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paracha de la semaine

Parachat Tetsaveh Zakhor

28 Février 2015

29 Adar 5775

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

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19:19

Lyon

18:05

19:10

Marseille

18:06

19:09

 

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L’attachement des âmes juives aux tsaddikim de la génération

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Et toi, ordonne aux bnei Israël de prendre pour toi de l’huile d’olive pure concassée pour le luminaire afin d’alimenter les lampes en permanence » (Chemot 27, 20).

Le Saint, béni soit-Il s’adresse à Moché pour lui dire d’ordonner aux bnei Israël de lui apporter de l’huile d’olive pure concassée pour le luminaire. Il s’agit de la première goutte qui sort de l’olive, et qui est la meilleure, c’est pourquoi elle est digne d’allumer la menora. Voici que Hachem dit à Moché : « Qu’ils prennent pour toi de l’huile d’olive pure. » Or c’est étonnant et difficile à comprendre, car l’huile est destinée à la menora qui se trouve dans le Temple, ce qui signifie que c’est une offrande pour le Temple de Hachem, alors pourquoi est-il dit « qu’ils prennent pour toi » ? Apparemment, il semble qu’il aurait fallu écrire « qu’ils prennent pour Moi de l’huile d’olive ».

Il y a quelque chose d’encore plus obscur : dans la parachat Terouma, où le peuple d’Israël a reçu l’ordre de donner de ses biens et de son argent pour construire le Sanctuaire, il est écrit : « Parle aux bnei Israël et qu’ils prennent pour Moi une offrande. » Par conséquent, il faut comprendre quelle différence il y a entre la première offrande pour le Sanctuaire et la deuxième, où il est dit qu’il faut apporter de l’huile d’olive pure. Apparemment, ces deux offrandes étaient destinées au Sanctuaire, il faut donc expliquer pourquoi il est dit de la première « qu’ils prennent pour Moi », alors que de la deuxième, qui est celle de l’huile pour la menora, il est dit « qu’ils prennent pour toi ».

On peut l’expliquer par une notion connue : avant d’avoir créé le monde, le Saint, béni soit-Il Se réjouissait de la sainte Torah, et même lorsqu’Il a créé le monde, c’était d’après la Torah, ainsi qu’il est dit : « Il a regardé la Torah et créé le monde » (Zohar II, 161b), ce qui signifie que la Torah est la base et le fondement de l’existence du monde, et que c’est en fonction d’elle qu’il a été créé. Les Sages disent que pour le Saint, béni soit-Il, il était pour ainsi dire très difficile de Se séparer de la Torah et de la donner au peuple d’Israël, mais comme Il a vu que le monde ne pouvait pas subsister sans elle, et que pour le maintenir à l’existence il fallait que la Torah soit étudiée jour et nuit, Il l’a donnée au peuple d’Israël en lui ordonnant de l’étudier et de l’observer comme la prunelle de leurs yeux.

Sur cette difficulté du Saint, béni soit-Il, pour ainsi dire, à Se séparer de la Torah, les Sages donnent la comparaison d’un roi qui avait une fille unique dont il avait eu beaucoup de plaisir pendant de nombreuses années. Une fois cette fille devenue grande, lorsque le moment était venu de la marier, le roi avait redouté de se séparer d’elle à cause de son grand amour pour elle, c’est pourquoi il avait dit que seul le prétendant qui accepterait de lui construire une pièce chez lui, pour qu’il puisse y habiter et ainsi voir sa fille constamment, mériterait la main de sa fille unique. Et effectivement, il s’est trouvé un prétendant qui a accepté cette condition et a construit une pièce chez lui pour que le roi puisse y habiter. Ainsi, il a pu être auprès de sa fille autant qu’il le désirait. L’explication de cette parabole est que le Saint, béni soit-Il est le Roi des rois et Il a la sainte Torah comme fille unique. Comme Il savait qu’Il devait Se séparer d’elle et la faire descendre sur terre, car le monde ne peut pas subsister sans Torah, Il a cherché un fiancé pour Sa Torah, qui soit prêt à l’accepter sans aucune limite, à l’étudier et à la préserver, tout en faisant pour le Saint, béni soit-Il un petit endroit où Il puisse concentrer Sa présence et Se trouver à proximité de la sainte Torah. C’est ce que dit le verset (Chemot 25, 8) : « Ils me feront un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux. »

