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paracha de la semaine

Eikev

8 Aoüt 2015

23 Av 5775

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Ce que Hachem te demande uniquement, c’est de Le craindre

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

« Et maintenant, Israël, ce que Hachem, ton D., te demande uniquement, c’est de Le craindre » (Devarim 10, 12).

En d’autres termes, Moché veut dire que D. n’exige pas de nous une trop grande chose, mais seulement une petite, à savoir Le craindre. Il apparaît des paroles de Moché que la crainte divine est quelque chose de facile. Quelle surprise, on sait pourtant combien il est difficile d’atteindre ce niveau !

En réalité, il n’est pas difficile d’être empreint de crainte divine, mais certains obstacles nous perturbent dans notre service divin, nous entraînant à ne pas acquérir cette mida. Le grand obstacle est le fait que nous vivions dans la confusion, sans savoir différencier le bien du mal ni le droit du tortueux, c’est pourquoi il n’y a pas de crainte divine. En effet, lorsque quelqu’un n’adhère pas uniquement à la Torah, mais a également un certain goût et désir pour les futilités de ce monde, la Torah ne l’influence pas et ne lui procure pas le sentiment de crainte de D. dont il a besoin dans sa lutte contre le mauvais penchant.

Mon aïeul Rabbi Yochiyahou Pinto a donné à tous ses livres des titres qui contiennent le mot « kessef » (argent), comme « Kessef Niv’har » (argent choisi), « Kessef Mezoukak » (argent raffiné). Quand on lui en a demandé la raison, il a répondu qu’il venait ainsi enseigner un très grand fondement de la réussite dans la Torah : on sait bien que chacun de nous est attiré par l’or et l’argent. Et même quand quelqu’un possède beaucoup d’argent, il n’est pas tranquille et cherche constamment des ruses et des moyens d’augmenter sa fortune. Sur ce, le Rav vient nous enseigner que pour réussir dans la Torah, il nous faut tout d’abord en connaître la précieuse valeur et en prendre conscience. Ensuite, il faut prendre toutes ces tendances, l’amour que nous portons à ce monde ainsi que tous les efforts que nous aurions fournis pour nous enrichir davantage, et les tourner uniquement vers la Torah, au point qu’on puisse dire à notre sujet : « Mon âme soupirait (nikhséfa) et languissait. » En d’autres termes, il nous faut détourner toute notre tendance à l’argent vers D., vers la Torah. C’est seulement en connaissant l’immense valeur de la Torah que nous pourrons réussir dans ce domaine ; seulement en comprenant profondément qu’il faut renoncer à tous les plaisirs et les futilités de ce monde que nous mériterons la Torah. En effet, nos maîtres ont dit (Berakhot 63b) : « Les paroles de Torah ne se maintiennent que chez celui qui se tue pour elles. »

Une fois, je suis monté dans un immeuble à plusieurs étages, et j’ai remarqué que plus on montait, plus le bâtiment était propre. L’entrée était très sale, le premier étage un peu moins sale, et ainsi de suite : plus je montais, plus le lieu devenait propre. La raison est la suivante : tous les habitants de l’immeuble passent par le premier étage – même les gens du deuxième et du troisième étage – mais dans les étages plus élevés, seuls les habitants de l’étage passent. C’est la raison pour laquelle plus on monte, plus l’immeuble est propre. J’en ai tiré une grande leçon : plus un individu est lié à la matérialité, au côté terrestre, plus il est plein de saleté. Mais plus un homme s’élève et se détache des futilités de ce monde et des plaisirs terrestres, plus il devient propre. L’essentiel est de savoir que les futilités de ce monde n’ont aucune valeur, et que la vie terrestre et ses plaisirs ne sont là que pour aider l’homme à servir D. Par cette réflexion, on pourra acquérir la Torah et la crainte du Ciel.

