La Paracha de la semaine en format PDF

la Paracha en PDF

paracha de la semaine

Parachat Terouma

13 Février 2016

4 Adar I 5776

Horaires de Chabbat
Localité Allumage Fin de Chabbat Rabbenou tam
Paris 17h47 18h56 19h43
Lyon 17h43 18h49 19h33
Marseille 17h46 18h50 19h32

Acceuil ARCHIVES

La leçon à tirer de la construction du Sanctuaire

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Tu feras une menora en or pur. Tu la feras d’une seule pièce, son pied et sa tige, ses calices, ses boutons et ses fleurs feront corps avec elle » (Chemot 25, 31).

Dans cette paracha, le Saint, béni soit-Il ordonne à Moché de faire une menora, en lui indiquant la façon de procéder. La Torah s’étend très longuement sur la façon de faire la menora, en insistant sur chaque détail de son aspect, les calices, les boutons et les fleurs. Il faut comprendre pourquoi elle s’étend tellement en détail sur sa fabrication, alors qu’en fait, Hachem sait parfaitement que Moché ne saura pas comment la fabriquer, et que bien qu’Il lui ait montré la forme de la menora dans un moule de feu, en fin de compte Moché prendrait un bloc d’or et pour le lancer dans le feu, et par un miracle extraordinaire la menora se ferait d’elle-même. Comme l’expliquent les Sages sur l’expression « la menora sera faite » – d’elle-même, parce que Moché avait du mal à comprendre, alors Hachem lui a dit : lance le bloc dans le feu et elle se fera d’elle-même, c’est pourquoi il est écrit « sera faite ».

On a donc du mal à comprendre pourquoi il fallait rentrer dans tous les détails de la fabrication de la menora, alors qu’Il savait qu’en fin de compte, elle se ferait d’elle-même en jetant un bloc d’or dans le feu. Et si l’on dit que la Torah l’a écrit délibérément pour que nous connaissions la façon de procéder pour toutes les générations, il aurait été possible de le faire dans la parachat Vayakhel-Pekoudei, où il est question de la réalisation effective de la menora.

On peut dire que la Torah vient ici nous enseigner une leçon à partir de la menora : bien que Moché ait eu du mal à comprendre la fabrication de la menora et savait qu’il n’y arriverait pas, la Torah en a tout de même parlé longuement, et Moché l’a expliquée et commentée dans la mesure de ses moyens, sans s’en dispenser sous prétexte qu’il ne savait pas la fabriquer. Ainsi, nous devons savoir que même quelqu’un qui étudie la Torah mais sans mériter de la comprendre en profondeur ne doit pas désespérer ni se relâcher, mais essayer encore et toujours, jusqu’à ce que ses yeux s’éclairent et qu’il mérite de comprendre. C’est ce qui est arrivé à Moché : bien qu’il ait su qu’il ne pourrait pas étudier à fond ce qui concerne la menora, il en a tout de même parlé en profondeur et longuement.

Et précisément, quand quelqu’un se donne du mal pour la Torah en un certain endroit, la Torah demande à Hachem de lui révéler ses secrets en un autre endroit (Sanhédrin 99b, et Rachi Ibid.). Par conséquent, se donner beaucoup de mal pour la Torah fait partie de son acquisition, et bien qu’on ne comprenne pas ce qui se cache sous les mots, c’est tout de même une grande mitsva de se donner du mal pour essayer de les expliquer. C’est ce qui est écrit (Vayikra 26, 3) : « Si vous marchez dans Mes lois », et Rachi explique : si vous étudiez la Torah dans l’effort. Il est également dit de la Torah qu’elle est un élixir de vie pour ceux qui l’étudient.

On trouve également chez Yitro qu’il est allé à la yéchiva d’Otniel ben Kenaz pour y étudier la Torah (Yalkout Chimoni 38), et bien qu’il n’ait pas réussi à comprendre totalement ce qu’il étudiait, il n’a pas quitté la yéchiva mais a dit : je vais écouter et travailler, et peut-être que du Ciel on ouvrira ma tête et on éclairera mes yeux. Hachem lui a dit : tu te dévoues pour ce qui est à Moi, par ta vie, tu mériteras que Je t’enseigne tout.

