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paracha de la semaine

Ré'eh

15 Aoüt 2015

30 Av 5775

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

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La façon la plus sûre de se rapprocher de D.

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Vois, Je place devant toi aujourd’hui la bénédiction et la malédiction » (Devarim 11, 26).

Les A’haronim (Da’at Tevounot 18) disent que le Saint, béni soit-Il est le plus grand bien possible, et comme Il est entièrement et uniquement bien et bonté, tout ce qui provient de Lui est bien et bénédiction. Si l’on éprouve des malheurs et des malédictions, on doit savoir que ce n’est pas D. Qui vous les a envoyés, mais que soi-même, par ses mauvaises actions, on en a provoqué l’apparition.

Nous devons savoir que ce monde-ci est fait d’une infinité de bien et de bénédiction, mais la question est de savoir si nous, par nos actes, nous sommes capables d’absorber et de porter cette bénédiction, ou si nous la perdons peut-être à cause de nos fautes.

Il est écrit « Vois, Je place devant vous aujourd’hui ». En examinant le mot, on s’aperçoit que « noten » (place, littéralement : donne) est de la même racine que « matana » (cadeau), pour nous enseigner que la bénédiction de Hachem et Sa malédiction sont pour l’homme un cadeau absolu, puisque les souffrances l’éveillent au repentir et rachètent ses fautes. Celui qui voit loin évitera dès le départ de s’attirer des cadeaux sous forme de malédiction alors qu’il a la possibilité de les recevoir comme une bénédiction, en augmentant l’étude de la Torah et les bonnes actions. Mais si le Saint, béni soit-Il s’aperçoit que l’homme, de son côté, est indigne de recevoir une bénédiction qui est totalement bonne, Il lui accorde une malédiction afin que cela le pousse à se rapprocher de son D.

Le prophète Yirmiyah dit que le mal ne provient pas de D., et que si quelqu’un passe sa vie dans la maladie et les malheurs, il doit savoir que ce sont ses mauvaises actions qui lui ont attiré ce mal, ainsi qu’il est dit : « De la bouche du Très-Haut ne peut sortir le mal et le bien » (Eikha 3, 38), ou encore (Devarim 14, 1) : « Vous êtes des fils pour Hachem votre D. », de même qu’un père fait du bien à son fils sans aucune restriction ni limite, le Saint, béni soit-Il, Qui est miséricordieux, souhaite nous inonder de tout bien. La question est de savoir si nous sommes prêts à recevoir la totalité de la bénédiction et si nous en sommes dignes.

Nous l’avons dit, Hachem est entièrement bonté et générosité, et dans tout ce qu’Il donne à l’homme, Il lui fait du bien, que ce soit comme récompense de ses bonnes actions ou pour le pousser au repentir et le faire revenir à Lui. C’est comme quelqu’un de malade qui prend un médicament : ce qui est bon pour lui et représente une bénédiction, parce que cela le guérit et lui sauve la vie. En même temps, il est clair qu’a priori, il préférerait éviter d’avoir à en prendre. Mais comme il est déjà malade, il n’a pas d’autre choix que de s’en remettre aux médicaments et de guérir grâce à eux. Celui qui voit loin veillera à avoir une conduite satisfaisante, il pourra ainsi mériter une vie saine et heureuse, même sans avoir besoin de médicaments.

A chaque génération se lèvent contre nous des hommes et des cultures semblables à Amalek et Bilam en leur temps, dont toute la volonté et tout le but sont de refroidir les bnei Israël dans leur service de Hachem, de les détourner du droit chemin et ainsi de les séparer de la source d’abondance et de bénédiction. Comme le rappelle la sainte Torah, Amalek a fait trébucher les bnei Israël en leur insinuant des doutes dans le cœur ; quant à Bilam, il a éveillé chez eux des désirs impurs en envoyant les filles de Moav pour les faire fauter. A notre époque, ce sont la télévision et l’Internet qui prennent la place d’Amalek et de Bilam, en tant qu’instruments de destruction qui renforcent les désirs et les relations interdites et font de nombreuses victimes.

