Parachat Ki Tavo 24 Septembre 2016 כ"א אלול תשע"ו |
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Un attachement fidèle à la Torah
Rabbi David Hanania Pinto
« Et jusqu’à ce jour, l’Eternel ne vous a pas encore donné un cœur pour sentir, des yeux pour voir, ni des oreilles pour entendre ! » (Dévarim 29:3)
Rachi explique que l’expression « un cœur pour sentir » signifie : pour reconnaître les bontés de D.ieu et s’attacher à Lui. Puis, il poursuit en soulevant la question suivante quant à l’emploi des termes « jusqu’à ce jour » : peut-on concevoir que jusqu’alors, D.ieu n’aurait pas permis aux enfants d’Israël de reconnaître les bontés dont ils jouirent pendant les quarante ans passés dans le désert ? Il explique que le jour où Moché a donné le rouleau de Torah aux fils de Lévi – comme il est écrit (Dévarim 31:9) : « (…) et la confia aux pontifes, descendants de Lévi (…) » –, les enfants d’Israël se sont présentés devant lui et lui ont dit : « Moché Rabbénou, nous aussi étions présents au Sinaï et avons reçu la Torah. C’est à nous qu’elle a été donnée. Pourquoi laisses-tu les membres de ta tribu l’accaparer ? » A l’écoute de ces propos, Moché se réjouit et leur dit : « En ce jour, vous êtes devenus le peuple de l’Eternel, votre D.ieu » (Dévarim 27:9) – ce jour-là, j’ai compris que vous étiez effectivement attachés au Tout-Puissant.
Jusqu’à ce jour, les enfants d’Israël n’avaient pas laissé paraître leur joie d’avoir reçu la Torah. Mais lorsqu’ils se présentèrent devant Moché et lui exprimèrent cette protestation, celui-ci comprit qu’ils désiraient suivre la voie de D.ieu. Ils arguèrent qu’il ne pouvait donner la Torah à sa seule tribu, alors qu’eux-mêmes étaient également présents au mont Sinaï et s’étaient écriés : « Nous ferons et nous comprendrons » (Exode 24:7). Dès qu’ils lui dévoilèrent leurs pensées, Moché déclara : « En ce jour, vous êtes devenus le peuple de l’Eternel, votre D.ieu ».
Quand quelqu’un révèle sa volonté de suivre le chemin de la Torah, D.ieu l’aide. Moché dit aux enfants d’Israël : « (…) l’Eternel ne vous a pas encore donné un cœur pour sentir (…) ». Ces paroles signifient que le Tout-Puissant a déjà fait la démonstration de Sa puissance aux enfants d’Israël à travers tous les prodiges accomplis à leur égard en Egypte. A présent, Il attend de leurs descendants qu’ils en tirent une leçon et accomplissent la part qui leur incombe pour se rapprocher de Lui. Quand un homme indique à quelqu’un le chemin à suivre pour arriver à un certain endroit, il ne fait que le lui montrer, comptant sur le fait qu’il ira emprunter cette voie en suivant les indications reçues. De même, D.ieu montra aux enfants d’Israël le bon chemin, leur ouvrant les yeux et le cœur pour reconnaître Ses miracles. Il ne leur restait plus qu’à compléter l’œuvre engagée en se rapprochant de Lui.
On raconte à propos du Rav Saadia Gaon qu’il s’infligeait des mortifications en se roulant dans la neige. Quand on l’interrogea sur les raisons de cette étrange pratique, il répondit qu’il s’affligeait et pleurait chaque jour sur le fait de ne pas avoir atteint, la veille, le même niveau de reconnaissance de la grandeur divine qu’au jour présent. Car, eût-ce été le cas, il aurait servi le Créateur avec plus d’intensité et d’attachement. Cette sensation d’avoir perdu à jamais une occasion de renforcer son lien avec D.ieu le laissait inconsolable.
Quand les enfants d’Israël se présentèrent devant Moché et lui rappelèrent qu’eux aussi étaient présents au Sinaï pour recevoir la Torah et désiraient également l’accomplir, ils révélèrent de la sorte leur volonté farouche de s’attacher à D.ieu. Ils semblèrent avoir pris conscience de leur devoir d’accomplir leur part personnelle dans le service de l’Eternel après qu’Il leur eut ouvert les yeux et le cœur pour apprécier Ses prodiges. Le jour où ils prononcèrent ces paroles, ce fut comme s’ils témoignèrent de leur capacité à être le peuple de D.ieu. Moché aurait donné au préalable le rouleau de Torah aux fils de Lévi afin de vérifier si les enfants d’Israël allaient protester et en réclamer la garde. C’était en quelque sorte un test permettant de déceler s’ils connaissaient le pouvoir et l’importance de celle-ci.