Nous pouvons ainsi expliquer la différence entre Nevou’hadnetsar et l’empereur Néron. Les deux voulaient détruire le Temple : Nevou’hadnetsar l’a fait, mais Néron, en arrivant aux portes de Jérusalem, a changé d’avis, s’est enfui et s’est converti. Il a ensuite mérité que l’un de ses descendants soit le Tanna Rabbi Méïr (Guittin 56a). Il y a lieu de comprendre pourquoi l’empereur Néron a eu ce mérite à l’inverse de Nevou’hadnetsar, qui honorait également D., mais n’a pourtant pas mérité cela, même s’il a été récompensé pour son acte. Quand le roi de Babylonie a entendu le grand miracle que D. avait fait à ‘Hizkiyahou en changeant les lois de la nature pour lui, il a décidé d’envoyer une lettre en l’honneur de Hachem et du roi. Il a écrit : « En l’honneur du roi ‘Hizkiyahou, en l’honneur de Hachem, D. d’Israël, et en l’honneur de Jérusalem », et a donné la lettre à un émissaire qui se rendrait à Jérusalem et la remettrait au roi ‘Hizkiyahou. Mais quelques instants plus tard, Nevou’hadnetsar, qui était le scribe du roi de Babylonie, a réalisé qu’il aurait fallu faire passer le Nom de D. avant celui de ‘Hizkiyahou.

Qu’a-t-il fait ? Il a marché trois pas en direction de l’émissaire, et l’a arrêté pour corriger ce qu’avait écrit le roi de Babylonie : il a donc placé le Nom de Hachem avant celui du roi ‘Hizkiyahou. Par le mérite de ces trois pas, Hachem l’a fait régner sur le monde entier, car il avait honoré D. (Sanhédrin 96a). S’il en est ainsi, il faut comprendre pourquoi Nevou’hadnetsar a détruit le Temple bien qu’il ait fait preuve de respect envers D., alors que Néron a changé d’avis et a même mérité d’avoir pour descendant Rabbi Méïr.

Nous pouvons l’expliquer selon ce que nous avons dit précédemment : quand quelqu’un ne réfléchit pas, il ne s’améliore pas. En allant corriger la lettre envoyée par Baladan roi de Babylonie, Nevou’hadnetsar a agi noblement, mais il l’a fait sans réflexion, c’est pourquoi bien qu’il en ait été récompensé, il ne s’est pas élevé à partir de là. Mais ce n’était pas le cas pour l’empereur Néron : quand il est parti combattre le peuple d’Israël et détruire le Temple, il a examiné ses actes en disant « Hachem veut-Il que je détruise Jérusalem ? Ensuite, Il Se vengera de moi et me punira ! » Il s’est donc éveillé, s’est enfui et s’est converti secrètement, méritant ainsi d’avoir pour descendant Rabbi Méïr. Telle est la récompense que reçoit celui qui réfléchit, ne vit pas comme un animal mais déteste la vie futile de ce monde. C’est ainsi qu’il mérite de s’attacher à la Torah et d’acquérir la crainte du Ciel.

SUR LA PENTE ASCENDANTE

Le respect de la royauté

Lors d’une fois où je recevais du public aux Etats-Unis, j’ai soudain entendu un grand tumulte dans nos bureaux à Manhattan. J’ai été stupéfait d’entendre la sirène retentir, de voir des policiers arriver, et les gens aller d’un endroit à l’autre et s’agglutiner.

Alors que j’essayais de comprendre ce qui se passait, mon assistant a fait irruption dans mon bureau en m’annonçant : « Rabbi David, l’épouse du président Bill Clinton est là et elle demande à recevoir une bénédiction de votre part. »

J’étais ahuri, je n’arrivais pas à le croire :

« Etes-vous sérieux ou est-ce une plaisanterie ? L’épouse de Bill Clinton, le président des Etats-Unis, demande ma bénédiction ? » ai-je répété.

Mais mon assistant a persisté :

« Rabbi David, je n’oserais pas me moquer de vous ! Madame Clinton est bien en route pour votre bureau. Elle est arrivée il y a quelques instants, avec tous les agents de sécurité qui assurent sa protection. »

« Comment savez-vous qu’il s’agit bien de Madame Clinton ? L’avez-vous déjà vue une fois ? D’où la connaissez-vous ? » lui ai-je demandé avec beaucoup de scepticisme.

