La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

Parachat Pinhas

30 Juillet 2016

כ"ד תמוז תשע"ו

Horaires de Chabbat
Localité Allumage Fin de Chabbat Rabbenou tam
Paris 21h15* 22h29 23:38
Lyon 20h54* 22h04 23h04
Marseille 20h45* 21h52 22h47
Ra'anana 19h20 20h20 21h02
(*) L'on allumera selon l'heure de sa communauté

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La récompense d’une mitsva est une mitsva

Rabbi David Hanania Pinto

« L’Eternel parla ainsi à Moché : Pin’has, fils d’Eléazar, fils d’Aaron Hacohen, a détourné Ma colère de dessus les enfants d’Israël, en se montrant jaloux de Ma cause au milieu d’eux, en sorte que Je n’ai pas anéanti les enfants d’Israël, dans Mon indignation. C’est pourquoi, tu annonceras que Je lui accorde Mon alliance de paix. » (Bamidbar 25:10-12)

Le Saint béni soit-Il chargea Moché de transmettre à Pin’has qu’en récompense du zèle qu’il témoigna pour venger Son honneur en tuant Zimri ben Salou, prince de la tribu de Chimon, et la Midianite Cozbi bat Tsour, Il lui accorderait la concorde. Cette berakha signifie qu’il deviendrait le symbole de la paix, et mériterait de la rétablir maintes fois dans le monde.

Nos Sages affirment : « La récompense d’une mitsva ne se trouve pas dans ce monde. » (Kiddouchin 39b) Autrement dit, l’Eternel n’y rétribue pas l’homme pour les mitsvot ayant trait à sa relation à Lui. Seules celles qu’il accomplit vis-à-vis de son prochain sont rétribuées, partiellement, dans ce monde-ci, tandis qu’elles forment elles aussi un capital fixe pour le Monde futur. Cependant, l’acte zélé accompli par Pin’has pour venger l’honneur du Très-Haut, lui valut, de Sa part, en guise de récompense, une alliance de paix, ce qui semble en contradiction avec la règle que nous venons d’évoquer.

En réalité, cette récompense est foncièrement différente de celle donnée par un roi humain aux fidèles qui se plient à ses directives. Toutes proportions gardées, il arriva une fois que quelqu’un voulût attenter à la vie du roi du Maroc. Celui qui le sauva de cette tentative de meurtre fut, par reconnaissance, assigné à une fonction clé dans son royaume, de sorte que cette proximité rappelle constamment au roi sa dette de reconnaissance envers lui.

Par contre, la récompense de Pin’has n’était pas d’ordre matériel, mais bien spirituelle, en vertu du principe selon lequel « la récompense d’une mitsva est une mitsva » (Pirké Avot 4:2). Ainsi, les efforts qu’il déploya pour défendre la cause divine et rétablir la paix au sein du peuple juif lui donnèrent le mérite d’être, toute sa vie durant, impliqué dans la diffusion de la paix, par le rapprochement de ses frères juifs de leur Père céleste. En d’autres termes, le Saint béni soit-Il lui offrit constamment des opportunités d’œuvrer dans ce sens, si bien que chaque nouvelle mitsva s’ajoutait à toutes les précédentes pour constituer un important fonds pour le Monde futur.

A une certaine occasion, une femme me raconta que son mari était tellement plongé dans l’étude de la Torah qu’il était totalement coupé de la réalité. C’était la période d’inscription dans les yechivot ; aussi le fils de cet érudit lui demanda-t-il d’intervenir pour qu’il soit accepté dans l’une d’entre elles. Il lui répondit qu’il ne devait pas se faire de soucis : il se renseignerait sur la manière de procéder pour s’assurer une place dans celle qu’il désirait. Quelques jours plus tard, son épouse l’interrogea sur les démarches qu’il aurait déjà entreprises dans ce but, mais il lui avoua que ce problème lui avait complètement échappé, et qu’il allait dorénavant s’en occuper.

