Parachat Berechit 29 Octobre 2016 כ"ז תשרי תשע"ז |
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La supériorité de l’homme sur l’animal
Rabbi David Hanania Pinto
« L’Eternel-D.ieu façonna l’homme – poussière détachée du sol –, fit pénétrer dans ses narines un souffle de vie (…) » (Béréchit 2:7)
La Guémara (Brakhot, 61a) dit : D.ieu a créé deux visages à Adam Harichone, comme il est écrit (Téhilim 139:5) : « Tu me serres de près, derrière et devant ». Rachi commente : « Au départ, l’homme a été créé avec deux visages, un devant et un derrière. Puis, ils furent séparés en deux, et de l’un D.ieu fit ‘Hava. » Autrement dit, au préalable, ‘Hava ne fut pas une créature à part entière, elle se trouvait derrière Adam Harichone. Ce ne fut qu’ensuite qu’elle devint une créature.
Ce texte suscite notre questionnement. Pourquoi D.ieu n’a-t-Il pas créé dès le début l’homme et la femme séparément, tout comme Il créa les animaux mâles et femelles ? En outre, pourquoi a-t-Il caché à Adam le fait que ‘Hava se trouvait collée derrière lui, et ce ne fut que lorsqu’Il l’endormit qu’Il la sépara de lui et la lui présenta ?
Ceci nous montre qu’Adam vouait à son Créateur une confiance absolue. Il ne cherchait pas à comprendre le plan divin, ni à poser de questions. Il ne cherchait pas non plus à s’enquérir de sujets qu’il ne maîtrisait pas. Bien que ce soit la nature de l’homme d’agir ainsi, Adam savait, quant à lui, qu’on « ne pose pas de questions sur des sujets qui dépassent notre entendement ». C’est pourquoi il ne lui vint pas à l’esprit de vérifier ce qui se cachait derrière lui. Il ne décela donc pas la présence de ‘Hava. Il se conduisait avec droiture, se réjouissait et se contentait de tout ce que lui octroyait le Créateur, comme il est dit (Dévarim 18:13) : « Intègre tu seras avec Hachem, ton D.ieu ». Cette attitude est celle que nous devons tous adopter. Nous devons faire preuve d’une confiance entière, sans demander des comptes ou chercher à découvrir ce qu’il y a devant ou derrière.
Au départ, D.ieu créa l’homme unique afin qu’il apprenne à reconnaître sa supériorité sur les animaux, de manière à pouvoir conserver la pureté de son âme, cette étincelle divine qui réside en son sein. Car, comme nous le savons, D.ieu fit défiler devant l’homme tous les animaux, mâles et femelles, afin qu’avec sa sagesse il leur attribue un nom, comme il est écrit (Béréchit 2:19) : « L’Eternel-D.ieu avait formé de matière terrestre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel. Il les amena devant l’homme pour qu’il avisât de les nommer (…) »
Adam observa tous les animaux et constata que chacun avait un conjoint. Alors, il se mit à chercher lequel pourrait être le sien. Mais il fut forcé de reconnaître qu’il n’avait pas la moindre ressemblance ni aucun lien avec ces bêtes. Il avait été créé à l’image divine, avec une grande réflexion, et possédait une âme pure. Quant aux animaux, ils ne détenaient aucun de ces attributs. Il comprit qu’il était d’un niveau bien supérieur et réclama qu’on lui donne une compagne, qui serait dotée des mêmes qualités que lui. Cette observation le mena à la conclusion qu’il était l’élu de l’humanité et de la Création. En tant que tel, il se devait d’être le fidèle serviteur de D.ieu et d’observer ses commandements.
Ainsi, si l’homme avait dès le départ été créé avec sa conjointe, il n’aurait pas vu de différence entre lui et les animaux qui en sont également dotés. Et, que D.ieu en préserve, son attitude aurait pu ressembler à la leur. Or, lorsqu’il chercha vainement une conjointe parmi les animaux, il comprit qu’il n’avait strictement aucun point commun avec eux, et demanda que D.ieu lui envoie sa compagne véritable.
