Nitsavim - Vayelekh 16 Septembre 2017 כ"ה אלול תשע"ז |
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Veiller à ne pas subir l’influence des non-juifs
Rabbi David Hanania Pinto
« Les choses cachées appartiennent au Seigneur, notre D.ieu ; mais les choses révélées importent à nous et à nos enfants jusqu’aux derniers âges, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette Doctrine. » (Dévarim 29:28)
Nous pouvons nous demander pourquoi Moché a jugé nécessaire d’expliquer aux enfants d’Israël que les réalités qui nous échappent sont l’apanage du Créateur, alors que celles qui sont manifestes sont de notre ressort. En effet, ceci apparaît comme une évidence, puisque seul D.ieu perçoit ce qui est invisible, alors que la vision humaine est limitée aux objets concrets.
Dans ses mémoires, Rabbi Chelomo Lorentz zatsal écrit ces merveilleuses lignes sur Rav Chakh, que son mérite nous protège :
« En toute chose, Rav Chakh, de mémoire bénie, décelait l’œuvre de la merveilleuse création du Saint béni soit-Il. Quand il mangeait une pomme, il s’adressait à moi pour me faire remarquer : “Regarde comme c’est formidable : dans cette pomme, il y a plusieurs pépins, et de chacun d’eux peut pousser un grand arbre, produisant, chaque année, des centaines de fruits aussi beaux que bons !” En toute occasion, il me parlait de ce sujet avec un grand enthousiasme. De même, il avait l’habitude de dire : “Avant que je commence à prier, je dois absolument raviver ma foi.” Il revenait sans cesse sur ces propos, pas seulement pour ses auditeurs, mais avant tout pour se les répéter à lui-même. C’est ainsi qu’il évoquait inlassablement ce sentiment de foi pure. Il m’a aussi raconté qu’une année, le jour de Kippour, il s’est dit avant la prière : “Je dois renforcer ma foi avant de commencer à prier.”
Il ajouta alors : “Je me suis donc assis dans un coin de la synagogue pour me mettre à songer à la manière dont cet univers, merveilleux et parfait, avait été conçu. Combien les renégats sont-ils stupides de soutenir qu’il se serait créé de lui-même à partir d’une explosion de matière ! Car, outre la question de déterminer d’où provenait celle-ci, reste à savoir comment il est possible que d’une explosion ait pu naître un monde si parfait et précis. Par exemple, la distance entre le soleil et le globe terrestre est exactement celle qui permet le développement d’une vie à la surface de celui-ci ; si le soleil était placé légèrement plus près de la terre, elle brûlerait. De même, si la lune était un tout petit peu plus proche de la terre, la température à sa surface serait glaciale et aucune vie n’y serait possible. Plus encore, il faut être fou pour ne pas parvenir à percevoir la foi, qui découle directement de la sagesse et de la science.”
Ce n’est qu’après avoir clarifié toutes ces idées que Rav Chakh entama sa prière. »
A la lecture de ces lignes, les merveilleuses paroles de Rav Chakh pénétrèrent mon cœur et j’en fus saisi au point qu’il me sembla que toutes les fibres de mon être s’écriaient : « Seigneur, qui est comme Toi ! » (Téhilim 35:10) Combien me suis-je alors réjoui du fait que nous détenons la Torah, qui nous permet d’enrichir nos connaissances et de mieux connaître le Saint béni soit-Il ! En outre, comme le laisse entendre la suite du verset – « Tu défends le pauvre contre un plus fort que lui » –, la Torah préserve l’homme des attaques du mauvais penchant, puisque sans elle, il serait impuissant face à cet ennemi redoutable.
Aussi en suis-je arrivé à la conclusion qu’il existe, incontestablement, des vérités manifestes, qui brillent par leur évidence à l’instar du soleil éclairant notre planète – en premier lieu, le fait qu’un monde si parfait ne peut qu’être l’œuvre d’un Créateur. Il est en effet inconcevable qu’un univers répondant à une telle perfection ait vu le jour par lui-même. De même, le maintien du monde constitue une preuve de l’existence d’un Maître au monde qui, quotidiennement, continue à le préserver et à le renouveler.