Les Sages expliquent que le ta’hach a été créé pour les besoins de la construction du Sanctuaire, et qu’il a ensuite été dissimulé. Par conséquent toute sa création n’a été que temporaire, alors qu’apparemment, Hachem aurait pu le créer de façon permanente, ainsi on l’aurait trouvé plus facilement pour les besoins du Sanctuaire. Et si Son but était qu’il soit très rare et ait la particularité de ne pas être vu partout mais uniquement pour le Sanctuaire, Il aurait pu le cacher dans des forêts lointaines et ne le faire découvrir qu’au moment de la construction du Sanctuaire !

On peut en conclure qu’Il a voulu nous donner l’enseignement suivant : de même que pour le Sanctuaire, il fallait une certaine chose qui est la peau des te’hachim, alors qu’il manquait dans le monde de cette sorte de peau, le Saint, béni soit-Il a créé pour cela une créature particulière, de même il faut créer pour l’homme, qui est une sorte de Sanctuaire, à cause du cerveau qui est en lui et qui est comparable à l’Arche sainte, des ses yeux qui sont comme la menora, sa bouche comme le Choul’han, etc., des forces renouvelées lui permettant de s’élever dans le service de D.. Et même si ses forces déclinent, il ne doit pas se relâcher mais s’efforcer de toute la puissance qui lui reste, comme il est dit dans Michlei (2, 4-5) : « Si tu la réclames comme l’argent et la recherches comme des trésors, alors tu comprendras la crainte de Hachem. » Cela signifie qui si l’on veut comprendre jusqu’où il faut se fatiguer pour acquérir la crainte du Ciel et la compréhension de la Torah, et quelles sont les forces dont on dispose, on tentera de se représenter ce qu’on mettrait en œuvre pour rechercher de l’argent et des trésors.

Imaginons quelqu’un de très fatigué dont toutes les forces l’ont quitté depuis longtemps. Comme sa faiblesse l’y oblige, il a cessé toute activité et posé sa tête afin de se reposer. Il est clair pour tous que si cet homme reçoit tout à coup un coup de téléphone lui annonçant qu’il a gagné le gros lot, il va immédiatement se relever comme un lion, oublier sa grande fatigue et courir profiter de ses gains de peur que ce moment ne s’envole et ne disparaisse. Et combien cela fait mal qu’il y ait des gens qui pendant toute leur vie courent après l’argent et le travail, mais lorsque vient le moment où ils doivent se plonger dans l’étude, tout à coup la fatigue les font succomber et ils ne peuvent plus tenir les yeux ouverts pour étudier la Torah.

Il y a de nombreuses années, il y a eu à Mexico un tremblement de terre meurtrier dans la ville inférieure, qui a laissé des dizaines de milliers de morts et des milliers de blessés. Le centre commercial a aussi été détruit jusqu’aux fondations. Quelqu’un qui organisait tous les jours au centre commercial un cours de Torah et la prière de min’ha m’a raconté que lorsque cela s’était produit, toute cette zone avait été complètement détruite, y compris le bâtiment où se trouvait son bureau, et à la stupéfaction de tous ceux qui étaient là, la pièce où avaient lieu les cours était restée entière à sa place comme si rien ne s’était produit. Tout le monde était venu regarder cette chose extraordinaire : comment un bureau isolé était resté entier alors que tout ce qui l’entourait avait été totalement détruit.

Il semble que ce soit comme nous l’avons dit. Dans ce bureau se créaient des forces neuves pour le service de D., du fait qu’avec dévouement on fermait les commerces pour venir écouter un cours de Torah et prier min’ha. Ces forces neuves avaient été absorbées par les murs du bureau et les avaient renforcés et protégés, si bien qu’ils n’avaient pas été détruits.

