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paracha de la semaine

Parachat Tetsaveh

20 Février 2016

11 Adar א 5776

Horaires de Chabbat
Localité Allumage Fin de Chabbat Rabbenou tam
Paris 17h58 19h07 19h53
Lyon 17h54 18h59 19h43
Marseille 17h55 18h58 19h40

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S'attacher à la Torah

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

« Et toi, ordonne aux bnei Israël de prendre pour toi de l’huile d’olive pure concassée pour le luminaire afin de faire monter la flamme constamment » (Chemot 27, 20).

Dans la parachat Tetsavé, la Torah n’évoque pas pendant toute la paracha le nom de Moché. On connaît à ce propos ce que disent les Sages et qui est cité dans le Zohar parachat Pin’has (246a) : la raison en est qu’au moment de la faute du Veau d’Or, lorsque Moché a pris la défense du peuple d’Israël auprès de Hachem, il a dit (Chemot 32, 32) : « Et maintenant, si Tu pardonnes leur faute… et sinon, efface-moi, je Te prie, du livre que Tu as écrit », c’est pourquoi son nom a disparu complètement d’une paracha, la parachat Tetsavé.

Moché est le pasteur fidèle qui s’est entièrement effacé, exclusivement en faveur de Hachem et d’Israël. Même la Torah qu’il a étudiée et reçue du Sinaï, il ne l’a pas gardée pour lui-même mais l’a prise uniquement pour la transmettre au peuple juif. Il n’avait pas le moindre soupçon d’orgueil, tout son but était uniquement de donner la Torah en héritage à Israël. L’orgueil est quelque chose de méprisable ; ainsi, quelqu’un que j’ai rencontré dans un pays lointain, qui était très grand de taille, et avait aussi une très longue barbe, est venu me trouver pour me dire que tout le monde le regardait lorsqu’il marchait dans la rue, à cause de sa taille et de sa barbe. Je lui ai demandé ce qu’il préférait : qu’on le regarde à cause de son intériorité, ou seulement à cause de sa barbe et de sa taille ? Et il a compris que je voulais faire allusion à son orgueil.

Or la fierté n’appartient qu’à D., ainsi qu’il est dit (Téhilim 93, 1) : « Hachem est roi, Il est revêtu de hauteur », mais de quoi un homme éphémère pourrait-il s’enorgueillir ? Quant à Moché, qui était le plus humble de tous les hommes, il s’est effacé pour uniquement enseigner la Torah au peuple d’Israël, ainsi qu’il est écrit (Devarim 33, 4) : « Moché nous a ordonné la Torah, héritage de la communauté de Ya'akov. » En effet, tout ce qu’il a fait était dans le but de donner cet héritage à la communauté de Ya'akov, tout son désir était de faire grandir le peuple d’Israël dans la Torah et la crainte de D., à tel point qu’il a demandé « sinon, efface-moi je Te prie de Ton livre » (Chemot 32, 32). Il ne voulait pas qu’on écrive son nom du tout dans la Torah, car il était entièrement subordonné au peuple d’Israël. Au contraire, il se serait considérablement réjoui « si seulement tout le peuple de Hachem était fait de prophètes » (Bemidbar 11, 29).

C’est comme cela que le Ramban explique la raison de la disparition du nom de Moché de la parachat Tetsavé. Il se sentait entièrement négligeable, et ne voyait pas que son nom soit digne d’être inclus dans les lettres de la Torah. Il voulait que dans la Torah il n’y ait que de la Torah, à l’exclusion de toute autre chose, et il estimait que son nom ne faisait pas partie de la Torah, c’est pourquoi au moment de la faute du Veau d’Or il a dit à D. : « La Torah que Tu donnes aux bnei Israël leur appartient, et non à moi et à ma tribu pour que mon nom y figure. Cela vaut même la peine que Tu en effaces mon nom, afin qu’elle n’appartienne qu’à eux, et pas seulement à moi et ma tribu. »

