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paracha de la semaine

Parachat Béréchit

10 Octobre 2015

27 Tichri 5776

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

Allumage

Fin

 

Paris

18:55

19:59

 

Lyon

18:48

19:49

 

Marseille

18:48

19:47

 
 

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Le mauvais penchant séduit « pour l’amour du Ciel »

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable pour les yeux, et la femme prit de son fruit, en mangea, en donna aussi à son mari avec elle, et il mangea. » (Béréchit 3, 6)

Il est apparemment très surprenant que ‘Hava se soit laissée tenter par l’arbre. En effet, elle n’avait pas de mauvais penchant, alors comment s’est-elle laissée convaincre par les propos futiles du serpent ?

Ceci comporte une autre chose étonnante, citée dans le Midrach (Béréchit Rabba 19, 2) : quand D. a demandé au premier homme s’il avait mangé de ce fruit, celui-ci a répondu « J’en ai mangé et j’en mangerai », c’est-à-dire qu’il en avait mangé dans le passé et qu’il en mangerait encore au moment où Hachem S’adressait à lui.

Comment a-t-il osé répondre ainsi à D. ? Sans compter qu’Adam et ‘Hava étaient à un niveau spirituel extrêmement élevé. Le Midrach rapporte (Yalkout Chimoni Yéchayah, Remez 508) que lorsque le serpent était en train de séduire ‘Hava, Adam se promenait avec Hachem dans le jardin d’Eden, et c’est certainement un niveau spirituel absolument extraordinaire. On doit donc dire que ‘Hava aussi était à ce même niveau, et dans ce cas, comment ont-ils fauté malgré ce niveau élevé et sans avoir de yetser hara ?

Le serpent a convaincu ‘Hava en lui disant qu’une fois qu’elle aurait mangé du fruit de l’arbre de la connaissance, elle saurait distinguer entre le bien et le mal. D’après le Midrach (Tan’houma Metsora), il lui a dit qu’elle aussi serait comme D. et pourrait créer des mondes. C’est étonnant, est-ce que ‘Hava s’imaginait qu’elle pourrait ressembler à Hachem ? Il est clair que cela ne contient rien de vrai, et évident qu’elle ne pourrait jamais être comme D. !

L’explication en est que comme on le sait, le serpent n’est autre que le Satan (la valeur numérique du mot « na’hach » (serpent), avec l’unificateur, est égale à celle de « Satan »). Dans sa perfidie, le Satan n’a pas dit à l’homme immédiatement de transgresser l’ordre de Hachem, mais au contraire, il l’incite à faire une mitsva particulière « pour l’amour du Ciel », et de cette façon, il le fait descendre aux abîmes. C’est ainsi qu’il a agi ici. Il a convaincu ‘Hava de manger de l’arbre en lui disant que cela lui permettrait de distinguer entre le bien et le mal, et qu’elle saurait s’attacher au bien et s’éloigner du mal, devenant ainsi capable de s’attacher à D. et de Lui procurer de la satisfaction en créant des mondes supérieurs. En effet, on sait que lorsque l’homme fait une mitsva, il crée en cela des mondes supérieurs, ainsi qu’il est écrit (Béréchit 2, 3) « que D. a créé pour faire » – Hachem a créé tous les mondes de telle façon que nous puissions nous aussi faire et construire d’autres mondes lorsque nous observons les mitsvot et faisons de bonnes actions. C’est pourquoi le serpent lui a dit « Vous serez comme des dieux » (Béréchit 3, 5) : vous pourrez vous aussi développer et continuer la création en multipliant les mondes que vous créerez parce que vous saurez distinguer entre le bien et le mal. Le serpent a donc convaincu ‘Hava d’agir ainsi pour le Nom de D. et afin d’augmenter Sa gloire dans la Création.

C’est pourquoi bien qu’elle n’ait pas eu de mauvais penchant, elle s’est laissée séduire par le serpent, parce qu’elle pensait qu’elle le faisait pour l’amour du Ciel et donnait ainsi de la satisfaction au Créateur. C’était donc cela son erreur. Adam lui aussi a commis la même erreur : au début il a refusé de l’écouter, mais elle lui a dit que manger du fruit de l’arbre de la connaissance était pour l’amour du Ciel, pour recevoir une grande sagesse et savoir distinguer entre le bien et le mal. Ainsi, ils pourraient s’éloigner totalement du mal et créer des mondes en l’honneur de D.