Nos Sages (Sanhédrin, 99b) affirment que la maîtrise de la Torah confère à l’homme celle du monde entier. Les enfants d’Israël avaient intégré ce principe ; c’est pourquoi ils demandèrent que la Torah leur soit également confiée, afin d’avoir un rôle dans le maintien du monde, qui dépend étroitement de celle-ci. Car il existe un principe universel : celui qui désire s’attacher à D.ieu et avoir une influence bénéfique sur la création doit se lier à la Torah, qui accorde force et vie à l’univers tout entier.
LA VOIE TRACÉE
Une pièce sur la tombe du Tsaddik
M. Chelomo Asseraf est un proche parent de Mordékhaï Knafo, mon hôte habituel au Maroc. Chaque année, il avait pris l’habitude de s’associer, avec sa famille, à la hilloula du Tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto zatsal au Maroc. (Sa présence était toujours galvanisante pour l’ensemble des participants : dès qu’il se mettait à prier à haute voix, tous se joignaient à lui avec joie, se répandant en prières et supplications sur la tombe du Tsaddik.)
Une année, un jour avant la hilloula, la fille de M. Asseraf avala une pièce de monnaie. Sur la radio qu’ils lui firent, la pièce apparaissait clairement, coincée quelque part à côté des poumons, ce qui constituait un véritable danger pour la vie de l’enfant.
Paniqué, M. Asseraf me téléphona pour me faire part des soucis concernant sa fille. En outre, ajouta-t-il, du fait que cette pièce était logée dans une zone très sensible de son corps, les médecins lui conseillaient de prendre au plus vite un vol pour la France, où on lui retirerait l’objet coincé sous anesthésie. S’agissant d’un réel danger, les médecins avaient insisté sur l’urgence de la situation et il m’informait donc qu’il ne pourrait participer à la hilloula.
Cette annonce me fit beaucoup de peine. « Pourtant, vous vous y associez chaque année, et votre présence provoque une immense joie parmi les participants. Comment pourriez-vous faire exception cette année ? Votre absence diminuera l’impact de cet évènement !
– Mais je ne peux pas mettre ma fille en danger, protesta-t-il.
– Venez ici en famille, et vous verrez que D.ieu aidera ! »
Mme Asseraf avait entendu cette conversation, mais elle restait très inquiète quant à la santé de sa fille. Elle était d’autant plus attachée à cette enfant qu’elle était née après plusieurs garçons – à l’époque, c’était Papa qui lui avait donné une berakha pour qu’elle ait une fille. Mme Asseraf craignait donc de repousser l’opération destinée à sauver la vie de l’enfant.
A trois heures du matin, les membres de la famille me téléphonèrent chez M. Knafo, où je logeais, me demandant de les autoriser à se rendre en France comme le leur avaient conseillé les médecins, quitte à rater la hilloula.
Constatant leur angoisse face à la situation, je leur répondis finalement : « Faites-lui une dernière radio. Si la pièce se trouve toujours au même endroit, vous prendrez un avion pour la France aujourd’hui. Par contre, si elle n’y est plus, vous participerez à la hilloula à Mogador. »
Ainsi fut fait, avec l’espoir infime que la pièce se fût déplacée. Mais quelle ne fut pas leur surprise de constater que l’objet avalé avait tout bonnement disparu ! Il fut donc décidé, en conséquence, de lui faire passer d’autres radios pour confirmer le miracle. Toute trace de la pièce avait disparu des clichés !
C’est avec une joie incommensurable que la famille Asseraf au grand complet se hâta de regagner Mogador, pour participer à la hilloula. Sans avoir rencontré âme qui vive en chemin, ils arrivèrent très tôt au cimetière. La porte en était encore fermée, et ils prièrent donc le gardien de la leur ouvrir. Toujours dans le même état d’esprit, ils y entrèrent et se mirent à danser entre les tombes.
Arrivés face à la sépulture du Tsaddik, ils crurent défaillir : calmement posée sur la pierre tombale les attendait une petite pièce de monnaie, en tous points identique à celle qui leur avait causé tant de tracas !!
Dès que d’autres pèlerins arrivèrent sur les lieux, ils leur racontèrent, encore sous le choc, le double miracle dont ils avaient bénéficié : la radio faite à trois heures du matin et prouvant que la pièce avalée avait disparu puis leur arrivée au cimetière, à six heures, où les attendait, sur la tombe du Tsaddik, une pièce parfaitement similaire.