D’après cela, on peut expliquer que lorsque le Saint, béni soit-Il s’adresse à Moché pour lui dire d’ordonner aux bnei Israël « qu’ils prennent pour Moi une offrande », cela signifie que la sainte Torah se trouve en allusion dans le mot « haterouma » (l’offrande), c’est-à-dire « Torah » plus « mem », car le monde ne peut subsister que grâce à la Torah, c’est pourquoi le Saint, béni soit-Il a ordonné à Ses enfants de l’étudier et de l’apporter devant Lui. Pendant que le peuple d’Israël étudie la Torah en se donnant du mal, le Saint, béni soit-Il s’empresse de faire résider Sa Chekhina parmi eux, et ainsi le peuple d’Israël y gagne considérablement.

Comment le peuple d’Israël va-t-il arriver à s’attacher à la Torah et à Hachem ? En apportant de l’huile à Moché. En effet, le mot « chemen » (huile) est formé des mêmes lettres que « néchama » (âme), ce qui implique que les bnei Israël doivent apporter leur âme à Moché et à tous les autres tsaddikim. De cette façon, lorsqu’ils relient leur âme aux tsaddikim, elle devient comme de l’huile d’olive pure concassée pour le luminaire, avec laquelle on allume la menora, qui est le symbole de la Torah.

On comprend maintenant pourquoi il est dit au début « qu’ils prennent pour Moi une offrande », alors qu’ensuite il est dit : « qu’ils prennent pour toi de l’huile d’olive pure ». Pour apporter une offrande (terouma) à Hachem, à savoir la Torah, il faut avant toute chose rapprocher son âme (néchama) des tsaddikim, et par cette proximité et cet attachement aux tsaddikim, l’homme devient apte à recevoir la Torah, elle peut reposer à l’intérieur de lui, et au moment où la Torah repose à l’intérieur de l’âme humaine, le Saint, béni soit-Il, Lui aussi, s’empresse de faire résider Sa Chekhina en elle. Ainsi, l’homme a gagné deux choses : à la fois la Torah repose en lui et aussi le Saint, béni soit-Il vient faire résider Sa Chekhina à l’intérieur de son corps, ainsi qu’il est dit : « qu’ils Me fassent un sanctuaire et Je résiderai en eux », ce que les Sages ont expliqué en disant qu’il n’est pas écrit « en lui » mais « en eux », c’est-à-dire à l’intérieur de chaque juif.

De façon générale, nous devons savoir que se rattacher aux tsaddikim et apprendre de leur conduite constitue l’étude d’un livre de moussar vivant. Quand on observe la façon de vivre du tsaddik, on arrive à une réparation et à une amélioration de ses propres actes, car on se dit en soi-même : « Quand est-ce que mes actes vont arriver au niveau de ceux de mes ancêtres et de mes maîtres ! » C’est pourquoi je veille à lire autant que possible des histoires sur les tsaddikim, car je ressens très concrètement comment ces histoires ont le pouvoir d’éveiller au repentir et de provoquer l’amélioration d’une mauvaise conduite.

De même, cette paracha nous enseigne combien on doit aspirer à imiter les midot de Hachem, à savoir « ce qui est à moi est à toi ». C’est un raisonnement a fortiori : si le Saint, béni soit-Il, Qui est le Roi du monde, et le Seigneur de la terre, a donné la Torah à Ses enfants bien qu’elle lui ait été infiniment chère, à plus forte raison avons-nous le devoir d’adopter la même conduite et de donner de ce qui est à nous pour le prochain. Comment acquérir cette mida si élevée ? En examinant la conduite des tsaddikim qui veillent à donner de leur argent et de leurs forces pour la communauté.