Dans mes rencontres avec le public, j’entends des histoires bouleversantes. Qui peut rester indifférent et tranquille face à des cas si tragiques que connaissent des familles à cause de ces organes dévastateurs ? Ce n’est pas ici le lieu de décrire en détail tous ces cas terribles, mais qu’il suffise d’une allusion pour comprendre et savoir quelles catastrophes provoquent ces suppôts d’Amalek et de Bilam modernes, dont le but avoué est de détourner l’homme du droit chemin et d’allumer ses désirs latents.

Quand on observe un menu de restaurant, on constate qu’à côté de chaque plat figure le prix qu’il va falloir payer à la fin du repas. Il en va de même de tous les actes du monde, le prix qu’il va falloir payer pour eux est affiché. Si la plupart des actes de quelqu’un sont accomplis en fonction de la Torah et des mitsvot, la bénédiction sera son lot, et il ne devra pas payer très cher. Mais s’il a choisi toute une série de plats sur le menu en se remplissant totalement de désirs matérialistes qui vont à l’encontre de la voie de la Torah, alors, quand viendra le jour de rendre des comptes, on exigera de lui une somme élevée dont il est douteux qu’il puisse s’acquitter. C’est pourquoi il faut regarder la réalité telle qu’elle est et choisir la bonne voie plutôt que la mauvaise, pour ne pas se trouver, le moment venu, avec des dettes plus lourdes que les mérites, jusqu’à être obligé de payer le plein prix, dans toute sa rigueur et sa douleur.

Pour mériter toute la générosité du Créateur envers nous, nous devons emprunter régulièrement et constamment le chemin qui monte vers la maison de D. Un jour, une femme s’est adressée à moi pour me dire qu’elle croulait sous les peines et les problèmes, et que chaque jour était plus difficile que le précédent. Lorsqu’elle m’a fait part de quelques-uns de ses problèmes, je lui ai demandé si elle observait le Chabbat. Elle m’a répondu que depuis déjà deux ans, elle avait pris sur elle d’accomplir cette mitsva, mais depuis et jusqu’à présent, elle était restée sur place et n’avait pas continué à progresser. J’ai dit à cette femme que D. lui envoyait des signes du Ciel pour lui montrer qu’il ne Se contentait pas de ce seul pas qu’elle avait fait vers Lui, mais demandait qu’elle continue à avancer et à progresser. Ainsi, un bébé n’apprendra jamais à marcher s’il se contente de ses premiers pas, mais il doit continuer à en faire d’autres et encore d’autres sans désespérer. Même si ce bébé tombe une fois après l’autre, il doit se relever et essayer encore, c’est seulement ainsi qu’il pourra acquérir l’art de marcher.

De même, la marche sur le chemin de la Torah et des mitsvot est pavée de chutes et d’échecs, mais la sagesse consiste à ne pas désespérer. Il faut se relever, se secouer et à continuer à marcher, comme ce bébé têtu que ses chutes ne réussissent pas à désespérer, mais qui continue à essayer d’atteindre son but, jusqu’à ce qu’il réussisse à marcher sur un long bout de chemin avec assurance et stabilité.

Un seul pas ne nous fait pas avancer vers le véritable but, c’est seulement si on lui en ajoute d’autres, même petits, tant qu’ils sont réguliers et obéissent à un but clair, qu’ils ont le pouvoir de faire progresser jusqu’à la maison de D. et de faire mériter le trésor qui s’y trouve.

SUR LA PENTE ASCENDANTE

D. a fait une chose et son contraire

J’ai eu le grand mérite d’être sandak à une circoncision qui a eu lieu en Ukraine pour un garçon de dix-huit ans.

De plus, j’ai été ému d’entendre que le garçon s’appelait Israël Zalman David, comme moi, et j’ai vu dans ce nom une belle allusion : Les lettres youd (Israël), zayin (Zalman) et dalet (David) ont la valeur numérique de 21, comme le Nom E-H-I-H.

L’Introduction à « Cha’arei Ora » rapporte que ce Nom est le premier porté par D., ensuite Lui ont été ajoutés les autres Noms. A la façon de branches qui proviennent du tronc, les autres Noms sacrés proviennent de celui-là.