Le lendemain, notre homme prit le bus, et se retrouva à côté d’un homme distingué, qui en profita pour lui poser une question ardue, à laquelle il n’avait pas trouvé de réponse convenable bien qu’il y réfléchît depuis longtemps. Il lui proposa, sur le champ, une démarche explicative qui lui plut beaucoup. Les deux hommes versés dans l’étude poursuivirent leur discussion, l’un confiant à l’autre ses préoccupations relatives à l’inscription de son fils dans une yechiva. Or, voilà que son voisin travaillait justement dans une telle institution ! Il s’empressa donc de rassurer le père, en lui promettant que son enfant serait accepté, le fait d’avoir parmi leurs élèves le fils d’un érudit représentant pour eux un grand mérite.

Cette anecdote illustre à merveille le fait que le travail de celui qui se voue pleinement à la tâche de l’étude est accompli par d’autres, car quiconque se soumet au joug de la Torah se voit soustrait aux contingences matérielles. En effet, dès lors que l’homme se sacrifie en faveur de la Torah et du Créateur, il bénéficie d’une assistance divine telle que tout effort de sa part devient superflu. Pin’has, qui mit sa vie en danger pour sanctifier le Nom divin, mérita, en retour, de se voir offrir de multiples occasions de diffuser la paix, sans que ceci ne lui demande d’efforts, tout en constituant une source de récompense inestimable pour le Monde futur.

CHEMIRAT HALACHONE

Une langue plus affutée que le glaive

Quiconque s’en tient au silence, à une discrétion de bon augure, se verra automatiquement confier des secrets, car il n’a pas l’habitude de révéler ce qu’on lui confie, ni de colporter. Combien est justifié à cet égard le verset « la vie et la mort sont au pouvoir de la langue », plus puissante qu’une épée, puisqu’elle peut tuer même à distance. C’est aussi pourquoi l’homme a été créé avec deux yeux, deux oreilles, deux narines, mais une seule bouche, pour souligner la nécessité d’en restreindre l’usage.

DE LA HAFTARA

Haftara de la semaine : « Poussé par la main de D.ieu (…) (Mélakhim I 18:46 et suivants)

Lien avec la paracha : La haftara décrit l’intervention d’Elyahou, jaloux de l’honneur divin, qu’il voulut réhabiliter au sein des enfants d’Israël. De même, on voit dans la paracha la manière dont Pin’has vengea l’honneur divin, apportant ainsi une expiation à la faute des enfants d’Israël, ce qui permit de juguler l’épidémie.

LA VOIE TRACÉE

Le mérite de la tsédaka

L’association ‘Hessed ‘Haïm, placée sous la tutelle de nos institutions, est une organisation d’entraide qui soutient des familles nécessiteuses à Lyon, en subvenant à leurs besoins. Comme son nom l’indique, elle se consacre à 100 % au ‘hessed et à la tsédaka.

De temps à autre, les responsables organisent des galas auxquels je participe afin de rassembler des fonds pour continuer à mener à bien son action.

Une année, le soir où le gala était prévu, le temps était particulièrement froid : une épaisse couche de neige couvrait le territoire français. Pire, le même soir était prévu un important match de football, attirant de nombreux spectateurs parmi les donateurs et autres invités censés participer au gala.

Le jour J, les organisateurs vinrent me voir, paniqués. A les en croire, toutes ces coïncidences risquaient de diminuer sensiblement la participation à la soirée. Et qui sait si nous parviendrons seulement à couvrir les nombreux frais de la soirée ?

Mais ce n’était pas tout et un autre problème s’ajoutait à la liste : le traiteur, craignant un désistement, réclamait que sa prestation lui soit payée d’avance. Ils étaient donc à présent face à un problème de taille : comment mettre la main sur la somme de 14 000 dollars ?

Leur souci me peina, et je tentai néanmoins d’apaiser leurs craintes et de renforcer leur foi et leur confiance en D.ieu, qui ne nous abandonnerait certainement pas et nous enverrait sûrement de nombreux participants et donateurs à ce gala.

Je me mis ensuite à réfléchir au moyen de satisfaire la demande du traiteur. En y réfléchissant, je disposais de la somme demandée. Cet argent, a priori, était destiné à la Yéchiva, et il me faudrait donc le récupérer d’ici l’après-midi, mais je plaçai ma confiance en Hachem, certain qu’Il allait me « rendre » cet argent à temps. Après tout, n’étais-je pas en train d’opter pour le meilleur parti à ce moment ?