Renforçons nos propos par un exemple. Après sa journée de travail, en rentrant chez lui, un homme y trouve une table dressée, garnie des mets les plus raffinés. Croira-t-il que tous ces aliments, ainsi que la vaisselle, s’y sont disposés d’eux-mêmes ? Nul ne serait assez stupide pour penser que ces éléments sont venus seuls dans son domicile sans que quelqu’un se soit donné la peine d’aller les acheter, ou imaginer qu’après son repas, les couverts se sont lavés tout seuls. Il est clair que de telles idées correspondent à de la sottise pure et sont totalement détachées de la réalité. Celui qui les soutiendrait s’attirerait des railleries, et quiconque attendrait stupidement que les armoires de sa cuisine se remplissent d’elles-mêmes de denrées alimentaires serait évidemment déçu.
Ainsi donc, à travers ses paroles a priori banales, Moché mettait en fait en garde les enfants d’Israël contre le danger de se laisser influencer par les non-juifs qui, ne détenant pas la Torah, ont souvent des conceptions erronées. De même, l’homme doit s’impliquer dans l’étude, sans quoi des doutes risquent de l’assaillir au point de pouvoir le mener à l’athéisme – que Dieu nous en préserve. Cela peut l’amener à prétendre que des créations perfectionnées et sophistiquées, qui sont visiblement l’œuvre du Créateur, se sont élaborées d’elles-mêmes.
C’est pourquoi Moché enjoint aux membres du peuple juif de renforcer leur foi en D.ieu en s’impliquant davantage dans l’étude de la Torah et l’observance des mitsvot. Par ce biais, ils s’habitueront de plus en plus à percevoir la Providence divine.
À LA MÉMOIRE DU TSADDIK
Rabbi Haïm Pinto Ha'Gadol
A l’occasion de la hilloula du juste, célèbre pour ses miracles, Rabbi ‘Haïm Pinto, puisse son mérite nous protéger, nous avons rassemblé des extraits du hesped prononcé par Rabbi Maïmon Abou’hbot zatsal :
Mes Maîtres et Rabbanim, voilà que l’âme de notre grand et vénéré Maître, dont la renommée a parcouru tout le pays, repose à présent en paix, et nous avons le devoir de prononcer son éloge. Sage et kabbaliste, on ne saurait le louer suffisamment pour ses vertus exceptionnelles, ses actes de bonté aussi abondants que les grains de la grenade, son érudition en Torah, conjuguée à sa modestie et à son renom.
Assidu dans l’étude sous la tente de la Torah, pour servir son Créateur avec la rapidité de la gazelle ou du cerf, la tête inclinée avec modestie, il approfondissait la Guémara et ses commentateurs, puis diffusait ses enseignements au public.
Plein de compassion pour les veuves et les orphelins, il allait chaque semaine frapper à la porte de gens généreux pour rassembler des fonds qu’il distribuait aux pauvres.
Heureuse celle qui l’a mis au monde ! Semblable à un puits hermétique qui ne perd pas une goutte d’eau, il faisait jouir son entourage de l’éclat divin de son visage. Il avait une voix douce et chantait mélodieusement, louant le Créateur avec joie. Personnalité de Torah, il avait la stature de Rabbi Akiva et de Rabbi Méir, un grand homme, à l’image de nos Maîtres.
Son bon renom dépassait toutes les frontières. Il fut nommé ‘Haïm d’après la Torah, appelée ets ‘haïm, comme il est dit : « elle est un arbre de vie pour ceux qui s’y attachent » (Michlé 3:18). Or, Rabbi ‘Haïm, dont le souvenir est source de bénédiction, a effectivement mérité d’acquérir la‘haïm, c’est-à-dire la Torah, qui lui a valu de longs jours et de longues années.