Une fois qu’il a écouté ces paroles de ‘Hava, il a accepté ce qu’elle disait et mangé du fruit. Il était tellement convaincu de bien faire que lorsque Hachem lui a demandé s’il avait mangé du fruit de l’arbre, il a répondu qu’effectivement il en avait mangé, et qu’il en mangerait encore dans l’avenir. Parce qu’au contraire, il croyait que c’était une mitsva et non une faute, et il n’avait l’intention que de glorifier Hachem. Mais il faut se rappeler que c’est la façon de procéder du mauvais penchant : faire croire à l’homme qu’une faute est en réalité une mitsva, pour le prendre au piège et lui faire commettre une faute.

Il m’est arrivé d’entendre quelqu’un dire du lachon hara sur un autre, et quand je l’ai entendu, je le lui ai immédiatement reproché et je lui ai dit que c’était du lachon hara, interdit par la Torah. Mais il m’a répondu que ce qu’on disait pour l’amour du Ciel était permis. Alors je lui ai rappelé que ce qu’il disait n’était pas du tout pour l’amour du Ciel, mais que c’était la façon de procéder du yetser hara, de faire croire à l’homme que ce qu’il fait de mal est pour l’amour du Ciel. Et effectivement, après s’être interrogé sur les motifs qui l’avaient poussé à parler, il a reconnu que ce n’était pas pour l’amour du Ciel, mais qu’il l’avait cru parce qu’il avait été trompé par le yetser. En réalité, il n’avait dit du mal de cette personne que pour des raisons personnelles.

Quelle a donc été l’erreur d’Adam et ‘Hava, puisque certainement, après avoir mangé du fruit de l’arbre et distingué entre le bien et le mal, ils savaient se garder du mal et se rapprocher du bien, et ainsi apporter beaucoup de satisfaction à Hachem ? En réalité, Hachem ne désire pas que l’homme crée des mondes et offre des sacrifices en transgressant Ses ordres. L’essentiel est pour Lui qu’il se conduise selon ce qu’Il lui a ordonné, sans vouloir être plus malin et ajouter à Ses ordres. Mais Adam et ‘Hava, n’ayant reçu qu’une seule mitsva, ont voulu y ajouter et faire plus de mitsvot du fait qu’ils sauraient distinguer entre le bien et le mal. C’est là en fait la source de leur erreur.

De même, nous voyons dans l’épisode avec Chaoul et Chemouël (Chemouël I, 15) que Chaoul avait reçu l’ordre de combattre Amalek et de tuer tout le peuple et son bétail. Mais il n’a pas écouté l’injonction de D. et a rassemblé tout le bétail. Puis quand Chemouël est arrivé et a demandé quel était ce bruit de bétail qu’il entendait, Chaoul a répondu qu’il voulait offrir ces bêtes en sacrifice à D. Alors le prophète lui a dit que puisqu’il n’avait pas respecté la parole divine, il allait perdre la royauté et allait être remplacé par David.

Bien que Chaoul ait estimé agir au Nom du Ciel, Hachem l’a puni, car Il souhaite que l’homme agisse selon ce qui lui a été ordonné sans rien y ajouter. D. ne désire pas que l’homme se montre pieux plus qu’il ne le faut, mais simplement qu’il écoute Sa voix.

Et d’après ce que nous avons expliqué, nous pouvons comprendre pourquoi Adam et ‘Hava n’ont pas été punis immédiatement quand Hachem est venu parler avec eux, mais seulement chassés du Gan Eden et envoyés en ce monde-ci. En effet, après la faute ils savaient distinguer entre le bien et le mal et s’étaient déjà préparés à vivre ici-bas et à se mesurer au mauvais penchant. La raison pour laquelle ils n’ont pas été punis est qu’ils n’avaient pas eu l’intention de se révolter contre D. : ils avaient mangé du fruit de l’arbre dans une bonne intention et pour l’amour du Ciel. Mais de par nos nombreuses fautes, au lieu d’apprendre à quel point il est grave de trébucher en commettant des choses pareilles, qui semblent être des mitsvot mais sont en fait de véritables transgressions, nous prétendons que cela n’a rien d’interdit et continuons à enfreindre la parole de D.