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille Pinto

Rabbi ‘Haïm Pinto le grand, que son mérite nous protège, était comme on l’a dit le disciple du saint tsaddik Rabbi Ya'akov Bibas, que son mérite nous protège. Après la mort de ce dernier, il hérita de son poste. Un jour, Rabbi ‘Haïm, qui avait un grand pouvoir de concentration, a senti que quelque chose le gênait dans son service de Hachem. Il y avait apparemment une impureté qui l’empêchait de se concentrer dans l’étude.

Quand il a raconté cet ennui à son ami Rabbi Yéhouda Russo zatsal, celui-ci l’a emmené sur la tombe de son saint maître, Rabbi Ya'akov Bibas zatsal. Quand ils sont arrivés à proximité de la tombe, il en est sorti une espèce de colombe blanche qui a disparu.

Rabbi Yéhouda Russo lui a expliqué ce que cela signifiait :

« Il y a apparemment un dibouk ou kelipa qui vous empêche de vous concentrer dans le service de Hachem, car le dibouk se forme à partir des nouvelles explications de Torah que vous découvrez. Il veut vous affaiblir dans la Torah, mais le mérite de votre maître vous a protégé, et ce dibouk est sorti de vous par la tombe de votre maître sous la forme d’une colombe blanche, pour ne pas vous effrayer. »

Et pourquoi la colombe justement est-elle blanche ? Notre maître chelita a expliqué : « On peut dire, comme je l’ai entendu du tsaddik Rabbi Méïr Pinto, plusieurs jours avant sa disparition, que c’est parce que la communauté d’Israël est comparée à une colombe, et la couleur blanche est le symbole de la sainteté. La communauté d’Israël se rattache à Hachem, et alors elle est comme une colombe qui roucoule. Il est donc possible, quand quelqu’un a un dibouk de colombe roucoulante parce qu’il s’est affaibli dans l’étude de la Torah, que lorsque le dibouk s’en va, c’est une colombe blanche qui s’en va. Sinon, le communauté d’Israël se trouve toujours dans la douleur.

SUR LA PENTE ASCENDANTE

D. a beaucoup de messagers

Un jour est arrivé chez moi quelqu’un de riche qui avait perdu ses biens et qui m’exposa le grand malheur qui lui était arrivé : à la suite de la crise économique mondiale, comme beaucoup des riches de ce monde, il avait perdu énormément d’argent, mais son malheur allait bien au-delà de cela, parce que peu de temps avant sa chute financière, il avait acheté une nouvelle maison, en s’appuyant sur sa grande fortune pour payer les traites.

« Naturellement, aujourd’hui je n’ai pas la possibilité de rendre l’argent que j’ai emprunté au moment de l’achat de la maison, avant la crise économique, dit-il. J’ai actuellement sur les épaules des dettes considérables et un prêt hypothécaire gigantesque de quatre cent mille euros. Après des sommations répétées que j’ai reçues de la banque, comme je n’ai pas honoré les paiements, j’ai été assigné en justice, et il a été décidé de vendre ma maison aux enchères, dans le but de couvrir cette dette. »

C’est cela qu’il m’a raconté, en pleurant abondamment sur la maison qu’on lui avait prise et qui allait être vendue aux enchères, s’il ne réussissait pas à trouver la somme énorme qu’il devait en quelques jours.

J’ai éprouvé beaucoup de peine quand j’ai entendu cela, car la maison de quelqu’un c’est sa forteresse, et ce refuge allait lui être pris malgré lui à cause de son impuissance.

C’est pourquoi j’ai essayé de l’encourager, en lui disant au nom de nos Sages (Berakhot 10a) : « « Même si une épée tranchante est posée sur le cou de quelqu’un, il ne doit pas désespérer de la miséricorde divine », c’est pourquoi vous ne devez pas vous laisser aller au désespoir. Priez Hachem et ne cessez pas de Le supplier du fond du cœur. Moi aussi je vais prier pour vous que le mérite de mes ancêtres vous protège et que le salut se manifeste rapidement. »

Ensuite j’ai continué à l’encourager et à le renforcer dans sa foi en Hachem, et quand il a pris congé, je me suis aperçu qu’il avait le cœur rempli d’assurance.

