Parachat Kedochim 14 Mai 2016 ו' אייר תשע"ו |
|
La voie vers la sainteté
Rabbi David Hanania Pinto
« L’Eternel parla à Moché en ces termes : “Parle à toute la communauté des enfants d’Israël et dis-leur : Soyez saints ! Car Je suis saint, Moi l’Eternel, votre D.ieu.” » (Vayikra 19: 1-2)
Le Saint béni soit-Il transmet aux enfants d’Israël, par l’intermédiaire de Moïse, l’impératif d’être saints à Son image. Pourtant, est-il possible à des êtres humains d’atteindre le degré de sainteté de D.ieu, qui n’a pas de corps ni d’image corporelle et dont l’essence est exclusivement spirituelle ? Ceci ne reviendrait-il pas à demander à un pauvre de mener le même train de vie que le riche, alors qu’il n’en a pas les moyens ?
Cette question prend toute son acuité si l’on considère que cet ordre divin a été adressé à l’ensemble du peuple juif, donc également aux enfants ; comment donc exiger de si jeunes âmes de se sanctifier à l’instar du Créateur ?
De fait, cette injonction divine ne signifie pas uniquement que nous avons l’obligation d’aspirer à nous sanctifier, mais inclut aussi notre devoir de traduire cette volonté en actes. Illustrons ceci par un exemple. Il existe de nombreux individus qui aimeraient devenir riches, mais qui ne font rien de concret dans ce sens ; ils restent tranquillement chez eux et rêvent qu’ils le sont… Or, le Maître du monde attend de l’homme qu’il entreprenne un acte, serait-il de petite portée, de sorte qu’à partir de cet effort de sa part, Il lui accorde ensuite une grande assistance. C’est ainsi que celui qui désire se marier doit faire des recherches pour trouver son âme sœur, de manière que tous aient connaissance de son projet et puissent contribuer à son aboutissement. A l’inverse, si quelqu’un ne fournit aucun effort pour trouver celle qui lui est destinée, il ne sera pas en droit de se plaindre dans le cas où cet événement tarde à arriver.
Tel est le sens de l’enseignement de nos Maîtres : « Ouvrez-Moi une ouverture grande comme le chas d’une aiguille, et Je vous ouvrirai une ouverture vaste comme la porte du Vestibule. » (Chir Hachirim Rabba 5:3). Aussi appartient-il à l’homme d’entreprendre une action, même petite, pour ensuite jouir de l’aide divine et connaître la réussite – cette impulsion n’étant pas du tout en contradiction avec sa confiance en D.ieu.
S’il en est ainsi dans le domaine matériel, ce principe se vérifie également pour ce qui a trait au spirituel, où des efforts personnels sont exigés de l’homme, ceux-ci seuls étant en mesure de l’élever et de le rapprocher de D.ieu, c’est-à-dire de la Source de sainteté, en vertu du verset que nous avons l’habitude de prononcer lors de la kédoucha : « Saint, saint, saint est l’Eternel-Tseba-ot ! » Dès lors qu’un homme s’efforce de faire sa part, le Saint béni soit-Il lui vient en aide, car « quiconque vient se purifier, bénéficie de l’assistance divine » (Yoma 38b).
A présent, comment demander à un être humain d’être saint comme son Créateur ? Nos Maîtres expliquent que celui qui s’efforce de s’inspirer de la conduite divine et de concevoir sa vie selon la volonté du Très-Haut, parviendra à atteindre le niveau sublime de « Soyez saints ». Comme nous l’avons mentionné, ceci ne sera possible que si l’homme, habité par cette ambition, œuvre en vue de l’atteindre.
Nous nous étions aussi demandé comment l’exigence de sainteté pouvait s’appliquer aux jeunes enfants. Le caractère universel de cet ordre divin vise à nous enseigner que l’éducation à la sainteté commence dès le plus jeune âge, voire même lors de la période de gestation. A cet égard, la mère enceinte veillera à préserver ses yeux de visions indécentes et à n’écouter que des paroles saintes, aptes à transmettre leur sainteté à son fœtus ; elle méritera ainsi de mettre au monde un enfant pur, coté de bonnes prédispositions. De même, le respect scrupuleux des lois de pureté familiale permet au couple de donner naissance à des enfants purs, qui emprunteront naturellement la voie s’élevant vers le Créateur.