Il y a une histoire dans cet esprit sur le Rav de Poniewitz, qui lui aussi s’effaçait totalement en faveur d’Israël, et se donnait du mal pour renforcer même les enfants, en se baissant lui-même devant eux. Une fois, il est rentré dans une institution qu’il avait fondée pour les enfants de l’Holocauste, et il leur a demandé quel verset ils disaient à la fin de la prière, avant « Ihiyou leratson, etc. » Comme on le sait, dans l’avenir, au moment de l’ouverture du grand et terrible procès, on demandera son nom à l’homme, et de peur, il l’oubliera. Une segoula pour se rappeler son nom même dans cet état de terreur consiste à dire à la fin du Chemonè Esré un verset qui commence par la première lettre de son nom et finit par la dernière. Par exemple, pour le nom « David », on dit (Téhilim 105, 4) : « Dirchou et Hachem véouzo, bakchou panav tamid » (Cherchez Hachem et Sa force, recherchez sans cesse Sa face). Lorsque tout le monde a fini de lui donner son verset, il leur a demandé combien de fois par jour ils évoquaient leur nom en toutes sortes d’occasions, et ils ont répondu que c’était des dizaines de fois, peut-être même des centaines. Il leur a dit : « Voyez quelle est la puissance de la Torah ! Celui qui utilise son nom matin et soir à tout instant, cela ne lui servira à rien pour se le rappeler dans l’avenir, et c’est seulement à l’aide d’un verset qu’on pourra se souvenir de son nom. C’est seulement un verset qu’on dit trois fois par jour qui permettra de s’en souvenir. »

Il semble que son intention profonde ait été de montrer que le nom que nous utilisons pendant toute la journée dans toutes sortes de circonstances porte aussi sur des choses profanes comme manger, etc., par exemple on appelle quelqu’un par son nom pour lui dire de venir manger. Mais c’est seulement par l’intermédiaire du verset pur que l’on peut se rappeler son nom en haut au jour du jugement, car on n’arrive dans le monde à venir que par des paroles de sainteté. Il est possible que ce soit également la raison pour laquelle Moché n’a pas voulu qu’on écrive son nom dans la Torah : il estimait que celui-ci était rendu profane par des propos ordinaires, différents des paroles de Torah dans toute leur pureté, si bien qu’il n’était pas digne d’être écrit dans la Torah, cela à cause de son humilité et de son effacement. Or on mène l’homme par le chemin qu’il désire prendre (Makot 10b), c’est pourquoi tout au moins dans une paracha on a accepté que son nom ne figure pas.

Mais en réalité, son effacement était tellement grand qu’il a mérité que le sceau de la Torah soit le nom même de Moché. Les Sages ont enseigné que toute nouvelle explication qu’un disciple trouvera a déjà été donnée à Moché, c’est pourquoi on lui dit (Chabbat 101b) : « Moché, tu as bien dit ! » Et c’est pourquoi même dans la parachat Tetsavé, où son nom ne figure pas, la Torah a écrit « Et toi, ordonne », pour souligner que c’est toi, Moché, qui l’ordonnes aux bnei Israël, bien que ce nom ne soit pas écrit explicitement.

Il se trouve d’ailleurs en allusion dans ce verset : « qu’ils prennent pour toi de l’huile (chémen) », or « chemen » (huile) est composé des mêmes lettres que « néchama » (âme), c’est-à-dire que les âmes de tout Israël sont comprises en toi, Moché, tout cela à cause de ce qui se trouve en allusion dans la suite du verset : « de l’huile d’olive concassée », le concassage est une allusion à l’effacement et au broyage, car comme Moché s’était complètement annulé et broyé, il a mérité que l’« huile », c’est-à-dire les âmes du peuple d’Israël, soit comprise en lui. C’est pourquoi il est écrit à la fin du verset « de l’huile d’olive pure concassée pour le luminaire » : du fait que tu t’es annulé, tu mériteras la grande lumière à partir de laquelle toutes les âmes de tout Israël seront allumées dans leur compréhension de la Torah.

Combien je me suis émerveillé de mon maître, le gaon Rabbi Zéev Kaufman chelita ! Lorsque j’ai voulu parler avec lui, sa famille m’a dit qu’il n’était libre qu’entre sept heures et huit heures et demi du soir, car pendant la journée il se trouvait au collel de Manchester, de sept heures à sept heures et demi il rentrait chez lui, et dès huit heures et demi il retournait étudier jusqu’à minuit et demi, heure à laquelle il se couchait. Or il a déjà quatre-vingts ans, mais il est profondément attaché à la Torah et il s’annule totalement devant elle, à cause du désir qui l’a accompagné pendant toutes les années de lui être de plus en plus attaché. C’est cela qui doit aussi être notre désir : uniquement la Torah.