La veille de la vente publique, il m’a de nouveau téléphoné en pleurs et m’a dit qu’il restait un seul jour jusqu’à la vente de la maison, et qu’il ne voyait aucun signe d’un salut quelconque. Mais je lui ai répondu : « Il y a encore du temps, et D. a de nombreux messagers. Faites-Lui confiance et ne craignez rien, sachez qu’Il opère de grandes délivrances et a le pouvoir de vous aider vous aussi. »

Quelques jours après la vente, je l’ai rencontré.

Contrairement aux fois précédentes où je l’avais vu triste et en pleurs, son visage exprimait une joie immense, et j’ai compris immédiatement qu’il s’était passé quelque chose de prodigieux. C’est pourquoi je lui ai demandé quel miracle lui était arrivé, et voici ce qu’il m’a raconté avec émotion :

« Le matin du jour où aurait dû avoir lieu la vente publique, je suis allé à l’endroit de la vente et j’ai adressé une prière chaleureuse à Hachem : « Maître du monde, puisse Ta volonté être que personne ne vienne pour acheter la maison. » Mais quand je suis arrivé à l’endroit de la vente, j’ai découvert à ma grande stupéfaction que la salle était pleine à craquer, et j’ai compris que de nombreuses personnes voulaient ma maison.

« Un grand désespoir s’est emparé de moi, et avec la tête baissée et le cœur brisé, je suis allé m’asseoir dans un coin de la salle à côté de mon avocat, qui m’accompagne depuis déjà plus d’un an dans toutes mes difficultés. C’est ainsi que je m’attendais à voir comment on proposait ma maison personnelle comme un objet à vendre en public.

« Tout à coup, l’avocat s’est adressé à moi en disant : « Sachez que toute la nuit, je n’ai pas fermé l’œil à cause de vous. Il me venait des pensées terribles sur le fait que j’avais été capable de vous voir dans votre détresse sans essayer de faire un effort supplémentaire pour vous aider, et en fin de compte j’ai décidé de vous prêter l’énorme somme dont vous avez besoin, quatre cent mille euros, bien que vous me deviez déjà vingt-cinq mille euros d’honoraires. »

Après ce discours, il a sorti de sa poche un chèque déjà écrit portant toute la somme dont j’avais besoin, et me l’a remis.

J’étais muet de stupeur. Pendant de longues minutes, je n’ai pas réussi à bouger tant j’étais touché et bouleversé de cet acte extraordinaire de l’avocat. Mais il ne m’a pas laissé m’émouvoir longtemps, et m’a incité à remettre le chèque à l’employé préposé à la vente, si bien qu’en fin de compte j’ai gardé la maison. »

Cette histoire merveilleuse comporte une leçon extraordinaire, à savoir que celui qui met sa confiance en Hachem de tout cœur, croit dans les mérites des tsaddikim et s’annule devant eux mérite que lui soient faits des miracles évidents et contre nature. En effet, normalement, il semblait que ce juif allait sans aucun doute perdre sa maison dans la vente aux enchères, et c’est seulement par un miracle du ciel qu’il a pu la conserver.

GARDE TA LANGUE

Voir le bien

Si l’histoire qu’on a racontée peut être interprétée positivement ou négativement, que le locuteur l’a interprétée négativement et que cette attitude a été acceptée par l’auditeur, ils ont transgressé la mitsva de juger son prochain en toute droiture, à savoir l’ordre de la Torah d’avoir à juger favorablement.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

La sagesse du cœur est tissée dans l’intériorité du vêtement

Le Saint, béni soit-Il ordonne à Moché de chercher des hommes animés d’un esprit de sagesse, d’intelligence et de science afin de les préposer à la couture et à la préparation des vêtements sacerdotaux pour Aharon. Il m’est venu à la pensée de demander quel rapport il y a entre la sagesse, l’intelligence et le tissage de vêtements ! Après tout, aucun artisan compétent n’a besoin d’une sagesse extraordinaire en dehors du domaine de sa spécialité. Nous avons déjà vu des gens simples qui n’avaient pas une grande intelligence et qui ont pourtant produit des œuvres merveilleuses. Par conséquent il faut comprendre la signification qui se cache dans l’ordre de Hachem à Moché de rechercher des hommes « sages de cœur » et de ne confier qu’à ceux-là la confection des vêtements sacerdotaux.