Nous étions encore en train de parler quand les gardes du corps de cette femme politique ont évacué tout le monde pour faire rentrer dans mon bureau Madame Clinton en personne. Je lui ai proposé de prendre place, et lui ai finalement demandé : « Madame Clinton, que puis-je faire pour vous ? »

Voici ce qu’elle m’a répondu : « J’ai beaucoup d’amis juifs, chez qui je suis parfois invitée. J’affectionne tout particulièrement les repas de Chabbat dans les maisons juives. Chabbat dernier, alors que je me trouvais chez des amis juifs, la maîtresse de maison a parlé de vous en faisant votre éloge et en louant vos bénédictions, qui sont agréées par le Ciel. J’ai donc décidé de venir vous demander une bénédiction pour moi, mon mari et mes enfants. »

Perplexe, je me suis levé et me suis mis à circuler dans la pièce. Pendant plusieurs minutes, j’ai tourné autour du bureau, tout en pensant : « Je vais évidemment la bénir comme elle le demande, mais que vient-elle chercher chez moi ? Pourquoi demander, justement à moi, une bénédiction ? Qu’est-ce qui l’a poussée à vouloir précisément ma bénédiction en tant que Rav ? »

Après réflexion, j’ai fini par lui demander :

« Madame, comment voulez-vous la bénédiction, par oral ou par écrit ? »

« Les deux, a-t-elle répondu, qu’elle me soit également écrite pour que je puisse en garder une trace. »

Je lui ai donc écrit la bénédiction sur une feuille, et je l’ai bénie oralement en lui souhaitant d’être protégée par D., d’être haut placée à la Maison-Blanche, d’aimer les juifs et de les soutenir.

Madame Clinton a été ravie de ma bénédiction orale et n’a pas manqué d’emporter le document. Mais elle a laissé le principal entre mes mains : la leçon que j’ai tirée de sa visite :

Cette femme, qui pourrait devenir un jour la présidente du plus grand Etat du monde, demande une bénédiction justement aux juifs. Ceci prouve clairement la spécificité de notre peuple par rapport aux autres.

J’ai également appris autre chose : tout comme devant Madame Clinton, qui est une femme importante et haut placée, j’ai veillé à me conduire avec les égards dus à un chef d’Etat, je dois me présenter avec la même révérence devant le Maître du monde, le Roi des rois, dont la gloire emplit la terre entière.

LA HAPHTARA DE LA SEMAINE

« Tsion avait dit » (Yéchayah 49)

Le rapport avec le Chabbat : cette haphtara est l’une de celles qu’on lit durant les sept Chabbats de consolation, à partir de celui qui suit Ticha BeAv. Elle est composée de chapitres de consolation basés sur la foi en D. et en Sa Torah.

 « Tsion avait dit : ‘‘Hachem m’a délaissée, Hachem m’a oubliée.’’ Est-ce qu’une femme peut oublier son nourrisson, ne plus aimer le fruit de ses entrailles ? Si cela aussi était oublié, Moi je ne t’oublie pas ! » (Yéchayah 49, 14-15)

Reich Lakich explique que l’assemblée d’Israël a dit à Hachem :

« Maître du monde, d’ordinaire, si un homme épouse une femme en plus de sa première femme, il se souvient des actions de la première. Mais Toi, Tu m’as délaissée et Tu m’as oubliée ! »

Hachem lui a répondu :

« Ma fille, J’ai créé douze constellations dans le firmament, et pour chaque constellation, J’ai créé trente commandants d’armées. Pour chaque commandant d’armée, J’ai créé trente légions. Pour chacune d’entre elles, J’ai créé trente régiments. Et pour chaque régiment, J’ai créé trente troupes, et à chacune d’entre elles J’ai créé trente unités. Enfin, pour chacune d’entre elles, J’ai suspendu trois cent soixante-cinq mille myriades d’étoiles, parallèlement aux jours de l’année solaire. Or Je n’ai créé tout cela que pour toi, et tu dis ‘‘Tu m’as délaissée et Tu m’as oubliée’’ ! »

« Est-ce qu’une femme peut oublier son nourrisson ? » Hachem a dit : « Vais-je oublier les offrandes de béliers et les premiers-nés que tu as sacrifiés devant Moi dans le désert ? »

L’assemblée d’Israël a répliqué : « Maître du monde, puisqu’il n’y a pas d’oubli devant le trône de Ta gloire, comment oublierais-Tu la faute du Veau d’or ? »

Il lui a répondu « Si cela aussi était oublié ».

Elle a enfin demandé : « Maître du monde, puisque l’oubli existe devant le trône de Ta gloire, pourrais-Tu oublier l’épisode du mont Sinaï ? »

Il lui a répondu : « Moi je ne t’oublie pas. »

(Berakhot 32)

 « Ainsi Hachem a consolé Tsion, a consolé toutes ses ruines ; Il a transformé son désert en Eden, sa solitude en jardin de D. Dans son sein régneront la joie et l’allégresse, les actions de grâces et la voix des chants » (51, 3).