Dans son « Moré Nevoukhim », le Rambam écrit que le Saint, béni soit-Il S’est révélé au peuple d’Israël en Egypte justement par ce saint Nom, « Je serai (E-H-I-H) Qui Je serai » (Chemot 3, 14), parce que c’est un Nom qui reflète la réalité en indiquant le passé, le présent et l’avenir.

La circoncision du garçon a eu lieu en Elloul, le mois de la miséricorde et des seli’hot. J’ai vu là aussi une allusion du Ciel au fait qu’au moment de la circoncision, Hachem avait certainement introduit un grand éveil à la sainteté et à l’amour pour Lui au moyen de Son Nom qui se trouvait en allusion dans celui du garçon circoncis.

Quand j’ai vu ce garçon de dix-huit ans couché sur le lit en faisant très attention à ne pas bouger, comme Yitz’hak au moment de la akeida, j’ai été pris d’une grande émotion. Il n’y a aucun doute que cet acte constitue une grande plaidoirie en faveur de la communauté d’Israël. Même à notre époque, on est capable de risquer sa vie pour une mitsva avec un grand amour.

Je me suis dit en moi-même que cela avait valu la peine de venir jusqu’en Ukraine, ne fût-ce que pour pouvoir participer à cette circoncision si particulière. J’ai senti que j’avais mérité grâce à cela un supplément de rapprochement de Hachem et un grand renforcement dans la Torah et les mitsvot.

Une fois la cérémonie terminée, j’ai continué avec mes compagnons de voyage jusqu’à Ouman, la tombe du tsaddik Rabbi Na’hman de Breslav, où nous voulions prier avec ferveur devant le Tout-Puissant.

Mais tout à coup est apparu devant nous un grand chien menaçant, qui s’est mis à aboyer et à nous attaquer. Nous avons tout de suite tenté de le chasser, en pensant que cela ne serait pas facile, mais à notre grande surprise, il nous a immédiatement quittés pour descendre vers la route. Quelques minutes plus tard, une moto qui roulait à une vitesse terrible a heurté le chien et l’a écrasé.

En voyant cela, j’ai été très surpris et je me suis demandé ce que Hachem voulait nous insinuer par cet incident. Pourquoi avait-Il envoyé ce chien menaçant se précipiter sur nous alors que nous nous trouvions à un moment d’élévation et de sainteté?

Je me suis dit que le mot « kélev » (chien) a la même valeur numérique que le nom Eliahou, à savoir le prophète Eliahou qui est présent à toutes les circoncisions, et qui rappelle à Hachem les mérites du peuple juif, comme un bon avocat en faveur de tous les juifs qui observent la circoncision. Par la puissance de cette mitsva, il annule les arguments des accusateurs du peuple d’Israël.

De son côté, le chien symbolise les forces de l’impureté, qui font tout leur possible pour nous accuser, ainsi que le dit le roi David : « Sauve mon âme du glaive, mon âme supérieure du chien » (Téhilim 22, 21), ou encore les Sages dans l’enseignement selon lequel « Quiconque dit du lachon hara ou accepte du lachon hara est digne qu’on le jette aux chiens » (Pessa’him 118a), ce qui désigne les chiens des forces de l’impureté, qui s’attachent à celui qui dit du lachon hara à cause de ses fautes.

Les Sages ont dit de plus : « Celle qui a des relations avec un idolâtre lui est attachée comme un chien » (Zohar Bemidbar Rabba), parce qu’elle s’attache à l’impureté sous sa forme la plus dure. On trouve encore dans la Guemara (Bava Kama 60b) : « Quand les chiens pleurent, l’ange de la mort vient dans la ville », car le chien est le seul être qui rencontre l’ange de la mort lorsqu’il vient dans la ville. En effet, il symbolise le Satan et l’impureté, c’est pourquoi le roi David a demandé à Hachem de le protéger de cette impureté des chiens impudents.

J’ai appris de tout cela une grande leçon. Le matin, nous avions pu participer à la circoncision d’un garçon qui avait accompli la mitsva avec un grand dévouement. Le prophète Eliahou, qui est la force de la sainteté, y avait également participé, et nous avions mérité de nous trouver à proximité de lui. C’est pourquoi le chien est venu du côté de l’impureté en cherchant à nous empêcher de nous élever grâce à la sainteté que nous avions mérité le matin.