La véritable richesse
Il est connu que ce monde est comparé à la veille du Chabbat, alors que le suivant l’est au Chabbat. A l’image de ces deux jours consécutifs, ils sont pourtant de nature opposée : le premier est caractérisé par un dur labeur et de nombreuses épreuves, qui visent justement à nous donner droit à la sérénité et aux délices du second.
C’est pourquoi la mort des justes est qualifiée de repos de l’âme, tandis que les mécréants souffrent alors d’un grand “désordre”, symptôme d’une absence de repos – à l’instar de Névoukhadnétsar (Nabuchodonosor), qui mena dans ce monde une vie tranquille, tandis que dans le monde futur, ses « os » furent broyés. Celui qui désire jouir du repos du monde éternel doit d’abord préparer des provisions : donner de la tsédaka aux pauvres, avoir pitié de ses frères et chercher à aider son prochain.
Le Midrach rapporte l’histoire d’hommes pieux qui allaient récolter de l’argent pour le redistribuer aux pauvres. Une fois, ils entrèrent dans la cour d’une maison afin de demander un don à son propriétaire. Ils l’entendirent alors demander à sa femme de préparer des endives pour le petit-déjeuner de leur fils, ce légume étant bon marché. Les Sages en déduisirent l’avarice du maître de maison et se dirent qu’il leur valait mieux rebrousser chemin, car ce dernier devait, a fortiori, être encore plus parcimonieux envers autrui.
Mais l’intéressé surprit cette conversation et s’empressa de les rattraper pour leur remettre une belle somme d’argent. Il leur dit : « De quoi aviez-vous donc peur ? » Ils répondirent qu’ils avaient entendu les instructions qu’il avait données à sa femme afin de minimiser les frais du repas, et en avaient déduit qu’il avait sans doute la même attitude pour la tsédaka. Il leur expliqua alors : « Mes maîtres, pour une mitsva, je suis prêt à me départir d’une partie mes biens et à donner le meilleur. Car ce monde est comparé à la veille de Chabbat, et le futur, celui du repos, au Chabbat ; dans ce monde, provisoire, il ne sert à rien de se construire une demeure fixe, et il vaut mieux se contenter de conditions précaires. »
Plein d’actes charitables telle une grenade regorgeant de grains
Même lors de sa vieillesse, le juste et kabbaliste Rabbi ‘Haïm Pinto pratiquait la bienfaisance et regorgeait d’actes charitables, comme la grenade l’est de grains. La vertu de charité, profondément ancrée en lui, l’emplissait de compassion pour ses concitoyens. Il avait aussi l’habitude de participer à tous les enterrements, pleurant les disparus.
Il partageait les souffrances de tous ses frères juifs, et en particulier celles des érudits, qu’il s’agisse de l’expulsion de leur lieu d’habitation, d’une guerre – dont souffrit la population juive de Trisira, condamnée à fuir devant des Arabes cruels –, et de tout leur lot de malheurs : famine, rapts de leurs jeunes gens, destruction de leurs maisons. Subissant çà et là les arrêts de différents tyrans, ils ne faisaient en fait que subir le décret prononcé dans le Ciel.
CHEMIRAT HALACHONE
Les funestes conséquences du colportage
Celui qui colporte sur son prochain transgresse une mitsva négative, comme il est dit : « Ne va point colportant le mal parmi les tiens ». Il s’agit d’une très grave transgression, qui entraîne la mort de nombreuses personnes au sein de notre peuple, comme l’indique le commandement qui le suit : « ne soit pas indifférent au danger (litt. : sang) de ton prochain ». Ainsi, nous devons tirer leçon des conséquences du colportage de Doèg Haadomi, à l’origine du massacre de tous les Cohanim de la ville de Nov.
PAROLES DE TSADDIKIM
La liberté ramène l’homme à de bonnes dispositions
« Or, quand te seront survenus tous ces événements, la bénédiction ou la malédiction que j’offre à ton choix (…), tu retourneras à l’Eternel, ton D.ieu. » (Dévarim 30:1-2)
Qu’est-ce qui a le pouvoir d’entraîner le repentir de l’homme ? La Torah nous répond de manière tranchante : la bénédiction et la malédiction.