Souvent, le Tout-Puissant veut envoyer à l’homme ce qu’il désire, et pourtant la délivrance tarde à venir. C’est qu’il n’a pas suffisamment prié et demandé qu’Il la lui envoie. Il arrive que l’homme cherche une conjointe et accomplit toutes sortes de ségoulot pour y parvenir. Mais il oublie l’essentiel : prier. Il oublie tout simplement de se tenir devant le Créateur et de L’implorer.
DE LA HAFTARA
Haftara de la semaine : « Ainsi parle le Tout-Puissant, l’Eternel qui a créé les cieux et les a déployés (…) » (Yéchaya 42:5 et suivants)
Lien avec la paracha : la prophétie de Yéchaya mentionne la création des cieux et de la terre, sujet longuement évoqué dans la paracha.
LA VOIE TRACÉE
La parole de D.ieu, et non pas de « belles paroles »
Au cours de l’un de mes séjours aux Etats-Unis, je donnai un cours à un public de Juifs non-pratiquants. Cependant, bien qu’étant très éloignés de D.ieu et de Sa Torah, ils se consacraient à l’étude de la Kabbale !
Or, il faut savoir que quand un Juif qui n’observe pas la Torah se consacre à l’étude de sa facette ésotérique, il cause un tort incalculable, tant à lui-même qu’à son entourage et à l’ensemble du peuple juif. Car, par ses actes et son étude, il met en branle les forces impures.
Connaissant leur centre d’intérêt déplacé, j’étais bien conscient que, dans ces conditions, il serait difficile de les détourner de leurs mauvais agissements, et c’est pourquoi j’implorai le Créateur de me frayer un chemin jusqu’à leur cœur et de placer dans ma bouche les mots justes.
A peine entré dans la salle du cours, je remarquai que la quasi-totalité de mon auditoire n’avait pas de kippa, et c’est pourquoi j’ouvris mon discours en évoquant le sens et l’importance de se couvrir la tête. J’expliquai que cette mitsva a le pouvoir d’insuffler à l’homme la crainte du Ciel :
« Vous avez fait l’effort de venir ici pour entendre la Parole divine, et non pour écouter une simple conférence sur un sujet quelconque. Mais, pour ce faire, il faut se couvrir la tête avec une kippa. Car les paroles de Torah pénètrent le cerveau et le cœur seulement quand la tête est couverte. »
Mes paroles eurent un impact sur un grand nombre de participants, qui s’empressèrent de se couvrir la tête. Mais si certains étaient poussés par un élan de crainte du Ciel et d’humilité devant le Créateur, d’autres le firent par simple politesse.
Or, il s’avéra que les premiers, sous l’influence de leur geste, eurent par la suite le mérite de faire téchouva, ce qui ne fut pas le cas de ceux qui avaient pris cette mitsva à la légère.
L’accomplissement des mitsvot de la Torah nécessite sérieux et gravité, ainsi qu’un esprit d’humilité et d’effacement vis-à-vis du Créateur. C’est la seule manière pour que nos actes pénètrent les cœurs et amènent progrès et élévation dans le Service divin.
PAROLES DE NOS SAGES
Perles de Torah sur la paracha, entendues à la table de nos Maîtres
Retrousser ses manches avant Chabbat
« Il n’est pas bon que l’homme soit isolé ; Je lui ferai une aide digne de lui (ézer kénegdo) » (Béréchit 2:18)
De la même manière que l’homme se comporte avec D.ieu, son épouse se comportera avec lui.
C’est à cela que font allusion les paroles de nos Maîtres : « il a mérité, il obtient une aide (ézer) ; il n’a pas mérité, elle sera contre lui (kénegdo) ; elle se révoltera contre lui, tout comme il s’est révolté contre son Créateur ». Aussi il ne sert à rien à celui dont l’épouse est rebelle de s’emporter contre elle. Il doit savoir qu’il est le seul responsable de cette situation, due à sa relation avec le Tout-Puissant. Ce secret-là, explique Rabbi Avraham Azoulay dans son ouvrage « ‘Hessed Léavraham », n’appartient qu’aux Tsaddikim. En effet, les impies n’entrent pas dans ce schéma car, par nature, ils se comportent comme des tyrans effrayants, si bien que tout le monde leur obéit.
Rappelons également que pour mériter une aide, l’homme doit également en être une pour son épouse dans son foyer, dans tous les domaines où elle en a besoin ; il doit être son fidèle associé.