En effet, « D. a fait une chose et son contraire », la sainteté et l’impureté, ce qui se trouve en allusion dans le fait que la valeur numérique du mot « kélev » (chien) est la même que celle d’« Eliahou ».

Mais grâce à D., la force de la sainteté chez le prophète Eliahou avait eu raison de la force de l’impureté représentée par le chien et l’avait vaincue, car là où se trouve la sainteté d’Eliahou, l’impureté ne peut pas subsister.

LA HAPHTARA DE LA SEMAINE

« Infortunée, battue par la tempête, privée de consolation » (Yéchayah 54).

Le rapport avec le Chabbat : Cette haphatara est l’une des sept haphtarot de consolation qui sont lues à partir du Chabbat qui suit Ticha BeAv. Elle parle de consolation pour le peuple d’Israël.

 « Je te construirai des créneaux en pur cristal, des portes en escarboucles » (Yéchayah 54, 12)

En pur cristal – ce sont les pierres de choham. Des créneaux, ce sont les fenêtres, et des portes en escarboucles, cela fait allusion au fait que le nofek est la pierre de Yéhouda, et que c’est un signe de royauté. Le saphir est la pierre d’Issakhar, c’est le signe de la sagesse et de la Torah. Ces deux-là sont le fondement de la construction, la couronne de la royauté et la couronne de la Torah.

Le choham est la pierre de Yossef et c’est un signe de réussite et de richesse : ce sera la fenêtre vers le soleil, signe que le soleil leur donnera une abondance de récoltes, de richesse et de réussite. L’escarboucle est la pierre de Lévi, signe du service de D. Ce sera la porte, c’est la porte vers Hachem, les tsaddikim l’emprunteront.

(« Malbim »)

 « Tous tes enfants seront les disciples de Hachem, et grande sera la paix de tes enfants » (Yéchayah 54, 13).

On sait que la cause des dissensions en Israël est l’oubli.

Il est dit dans le Midrach que dans l’avenir, on écoutera la Torah de la bouche de Hachem. Il n’y aura pas d’oubli dans l’étude, et c’est ce que dit le verset : « Tous tes enfants seront les disciples de Hachem », ils étudieront de la bouche de Hachem, c’est pourquoi « grande sera la paix de tes enfants ».

(« Misguéret HaCha’ar »)

 « J’ai créé le forgeron, qui attise la braise ardente et façonne l’instrument pour l’usage auquel il est destiné et J’ai créé le destructeur qui cause des dégâts. » (Yéchayah 54, 16)

Qu’est-ce que ce verset vient nous enseigner ? Que signifie que le Saint, béni soit-Il dévoile au monde et proclame que c’est Lui Qui a créé les instruments de travail servant à la réparation du monde, et qu’en même temps Il a aussi créé les instruments de destruction et de dégâts dans l’ordre du monde ?

Le Saint, béni soit-Il vient affirmer, pour nous séparer de ce que pensent l’ensemble des non-juifs, qu’il ne faut pas se tromper en s’imaginant être les sages qui ont inventé les nouveaux instruments et outils ainsi que toutes les inventions complexes qui servent au confort du monde.

Ces sages-là ne doivent pas se vanter que c’est leur sagesse qui a provoqué le développement du monde, ils ne doivent pas le faire dépendre de leur force et leur puissance, mais ce sont des actes de Hachem et de Sa sagesse, c’est Lui Qui donne à l’homme la force qui le rend puissant, et l’homme est comme l’argile entre les mains du potier.

C’est pourquoi le Saint, béni soit-Il proclame : « J’ai créé le destructeur qui cause des dégâts. »

Dans quel but, et quelle utilité cela a-t-il ?

« Les causeurs de dégâts qui ont été créés la veille du Chabbat pendant le crépuscule », à quoi servent-ils ? Pourquoi faut-il dans le monde des causeurs de dégâts ?

