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paracha de la semaine

Parachat Nitsavim

1er Octobre 2016

כ"ח אלול תשע"ו

Horaires de Chabbat
Localité Allumage Fin de Chabbat Rabbenou tam
Paris 19:12 20:16 21:03
Lyon 19:04 20:05 20:49
Marseille 19:02 20:02 20:44
Ra'anana 18:09 19:02 19:38

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Les limites du libre arbitre

Rabbi David Hanania Pinto

« J’en atteste sur vous, en ce jour, le ciel et la terre : j’ai placé devant toi la vie et la mort, le bonheur et la calamité ; choisis la vie ! Et tu vivras alors, toi et ta postérité. » (Dévarim 30:19)

Le Saint béni soit-Il a créé dans le monde deux réalités opposées : la vie et la mort. Or, du fait qu’Il souhaite voir Ses enfants vivre dans ce monde-ci comme dans le Monde futur, Il leur enjoint de choisir la vie, comme le souligne notre verset introductif.

Le libre arbitre est un concept profond et qui présente, a priori, une contradiction : d’une part, l’Eternel nous offre la possibilité de choisir entre la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, et de l’autre, toutes les lois mentionnées dans la Torah semblent nous retirer cette latitude, puisqu’elles nous tracent le droit chemin que nous devons emprunter.

Avant d’éclaircir ce point, il est important de savoir qu’en dépit des apparences, l’homme dispose du libre arbitre. Un verset des Téhilim en constitue la preuve : « Car le Seigneur (Ya) a fait choix (ba’har) de Yaakov » (135:4), ces deux termes formant le mot be’hira. Autrement dit, les descendants de Yaakov détiennent le libre arbitre.

Vraisemblablement, l’ordre de la Torah « choisis la vie ! » appartient à la catégorie des mitsvot, car un tel choix résulte de l’action de l’homme. Certes, le Créateur recommande à Ses enfants d’emprunter la bonne voie, afin de mériter la vie terrestre comme celle à venir, mais ceci ne remet pas en question le choix qui est laissé entre leurs mains. De même, malgré l’ordre énoncé dans la Torah d’observer le Chabbat, l’homme a la possibilité de décider s’il désire, ou non, s’y plier, et il n’est pas certain que ce libre choix le mènera sur le bon chemin.

Ceci peut être comparé à un homme qui marche en direction du palais. Deux chemins se présentent à lui : l’un qui passe par le repère des ours, et l’autre parsemé de pierres et de crevasses. Il peut choisir laquelle de ces voies emprunter ; personne ne va le contraindre à prendre telle ou telle direction Mais, il n’est pas sûr qu’il sera suffisamment judicieux pour s’engager dans le bon chemin, et s’il passe par le repère des ours, il est presque certain qu’il n’en sortira pas vivant.

De même, la Torah comprend des commandements positifs et négatifs, dont le respect nous permet d’hériter la vie du monde à venir. Nous avons la latitude de décider si nous désirons, ou non, nous y plier. Il nous incombe toutefois de savoir que si nous détenons certes le libre arbitre, celui-ci a un prix, puisqu’il nous conduit soit vers le bien, soit vers le mal. Or, du fait que notre Père céleste nous aime et ne recherche que notre bien, Il nous a donné la mitsva de choisir la vie, afin que nous fassions le choix qui s’avérera le plus bénéfique pour nous.

En définitive, l’homme est un être doté du libre arbitre, faculté néanmoins limitée par la connaissance qu’il a de ses conséquences, cette conscience l’influençant vers le bien. De même, l’ordre de la Torah « choisis la vie ! » constitue, pour lui, une recommandation lui indiquant que c’est dans son intérêt de choisir la bonne voie, afin de mériter la vie.

LA VOIX TRACÉE

Elle assure la subsistance de ceux qui l’étudient

On me demanda d’accepter dans les Collelim de nos institutions deux Avrékhim supplémentaires, ce qui m’obligerait à leur assurer une bourse d’étude mensuelle. Après que j’eus donné mon accord, je me souvins soudain qu’un peu plus tôt le même jour, je m’étais engagé à accorder une aide substantielle à un certain Collel de Netanya.