Il y a lieu de se demander pourquoi le verset commence au passé et se termine au futur.

On peut l’expliquer selon ce qui est raconté au sujet du Ramban : quand il s’est rendu en Erets Israël et a vu l’abondance qui y régnait, il en a été tellement attristé qu’il s’est évanoui.

Puis quand il a repris conscience, il s’est exclamé : « Au contraire, c’est dans cette abondance que je vais trouver la consolation et l’espoir ! »

A quoi cela ressemble-t-il ? A une femme qui allaite son bébé malade. Il va de soi qu’elle fournira tous les efforts possibles pour que son lait ne cesse pas de couler. Mais si jamais son bébé meurt, que D. nous en garde, elle fera tout pour ne plus avoir de lait.

Voici l’explication de cette parabole : si Hachem avait voulu nous abandonner éternellement, Il aurait retiré l’abondance de la terre. Mais le fait que la profusion n’ait pas cessé nous prouve que D. nous ramènera sur notre terre pour nous nourrir de Sa bénédiction.

Tel est le sens du verset : « Ainsi Hachem a consolé Tsion » en accomplissant « Il a transformé son désert en Eden, sa solitude en jardin de D. », d’où la preuve que « dans son sein régneront la joie et l’allégresse ».

(« Péta’h HaCha’ar »)

GARDE TA LANGUE

Déni des qualités

Il est interdit de dire de quelqu’un qu’il est dépourvu de qualités, par exemple qu’il n’est pas intelligent, fort ou riche. En effet, ces paroles peuvent lui causer du tort et des souffrances.

Le lachon hara qui consiste à dire que quelqu’un n’est pas intelligent est particulièrement grave, car il ne peut absolument pas provenir d’une bonne intention. De plus, les gens ont tendance à croire ce genre de propos plus que d’autres critiques.

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille Pinto

Ce miracle, qui est arrivé à Rav Yéchoua Dérhy, nous a été raconté par notre maître Rabbi David ‘Hanania Pinto :

Rav Yéchoua était atteint d’un cancer. Il avait consulté de nombreux médecins mais sans résultat. Aucun traitement ne parvenait à le guérir.

Ayant foi dans le mérite et dans le pouvoir des tsadikim, il dirigea ses pas vers le cimetière de Mogador. Il y resta pendant vingt-et-un jours consécutifs, en s’asseyant sur la tombe jour après jour afin de prier pour sa guérison par le mérite du tsadik.

Une nuit, il vit en rêve Rabbi ‘Haïm Pinto et son épouse, qui lui donnaient de l’eau à boire et le bénissaient d’une guérison complète.

Quelques jours plus tard, il alla de nouveau consulter les médecins, dans l’espoir qu’on lui trouve enfin un remède, or voilà qu’au cours des nouveaux examens qu’ils lui firent subir, ils ne trouvèrent plus aucune trace de cette horrible maladie.

« C’est un miracle, lui dirent-ils, la maladie a disparu comme si elle n’avait jamais existé. »

« Lorsque j’ai entendu cette histoire bouleversante, nous confia notre maître chelita, je me suis dit qu’il est presque impossible, de nos jours, de trouver des gens capables de se rendre au cimetière et d’y rester si longtemps, des journées entières, pour y prier avec une si grande foi et autant de détermination. »

Toujours au même sujet :

Une tumeur maligne avait été découverte chez une femme de Paris. Elle s’était tournée vers les meilleurs spécialistes dans ce domaine, et tous les médecins, après diagnostic, avaient désespéré de la soigner et lui avaient annoncé de manière non équivoque ne pas avoir de remède à sa terrible maladie.

Mais cette femme n’a pas perdu espoir, elle a donc décidé de se rendre sur la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto pour prier. Au cours du même mois, la tumeur a complètement disparu, comme si elle n’avait jamais existé. Suite à cela, elle-même et tous les membres de sa famille ont effectué un repentir complet, méritant ainsi de devenir des juifs craignant D. et fidèles à Sa parole.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

« Tu ne dois pas apporter une abomination dans ta demeure, tu serais anathème comme elle : déteste-la, repousse-la avec horreur, elle est vouée à l’anathème ! » (Devarim 7, 26)

Moché ordonne au peuple d’Israël, avant d’entrer dans le pays, de brûler, d’exterminer et d’anéantir les idoles des peuples qui y vivaient, car elles sont considérées comme une abomination qu’il faut anéantir, comme le dit le verset « déteste-la, repousse-la avec horreur, elle est vouée à l’anathème ». Les bnei Israël ne doivent pas se contenter d’exterminer les dieux des peuples de la terre, mais il leur faut les blâmer et les éloigner d’eux en les détestant et en les repoussant avec horreur. Cet ordre qui a été donné au peuple d’Israël nous enseigne à quel point Hachem voit avec gravité le service aux dieux étrangers, que même nos pères n’ont pas connus.