On peut répondre à cela que sur le manteau d’Aharon il y avait des clochettes, qui outre leur tâche d’annoncer aux bnei Israël sa situation quand il se trouvait à l’intérieur du Saint des saints, car si elles cessaient de tinter il fallait vérifier ce qu’il se passait, avaient en outre le rôle de rappeler au cohen lui-même devant Qui il se tenait et Qui il servait dans le Temple. Ce son des clochettes était pour lui comme une mise en garde permanente d’avoir à veiller à son travail et à être méticuleux dans ses actions, à cause de l’extrême importance et de l’attention nécessaire pour ce sacerdoce. Ainsi il est dit (Téhilim 16, 8) : « Je place Hachem constamment devant moi », et aussi (voir Berakhot 28b) : « Sache devant Qui tu te tiens. » Tout cela signifie que l’homme doit toute sa vie se souvenir de Hachem son D. et veiller à sa conduite comme s’il se tenait devant un roi. Or si tout le monde craint un roi de chair et de sang, à combien plus forte raison le Roi des rois !

L’explication du fait que Hachem ait ordonné à Moché de nommer les sages de cœur pour travailler à la confection des vêtements sacerdotaux est que mise à part la couture physique des vêtements, les tailleurs devaient être imprégnés de crainte du ciel pour que cette foi et cette piété ancrées en eux passe également dans les vêtements qu’ils fabriquaient. De cette façon, ces vêtements aideraient le cohen à s’élever dans le service de Hachem et à faire d’autant plus attention à leur sacerdoce.

C’est-à-dire que les vêtements des cohanim n’avaient pas seulement le rôle de recouvrir le corps, car pour cela il aurait suffi de deux ou trois. Leur multiplicité témoigne d’un rôle supplémentaire, qui est l’augmentation de la crainte du ciel chez le cohen et le rappel permanent de devant Qui il se tient. Il faut aussi ajouter qu’il y a dans les vêtements des cohanim une sainteté et une pureté, du fait même qu’ils sont écrits dans la Torah.

C’est pourquoi il était nécessaire d’avoir des artisans habiles qui soient également sages et proches de Hachem, dont les qualités élevées sont ce qui sera absorbé par les vêtements qu’ils cousent. De cette façon, ils aideront le cohen dans son sacerdoce pour qu’il ne soit à l’origine d’aucun incident négatif.

J’ai vu raconter qu’on avait présenté au ‘Hozé de Lublin un livre de commentaires sur la Torah, en lui demandant d’écrire une haskama, une lettre de recommandation. Il a parcouru le livre pendant quelques instants puis l’a mis de côté sans rien écrire. Quand ceux qui étaient là lui ont demandé ce que cela signifiait, il leur a répondu que certes, le livre était rempli de Torah, mais dépourvu de crainte du ciel, parce que l’auteur était quelqu’un d’intelligent qui comprenait la Torah, mais sans crainte du ciel, comme son œuvre en témoignait. Le ‘Hozé se sentait incapable d’écrire une recommandation pour un livre de ce genre, car le roi David nous a enseigné (Téhilim 111, 10) que « la crainte de D. est le début de la sagesse », ce qui signifie que sans crainte du ciel, la sagesse de la Torah ne peut pas subsister.

De même, il est raconté sur le livre du Ba’al HaTanya qu’il a été présenté devant le saint Rabbi Elimélekh de Lizensk, et quand il l’a vu, il a dit que ce livre n’avait besoin d’aucune recommandation supplémentaire, parce qu’il était imprégné de crainte du ciel, et que cela se voyait à chaque ligne.