LA VOIE TRACÉE
Prompt à se mettre en colère et rapide à apaiser
Au cours de l’un de mes voyages en compagnie de mon secrétaire, de Paris en Israël, nous avons fait la queue pour passer le contrôle de sécurité de l’aéroport. Notre file était longue, de même que la voisine, et c’est pourquoi une nouvelle file d’attente fut soudain mise en place. L’employé qui l’ouvrit nous fit signe de nous avancer vers lui avec nos papiers.
Nous nous apprêtions à nous exécuter quand nous avons soudain entendu des cris de protestation s’élever : « Pourquoi doublez-vous ? Il y a la queue ! Attendez patiemment votre tour ! »
A en croire son allure, il s’agissait d’un Juif non pratiquant. Nous avons tenté de lui expliquer qu’au départ, nous avions fait la queue comme tout le monde, et n’en étions sortis que parce que l’agent de sécurité nous avait fait signe de venir. Cependant, toutes nos explications tombèrent dans l’oreille d’un sourd. Nous étions dans notre bon droit, mais cet homme se sentait lésé, et c’est pourquoi nous lui avons aimablement proposé de lui céder notre place.
A cet instant, j’eus la conviction que, quand il y a un différend ou un conflit, cela vient du fait que chaque parti impliqué se croit supérieur et pense avoir préséance sur l’autre.
Après avoir terminé cette étape du contrôle à l’aéroport, nous avons constaté que cette personne fut retenue très longtemps au niveau du contrôle des bagages – nous-mêmes passâmes cette étape extrêmement rapidement et fûmes ensuite libres de vaquer à nos activités.
Lorsque nous le croisâmes de nouveau dans l’avion, cet homme nous pria de l’excuser de nous avoir mis mal à l’aise. Il avait apparemment compris qu’il avait été puni du Ciel pour s’en être ainsi pris à nous.
Je réalisai après coup que, si nous lui avions répondu effrontément et nous étions laissé entraîner à nous disputer avec lui, il aurait pu en résulter une grave profanation du Nom divin, et il n’aurait pas été amené à regretter sa manière d’agir. Au contraire, la tolérance et l’effacement dont nous avons fait preuve lui ont permis de se remettre en question, de comprendre son erreur et de s’excuser.
DE LA HAFTARA
Haftara de la semaine : « Yonathan lui dit : C’est demain néoménie (…). » (Chemouel I, chap. 20)
Lien avec la paracha : Ce Chabbat est suivi de Roch ‘Hodech Iyar (dimanche et lundi). Or, dans la haftara, nous lisons le chapitre où Yonathan rappelle à David que le lendemain, c’est Roch ‘Hodech.
AU PARFUM DES MINHAGUIM
Le mois d’Iyar est considéré comme propice à la guérison.
Car les différentes maladies et faiblesses proviennent des aliments qui ne conviennent pas à la nature de l’homme. Or, au mois d’Iyar, la manne, ce « pain des puissants » (lé’hem abirim) qui est totalement absorbé par le corps, se mit à descendre. Aliment aussi saint que sain, il ne pouvait causer aucune maladie. Ainsi, au mois d’Iyar, tous les malades guérirent-ils, potentiel que ce mois possède encore aujourd’hui.
Autre point expliquant ce lien : les initiales des mots du verset « Je suis l’Eternel, ton D.ieu (ani Hachem rofékha) » forment le nom du mois d’Iyar (alef-youd-youd-rèch).
CHEMIRAT HALACHONE
Celui qui veut prendre garde de ne pas tomber dans la médisance et les colportages doit avoir l’habitude de toujours réprimander ses proches si nécessaire. Il leur rappellera également l’ampleur de la récompense de celui qui fait attention à sa langue, d’une part, et de l’autre, celle de la punition de celui qui trébuche dans ce domaine. Cela leur évitera de donner crédit aux commérages et autres cancans.