Il s’ensuit que le devoir de l’homme est de sans cesse grandir dans le service de D. Son cœur doit être comme une petite centrale électrique qui brûle constamment par un surplus d’amour et de crainte de D., alors même s’il y a tout à coup des périodes de faiblesse et de relâchement, il faut tout de suite se dominer et servir Hachem comme un lion, en se découvrant des forces nouvelles. Et lorsque le Saint, béni soit-Il constate le dévouement de l’homme, Il accorde une grande aide, ainsi qu’il est dit « quiconque ajoute, on lui ajoute. »

SUR LA PENTE ASCENDANTE

Le billet envoyé du Ciel

Un vendredi, quelqu’un m’a abordé près de mon domicile pour me demander une contribution financière. Comme je n’avais pas mon portefeuille avec moi, je lui ai demandé d’attendre, ajoutant qu’en peu de temps je lui remettrais une somme de cinq cents chékels.

Je suis monté chez moi et suis immédiatement allé à mon portefeuille, mais à mon grand regret, je me suis aperçu qu’il ne s’y trouvait que trois cents chékels. Après avoir un peu cherché chez moi, j’ai trouvé un autre billet de cent chékels, mais il me manquait encore cent chékels pour compléter la somme, c’est pourquoi j’ai continué à chercher cette somme chez moi, mais mes recherches ont été infructueuses et je n’ai pas trouvé ce que je cherchais.

Lorsque j’ai vu que j’avais épuisé toutes les possibilités et que chez moi il n’y avait plus de billets, j’ai été très perplexe. J’avais fixé à cette personne la somme de cinq cents chékels, et comment allais-je la lui compléter ?

N’ayant pas le choix, et sans beaucoup d’enthousiasme, je lui ai demandé d’attendre un peu jusqu’à ce que ma femme revienne de l’épicerie : il était possible qu’elle ait un peu plus d’argent.

De plus, j’ai décidé d’aller plus tôt que prévu au mikvé, bien que ce soit quelque chose que je n’ai pas du tout l’habitude de faire. Depuis des dizaines d’années, j’ai l’habitude d’aller au mikvé le vendredi une heure avant l’entrée du Chabbat, et cette fois-là c’était six heures avant le Chabbat, mais c’est ce que j’ai pensé faire ce jour-là, et c’est ce que j’ai fait.

Tout de suite après le mikvé, j’ai porté mon costume de Chabbat, et en l’enfilant j’ai mis la main dans la poche de mon veston pour vérifier qu’elle ne contenait pas de mouktsé, ou un objet quelconque qui constituerait un problème pour être porté le Chabbat, comme le conseille le Rambam dans les lois du Chabbat (19, 26) : « On doit vérifier son vêtement la veille du Chabbat lorsque l’obscurité arrive, de peur qu’on y ait oublié quelque chose et qu’on sorte avec le Chabbat. »

Et voici qu’à mon grand étonnement, j’ai senti tout à coup un billet dans une des poches de mon veston de Chabbat. J’ai sorti le billet de ma poche, et j’ai découvert avec surprise que c’était un billet de cent chékels. Je n’en croyais pas mes yeux, comment avais-je trouvé sans le chercher la somme exacte dont j’avais besoin, et justement dans mon veston de Chabbat !

Quelques minutes plus tard j’ai donné cinq cents chékels au juif en question qui m’avait demandé un don, et immédiatement après est arrivé chez moi quelqu’un d’autre qui m’a annoncé avec joie que sa femme venait d’avoir des jumeaux, sans qu’il y ait eu, D. merci, aucun besoin d’une opération.

En entendant cette bonne nouvelle, je me suis rappelé que le samedi soir précédent, quelqu’un m’avait abordé en me donnant un don de cent chékels et en me demandant de bénir sa femme pour qu’elle ait un accouchement facile et sans complications.

Naturellement, je l’avais béni, et ensuite, sans y faire attention, j’avais mis le billet dans la poche de la veste de Chabbat que je portais, et je l’avais complètement oublié.