SUR LA PENTE ASCENDANTE

La Torah comme remède

Une fois, un couple de non-juifs américains a malheureusement appris que le mari était atteint d’une tumeur maligne au cerveau, et son état s’est dégradé au point de lui faire perdre la vue. Mais ils n’ont pas perdu espoir et ont essayé par tous les moyens de trouver un remède à la maladie. Ils ont fait appel aux meilleurs médecins et ont investi d’importantes sommes dans ce but, mais même les spécialistes les plus réputés ne parvenaient pas à guérir le mari.

Ils se sont alors adressés à un grand docteur, qui, ayant également désespéré de trouver le remède souhaité, leur a conseillé de se tourner vers moi.

Le mari s’est empressé de suivre ce conseil et a contacté mon assistant pour prendre un rendez-vous. Mais le premier moment de libre qu’on a pu lui proposer pour qu’il vienne me rencontrer était trois mois plus tard. Le malade, pensant avoir affaire à un grand professeur, a essayé d’insister pour que je le reçoive plus tôt, offrant même pour cela une grande somme d’argent, mais mon assistant a refusé et lui a maintenu le rendez-vous proposé.

Après trois mois d’attente et d’espoir, le couple s’est rendu à l’endroit où je reçois le public, mais il a eu la surprise de constater qu’il n’était pas arrivé dans un hôpital. Etant déjà sur place, ils ont décidé d’attendre patiemment leur tour afin d’éclaircir cette affaire avec moi.

Au moment venu, ils sont entrés dans mon bureau et m’ont demandé : « Les gens qui attendent dehors sont-ils tous malades ? »

« Non, que D. nous en garde », leur ai-je répondu.

Le mari et la femme ont échangé un regard, avant de déclarer : « Il y a, semble-t-il, une erreur. Nous avons pris un rendez-vous chez un grand médecin capable de nous guérir d’une grave maladie. Nous ne sommes apparemment pas au bon endroit. »

Ils ont immédiatement téléphoné au médecin qui les avait dirigés vers moi, et ont dit à haute voix : « Où nous avez-vous envoyés ? Il n’y a aucun médecin ici ! »

Mais le docteur leur a répondu : « C’est vrai, je ne vous ai pas envoyés chez un médecin, mais chez un Rav, pour lui demander une bénédiction pour la guérison. »

Ayant attendu trois mois pour obtenir ce rendez-vous et étant déjà sur place, ils ont décidé de tenter leur chance, en pensant « Qui sait ? Peut-être a-t-il la possibilité de nous aider ! » Ils se sont donc installés et ont demandé une bénédiction.

Je ne savais pas quoi leur dire, et finalement, comme je le fais souvent dans ce genre de situations, j’ai tenté de les renforcer dans la foi en D.

Je leur ai dit qu’ils doivent croire en D., qui est le Créateur du monde et qui dirige les créatures depuis la Création jusqu’à présent. C’était Lui qui avait décrété que le mari tombe gravement malade et Il avait également le pouvoir de retirer cette maladie facilement et rapidement : tout ce qu’il leur restait à faire était de respecter les sept lois noa’hides.

Je leur ai détaillé les sept mitsvot qui leur incombaient, et je leur ai conseillé un livre en anglais qui traite des sujets de foi. Mes interlocuteurs, surpris par le traitement étrange que je leur proposais, m’ont salué et sont partis.

Puisqu’il n’avaient plus d’autre choix, ils ont commencé à s’intéresser à la présence de D. dans le monde. Ils ont étudié les sept lois noa’hides, puis se sont penchés avec intérêt sur le judaïsme, apprenant l’existence de la sainte Torah, donnée au peuple d’Israël au Sinaï, ainsi que des six cent treize mitsvot qu’elle comporte et qui incombent au peuple juif.

Ce couple non-juif a donc fini par arriver à la conclusion suivante : « Nous avons seulement sept mitsvot, alors que le peuple juif en a six cent treize. Pourquoi serions-nous lésés ? Pourquoi n’aurions-nous pas le mérite d’accomplir nous aussi toutes les mitsvot de la Torah ? Pourquoi serions-nous différents des juifs et inférieurs à eux ? Cela ne fait aucun doute, il vaut mieux adopter la Torah et accomplir toutes ses mitsvot ! »

C’est ainsi qu’ils ont commencé à s’intéresser en profondeur à la Torah et aux six cent treize mitsvot. Et miracle : plus ils se plongeaient dans le judaïsme, plus la tumeur disparaissait du cerveau du mari jusqu’à ce qu’il soit complètement guéri !