A mon arrivée au cimetière, je remarquai de loin la joie intense des membres de la famille Asseraf, qui me racontèrent les prodiges qu’ils avaient vécus. Leur histoire permit un kiddouch Hachem de grande ampleur, en cela qu’elle montrait la Providence divine et le pouvoir de la émouna.
AU PARFUM DES MINHAGUIM
Lorsque l’on se rend auprès d’un Tsaddik, il est d’usage d’écrire son nom sur un bout de papier et de le lui transmettre. Par la suite, le Tsaddik lit les noms de tous les visiteurs au même moment.
Cet usage prend sa source dans le Zohar. Lorsque la Rigueur divine prévaut dans le monde, par exemple à Roch Hachana, on ne priera pas uniquement pour soi, car cela pourrait occasionner le rappel de nos fautes. Mais on priera pour plusieurs personnes à la fois.
CHEMIRAT HALACHONE
Une garantie pour toutes les délivrances
A l’époque de Guidon ben Yoach, le peuple d’Israël subissait beaucoup de malheurs. Le Tout-Puissant chercha quelqu’un qui serait susceptible de plaider en sa faveur. Mais il ne trouva que Guidon, tant la génération était peu méritante. Puisqu’il défendit la cause des enfants d’Israël, l’ange de D.ieu se dévoila à lui et lui dit : « Va avec cette force qui t’anime, et tu sauveras Israël de la main de Midian. » Toute sa force, Guidon l’obtint en plaidant la cause du peuple.
DE LA HAFTARA
Haftara de la semaine : « Lève-toi, resplendis » (Yéchaya 60:1 et suivants)
Lien avec la paracha : Il s’agit d’une des sept haftarot dites « de consolation » que l’on lit à partir du Chabbat suivant Ticha Béav.
DANS LA SALLE DU TRÉSOR
Rabbi David Hanania Pinto
Les pierres de la Torah contre le mauvais penchant
« Et quand vous serez arrivés au-delà du Yarden, dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, t’accorde, tu érigeras pour toi de grandes pierres, que tu enduiras de chaux ; et tu y écriras toutes les paroles de cette Doctrine dès que tu auras passé, pour mériter d’entrer dans le pays que l’Eternel, ton D.ieu, te destine, pays ruisselant de lait et de miel, comme te l’a promis l’Eternel, le D.ieu de tes pères. » (Dévarim 27:2-3)
La lecture de ces versets donne à penser que les enfants d’Israël ne pourront s’installer en terre d’Israël qu’après avoir reporté les paroles de Torah sur des pierres. L’existence de la Terre Sainte dépend de la Torah. Les enfants d’Israël devaient l’inscrire sur des pierres, car comme eux, elles proviennent de la terre. Ainsi, le fait de les regarder leur rappellerait leur origine commune. Et y voir la Torah leur évoquerait également le but de leur présence sur la terre d’Israël et de leur rôle dans la subsistance de ce pays.
Rabbénou Bé’hayé explique sur ce verset (Dévarim 27:3) que « le pouvoir de la Torah écrite sur les pierres prodigue la force de conquérir le pays ». Le mérite de l’étude de la Torah aide les enfants d’Israël et leur octroie la puissance nécessaire pour combattre leurs ennemis. Par ailleurs, pour que l’homme se sente heureux de vivre en Terre promise en dépit de la sentence « la terre d’Israël s’acquiert dans les souffrances » (Brakhot, 5a), il doit accomplir la Parole divine dans la joie. Il méritera alors que son existence dans ce pays soit facile et agréable.
Cependant, de même que l’eau taille la pierre mais ne la fait pas complètement disparaître, de même la Torah dilue la force du mauvais penchant mais ne peut totalement l’éliminer, car sans cesse changeant, il n’est jamais à court d’idées et de ruses nouvelles pour attaquer l’homme. C’est pourquoi ce dernier doit prendre ce combat à cœur et se tenir constamment en alerte. Nos Sages ont dit (Kiddouchin, 30b) : « J’ai créé le mauvais penchant et J’ai créé la Torah, son antidote. »
ENTRE LES LIGNES
Ecoute et tu seras écouté
« Fais silence et écoute, ô Israël ! » (Dévarim 27:9)
Lors d’une grande sécheresse, les enfants d’Israël se rendirent chez ‘Honi Haméaguel et lui demandèrent d’intervenir en leur faveur pour qu’ils méritent la pluie. Aussitôt, il traça un cercle et se tint en son centre, accomplissant en cela les termes du verset (‘Habakouk 2:1) : « Je veux me tenir à mon poste d’observation. »
Une faible pluie se mit à tomber. ‘Honi dit : « Ce n’est pas ce que j’ai demandé ! J’ai demandé des pluies bienfaisantes et abondantes ! » Immédiatement, la pluie se fit plus forte.