Lorsque j’ai de nouveau réfléchi aux détails de cette histoire, je suis arrivé à la conclusion que c’était un cas de Providence individuelle manifeste. Hachem savait que le vendredi, quelqu’un qui voulait une contribution allait venir chez moi, et Il savait aussi qu’il me manquerait une somme de cent chékels, c’est pourquoi du Ciel on avait arrangé que la semaine précédente, le samedi soir, quelqu’un me donnerait cette somme que j’allais oublier quand je la chercherais à la maison, ceci afin que je décide d’aller plus tôt au mikvé et de porter mes vêtements de Chabbat.

Ainsi, de façon étonnante, je trouverais le billet dont j’avais besoin, et je m’éveillerais à l’idée que c’est Hachem qui est à l’origine de toutes les causes et conséquences, et Qui gouverne le monde et prépare à quiconque Lui fait confiance ce qu’il lui faut.

Après être arrivé à cette prise de conscience, j’ai passé le Chabbat dans un état d’élévation, j’ai senti que Hachem est un bon Père qui prépare un remède à tout problème. Heureux est celui qui mérite d’être Son envoyé.

LA HAPHTARA DE LA SEMAINE

« Hachem donna la sagesse à Chelomo (I Melakhim 5, 6)

Le rapport avec la paracha : La haphtara raconte la construction du Premier Temple construit par le roi Chelomo, ce qui est en rapport avec la paracha, où il est question de la construction du Sanctuaire par Moché.

 « Il y eut la paix entre ‘Hiram et Chelomo et tous deux conclurent une alliance » (I Melakhim 5, 26)

Comment le roi Chelomo a-t-il pu conclure une alliance avec un étranger ?

Rabbi Bounim de Peschis’ha zatsal répond à cela que certes, il est écrit littéralement « ils conclurent une alliance tous deux » et non « ils conclurent tous deux une alliance », parce que bien qu’ils aient conclu une alliance, malgré tout ils sont resté « tous deux », à savoir deux mondes différents.

L’alliance avait par conséquent simplement un caractère politique, ce n’était pas une alliance spirituelle intérieure.

(Ma’ayana chel Torah)

 « Cette demeure que tu construis, si tu marches dans Mes lois et que tu observes Mes statuts » (I Melakhim 7, 12).

Hachem a dit à Chelomo : « Ne t’imagine pas que la construction de cette maison s’opère par l’argent et l’or que tu as investis en quantité. Tout cela n’est que de la matière inerte et non un Temple.

« C’est seulement « si tu marches dans Mes lois et que tu observes Mes statuts », qu’ainsi tu construiras la Demeure. Et cela mènera à l’installation de la Présence divine et la Demeure deviendra un Temple. »

Avec ces matériaux spirituels, il est possible qu’il y ait un Temple, même après la destruction. Même quand les matériaux concrets ne seront plus là, même alors, la promesse « Je résiderai parmi les bnei Israël et Je n’abandonnerai pas Mon peuple Israël » se réalisera.

(« Kokhav MeYa’akov »)

GARDE TA LANGUE

Et moi ?

La permission de raconter du lachon hara sur quelqu’un qui a causé du tort à un autre, c’est uniquement si celui qui raconte est lui-même meilleur, mais si lui-même commet les mêmes fautes, il lui est interdit de raconter, car son intention n’est évidemment pas d’être utile, mais d’abaisser l’autre.

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille Pinto

Des centaines et des milliers de juifs ont mérité de toucher les mains du tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto, que son mérite nous protège, certains pour donner de la tsedaka et d’autres pour la recevoir. C’était l’un des fondements du monde auquel Rabbi ‘Haïm était attaché de tout son être : « guemilout ‘hassadim », la générosité.

