Chabbat Para - Parachat Shemini 2 Avril 2016 כ"ג אדר ב' תשע"ו |
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L’édification du tabernacle : une aspiration constante
Rabbi David Hanania Pinto Chlita
« Quand on fut au huitième jour, Moïse manda Aaron et ses fils, ainsi que les anciens d’Israël. » (Vayikra 9:1)
Les versets de la Torah laissent entendre que, pendant les sept premiers jours de la cérémonie de consécration, notre maître Moïse montait le tabernacle le matin, pour le démonter le soir tandis que le Saint béni soit-Il n’avait toujours pas fait résider Sa Présence parmi les enfants d’Israël. C’est ainsi que, durant sept jours consécutifs, Moïse construisait puis démontait le tabernacle, tout en priant et espérant que l’Eternel ait bientôt pitié de Son peuple et déploie Sa Présence en son sein.
Il y a lieu de se demander pourquoi Moïse démonta chaque soir le tabernacle pendant les sept jours de la cérémonie de consécration, plutôt que de le laisser érigé jusqu’à ce que Dieu y déploie Sa Présence.
Afin de mieux comprendre le sens de cette interrogation, prenons l’exemple d’un immeuble, dont la construction a été gérée par un entrepreneur de renom. Imaginons qu’une fois le bâtiment construit, ce dernier se rend compte que ses pièces sont obscures, du fait que le soleil n’y pénètre pas. Il est évident que l’entrepreneur ne fera pas raser tout l’édifice, mais cherchera plutôt, sur la base de celui-ci, une solution au problème – par exemple, en démolissant un ou deux murs, ou en modifiant l’emplacement des fenêtres. En effet, après avoir tellement investi, aussi bien en temps qu’en réflexion, il ne détruira pas si vite son projet, mais s’ingéniera plutôt à trouver une solution.
Par conséquent, le fait que Moïse a, par sept fois, monté puis démonté le tabernacle, ne manque de nous surprendre. Pourquoi donc, une fois mis en place, ne l’a-t-il pas laissé ainsi, suppliant simplement le Maître du monde de bien vouloir, en vertu de Sa Miséricorde, y faire résider Sa Présence ? Cette question garde toute son acuité si l’on considère que l’érection, tout comme le démontage du tabernacle, était loin de représenter une tâche aisée et exigeait au contraire de grands efforts physiques. En outre, nos Maîtres soulignent que chaque montage du tabernacle était le résultat de nombreux miracles.
Aussi, il nous reste à éclaircir ce qui se dissimule derrière cette attitude, plutôt singulière, de Moïse.
Proposons l’explication suivante. Le tabernacle peut être comparé au cœur humain : de même que le cœur propulse le sang dans toutes les parties du corps et assure ainsi leur bon fonctionnement, de même, le tabernacle constituait la pierre d’assise, la base de la spiritualité du peuple juif. Or, pour mériter la résidence de la Présence divine dans le tabernacle, aussi vitale que l’oxygène pour le maintien du corps, les enfants d’Israël devaient préalablement prouver qu’ils y aspiraient profondément.
Illustrons ceci par une parabole. Un roi désirait faire don d’une partie de ses trésors à qui lui en semblait digne. Alors qu’il s’apprêtait à confier la clé du trésor royal à son plus fidèle valet, il constata que, au lieu de s’en réjouir, celui-ci tendait la main avec réticence, comme si on l’y obligeait. Devant le manque d’enthousiasme de son serviteur, il est aisé de s’imaginer la déception du roi, qui, par ricochet, éprouva des hésitations à lui offrir un si précieux cadeau dont il n’appréciait vraisemblablement pas la valeur.
De même, le Créateur résidait parmi Ses enfants, qu’Il guidait dans le désert et qu’Il faisait bénéficier d’un mode de vie miraculeux. Cependant, lorsqu’ils commirent la faute du veau d’or, ils suscitèrent la colère divine. Constatant qu’ils ne savaient pas apprécier le privilège que représentait Sa Présence en leur sein, le Saint béni soit-Il L’en retira.
A présent, lorsque l’Eternel agréa la requête de Moïse en exprimant Son accord de déployer à nouveau Sa Présence parmi Son peuple, Il voulut néanmoins s’assurer que celui-ci aspirait réellement à Sa proximité – d’autant qu’il venait juste de provoquer la situation inverse suite au péché du veau d’or. Or, Moïse qui, de par son exceptionnel niveau de prophétie, avait connaissance du projet divin, monta puis démonta intentionnellement le tabernacle par sept fois, afin d’éveiller les enfants d’Israël au fait que Dieu n’avait toujours pas fait résider Sa Présence parmi eux.
