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paracha de la semaine

Emor

9 Mai 2015

20 Iyar 5775

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

Allumage

Fin

 

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22:14

 

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21:50

 

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Décharge-toi sur Hachem de ton fardeau

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Hachem dit à Moché : parle aux bnei Israël et dis-leur : quand vous serez arrivés dans le pays que Je vous donne et que vous moissonnerez, apportez un omer des prémices de votre moisson au cohen » (Vayikra 23, 9-10).

La Torah nous a ordonné d’apporter un omer des prémices de la moisson au cohen, et ensuite de commencer à compter sept semaines, soit cinquante jours, jusqu’à la fête de Chavouot, la fête du don de la Torah, ainsi qu’il est écrit (Vayikra 23, 15-16) : « Vous compterez pour vous, depuis le lendemain de la fête, depuis le jour où vous aurez apporté le omer du balancement, sept semaines, qui doivent être entières, jusqu’au lendemain de la septième semaine vous compterez cinquante jours, et vous offrirez à Hachem une offrande nouvelle. »

Beaucoup de commentateurs demandent pourquoi le Créateur nous a ordonné d’apporter un omer des prémices de la moisson au cohen, ainsi que la raison pour laquelle il faut compter cinquante jours de Pessa’h jusqu’à Chavouot. Apparemment, le Saint, béni soit-Il aurait pu ordonner aux bnei Israël de fêter Chavouot à partir du 6 Sivan, sans avoir à compter auparavant cinquante jours !

On peut expliquer que toute la raison pour laquelle Il a fait sortir les bnei Israël d’Egypte était pour qu’ils reçoivent la Torah et héritent du pays, afin d’y accomplir les mitsvot qui en dépendent, et de construire un Temple à Hachem. Il savait que les bnei Israël en viendraient à se demander de quoi ils allaient pouvoir vivre si toute leur vie devait être consacrée à l’étude de la Torah et à la pratique des mitsvot.

C’est pourquoi le Créateur leur a ordonné qu’immédiatement en entrant dans le pays, ils élèvent la première récolte qui aurait poussé dans leur champ et l’apportent au cohen, pour renforcer en eux-mêmes la certitude que ce n’était pas leur propre force qui leur permettait de vivre, mais que D., dans Sa bonté, était Celui qui nourrit l’homme, en fonction de ses actes. Si les bnei Israël sont fidèles à la Torah et aux mitsvot, le Saint, béni soit-Il leur procurera de la nourriture en abondance sans qu’ils aient besoin de faire d’efforts ni de se fatiguer, simplement il est impossible de nourrir l’homme sans qu’il fasse quoi que ce soit, parce qu’il a reçu la malédiction « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front » (Béréchit 3, 19). Mais il y a bien des façons de transpirer, et quelqu’un qui veille à suivre les voies de Hachem ne transpirera pas beaucoup.

Par conséquent, le fait d’apporter les prémices de la moisson du pays au cohen vient enseigner aux bnei Israël que leur nourriture ne dépend pas uniquement du mal qu’ils se donnent, mais que D., qui nourrit toute créature, des plus grandes aux plus petites, est Celui Qui leur fournira leur subsistance s’ils Lui obéissent et s’attachent à Sa Torah. Dès qu’ils soulèvent l’offrande qu’ils ont apportée au cohen des prémices de leur moisson, ils se mettent à compter le omer dans l’attente du don de la Torah, afin de prouver que toute leur énergie est consacrée uniquement à la Torah, en sachant qu’elle seule est source de bien et de bénédiction pour l’homme.

Dans le même ordre d’idées, un jeune homme qui attend ardemment son mariage compte les jours qui l’en séparent, et plus les jours passent, plus la date s’approche, plus l’émotion et la joie grandissent.

Il en va de même ici. Les bnei Israël ont reçu l’ordre de compter le omer jusqu’au don de la Torah pour montrer de cette façon combien ils désirent la recevoir, car elle est ce qui leur donne la vie et ouvre les trésors du ciel afin qu’ils reçoivent une abondance de bien et de bénédiction.