Le fait que les malheurs et les épreuves suscitent notre retour vers le Créateur est connu. Mais le texte précise que la bénédiction produit elle aussi le même effet. Pourtant, l’abondance ne conduit-elle pas au péché, comme il est dit : « Yechouroun, engraissé, regimbe – tu étais trop gras, trop replet, trop bien nourri – et il abandonne le D.ieu Qui l’a créé » (Dévarim 32:15) ?
Afin d’expliquer la réponse proposée par l’ouvrage Even Chlomo, l’ouvrage Oumatok Haor rapporte l’anecdote suivante.
Rabbi Chaoul Rubin, de Bné-Brak, Roch Collel à Afoula, rencontra lors d’une soirée l’un des responsables des prisons. Ils se mirent à discuter, et ce dernier raconta au Rav un problème qui le préoccupait beaucoup : dans l’une des prisons israéliennes, était détenu depuis de longues années un homme qui refusait de donner le guèt à sa femme. En dépit de sa détention prolongée, il continuait à s’entêter. Peut-être le Rav avait-il un conseil à lui donner au sujet de cette pénible affaire…
« Je suis prêt à le rencontrer », répondit le Roch Collel. Une rencontre fut aussitôt organisée. Suite à celle-ci, le Rav alla trouver le responsable des prisons pour lui expliquer : « Cet homme ne donnera jamais le guèt, parce qu’il ne se déplaît pas du tout en prison. Vous vous demandez pourquoi ? Parce qu’il y est resté si longtemps qu’il a complètement perdu le goût de la liberté, aussi ne souffre-t-il plus de sa détention. Si vous désirez qu’il donne le guèt à sa femme, il faut lui redonner la liberté pour six mois, puis le faire emprisonner de nouveau. Vous verrez qu’il s’empressera de le lui donner ! »
Le responsable comprit le bien-fondé de ce raisonnement et se mit à faire intervenir différents comités pour ratifier une libération peu conventionnelle. L’affaire arriva jusqu’à la Knesset, et une permission exceptionnelle fut finalement donnée. Notre réfractaire au guèt fut informé de sa libération, pour son plus grand étonnement. Mais, six mois plus tard, on l’arrêta de nouveau, et au bout d’à peine quelques jours, il donna le guèt à sa femme ! Le souvenir tout frais des bons jours de liberté était trop tentant…
Tel est bien le sens des mots de la Torah : l’Eternel nous enverra des malheurs pour nous ramener vers Lui, mais afin qu’on ne s’y habitue pas, Il nous donnera aussi la bénédiction de temps à autre ; de cette manière, nous réaliserons ce que nous perdons quand nous ne nous plions pas à Sa volonté, ce qui nous incitera à nous repentir.
DE LA HAFTARA
Haftara de la semaine : « Je veux me réjouir pleinement en l’Eternel (…) » (Yéchaya 61)
Lien avec la paracha : c’est la dernière des sept haftarot de consolation lues à partir du Chabbat suivant Ticha Beav.
GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA
Intellect contre foi
Le Beit Halévi écrit (Chémot 12:43) que la émouna commence là où l’intellect s’avoue vaincu. Ajoutons que, dans le monde, ont lieu des faits a priori naturels et rationnels, alors que la reconnaissance de la réalité divine est du ressort de la foi. Le cerveau humain n’est en effet pas en mesure de l’appréhender ni de la certifier.
Personnellement, je peux témoigner que, depuis ma plus tendre enfance, mon père – que son mérite nous protège – a ancré en nous une foi puissante, parfois de manière un peu dure ou douloureuse. En voyant la ferme foi de Papa, nous en étions automatiquement imprégnés. Nous savions qu’en tant que Juifs, nous avons un autre mode de vie que les non-juifs et les hérétiques, que nous nous trouvons de l’autre côté du fleuve.