DANS LA SALLE DU TRÉSOR
Rabbi David Hanania Pinto
Sanctifie-toi dans ce qui est permis
« Parle à toute la communauté des enfants d’Israël et dis-leur : Soyez saints ! Car Je suis saint, Moi l’Eternel, votre D.ieu. » (Vayikra 19:2)
Nos Maîtres soulignent que, contrairement aux autres ordres de la Torah qui furent transmis de manière individuelle à chaque groupe des enfants d’Israël, la section de Kédochim fut lue devant l’ensemble du peuple, rassemblé au Temple lors de la fête de Souccot. Ils expliquent par ailleurs l’injonction particulière qui ouvre notre section : du fait que l’Eternel est saint, le peuple juif doit l’être également, mais s’il pense être en mesure d’atteindre le même degré de sainteté que le Créateur, il se leurre car, quoi qu’il en soit, la sainteté du Très-Haut dépassera toujours la sienne. Que signifie donc cette précision de nos Sages ?
Nous pouvons aussi nous demander comment des paroles recelant de si profonds concepts ont pu être prononcées face à tout le peuple, y compris ses plus jeunes membres. Si ces derniers n’étaient pas en mesure de les comprendre, pourquoi était-il nécessaire qu’ils les entendent ?
Tentons, tout d’abord, de déceler le message que recèle l’enseignement de nos Sages précité. Le Maître du monde exige de tout Juif de se sanctifier. Néanmoins, Il désire l’informer du fait que, en dépit de sa possibilité de devenir saint, il pourra rester en vie, contrairement aux anges qui, après avoir sanctifié le Nom divin en prononçant « saint, saint, saint », brûlent par l’intensité de leur sainteté dans le fleuve Dénur.
Dès lors, nous comprenons pourquoi D.ieu voulut que ce passage soit prononcé en présence de l’ensemble du peuple, y compris les jeunes enfants, puisque par ce biais, ils sauraient, dès l’âge le plus tendre, qu’ils sont essentiellement saints et qu’il leur incombe, à l’avenir, de maintenir et raffermir davantage cette sainteté. S’ils demeuraient certes incapables de saisir la profondeur de ce concept, le rassemblement auquel ils participaient les marquerait malgré tout, et cette impression les accompagnerait ensuite tout au long de leur existence, tandis qu’à l’âge adulte, ils comprendraient rétroactivement le sens de l’ordre divin entendu dans leur enfance. A cet égard, il arrive souvent que des enfants participent à des événements dont ils ne comprennent pas la profondeur, mais que cette présence laisse son empreinte dans leur cœur et les aide, arrivés à l’âge mûr, à l’appréhender.
En outre, la tournure injonctive choisie par la Torah, « Soyez saints », nous indique l’actualité atemporelle de cet ordre divin, qui offrit aux plus jeunes du peuple n’en percevant pas immédiatement le sens l’opportunité, en grandissant, de le saisir et de s’y plier.
Quelqu’un me demanda une fois pourquoi je réveillais mes jeunes enfants si tôt pour les Seli’hot et la prière, alors qu’ils n’en comprenaient pas grand chose. Je lui répondis que cette habitude les marquerait certainement et les influencerait plus tard positivement.
ENTRE LES LIGNES
La manière d’éduquer les enfants
« Quand vous serez entrés dans la Terre promise et y aurez planté quelque arbre fruitier, vous en considérerez le fruit comme une excroissance : trois années durant, ce sera pour vous autant d’excroissances, il n’en sera pas mangé. » (Vayikra 19:23)
Dans ce verset, il est question de plantation et d’excroissance, orla, qui peut aussi se traduire par prépuce. En filigrane, on peut donc y lire une allusion au jeune enfant.
« Trois années durant, ce sera pour vous autant d’excroissances » – tant que l’enfant n’est pas capable de parler.
« Dans la quatrième année, tous ses fruits seront consacrés à des réjouissances en l’honneur de l’Eternel », peut-on lire au verset suivant. Passée cette période, le père doit en effet consacrer son enfant à la Torah.
De quelles réjouissances (hilloulim) s’agit-il ? De l’instant où l’enfant est capable de louer (léhallel) le Créateur.
« Et la cinquième année, vous pourrez jouir de ses fruits (…) », poursuit le texte, en allusion au moment à partir duquel l’enfant doit savoir lire dans la Torah, « (…) de manière à en augmenter le produit ».
Nos Maîtres en ont déduit : « A cinq ans, l’enfant doit étudier la Torah, à dix, la Michna. » Du fait que, dans ce monde, un homme juif met au monde un fils, le conduit au Beth Hamidrach, s’attelle avec lui à la tâche de l’étude et lui apprend la Torah. Si des fautes sont commises, elles peuvent entraîner la mort du fils, et ôter au père la joie que lui apportait cet enfant.