L’histoire suivante est rapportée dans l’ouvrage « Marbitsé Torah Oumoussar ».
Un jour, un homme vint se plaindre auprès de Rabbi Eizik Sar sur le fait que chaque veille de Chabbat, une dispute éclate dans son foyer. Pour sa part, il termine tôt tous les préparatifs de Chabbat, tandis que son épouse est occupée jusqu’au dernier moment.
« Et comment te prépares-tu à recevoir Chabbat ? », lui demanda le Rav.
« Grâce à D.ieu, dès le début de l’après-midi, je m’assois revêtu de mon costume de Chabbat, et je lis la paracha de la semaine, » répondit-il.
« S’il en est ainsi, lui cria le Rav, je te conseille de retirer ton costume pour une petite heure et d’aider efficacement ta femme à achever son travail. Et quand viendra l’heure, préviens-là gentiment et la paix règnera dans ton foyer. »
CHEMIRAT HALACHONE
Qui peut pour moi ?
Nos Sages ont dit (Arakhin, 15) : Rabbi Yo’hanan a dit au nom de Rabbi Yossi ben Zimra :
Celui qui dit du lachone hara, c’est comme s’il reniait sa foi, comme il est écrit (Téhilim 12:5) : « Ceux qui disent : “Par notre langue nous triomphons, nos lèvres sont notre force : qui serait notre maître ?” »
Celui dont la langue est acérée comme une flèche a pour habitude de toujours Se vanter devant les autres en disant : « Il me suffit d’ouvrir ma bouche à son sujet, pour le manger avec ma langue, et tout le monde va le fouler aux pieds. Qui peut vaincre le pouvoir de ma langue ? Et même si cette fois nous ne l’avons pas mangé tout entier, notre bouche est toujours avec nous, je peux le rendre odieux aux yeux des autres, jusqu’à ce qu’il devienne un objet de mépris. » Il ne pense pas un instant qu’il y a un Etre suprême, dont le regard s’étend sur le monde entier.
DANS LA SALLE DU TRÉSOR
Rabbi David Hanania Pinto
Comment ‘Hava fauta-t-elle ?
« La femme jugea que l’arbre était bon comme nourriture, qu’il était attrayant à la vue et précieux pour l’intelligence ; elle cueillit de son fruit et en mangea, puis en donna à son époux, et il en mangea. » (Béréchit 3:6)
Nos Sages (Sanhédrin, 29a) rapportent que le serpent eut une discussion avec ‘Hava, lui demandant pourquoi elle ne mangeait pas. Elle répondit que le Tout-Puissant lui avait ordonné de ne pas manger de l’arbre de la connaissance et ajouta qu’il lui était même interdit de le toucher, à l’instar de l’interdit qu’ont ajouté nos Sages concernant les lois de Nidda, selon lequel deux époux ne peuvent se passer un objet de la main à la main durant la période d’impureté (Ketouvot, 61a dans les Tossafot). Ce rajout fut destructeur puisqu’aussitôt après, le serpent essaya de l’attirer par ses arguments. Il lui dit que si D.ieu leur avait interdit de consommer de l’arbre de la connaissance, c’est parce qu’Il savait que s’ils en mangeaient, ils deviendraient comme Lui. Or, Il ne le voulait pas. Cette raison ne manque de nous surprendre. En effet, comment ‘Hava, qui fut créée par les mains de D.ieu et dotée d’une grande sagesse, qui mérita d’être enterrée auprès d’Adam Harichone, put-elle se laisser convaincre par les propos du serpent ? Comment put-elle croire qu’elle pourrait devenir comme un dieu ?
Nos Sages (Chabbat, 119b) expliquent que celui qui récite, le vendredi soir, la prière Vayékhoulou, devient en quelque sorte l’associé du Tout-Puissant dans l’œuvre de la Création. Combien étonnante est cette affirmation ! Quel rapport existe-t-il entre ces deux éléments ? C’est que celui qui respecte le Chabbat démontre ainsi qu’il croit dans le fait que D.ieu créa le monde en six jours et se reposa le septième. Aussi l’homme cesse-t-il également toute activité ce jour-là. Et en accomplissant des mitsvot, il créé des mondes, à l’instar du Tout-Puissant, auquel il ressemble.