Trois ans plus tard, ils sont revenus me voir, m’ont rappelé leur histoire et m’ont fait part du miracle médical qui était arrivé au mari : la tumeur avait disparu de son cerveau comme si elle n’avait jamais existé. Puis ils m’ont annoncé qu’ils étaient en plein processus de conversion, et qu’ils mériteraient bientôt de se joindre au peuple juif et d’accepter le joug de la Torah et des mitsvot.

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille pinto

Notre maître Rabbi David ‘Hanania Pinto nous a raconté une histoire merveilleuse :

« Un de mes élèves, Chimon Elza, avait un grand malheur : les médecins l’avaient informé qu’il ne pourrait pas avoir d’enfant. Tous ses frères et sœurs, ainsi que tous les frères et sœurs de sa femme, avaient des enfants.

Il était très malheureux, et tous les ans il arrivait au Maroc pour la hilloula du tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto, que son mérite nous protège. Le 26 Elloul, il se prosternait sur la tombe avec des pleurs amers, suppliant que le Saint béni soit-Il lui accorde une descendance. Cela me touchait beaucoup.

En 5763, il arriva comme à son habitude tous les ans à la hilloula au Maroc, et pleura de nouveau devant la tombe. Tout le monde priait pour que lui et sa femme aient un enfant : ‘‘Puisse la volonté de D. être que l’année prochaine vous arriviez ici avec votre femme et votre fils, un petit bébé auquel vous donnerez le nom de ‘Haïm, comme le tsaddik, que son mérite nous protège !’’ et tout le monde répondait ‘‘Amen’’ à cette émouvante bénédiction.

Et effectivement, il mérita que sa femme conçoive. Neuf mois plus tard, elle enfanta un fils.

La circoncision eut lieu le dimanche de la parachat Balak, en 5764. J’aurais dû être le sandak, mais comme à ce moment-là je me trouvais à l’étranger, j’ai donné cet honneur au frère de Chimon, c’était vraiment extraordinaire. »

LA HAPHTARA DE LA SEMAINE

« Ainsi parle D. Hachem Qui a créé les cieux et les a déployés » (Yéchayah 42)

Le rapport avec la paracha : la prophétie de Yéchayah rappelle la création du ciel et de la terre et de tout ce qu’ils contiennent, telle qu’elle est décrite en détail dans la parachat Béréchit.

 « Vous qui êtes sourds, entendez ; aveugles, ouvrez les yeux et voyez ! » (Yéchayah 42, 18)

On peut expliquer, sur le mode de l’allusion, que quiconque se retient dans ce monde d’écouter des paroles interdites méritera à l’avenir d’entendre des paroles de Torah directement de D.

Quiconque se retient de regarder des images interdites méritera à l’avenir de profiter de la présence divine.

Voici ce qu’ont dit nos Sages : dans le monde futur, il n’y a ni nourriture, ni boisson, mais les tsaddikim sont assis avec des couronnes sur leurs têtes et ils se délectent de la splendeur de la Chekhina (Berakhot 17a).

Telle est l’intention des paroles du prophète. « Vous qui êtes sourds, entendez » : ceux qui se comportaient comme des « sourds » en ce monde et se retenaient d’écouter des paroles interdites mériteront à l’avenir d’entendre la Torah de la bouche de Hachem.

« Aveugles, ouvrez les yeux et voyez » : ceux qui se comportaient comme des « aveugles » en ce monde et se retenaient de porter leurs yeux dans des lieux interdits mériteront à l’avenir de voir la face de la Chekhina.

GARDE TA LANGUE

Qu’il craigne et évite

Même celui qui ne croit pas aux paroles de médisance n’a pas le droit de tendre l’oreille à ces propos, sauf s’il a un but précis comme faire du commerce avec l’homme en question. S’il entend qu’il n’est pas honnête, qu’il craigne et évite de s’engager. Mais même dans ce genre de cas, il est permis uniquement d’écouter et de craindre, et non de croire.