Le Saint béni soit-Il leur a dit : « Dans ce monde, du fait que le mauvais penchant se trouve en vous, vous fautez et vos fils meurent, mais aux Temps futurs, Je retirerai le mauvais penchant de vous et de vos enfants, si bien que vous enfanterez et vous réjouirez, comme il est dit : “Ils ne se fatigueront plus en vain, et ils n’enfanteront plus pour la ruine.” (Yéchaya 65:23) »
(Midrach Tan’houma)
Une préparation à la vie du Monde futur
« Quand vous moissonnerez la récolte de votre pays, tu laisseras la moisson inachevée au bout de ton champ, et tu ne ramasseras pas la glanure de ta moisson. » (Vayikra 19:9)
La Torah n’a été conçue que pour les enfants d’Israël, afin qu’ils s’y consacrent, accomplissent ses mitsvot dans leurs détails, et soient dignes de recevoir une récompense et d’hériter de la vie dans ce monde et dans le suivant. D.ieu n’a donc rien confié à Israël qui ne soit une mitsva, et tout cela, de sorte à leur donner du mérite.
Un Juif laboure – il accomplit une mitsva. Il moissonne – il accomplit une mitsva.
C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la mitsva « tu ne ramasseras pas la glanure de ta moisson ».
(Midrach Hachem Be’hokhma Yassad Arets)
ÉDUCATION
Parmi le large éventail des rôles de la mère juive, ce « travail à plein-temps », elle doit protéger ses descendants, en érigeant autour d’eux une sorte de muraille invisible – « quiconque reste sans femme reste sans muraille » (Yévamot 62b)
Cette muraille vise à protéger son mari et ses enfants de ce tout ce qui pourrait corrompre leur esprit. La femme fait ainsi un constant travail de tri entre le bien et le mal, ce qui est bénéfique et ce qui est nuisible. Elle est responsable de l’orientation spirituelle du foyer et de l’éducation des enfants à l’aune de celle-ci.
Cette tendance caractérise plus particulièrement la femme, douée d’une plus grande perspicacité dans les relations humaines, ce que confirment nos Sages : « La femme connaît ses invités davantage que son mari. » (Berakhot 10b) La femme passera au crible toute nouveauté introduite à la maison, avec cet instinct sûr. Elle préservera ainsi ses enfants de toutes sortes de facteurs nuisibles à leur développement spirituel.
Si nous analysons un peu notre Histoire, nous découvrirons comment nos saintes matriarches utilisèrent cette tendance positive en créant cette muraille protectrice autour de leurs enfants.
Dans son amour pour Its’hak, Sarah Iménou ressentit, avant Avraham, qu’Ichmaël avait mal tourné et voulut le séparer de son fils. C’est alors qu’elle demanda à son mari d’intervenir : « Chasse cette servante et son fils, car le fils de cette servante n’héritera pas avec mon fils, avec Its’hak. » La principale raison de cette initiative, nous confirment nos Sages (Chémot Rabba 1:1) : « de peur que mon fils ne soit influencé par ses agissements ».
Rivka Iménou veut à tout prix éviter que son fils Yaakov se marie avec une fille du pays et va jusqu’à avertir Its’hak : « Si Yaakov choisit une épouse parmi les filles de ‘Heth, telle que celles-ci, parmi les filles de cette contrée, que m’importe la vie ? »
Batchéva, mère de Chelomo, le successeur au trône de David, le mit en garde contre divers éléments susceptibles de le dévier des principes dans lesquels il a été éduqué : « Ne prodigue pas ta vigueur aux femmes (…), ce n’est pas aux rois qu’il sied de boire du vin. » (Michlé 31:3-4)
Bien des générations plus tard, la mère de Rav Na’hman, l’un des Amoraïm, redoubla de précautions pour que la prédiction des voyants concernant l’avenir potentiel de son fils en tant que voleur ne s’accomplisse pas. Elle prenait garde qu’il n’ait jamais la tête découverte. « Couvre ta tête, pour que la crainte du Ciel repose sur toi », le priait-elle, n’ayant de cesse de prier pour que l’avenir donne tort aux prévisions pessimistes (cf. Chabbat 156b). Et l’avenir lui donna raison…
C’est ainsi que les mères de notre nation surent toujours créer, envers et contre tout, cette muraille protectrice autour de leurs enfants. A notre époque, où ils sont exposés à des vents contraires au processus de leur éducation selon les valeurs de la Torah et où la rue regorge de lourds dangers spirituels, que peut-on entreprendre en ce sens ?