Certainement pour que grâce à eux l’homme s’élève pour concevoir la perfection et la pureté des midot de D., car à cause de l’opposition qu’ils provoquent chez le peuple d’Israël, celui-ci s’élève et grandit.

(« Kol Tsofaïkh »)

GARDE TA LANGUE

Entièrement du lachon hara

Celui qui dit d’un talmid ‘hakham qu’il n’est pas tellement versé en Torah, ou celui qui dit d’un artisan qu’il n’est pas tellement compétent dans son domaine, c’est aussi entièrement du lachon hara, parce que cela provoque de la peine et des dommages.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Prier pour aspirer à la Torah

« Renversez leurs autels, brisez leurs stèles » (12, 3)

On sait que l’idolâtrie ne porte pas uniquement sur le fait d’adorer des idoles, mais toute chose que l’on aime et à laquelle on est attaché est une idolâtrie, parce qu’au lieu d’aimer Hachem, on tourne son cœur vers d’autres choses étrangères (voir Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm 307, 17). Il s’ensuit que toutes les vanités et les plaisirs de ce monde font partie de l’idolâtrie, et qu’il convient de les abandonner pour rechercher à la place le développement de l’amour de la Torah et de la Chekhina dans le Temple.

Il faut demander en quoi le Temple et le service de Hachem constituent un remplacement aux plaisirs de ce monde. Si on trouve de la tranquillité dans les vanités de ce monde, apparemment où trouvera-t-on cette détente dans le service de Hachem ? Mais ces versets nous enseignent que la sérénité véritable et la paix de l’âme se trouvent uniquement dans la Torah, le service de D. et le Temple. Comme le sait quiconque s’est essayé à comprendre la Guemara ou les Tossefot, le cœur s’emplit de joie et de satisfaction, et c’est justement en cela qu’on trouve le repos, plus que dans les vanités de ce monde-ci.

Il y avait quelqu’un qui avait envisagé de commettre une faute, et ce soir-là, avant l’heure fixée pour son rendez-vous, nous avons organisé un cours de Torah, avec une promesse que quiconque y participerait pourrait après le cours demander tout ce qu’il voudrait, et qu’il serait exaucé avec l’aide de D. Quand il a entendu qu’il pourrait demander ce qu’il voudrait, il a dit que lui aussi voulait participer. Après le cours, je lui ai demandé ce qu’il désirait, et il a dit qu’il voulait seulement se renforcer encore dans la Torah et la crainte de D. Et bien qu’au début il ait envisagé de commettre une faute, maintenant qu’il avait goûté à la Torah, toutes les vanités de ce monde avaient déjà disparu de sa tête. Mais pour mériter de se renforcer dans le goût de la Torah et dans son amour, il faut prier Hachem avec des larmes abondantes qu’Il y éveille notre cœur.

Voyez ce qui est arrivé au ‘Hatam Sofer, qui était malade et ne pouvait pas donner son cours habituel. Il a demandé à son fils, le « Ketav Sofer », de le remplacer et de donner le cours à sa place. Au début, les élèves craignaient que le cours n’ait pas le même niveau que celui du père, mais ensuite, quand ils ont vu la force du fils, ils se sont émerveillés et se sont adressés au père, le ‘Hatam Sofer, pour lui dire quel grand plaisir le cours du fils leur avait donné, qu’il n’avait pas été d’un niveau inférieur au sien, et peut-être même d’un niveau supérieur. Le ‘Hatam Sofer leur a répondu que cela le réjouissait profondément, car on n’est pas jaloux de son fils ni de son disciple (Sanhédrin 105b). Mais il a ajouté : « Sachez combien de larmes j’ai versées devant D. pour que mon fils ait l’amour de la Torah, et D. merci, ma prière a été exaucée ! »

Le ‘Hatam Sofer n’avait pas prié pour que son fils soit en bonne santé ou riche, mais seulement pour qu’il ait l’amour de la Torah. Nous apprenons donc de là combien lui-même aimait la Torah.