A LA LUMIÈRE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

« Mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas, car le jour où tu en mangerais, tu mourrais ! » (Béréchit 2, 17)

Hachem a dit à Adam : « Si tu manges de l’arbre de la connaissance, tu seras puni par la mort. » Ceci demande à être compris : en effet, s’il meurt, qui respectera le Chabbat, qui étudiera la Torah, qui accomplira toutes les mitsvot ? D. détruirait-Il tout Son monde pour une seule faute du premier homme ?

De plus, comment pourrait-il se repentir de sa faute s’il meurt tout de suite ? Or d’après nos Sages, la techouva existait avant même la Création !

En réalité, la mort, telle qu’elle est mentionnée dans la Torah, n’est pas à comprendre au sens simple : mort physique. Il s’agit plutôt d’une mort spirituelle. Hachem a voulu signifier à Adam que s’il fautait par l’arbre de la connaissance, il serait considéré devant Lui comme un impie, or les impies sont appelés « morts » de leur vivant (Berakhot 18b). C’est de cette mort que la Torah parle. S’il en est ainsi, la Torah et le Chabbat ne disparaîtront pas du monde, mais Adam sera considéré comme mort, jusqu’à ce qu’un tsaddik apparaisse dans sa descendance et maintienne le monde à l’existence.

Après avoir fauté, Adam a compris qu’il était nu, ce qui signifie également « dépourvu de mitsvot ». Alors il s’est cousu une ceinture de feuilles de figuier pour se couvrir : cet acte correspond à un début de repentir, car le fait de s’être senti démuni de mitsvot et de s’être couvert signifie qu’il a eu l’intention de faire techouva.

Certains expliquent qu’Adam a fauté le sixième jour, qui est celui de Roch Hachana. Puisque sa faute lui a été pardonnée à ce moment-là, c’est devenu pour lui un jour de fête. Il y est fait allusion dans le mot « ‘hagoura (ceinture) » : il a fauté le sixième jour (lettre vav, son « ou ») ; il s’est repenti le jour même, qui était Roch Hachana (initiales « rech » et « hé », qui forment le son « ra ») ; et ce jour-là est devenu pour lui une fête (« ‘hag »).

Puis il a effectué le véritable et fondamental repentir pendant Chabbat. Nous avons trouvé un lien profond entre le repentir et le Chabbat : chaque jour, une lumière a éclairé le monde, mais le septième jour, il y a eu une concentration de toutes les lumières. En plus de la lumière du Chabbat brillait une autre lumière puissante que nous ne pouvons percevoir, de l’ordre des lumières des sept jours. Adam a donc senti la puissance particulière du septième jour, qui est apte à la techouva, et a consacré ce jour-là à un repentir sincère et authentique, déversant de ce fait une énergie spécifique pour toutes les générations suivantes. De plus, remarquons que le terme « Chabbat » est composé des mêmes lettres que le mot « techouva », ce qui confirme le lien entre les deux. Il ne reste que la lettre « vav », qui fait allusion au sixième jour, lors duquel l’homme a été créé, et il a eu l’occasion de se repentir pendant Chabbat.

A LA SOURCE

« Au commencement, D. créa le ciel et la terre. » (1, 1)

La Torah a été écrite avec vingt-deux lettres saintes par lesquelles Hachem a créé Son univers.

On y trouve une allusion dans les initiales des mots du premier verset de la Torah : « Au commencement, D. créa le ciel et la terre (Béréchit bara Elokim et hachamayim véet haaretz) ». Si l’on rassemble les initiales, on obtient une valeur numérique de vingt-deux, tout comme le nombre de lettres qui composent la Torah.

Le Ben Ich ‘Haï explique que c’est pour cette raison que de nombreuses prières suivent l’ordre de l’alphabet : afin d’y inclure les vingt-deux lettres saintes avec lesquelles le monde a été créé et par lesquelles la Torah a été donnée, et que nous soyons sauvés par ce mérite.

Une jolie allusion à cette idée apparaît dans le verset (Psaumes 37, 5) : « Remets ta destinée à Hachem ; confie-toi à Lui : Il fera le nécessaire. »

« Remets ta destinée à Hachem » : tu dois prier D., c’est-à-dire selon l’ordre des lettres qui précèdent celles du Nom de D. La lettre « youd » est précédée du « tet » ; le « hé » est précédé du « dalet » ; le « vav » du « hé » ; et le « hé » du « dalet ». La valeur numérique de l’ensemble de ces lettres est égale à vingt-deux.

Si tu agis ainsi, « confie-toi à Lui : Il fera le nécessaire », et Il écoutera ta prière.