J’avais donc pris deux engagements presque simultanés. Comment pourrais-je les tenir tous les deux ? J’étais assailli par le doute : peut-être devrais-je revenir sur mon accord d’accepter deux Avrékhim supplémentaires ?

Mettant de côté toutes mes occupations du moment, je me mis à réfléchir à tête reposée. J’en arrivai finalement à la conclusion que c’était le mauvais penchant qui tentait de m’empêcher d’accepter ces deux étudiants supplémentaires. Après tout, me dis-je, ces Avrékhim n’étudient pas pour moi, mais pour la gloire de D.ieu et, dans ce cas, du Ciel, on me fournira certainement l’argent nécessaire pour les payer tous les mois.

Je levai les yeux au Ciel et priai le Créateur de me permettre de subvenir à leur entretien. Un peu plus tard dans la même journée, je reçus l’appel d’un Juif de Marseille, qui me fit part d’un certain problème. Je lui donnai des conseils puis lui suggérai de faire un don en guise de reconnaissance à D.ieu lorsque son problème se résoudrait. Il s’y engagea, sans toutefois me préciser de quelle nature serait cette offrande, le moment venu.

Après un certain temps, ce Juif me contacta de nouveau pour m’annoncer que, grâce à D.ieu, son problème s’était arrangé au mieux. Je lui rappelai son engagement, qu’il avait tout à fait gardé en tête et comptait réaliser au plus vite. De quoi s’agissait-il ? À ma question, il répondit qu’il avait l’intention de prendre entièrement en charge les bourses d’étude de deux Avrékhim pendant une année !

Je réalisai alors combien est grand le pouvoir de l’étude. Le mérite de la Torah que ces Avrékhim étudient se dressa en leur faveur de sorte que D.ieu Se soucia de leur parnassa.

CHEMIRAT HALACHONE

Au même moment où un homme dit du Lachone Hara sur quelqu’un, dans les cieux les anges mentionnent ses fautes, comme l’a écrit le Rokéa’h dans son livre.

Nos Sages (Chabbat, 149b) ont dit : lorsque les Néviim et les hommes pieux invoquent la Miséricorde divine à l’égard du peuple d’Israël, ils ne font aucune requête concernant les impies. Ils spécifient dans leurs prières par allusion qu’ils ne veulent rien demander pour ces personnes, comme il est dit (Téhilim 125:4) : « Seigneur, fais du bien aux bons, à ceux qui ont le cœur droit. »

DE LA HAFTARA

Haftara de la semaine : « Je veux me réjouir pleinement en l’Eternel » (Yéchaya 1:10 et suivants)

Lien avec la paracha : c’est la dernière des sept haftarot dites de consolation, lues depuis le Chabbat qui suit Ticha Béav.

AU PARFUM DES MINHAGUIM

Pourquoi le Tout-Puissant juge-t-Il le monde durant le mois de Tichri ?       

Parce que le jugement de D.ieu n’est pas comme celui d’un homme. En effet, l’homme juge son ami dans un moment favorable et son ennemi dans un moment de colère. En revanche, D.ieu juge le monde entier dans un moment favorable, en l’occurrence le mois de Tichri, comportant de nombreuses fêtes et mitsvot. 

DANS LA SALLE DU TRÉSOR

Rabbi David Hanania Pinto

Bien se préparer au jour du jugement

 « Vous êtes placés aujourd’hui, vous tous, en présence de l’Eternel, votre D.ieu : vos chefs de tribus, vos anciens, vos préposés, chaque citoyen d’Israël. » (Dévarim 29:9)

Le Zohar dit que ce verset fait référence à Roch Hachana, durant lequel on dit : « Aujourd’hui, c’est l’anniversaire du monde, aujourd’hui, tous les êtres humains comparaissent en justice ». De même qu’à ce moment-là, les enfants d’Israël se tenaient devant Moché, toutes classes confondues, depuis les plus éminents jusqu’aux plus simples d’entre eux, ainsi, le jour du nouvel an, ils doivent se tenir sans distinction de niveau face au Roi du monde pour être jugés.