En vérité, un jour m’est arrivée une question à ce propos : comme on le sait, à Yom Kippour, lorsqu’on dit dans la kedoucha « ayé makom kevodo », il y a une segoula de demander soit la richesse, soit des enfants tsaddikim, soit la compréhension de l’esprit saint. Quelqu’un est venu m’interroger sur ce qu’il convenait de demander. Je me suis enquis de ce qu’il en pensait. Il s’est mis à me dire qu’il demanderait la richesse, car elle lui permettrait de soutenir la Torah, d’envoyer ses fils à la yéchiva, et ainsi de suite. Je lui ai répondu que s’il était riche, il n’aurait pas le temps de penser aux yéchivot pour ses fils, ni le temps pour lui-même d’étudier la Torah. Mais au contraire, il était mieux de demander la Torah, qui est une meilleure marchandise que tous les plaisirs de ce monde.

A LA SOURCE

« Vois, Je place devant vous aujourd’hui la bénédiction et la malédiction. » (11, 26)

Le Rambam donne un grand principe dans « Yad Ha’Hazaka » (Hilkhot Techouva chapitre 5) : « Que ne te traverse pas l’esprit ce que disent les sots des nations et la plupart des juifs bornés, à savoir que le Saint, béni soit-Il décrète au moment de la naissance de quelqu’un s’il sera un juste ou un pécheur. Il n’en est pas ainsi, mais chacun peut être aussi tsaddik que Moché ou aussi mauvais que Yérovam, sage ou sot, miséricordieux ou cruel, avare ou généreux, et ainsi de suite. Personne ne va l’obliger ni l’attirer vers l’un des deux côtés, mais c’est lui-même qui délibérément tend vers le côté qu’il désire. C’est ce que dit le prophète Yirmiyah : « De la bouche du Très-Haut ne sort pas le mal et le bien », ce qui signifie que le Créateur ne décrète pas que quelqu’un sera bon ou mauvais.

« Cela étant, le pécheur est celui qui se perd lui-même, c’est pourquoi il lui convient de pleurer et de se lamenter sur ses fautes et sur ce qu’il a fait à son âme en lui faisant du mal.

« C’est là un grand principe de la Torah et des mitsvot, ainsi qu’il est dit : « Vois, Je place devant vous aujourd’hui la bénédiction et la malédiction », c’est-à-dire que la possibilité est entre vos mains, et tout ce que l’homme désire faire il le fait, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, c’est pourquoi il est dit : « Puisse votre cœur rester dans ces dispositions », c’est-à-dire que le Créateur n’oblige pas les hommes et ne décrète pas qu’ils feront le bien ou le mal, mais tout est entre leurs mains. »

« La bénédiction, quand vous obéirez aux mitsvot de Hachem votre D. » (11, 27)

On sait qu’il y a lieu de s’étonner, puisque les Sages ont dit qu’il n’y a pas de récompense à une mitsva en ce monde. Par conséquent, comment trouvons-nous dans la Torah qu’il y a de belles promesses pour ceux qui suivent ses voies ?

Le Ramban répond là-dessus que toutes les promesses écrites dans la Torah ne constitue qu’une préparation et une aide à l’accomplissement des mitsvot, et sont là seulement pour qu’on puisse mériter le monde à venir.

C’est à la lumière de cette explication que Rabbi Noa’h Mindes explique le verset « Voyez, Je place devant vous aujourd’hui la bénédiction et la malédiction. » Apparemment, que signifie « aujourd’hui », puisque la récompense des mitsvot n’est que pour le monde à venir ?

C’est pourquoi le verset continue en disant « La bénédiction, quand vous obéirez aux mitsvot de Hachem votre D. », c’est-à-dire que l’essentiel de la bénédiction ne porte que sur une aide pour écouter les mitsvot de Hachem et les observer.

La vie dans la paracha

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Observe et écoute toutes ces choses que Je t’ordonne afin que ce soit bon pour toi et tes enfants après toi à jamais. » (12, 28)

On peut l’expliquer dans l’esprit du verset (Hochéa 14, 3) : « Nous paierons les taureaux avec nos lèvres ». Il est dit « Observe et écoute » toutes ces choses, or il est du domaine de l’impossible que l’homme puisse accomplir tout cela. C’est pourquoi il est dit « Observe », ce qui porte sur les mitsvot négatives que l’homme a la possibilité d’éviter de faire, alors que « écoute » renvoie aux mitsvot positives, il s’agit d’accomplir dans l’étude l’écoute de ce que dit la bouche, et ainsi c’est considéré comme si on en avait eu l’occasion et qu’on les ait accomplies, si bien qu’on peut observer et écouter toutes les mitsvot.