En lisant attentivement la parachat Emor, on s’aperçoit qu’y sont évoquées toutes les autres fêtes. On peut l’expliquer en disant que l’abondance des Chabbats et des fêtes dans le cycle de l’année risque de provoquer des doutes chez certains, qui demanderaient : si nous devons nous abstenir de travailler si souvent pendant l’année, comment allons-nous faire pour gagner notre vie ?

C’est pourquoi Hachem a dit à ses enfants d’apporter au cohen les prémices de la moisson. De cette façon, ils verraient clairement que cette offrande ne diminuait en rien leur subsistance, et que bien au contraire, leur attachement à la Torah et aux mitsvot leur amènerait la bénédiction, et que leur terre produirait une récolte beaucoup plus abondante et de bien meilleure qualité.

Les Sages rapportent (Chemot Rabba 52, 3) l’histoire d’un élève de Rabbi Chimon ben Yo’haï qui était parti à l’étranger et en était revenu riche. En le voyant, les autres élèves devinrent jaloux de lui et voulurent eux aussi partir à l’étranger. Rabbi Chimon l’apprit. Il les emmena dans une vallée et pria en disant : « Vallée, vallée, remplis-toi de dinars d’or ! » Elle se mit à leur exposer des dinars d’or. Il leur dit : « Si c’est de l’or que vous voulez, voilà de l’or, prenez, mais sachez que tout ce que vous prendrez maintenant sera enlevé à votre monde à venir, car la récompense de la Torah n’est que dans le monde à venir, « elle rira au dernier jour ». »

En entendant cela, les élèves ont compris le reproche caché de leur Rav, et comme la prise de conscience de la grandeur de la récompense de ceux qui suivent la voie de Hachem s’était accrue, ils ont laissé derrière eux les richesses et les trésors qu’ils avaient amassés, en se répétant à eux-mêmes que la véritable richesse et le véritable bonheur sont gardés pour le monde à venir.

Pour Rabbi Chimon, le monde entier repose uniquement sur la Torah, c’est pourquoi il ne voyait aucune nécessité d’aller travailler pour gagner sa vie, parce qu’il était certain que lorsque quelqu’un étudie la Torah et se donne du mal pour servir Hachem, Il prendra soin de sa subsistance (Berakhot 35b).

Certes, nous les petits, nous n’arrivons pas au talon de la grandeur de Rabbi Chimon, qui était entièrement consacré à D., mais pourtant le fait même de contempler une figure aussi éminente a le pouvoir de renforcer en nous la foi et de nous faire comprendre que la subsistance est fixée du début à la fin de l’année par le Maître de tout, Qui observe nos actes et décide de ce que sera notre sort en fonction.

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille Pinto

Notre maître Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita veille tous les ans à organiser une hilloula en l’honneur des tsaddikim de la famille Pinto, et de parler de la grandeur des tsaddikim et des miracles qu’ils ont accompli, pour renforcer la foi dans le Créateur du monde.

Une année, il lui est arrivé une histoire merveilleuse, que nous avons entendue de sa bouche en ces termes :

Il y a une trentaine d’années, alors que j’étais en France, mon père, qui était à ce moment-là en Erets Israël, m’a téléphoné pour m’ordonner d’aller organiser la hilloula de Rabbi ‘Haïm Pinto au Maroc.

Je lui ai obéi, et je suis parti au Maroc. Le moment de la hilloula s’approchait, et je n’avais pas d’argent pour les frais encourus. Je me suis adressé à Rabbi Yossef Knafo et je lui ai raconté que je n’avais pas d’argent pour les frais de la hilloula.

Rabbi Yossef m’a demandé : « Combien d’argent vous faut-il ? » Je lui ai répondu que j’estimais que la somme totale des frais atteignait environ cinq mille dollars.

Alors il m’a fait une proposition, qui au début ne m’a pas plu. J’hésitais à faire ce qu’il me proposait, et en fin de compte j’ai demandé que par le mérite de mon saint grand-père, nous ayons cette somme pour la hilloula.

Le même soir, me dit Rabbi Yossef, il y avait un tirage d’une loterie pour un prix de dix mille dollars. Achetons ensemble un billet de loterie et partageons les gains, chacun recevra cinq mille dollars, et ainsi vous aurez de l’argent pour les frais de la hilloula.