Et effectivement, lorsqu’ils constatèrent que Moïse dut chaque soir de la cérémonie de consécration démonter le tabernacle, ils se repentirent aussitôt, se remirent sincèrement en question et examinèrent leur conduite en y recherchant d’éventuels relents de faute, qui seraient à l’origine de cet éloignement de la Présence divine.
L’attitude de Moïse porta donc ses fruits : les enfants d’Israël pleurèrent et supplièrent l’Eternel de les prendre en pitié et de leur pardonner la faute du veau d’or de manière radicale, de sorte que la Présence divine puisse à nouveau se déployer parmi eux. Ainsi, durant les sept jours de la cérémonie de consécration, se purifièrent-ils par le biais d’un repentir sincère et s’élevèrent-ils de degré en degré dans la crainte de Dieu. Chaque fois que le crépuscule annonçait l’écoulement d’un jour supplémentaire où le Saint béni soit-Il avait, pour ainsi dire, retenu une fois de plus Sa Présence dans les cieux, ce que Moïse leur signifiait par le démontage du tabernacle, ils effectuaient un pas de plus dans leur démarche de repentir, jusqu’à finalement mériter ce à quoi ils aspiraient tant.
En effet, « quand on fut au huitième jour », Dieu constata que Ses enfants s’étaient réellement repentis du péché du veau d’or, et désiraient à nouveau qu’Il réside parmi eux, ce à quoi Il consentit alors.
LA VOIE TRACÉE
Des fourmis évitées de justesse
De nombreuses années après que Papa eut quitté le Maroc pour Israël, un groupe d’anciens amis vint lui rendre visite. Ils prirent beaucoup de plaisir à évoquer ensemble de vieux souvenirs de la vie à Essaouira.
A un moment donné, l’un des vieillards proposa à tout le monde de trinquer. Une bouteille d’alcool était en effet posée devant eux. Papa n’ayant jamais apprécié la consommation de boissons alcoolisées, il suggéra à ses amis d’attendre le retour de son fils David pour boire tous ensemble. A peine étais-je arrivé qu’ils m’expliquèrent que, sur la proposition de mon père, on m’avait attendu pour trinquer. Cela me surprit beaucoup. Pourquoi Papa voulait-il que je boive maintenant avec eux, lui qui nous avait toujours habitués à ne pas boire d’alcool ?!
Je m’abstins cependant de poser cette question, par respect pour lui, et pris en main la bouteille afin d’en verser à tout le monde. J’eus alors un choc : le fond était plein de minuscules fourmis. Les invités de Papa, vu leur grand âge, n’avaient plus la vue assez perçante pour les apercevoir. En plus, portés qu’ils étaient par la joie des retrouvailles, ils n’auraient sûrement pas pensé à examiner le fond de la bouteille. Par miracle, D.ieu les avait sauvés de cette embûche en inspirant à mon père l’idée de m’attendre pour boire.
Que des cacahouètes ?
Il m’arrive souvent de prendre l’avion dans le cadre de mes voyages visant à diffuser la Torah dans le monde. Or, voilà qu’au cours de l’un de ces voyages, le steward passa parmi les voyageurs pour leur proposer, comme cela arrive souvent, de petits paquets de cacahouètes.
Quand mon tour arriva, je refusai poliment. Cependant, le steward se répéta, pensant peut-être qu’il ne m’avait pas bien compris la première fois. Je réitérai donc mon refus.
« C’est cachère, insista-t-il, en désignant le sachet.
– Comment le savez-vous ?
– Ce ne sont que des cacahouètes, me répondit-il après quelques instants de réflexion. Pourquoi ne serait-ce pas cachère ? »
M’emparant du sachet, je l’ouvris et, l’approchant de son nez, lui suggérai d’en sentir le contenu. Ne dégageait-il pas une odeur d’huile ? Etonné, il reconnut savoir que les cacahouètes étaient généralement enduites, et me fit part de sa confusion : « La notion de cacheroute ne concerne-t-elle pas seulement la viande ? L’huile aussi serait concernée ?