A peine une heure plus tard, un Juif loubavitch se présenta, désireux de recevoir une berakha. Il souhaitait par ailleurs faire don d’une certaine somme à la tsédaka. En avez-vous deviné le montant ?

Exactement le même que celui déboursé pour la prestation du traiteur ! Je ne pus cacher mon étonnement face à la rapidité avec laquelle le Ciel m’avait envoyé cette somme dont j’avais besoin pour la Yéchiva, et j’en fis part à ce généreux donateur, lui expliquant l’urgence de ce besoin, qui venait providentiellement d’être comblé. J’en déduisis par ailleurs que si l’organisation du gala était parsemée de tels miracles, celui-ci serait certainement couronné par une grande réussite.

Grâce à D.ieu, la réalité confirma ce pressentiment, puisque ce gala permit d’enregistrer de nombreux dons, et pas des moindres, au profit de l’association ‘Hessed ‘Haïm. De mon côté, encore vivement ému par les bontés du Créateur, je fis don d’une somme identique à celle qui m’était revenue de façon miraculeuse.

AU PARFUM DES MINHAGUIM

La coutume de consommer des œufs au repas du Chabbat matin

Elle est due au deuil consécutif au décès de Moché, lequel survint un Chabbat.

Les ‘hassidim ont coutume de manger des œufs avec de l’oignon haché, étant donné que tous les goûts pouvaient être ressentis dans la manne, à l’exception de 5 aliments – dont l’oignon. On jouit ainsi, le Chabbat, du goût d’un aliment dont on ne pouvait profiter à travers la manne.

DANS LA SALLE DU TRESOR

Rabbi David Hanania Pinto

Le parallèle entre les constituants du corps et de l’âme

« A cette vue, Pin’has, fils d’Eléazar, fils d’Aaron Hacohen, se leva au milieu de la communauté, arma sa main d’une lance. » (Bamidbar 25:7)

Dans son ouvrage Chaaré Kédoucha (1:1), mon ancêtre, Rav ’Haïm Vital – puisse son mérite nous protéger – affirme que les six cent treize constituants du corps humain correspondent au même nombre de mitsvot de la Torah, chacun de ces constituants étant parallèle à une mitsva donnée. Or, il ajoute que l’âme est, elle aussi, composée de six cent treize constituants, qui coïncident avec les mitsvot. Lorsque j’ai lu ce concept, j’ai eu beaucoup de difficultés à le saisir : l’âme étant de nature spirituelle, comment dire qu’elle est composée de constituants, à l’instar du corps ?

Après mûre réflexion, j’ai compris la profondeur de cette pensée. Le corps de l’homme, physique, est attiré par la matière. Naturellement subordonné au désir, il éprouve des difficultés à y renoncer pour se résoudre à l’accomplissement des mitsvot. C’est pourquoi le Saint béni soit-Il a implanté en l’homme une âme, elle aussi composée de six cent treize constituants, comme le corps, mais de nature spirituelle, si bien qu’ils transmettent à l’homme la force de résister à ses pulsions et l’orientent vers le respect des mitsvot. Sans ces constituants composant son âme, l’homme ne serait pas du tout enclin à observer les commandements, et combien son sort serait alors tragique ! Le Créateur, qui « scrute les reins et les cœurs », connaissait bien cette réalité, aussi conçut-Il l’être humain en établissant un parallèle entre les constituants de son corps et ceux de son âme, de sorte que ceux-ci jouent le rôle d’un moteur le poussant dans la bonne direction.

Dès lors, le verset « Elles se renouvellent chaque matin, infinie est Ta bienveillance » (Ekha 3:23) prend tout son sens. Chaque nuit, notre âme monte dans les sphères célestes, où elle s’imprègne de sainteté. Au matin, lorsqu’elle rejoint le corps, elle lui transmet une nouvelle énergie spirituelle, qui le sanctifie et lui donne la force de maîtriser son attrait pour la matière, pour se diriger, avec zèle, vers l’accomplissement des mitsvot.