J’ai écrit cinq chiffres pour Rabbi Yossef, et il est parti remplir le billet avec ces chiffres-là. Quand il est revenu, je me suis aperçu que les chiffres qu’il avait portés sur le billet n’étaient pas dans l’ordre que je lui avais indiqué. Je lui ai demandé d’acheter un autre billet en veillant à le remplir d’après les chiffres que j’avais inscrits.

Il a acheté un autre billet de loterie, en faisant attention cette fois-ci à l’ordre des chiffres, et dans la soirée on nous a annoncé que le billet que nous avions acheté en commun avait gagné dix mille dollars ! Ainsi, avec l’aide du ciel, nous avons pu organiser la hilloula honorablement, comme il convient au tsaddik Rabbi ‘Haïm.

Soulignons que notre maître nous a répété que bien qu’il ait gagné à la loterie, cela ne l’a pas enthousiasmé, et que depuis ce moment-là jusqu’à maintenant, il n’a pas réessayé d’acheter des billets de loterie. « Quand le Saint, béni soit-Il veut donner la richesse à quelqu’un, dit-il, Il a assez de moyens pour l’enrichir. »

SUR LA PENTE ASCENDANTE

« Le fils d’une femme israélite » (Vayikra 24, 10).

Un jour, un couple pratiquant qui n’avait pas d’enfant depuis de longues années est venu me trouver pour me demander de les bénir. Je l’ai fait chaleureusement, et ils allaient sortir, mais un moment avant que la porte se referme sur eux, ils ont ajouté qu’ils avaient amené avec eux un autre couple qui n’avait pas d’enfants non plus depuis des années.

Le deuxième couple était différent du premier. Ils n’observaient pas la Torah et les mitsvot et ne croyaient même pas en D., mais ils avaient accepté de venir recevoir une bénédiction parce que leurs amis les avaient convaincus que cela valait la peine pour eux d’essayer, et que même si cela ne servait à rien, cela ne leur ferait certainement pas de mal et ils n’avaient rien à y perdre. Je les ai bénis eux aussi chaleureusement en demandant qu’ils méritent rapidement d’avoir une descendance, et ils sont partis.

Au bout d’un an, le premier couple est venu m’annoncer que par la bonté de Hachem ils avaient eu un enfant. Et au bout de quelque temps, le deuxième couple est également arrivé pour m’annoncer que bientôt, avec l’aide de D., ils auraient un enfant.

Quand j’ai entendu cette bonne nouvelle, j’ai demandé au mari : « Est-ce que vous avez l’habitude de mettre les tefilin tous les jours ? » Il m’a répondu : « Je suis juif, mais je ne crois pas en D. »

« Si vous ne croyez pas en D., pourquoi êtes-vous venu chez moi ? » lui ai-je demandé.

Il m’a répondu : « La première fois, je suis venu parce que mon ami m’avait convaincu en me disant que si je n’y gagnais rien, en tout cas je n’avais rien à y perdre. Et maintenant, je suis venu pour remercier le Rav de sa bénédiction. »

« Est-ce que vous croyez que c’est à moi qu’il faut dire merci ? lui ai-je demandé. Vous devez remercier le Créateur du monde Qui tient en Sa main la clef de la vie, et Qui est Celui Qui m’a donné la possibilité de vous bénir pour que vous ayez un enfant. Maintenant, si vous voulez remercier Hachem, vous devez prendre sur vous de mettre les tefilin tous les jours, et en accomplissant cette mitsva vous exprimerez votre reconnaissance à D. Qui vous a accordé un immense bienfait en vous donnant un enfant. »

Ce juif, dont le cœur était ouvert à mes paroles, était prêt à changer. Il accepta ma requête et dit que désormais, il prenait sur lui de mettre les tefilin tous les jours.

Le mérite de l’observance de la Torah

Un juif riche de l’un des pays de la diaspora, qui n’avait pas eu d’enfant pendant de nombreuses années, est venu me voir alors que je me trouvais dans sa ville, pour me dire que financièrement, il avait la possibilité d’élever dix enfants, mais qu’il n’avait pas encore eu la chance d’en élever même un seul.