– Certainement, lui répondis-je. Dans la Torah, le Créateur nous a ordonné de ne manger que des aliments sur lesquels la Torah témoigne qu’ils sont purs, et d’éviter tout aliment impur. Cet ordre ne se limite pas seulement à la viande, mais touche tous les aliments. Aussi devons-nous bien vérifier la provenance de tout ce que nous consommons, et nous assurer qu’elle est pure. De ce fait, même une goutte d’huile provenant d’une source impure est problématique, et c’est pourquoi je ne peux accepter ces cacahouètes dont la cacheroute est douteuse. »
DE LA HAFTARA
« La parole de l’Eternel me fut adressée en ces termes : Fils de l’homme (…) » (Ye’hezkel 36, 16 et suivants)
Lien avec la paracha : Dans la haftara est évoqué le fait qu’aux Temps futurs, le Saint béni soit-Il purifiera le peuple d’Israël avec de l’eau mêlée à de la cendre de vache rousse, ce qui est le thème central dans le maftir de la parachat Para – traitant du thème de la vache rousse et de la purification des personnes impures par ce procédé.
CHEMIRAT HALACHONE
La perte de nombreux mérites
Pour souligner la gravité de cette faute amère, rappelons que les propos médisants et de nature à susciter l’animosité font perdre à l’homme le peu de Torah qu’il détient. Comme l’ont mentionné les ouvrages saints, celui qui médit de son prochain se trouve délesté de ses mérites au bénéfice de l’objet de sa médisance.
Cela empêche également ses prières d’être acceptées dans le Ciel, comme il est mentionné dans le Zohar.
AU PARFUM DES MINHAGUIM
Certains ont l’habitude de ne plus manger de matsot à partir de 30 jours avant Pessa’h ou de Roch ‘Hodech Nissan.
Il existe plusieurs raisons à cette coutume relevant de la ‘houmra et non de la loi stricte : pendant cette période, on commence à nettoyer sa maison et à en éliminer le ‘hamets, tout en préparant le nécessaire pour la fête. Autre raison : pour que la matsa soit particulièrement appréciée au moment où on la consomme pour la mitsva.
Certains n’ont pas adopté cette coutume, et mangent de la matsa jusqu’à la veille de Pessa’h.
DANS LA SALLE DU TRÉSOR
Rabbi David Hanania Pinto Chlita
Déraciner les mauvaises habitudes en étudiant les lois de Pessa’h
A propos du principe énoncé par nos Sages, selon lesquels « on analyse les lois de Pessa’h dès trente jours avant la fête » (Pessa’him 6a), on pourrait se demander à quel titre ce devoir s’applique à un érudit connaissant déjà tous les détails de ces lois.
La réponse tient au fait qu’avant la libération définitive des enfants d’Israël d’Egypte, le Saint béni soit-Il les avertit qu’ils devraient manger des matsot à Pessa’h, et également éliminer toute trace de ‘hamets de leur maison.
Or, pourrait-on se demander, pourquoi le Saint béni soit-Il tenait-Il tellement à ce que toute trace de ‘hamets soit recherchée et annulée ? Ne pouvait-Il « se contenter » de leur demander de manger des matsot à Pessa’h ?
Les Tossaphistes vont encore plus loin lorsqu’ils demandent (Pessa’him 2a) pourquoi les Sages ont exigé d’éliminer le ‘hamets se trouvant chez soi quand, d’après la Torah, une annulation verbale est suffisante. Et de répondre que le ‘hamets étant permis toute l’année à l’exception de Pessa’h, il était à craindre que, par la force de l’habitude, l’homme oublie que c’était Pessa’h et s’il trouvait du ‘hamets, en vienne par inadvertance à le manger. C’est la raison pour laquelle les Sages ont été plus stricts en exigeant que l’on vérifie le ‘hamets et l’élimine de sa maison afin de ne pas en arriver à cela.
Cela nous enseigne une grande leçon, à savoir que l’habitude devient vite une seconde nature. Ainsi, si quelqu’un s’habitue à un comportement vicieux, les vices en question s’ancrent dans son esprit et dans son cœur, au point qu’il ne parvient plus à déceler ce qu’il y a de mauvais dans ses actes. Par exemple, celui qui, en dépit de l’interdit dont il est conscient, dit du lachone hara en permanence, ancre cette habitude dans sa personnalité. De même, le fumeur invétéré aura beaucoup de mal à cesser cette habitude déplorable, bien que conscient de son aspect nocif pour la santé.