De nos jours, rares sont les peuples qui s’adonnent à l’idolâtrie. On compte par exemple les civilisations orientales qui adorent divers éléments naturels comme les astres, ou la vache sacrée chez les Hindous. Si dans le passé, l’idolâtrie était un phénomène répandu presque dans le monde entier, au fil du temps, avec le progrès et la modernisation, elle a considérablement perdu de l’ampleur pour ne rester présente que chez quelques peuples, qui continuent à vivre comme à l’époque. Mais ne nous imaginons pas à tort que ce phénomène ait complètement cessé et disparu du monde ! Même s’il ne s’agit pas d’idolâtrie à proprement parler, celle-ci se manifeste dans notre génération sous une forme moderne et évoluée, et fait trébucher de nombreuses et bonnes personnes.

Il s’agit de l’Internet : malgré tout le bien qu’il contient, il est plus néfaste que bénéfique. Certes, on ne peut pas nier l’efficacité de cet outil, qui en quelques clics nous dévoile un monde entier ! Au lieu de courir d’un endroit à l’autre, il suffit de taper sur le clavier et de bouger la souris pour que le monde entier se réduise à la taille de l’écran qui est en face de nous. De plus, vu l’efficacité et le caractère répandu de cet outil, présent dans la plupart des maisons et bureaux, il a commencé à servir à la diffusion de cours de Torah et à la transmission de messages toraniques. Si jusqu’à présent certains individus se rendaient difficilement à des cours en prétendant ne pas avoir le temps, le développement technologique et la mise à disposition des moyens de communication leur ont considérablement simplifié la tâche. Dans leur temps libre, ils peuvent directement se connecter à un cours de Torah et renforcer ainsi leur crainte de D.

Comme je l’ai dit, je ne viens pas remettre en question l’efficacité de cet outil, qui sert parfois de support. Mais de la même manière, je ne peux pas occulter le puissant danger que représente l’Internet. Je suis conscient du sentiment du public, car je rencontre de nombreuses personnes venant me confier leurs soucis et leurs souffrances, et je sais pertinemment que l’Internet représente un danger menaçant la cellule familiale et l’éducation des enfants. J’ai même entendu des cas où des adultes sont tombés dans ce piège attrayant, et bien qu’ils aient pensé être protégés des influences extérieures étant donné leur âge, ils se sont laissé happer et dégrader par des contenus auxquels ils ont été exposés durant leur travail avec l’Internet.

A LA SOURCE

« Hachem, ton D., sera fidèle aussi au pacte de bienveillance qu’Il a juré à vos pères. » (7, 12)

Pourquoi le verset débute-t-il au pluriel – « de votre obéissance à ces lois et de votre fidélité à les accomplir » – et finit-il au singulier, « Hachem, ton D., sera fidèle » ?

Une jolie explication est rapportée dans le livre « Meam Loez » :

Il arrive parfois que deux hommes réalisent la même mitsva : les deux possèdent un bel etrog ou des tefilin de qualité. Mais l’un agit pour le Nom de D. et ne vise qu’à embellir la mitsva pour Hachem, tandis que l’autre ne recherche que la gloire.

C’est à cela que le verset fait allusion : en ce qui concerne l’accomplissement de la mitsva, le pluriel est employé – « de votre fidélité à les accomplir ». Mais quand il s’agit de la récompense, le singulier est utilisé – « Hachem, ton D., sera fidèle aussi au pacte de bienveillance » – pour t’enseigner que chacun reçoit sa récompense en fonction de la qualité de sa mitsva, or tout dépend de la pureté de la pensée.

 « Tu jouiras de ces biens, tu t’en rassasieras. Rends grâce alors à Hachem, ton D. » (8, 10)

Il y a lieu de se demander pourquoi nos Sages n’ont pas institué la bénédiction « qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a donnés l’ordre de réciter le birkat hamazon » avant de faire la bénédiction, comme ils l’ont fait pour le reste des mitsvot de la Torah.

