Parachat Toldot 3 Décembre 2016 ג' כסלו תשע"ז |
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Tout est question de volonté
Rabbi David Hanania Pinto
« Les enfants ayant grandi, Essav devint un habile chasseur, un homme des champs, tandis que Yaakov, homme intègre, vécut sous la tente. » (Béréchit 25:27)
Dans notre paracha, nos trois patriarches se rencontrent. Quelle image impressionnante que celle de ces trois géants étudiant ensemble ! Quand Essav eut quinze ans, Avraham Avinou mourut. Rachi explique qu’Avraham est décédé ce jour-là pour ne pas voir la dépravation de son petit-fils Essav. Car cela n’aurait pas été conforme à la promesse de D.ieu selon laquelle il aurait une bonne vieillesse. C’est pourquoi Il lui ôta cinq années de vie.
Dans la paracha, Its’hak reçut les bénédictions de son père et en hérita. Par ailleurs, la lumière de Yaakov commença à poindre, tandis qu’on nous décrit parallèlement les mauvaises actions d’Essav. Il est écrit (Béréchit 25:29) : « Essav revint des champs, fatigué. » Rabbi Yo’hanan explique qu’il avait commis cinq fautes au cours de cette même journée : il eut une relation avec une jeune fille fiancée, tua quelqu’un, renia son Créateur, renia la résurrection des morts, et méprisa le droit d’aînesse. Ses actions étaient si méprisables que D.ieu dut raccourcir la vie d’Avraham, afin qu’il n’y assiste pas et n’en conçoive pas de peine.
Il est difficile d’imaginer comment Essav put vivre dans un foyer imprégné de sainteté et de pureté et ne pas en être influencé. Difficile d’imaginer également qu’il descendit à un niveau si bas. Il est écrit (Béréchit 25:27) : « Les enfants ayant grandi, Essav devint un habile chasseur, un homme des champs (…) », et Rachi explique que tant qu’ils étaient petits, on ne pouvait les reconnaître à leur conduite, personne ne prenait garde à leur caractère. Quand ils eurent treize ans, l’un se dirigea vers les maisons d’étude et l’autre vers l’idolâtrie. Ainsi, au départ, Essav étudia dans le même Talmud Torah que Yaakov. Dans ce cas, pourquoi ne fut-il pas positivement influencé par la sainteté dans laquelle il baignait ? Pourquoi n’a-t-il pas choisi le même chemin que son frère Yaakov ?
Imaginons à quoi ressemblait la table de Chabbat chez nos saints patriarches. Avraham Avinou y siégeait, auréolé de sainteté et de pureté. A ses côtés, se tenaient Its’hak et Yaakov. Quand ils entamaient les chants de Chabbat, des étincelles de sainteté jaillissaient de leurs bouches. Comment pouvait-on se tenir à proximité lorsqu’ils accomplissaient leur service divin ? Essav était installé avec eux et observait leur conduite remarquable. Comment comprendre que non seulement, il ne s’améliora pas, mais en plus chuta au plus bas ?
C’est qu’il ne suffit pas de s’asseoir et d’observer le comportement des Tsaddikim pour s’imprégner de leur sainteté. Il faut également implanter en soi le désir ardent de leur ressembler et de s’inspirer de leurs actes. Yaakov Avinou connaissait ce secret. C’est pourquoi il mit à profit chaque instant passé à proximité de ses pères, Avraham et Its’hak. Il voulut de toutes ses forces leur ressembler. Aussi mérita-t-il d’y parvenir. En revanche, Essav ne désira déployer aucun effort pour étudier la Torah et accomplir les mitsvot, ni même changer ses mauvaises voies. Le chemin qu’il suivait lui convenait. Il lui était commode de suivre ses pulsions, et de vivre dans la licence et la cruauté. Ainsi le fait de se trouver à l’ombre de ces géants de sainteté n’eut aucune influence sur lui, car leur conduite remarquable n’évoquait rien pour lui. Pire encore, il n’éprouvait aucune admiration pour eux.