Ce principe se retrouve concernant l’habitude de consommer du ‘hamets. Du fait qu’on le fait toute l’année, si on en garde chez soi sans le jeter ou le brûler, il existe un risque qu’en le voyant, on oublie que c’est Pessa’h et qu’on en vienne à le manger. Il en va différemment concernant l’interdit d’allumer un feu le Chabbat : du fait qu’on y est habitué une fois par semaine, le risque d’oubli n’a pas été pris en compte.
Ainsi, à travers la préparation à Pessa’h, la Torah nous invite à briser les mauvaises habitudes qui se sont ancrées en nous au point de devenir partie intégrante de notre personnalité. Elle nous prouve ainsi que bien qu’on soit habitué à manger du ‘hamets tout au long de l’année, on a la possibilité de briser cette habitude, devenue une seconde nature, en s’efforçant de bien étudier les lois et de rechercher le ‘hamets dans les moindres recoins. Ces efforts ont une influence sur nous, puisqu’on se réjouit si l’on en trouve un morceau lors de nos préparatifs, heureux d’avoir eu le mérite d’accomplir cette mitsva du Créateur. A l’inverse, une telle découverte pendant la fête elle-même nous causerait une immense peine, avec un arrière-goût d’échec.
ENTRE LES LIGNES
Garder l’esprit clair
« Tu ne boiras ni vin ni liqueur forte, toi non plus que tes fils, quand vous aurez à entrer dans la Tente d’assignation (…) » (Vayikra 10:9)
En araméen, le mot vin (yayin) se dit ‘hémar, de valeur numérique 248 – en parallèle au nombre de membres du corps humain.
Le vin pénètre chaque membre, le corps s’affaiblit et l’esprit devient confus.
Tel est le sens de cet enseignement de Rabbi Eliezer Hakafar : Entre le vin, le secret s’échappe. Entre le vin (yayin) – qui vaut 70 –, le secret (sod), de même valeur, s’échappe.
Aussi le Cohen Gadol n’a-t-il pas le droit de boire pendant son service, afin de ne pas être en proie à la confusion mentale. Il doit être le gardien de la Torah et de la science, comme il est dit (Malakhi 2:6) : « Une doctrine de vérité s’est rencontrée dans sa bouche, aucune iniquité ne s’est trouvée sur ses lèvres », ainsi que : « c’est que les lèvres du Cohen doivent conserver la science » (ibid. verset 7). D’où l’ordre divin : « Tu ne boiras ni vin ni liqueur forte, toi non plus que tes fils, quand vous aurez à entrer dans la Tente d’assignation ».
(Midrach Tan’houma)
La récompense d’Elazar et d’Itamar
« Moché entendit, et il approuva. » (Vayikra 10:20)
Il fit une proclamation dans tout le camp : « Je me suis trompé concernant la Halakha, et mon frère Aharon me l’a enseignée ! »
Elazar, de même qu’Itamar, avaient agi en connaissance de cause. Mais ils ne révélèrent pas leur connaissance de la Halakha. En récompense, la Parole divine s’adressa à eux, à leur père et à leur oncle de leur vivant, comme il est dit (verset suivant) : « L’Eternel parla à Moché et à Aharon, en leur disant » – d’après Rabbi ‘Hiya, cette dernière expression vient inclure Elazar et Itamar, fils d’Aharon.
(Midrach Rabba)
Une liste exhaustive
« Voici les animaux que vous pouvez manger (…) » (Vayikra 11:2)
Combien d’animaux purs y a-t-il dans le monde ? demandent nos Maîtres.
Et de répondre qu’il y en a dix : le cerf, la gazelle, le daim, le bouquetin, l’antilope, le buffle, le chamois, le bœuf, le mouton, la chèvre. Dans le monde entier, il n’y en a pas d’autres.
« Faites attention de ne pas vous rendre impurs par des animaux impurs et de la vermine impure », a ordonné le Saint béni soit-Il à Israël.
(Midrach Tan’houma)
L’ÉDUCATION
Le fait de déverser de l’amour et de l’affection sur ses enfants est un moyen d’optimiser l’influence que l’on a sur eux et l’impact de l’éducation qu’on leur donne. Cet amour permet à l’enfant de développer une personnalité saine.
Cette notion en inclut un grand nombre, telles que la stabilité, le calme, la sérénité, l’amabilité, l’esprit logique, la maîtrise de soi. En résumé, tout ce qui fait une personnalité équilibrée, appréciée de D.ieu et des hommes.