A Roch Hachana, le Saint béni soit-Il, Roi des rois, juge tous Ses enfants qui se tiennent devant Lui. Néanmoins, seuls ceux qui se sont préparés à ce jugement et ont investi des efforts en travaillant sur eux-mêmes, mériteront de jouir de Sa proximité. C’est la raison pour laquelle le Créateur nous a donné, dans Sa grande bonté, des jours de repentir et de pardon, qui débutent avec le mois d’Elloul et lors desquels Il sort, pour ainsi dire, de Son palais pour nous rejoindre dans les champs. D’où l’injonction pressante du prophète : « Cherchez le Seigneur pendant qu’Il est accessible ! Appelez-Le tandis qu’Il est proche ! » (Yéchaya 55:6) En d’autres termes, l’homme avisé et prévoyant profitera de cette opportunité exceptionnelle pour opérer un repentir complet et sincère et gagner en proximité divine.

Tel est le sens du verset : « Je suis à mon Bien-aimé, et mon Bien-aimé est à moi » (Chir Hachirim 6:3) : si je m’efforce d’œuvrer afin de parvenir au niveau d’être « à mon Bien-aimé », alors, « mon Bien-aimé [sera] à moi », l’Eternel, à Son tour, se rapprochera de moi et m’accordera la force et le pouvoir de revenir sincèrement vers Lui.

Afin d’être prêt pour le jour du jugement, l’homme doit appliquer les termes du verset : « Je fixe constamment mes regards sur le Seigneur » (Téhilim 16:8), c’est-à-dire accomplir  un travail permanent pour ressentir la présence du Créateur dans chaque acte. Il ne doit pas attendre les jours de repentir pour se rapprocher de Lui. Celui qui vit à l’aune de l’enseignement de nos Maîtres « un œil voit, une oreille entend et tous tes actes sont inscrits dans un livre » (Pirké Avot 2:1) continuera à être fidèle aux mitsvot dans toutes les situations, même en vacances. De même qu’un roi est contraint de se comporter à tout instant conformément à son rang, serait-ce en privé, de même avons-nous l’obligation, en tant que fils du Roi (Chabbat, 111a), de nous conduire comme des Juifs pieux, aussi bien dans l’intimité de notre foyer qu’à l’extérieur, et tant durant les congés que le reste de l’année. Si nous nous efforçons d’adopter ce mode de vie, lorsque les jours redoutables approcheront, nous serons en mesure de nous imprégner du sérieux qui les caractérise, sans ressentir de changement brutal par rapport à la période de vacances qui les a précédés.

ENTRE LES LIGNES

Egalité et responsabilité mutuelle

 « (…) vos chefs de tribus, vos anciens, vos préposés, chaque citoyen d’Israël. » (Dévarim 29:9)

Bien que J’aie désigné des chefs de tribus, des anciens et des préposés, vous êtes tous égaux à Mes yeux, comme il est dit : « chaque citoyen d’Israël ».

Ce verset a également une autre signification : tous les membres du peuple d’Israël sont solidaires. Même s’il n’y a qu’un seul Tsaddik parmi eux, tous subsistent grâce à son mérite. Celui-ci ne permet pas uniquement au peuple juif d’exister, mais aussi au monde entier, comme il est écrit (Michlé 10:25) : « Le juste est le pilier du monde. » Et quand l’un d’eux faute, c’est tout le peuple qui est touché, comme nous le voyons dans Yéhochoua (22:20) : « Lorsque Akhan, fils de Zéra’h, commit une infidélité à propos de l’anathème, est-ce que toute la communauté d’Israël ne fut pas l’objet de la colère divine ? » Il existe un principe selon lequel l’intransigeance de D.ieu à l’égard d’une faute est moins importante que la récompense octroyée à ceux qui font Sa Volonté. Aussi, si une faute eut un impact si grand qu’elle retentit sur toute une génération, combien le mérite du Tsaddik doit-il en avoir ! C’est le sens de l’expression : « chaque citoyen d’Israël ».