Comme l’indique notre verset introductif, dès l’instant où Pin’has vit Zimri fauter avec la Midianite, il s’empressa de saisir une lance pour frapper à mort ces deux pécheurs. Le Zohar (III 237a) demande pourquoi il est précisé qu’il prit une lance dans sa main. Et de répondre que cette arme, qui se dit en hébreu roma’h, fait allusion aux deux cent quarante-huit (rama’h) membres du corps humain, qu’il désirait employer, dans leur totalité, pour sanctifier le Nom divin.

Néanmoins, une difficulté persiste : qu’en est-il des trois cent soixante-cinq tendons, qui ont eux aussi participé à son acte de vengeance ? Nous les retrouvons allusivement à travers le terme beyado, dans sa main, de même valeur numérique – à un près – que le mot guido, signifiant « son tendon ». Autrement dit, Pin’has a mis à contribution la totalité de son corps au service de l’exécution de la mitsva « tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi » (Dévarim 17:7).

A la lumière des écrits de Rav ’Haïm Vital, nous comprenons aisément d’où Pin’has puisa la force spirituelle nécessaire pour agir comme il le fit : de son âme, composée de six cent treize constituants spirituels, qui exercent leur influence sur les parties du corps leur correspondant.

ENTRE LES LIGNES

La sagesse des mains

« Fais approcher de toi Yéhochoua bin Noun, homme animé de Mon esprit, et impose ta main sur lui. » (Bamidbar 27:18)

La sagesse débordante de Moché ne rayonnait pas seulement à travers sa bouche, mais aussi à travers ses mains, comme il est dit : « impose ta main sur lui », puis : « Yéhochoua bin Noun était plein de l’esprit de sagesse, parce que Moché lui avait imposé les mains » (Dévarim 34:9)

(Midrach Yilmédénou)

Les honneurs finiront par arriver

« Tu lui communiqueras une partie de ta majesté, afin que toute l’assemblée des enfants d’Israël lui obéisse. » (Bamidbar 27:20)

« afin que toute l’assemblée des enfants d’Israël lui obéisse » – qu’ils lui manifestent respect et crainte, comme ils le font envers toi. En fait, Moché supposait que ses fils lui succéderaient à la tête du peuple, héritant de son pouvoir, et telle était son intention lorsqu’il pria (ibid. verset 16) : « Que l’Eternel, le D.ieu des esprits de toute chair, institue un chef sur cette communauté (…) ».

« Contrairement à ce que tu supposais, lui répond en quelque sorte le Tout-Puissant, tes fils ne te succéderont pas. Tu sais combien Yéhochoua t’a servi et t’a témoigné d’égards ! Tôt le matin de même que le soir, il arrangeait les bancs et préparait les nattes dans ton Beth Hamidrach. C’est lui qui va hériter de ton pouvoir, en vertu du principe “qui veille sur le figuier jouira de ses fruits ; qui veille sur son maître recueillera de l’honneur” (Michlé 27:18). »

(Yalkout Chimoni)

Une expiation absolue

« Ceci est le sacrifice que vous aurez à offrir à l’Eternel : des agneaux âgés d’un an, sans défaut (…) » (Bamidbar 28:3)

Non pas les deux d’un coup, mais « un de ces agneaux, tu l’offriras le matin ; le second, tu l’offriras vers le soir » (ibid. verset 4)

Rabbi Yéhouda ben Rav Simon déclara : « Nul n’a jamais été à Jérusalem en détenant une faute. Comment est-ce possible ? Le sacrifice perpétuel du matin expiait les fautes commises la nuit, et celui du soir, celles commises le jour. Toutefois, nul n’a jamais passé la nuit à Jérusalem en détenant une faute, comme il est dit (Yéchaya 1:21) : “c’était l’asile de la vertu”. »

Le Saint béni soit-Il dit à Israël : « Dans ce monde, vous approchez devant Moi les pains de propositions et les sacrifices. Dans le Monde futur, Je placerai devant vous une grande table, ce que voyant, les idolâtres auront honte, comme il est écrit (Téhilim 23:5) : « Tu dresses la table devant moi, à la face de mes ennemis ; tu parfumes d’huile ma tête, ma coupe est pleine à déborder », ainsi que : « Voici, Mes serviteurs mangeront et vous souffrirez la faim ; voici, Mes serviteurs boiront et vous aurez soif ; voici, Mes serviteurs se réjouiront et vous serez couverts de confusion » (Yéchayahou 65:13).