D’où mérita-t-il de prier et de se voir immédiatement exaucé ?
Du fait qu’il écoutait la Parole divine.
(Midrach Tan’houma)
Personne ne résistait
« Donc, après avoir passé le Yarden, vous érigerez (…) » (Dévarim 27:4)
Combien de miracles ont été accomplis en faveur des enfants d’Israël ce jour-là !
Ils franchirent le Yarden, parvinrent au mont Garizim et au mont Hébal, parcourant une distance de plus de 60 kilomètres. Aucun ennemi ne résistait devant eux, comme il est dit (Chémot 23:20) : « J’enverrai devant toi un mandataire chargé de veiller sur ta marche (…) »
Ensuite, ils apportèrent les pierres et érigèrent un autel qu’ils enduisirent de chaux. Ils y écrivirent la Torah en soixante-dix langues, comme il est dit (Dévarim 27:8) : « (…) très distinctement ». Ils y offrirent des holocaustes et des sacrifices rémunératoires. Ils mangèrent, burent et se réjouirent. Les bénédictions et les malédictions furent prononcées par Moché et les Léviim. Ils emportèrent les pierres et partirent. Ils passèrent la nuit à un endroit, comme il est dit (Yéhochoua 4) : « (…) que vous emporterez pour les déposer dans le gîte où vous passerez la nuit. »
(Psikta Zoutarta)
Résider sur sa Terre
« L’Eternel ouvrira pour toi Son bienfaisant trésor. » (Dévarim 28:12)
Rav ‘Hisda dit : Depuis que le Beth Hamikdach a été détruit, il n’est plus tombé de pluies provenant du bienfaisant trésor de D.ieu, comme il est dit : « L’Eternel ouvrira pour toi Son bienfaisant trésor. »
Au moment où le peuple juif réside sur sa Terre, la pluie descend du bienfaisant trésor. Mais lorsqu’il n’y réside plus, elle cesse de provenir de cet endroit.
(Yalkout Chimoni)
Puisse la mémoire du Tsaddik être une bénédiction
Un bref aperçu de la grandeur du saint Rabbi ‘Haïm Pinto à l’occasion de la hilloula.
La notoriété du Tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto n’attendit pas le nombre des années et se répandit déjà depuis son adolescence d’un bout à l’autre du Maroc. Il avait alors adopté une vie entièrement vouée à la Torah, suivant en cela l’exemple de ses saints ancêtres. Tous les Juifs du Maroc louaient sa grandeur. Même les Arabes le respectaient et s’adressaient à lui comme à un homme saint, auteur de délivrances.
Ses bénédictions furent à l’origine de miracles, en vertu du principe : « Le Tsaddik décrète et le Saint béni soit-Il accompli. » De nombreuses personnes venant s’épancher sur son tombeau en vivent encore aujourd’hui. L’histoire suivante en est un très bel exemple.
Il y a sept ans, Mme Elkaïm, des Etats-Unis, qui fait partie des proches de la famille royale marocaine, se rendit en pèlerinage au Maroc sur les tombes des Tsaddikim. Le chauffeur de taxi qui la conduisait à travers le pays se moqua ainsi d’elle : « Pourquoi avez-vous voyagé ? Pour rendre visite à des personnes décédées ? Vous n’avez donc rien de mieux à faire ? Allez donc voir des personnes vivantes ! »
Mme Elkaïm lui répondit : « Dans ce cas, demain, je n’aurai pas besoin de vos services.
- Pourquoi ? demanda-t-il.
- Parce que demain, j’ai prévu un voyage à Mogador, sur le tombeau de Rabbi ‘Haïm Pinto zatsal, et je vois que ce genre de déplacement ne vous plaît pas. Je préfère avoir un autre chauffeur, qui estime et respecte nos Tsaddikim. »
Le chauffeur continua à la railler, à lui dire qu’elle perdait son temps et son argent. Et alors qu’il parlait, son visage se déforma soudain et se paralysa, au point qu’il lui fut difficile de prononcer un mot.