Ce ne sont pas seulement les plus grands parmi eux qui sont concernés, mais aussi les enfants, les femmes et les étrangers, d’où la mention « chaque citoyen d’Israël ». Les hommes ont tendance à s’apitoyer plus facilement sur la gent masculine, mais D.ieu n’est pas ainsi, « Sa pitié s’étend à toutes Ses créatures », aux hommes et aux femmes, aux Tsaddikim et aux impies, comme il est dit « depuis le fendeur de bois jusqu’au puiseur d’eau ». 

(Midrach Tan’houma)

La récompense dépend de l’effort

 « Tout citoyen d’Israël » (Dévarim 29:9)

De là nos Sages ont déduit que chaque membre du peuple d’Israël doit dire « pour moi, le monde a été créé ».

Il est écrit « tes enfants et tes femmes ». Cela veut-il dire que les enfants ne comprennent rien ? Les termes « tes enfants » évoquent en fait la nécessité de récompenser les ignorants qui ne savent rien.

Pourquoi faut-il récompenser les ignorants ?

Le Tout-Puissant donne même une plus grande récompense aux ignorants qu’aux lettrés. Car ces derniers ont une raison d’être satisfaits, tandis que les ignorants n’en ont pas.

(Pit’hon Torah)  

Tout dépend de toi

 « Car cette loi que Je t’impose en ce jour, elle n’est ni trop ardue pour toi, ni placée trop loin. » (Dévarim 30:11) 

Rabbi Yanaï a dit : à quoi cela ressemble-t-il ?

A une miche de pain suspendue dans les airs, au sujet de laquelle le sot demande : « Qui pourrait aller la prendre ? » Tandis que l’intelligent dit : « Quelqu’un ne l’a-t-il pas suspendue ? » Et il apporte une échelle ou une barre et la descend.

Au sujet de la Torah, le sot demande : « Quand vais-je parvenir à étudier toute la Torah ? » Et la personne intelligente, que fait-elle ? Elle en étudie chaque jour un chapitre jusqu’à la terminer.

Le Tout-Puissant l’a dit : « elle n’est pas trop ardue ». Si elle l’est, c’est « pour toi », parce que tu ne l’étudies pas.  

(Dévarim Rabba)

ZOOM SUR UNE PÉRIODE

Si l’on ne s’y prépare pas à l’avance, nous pouvons perdre tout le bénéfice de nos prières et des séli’hot prononcées durant le mois d’Elloul. Parfois, nous nous attachons à tout mettre en place pour obtenir une ambiance agréable le jour de Roch Hachana, et le yétser hara vient nous attaquer précisément sur ce point. Il provoque des disputes sur des bagatelles, au cours desquelles chacun reste sur ses positions, dans un entêtement incompréhensible.

Or, dans le domaine délicat des relations interhumaines, nous devons être extrêmement vigilants. Les paroles du Roch Yéchiva de Ponievez, le Gaon, Rav David Povarsky zatsal, nous en donne la raison : « Les textes disent : "Et la signature de chaque homme s’y trouve", cela signifie que c’est l’homme lui-même qui rédige les livres de la vie et de la mort, ouverts le jour de Roch Hachana. Ainsi, lorsque nous préparons pour ce grand jour, nous devons tout faire pour être inscrits dans le premier. »

Et le Rav poursuit par un exemple vécu : « Je me souviens qu’il y a des années de cela, le Beth Hamidrach était si plein durant Roch Hachana qu’une personne sur deux devait rester debout. Il n’y avait pas de place pour tout le monde. Eh bien, sachez que celui qui se tint debout durant toute la prière pour permettre à son ami de s’asseoir s’inscrivit lui-même dans le livre de la vie. L’autre ne s’apercevait même pas de ce grand ‘hessed. »

Puis Rav Povarsky conclut : « Par la suite, j’observai, durant le reste de l’année, l’attitude de celui qui avait cédé sa place, et me rendis compte que partout où il se rendait, il se comportait avec la même délicatesse. Ce qui confirme qu’il s’était bel et bien inscrit dans le livre de la vie. »

Il ne convient pas d’avoir pitié de lui

Lors de ses allocutions précédant Roch Hachana, Rav Chelomo Wolbe zatsal s’étendait beaucoup sur les propos suivants : « On ne juge l’homme que sur ses actes du moment présent. » Il expliquait que, le jour du jugement, l’on ne prend pas en compte les actes antérieurs de l’homme. Si, à ce moment-là, il se comporte comme un Tsaddik, il est jugé comme tel. Aussi, est-il méritoire de se consacrer à améliorer ses traits de caractère. Il ne faut pas s’énerver, ne pas tenir rigueur, s’éloigner de la haine et de la jalousie. Il s’agit de se préparer, mais sans contrariété ni tristesse. Si, dans la prière, nous disons « Car Toi, Tu pardonnes à Israël et absous les tribus de Yéchouroun », nous devons également en être capables.