Le « Sfat Emet » répond que toutes les bénédictions instituées par nos Sages concernent l’accomplissement de mitsvot par lesquelles D. nous a sanctifiés, bien qu’elles ne soient pas logiques.

Il n’en est pas de même pour le birkat hamazon : nous ne le récitons pas parce que D. nous a sanctifiés par Ses commandements, mais plutôt parce que cela coule de source. Il va de soi que lorsqu’on mange, on doit remercier celui qui vous a permis de vous rassasier.

 « Tu jouiras de ces biens, tu t’en rassasieras. Rends grâce alors à Hachem, ton D. » (8, 10)

Le « Yessod VéChorech HaAvoda » écrit à ses fils pour qu’ils écoutent et apprennent :

« Avant le birkat hamazon, après avoir mangé seul dans ma petite maison bien fermée telle que vous la connaissez, de peur que ne vienne quelqu’un, qu’il frappe à la porte au milieu du birkat hamazon et que je sois obligé de lui ouvrir en perdant ma concentration... avant de commencer le birkat hamazon je prie Hachem en disant : ‘‘O mon Créateur, protège-moi afin que nul ne vienne chez moi pendant que je récite le birkat hamazon, afin que ma concentration ne se perde pas.’’

Après le birkat hamazon, si je n’ai été dérangé par personne, je remercie Hachem avec une joie immense en disant : ‘‘Je Te remercie, ô mon Créateur, de m’avoir sauvé du danger de perdre ma concentration lors de ce birkat hamazon...’’ »

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Tous les préceptes que Je vous impose en ce jour, ayez soin de les suivre, afin que vous viviez et deveniez nombreux, quand vous serez entrés en possession de ce pays. » (8, 1)

Nos Sages ont dit (Mo’ed Katan 28) : « Les enfants, la vie et la subsistance ne dépendent pas du mérite mais du destin (mazal). » Mais Moché vient ici apporter une nouveauté : si les bnei Israël s’efforcent de garder et d’accomplir toutes les mitsvot en général, ils seront assurés de recevoir ces trois bienfaits.

C’est le sens du verset : « Tous les préceptes, etc. », « afin que vous viviez » – il s’agit de la vie – « et deveniez nombreux » – il s’agit des enfants – « quand vous serez entrés en possession » – il s’agit de la subsistance, une terre et tout ce qui l’habite, et des maisons remplies de bonnes choses, etc.

A présent, quiconque se renforce dans la Torah et les mitsvot est assuré d’avoir des enfants, de recevoir la vie ainsi que la subsistance. En voici la preuve : Avraham, dont la destinée était de ne pas avoir d’enfants, a fini par en avoir parce qu’il s’était renforcé dans le service divin, modifiant ainsi son mazal.

LES CHEMINS DE LA FOI

Etudes sur la droiture dans les midot

Certaines choses n’entrent pas dans le cadre défini d’une mitsva, mais sont ancrées dans les midot au point d’en devenir une nécessité plus grande que d’autres, au point de devenir indispensables, on ne peut tout simplement pas vivre sans elles.

Pour les adeptes du moussar, disciples de la yéchivat Slobokda, qui ont grandi avec l’attention aux rapports entre les hommes, il ne pouvait pas en être autrement.

Le machguia’h Rabbi Méïr ‘Hadach a fait une fois remarquer que lorsque Moché allait parler avec les bnei Israël, il retirait son masque et leur révélait son visage humain. Et pourtant aujourd’hui, quand nous parlons avec notre prochain, nous cachons notre visage derrière un masque...

Le machguia’h a trouvé la clé du comportement à adopter avec autrui dans deux mots qu’Hachem a adressés à Avraham. La bénédiction lui a été donnée par ordre d’importance, la dernière étant la plus importante. Qu’est-ce qui peut être plus important que « Je te ferai devenir une grande nation, Je te bénirai, Je rendrai ton nom glorieux » ?

Il y a un élément qui est encore supérieur :

« Tu seras bénédiction » : être une source de bénédiction pour tous !

Etre une source de douceur et de joie, procurer un sentiment agréable à quiconque vous côtoie.

Il faut être source de bénédiction, non seulement quand tout se passe bien et tranquillement, mais aussi en temps d’épreuves.