SUR LA PENTE ASCENDANTE

Deux complets à garder

Un grand donateur vivait en Argentine. Pendant des années, il a aidé à soutenir largement les institutions de Torah. Y compris dans les moments où le monde souffrait d’une dépression économique et où sa propre situation financière n’était pas bonne, il a ouvert son cœur et sa poche largement et a donné à la grande synagogue d’Ashdod tous les meubles dont elle avait besoin, jusqu’à ce qu’il ne lui reste plus rien en poche.

A cause des actes de tsedaka et de ‘hessed que ce précieux juif multipliait pour les institutions, j’ai voulu exprimer d’une façon quelconque la reconnaissance que j’éprouvais envers lui, en particulier après la grande aide qu’il avait fournie au moment où son argent avait été nécessaire. Mais il ne m’est venu aucune bonne idée sur la façon dont je pourrais lui exprimer mon immense reconnaissance.

Un Chabbat où j’étais invité chez lui, je l’ai de nouveau remercié de ses contributions. Mais il a fait un geste de la main pour montrer que c’était sans importance, et m’a glissé à l’oreille :

« Que vaut pour moi ma fortune si je n’ai pas d’enfants à moi ? En ce moment, j’ai des difficultés financières, je n’ai pas d’argent et je n’ai pas d’enfant ! Dans ces circonstances, que m’importe la vie ? »

Ma chère fille, qui se trouvait chez lui avec moi, était triste comme moi d’entendre la profonde douleur de cet homme, et l’absence d’enfant, que personne ne pouvait remplacer pour lui. Comme ses paroles douloureuses m’avaient de plus causé beaucoup de peine, ainsi qu’un profond bouleversement intérieur, j’ai eu envie de lui donner tous les vêtements que j’avais apportés avec moi de France.

En fin de compte, je lui ai mis en main deux complets et deux chemises à moi, et j’ai dit à haute voix : « Est-ce que vous croyez dans le Créateur du monde ? »

« Oui », a-t-il immédiatement répondu.

« Dans ce cas, ai-je poursuivi, voici mes vêtements. Je les mets chez vous en dépôt jusqu’à ce que D. vous donne une descendance, et lorsque je viendrai à la circoncision de votre fils, je porterai ces vêtements, et je n’aurai pas besoin d’en apporter avec moi. »

Par ces paroles, je voulais lui insuffler une grande foi totale en Hachem, Qui seul pouvait lui donner des enfants. En effet, la clef de l’enfantement se trouve entre Ses mains, et Il ne la livre à aucun envoyé.

Je lui ai dit de plus : « Maintenant, écoutez mon conseil, et commencez à observer le Chabbat et la pureté familiale. Prenez ces complets et ces chemises que je vous ai donnés, placez-les dans un endroit protégé, et avec l’aide de D. nous les utiliserons quand vous aurez un fils. »

Il a pris les chemises, les a pliées et a dit : « Kevod HaRav, après tant d’années d’attente, je demande au moins deux enfants ! »

En entendant cette requête, j’ai compris qu’une foi simple et pure dans le Créateur du monde avait pénétré en son cœur, et j’étais certain qu’il mériterait une descendance.

Un mois s’est écoulé, et voici que cet homme m’a téléphoné avec une énorme émotion qui s’entendait même au-delà des continents et des mers. Il voulait m’annoncer que l’incroyable était arrivé, sa femme avait conçu, et non seulement son désir d’un enfant s’était matérialisé, mais ils attendaient des jumeaux !

Après la naissance des jumeaux, quand je suis allé participer à la circoncision où l’on m’avait demandé d’être sandak, je n’ai pas apporté de vêtements avec moi en Argentine, car mes costumes étaient gardés chez cette précieuse personne et attendaient que je les utilise dans la circoncision.

Cette merveilleuse histoire a de nouveau éveillé en moi la grande prise de conscience de la force de la foi simple et de l’observance des mitsvot, qui sont capables de modifier l’ordre naturel du monde, et de celle des mérites de ce juif, dont les demandes avaient été pleinement exaucées.

GARDE TA LANGUE

Seulement s’il y a une chance

L’autorisation de dire du lachon hara sur celui qui cause du tort à autrui lorsque cela présente une utilité s’applique lorsque les auditeurs pourront aider celui qui a été volé ou à qui on a fait honte, ou pourront s’écarter du mauvais, et peut-être même que le pécheur lui-même se repentira lorsqu’il entendra qu’on méprise sa conduite. Mais sans cela, il est interdit de raconter.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Le revêtement de la Torah

« Tu parleras à tous les sages de cœur qui sont remplis d’un esprit de sagesse et ils feront les vêtements d’Aharon pour le consacrer à Me servir » (Chemot 28, 3)

Le Saint, béni soit-Il ordonne à Moché de chercher des hommes remplis de sagesse et de discernement afin de les assigner à la confection et à la préparation des vêtements de prêtrise pour Aharon. Je me suis demandé en quoi il fallait de la sagesse et du discernement pour tisser des vêtements. N’importe quel artisan ayant du métier n’a pas besoin d’être particulièrement intelligent au-delà des compétences techniques requises. On a vu des gens simples qui n’avaient rien de très brillant accomplir néanmoins des œuvres magnifiques.

On peut répondre que sur la robe d’Aharon il y avait des clochettes, qui outre leur rôle d’annoncer aux bnei Israël la situation du grand prêtre lorsqu’il se trouvait dans le Saint des Saints (si on ne les entendait plus sonner, il fallait vérifier ce qui se passait et s’assurer que tout allait bien), avaient pour rôle de rappeler au cohen lui-même devant Qui il se tenait et Qui il servait dans le Temple. En effet, le son des clochettes était comme une mise en garde continuelle d’être attentif dans son service et de veiller à ses actions, à cause de la grande importance et de l’attention exigée pour ce service sacré. De même, il est dit (Téhilim 16, 8) : « J’ai placé Hachem sans cesse devant moi. » Cela signifie qu’on doit toute la vie se rappeler Hachem son D. et veiller à sa conduite comme si l’on se tenait devant le roi. Si devant un roi humain tout le monde est pris de crainte, à combien plus forte raison devant le Roi des rois !

L’explication du fait que Hachem ait ordonné à Moché de nommer les sages de cœur pour la confection des vêtements sacerdotaux est qu’outre leur fabrication physique, il fallait que les artisans soient imbibés de crainte du Ciel, afin que cette foi et cette piété implantées en eux passe également dans les vêtements qui sortaient de leurs mains. Ainsi, ces vêtements aideraient le cohen à s’élever dans le service de Hachem et à veiller d’autant plus attentivement à son service sacré. Ces vêtements n’avaient pas uniquement pour but de recouvrir le corps, sinon il aurait suffi de deux ou trois vêtements, mais leur multiplicité témoigne d’un rôle supplémentaire, qui est la puissance de la crainte du ciel chez le cohen et le rappel permanent qu’il se trouve devant D.

C’est pourquoi il fallait des artisans qui soient sages et remplis d’intelligence et de discernement, afin que les belles qualités élevées qui étaient les leurs soient absorbées par les vêtements qu’ils cousaient, et ainsi aident le cohen dans son service, pour qu’aucun incident néfaste ne se produise à cause de lui.

On raconte sur le ‘Hozé de Lublin qu’on lui a présenté un livre de commentaires de Torah en lui demandant d’écrire une lettre d’approbation. Il a regardé le livre pendant quelques instants, puis l’a mis de côté sans écrire quoi que ce soit. Quand on lui a demandé ce que cela signifiait, il a répondu que certes, le livre était rempli de Torah, mais qu’il était dépourvu de crainte du ciel, parce que celui qui l’avait écrit avait de la sagesse et de la compréhension de la Torah, mais sans crainte du ciel, ce dont témoignait son écriture. Le ‘Hozé sentait qu’il n’était pas capable de donner une approbation pour un livre de ce genre, car le roi David nous a enseigné (Téhilim 111, 10) que « le commencement de la sagesse est la crainte de D. », ce qui signifie que sans crainte du ciel, la sagesse de la Torah n’a pas d’existence.

Après cent vingt ans, l’homme se trouvera en jugement devant son Créateur, et s’il a étudié la Torah toute sa vie en se donnant du mal, il se tiendra devant le tribunal céleste revêtu d’un vêtement rabbinique, c’est-à-dire qu’il sera enveloppé du vêtement de la Torah qu’il a étudiée pendant sa vie. Chaque vêtement témoignera de l’homme qui se trouve à l’intérieur, jusqu’où il a consacré son temps à la Torah et a fait d’elle une lumière pour ses pas, ainsi qu’il est dit (Yéchayah 58, 8) : « Ta droiture marchera devant toi », or il n’y a de droiture que la Torah.

A LA SOURCE

« Tu feras des vêtements sacrés pour Aharon ton frère, pour l’honneur et la majesté » (28, 2).

La segoula des vêtements sacerdotaux était de racheter les fautes des bnei Israël, comme le dit la Guemara dans le traité Yoma (72b) : « Sans les vêtements sacerdotaux, il ne serait absolument rien resté des [ennemis d’]Israël. »

Apparemment, cela semble vouloir dire qu’à l’époque du Temple, les vêtements rachetaient les fautes des bnei Israël qui avaient été commises par inadvertance ou ignorance, mais le livre « Otsar Hayédiyot » mentionne que Rabbi Eliakim de Mayence, qui vivait à l’époque de Rachi, a écrit explicitement que sans les vêtements sacerdotaux qui étaient restés, et se trouvaient encore à Rome, il ne serait rien resté d’Israël, c’est-à-dire que les vêtements sacerdotaux continuent à racheter les fautes des bnei Israël jusqu’à aujourd’hui.

 « Je résiderai au mileu des bnei Israël » (29, 45).

On raconte sur Rabbi Naphtali de Ropshitz que lorsqu’il était petit, un ‘hassid s’est approché de lui et lui a dit : Naphtali ! Je te donne une pièce d’or, et dis-moi où se trouve la demeure de Hachem !

Dans le même souffle, l’enfant Naphtali lui a répondu du tac au tac :

Moi aussi je te donne deux pièces d’or, si tu me dis où Sa demeure ne se trouve pas…

 « Lorsque Aharon allumera les lampes vers le soir » (30, 8)

Au nom de notre maître le Ari zal, le ‘Hida écrit dans son livre « Na’hal Kedoumim » qu’il y a dans ce verset une allusion à la qualité particulière du cohen, dont la source est l’amour du ‘hessed, en accord avec les initiales des mots « Et Hanerot Bein Haarbaïm », qui forment le mot « ahava » (amour).

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

«  Et toi, ordonne aux bnei Israël qu’ils prennent pour toi de l’huile d’olive pure » (27, 20).

La raison pour laquelle il est dit « pour toi » peut se comprendre à la lumière de ce qui est dit dans le traité Chabbat (22) : Outre le parokhet, appelé « parokhet ha-edout » (le parokhet du témoignage), il existe un autre témoignage pour le monde entier que la Chekhina repose sur Israël. Quel est donc ce témoignage ? Rav a dit : la « lampe occidentale » (de la menora). Les Sages ont dit (Chemot Rabba 52b) que les railleurs de la génération se moquaient de Moché en disant : est-il possible que la Chekhina repose sur les actes de Moché, etc. ? Ils ne reconnaissaient pas même que la Chekhina réside dans le Sanctuaire.

Dans cet esprit, bien que la Chekhina ait résidé depuis le 1er Nissan, malgré tout ce n’est pas un signe de permanence qu’elle se soit établie dans le Sanctuaire, mais le miracle de la lampe occidentale est un signe pour tous les habitants du monde que la Chekhina repose sur Israël.

C’est pourquoi Hachem dit « qu’ils prennent pour toi ». Cela signifie que c’est toi qui es concerné, car ainsi ta prophétie s’en trouvera renforcée, on la reconnaîtra et quand on verra le miracle qui sera fait dans l’huile de la menora, on saura que la Chekhina repose parmi les bnei Israël.

C’est peut-être le sens de « Et toi, ordonne », pour dire qu’il ne craigne pas qu’on ne le croie pas parce que c’est une chose étonnante que le D. suprême vienne résider chez les êtres inférieurs, et soit comme un voisin. Quand il est dit « qu’ils prennent pour toi », cela signifie que cela te renforcera et te justifiera.

LES CHEMINS DE LA FOI

Etudes sur la droiture dans les midot

Lorsque le Saint, béni soit-Il S’est révélé à Moché dans le buisson ardent et l’a envoyé délivrer Israël, celui-ci a demandé : « Je Te prie, Hachem, envoie par qui Tu voudras », et Rachi explique : par l’intermédiaire de celui que Tu as l’habitude d’envoyer, et qui est Aharon. Moché a refusé d’être envoyé par la parole de Hachem de peur de faire de l’ombre à Aharon et de le blesser, jusqu’à ce qu’Il lui promette « Voici ton frère Aharon qui vient à ta rencontre, il t’a vu et se réjouit dans son cœur. » Et Rachi explique : Non pas, comme tu le crois, qu’il va t’en vouloir d’avoir accédé à la grandeur ! C’est par là qu’Aharon a mérité le pectoral qui se trouve sur son cœur.

Cette idée figure dans la Guemara (Chabbat 159a) : « le mérite de « il t’a vu et s’est réjoui dans son cœur » lui a valu le pectoral sur son cœur. » C’est aussi ce que dit le Midrach : le cœur qui s’est réjoui de la grandeur de son frère portera les Ourim et Toumim, ainsi qu’il est dit « Il sera constamment sur le cœur d’Aharon. »

Le livre « Maskil LeDavid » fait remarquer que le pectoral se place exactement au milieu du corps d’Aharon, alors que le cœur est à gauche. Le fait qu’il soit dit « Il sera sur le cœur d’Aharon » n’est donc pas une indication physique, mais une relation de cause à effet : c’est à cause de son cœur qu’il a mérité cela.

Et sur le mode de l’allusion, Rabbeinou Yossef ‘Haïm de Bagdad l’explique à partir des paroles du verset « il t’a vu et s’est réjoui dans son cœur ». Le complément du mot « lev » (« milouï », à savoir mem dalet qui complètent le lamed et youd beit qui complètent le beit) a la valeur numérique de « tamid » (constamment) : il a mérité que le pectoral soit « constamment sur son cœur ».

Qu’a fait Aharon ? Il a renoncé à la prophétie pour être le porte-parole de Moché. Cette conduite lui a valu le pectoral sur son cœur, les Ourim et Toumim dont le niveau était plus élevé que celui de la prophétie. Comme l’ont dit les Sages dans la Guemara (Yoma 73b), bien que le décret (pour le mal) d’un prophète puisse être annulé (par exemple la prophétie de Yona sur la destruction de Ninive), le décret des Ourim et Toumim ne peut pas être annulé. Non seulement le sacrifice dans le domaine spirituel ne provoque aucune perte, mais au contraire, par ce renoncement Aharon a mérité les Ourim et Toumim, dont le niveau est supérieur à celui de la prophétie.

Le gaon Rabbi Ya'akov Galinsky zatsal raconte à ce propos une histoire qui figure dans la Guemara (Sota 40a). A l’époque, l’habitude était que le Rav donne son cours par morceaux, et un Amora revenait sur chaque morceau à haute voix pour le faire entendre de tous les élèves.

Un jour, la femme de Rabbi Abahou est revenue du marché bouleversée : « Tu dois renvoyer l’Amora qui répète le cours devant les élèves », a-t-elle dit à son mari.

« Pourquoi ? Il fait bien son travail », s’est étonné Rabbi Abahou.

« Parce que j’ai rencontré sa femme, et elle m’a dit : la vérité est que mon mari ne dit pas du tout ce que ton mari lui dit à l’oreille. Ce qu’il fait entendre, ce sont ses propres interprétations. »

« Je lui ai répondu : qu’est-ce que tu racontes ? Tout le monde sait qu’il répète les paroles de mon mari. Tout le monde voit qu’il se penche vers mon mari, écoute un passage, se redresse puis le répète devant tout le monde ! »

« Et tu sais ce qu’elle m’a répondu, cette insolente ? Que cela prouve seulement que son mari n’est pas seulement un gaon extraordinaire, mais qu’il est également tsaddik et humble. Il se penche pour faire semblant d’écouter, mais c’est uniquement pour te faire honneur devant tout le monde. »

Rabbi Abahou a calmé sa femme en lui disant :

« Qu’est-ce que cela peut te faire ? C’est vrai. Du moment qu’on étudie la Torah, qu’est-ce que cela change de qui on l’apprend ? Que ce soit de moi ou de lui, la Torah de Hachem est étudiée, et la gloire du Créateur s’en trouve accrue. »

Combien d’humilité il faut pour une pareille conversation ! Combien de refus de l’égoïsme, quel désir de placer la gloire du Ciel en premier ! Nous devons apprendre tout cela de la conduite de Rabbi Abahou. Le principe qu’il nous enseigne est que devant le Saint, béni soit-Il il n’y a aucune différence de rang, ce à quoi nous devons tous tendre est l’accroissement de la gloire du Ciel dans le respect du prochain.