En outre, le Machguia’h attirait également l’attention sur un sujet plus profond. Il est écrit « Celui qui n’a pas pitié des créatures ne sera pas pris en miséricorde par le Ciel ». Pour quelle raison ?

Il est évident qu’il ne convient pas d’avoir pitié de quelqu’un qui n’aurait aucune indulgence pour les autres, même s’il a de nombreux mérites à son actif. N’est-ce pas terrifiant ? Comment quelqu’un de coléreux, de pointilleux ou d’avare va-t-il se présenter devant D.ieu le jour du jugement, en sachant qu’on le jugera avec la même mesure ? À l’opposé, celui qui se comporte bien envers autrui, fait des concessions et fait preuve de mansuétude, se verra annuler une grande partie de ses fautes.

Rav Israël Méir Hamnik, le disciple de Rav Wolbe, raconte que son maître fit une fois observer l’importance de veiller scrupuleusement, durant ces jours de grande tension, à ne pas se mettre en colère. Car c’est justement à ce moment-là que les relations interhumaines peuvent se détériorer.

Prenons l’exemple de quelqu’un qui récite la Chemoné Essré. A ses côtés, se trouve une autre personne qui élève un petit peu la voix dans sa prière, ce qui le dérange énormément. Durant toute la prière, le premier ne pense qu’à une chose : au moment où il aura terminé et pourra le tancer ouvertement ! Or, pour cette rigueur inconsidérée, il peut perdre le bénéfice de toutes les téfilot qu’il aura prononcées ! Alors, essayons d’être conciliants et de ne pas nous laisser prendre au piège d’une rigidité exagérée ! 

Mériter une vie heureuse

Le Gaon Rav Nathan Wartfoguel raconte qu’une nuit d’Elloul, le Saba de Kelm rêva de la venue de Rabbénou Yona dans sa ville. Il devait y prononcer une allocution au Beth Haknesset. Au moment prévu, tous les Juifs de la ville se dirigèrent vers la synagogue pour entendre le discours prononcé par Rabbénou Yona en personne.

Or, parvenu à la porte du bâtiment, le Saba se fit arrêter par le gardien qui lui demanda de décliner son identité. Suite à quoi, il lui interdit d’entrer. Le Saba le supplia, mentionnant le mérite de ses ancêtres et le sien, lui qui diffusait la Torah parmi le peuple. Mais rien n’y fit. Le gardien refusait obstinément. C’est alors qu’il eut l’idée de lui dire : « Sache que mon fils est Rabbi Na’houm Welvel. » Ces paroles convainquirent le gardien qui le laissa passer. Alors, le Saba se réveilla.

Dès la fin de la prière de Cha’harit, le Saba appela son fils et lui raconta ce rêve bouleversant. En retour, Rabbi Na’houm lui relata un épisode édifiant. Cela faisait des mois qu’il marchait avec des chaussures trouées. Une fois, chez le cordonnier, il vit des chaussures solides et commença à épargner sou par sou jusqu’à ce qu’il puisse les acheter.

Or, une nuit, il entendit quelqu’un frapper à sa porte. C’était un pauvre qui demandait la tsédaka. Il le fit entrer et juste avant qu’il reparte, il remarqua qu’en dépit du froid cinglant et de la neige, le pauvre était pieds-nus. Aussitôt, sans hésiter, il prit sa paire de chaussures neuves et la lui remit. Il semblerait que ce soit ce geste qui joua en faveur de son père.

Cette générosité sans rien attendre en retour était un acte de ‘hessed authentique, un de ceux qui font mériter à leur auteur une vie de bonheur.

 

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