Dans le même ordre d’idées, on raconte que lorsqu’un de ses élèves avait déménagé, avant qu’il ne s’installe dans sa nouvelle demeure, Rabbi Méïr lui a donné l’instruction suivante : « Tout naturellement, tu penses à toi et tu te demandes comment tu vas t’acclimater à ce nouvel endroit. Mais sache que tu dois avant tout te préoccuper des moyens d’être agréable avec les habitants, et penser aux voisins, quels qu’ils soient. »

De la même manière, le machguia’h formait les jeunes avrekhim qui rentraient étudier au collel : « Vous devez vous joindre au collel de façon à ce que les avrekhim aient du plaisir à être avec vous. »

C’est du Roch Yéchiva, le gaon Rabbi Nathan Tsvi Finkel, que les disciples de Slobodka ont puisé l’aspiration au travail des midot.

Un coup d’œil à son journal dans les pages de ses résolutions nous révèle que la plupart d’entre elles concernaient les autres : « S’efforcer de respecter autrui en faisant preuve de patience et en répondant avec douceur. »

« Veiller autant que possible à ne pas humilier en public. »

« As-tu accompli les paroles de Rabbeinou Yona selon lesquelles on doit s’efforcer de rechercher le bien d’autrui chaque jour ? » s’interrogeait-il.

Dans ses cours, il recommandait à ses élèves d’apprendre de toutes les créatures. Quand les bêtes sauvages sont venues en Egypte réaliser la mission de D. en punissant les Egyptiens, elles ont veillé à ne pas franchir la limite qui leur avait été imposée. A plus forte raison l’homme, qui est la couronne de la Création, doit-il faire attention à ne pas empiéter sur le domaine de son prochain et à ne pas porter atteinte à l’autre.

Le Saba de Slobodka a ajouté à l’intention de ses élèves une instruction pratique :

Quand on finit la amida et qu’on recule de trois pas, il faut veiller à ne pas empiéter sur le domaine des autres qui sont en train de prier et à ne pas les déranger. De même, quand on s’enthousiasme pendant la prière et qu’on élève parfois la voix, il faut faire attention à ne pas perturber les autres dans leur prière, car on empièterait alors sur le domaine des autres, ce qui serait pire que tout.

Lors de ses dernières années, en terre sainte, alors qu’il était malade, un mariage a eu lieu dans l’hôtel où se trouvait le Saba. L’élève qui s’occupait de lui est sorti quelques minutes pour écouter la musique. A son retour, le Saba l’a réprimandé : « Comment peux-tu écouter une musique joyeuse quand devant toi un malade se tord de douleur ? »

Lorsque des élèves allaient le voir à cette période et se comportaient comme si de rien n’était, il disait : « Quand des gens passent devant la maison d’un prisonnier, ils ne le regardent pas, car ils compatissent et se sentent mal-à-l’aise face à sa situation. Nos Sages disent qu’un malade sur son lit ressemble à un prisonnier. Alors pourquoi n’éprouve-t-on pas le même sentiment envers moi ? »

Merveilleuse réciprocité

Une fois, le gaon Rabbi Yéhouda Tsadka a été invité à prendre la parole devant les élèves de la yéchiva « Porat Yossef », avec Rabbi Ben Tsion Abba Chaoul (qui avait été son élève dans sa jeunesse). Les deux intervenants n’arrivaient pas à décider qui parlerait en premier : l’honneur revenait au plus grand d’entre eux, mais chacun demandait à ce que l’autre prenne la parole en premier.

Finalement, Rabbi Yéhouda a eu le dessus et Rabbi Ben Tsion a accepté de commencer à parler. Mais en guise d’introduction, il s’est justifié auprès des élèves : « Savez-vous pourquoi je suis le premier à intervenir ? En raison de la halakha ‘‘Après le sacrifice pascal, on ne prend pas de dessert’’, car il faut garder en bouche le goût du kazayit de matsa. De même, si j’étais intervenu après le Roch Yéchiva, vous n’auriez pas pu garder en bouche le goût agréable de ses paroles… »

Puis, quand ce fut au tour de Rabbi Yéhouda, il dit :

« En réalité, il aurait mieux valu que je n’intervienne pas du tout afin de ne pas atténuer le goût des douces paroles que vous venez d’entendre de la bouche de Rav Ben Tsion, mais que puis-je faire si les arguments de mes amis ont eu raison de moi ? »

 

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