(Bamidbar Rabba)

L’ÉDUCATION

Nous avons jusque-là évoqué l’aspect bénéfique, dans l’éducation, d’un cadre et de limites bien définies. Plus, ce sont celles-ci, avons-nous constaté, qui amplifient le sentiment de bonheur et de satisfaction. Précisons cependant qu’un jeune enfant n’a pas la capacité de savoir par lui-même ce qu’on attend de lui, que ce soit dans le domaine de la Torah ou du social, et quelles sont les limites.

De notre côté, en tant que parents, cela doit nous faire prendre conscience que si un jeune enfant s’est laissé tenter et a mal agi, ce ne sont pas ses actes que nous lui reprochons. Par contre, nous sommes en droit d’exiger de lui qu’il obéisse à l’adulte – parent ou éducateur – sous la responsabilité duquel il se trouve, qu’il le respecte et se conforme à ses instructions.

Cette exigence répond en fait à un besoin naturel de tout jeune enfant, de pouvoir se reposer sur un adulte responsable qui va le guider. Il est donc d’autant plus justifié d’attendre de l’enfant qu’il respecte le caractère et le cadre d’une relation saine avec ses parents et éducateurs. C’est là le premier principe de base de l’éducation, comme le souligne le Gaon de Vilna dans sa célèbre missive : « L’essentiel de tout est qu’ils obéissent et te respectent, ainsi que ma mère et tous leurs aînés. »

L’échec, dans ce cadre, n’en est dû à la faute en soi, mais au fait que l’enfant n’a pas respecté l’autorité de l’éducateur adulte, portant ainsi atteinte à son lien avec son aîné. C’est ce que nous déduisons de la paracha du « fils rebelle », où ce qui est reproché à ce dernier est de « ne pas écouter la voix de son père et de sa mère ».

La Torah ne détaille pas les méfaits de cet enfant, car là n’est pas l’essentiel. Le reproche porte principalement sur ce manque de soumission à ses parents ou éducateurs, à leur guidance, d’où cette étiquette de « fils rebelle », qui porte en germe la dégénérescence le menaçant.

D’un point de vue plus profond, si nous examinons la nature des liens entre un enfant et ses parents, nous constaterons que le fils qui, à D.ieu ne plaise, frapperait ou maudirait ses parents, est, d’après la Torah, passible de mort. Quelle est la raison d’une punition si lourde ? Le Sforno nous répond (in Vayikra 20:9) : « La preuve que Je suis si strict sur la sainteté de la descendance est que J’ai décrété que le Beth Din mette à mort quiconque maudirait ses parents, ce qui ne peut généralement arriver que s’il y a une tare dans son ascendance, auquel cas l’enfant ne sera pas prêt à se soumettre à l’impératif “Ecoute, mon fils, la morale de ton père (…)”, et ne respectera donc certainement pas Mes lois et statuts, car il ne les aura pas reçus de son père et de sa mère.  »

On en déduit, souligne l’auteur du Ohel Yaakov Véléa, que de l’insolence, du mépris chez l’enfant est extrêmement grave, et qu’il faut y réagir avec la plus grande fermeté, car en abolissant ce rapport de respect vis-à-vis des parents, c’est toute leur influence éducative sur l’enfant qui se trouve remise en question.

C’est pourquoi la présence parentale doit être au centre du paysage mental de l’enfant, l’influençant en permanence, chaque jour, à chaque heure, à chaque instant. Par contre, quand les parents sont inexistants dans la conscience de leur enfant, même pour un court instant, par exemple dans le cas où ils ne savent pas comment il est à l’école ou bien ce qu’il fait lorsqu’il est livré à lui-même, c’est la porte ouverte à la dégénérescence.

Le lien de Moché Rabbénou avec son « troupeau », le peuple juif, illustre remarquablement ce principe, en cela qu’il était le maillon reliant les enfants d’Israël au Saint béni soit-Il. De ce fait, quand Moché disparut de leur horizon de pensée, pendant son séjour dans le ciel, et qu’il tarda trop à leur goût, ils tombèrent au plus bas, au point de construire un veau d’or et de le servir.