Il était sans aucun doute rempli de « ‘hassadim tovim », de bonté et de générosité, envers le peuple d’Israël. Il y mettait tout son poids, et faisait beaucoup de choses pour que les pauvres et les indigents de la ville obtiennent leur subsistance. Il avait un emploi du temps fixe. Après la prière de cha’harit, il allait sur la tombe de son grand-père, le kabbaliste Rabbi ‘Haïm le grand, au vieux cimetière. Il évoquait toujours son nom au moment où il bénissait les gens. Il leur disait : « « Que le mérite de mon saint grand-père vous protège. » Ensuite, il allait au nouveau cimetière, où il priait sur la tombe du tsaddik Rabbi Yéhouda (Hadan), que son mérite nous protège. Et de là, il retournait en ville en se dirigeant vers les boutiques, où il achetait des produits alimentaires pour les pauvres de la ville. Le chamach avait pour rôle d’aller chez telle veuve, ou chez telle famille qui faisaient partie des nécessiteux de la ville. A celle-ci il avait l’ordre d’amener de la viande, du pain et des gâteaux, et à cette famille-là d’apporter des fruits et des légumes. Le chamach distribuait ainsi toute la nourriture entre les indigents, sur l’ordre du tsaddik, évitant ainsi les affres de la faim aux pauvres de la ville.

La silhouette et le noble visage du tsaddik étaient gravées dans le cœur de tout juif qui habitait Mogador : Rabbi ‘Haïm Pinto était assis à la porte de la ville et attendait les passants qui venaient de l’extérieur, pour leur faire mériter de prendre part à la mitsva de tsedaka.

Il y en avait aussi qui « cherchaient » Rabbi ‘Haïm ou qui passaient par là exprès pour qu’il leur demande une certaine somme pour la tsedaka. Tout le monde savait et croyait qui si Rabbi ‘Haïm Pinto leur demandait de l’argent pour la tsedaka et qu’il le leur donne, c’était une segoula pour la réussite, et ils passeraient une bonne journée à tous points de vue. C’était pour les juifs du Maroc un fait connu et avéré que si Rabbi ‘Haïm les bénissait pour ce qu’ils avaient donné, ce jour-là serait bon pour eux, et pendant cette semaine ils verraient des miracles et des merveilles.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

« Ils feront une arche en bois de chittim, d’une longueur de deux coudées et demi, une coudée et demi de large et une coudée et demi de hauteur. Tu la recouvriras d’or pur à l’intérieur et à l’extérieur tu la recouvriras et tu feras une couronne d’or autour » (Chemot 25, 10-11).

Le Saint, béni soit-Il ordonne de construire l’Arche en bois de chittim et de la recouvrir d’or pur à l’intérieur et à l’extérieur, ainsi que de l’entourer d’une colonne d’or. Mais comme on le sait, l’Arche sainte reposait à l’intérieur du Saint des Saints, et à l’époque du Premier Temple, le cohen gadol ne la voyait qu’une fois par an, le jour de Kippour. Donc pourquoi Hachem a-t-Il ordonné de la recouvrir d’or, et de plus de l’entourer d’une couronne en or, alors qu’elle est cachée à l’intérieur du Saint des Saints et que personne ne la voit ? Que viennent nous apprendre toute cette beauté et cette splendeur, bien que rien ne soit vu ?

On peut expliquer dans le registre du moussar que tout juif est comme une Arche sainte recouverte d’or à l’intérieur comme à l’extérieur, c’est pourquoi un juif pieux doit veiller à l’accomplissement des mitsvot non seulement envers l’extérieur, ce que tout le monde voit, mais aussi lorsqu’il se trouve à l’abri chez lui, à l’intérieur, et que personne ne surveille ce qu’il fait. En effet, comme on le sait, « il y a un œil qui voit, une oreille qui entend, et tous les actes sont inscrits dans le livre » (Pirkei Avot 2, 1). Le roi David dit dans les Psaumes (40, 9) : « Ta Torah est à l’intérieur de mes entrailles », ce qui signifie que la Torah doit être à l’intérieur du juif, de la même façon que le séfer Torah se trouve à l’intérieur de l’Arche sainte.