Naturellement, pendant des années il était allé chez de grands médecins, parmi les plus grands spécialistes de ce domaine, mais ils n’avaient pas réussi à l’aider. Même quand il avait demandé la bénédiction de nombreux rabbanim, cela n’avait servi à rien, c’est pourquoi il désirait ma bénédiction, dans l’espoir que le mérite de mes saints ancêtres ferait des miracles dans son foyer, avec l’aide de D.

« Est-ce que vous consacrez un temps quelconque à l’étude de la Torah ? » lui ai-je demandé.

« Rabbi, je suis très occupé. Je n’ai pas assez de temps pour ouvrir des livres importants que je dois lire, alors comment pourrais-je trouver le temps d’étudier la Torah ? » a-t-il répondu.

Mais je n’ai pas abandonné, et je lui ai dit : « Peut-être que si vous trouviez un peu de temps pour D. et pour l’étude de la Torah, Il trouverait un peu de temps pour répondre à vos demandes. »

A mon grand regret, le riche secoua la tête et dit qu’il ne voyait aucune possibilité de trouver du temps libre pour étudier la Torah, et que de son point de vue c’était totalement impossible.

Cela étant, je lui ai proposé d’ouvrir dans sa ville un collel, de trouver un certain nombre d’avrekhim d’Israël pour y étudier et de le financer intégralement. J’espérais que quand il aurait un collel à lui, cela le pousserait à entrer au beit hamidrach de temps en temps, et qu’il mériterait de goûter à l’agrément de l’étude de la Torah.

Le riche suivit mon conseil, ouvrit un collel dans sa ville et fit venir d’Erets Israël des avrekhim de valeur avec leur famille. Comme je l’avais espéré, il allait de temps en temps visiter le beit hamidrach pour voir de près comment les choses se passaient dans le collel qu’il avait fondé, et ainsi il s’asseyait auprès des avrekhim qui étudiaient et écoutait des paroles de Torah. Tout doucement, son cœur fut attiré par l’étude de la Torah, et il trouvait déjà souvent du temps pour se libérer de ses affaires et se joindre à l’étude dans le beit hamidrach.

Au bout d’un an après la fondation du collel, il lui est né des triplés, un fils et deux filles, et j’ai été le sandak à l’émouvante circoncision du fils. Cela nous enseigne la puissance de la Torah à changer l’ordre du monde !

LA HAPHTARA DE LA SEMAINE

« Les cohanim de la tribu de Lévi fils de Tsaddok » (Yé’hezkel 44)

Le rapport avec la paracha :

Dans la haphtara sont évoquées les lois de la pureté des cohanim selon les instructions du prophète Yé’hezkel, ce qui fait penser à la paracha, où sont exposées les coutumes de sainteté de la descendance des cohanim.

 « Les cohanim de la tribu de Lévi fils de Tsaddok, qui ont veillé à la garde de Mon Sanctuaire lorsque les bnei Israël se sont égarés, ce sont eux qui s’approcheront de Moi pour Me servir » (Yé’hezkel 44, 15).

Lorsque ceux qui se révoltent contre la royauté se multiplient, l’ami du roi peut s’élever à un rang supérieur à l’ordinaire, puisqu’il défend le roi au moment du danger. C’est la même chose pour celui qui sauve d’un incendie, il reçoit une grande récompense.

De nos jours, au moment où ceux qui se révoltent contre le Roi du monde sont nombreux, il nous incombe de défendre Son honneur dans toute notre vie, exactement comme les amis du roi qui le protègent.

Nous vivons à une époque où la Torah est mise au bûcher. Celui qui la protège aura certainement sa récompense. Et lorsque viendra le Machia’h, et que le nom des révoltés et des défenseurs sera proclamé en public, alors chacun recevra ce qui lui revient en fonction de ce qu’il a fait pour la Torah.

(« ‘Hafets ‘Haïm »)

 « Ils montreront à Mon peuple à discerner le sacré du profane et lui feront connaître la différence entre l’impur et le pur » (Yé’hezkel 44, 23).