La grande majorité des problèmes scolaires et des troubles comportementaux chez les enfants tire sa source dans la frustration, le manque d’équilibre et de stabilité psychique. Les éducateurs témoignent que la majorité des enfants souffrant de tels problèmes psychiques ont, dans leur cadre familial, un dénominateur commun : ils grandissent dans une maison froide, où ils n’ont pas le mérite de ressentir la proximité et la chaleur de leurs parents.
Il semblerait que le trop plein d’énergie négative dont souffrent certains enfants découlerait d’un manque d’attention, d’amour et d’affection – l’enfant y aspire ardemment, et c’est indispensable à son développement, à la construction de sa personnalité. Si ces éléments lui font défaut, il lui manque la base de la construction d’une personnalité épanouie et équilibrée.
Un tel enfant a au contraire besoin qu’on lui exprime davantage d’amour, et de manière plus marquée. Un enfant qui a des facilités perçoit très nettement l’affection que ses parents lui portent, tandis que celui qui a plus de difficultés doit davantage l’entendre, le ressentir.
Un enfant doté d’une personnalité équilibrée enregistre mieux les messages de ses parents et éducateurs. Sa disposition à se soumettre à ses parents et maîtres et à les écouter découle d’une approbation sainte et totale. L’amour des adultes à son égard lui transmet une force d’âme, lui donnant envie de faire des efforts pour leur donner satisfaction.
Un enfant qui jouit de l’amour de ses parents, du goût si doux de leur affection, s’habitue ainsi à donner aux autres. C’est également l’une des caractéristiques d’une personnalité équilibrée : aider, soutenir, accorder, transmettre, aimer, donner encore et toujours. Qui est prêt à cela ? Qui en est capable ? L’adulte qui, dans sa jeunesse et son enfance, s’est senti aimé et soutenu par ses parents.
Mais comment comprendre cela ?
Nous avons déjà expliqué que les sentiments d’amour construisent et affinent la personnalité. Ces sentiments permettent de développer une réflexion saine et droite et apprennent à l’enfant à se comporter avec droiture, sérénité, tant avec lui-même qu’avec son Créateur et son entourage.
Un point important méritant d’être analysé : de nombreux parents se heurtent à une difficulté dès qu’ils doivent exprimer leur amour envers leurs enfants. Il leur semble ridicule ou inutile de dire à leur enfant : « Je t’aime. » Si leur caractère est plutôt introverti et qu’ils ont un naturel sérieux, entre autres raisons, ils ont du mal à prononcer des paroles affectueuses et admiratives, et encore plus à les répéter.
Nul doute que si les parents étaient conscients de l’utilité spirituelle de l’attention et de l’amour qu’ils expriment à leur enfant, ils y verraient une mission sainte, une part indissociable de leurs rôles de père et de mère. Cette prise de conscience serait de nature à leur faciliter le travail.
A de tels parents, il est conseillé d’essayer, pendant une certaine période, de vérifier par eux-mêmes quelles sont les conséquences d’un amour exprimé ouvertement à l’égard de leur enfant. Il est évident qu’une fois qu’ils auront eu la surprise de découvrir combien cela leur économise de déconvenues, ils n’auront pas besoin d’autres arguments.
Soulignons que l’expression de l’amour et de la sympathie ne passe pas seulement par un langage tendre, mais par un style de conversation amical, agréable et affectueux, s’exprimant également par le langage corporel, par des regards affectueux, des sourires, l’ambiance et le contact. Tous ces éléments concourent à créer et à renforcer l’affection, la tendresse, l’estime et la proximité, bien plus que des cadeaux de grande valeur.
DES HOMMES DE FOI
Une promesse réconfortante
Rabbi Assaraf Tamsout, Roch Collel de Zikhron Chelomo ou’Haïm – établissement qui porte le nom des deux Tsaddikim Rabbi Chelomo Tamsout et Rabbi ‘Haïm Assaraf – a raconté à notre Maître l’histoire suivante :
Il s’était marié en 1966 (5726). Trois ans plus tard, il n’avait pas encore d’enfant. Il priait constamment que D.ieu le gratifie de ce bienfait.
En Tamouz 1969 (5729), alors qu’il étudiait au Collel, il buta sur une question extrêmement difficile. Aucune réponse satisfaisante ne fut trouvée. La nuit suivante, il rêva de Rabbi ‘Haïm Pinto. Il vint lui résoudre la difficulté et lui déclara : « Je te promets que tu vas avoir un enfant. »
A Pessa’h 1970 (5730), il eut un garçon qu’il appela ‘Haïm. Depuis, le mérite du Tsaddik Rabbi ‘Haïm l’accompagne.