De même, dans chaque maison juive, c’est un devoir de placer une mezouza sur le montant de la porte, parce qu’il y a en cela une allusion et une mise en garde pour nous que Hachem nous voit dans tous nos actes, même lorsque nous nous trouvons tout à fait à l’intérieur, parce que le juif ne peut jamais échapper au devoir de l’étude de la Torah et de l’accomplissement des mitsvot. Et de même qu’il faut accomplir les mitsvot à l’extérieur au vu et au su de tout le monde, il y a aussi un devoir de veiller à les accomplir en cachette. Nous apprenons ce principe de l’Arche sainte, qui est recouverte d’or et entourée d’une couronne d’or, bien qu’elle se trouve à l’intérieur du Saint des Saints, cachée aux yeux de tous, et bien que la mezouza se trouve sur le montant à l’extérieur et qu’à l’intérieur on ne la voie pas, Hachem sait ce qui se passe tout à l’intérieur.

Il m’est une fois arrivé, lorsque j’étais à Mexico, que viennent me trouver des habitants locaux portant une kippa. Et voilà que Chabbat, je les ai vus aller à la synagogue locale tête nue, et lorsqu’ils m’ont aperçu, ils ont senti que leur tête commençait à brûler de honte que je les aie vus sans kippa. L’un d’eux leur a proposé de retourner sur leurs pas, mais il n’a pas réussi, parce que l’ami qui l’accompagnait ne me connaissait pas et ne savait pas pourquoi il aurait fallu fuir. Lorsque nous nous sommes trouvés face à face, j’ai enlevé la kippa que je portais sous mon chapeau et je l’ai posée sur la tête de l’un d’eux, qui ne savait où se fourrer.

Je me suis dit : voici à quoi ressemble un homme qui ne fait pas attention à constamment observer les mitsvot, mais uniquement parfois, lorsque l’envie lui en prend. C’est une honte qui lui couvrira le visage dans l’avenir, c’est pourquoi on doit veiller à être le même à l’intérieur et à l’extérieur, même quand personne ne vous voit, parce que toute la terre est remplie de Sa gloire, Hachem sait et voit tout, et malheur à la honte qui nous attend dans le monde à venir.

A LA SOURCE

« De quiconque y sera porté par son cœur » (25, 2).

On trouve dans le Midrach que Moché a objecté : Est-ce que les bnei Israël peuvent le faire ? Hachem lui a répondu : même une seule personne peut le faire, et c’est ce qui est dit : « de quiconque y sera porté par son cœur ».

Le livre « Imrei Chéfer » explique que Moché a demandé : Est-ce que par jalousie, chacun ne va pas vouloir faire la Table ou l’Arche ? Alors, que faire ?

C’est pourquoi Hachem lui a répondu : Je te promets que même un seul juif peut tout faire seul, et tout le monde le regardera avec bienveillance sans le jalouser, car ils ne tiendront aucun compte d’eux-mêmes, mais tous ensemble se réjouiront de ce que la volonté de D. soit accomplie, qu’importe si cela est réalisé grâce à lui ou grâce à quelqu’un d’autre.

« Tu placeras sur cette Table des pains de proposition, en permanence devant Moi » (25, 30).

Le Zohar dit (3, 272a) que l’alimentation est un moment de guerre, car le mauvais penchant ne se trouve que dans l’absorption de nourriture et de boisson. Que peut-on y faire ? Accomplir en soi-même le verset (Yé’hezkel 41, 22) : « Voici la table qui est devant Hachem », lever les yeux vers D., et avoir la crainte du Ciel. Dans ce cas, on ne fautera certainement pas.

A la lumière de ce texte du Zohar, Rabbi Eliezer Papo zatsal explique que « tu veilleras à ce qu’il y ait sur la table au moment du repas du pain à un moment de guerre, le remède étant que la face soit tournée vers Hachem, en réalisation du verset (Téhilim 16) : « J’ai placé Hachem constamment devant moi. »

« Tu placeras sur cette Table des pains de proposition, en permanence devant Moi » (25, 30).

Pour quelle raison fallait-il placer le pain de proposition sur la Table dans le Sanctuaire ?