Mon père zatsal avait l’habitude d’allumer chaque jour des veilleuses à la synagogue à la mémoire de justes. Un jour où il avait déjà allumé toutes les autres, il ne lui resta pas suffisamment d’huile pour celle de Rabbi David ben Baroukh Azog, aussi demanda-t-il à mon frère, Rabbi ‘Haïm, de lui apporter une bougie en cire.
Or, alors qu’il s’apprêtait à l’allumer, il se brûla un peu, ainsi que son costume. Remarquant l’incident, mon frère lui dit que c’était peut-être arrivé afin de lui montrer le mécontentement de Rabbi David ben Baroukh au sujet de la bougie de cire, utilisée pour honorer sa mémoire à la place de l’huile.
Mon père approuva cette interprétation et envoya aussitôt mon frère acheter de l’huile. Il demanda également pardon au juste. Mon frère ajouta qu’il était certain que le mérite du juste interviendrait en sa faveur ce jour même, et qu’il recevrait une honorable somme d’argent à distribuer aux pauvres, ainsi qu’un nouveau costume pour remplacer celui qui venait de s’abîmer. Et effectivement, on vint peu après lui remettre une grande contribution. Mais il attendait toujours le costume…
Or, à peine une demi-heure plus tard, des coups se firent entendre sur la porte et un homme du nom d’Assimini se présenta à mon père et lui tendit un costume neuf, nous laissant perplexes.
EN PERSPECTIVE
« Tu retourneras à l’Eternel, ton D.ieu » (Dévarim 30:2)
Comment être sûr que son repentir a été sincère et complet ?
La réponse donnée par le Rav Aaron Leib Steinmann chelita à un Juif, venu le voir pour se lamenter de ses nombreux péchés et lui demander comment s’en repentir, peut nous servir de réponse.
Le Rav lui détailla longuement les voies du repentir. Après avoir écouté avec sérieux, l’autre le questionna : « Si je fais tout cela, aurais-je des chances de pouvoir considérer ce dossier comme clos ? »
Le Rav lui répondit par la question : « Vous est-il déjà arrivé de perdre une très grosse somme d’argent, comme mille ou cinq cents shekels ? »
Le Juif acquiesça de la tête et le Rav poursuivit :
« Lorsque vous vous en souvenez, vous ressentez sans doute un pincement au cœur, n’est-ce pas ? Si vous éprouvez ce même pincement lorsque vous vous rappelez des péchés que vous avez commis, il y a bon espoir que votre repentir aura été utile. »
DES HOMMES DE FOI
Cette histoire se passa la nuit du 26 Elloul, date de la hilloula du Tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto, durant le mois où le Tsaddik Rabbi Moché Aharon quitta ce monde.
Rav Its’hak Ouanounou d’Ashdod, l’un des fidèles de longue date du Beth Haknesset qui porte le nom de Rabbi ‘Haïm, ne parvenait pas à trouver le sommeil. A quatre heures du matin, il décida d’aller à la synagogue.
Pour une raison inconnue, il n’emprunta pas son itinéraire habituel, mais s’engagea dans la rue principale d’Ashdod.
Lorsqu’il approcha du bâtiment, il entendit des bruits de prières et de supplications. La synagogue était entièrement éclairée. Rav Its’hak s’étonna : que se passait-il à une heure si matinale ?
Il avança encore et regarda à l’intérieur. De nombreux fidèles remplissaient la pièce. Son étonnement grandit encore : aucun rassemblement n’avait été annoncé. Alors que faisaient là tous ces gens ? J’aurais pu me joindre à eux si j’avais été averti qu’ils organisaient cette nuit une récitation de séli’hot, se dit-il.
Il s’approcha de la porte et voulut l’ouvrir. Mais en vain. Elle était verrouillée. Comme il avait la clef, il la mit dans la serrure et entra. Et là, il eut un choc : la synagogue était plongée dans l’obscurité la plus totale et il n’y avait personne !
Terrifié, il s’enfuit à toutes jambes. On raconte que quelques moments plus tard, à la suite de la forte émotion qu’il avait subie, Rav Its’hak dut être hospitalisé d’urgence en soins intensifs.