Cette explication nous permet d’éclaircir les propos du serpent. Il dit à ‘Hava que si elle mangeait du fruit de l’arbre de la connaissance, elle choisirait de faire le bien, sachant à présent le distinguer du mal. C’est en cela qu’elle ressemblerait à D.ieu, puisque ses bonnes actions auraient la capacité de générer des mondes. Il ajouta que, par humilité, D.ieu se contente des mondes qu’Il a créés, c’est pourquoi Il lui a interdit de consommer de l’arbre de la connaissance. Il essaya de la convaincre du bien-fondé de créer d’autres mondes, dont l’origine était si louable. Et ses paroles atteignirent leur but.
Ceci nous enseigne l’importance de ne pas rajouter des interdits à ceux que D.ieu ordonne. C’est en rajoutant celui de ne pas toucher l’arbre que ‘Hava en vint à manger du fruit. En outre, le fait qu’elle ait menti entraîna qu’elle se fasse prendre au piège d’un mensonge encore plus important.
On raconte au sujet du Steipeler, que lorsqu’il cherchait à acquérir un étrog, dans chaque magasin où il se rendait, il en achetait un, et à la fin, choisissait le plus beau d’entre eux. Quand on lui demandait la raison d’une telle attitude, il répondait qu’il ne voulait pas que les propriétaires des boutiques pensent que leur marchandise n’est pas convenable. Cette histoire nous montre que des ‘houmrot, des règles plus strictes que la loi, peuvent entraîner l’homme à fauter. C’est pourquoi bien qu’il recherchât le plus bel étrog, le Steipeler ne voulait pas faire perdre de l’argent aux vendeurs et en achetait donc un à chacun.
A MÉDITER…
« A méditer… » est une nouvelle rubrique dans laquelle nous traiterons de sujets actuels pour lesquels nous avons besoin de nous renforcer. Cette rubrique est ouverte à tous, et nous invitons nos lecteurs à nous envoyer leurs suggestions quant aux sujets qu’ils aimeraient voir aborder.
Le premier sujet a été choisi par notre Maître, le Gaon et Tsaddik, Rabbi David ‘Hanania Pinto. Il s’agit de l’importance de répondre Amen à une bénédiction ou au Kaddich. Le fait d’émettre ce mot confirme que nous acceptons le joug divin, et constitue également une ségoula donnant accès au Gan Eden.
Ce sujet, qui occupera nos colonnes durant les semaines à venir, sera abordé à travers une étude des paroles de nos Maîtres. Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, il renferme des ségoulot multiples, plus précieuses que des perles. La prononciation de ce simple mot ouvre les portes du Gan Eden, prolonge la vie, permet aux prières d’être acceptées, déverse l’abondance dans le monde, et provoque encore bien d’autres bienfaits.
Un témoignage
La Guémara (Chabbat, 119b) demande : « Que signifie le mot Amen ? »
Rabbi ‘Hanina répond : « E-l Mélekh nééman », « D.ieu, Roi digne de confiance ».
Rachi explique que l’intention de la Guémara est de demander comment on peut interpréter que le fait de répondre Amen à chaque bénédiction constitue une acceptation du joug divin. Et elle répond en disant que le mot lui-même est constitué des trois initiales des mots E-l Mélekh nééman. Le fait de le prononcer témoigne donc de la croyance en l’existence de D.ieu en tant que Roi du monde.
Nos Sages ont déduit l’obligation de prononcer cent bénédictions par jour du verset suivant : « Et maintenant, ô Israël, ce que l’Eternel, ton D.ieu, te demande uniquement, c’est de craindre l’Eternel. » (Dévarim 10:12) Par ailleurs, ce verset nous enseigne également que le fait de mentionner le Nom divin dans les cent bénédictions quotidiennes conduit à la crainte du Ciel. Par voie de conséquence, celui qui répond Amen aux bénédictions approuve et accepte le joug divin. (« Notré Amen »)
L’influence qui rapproche
Un des élèves de Rabbi Eliahou Raté raconte (« Ich ‘Hassid Haya ») :
« Depuis le moment où je l’ai connu, Rabbi Eliahou n’a jamais cessé de rappeler aux autres sur l’importance de prononcer les bénédictions de profit à voix haute.