 « Au commencement, D. créa le ciel et la terre. » (1, 1)

Le tsaddik Rabbi Moché Leib de Sassow disait sur le verset « Au commencement, D. créa » : pour commencer, tout juif doit savoir que « D. a créé le ciel et la terre », c’est-à-dire qu’il y a un Créateur et un dirigeant à tout ce qui existe dans le monde, et que les choses ne fonctionnent pas toutes seules.

Avraham est parvenu à cette constatation en son temps, lorsqu’il a déclaré ouvertement à ses contemporains : « S’il y a un monde, c’est qu’il y a un dirigeant ! »

 « Et Hével offrit, de son côté, des premiers-nés de son bétail, de leurs parties grasses. » (4, 4)

Le Rambam apprend d’ici qu’il faut résister aux tentations du mauvais penchant et donner ce qu’on a de meilleur, tant dans le service divin qu’aux nécessiteux.

Ainsi il écrit dans les halakhot concernant les interdits référents à l’autel : quiconque veut être méritant soumettra son mauvais penchant, se montrera généreux et offrira son sacrifice avec le plus bel animal de la catégorie en question. En effet, il est dit dans la Torah : « et Hével offrit, de son côté, des premiers-nés de son bétail, de leurs parties grasses. Le Seigneur Se montra favorable à Hével et à son offrande. »

Telle est la loi pour tout ce qui concerne Hachem : que cela provienne du meilleur et du plus agréable. Celui qui construit une synagogue doit la faire plus belle que sa propre maison ; celui qui nourrit un affamé doit lui donner ce qu’il a de meilleur et de plus doux ; celui qui habille un nécessiteux doit lui procurer les plus beaux vêtements.

La vie dans la paracha

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« D. dit : ‘‘Que des corps lumineux apparaissent (yehi)’’ » (1, 14)

L’emploi du singulier (yehi) pour les deux luminaires fait allusion au fait qu’un seul d’entre eux éclairera le jour.

Le fait que D. ait parlé de la sorte a entraîné la diminution de la lune, comme nos Sages l’ont expliqué (‘Houline 60b) : « Si Hachem avait employé le pluriel, les deux luminaires auraient dû briller. » En effet, la parole de D. subsiste à jamais.

LES CHEMINS DE LA FOI

Etudes sur la droiture dans les midot

Le Chabbat Béréchit est l’occasion parfaite pour un nouveau commencement. En effet, le premier Chabbat de l’année est le point de départ pour de nouveaux projets auxquels nous avons toujours pensé, mais où à chaque fois un élément destructeur s’est soucié de repousser ces bonnes résolutions à « demain » ou à « après les fêtes ».

Les exemples ne manquent pas. Prenons quelqu’un qui prie et dont la pensée est très éloignée des mots qu’il prononce et de leur signification : il se console en se disant qu’à la prochaine prière, il se concentrera dès le début. Un enfant à l’école dont l’écriture n’est pas lisible est prêt à faire des efforts pour s’améliorer dans ce domaine dès le prochain cahier. Il ne s’agit pas seulement de paresse. Ces attitudes révèlent un besoin psychologique qu’un facteur extérieur influence notre activité. Quand il y aura un nouveau départ, l’arôme particulier de la réalité renouvelée nous aidera à modifier nos habitudes et à agir différemment.

Le roulement des saisons et des fêtes constitue l’une des plus grandes bontés de D. à notre égard. L’évolution du temps influe sur nos sentiments, nos fonctions et nos activités, créant de ce fait le renouvellement. La nature de la Création est de se modifier et de se renouveler, et c’est en cela qu’elle sert d’outil à l’homme en lui permettant de ne pas rester figé dans l’immobilisme. Sans cette capacité de renouvellement, les jours auraient été tous semblables, nous nous serions enfoncés dans nos habitudes et serions descendus bien bas.

Le moment est donc venu de nous réveiller ensemble, de prendre de nouvelles habitudes, d’améliorer nos traits de caractère et d’écarter de nous les mauvaises midot, qui n’ont pas leur place au sein de la maison d’Israël. Renouvelons-nous pour le bien !