A ce sujet, le Rambam nous dévoile ses pensées intimes et écrit : « Je n’en connais pas la raison, et je ne sais pas à quoi cela se rapporte aujourd’hui. »

Dans une tentative de découvrir la raison de la mitsva, Rabbi Ya'akov ‘Haïm Sofer, dans son livre « Kerem Ya'akov », mentionne le poème du Ari zal sur le repas du Chabbat : « Il nous dévoilera les raisons des douze pains. » Il explique que nous avons besoin qu’on nous dévoile la raison des pains de proposition.

C’est pourquoi Rabbeinou Avraham Ibn Ezra écrit dans son poème traditionnel de Chabbat : « Hachem a inscrit dans la Torah une loi sans raison apparente pour les cohanim : dresser devant Lui les pains de proposition. » Ce qui signifie que cette mitsva est un « ‘hok », une loi dont la raison ne nous a pas été dévoilée, mais que nous percevons comme un décret du Roi.

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« De tout homme (« meet kol ich ») qui y sera porté par son cœur » (25, 2).

Les mots « meet kol ich » sont superflus, il aurait suffi de dire « de quiconque y sera porté par son cœur ». Ces trois mots viennent peut-être inclure trois détails dans lesquels la loi est différente de l’habitude. Ce sont les orphelins, les femmes et les riches généreux. Les orphelins parce qu’on n’impose pas aux orphelins de donner de la tsedaka, mais si c’est pour leur faire une bonne renommée, c’est permis. Les femmes, ainsi qu’il est dit qu’on ne doit accepter des femmes qu’une toute petite somme. Le riche généreux, comme il est dit qu’il est interdit à celui qui gère la tsedaka d’exiger de lui un don, de peur qu’il ne se force à donner ce qu’il ne peut pas vraiment se permettre.

En ce qui concerne l’offrande pour le Sanctuaire, Hachem a dit à Moché qu’il prenne aussi de ces trois catégories. Le mot « et » vient inclure les femmes, le mot « kol » vient inclure les orphelins, et le mot « ich » le généreux, de ces trois-là on doit prendre, même quelque chose d’important.

On peut l’expliquer par les paroles des Sages qui ont dit que le Sanctuaire vient racheter la faute du Veau d’Or, et aussi que la manne faisait tomber du ciel pour les bnei Israël des pierres précieuses, ou encore que le plus petit d’entre eux avait pris du butin de l’Egypte de quoi charger quarante ânes d’argent, d’or et de pierres précieuses. Ils ont encore dit que le butin de la mer était plus important que le butin de l’Egypte, donc les bnei Israël étaient immensément riches, c’est pourquoi on pouvait inclure ces trois catégories, car les exceptions ne portent que sur les cas ordinaires, mais dans le cas du Sanctuaire, on peut prendre de ces personnes, d’autant plus qu’en regard de leur grande richesse, ce pouvait être considéré comme une petite chose, même pour celui qui est généreux, et même s’il avait donné tout ce qu’il fallait pour le Sanctuaire.

LES CHEMINS DE LA FOI

Etudes sur la droiture dans les midot

Jusqu’à présent, nous avons concentré notre regard sur la personne honorable que nous devons respecter en tout juif, et le fait qu’il faut éviter à tout prix de blesser autrui ou de lui faire honte, de quelque façon que ce soit.

Dans les lignes qui suivent, nous allons tenter d’approfondir un peu le respect dû aux talmidei ‘hakhamim et aux bnei Torah, envers qui nous trouvons une relation différente, plus grave et plus douloureuse, au point que les Sages ont dit (Chabbat 119b) au nom de Rabbi Yéhouda citant Rav : « Quiconque méprise les talmidei ‘hakhamim ne trouve aucun remède à ses maux » (on sait qu’à notre époque, il n’y a aucun remède connu au cancer, et il est bien connu du public que de nos jours, ceux qui méprisent les talmidei ‘hakhamim sont atteints de ce lourd et douloureux châtiment).