« Un jour, alors qu’il soulignait l’importance de cette mitsva, il nous raconta un dénouement heureux qu’il vécut par le mérite de cette attitude :
« Il avait l’habitude d’entrer chaque jour dans un certain kiosque afin d’y consommer une boisson et de prononcer la bénédiction à voix haute.
« Le vendeur, un homme simple non pratiquant, se fit la réflexion suivante : si un Rav de cette importance vient tous les jours dans ma boutique prononcer une bénédiction à voix haute, il n’est pas convenable que je me tienne devant lui la tête découverte sans répondre. Il se procura une kippa, et depuis lors, chaque fois que le Rav disait la bénédiction, il la mettait et répondait Amen.
« Ce geste produisit un grand impact sur lui, si bien qu’en très peu de temps, il accomplit une téchouva complète.
« Voyez, conclut Rabbi Eliahou, comment le fait de dire un simple Amen peut changer toute la vie d’un homme et le rapprocher de son Créateur. »
זכור לטוב - De la Torah d’Eliahou Hanavi
Il existe un minhag, ancien répandu en Diaspora, consistant à mentionner le mérite d’Eliahou Hanavi après la havdala de la fin de Chabbat et à prier afin qu’il nous annonce enfin la délivrance finale. Il est écrit (Ora’h ‘Haïm, 295) : « Il est d’usage de mentionner Eliahou Hanavi. Le Baal Hatourim en donne la raison : parce qu’il nous annoncera la délivrance. Il est écrit dans Erouvin (43b) : les enfants d’Israël ont reçu la promesse qu’Eliahou Hanavi ne viendra ni la veille de Chabbat ni la veille de Yom Tov. C’est pour cela que nous prions qu’il vienne à ce moment-là et annonce la délivrance car le Chabbat est passé. »
Il est écrit dans l’ouvrage « Sodé Raza » : « Chaque fin de Chabbat, on s’intéresse au jugement de celui qui purge une peine au Guéhinam pour absoudre ses fautes, afin de ne pas l’y renvoyer. Si ses fautes ont été réparées, Eliahou Hanavi l’amène chez celui qui doit l’accueillir. S’il y a des Tsaddikim qui ont fait une petite faute et qu’il faudrait renvoyer en jugement au Guéhinam, Eliahou Hanavi prend sur lui leur sentence, afin qu’ils n’y retournent pas. C’est ce qui est dit dans le Tana debé Eliahou : “Enfants d’Israël, je suis l’expiation de votre mort”. Aussi mentionne-t-on le prophète Eliahou le motsaé Chabbat. »
Le fait de mentionner le nom d’Eliahou Hanavi apporte dans son sillage la réussite et le secours. Il est rapporté dans l’ouvrage « Séder Hayom » que celui qui mentionne le nom d’Eliahou Hanavi cinquante-deux fois réussira dans son étude, car tout ce qu’il fera sera un succès. Nous le voyons à plusieurs endroits, où est mentionné que là où apparaît son esprit saint, une grande réussite et une mémoire puissante surviennent. Il n’y a pas d’oubli.
La Guémara (Kétouvot, 105b) , à propos de l’origine de l’ouvrage Tana debé Eliahou, qu’Eliahou Hanavi avait l’habitude de se rendre auprès de Rabbi Anane, auquel il enseignait le « Séder déEliahou ». A la suite d’un épisode qui se déroula au Beth Din de Rabbi Anane, Eliahou Hanavi mit un terme à ses visites. Rabbi Anane jeûna et implora la miséricorde pour qu’il revienne. Eliahou Hanavi accepta et continua son enseignement jusqu’à le terminer. D’où les noms de « Séder déEliahou Rabba » [Rabba signifiant « grand »] et de « Séder Eliahou Zouta » [« Zouta » signifiant petit].
Avec les encouragements et la bénédiction de notre Maître, nous présentons à nos lecteurs la nouvelle rubrique « De la Torah d’Eliahou Hanavi ». Chaque semaine, y sera rapporté un extrait du Tana debé Eliahou, permettant à ceux qui ne disposent pas de cet ouvrage de l’étudier, comme le veut la coutume, le motsaé Chabbat.
