaient conformés ». Sachant qu’il est incorrect de tromper un non-juif et de lui voler ses biens, comment les bnei Israël peuvent-ils donner raison à celui qui les incite à commettre une faute ? C’est pourquoi le texte précise « selon la parole de Moché », expression qui confère à Moché le statut de prophète. De ce fait, ils ont donné foi à ces paroles.

LES CHEMINS DE LA FOI

Etudes sur la droiture dans les midot

Le mystère de l’arbre de la connaissance préoccupe l’humanité depuis plus de cinq mille ans. Quel est ce fruit qui a le pouvoir de doter ceux qui en consomment d’une connaissance, leur permettant d’être comme D. et de savoir différencier le bien du mal ? Le livre de Béréchit, qui relate le déroulement des événements, depuis l’avertissement du Créateur interdisant à Adam de manger de l’arbre de la connaissance jusqu’à son expulsion du Gan Eden une fois qu’il a consommé le fruit de l’arbre, ne fait aucune allusion au nom de cet arbre ni de son fruit.

Pour quelle raison ? Quel est ce merveilleux secret que le Créateur a voulu nous cacher ?

Cette question a été celle de nos maîtres, qui nous ont éclairés par une explication lumineuse, qui comporte une grande leçon pour nous :

Pourquoi « l’identité » de l’arbre de la connaissance n’a-t-elle pas été révélée ? Parce que D. ne veut pas qu’on insulte une créature en disant : « Le monde a été frappé à cause d’elle ! »

Nous apprenons d’ici qu’il ne faut mépriser personne. Il nous faut tirer leçon de l’attitude de D. qui n’a pas voulu révéler quel était l’arbre de la connaissance, au point que nos Sages ont des avis divergents sur la question : l’un dit qu’il s’agissait d’une vigne, l’autre d’un épi de blé, l’autre d’un figuier, etc.

D. a tout fait avec sagesse et en vue de n’accuser personne de l’avènement de la mortalité. Or s’Il veille à respecter le bois et les pierres, parce qu’ils ont été créés sous Ses ordres et avec Sa parole, a fortiori faut-il respecter les êtres humains, qui sont créés à l’image de D. et ont été façonnés par Lui.

Tu dois étudier !

Avraham a dit aux trois anges qu’il a reçus chez lui : « Qu’on aille chercher un peu d’eau ; lavez vos pieds et reposez-vous sous cet arbre. » Comme il pensait avoir affaire à des Arabes, qui avaient l’habitude de se prosterner à la poussière de leurs pieds, il a pris garde à ne pas introduire d’objet d’idolâtrie dans sa maison, c’est pourquoi il leur a dit « Lavez vos pieds ». Rabbi Yanaï fils de Rabbi Yichmaël rapporte que les anges ont dit à Avraham : « Nous soupçonnes-tu d’être des Arabes qui se prosternent à la poussière de leurs pieds ? » Yichmaël était déjà sorti de lui…

Rabbi Yera’hmiel Shulman, machguia’h de la yéchivat « Beit Yossef » à Pinsk, commente : la réaction des invités face à Avraham, qui les soupçonnait d’être des idolâtres, est surprenante. En effet, personne ne croyait en D. à l’époque ! Et bien entendu, il n’aurait pas pu imaginer qu’il ne s’agissait pas d’êtres humains, mais d’anges !

De plus, la politesse veut qu’ils se lavent les pieds, et Avraham s’est adressé à eux avec délicatesse en disant « Qu’on aille chercher un peu d’eau » ! Alors, s’ils étaient vraiment des hommes, ils auraient dû au contraire apprécier cette demande !

Une autre chose doit être expliquée : nos Sages disent qu’Avraham a étudié le traité ‘Avoda Zara, qui comportait quatre cents chapitres. Il possédait donc une large et profonde connaissance des lois concernant l’idolâtrie. Alors peut-on lui reprocher de soupçonner ses hôtes d’être des idolâtres et de vouloir éviter la poussière de leurs pieds ? Il n’a pas agi ainsi par dureté de cœur ou mesquinerie, mais par jalousie pour D. et adhésion à Lui !

Et malgré tout, du fait de son niveau élevé, pèse ici une ombre de reproche sur Avraham : « Nous soupçonnes-tu d’être des Arabes ? » Or on reproche aux autres ses propres défauts : « Yichmaël est ton propre fils ! » Et Rachi explique à ce sujet : « De toi est sorti quelqu’un qui a l’habitude d’agir ainsi. » Un minime reproche était donc adressé à Avraham : « Tu aurais dû penser qu’il s’agissait d’anges. Tout comme tu es Avraham, l’homme le plus pieux du monde, qui étudie quatre cents chapitres du traité ‘Avoda Zara, tu dois étudier quatre cent un chapitres du traité sur le respect d’autrui. »

Une généreuse compensation

Une fois, un pauvre a quitté le bureau de Rabbi Mena’hem Na’houm de Tchernobyl heureux et le cœur léger. Le Rabbi lui avait accordé un don généreux. En sortant, il a vu dans la pièce extérieure une petite cuillère en argent : il l’a prise discrètement et l’a mise avec ses affaires.

En remarquant la disparition de la petite cuillère, les membres de la maison ont soupçonné le pauvre en question, l’ont fouillé, et trouvé l’objet volé. Ils ont voulu l’amener chez le Rav pour qu’il se rende compte à qui il distribuait de l’argent, mais le voleur s’est écrié : « Je n’ai rien volé ! Le Rabbi m’a donné la cuillère en cadeau… »

Afin de ne pas l’humilier, Rabbi Na’houm a confirmé qu’il lui avait offert la cuillère en argent. En voyant à qui il avait affaire, le pauvre a ajouté : « Puisque vous m’avez humilié alors que je n’avais rien fait, vous devez, conformément à la loi stricte, me payer des indemnités pour dommage moral… » Là encore, le Rav a accepté sa demande et a décidé qu’il fallait le dédommager. Sur place, il a sorti de sa poche une nouvelle somme d’argent qu’il a tendue au pauvre, tout en essayant de le calmer, pourvu qu’il pardonne à ceux qui l’avaient humilié.

Une bonne leçon

Un cohen qui enlève ses chaussures pour réciter la birkat cohanim les cachera sous le banc afin qu’elles ne soient pas visibles, par respect pour l’assemblée.

(« Michna Beroura »)

 

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