Je ne suis pas naïf

Au centre de la Création du monde se tient la couronne de toute la Création : le premier homme. Avant même qu’il ne soit créé, son essence positive avait été déterminée, celle qui l’a accompagné durant les années de sa vie, ainsi ont enseigné nos maîtres dans le Midrach (Yalkout Chimoni 1, 13) :

« Rabbi Simon a dit : les anges du service se groupèrent en diverses factions, comme il est écrit ‘‘la bienfaisance et la vérité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent’’. La bienfaisance dit : Que l’homme soit créé, car il fera le bien. La vérité dit : Qu’il ne soit pas créé, car il sera sujet aux mensonges. La justice dit : Qu’il soit créé, car il fera le bien. La paix dit : Qu’il ne soit pas créé, car il sera querelleur. Rav Houna, le Rav de Tsipori, a dit : pendant que les anges du service débattaient, Hachem a créé l’homme. Il leur a dit : ‘‘De quoi parlez-vous ? Il a déjà été créé !’’ »

La mida primordiale et fondamentale avec laquelle l’homme a été créé est donc la bienfaisance. Celle-ci peut nous accompagner durant toute notre vie : à chaque instant, dans chaque action, l’être humain est mu par cette mida spécifique de la bienfaisance. A la question « comment déracine-t-on ce trait de caractère et transforme-t-on l’être humain en créature dépourvue de sentiments et remplie de mauvaises midot ? », la réponse réside en un seul mot qui pénètre et s’infiltre petit à petit dans l’intériorité positive et pure de la couronne de la Création. Ce mot est « naïf », « freïer » en argot hébraïque.

Cette mauvaise caractéristique provient de chez les habitants de Sdom. Il s’agit d’une expression de cette ville, qui ne s’explique pas et qui est intraduisible. Voici en quoi cela consiste : empêcher de faire du bien à autrui, réprimer les sentiments de compassion et de générosité, aveugler les yeux qui regardent leur prochain. Le Saba de Kelem attire notre attention sur ce comportement dans le contexte des paroles de la Guemara (Chabbat 105b) : « Rabbi Avin a dit, que signifie le verset ‘‘Qu’il n’y ait pas en toi de divinité étrangère, ne te prosterne pas devant un dieu extérieur’’ ? Qui est ce dieu étranger qui habite le corps de l’homme ? C’est le mauvais penchant. »

Sachons que l’égoïsme entre dans le cadre de l’idolâtrie. Le fait de ne penser qu’à soi et pas à autrui, et de se prosterner face à soi-même, est une idolâtrie de sa propre personne.

Par exemple, lorsque nous avons les yeux fermés et les oreilles bouchées, nous n’entendons plus le bruit que nous faisons. Nous n’entendons plus le coup de klaxon de notre voiture près d’un immeuble à une heure tardive, pour appeler un ami. Nous oublions que vivent ici des personnes âgées, et très probablement des gens malades et des bébés qui dorment déjà. Nous ne voyons pas non plus que le papier ou le mégot de cigarette par terre dérangent les autres.

Le contraire de l’égoïsme

Durant le massacre de ‘Hevron de 1929, nombreux sont ceux qui se sont cachés à Beit Slonim. Certains étudiants de la yéchiva se savaient sur le point de mourir, et dans un acte de bravoure, ils se sont couchés sur leurs amis afin de les protéger des redoutables émeutiers. En-dessous des cadavres à Beit Slonim, on a retrouvé dix jeunes gens à qui cette attitude avait sauvé la vie.

Un témoignage détaillé sur le courage de ces sauveteurs, provenant de l’un des rescapés, figure dans le livre « Vayélekhou chneihem ya’hdav ». Le gaon Rabbi Dov Mayani, qui s’est rendu en Elloul 1929 à la yéchiva de Mir, a rapporté ce témoignage au machguia’h Rabbi Yerou’ham.

Le discours du machguia’h à Roch Hachana, avant les sonneries du chofar, a fait écho au courage dont avaient fait preuve ces jeunes gens, et le Rav a souligné que cet acte constituait un mérite pour le peuple d’Israël.

Généralement en temps d’épreuve, l’homme perd sa capacité de réflexion. Mais ici, ces jeunes avaient atteint des sommets si élevés qu’ils ont gardé leur niveau jusqu’au moment de mourir. Rabbi Yerou’ham a ajouté : « On reconnaît qu’ils étaient les disciples du Saba de Slobodka, car c’est grâce à lui qu’ils sont parvenus à un tel niveau. »

 

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