Tana debé Eliahou
Béni soit l’Omniprésent, béni soit-Il, Celui qui connaît à l’avance ce qu’il y aura à la fin, a dévoilé depuis l’origine jusqu’à la fin des temps, a fait, sait ce qui a été fait et ce qui le sera, désire le bon et non le mauvais, est riche et heureux de Son sort, Celui qui par Sa sagesse et Son intelligence a créé Son monde, et l’a préparé. Puis, Il y a créé l’homme et l’a projeté devant Lui. Il observa attentivement jusqu’à la fin de toutes les générations, et vit que ses descendants allaient l’irriter. Il dit : si Je garde devant Moi ses premières fautes, le monde ne pourra pas tenir. Je dois pardonner les fautes les unes après les autres, et ainsi fit-Il. Comment sait-on qu’Il agit ainsi ? Quand les enfants d’Israël étaient dans le désert et se fourvoyèrent, Il leur pardonna tout ce qu’ils avaient fait, comme il est dit (Chémot 34:6) : « L’Eternel passa (vayaavor) devant lui et proclama (…) ». Il ne faut pas lire vayaavor mais véyaavir. Ce qui nous enseigne qu’Il fit disparaître tout leur mal de devant Lui. Je te le prouve : lorsque Esther parla avec Mordékhaï d’une manière incorrecte, il se fâcha contre elle. Voici les paroles qu’elle lui dit : « Or moi, je n’ai pas été invitée à venir chez le roi. » Il lui répondit : « Si tu persistes à garder le silence (…) » Quand elle recommença à lui parler convenablement, il reconnut la justesse de ses dires. Elle lui dit : « Va rassembler tous les Juifs à mon intention. » Et il pardonna toutes ses paroles antérieures, comme il est dit (Esther 4:17) : « Mordékhaï se retira (vayaavor) », expression qui nous renvoie au verset : « Quel est le dieu qui comme Toi pardonne (véover) l’iniquité ? » (Mikha 7)
« Tes yeux me voyaient, quand j’étais une masse informe, et sur Ton livre tous se trouvaient inscrits (…) » (Téhilim 139:16)
Que nous apprend ce verset ?
Dans le futur, D.ieu s’assiéra dans Son grand Beth Hamidrach, avec les Tsaddikim en face de Lui, et Il leur dira : « Les hommes de la génération untelle ont ainsi observé la Torah et ainsi leur ai-Je témoigné Ma bienfaisance. De même, cet homme-là a observé la Torah et Je lui ai témoigné Ma bienfaisance. Mais Je ne Me souviens pas de leurs fautes, elles ne Me reviennent pas à l’esprit, comme il est dit (Yéchaya 43) : “Ne Me rappelez plus les évènements passés » et « On ne gardera pas le moindre souvenir » (Yéchaya 65).
LES HOMMES DE FOI
Ce miracle, qui est arrivé à Rav Yéchoua Derhy, nous a été raconté par notre Maître lui-même.
Rav Yéchoua était atteint d’un cancer. Il consulta de nombreux médecins, mais sans résultat. Aucun traitement ne parvenait à le guérir.
Ayant foi dans le mérite et dans le pouvoir des Tsaddikim, il dirigea ses pas vers le cimetière de Mogador. Il y resta pendant vingt-et-un jours consécutifs. Jour après jour, il s’assit près de la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto, priant pour sa guérison.
Une nuit, il vit en rêve le juste, ainsi que son épouse. Ils lui donnaient à boire de l’eau et le bénissaient d’une guérison complète.
Quelques jours plus tard, il alla de nouveau consulter des médecins. Peut-être lui trouveraient-ils enfin un remède ? Or voilà que, au cours des nouveaux examens qu’ils lui firent subir, ils ne trouvèrent plus aucune trace de cette horrible maladie.
« C’est un miracle, lui dirent-ils, la maladie a disparu comme si elle n’avait jamais existé. »
« Lorsque j’entendis cette histoire bouleversante, nous confia notre Maître chelita, je me suis dit qu’il est presqu’impossible, de nos jours, de trouver des gens capables de se rendre au cimetière et d’y rester si longtemps, des journées entières, pour y prier avec une si grande foi et autant de détermination. »