Quand il est question du sacré et du profane, on parle de « montrer », alors que pour l’impur et le pur, il s’agit de « faire connaître ».

La différence est qu’en ce qui concerne le sacré et le profane, il s’agit de « montrer » parce que l’enseignant montre du doigt en disant : ceci est sacré, cela est profane. Mais pour ce qui est des lois de l’impureté et de la pureté, on ne peut rien montrer, car on deviendrait impur au contact de l’impur, c’est pourquoi le terme de « faire savoir » convient mieux.

(« Ahavat Yéhonathan »)

GARDE TA LANGUE

Celui qui s’exclut de la bénédiction

Si on commet cette faute sans aucune retenue et qu’on ne prend pas sur soi d’y faire attention, on transgresse « maudit est celui qui n’accomplira pas les paroles de cette Torah pour les exécuter », ce qui désigne celui qui ne prend pas sur lui d’accomplir toutes les paroles de la Torah, et qui s’appelle « moumar le davar e’had », renégat en une chose.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Le début annonce la fin

« Le fils d’une femme israélite, qui était fils d’un Egyptien, sortit de parmi les bnei Israël ; le fils de l’israélite et un homme israélite se disputèrent dans le camp, le fils de la femme israélite blasphéma le Nom de D. et on le conduisit à Moché. Le nom de sa mère était Chlomit bat Divri de la tribu de Dan » (Vayikra 24, 10-11).

La Torah raconte qu’au moment où les bnei Israël étaient dans le désert, un homme fils d’une femme israélite, Chlomit bat Divri, et d’un homme égyptien, est sorti, et en est venu à se quereller avec un autre homme du peuple d’Israël. Au cours de cette dispute, qui portait sur l’emplacement de sa tente, cette homme a blasphémé contre Hachem.

Les Sages expliquent (voir Tan’houma Chemot 9) que cet homme était le fils de l’Egyptien que Moché avait tué en prononçant le Nom sacré et qu’il avait enterré dans le sable, après l’avoir vu frapper un juif. Or on sait qu’il était né parce que l’Egyptien s’était introduit auprès de Chlomit bat Divri, qui parlait avec tout le monde.

Du point de vue de la loi, cet homme était juif puisque sa mère était juive (Yébamot 17a), c’est pourquoi il était présent au moment solennel et redoutable du don de la Torah au mont Sinaï. On a du mal à comprendre : comment quelqu’un qui avait entendu la voix de D. dans le camp et avait vu au Sinaï Hachem de ses propres yeux a-t-il pu se lever et Le maudire avec insolence ?

Le Talmud raconte une histoire semblable (Souka 56b) sur Myriam bat Bilga, qui était la fille d’un cohen et vivait à l’époque des Grecs. Cette Myriam a tourné le dos à Hachem et à Sa Torah pour se joindre au peuple grec. Un beau jour, elle est entrée au Temple, a donné un coup de pied à l’autel, s’est montrée insolente envers Hachem et a posé des questions hérétiques.

Là aussi on est stupéfait : comment la fille d’un cohen en est-elle arrivée à se conduire de façon aussi honteuse, alors qu’on aurait attendu d’elle qu’elle respecte son statut et sanctifie le Nom du Ciel en public ?

On peut dire que tout dépend de la racine de l’éducation. Cette Myriam s’est montrée insolente envers Hachem parce que bien qu’étant fille de cohen, elle n’avait pas nécessairement reçu une éducation juive pure et de grande qualité. Il y a de nombreux exemples de gens qui se sont conduits hypocritement, se montrant à l’extérieur grands et tsaddikim, alors qu’à l’intérieur de leur foyer ils faisaient tout ce qui leur passait par la tête.

De même, il est clair que cet homme qui a blasphémé n’avait pas absorbé une éducation pure et droite, du fait que son père était égyptien, alors que la Torah témoigne sur sa mère qu’elle ne se conduisait pas pudiquement, au point que l’Egyptien a pu s’approcher d’elle. Son nom même témoigne de ce qu’elle bavardait avec tout un chacun et demandait à tout le monde de ses nouvelles. Comme il manquait à cet homme un éducation de base pure, il s’est détourné du droit chemin et a blasphémé.