En guise de réponse, nous allons citer ici l’appel du Rav Elazar Mena’hem Shakh zatsal, lors de l’ouverture de la session d’étude de la Yéchiva de Ponievitch. Il insista alors sur la nécessité de nous renforcer à notre époque. A l’heure où les ennemis nous entourent de toutes parts, il faut se battre contre ce courant.
« Le monde extérieur est caractérisé par une licence des mœurs indescriptible. Regardez jusqu’où nous sommes arrivés ! Il est devenu difficile de sortir dehors, de traverser la rue. Même celui qui a besoin de sortir pour faire un achat mineur est agressé de toutes parts. Chaque passage à côté de la vitrine d’un magasin, chaque voyage en voiture, en train ou en avion nous heurte à une immoralité terrible. Vous rendez-vous compte où nous en sommes arrivés, au point où on ne peut plus sortir de chez soi !
« Dites-moi, vous, les pères, est-ce que vous pouvez permettre à vos filles de sortir dehors ? Est-ce que vous pouvez permettre à vos fils de sortir dehors ? Est-ce qu’on peut compter sur eux ? Dites-moi comment il est possible, à un tel moment, de rester assis tranquillement, les bras croisés, enveloppé dans son talit au Beth Hamidrach, sans savoir où se trouvent ses enfants ? Il faudrait sortir dans la rue et crier : “Au feu !” Il est impossible, à un tel moment, de rester tranquillement assis. Croyez-moi, chers amis, nous avons l’obligation de nous renforcer ! »
Nous devons intérioriser ce message fondamental, à savoir que la meilleure protection pour un enfant, c’est le foyer maternel. Il n’est pas question d’une muraille de pierre, mais d’amour. Entre les murs de la maison, la mère crée un climat chaleureux et attentionné. Les enfants se réfugient sous les « ailes » de leur mère, confiants en son amour et en son dévouement. C’est la muraille la plus sûre pour les mettre à l’abri de toutes les influences étrangères.
DES HOMMES DE FOI
Un commerçant juif de Paris faisait de l’import-export de marchandises mais ne les déclarait pas aux autorités. Il craignait à chaque instant que quelqu’un ne le dénonce et ne le fasse arrêter pour cette infraction.
Un jour, il réceptionna plusieurs camions remplis de tissus, qu’il s’empressa de décharger et de dissimuler. Mais le Satan réussit son œuvre et quelques « bons amis » avertirent les autorités qu’il vendait des marchandises sans s’être acquitté des taxes de douane.
La police arriva rapidement afin de l’arrêter et de lui confisquer toute sa marchandise. Comme notre homme craignait que les policiers ne veuillent monter à l’étage, là où se trouvaient tous les rouleaux de tissus importés illégalement, il s’empressa de poser la photo de Rabbi ‘Haïm Pinto sur les escaliers. Confiant dans le pouvoir du Tsaddik, il attendit.
Les policiers, qui possédaient des informations précises, fouillèrent le rez-de-chaussée mais ne trouvèrent rien. Ils décidèrent donc de poursuivre leurs investigations à l’étage. C’est alors que se produisit le miracle.
Chaque agent qui tentait de monter les marches redescendait soudain, sans raison apparente. Les policiers avaient compris qu’à l’étage supérieur se trouvait l’objet de leurs soupçons, mais, pour une raison inconnue, ils étaient automatiquement refoulés.
A la fin de leurs fouilles, ils écrivirent dans leur rapport qu’ils n’avaient pas trouvé de marchandise illégale.
Un grand miracle avait eu lieu par le mérite de la foi de cet homme dans le Tsaddik. Les escaliers étaient face à eux et ils savaient qu’il y avait encore un étage à inspecter. Pourtant, aucun policier ne réussit à monter. L’effigie du Tsaddik s’était dressée comme un écran invisible qui les en avait empêchés.