DES HOMMES DE FOI

Un évènement prodigieux est arrivé à M. David Loyb qui a mérité de connaître la longévité, par le mérite du Tsaddik Rabbi ‘Haïm.

Lorsqu’il était jeune homme, David eut le mérite de vivre à Mogador, à l’époque où le Tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto Hakatan vivait dans la maison du Tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto Hagadol. Il priait dans la même synagogue et jouissait de son rayonnement.

Il y a environ trente ans, M. Loyb se mit à ressentir des douleurs terribles, qui n’étaient autre que les signes avant-coureurs d’un cancer. Son état empira de jour en jour et il dut se rendre à Casablanca pour se faire soigner. A ce moment-là, s’y trouvait un médecin français, le Professeur Bouton, qui était spécialisé dans ce domaine.

A son arrivée à l’hôpital, M. Loyb subit de nombreux examens qui révélèrent la présence d’une tumeur maligne. Le médecin le lui annonça et précisa que l’opération nécessaire était très compliquée.

En entendant la terrible nouvelle, M. Loyb se mit à trembler. Qu’allait-il se passer ? Allait-il pouvoir guérir ? se demandait-il, extrêmement inquiet.

Le médecin, sentant son trouble, lui dit : « Je ne peux pas vous opérer si vous avez si peur. Il est indispensable que vous retrouviez votre calme avant l’intervention. »

Mais, au lieu de l’apaiser, ces paroles produisirent l’effet contraire.

M. Loyb fut admis dans le service du Professeur Bouton afin qu’on procède aux préparatifs nécessaires à l’intervention, prévue pour le lendemain matin. Durant la nuit, Rabbi ‘Haïm Pinto lui apparut en rêve. Il le vit face à lui, le visage resplendissant comme le firmament, la tête couverte d’un talit blanc. Rabbi ‘Haïm retira son talit et en enveloppa le corps de M. Loyb. Puis, il se tourna vers lui en souriant et lui dit :

« Mon fils, je suis Rabbi ‘Haïm Pinto. N’aie pas peur, demain, je me tiendrai aux côtés du chirurgien au moment de l’opération, qui prendra une heure et quart et réussira. Tu as encore de longues années devant toi. »

David se réveilla. C’était un rêve. Mais il se sentait déjà mieux, plus serein. Progressivement, la peur le quitta jusqu’à disparaître.

Le matin, professeur Bouton entra dans sa chambre, afin de consulter les résultats des derniers examens. Il voulait également vérifier l’état du malade. A sa grande surprise, il le trouva tranquille, comme si l’opération était déjà derrière lui et avait été couronnée de succès.

« M. Loyb, l’interrogea le spécialiste, que s’est-il passé ? Comment pouvez-vous être aussi serein et souriant ? »

Le malade lui répondit : « J’habite à Mogador. Il y a de cela plusieurs années, y vivait un Tsaddik, qui ressemblait à un ange. C’était un Sage parfait, un faiseur de miracles. Cette nuit, ce Tsaddik m’est apparu en rêve et m’a dit que je pouvais être tranquille car l’opération allait réussir et ne durerait pas plus d’une heure et quart. »

Le professeur s’emporta : « M. Loyb, mais de quoi parlez-vous ? C’est une opération extrêmement délicate et compliquée qui va demander au moins trois heures de travail ! »

Les paroles du professeur ne parvinrent pas à lui retirer sa confiance. Il resta serein.

L’opération se passa très bien, par le mérite du Tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto. Lorsque M. Loyb se réveilla, il vit que le chirurgien se tenait devant lui, le visage exprimant joie et admiration. Rav David attendit qu’il parle, ce qui ne tarda pas :

« M. Loyb, l’intervention a réussi au-delà de toute espérance ! Elle n’a effectivement duré qu’une heure et quart, ce qui est tout simplement inimaginable. Mais, je n’ai vraiment pas l’impression de vous avoir opéré moi-même. Je pense que c’est votre Tsaddik qui m’a aidé et a effectué le travail à ma place… »

 

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