Les Sages ont également expliqué (Avoda Zara 19) qu’il faut d’abord bien lire, et ensuite interpréter, et c’est le sens de « Observe et écoute », ce qui signifie qu’il faut observer la connaissance de la halakha, ce qui est la lecture, puis l’écouter, ce qui est l’interprétation, donner un sens à ce qu’on a étudié.

LES CHEMINS DE LA FOI

Etudes sur la droiture dans les midot

Dans une bibliothèque juive, la compilation « Sdei ‘Hemed », énorme à la fois par la quantité et la qualité, œuvre d’un seul homme, le gaon Rabbi ‘Haïm ‘Hizkiyahou Medini zatsal, occupe une place d’honneur. Dès sa jeunesse, il était connu pour sa stature en Torah et avait mérité l’estime de tous les grands de sa génération, par ses connaissances et sa maîtrise véritablement stupéfiante de toutes les branches de la Torah et des décisionnaires. Rabbi Betsalel HaCohen de Vilna a dit de lui : « Si je ne savais pas que l’auteur est notre contemporain, j’aurais dit que c’était un des Richonim. »

Quand on regarde de loin, on a du mal à saisir comment un seul homme a pu écrire tous les volumes du « Sdei ‘Hemed », qui constituent une encyclopédie talmudique complète, mais la réponse entière à ce phénomène surprenant, c’est l’auteur lui-même qui nous l’a donnée dans son livre « Véani Tefila » (Vol. I, p. 38), où il révèle qu’on lui avait déjà demandé à quel mérite il attribuait son extraordinaire grandeur dans la connaissance de la Torah et le fait que ses livres soient connus dans le monde entier.

Il raconte que dans sa jeunesse, il a étudié dans un collel d’une ville de la province de Boukhara en Russie. Le collel était soutenu à son compte par un grand riche, et il avait lieu chez lui à la maison.

Sa grande assiduité, qui s’exprimait aussi en cela qu’il arrivait tôt le matin avant tous les autres, et quittait le beit hamidrach tard la nuit, a provoqué de la part du riche un intérêt tout particulier, et il lui manifestait une grande affection.

Cela a éveillé la jalousie de l’un des habitants, qui ne voyait pas de bénédiction dans son travail, et dont les défauts l’ont amené à ourdir un complot contre lui. Il a soudoyé la servante du riche, qui faisait aussi le ménage du beit hamidrach, pour qu’elle accuse le « Sdei ‘Hemed » de la même chose que la femme de Putiphar contre Yossef.

Et effectivement, c’est ce qu’a fait cette non-juive, à cause de l’argent qu’elle avait reçu de l’homme jaloux. Un matin, lorsqu’il est arrivé comme à son habitude tôt le matin au beit hamidrach, la servante s’est jetée dans la rue avec des cris perçants contre le jeune avrekh qui l’avait assaillie…

Immédiatement, un grand tumulte s’est produit et les gens se sont précipités dans le beit hamidrach. Le fauteur de trouble soutenait la servante en criant qu’il fallait chasser le « Sdei ‘Hemed » du collel. On est parti chez le riche pour exiger son renvoi, dans une colère méprisante.

Pendant tout ce temps-là, le « Sdei ‘Hemed » continuait à étudier, et n’avait pas réagi par un seul mot. Le riche, qui connaissait la grandeur de l’avrekh, n’a pas cru à cette accusation, et il a renvoyé la servante de chez lui et du beit hamidrach.

Au bout de quelques jours, alors que le « Sdei ‘Hemed » étudiait seul tôt le matin au beit hamidrach, la servante est apparue en larmes amères en racontant que l’homme l’avait soudoyée pour mentir et l’accuser de choses honteuses, et qu’à présent elle n’avait plus aucune source de revenus. Elle voulait se confesser en public et raconter cela.