Il se mit à redouter que cela puisse être le résultat de ses paroles contre les Sages d’Israël et de son mépris à l’égard des Tsaddikim, si bien qu’il regretta son attitude. Il apporta des bougies à Mme Elkaïm afin qu’elle les allumât et demandât pardon au Tsaddik en son nom. Elle s’empressa d’aller accomplir sa requête et, dès qu’elle arriva au cimetière, téléphona au chauffeur. Elle lui confirma qu’elle était en train de prier pour lui à cet instant même sur la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto.
C’est alors qu’un grand miracle se produisit :
Au moment même de la conversation, la paralysie disparut, comme si elle n’avait jamais existé, et l’homme recommença à parler normalement. Il remercia évidemment Mme Elkaïm pour ses prières, mais également le Créateur et le Tsaddik. De plus, il prit la résolution de veiller dorénavant au respect des Sages, qui sont encore plus grands après leur mort que de leur vivant.
Prononce mon nom !
De nombreuses personnes se demandent comment l’invocation du mérite du Tsaddik agit en notre faveur. Il n’est un secret pour personne que bien des délivrances ont été opérées par ce biais depuis des centaines d’années. Dans l’ouvrage « Les Hommes de Foi » ont été publiés des récits édifiants au sujet du pouvoir prodigieux du Tsaddik, qui s’illustra aussi bien durant son existence qu’après sa mort. L’histoire suivante relate le miracle vécu par Rabbi Messaoud ben Abbou, un des sages de Marrakech, grâce à la ségoula que lui transmit Rabbi ‘Haïm.
Rabbi Messaoud ben Abbou venait de temps à autres à Mogador. Lors d’un de ces passages, il rendit visite à son maître Rabbi ‘Haïm Pinto, comme à son habitude, afin de recevoir sa bénédiction pour son voyage de retour.
Quelle ne fut sa surprise quand Rabbi ‘Haïm Pinto refusa de le bénir et lui ordonna de ne pas quitter la ville.
Deux jours passèrent et Rabbi Messaoud retourna chez le Tsaddik dans le même but. A son grand étonnement, il se heurta de nouveau à la même réponse.
Le jeudi de la même semaine, Rabbi Messaoud fit une troisième visite à Rabbi ‘Haïm et lui expliqua qu’il devait maintenant partir pour Marrakech, afin d’y arriver avant le début du Chabbat.
Rabbi ‘Haïm, qui avait remarqué l’impatience de Rabbi Messaoud et sa volonté de rentrer coûte que coûte à Marrakech, lui dit : « Je vois que tu ne peux plus attendre. Très bien, mais s’il t’arrive du mal, crie et appelle-moi. Même si tu es très loin, prononce mon nom et tu verras des miracles se produire. »
Rabbi Messaoud hocha la tête en signe d’acquiescement et prit congé.
Au beau milieu de son voyage, des bandits de grand chemin attaquèrent sa carriole. Ils voulurent attenter à sa vie et le dépouiller de tous ses biens. C’est alors qu’il se souvint des paroles de Rabbi ‘Haïm et se mit à crier de toutes ses forces, invoquant la protection du Tsaddik.
Et c’est alors que le miracle se produisit : les bandits entendirent soudain une voix puissante, dont ils n’identifiaient pas clairement la provenance, qui criait : « Voleurs, voleurs ! » Une grande peur les saisit. Ils craignirent qu’une autre bande de brigands ne soit en train de s’approcher et ne s’apprête à les tuer. Ils lâchèrent immédiatement Rabbi Messaoud et s’enfuirent à toutes jambes.
Rabbi Messaoud reprit ses esprits et comprit qu’il avait joui de l’Aide divine et que le mérite du Tsaddik l’avait sauvé d’une mort certaine. En arrivant chez lui, il raconta à sa famille le grand miracle dont il avait bénéficié.
Je ne vous abandonnerai pas
Le Tsaddik ‘Haïm Pinto s’éteignit le 26 Elloul 5605. Avant sa disparition, il pria ses disciples de continuer à se renforcer dans l’étude et dans l’accomplissement des mitsvot en leur faisant cette extraordinaire promesse :
« Je continuerai à prier pour vous après ma mort, comme je l’ai toujours fait de mon vivant. Je ne vous abandonnerai pas, comme je ne vous ai jamais abandonné. »
Rabbi ‘Haïm fut enterré dans l’ancien cimetière de Mogador. Puisse son mérite nous protéger ainsi que tout le peuple d’Israël. Puissions-nous être inscrits et scellés dans le livre de la vie et de la paix, et assister à la joie de la délivrance finale. Amen.