A LA SOURCE

« Voici les vêtements qu’ils feront : le pectoral, l’ephod et la robe » (28, 4)

Apparemment, il semblerait que la Torah détaille tous les vêtements du cohen gadol, mais en réalité elle ne mentionne pas ici les caleçons du cohen ni le tsits qu’il porte sur le front. Pourquoi donc ?

Rabbi Yéhouda Berdugo zatsal de Meknès l’explique ainsi :

Cette liste ne détaille que les « vêtements », ceux que le cohen gadol portait comme signes d’honneur et de dignité, c’est pourquoi le tsits n’est pas évoqué ici, parce qu’il n’est pas un « vêtement », mais plutôt une sorte de bijou.

Quand au caleçon, qui est là essentiellement pour recouvrir la nudité, et non en signe d’honneur et de dignité, il n’est pas évoqué dans la liste des vêtements honorifiques que Moché a faits pour Aharon.

 « Approche Aharon et ses fils de l’entrée de la Tente d’assignation et fais-les baigner » (29, 4)

Un jour, pendant le Chabbat de la parachat Tetsavé, après la lecture de la Torah avec le mynian du gaon Rabbi Yitz’hak Zéev de Brisk zatsal, le Rav posa une question à ses proches :

Qu’y avait-il d’autre dans la cour du Sanctuaire, à part les objets qui sont évoqués par l’Ecriture ?

Un mikvé, répondit tout de suite le Rav, car nous lisons dans la parachat Tetsavé que le Saint, béni soit-Il a ordonné à Moché d’approcher Aharon et ses fils de l’entrée de la Tente d’assignation et de les « faire baigner », et Rachi explique : « C’est une tevila. »

Par conséquent, dans la cour du Sanctuaire il y avait un mikvé.

 « Dessus, Aharon offrira l’encens (ketoret samim) » (30, 7)

Le mot « samim » est un mot de forme plurielle, alors que l’encens qu’offrait Aharon était une seule chose, c’est aussi ce qui ressort de l’expression « ketoret », qui est au singulier. Alors pourquoi le mot « samim » est-il au pluriel ?

Le livre « Bnei Chelomo », de Rabbi Chelomo Amsalem zatsal, en donne pour raison que la ketoret comporte un élixir (sam) de vie et un élixir de mort.

Un élixir de vie, car la ketoret arrête une épidémie, comme il est dit « Il prit la ketoret et expia pour le peuple. » Et un élixir de mort, car c’est à cause d’elle que sont morts les fils d’Aharon, Nadav et Avihou, ainsi que les deux cent cinquante hommes qui avaient offert l’encens dans la parachat Kora’h.

Par conséquent dans cet encens il y avait deux composantes, un élixir de vie et un élixir de mort, ce qui explique le pluriel, « samim ».

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Ils sauront que Je suis Hachem leur D. Qui les a fait sortir du pays d’Egypte pour résider parmi eux, Je suis Hachem leur D. » (29, 46)

Pourquoi cette répétition, dire deux fois « Je suis Hachem leur D. » ? Peut-être que cela vient inclure même le cas où Sa Chekhina ne se trouve pas parmi nous : Il reste néanmoins Hachem notre D., nous sommes à Lui.

Ou bien alors, lorsqu’ils le savent et en sont conscients (« ils sauront »), cela les rend dignes que Mon Nom soit sur eux, et à ce moment-là c’est « Hachem leur D. », mais sans cela ils se détourneront et seront à d’autres dieux.

LES CHEMINS DE LA FOI

Etudes sur la droiture dans les Midot

Le respect envers le prochain et la grande sensibilité que nous avons évoquée dans cette rubrique prennent une ampleur particulière à la lumière d’une histoire extraordinaire racontée dans le livre « Aleinou Lechabea’h ». Cette histoire témoigne d’une attitude magnifique qui est pour nous une leçon et un éclairage particuliers.

Un homme d’affaires orthodoxe qui habite Londres avait fait une grande transaction, dont il avait reçu le prix en espèces. En sortant de son lieu de travail, il avait dans sa valise une somme de 100.000 livres sterling. Au bout de quelques dizaines de mètres, trois individus l’attaquent et exigent qu’il leur donne tout l’argent qu’il avait avec lui.