Tout d’abord, Rabbeinou a estimé qu’effectivement, il était bon qu’elle se confesse en public, écartant ainsi le ‘hilloul Hachem, la profanation du Nom divin, qui avait été causée par le soupçon d’actes indignes qui avait pesé sur lui.

Mais ensuite, il avait estimé qu’il était possible que sorte de cela un ‘hilloul Hachem encore plus grand, parce qu’on saurait qu’un autre juif, par jalousie, avait été prêt à payer de l’argent pour manigancer une fausse accusation aussi terrible sur quelqu’un qui étudie la Torah… et quel honneur pouvait-il en sortir pour le Ciel ?

Il s’est adressé à cette non-juive pour lui intimer de ne rien raconter et de ne pas confesser ses torts, lui-même renonçant à son honneur. En ce qui concernait sa subsistance, il s’efforcerait de lui procurer une place chez un autre riche, à condition qu’elle ne se fasse pas mépriser en public…

Ici, le « Sdei ‘Hemed » a particulièrement souligné le fait que dès qu’il avait annoncé à la servante qu’il lui avait trouvé une autre place, il avait senti que du Ciel, on lui avait donné la Torah entière en cadeau, et qu’on lui avait accordé de trouver de nouvelles explications avec encore plus de puissance, au point qu’il avait rédigé l’un des plus grands recueils acceptés par toute la diaspora…

Et pourquoi avait-il mérité tout cela ?

Parce qu’il avait renoncé à son honneur et avait préféré souffrir une grande humiliation, pourvu qu’aucun tort ne soit causé à d’autres (et ici, rappelons que ces autres n’étaient pas juifs, et l’avaient couvert de boue).

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille Pinto

Monsieur Sami Gabaï de Casablanca veillait à arriver tous les ans à la hilloula du saint Rabbi ‘Haïm Pinto, que son mérite nous protège. En 5763, il se tenait devant la tombe en pleurant amèrement de ce qu’il était marié depuis longtemps et n’avait pas encore d’enfant.

Les fidèles, qui ressentaient sa grande peine, lui ont donné la bénédiction qu’il mériterait une descendance, et que l’année suivante il viendrait à la hilloula en tant que père.

L’année suivante, il est de nouveau arrivé à la hilloula, comme à son habitude, et quand il est sorti du cimetière il s’est adressé à notre Maître chelita pour lui demander sa bénédiction. Il lui a été répondu avec un sourire : « Eh bien, D. merci votre femme est enceinte, et la bénédiction que vous a donnée le public auprès de la tombe du tsaddik s’est réalisée. »

Monsieur Sami a confirmé le fait, mais il a demandé :

« Pourquoi est-ce que toute la bénédiction ne s’est pas réalisée entièrement ? D’après la bénédiction du public, j’aurais dû venir ici en tant que père, or ce n’est pas encore arrivé, la preuve en est que je me trouve ici à Mogador alors que ma femme est à Casablanca à une distance de 500 km ! »

« Savez-vous quelle est la date hébraïque aujourd’hui ? » a-t-on demandé à Sami.

« Oui, aujourd’hui est le Chabbat 25 Elloul. »

« Dans ce cas, lui a dit notre Maître, qui sait, peut-être votre femme a-t-elle déjà accouché, parce que si la sainte communauté a prié auprès de la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto, alors sa prière doit être acceptée jusqu’au bout. »

Entre temps, la sainte communauté qui était arrivée à la hilloula continuait dans une grande élévation d’esprit à prier les prières de Chabbat et à participer à Séouda Chelichit, ses amis discutaient avec lui du contenu de la conversation qu’il avait eue avec notre Maître, et ils lui ont dit « Mazal tov ! »

A la sortie du Chabbat, la joie a été grande chez les participants à la hilloula quand on a proclamé à grand bruit la nouvelle que la femme de Sami avait accouché d’un fils exactement à trois heures de l’après-midi, ce qui était le moment où tout le monde lui avait dit « Mazal tov ! »

Cette occasion a marqué une très grande sanctification du Nom de D., parce qu’ils s’agissait de personnes simples, apparemment, dont la bénédiction à côté de la tombe du tsaddik avait accompli des miracles et des merveilles.

 

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