Voyez à quel point l’éducation est importante et demande un investissement des parents de toutes leurs forces et de tous leurs efforts ! Et comme l’origine d’une chose indique de façon naturelle quelle sera sa fin, le début de l’éducation absorbée par l’enfant dans sa prime jeunesse finira par annoncer la suite de sa voie, qu’elle soit bonne ou mauvaise.

A LA SOURCE

« Parle aux cohanim fils d’Aharon et dis-leur de ne pas se rendre impur par l’âme d’un homme de leur peuple » (21, 1).

Apparemment, il aurait fallu dire de ne pas se rendre impur « pour un homme ». Rabbi Eizik Osband chelita explique que l’allusion est que même l’âme d’un mort ne connaît aucun repos avant l’enterrement du corps.

Par conséquent avant l’enterrement du corps, l’âme est encore en lui, et il pourrait nous venir à l’esprit qu’on peut se rendre impur pour elle. Mais ici, on nous dit qu’il est interdit au cohen de se rendre impur pour un mort, même s’il n’a pas encore été enterré.

 « De ne pas se rendre impur par l’âme d’un homme de leur peuple » (21, 1).

La permission pour un cohen de se rendre impur pour ses proches, souligne Rabbi Raphaël Berdugo zatsal, vient nous enseigner qu’on doit aider ses proches de leur vivant et aussi après leur mort, car il est interdit de ne pas tenir compte de sa famille la plus proche. Et pour les sept personnes les plus proches, il est permis au cohen de se rendre impur au moment de leur mort.

 « Ne profanez pas Mon Nom sacré » (22, 32)

La profanation du Nom de D., écrit Rabbeinou ‘Haïm de Volojine zatsal dans son livre « Néfech Ha’Haïm », relève de ce qu’explique le Zohar : il s’agit de la racine ‘halal qui désigne un vide, un lieu évacué. Ainsi ici, c’est comme si l’endroit où l’on se tenait était vide de D. et qu’on ne craigne pas de transgresser Ses ordres.

Cela rappelle l’enseignement des Sages dans le traité Kidouchin (31a) selon lequel quiconque commet une faute en secret, c’est comme s’il repoussait la présence de D.

 « Je serai sanctifié parmi les bnei Israël » (22, 32)

Le Séfer Ha’Hinoukh parle de la mitsva de « kidouch Hachem », de sanctifier le Nom de D., qui nous est ordonnée. L’homme n’a été créé que pour servir son Créateur, et celui qui ne donne pas sa vie pour servir son maître n’est pas un bon serviteur. Les hommes donnent leur vie pour leur maître, à plus forte raison quand il s’agit d’un ordre du Roi des rois, le Saint, béni soit-Il.

 « Il était fils d’un Egyptien » (24, 10)

C’est la raison qui l’a poussé à quitter sa place et à blasphémer contre l’organisation des bnei Israël, disent nos maîtres les Ba’alei HaTossefot, parce que les Egyptiens ont coutume de mépriser Hachem, comme l’a dit Paro : « Je ne connais pas Hachem. »

« Et cela ne s’applique pas aux bnei Israël, qui ne sont pas aussi relâchés », ajoute Rabbeinou Ovadia Sforno.

La vie dans la paracha

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Quand vous ferez la moisson dans votre pays » (23, 22)

Quel rapport y a-t-il avec le contexte ?

Nos Sages ont dit dans Torat Cohanim que Hachem a insinué ainsi que quiconque donne les prélèvements de la moisson (léket, chikhe’ha et pea), c’est comme si le Temple existait et qu’il y ait offert des sacrifices.

DANS LA VOIE DES PERES

Pèse ce que te fait perdre une mitsva contre ce qu’elle te fait gagner, et ce que te fait gagner une faute contre ce qu’elle te fait perdre.

Ce que fait perdre une faute, c’est qu’on n’a jamais entendu dire qu’un homme qui avait commis une faute grave ou moins grave n’ait pas fini par le regretter. On n’a jamais vu quelqu’un de joyeux après avoir transgressé, et quand on réfléchit à Celui devant qui l’on se tient pour commettre cette faute, et au fait qu’on finira par la regretter et à être plongé dans la tristesse, cela empêchera de la commettre, et on ne pensera plus à l’avantage matériel qui en aurait découlé.