Le Zohar (parachat Nasso) dit que le Saint, béni soit-Il désire qu’on respecte les tsaddikim plus que soi-même, comme nous le trouvons chez Yérovam : lorsqu’il offrait de l’encens à des idoles, le Saint, béni soit-Il a attendu, sans le punir, mais dès qu’il a attaqué le prophète Ido, sa main s’est desséchée, alors qu’il n’avait pas été puni de cette façon pour l’idolâtrie.

Voici un autre exemple qui nous concrétise à quelle point la punition de celui qui attaque un talmid ‘hakham est grave, même si celui qui se conduit ainsi est lui-même un talmid ‘hakham. Dans le traité Ta’anit (9b), la Guemara raconte : Rav Chimi bar Achi avait l’habitude d’étudier devant Rav Papa, et il exposait à Rav Papa de nombreuses objections. Un jour, Rav Chimi a vu Rav Papa se prosterner en disant : « Hachem, protège-nous ! Puisse Ta volonté être que je ne sois pas humilié à cause des objections de Chimi. » Ce qui est arrivé à la suite de cet incident découvert par Rav Chimi est qu’à partir de ce jour-là, il s’est imposé le silence, et n’a plus jamais dérangé son Rav par ses questions.

Le gaon Rabbi ‘Haïm Zeitchik zatsal écrit à ce propos : Imaginons-nous que Rav Chimi ait continué à présenter des objections, qui sait comment cela se serait terminé ? Du Ciel, on serait intervenu pour protéger l’honneur de Rav Papa, il n’y a aucun doute qu’on aurait découvert de quelle façon le faire taire, et cela se serait terminé de façon désagréable, et peut-être même dangereuse et tragique. Ou peut-être qu’on aurait bouché les sources de la sagesse et qu’on l’aurait débarrassé de sa vivacité.

La prosternation et la prière de Rav Papa qu’il ne soit pas amené à être couvert de honte à cause des objections de son disciple ont certainement fait grande impression au Ciel, et on s’est porté à son secours pour écarter de lui toute honte avant que le mal ne l’atteigne. Il a compris que Rav Papa souffrait à cause de lui, et avant qu’on le fasse taire du Ciel, Rav Chimi s’est imposé silence à lui-même.

Sur le même sujet, il est rapporté dans le livre « Imrei Chéfer » une histoire racontée dans le Zohar (parachat Chela’h). Lorsque les élèves de la yéchiva céleste sont entrés dans la salle où se trouvait le Machia’h, on y jugeait un certain talmid ‘hakham dont on n’a pas le droit de dévoiler le nom. Rabbi Chimon bar Yo’haï s’en est affligé. On lui a dit : Rabbi, ne soyez pas triste ! [Il semble que Rabbi Chimon n’avait pas le droit de pénétrer pour connaître le verdict.] On lui a dit : cet homme est condamné à passer quarante jours dans la douleur à l’extérieur de la yéchiva, et ensuite il subira les souffrances du Guéhénom pendant une heure et demi ! »

A cause de quoi ce talmid ‘hakham avait-il été condamné ?

Tout cela parce qu’un jour, l’un de ses collègues avait donné une explication de Torah, et quand il est arrivé à un certain passage, celui qui était jugé avait su que celui qui lisait allait se tromper. Pour lui faire toucher du doigt son erreur, il avait fait taire ceux qui étudiaient. Lorsque les autres s’étaient tus, tout le monde avait pu entendre l’erreur de celui qui lisait, et il avait été honteux devant eux. C’est à cause de cette honte qu’il avait subi un verdict aussi dur, parce que Hachem ne veut pas supporter une faute de la Torah, même le moins du monde.

Il semble logique de penser que celui qui lisait était l’un des élèves de la yéchiva, donc pas forcément un grand talmid ‘hakham, et celui qui l’a blessé était l’un de ses amis, mais malgré tout, comme son intention était de lui faire honte, il a été puni aussi gravement.

S’il en est ainsi, imaginez ce qu’il doit en être de celui qui cause de la peine à un grand talmid ‘hakham ou qui a l’intention de lui faire honte !

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan