La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

Parachat Tsav

26 Mars 2016

ט"ז אדר ב' תשע"ו

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L’holocauste

Rabbi David Hanania Pinto Chlita

« L’Eternel parla à Moïse en ces termes : Ordonne à Aaron et à ses fils ce qui suit : ceci est la règle de l’holocauste. C’est le sacrifice qui se consume sur le brasier de l’autel, toute la nuit jusqu’au matin ; le feu de l’autel doit y brûler de même (…) » (Vayikra 6:1-2)

Cette section, qui traite du sujet des sacrifices, s’ouvre par l’ordre relatif à l’holocauste. Ce sacrifice porte ce nom parce que, contrairement aux autres types de sacrifices, il était entièrement consacré à l’Eternel, et le prêtre n’en recevait aucune part. Tant que le Temple existait, on avait l’habitude d’apporter des sacrifices, coutume qui cessa dès sa destruction, et qui fut remplacée par les trois prières quotidiennes (Berakhot 26b), comme le souligne le verset : « Nous voulons remplacer les taureaux par cette promesse de nos lèvres. » (Hochéa 14:3)

Le sacrifice visait essentiellement à expier les péchés de l’homme. Le Ramban explique (Vayikra 1:9) que lorsque le pécheur constatait ce qu’on faisait subir à l’animal sacrifié, il réalisait aussitôt que tout ceci aurait en réalité dû être son propre sort. Il en déduisait ensuite que le Saint béni soit-Il, dans Son infinie bonté, l’avait pris en pitié en lui donnant l’opportunité de revenir de ses errements par l’apport d’un sacrifice. Il se repentait alors sincèrement, tandis que sa propension pour la faute commise se trouvait annihilée, ce qui réduisait considérablement les risques de récidive.

Alors que certains sacrifices avaient un but expiatoire, d’autres permettaient à celui qui en ressentait la nécessité d’exprimer à l’Eternel sa reconnaissance pour tous les bienfaits dont Il l’avait comblé. Ce type de sacrifice ne résultait pas d’un péché de l’homme, mais uniquement d’une volonté de témoigner sa gratitude. Quant à l’holocauste, il était, comme son nom l’indique, entièrement consumé et voué au Saint béni soit-Il, et le prêtre n’en recevait pas de part.

Cela dit, pourquoi l’holocauste devait-il être entièrement consacré à l’Eternel ? Il peut s’agir là d’une allusion à notre devoir, à certaines occasions, de nous vouer pleinement à notre Créateur, sans chercher à en retirer le moindre bénéfice personnel. La prière, de par son essence, comporte cet élément de sainteté suprême. Au moment où l’homme se tient devant le Tout-Puissant pour la lui adresser, il doit ressentir qu’il est en présence du Roi de l’univers. Or, malheureusement, seule une petite élite se trouve alors saisie de peur, tandis que la grande majorité d’entre nous a plutôt tendance, dans le meilleur des cas, à adopter une attitude partagée, en considérant la prière comme « moitié pour l’Eternel et moitié pour [soi-même] ». Les railleurs vont jusqu’à dire que si on a oublié quelque chose, il suffit de commencer à prier pour s’en souvenir !

De même, il incombe à l’homme de prendre conscience que la plage horaire qu’il se fixe pour l’étude de la Torah doit être entièrement vouée à l’Eternel. Par conséquent, il lui appartient de se garder d’y mêler des occupations profanes, comme par exemple des discussions amicales triviales ou des conversations au téléphone portable. Car de telles interruptions détournent l’esprit de l’homme du véritable but pour lequel il a pris place dans la maison d’étude et l’empêchent de s’impliquer pleinement dans d’approfondissement des paroles de Torah. Sans même qu’il s’en rende compte, les futilités prennent rapidement le dessus, au point qu’il donne parfois l’impression d’être venu pour rencontrer des amis plutôt que pour étudier. Quoi de plus regrettable que le déficit en Torah qui en résulte !

L’holocauste éduquait l’homme à présenter à l’Eternel un don parfait, c’est-à-dire qui Lui était exclusivement réservé. Ce type d’offrande était parfait parce que celui qui l’apportait ne s’attendait pas à recevoir quoi que ce soit en retour, son unique intention étant d’exprimer à Dieu sa gratitude. C’est en effet cette disposition d’esprit que l’holocauste inculquait à l’homme, qui faisait totale abstraction de son propre intérêt.

La vie d’un Juif pratiquant n’est autre qu’une succession de renoncements en faveur de la volonté divine ou d’autrui. Aussi, si quelqu’un ne prend pas l’habitude, dès son enfance, de céder ce à quoi il tient, il éprouvera en grandissant de réelles difficultés à servir fidèlement son Créateur. Etre un serviteur de l’Eternel signifie être prêt à faire abstraction de ses désirs personnels pour satisfaire Sa volonté, attitude que l’homme ne pourra adopter que si, depuis son plus jeune âge, il a été éduqué dans un tel esprit.

Sur le mode allusif, notons que le mot mitsva est composé du mot tsav (littéralement : ordonne) et des lettres Mèm et Hé. Celles-ci ont la même valeur numérique que le mot adam, désignant l’homme. En d’autres termes, l’unique raison d’être de l’homme est de se plier aux ordres que représentent les mitsvot. Lorsqu’il se conforme à ces directives et satisfait ainsi à la volonté divine, il remplit la mission pour laquelle il a été créé.

La lecture de ces passages de la Torah nous inspire l’interrogation suivante : de quelle manière nous est-il possible, à notre piètre niveau, d’appliquer ce principe et de nous montrer prêts à sacrifier notre vie en faveur de l’Eternel ? Lorsqu’un homme s’efforce, en dépit de sa curiosité, de ne pas prêter oreille à des calomnies, il se sacrifie pour Dieu. De même, un homme qui s’abstient de lever les yeux de son livre au moment où il étudie la Torah, afin de focaliser toute son attention sur la dialectique du sujet qu’il analyse, fait, lui aussi, preuve d’abnégation. En un mot, chaque fois qu’un homme renonce à ses desiderata pour se plier à la volonté divine, il réalise un véritable sacrifice pour le Créateur.

Personnellement, je peux témoigner de l’assistance divine particulière dont on bénéficie lorsqu’on se montre prêt à se sacrifier pour le Très-Haut. Lors d’un de mes voyages en avion, il m’arriva de trouver plusieurs interprétations inédites de passages de la Torah, que je m’empressai de transcrire afin de ne pas les oublier. Plus tard, j’allais constater qu’elles correspondaient à des explications déjà données par certains Richonim et A’haronim, face auxquels nous ne sommes que poussière. A une autre occasion, alors que j’étais occupé à écrire des commentaires lors d’un vol, une hôtesse de l’air vint me présenter le repas. Plongé dans mon étude, je ne m’interrompis pas, préférant manger plus tard. Subitement, j’entendis l’hôtesse revenir près de moi et, avant même d’avoir eu le temps de réagir, je la vis remplacer le premier plateau par un autre, tandis qu’elle s’excusait pour l’erreur commise : le premier repas n’était pas cachère ! 

Encore sous le choc de l’incident, je ressentis un profond sentiment de joie d’avoir ainsi été épargné de la consommation d’aliments interdits. J’attribuai aussitôt ce mérite au fait que j’avais alors su maîtriser mon désir de me restaurer afin de terminer de transcrire ces interprétations. En effet, lorsque l’Eternel a constaté les efforts que j’investissais pour Sa Torah, Il est intervenu pour me préserver du péché, conformément au principe selon lequel « quiconque désire se purifier, bénéficie de l’aide divine » (Chabbat 104a).

LA VOIE TRACÉE

La soumission aux Sages

Dans ma jeunesse, à l’époque où j’étudiais à la Yéchiva en France, je retournais de temps à autre en Israël pour rendre visite à mes parents et à ma famille. Mon père avait l’habitude, à mon arrivée, de me demander de lui donner à garder mon passeport et mon billet d’avion.

Une fois, au cours de l’un de ces séjours au domicile familial, je lui demandai de me restituer mon passeport ainsi que mon billet d’avion, car il me fallait mettre à jour la date de celui-ci à l’agence de voyages de Tel Aviv. Papa me remit un petit sachet, dans lequel il avait introduit les deux documents, et me pria de ne pas les en retirer, afin qu’ils ne se perdent pas.

En sortant de la maison, mon premier geste fut de jeter le sachet, pour mettre le passeport et le billet d’avion dans la poche de mon costume. Les précautions de mon père me paraissaient ridicules ; après tout, je n’étais pas un jeune enfant qui perd ses affaires !

En arrivant aux bureaux de l’agence de voyages, je glissai ma main dans ma poche pour en sortir les précieux documents. Elle était vide. Ils avaient disparu, de même que mon portefeuille, comme s’ils n’avaient jamais existé. J’étais consterné.

Je me remémorai aussitôt la mise en garde mon père, de ne pas sortir mes papiers du sachet. Comment allais-je pouvoir le regarder en face après cela ? N’ayant cependant plus rien à faire à Tel Aviv, je rentrai à la maison. Or, à peine avais-je franchi le seuil que me parvint la voix de mon père, le ton lourd de reproches : « Pourquoi ne m’as-tu pas écouté ? Je t’avais pourtant bien dit de garder tes papiers dans le sac ! »

La tête basse, je lui répondis faiblement : « C’est vrai, j’ai eu tort. » Cependant, sans me laisser reconnaître mon erreur plus longtemps, il ajouta : « Descends vite regarder à côté des bombonnes de gaz ; tu y trouveras ce que tu cherches. » Je lui demandai, bouche bée : « Est-ce que tu es sérieux ? Beaucoup de personnes passent à côté des bonbonnes de gaz tout au long de la journée, et il est déjà dix heures du soir. Mes affaires m’y auraient donc attendu sans bouger ?! »

Papa ne me répondit pas, et je me décidai à aller vérifier en dépit de mon incrédulité. Je descendis, et effectivement, je découvris à côté des bombonnes de gaz, exactement comme il me l’avait dit, mon passeport, mon billet d’avion et mon portefeuille.

Je rassemblai mes affaires et montai à la maison. Ne pouvant me retenir plus longtemps, je demandai à Papa comment il avait su que mes affaires s’y trouvaient. « Je ne suis pas prophète, me répondit-il, mais je savais que tu ne m’écouterais pas et sortirais tes affaires du sachet. C’est pourquoi j’ai prié le Créateur pour que tu ne les perdes pas définitivement. »

Cet incident m’apprit beaucoup. Du Ciel, on m’avait fait perdre mes affaires pour me punir d’avoir désobéi à mon père et de m’être cru plus intelligent que lui. Lui, de son côté, a été magnanime et ne m’a pas gardé rancune de ma désobéissance, dont il avait conscience à l’avance, puisqu’il est allé jusqu’à prier pour que je retrouve facilement mes affaires, sans que mon manque de responsabilité me cause de tort.

GARDE TA LANGUE

La pauvreté, substitut de la lèpre

Dans l’ouvrage Davar Chébikedoucha, il est rapporté au nom du Séfer Hakané :

Vois et comprends que quiconque émet du lachone hara est passible de lèpre. Dans ce cas, objecta Rabbi, tout le peuple juif devrait être atteint, puisque c’est la faute de la médisance qui a causé l’exil d’Israël. La réponse qu’il reçut est que la pauvreté équivaut à la lèpre, car le nécessiteux est dépendant des autres hommes.

C’est également ce qu’indique le Tikouné Zohar, à savoir que cette faute cause, que D.ieu préserve, la pauvreté. Aussi, celui qui désire vivre dans de bonnes conditions s’en gardera-t-il.

DE LA HAFTARA

La haftara de la semaine est le passage commençant par « Parole qui fut adressée à Yirmyahou, de la part de l’Eternel (…) » (Yirmyahou 7).

Rapport avec la paracha : dans cette haftara sont évoqués les sacrifices et leur objectif, qui est la soumission à la voix de D.ieu, à Sa volonté. Dans ce cas, les sacrifices sont agréés par le Créateur, auQuel ils procurent de la satisfaction. Cela rejoint le thème de la paracha, où sont évoqués les sacrifices, qui s’élèvent en une odeur agréable devant Lui.

AU PARFUM DES MINHAGUIM

Dans la période précédant le mois de Nissan, l’habitude est d’organiser une opération de collecte spéciale pour les nécessiteux, afin qu’ils disposent du nécessaire en l’honneur de la fête – opération qui s’appelle « Kim’ha Dépiss’ha ».

Ce minhag a des sources anciennes dans la Halakha, comme le rappelle le Rema, au début des lois de Pessa’h : « La coutume est d’acheter du blé et de le distribuer aux pauvres pour les besoins de Pessa’h, et quiconque réside dans une ville depuis [au moins] douze mois a l’obligation de donner. »

Cette collecte n’est pas liée à la tsédaka donnée habituellement ; c’est plutôt une sorte d’impôt spécial que chaque membre de la communauté doit verser dans la caisse commune en fonction de ses capacités, afin de permettre aux nécessiteux de célébrer la fête de Pessa’h dans l’honneur et la joie.

DANS LA SALLE DU TRÉSOR

Rabbi David Hanania Pinto Chlita

« Un feu continuel sera entretenu sur l’autel » (Vayikra 6, 6), et Rachi de commenter : « On allume les lumières à partir d’une flamme qui a la caractéristique d’être perpétuelle, comme il est dit : “afin de faire monter une lumière perpétuelle”. » On peut expliquer que les lumières symbolisent les âmes et, dès lors, le Créateur demande à l’homme que son cœur soit non seulement “embrasé” du feu de la Torah en permanence, mais qu’il en fasse également profiter autrui. Il lui incombe, en effet, d’utiliser l’ardeur qui brûle en lui pour la Torah dans le but de ramener les âmes égarées et de les réchauffer à ce feu spirituel.

En outre, on ne doit se décourager au sujet d’aucune âme, car nul ne sait quand le réveil viendra. Le Saint béni soit-Il désire également résider dans les sphères inférieures (Tan’houma Nasso 16), comme le souligne le verset : « Ils Me construiront un sanctuaire et Je résiderai au milieu d’eux » (Chemot 25:8) – et non « au milieu de lui » – autrement dit, dans le cœur de chacun des membres du peuple juif (Néfech Ha’haïm 1:4).

Pourquoi donc l’Eternel désirait-Il résider au sein des hommes, êtres de chair et de sang ? A priori, il aurait semblé plus logique que Dieu, comparé à un feu spirituel et d’essence totalement sainte, demeure uniquement parmi les anges et les séraphins, qui sont de nature comparable. Quel était donc l’intérêt de résider également dans ce bas monde, où la matière et l’esprit cohabitent ?

Car l’Eternel recherche et apprécie tout particulièrement le dévouement que les hommes Lui témoignent, lorsque, en dépit de leur mauvais penchant, ils s’efforcent de s’élever afin de Le proclamer Roi. Une personne qui s’est éloignée de la voie de la Torah et des mitsvot est celle dont l’âme s’est égarée ou sur qui le mauvais penchant a pris le dessus. Or, si le Saint béni soit-Il s’est montré prêt à nous offrir l’opportunité de faire résider Sa Présence parmi nous, tout en sachant qu’il arriverait parfois que le mauvais penchant prenne le dessus, combien plus nous incombe-t-il d’œuvrer à rapprocher les âmes égarées de leur Père céleste ! Celui qui s’attelle à cette tâche parviendra à imiter les attributs divins, en vertu du principe « de même qu’Il est miséricordieux, ainsi sois miséricordieux » (Chabbat 133b).

Si l’on dessille les yeux d’un Juif, même très éloigné du Judaïsme, il se peut qu’il soit aussitôt habité par le profond désir de vouer sa vie à l’Eternel, qui résidera alors en lui. A chaque fois qu’une âme égarée se rapproche à nouveau de son creuset initial, c’est-à-dire de son Créateur, c’est comme si un tabernacle avait été créé en Son honneur. Il est écrit : « Moïse dressa le tabernacle » (Chemot 40:18). Or, c’est en ces termes que le Saint béni soit-Il s’adressera à celui qui porte le joug des responsabilités communautaires. Il lui dira : « Regarde donc combien de tabernacles tu as eu le mérite d’ériger en t’impliquant dans l’élévation de tes coreligionnaires ! Ils étaient tous complètement brisés, et voilà que, par ton remarquable dévouement, tu les as redressés. Ce mérite te revient donc à part entière. »

Cependant, le rapprochement des égarés demeure loin de représenter une tâche aisée, et exige au contraire de nombreux et constants efforts. Or, nos Sages nous enseignent (Pirké Avot 5:24) que la récompense de l’homme sera fonction de ses efforts. Ainsi, plus un homme peine dans une certaine tâche, plus il en sera récompensé dans le monde à venir.

Or, combien de larmes versons-nous, combien prions-nous pour l’éducation de nos enfants ! Combien de réflexion y investissons-nous ; combien de conseils demandons-nous pour savoir que faire – et comment – afin que nos enfants grandissent en bons serviteurs de D.ieu, qui craignent leur Maître ! Cependant, il existe un moyen assuré pour réussir l’éducation de nos enfants : la diffusion de la Torah au sein de notre peuple. Il appartient à chacun d’entre nous de découvrir dans quel domaine il lui est possible de rapprocher les Juifs éloignés de notre Père céleste – que ce soit en donnant des cours de Torah, en réjouissant autrui ou en pratiquant l’hospitalité, mitsva offrant à des coreligionnaires égarés l’opportunité de goûter à la sainteté et aux délices du Chabbat.

ENTRE LES LIGNES

Un remerciement constant

« Si c’est par reconnaissance qu’on en fait hommage (…) » (Vayikra 7:12)

Rabbi Pin’has, Rabbi Lévi et Rabbi Yo’hanan ont dit, au nom de Rabbi Mena’hem Degallia : Aux temps futurs, tous les sacrifices seront annulés, sauf le korban toda (offrande de reconnaissance) ; toutes les prières seront annulées, sauf le remerciement, comme il est écrit (Yirmyahou 33) : « De nouveau on entendra des accents d’allégresse, des cris de joie, le chant du fiancé et de chant de la fiancée, la voix de ceux qui s’écrient : “Rendez hommage à l’Eternel-Tséba-ot (…) !” tout en apportant des offrandes (toda) au Temple du Seigneur. » Il s’agit explicitement de la louange ainsi que du sacrifice de remerciement. De même, David Hamélekh s’écrie, dans les Téhilim (56:13) : « A moi, ô D.ieu, d’acquitter mes vœux envers Toi : je Te paierai des sacrifices de reconnaissance (todot). » Le pluriel de ce dernier terme indique qu’il s’agit simultanément de remerciements et d’un sacrifice de reconnaissance.

(Midrach Rabba)

L’huile miraculeuse

« Et l’huile d’onction » (Vayikra 8:2)

Rabbi Yéhouda bar Ilaï indique qu’il s’agit de l’huile d’onction préparée par Moché dans le désert, et qui a été l’objet de miracles du début jusqu’à la fin. Au départ, il n’y en avait que 12 log (unité de mesure), comme on le déduit du verset (Chemot 30:31) : « Ceci (zé) sera l’huile d’onction sainte, en Mon honneur » – le terme zé (zayin et hé) ayant une valeur numérique de 12.

Il fallait en oindre la Tente d’assignation et l’arche. Même s’il s’était seulement agi d’y plonger le bois, elle n’aurait pas suffi. Car la lumière en consume, et le bois comme le chaudron la contenant en absorbent en quantité.

Aharon et ses fils furent oints à partir de cette huile pendant les sept jours d’inauguration du tabernacle, de même que l’autel d’or et tous ses ustensiles, l’autel d’airain et tous ses ustensiles, la table et tous ses ustensiles, la menora et tous ses ustensiles, la cuve de cuivre avec son support.

En outre, les grands prêtres et les rois ont été oints à partir de cette huile, et même un Cohen Gadol fils de Cohen Gadol devait être oint, jusqu’à la dixième génération.

(Midrach Rabba)

Un visage favorable

« Ceci est la règle du sacrifice rémunératoire qu’on offrira à l’Eternel. » (Vayikra 7:11)

Lorsqu’ils offraient le sacrifice rémunératoire, le Saint béni soit-Il leur accordait un regard favorable, comme il est dit (Bamidbar 6:26) : « Que l’Eternel dirige Sa face vers toi et t’accorde la paix ! »

De même qu’Israël Me montre un visage favorable, déclare le Créateur, Je leur montre un visage favorable. Mais comment Lui montre-t-on un visage favorable ?

Lorsqu’un Juif nécessiteux, père de cinq ou six enfants, partage entre eux une miche de pain loin de suffire à leur appétit, et qu’ils récitent le birkat hamazone – en dépit du verset « Tu mangeras, tu seras rassasié et tu béniras » –, Je leur montre également un visage favorable, comme il est dit : « Que l’Eternel dirige Sa face vers toi et t’accorde la paix ! »

De ce fait, il est écrit : « Ceci est la règle du sacrifice rémunératoire qu’on offrira à l’Eternel. »

(Midrach Tan’houma)

L’ÉDUCATION

Des petits ruisseaux aux grandes rivières

Indissociables de l’expression de l’amour et de l’affection de l’éducateur, les encouragements ont une valeur considérable. On lit d’ailleurs en filigrane dans le mot idoud (encouragement) le mot édi, désignant un bijou précieux. C’est dire combien, en tant que parents ou éducateurs, lorsque nous trouvons chez l’enfant une qualité, observons un progrès, une bonne action dont nous nous émerveillons, il faut le relever et ne pas manquer de louer l’enfant. Car c’est comme si on lui remettait un bijou, une « médaille » montrant sa valeur, relevant son prestige. Ainsi, dans sa perception de lui-même, l’enfant ressent qu’il est apprécié, ce qui lui donne envie de continuer à se montrer sous un jour favorable.

On retrouve également dans le mot idoud, le terme od (encore), comme pour nous dire : « Aide l’enfant à grandir avec ce qu’il a, et il en fera encore plus ». Les encouragements renforcent des données existantes. On ne peut, en effet, renforcer ce qu’il n’a pas. Ainsi, on ne dira pas à un enfant de niveau faible à l’école qu’il est doué, car il n’y croira pas. Par contre, il est tout à fait possible de renforcer sa volonté, son assiduité, sa détermination, etc.

Si l’on approfondit encore l’étymologie du mot idoud, on retrouvera la notion de èd, de témoin. C’est là la particularité et la force de l’encouragement, qui témoigne des qualités de la personne, les éclaircit et ôte les doutes à cet égard. Et quand les qualités et les vertus de l’homme sont ainsi dévoilées par les encouragements, c’est comme si un diamant rayonnant éclairait son intériorité – ce qui est vrai pour l’adulte l’est tout autant pour l’enfant…

A propos de bijoux, rapportons au passage ce commentaire du Gaon de Vilna, notant que la coutume était d’acheter à sa femme des bijoux d’une taille proportionnelle à ses bonnes actions, comme le fit Rabbi Akiva lorsqu’il offrit à Ra’hel un diadème en or représentant Jérusalem. Quand la femme de Rabban Gamliel manifesta de la jalousie, ce dernier lui rétorqua : « Tu n’as nullement agi comme elle ! »

Pour en revenir à la notion d’encouragements, ils viennent exprimer l’estime et l’amour que nous portons à nos enfants. Or, lorsqu’un enfant ressent qu’il vient de recevoir une « médaille » de grande valeur, il a envie de montrer qu’il la mérite et est poussé à améliorer son comportement. Il en ressort que ses relations avec ses parents et sa famille vont encore s’améliorer.

L’histoire de M. Shwob, rapportée dans l’ouvrage Aimer (en hébreu, Lééhov), illustre remarquablement ce principe. Directeur d’une entreprise métallurgique aux Etats-Unis, son employeur, M. Andéro Canjo, lui payait le salaire mirobolant de 3 000 dollars par jour.

Lorsqu’on lui demanda pourquoi il lui versait un montant aussi élevé, alors qu’il y avait par ailleurs, dans l’entreprise, des dizaines d’employés tout aussi capables de remplir ce rôle, il répondit qu’il méritait ce salaire avant tout en tant que spécialiste en relations humaines.

La question suivante fut, on s’en doute, adressée directement à M. Shwob : « Quel est votre secret pour instaurer d’aussi bonnes relations avec tous les employés de l’usine ? »

« Je considère la capacité d’éveiller les cœurs des hommes par de l’estime et des encouragements comme mon bien le plus précieux, répondit-il. Il n’est rien qui mine plus les ambitions de l’homme que des critiques formulées par ses supérieurs. Personnellement, je ne fais jamais de critique. Je suis pour donner une impulsion ; j’aime prononcer des éloges et déteste trouver des défauts. Lorsque quelque chose me plaît, je communique mon approbation avec enthousiasme, sans économiser les compliments ! »

La leçon que l’on peut tirer de cet exemple concerne la grande valeur de celui qui sait toujours encourager et louer, qui s’intéresse et apprécie tout le monde.

L’éducation de nos enfants ou élèves doit être guidée par ce même fil conducteur d’amour et d’estime, en accordant de l’importance à chacun. Si un enfant ressent que quelqu’un de supérieur l’estime et apprécie ses résultats, il fournira de gros efforts pour mériter le même traitement à la prochaine occasion.

Dès son plus jeune âge, on notera un premier signe de cette tendance : lorsque le nourrisson commence à ressentir la chaleur qui lui est exprimée à travers le sourire de sa mère, on peut voir la satisfaction et la sérénité qu’il manifeste. Il lui rend alors ce sourire qu’elle attend avec impatience. Par contre, lorsque la maman a le visage en colère, on remarquera aussitôt la réaction de l’enfant, recourant au seul moyen dont il dispose : les larmes.

DES HOMMES DE FOI

Une promesse réconfortante

Rabbi Assaraf Tamsout, Roch Collel de Zikhron Chelomo ou’Haïm – établissement qui porte le nom des deux Tsaddikim Rabbi Chelomo Tamsout et Rabbi ‘Haïm Assaraf – a raconté à notre Maître l’histoire suivante :

Il s’était marié en 1966 (5726). Trois ans plus tard, il n’avait pas encore d’enfant. Il priait constamment que D.ieu le gratifie de ce bienfait.

En Tamouz 1969 (5729), alors qu’il étudiait au Collel, il buta sur une question extrêmement difficile. Aucune réponse satisfaisante ne fut trouvée. La nuit suivante, il rêva de Rabbi ‘Haïm Pinto. Il vint lui résoudre la difficulté et lui déclara : « Je te promets que tu vas avoir un enfant. »

A Pessa’h 1970 (5730), il eut un garçon qu’il appela ‘Haïm. Depuis, le mérite du Tsaddik Rabbi ‘Haïm l’accompagne.

 Un nom salvateur

Un prématuré vint au monde avec un sérieux problème de santé : son cœur occupait toute sa cage thoracique, ne laissant pas aux poumons la possibilité de se développer. De plus, le nourrisson souffrait d’une oxygénation déficiente du cerveau. Son état avait été déclaré critique.

Chaque équipe médicale appelée pour l’examiner donnait le même avis : il ne vivrait pas plus que quelques heures. Ils l’avaient annoncé aux parents et ne leur avaient donné aucun espoir. Il ne restait plus qu’à accepter le décret divin.

La tante de l’enfant avait entendu que le mérite de Rabbi ‘Haïm était d’un grand secours. C’est pourquoi elle décida, d’elle-même, d’appeler l’enfant du nom du Tsaddik, avant même sa brit mila. Quand les parents le surent, ils approuvèrent unanimement.

C’est alors que se produisit le miracle. Deux jours après la nomination, un changement commença à se faire. Jusqu’à présent, les médecins ne comprennent toujours pas ce qui est arrivé et comment ils avaient pu « se tromper » à ce point dans leur diagnostic. 

Le cœur reprit sa taille normale et les poumons purent commencer à fonctionner et à recevoir de l’air. De l’oxygène pur irrigua le cerveau. Cependant, avertissaient les médecins, même si le nouveau-né vivait, il resterait à l’état végétatif. Grâce à D.ieu, l’enfant grandit merveilleusement bien, complètement sain et sans aucune séquelle. (Cette histoire a été racontée par le père de l’enfant, M. Kidron)

 

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