Annule ta volonté devant Sa volonté pour qu’Il annule la volonté des autres devant Ta volonté.

Quand quelqu’un sert Hachem de tout son cœur, et triomphe de son mauvais penchant, alors Hachem Lui aussi l’aide et affaiblit le yetser hara pour qu’il ne le domine pas. Ainsi, le roi David a tué son mauvais penchant (Yérouchalmi Sota 5, 5), et il est raconté dans la Guemara que plusieurs Tannaïm avaient l’avaient également vaincu (Kidouchin 81a). Plimo a dit : « Une flèche dans ton œil, Satan ! » et l’a vaincu, parce que celui-ci ne le dominait absolument pas.

Il est possible que ce soit ce que veut dire le Tanna par le mot « les autres » (a’herim), que ce soit une allusion au mauvais penchant qui s’appelle de faux dieux (elohim a’herim), comme il est dit dans la Guemara (Chabbat 105b) : qui est le dieu étranger qui se trouve dans le corps de l’homme – c’est le mauvais penchant.

Tout cela, l’homme ne peut y arriver par sa propre force, mais uniquement avec l’aide de Hachem, comme l’ont dit les Sages (Kidouchin 30b) : Si le Saint, béni soit-Il ne l’aidait pas, il ne pourrait pas le vaincre, car l’ange est fait de feu et l’homme de matière, de chair et de sang. Mais du fait que l’homme commence à faire des efforts en bas pour le vaincre en annulant ses désirs, le Saint, béni soit-Il l’aide, mesure pour mesure, et annule totalement le yetser devant lui.

Ne juge pas ton prochain avant de te trouver à sa place et ne dis rien qu’il soit impossible d’entendre, car cela finira par être entendu.

On peut expliquer par allusion que le Tanna enseigne ici une façon droite de se conduire : quand quelqu’un voit quelque chose de répréhensible chez autrui, il ne doit pas hésiter à l’en réprimander, comme il est dit dans la Guemara (Berakhot 32b) : « Celui qui voit quelque chose de mal chez son prochain doit lui en faire le reproche. »

Le Tanna ajoute que celui qui a vu ne doit pas se dire : « Bien que j’aie le devoir de lui faire un reproche, je ne vais rien lui dire maintenant, mais je vais attendre que quelque temps se passe et qu’il revienne là où il en était avant la faute », mais il faut le réprimander immédiatement, et ne pas croire que de toutes façons il ne vous prêtera aucune attention, et que cela ne servira à rien, car on finira par être entendu, sinon maintenant alors plus tard. Il se souviendra de ce qu’on lui aura dit, parce que quand quelqu’un agit par amour pour D., il est entendu, et on connaît la maxime « Les paroles qui sortent du cœur rentrent dans le cœur. » C’est pourquoi il faut le réprimander tout de suite quand on voit quelque chose de répréhensible, car si l’on attend pour lui dire jusqu’à être à sa place, on perdra peut-être l’occasion, ou peut-être qu’il s’éloignera et qu’on ne le retrouvera plus, ou quelque chose de ce genre.

Plus il y a de chair, plus il y a de vermine

On peut dire par allusion que de même que lorsqu’il y a beaucoup de chair il y a beaucoup de vers, celui qui veut diminuer la vermine s’efforcera de briser ses appétits et de manger peu de viande. Le mot « bassar » (viande) est formé des mêmes lettres que « chavar » (briser), et « rima » (la vermine) des mêmes lettres que « rama » (élevé), c’est-à-dire que quiconque brise ses appétits, s’élève.

C’est cela la force de la techouva : l’homme peut prendre la chose dans laquelle il a échoué, et la transformer en qualité. Comme l’ont dit les Sages (Séfer Yetsira 2, 4), les mots « oneg » (plaisir) et « nega » (plaie) sont formés des mêmes lettres , et on peut changer l’un en l’autre, ce qui représente le véritable repentir.

 

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