Ces gens savaient probablement qu’il venait de faire une bonne affaire, et l’avaient suivi pour le dévaliser, en menaçant explicitement de le tuer s’il ne leur donnait pas l’argent. Il décida de tenter de parlementer avec les brigands. Il les observa, et vit chez l’un d’eux l’aspect typique du « chef ». C’est à lui qu’il s’adressa, en lui disant : « Je vois chez vous des qualités très positives, vous m’avez l’air d’un homme bon et poli, et même très intelligent. Dites-moi donc, pourquoi avez-vous besoin de mon argent ? »

L’homme parut surpris de la question, mais n’hésita pas à répondre : « J’ai besoin de cet argent pour acheter des boissons et des substances interdites ! » Et notre homme de continuer à demander : « Combien est-ce que tout cela coûte ? » « Cinq livres sterling », répondit le chef des brigands.

L’homme d’affaires sortit dix livres sterling et les tendit au brigand, en lui disant : « Prenez cette somme, c’est le double de ce que vous demandez, et laissez-moi en paix… » Par extraordinaire, ces paroles touchèrent le brigand, qui prit les dix livres et ordonna aux deux autres de le laisser tranquille.

Le lendemain, il arrive à la synagogue de son quartier orthodoxe de Londres, et à côté de la porte qui voit-il ? A sa grande terreur, le chef des brigands ! « J’étais sûr qu’il était venu là pour annuler le « contrat » que nous avions établi la veille, et me prendre la totalité de l’argent », a-t-il raconté par la suite à sa famille.

Mais en quelques secondes, il s’avéra que le brigand était venu dans un tout autre but. Il agitait dans sa main un billet de 5 livres, et dit au juif stupéfait : « Voici la monnaie des dix livres que j’ai reçues de vous hier… »

Alors, celui-ci s’arma de courage et demanda au brigand qui se trouvait à côté de lui à l’entrée du beit hamidrach : « Je voudrais que vous m’expliquiez la révolution qui s’est faite en vous. Hier, vous vouliez me dévaliser et prendre tout mon argent, ensuite vous vous êtes contenté de dix livres, et maintenant vous me rendez la monnaie ! »

« J’ai vingt-sept ans, dit le brigand, et jusqu’à hier personne ne m’a jamais dit que j’étais quelqu’un de bon, ni que je donnais l’impression d’avoir des qualités positives. Vous êtes la première personne au monde qui m’ait dit ces choses, et j’ai eu le sentiment que vous étiez sincère, et que vous ne me faisiez pas des compliments seulement pour sauver votre argent. Votre attitude m’est allée au cœur, au point que j’ai décidé que vous ne méritiez pas que je vous vole votre argent. C’est pourquoi hier je me suis contenté d’un billet de dix livres, et après avoir acheté ce dont j’avais besoin, il m’est resté de la monnaie, et je suis venu vous rendre cela aussi. »

Cela vaut la peine pour nous de faire pénétrer profondément dans notre cœur la réponse de cet homme avant la prochaine fois où nous parlerons avec nos enfants ou nos élèves de ce qu’ils ont fait de mal. Le compliment qui a été donné ici en des moments de terreur l’a été intelligemment. Il a touché le cœur de l’autre, bien que ses actes n’aient pas été honnêtes, très loin de là, mais ce compliment qui était venu alors qu’il y aurait dû y avoir un cri de reproche énorme sur ce vol malhonnête, a fait fondre le cœur parce qu’il venait de l’appréciation et du respect d’autrui, et au bon moment il a opéré ce qui était nécessaire.

Capital !

Une belle leçon

Il faut éviter de dire au gens : « Je dois dire telle chose qui est un secret à propos de ceci ou cela », et en fin de compte ne rien révéler du tout. Cela rend les gens nerveux et leur fait de la peine.

(« Hizaharou Bikhvod ‘Havreikhem »)

 

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