Le statut le plus élevé

Dans la parachat Vayakhel, la Torah parle d’Oholiav ben A’hisamakh comme l’égal de Betsalel ben Ouri, malgré la diamétrale différence de statut entre eux : Betsalel compte parmi la tribu de la royauté, Yéhouda, alors qu’Oholiav était de la tribu de Dan, la plus basse des tribus des enfants des servantes. Comment alors la Torah les compare-t-elle ?

Rachi (Chemot 35, 34) traite de cette question, et il ressort de son explication que lorsqu’on considère les hommes par rapport à Hachem, les différences de statut perdent totalement toute signification.

Il y a des gens qui ont l’habitude de parler avec tout le monde d’égal à égal et même de complimenter les gens de toute bonne chose qu’ils trouvent dans leur personnalité. Malgré leur statut apparemment supérieur, ils ne ressentent aucun abaissement à traiter l’autre en égal. Peut-être que c’est parce que ces personnes vivent avec le Saint, béni soit-Il, et que par rapport à Lui, les différences de statut n’ont absolument aucun sens.

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille Pinto

A l’époque des fêtes, et en particulier avant la fête de Pessa’h, moment où les frais sont plus considérables, Rabbi ‘Haïm Pinto n’hésitait pas à peser de tout son poids sur les riches pour qu’ils donnent de leur fortune en faveur des pauvres de la ville. Il passait alors de maison en maison, en demandant à chacun d’ouvrir son cœur et sa poche à la tsedaka, pour réjouir les familles indigentes, les veuves et les orphelins, afin que la joie des bnei Israël soit totale et honorable.

Quiconque se montrait généreux méritait les bénédictions du tsaddik, qui sortaient de sa bouche sainte et des profondeurs de son cœur pur.

A la suite des nombreux frais concernant les besoins des pauvres qui reposaient sur ses épaules, un jour Rabbi ‘Haïm rentra dans de grandes difficultés financières. Que fit le tsaddik ? Il alla prier sur la tombe de son grand-père Rabbi ‘Haïm le grand, que son mérite nous protège. Il prit avec lui son chamach, Rabbi Yéhouda Ben Azar, et quand ils eurent fini de prier sur la tombe, il dit à ce dernier : « Viens, nous partons en direction de Safi. »

En chemin, ils aperçurent de loin un groupe de gens. Le Rav se tourna vers Yéhouda et lui demanda s’il voyait un rassemblement de personnes. Il répondit affirmativement, mais ne savait pas clairement si c’étaient des juifs ou non. Le Rav lui dit : « C’est un groupe de juifs, et l’un d’eux apporte une somme de 75 réals. Quand ces gens s’approchèrent du tsaddik, Rabbi ‘Haïm les aborda et leur demanda : « Qui est Raphaël Lelouch ? » « C’est moi », répondit un juif qui se rapprocha du Rav. « Donnez-moi la somme dont vous avez fait vœu en l’honneur de mon grand-père le tsaddik Rabbi ‘Haïm, à savoir 75 réals », lui demanda Rabbi ‘Haïm. Raphaël Lelouch sortit tout l’argent de sa poche et le tendit avec joie à Rabbi ‘Haïm. Quand le groupe s’éloigna, Rabbi Yéhouda Ben Azar demanda à Rabbi ‘Haïm de lui donner un peu de l’argent qu’il avait reçu. Il lui répondit : « Je te bénis que tu reçoives aujourd’hui plus que je n’ai reçu moi-même. Et effectivement, Rabbi Yéhouda trouva dans son étable une somme plus grande que cela. Il mourut à un âge avancé, et tous les habitants de la ville le respectèrent jusqu’au jour de sa mort, en accord avec la bénédiction du Rav (Chenot ‘Haïm).

 

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