Face à ce terrible constat, il convient de nous interroger : ne suivons-nous pas nous aussi la voie d’Essav ? En effet, nous nous réfugions à l’ombre d’éminentes personnalités rabbiniques, les œuvres des géants de la Torah figurent en bonne place dans notre bibliothèque. Pourtant, pouvons-nous dire que nous sommes influencés par eux ? Ressentons-nous un élan spirituel lorsque nous nous trouvons en leur compagnie ? Si à ces questions, nous répondons négativement, cela signifie que nous suivons cette mauvaise voie. Essav n’admirait aucunement ses ancêtres et ne voulut pas s’imprégner de leur sainteté. Tous ses actes n’étaient qu’extérieurs.
Ainsi, D.ieu haït Essav car il avait tout le potentiel requis pour grandir en Torah et en crainte du Ciel, ainsi qu’un environnement plus que favorable, mais il n’aspira pas à suivre cette voie ni à s’en inspirer. Or, comme nous le savons : « La Torah ne se maintient que chez celui qui se tue à la tâche pour elle. » Yaakov, quant à lui, est décrit comme un « homme intègre, [qui] vécut sous la tente ». Le mot tam, intègre, est composé des mêmes lettres que mèt, mort. Yaakov se « tuait » à la tâche de l’étude de la Torah. Au contraire, Essav voulait obtenir les choses facilement, et choisit la voie d’Ichmaël au sujet duquel la Torah dit qu’il sera « un homme sauvage, sa main sera contre tous, et la main de tous contre lui ».
En revanche, Yaakov se rabaissa devant les plus grands que lui, et aspira à les prendre pour modèle et à leur ressembler. Aussi mérita-t-il de devenir celui que l’on nomme l’élu des patriarches.
LA VOIE TRACÉE
Ne pas interrompre l’étude
Pour une certaine raison, il me fallait solliciter le concours de deux élèves de la Yéchiva de Lyon. Cependant, ils étaient alors plongés dans l’étude de la Torah. Lorsque je pénétrai dans le Beth Hamidrach pour les appeler et que je les vis ainsi absorbés dans cette noble tâche, je regrettai ma volonté initiale de les interrompre et me trouvai face à un dilemme : les déranger sachant que j’avais vraiment besoin de leur concours ou les laisser étudier tranquillement.
Je choisis finalement la seconde option, et décidai de prendre mon mal en patience jusqu’à ce qu’ils aient terminé d’étudier.
Comme pour conforter ma décision, je me remémorai soudain les propos du Rambam dans les Hilkhot Beth Habé’hira (1:12) : « Tous doivent participer à la construction [du Temple] et y participer en personne, hommes et femmes (…), mais l’étude des jeunes enfants ne saurait pour autant être annulée (…) ».
En d’autres termes, lorsque, si D.ieu veut, la construction du Temple débutera, en dépit de l’obligation générale reposant sur l’ensemble du peuple juif d’y participer concrètement, l’étude des enfants ne devra sous aucun prétexte être interrompue.
A priori, cela est étonnant. Cela fait tant d’années que le peuple juif espère et attend la reconstruction du Temple, lieu de résidence de la Présence divine. Aussi, logiquement, dès l’obtention du « feu vert », quiconque serait en mesure d’aider devrait cesser d’étudier pour y prendre part. Pourquoi, dans ce cas, les enfants font-ils exception ?
La réponse se trouve dans la sentence de la Guémara : « Le monde ne subsiste que par le souffle des jeunes enfants étudiant la Torah, car ce souffle pur ne peut être comparé à celui, entaché par la faute, [d’un adulte]. » (Chabbat 119b)
L’étude de la Torah des enfants est grandement appréciée par D.ieu, car ils n’ont jamais goûté à la faute, et c’est pourquoi rien ne les sépare du Créateur. Pour la même raison, leur prière a le pouvoir d’enfoncer les portes du Ciel, y compris les plus hermétiques, car leur souffle pur trouve toujours grâce devant Lui.
Voilà pourquoi il ne faut pas les détourner de l’étude, car lorsqu’ils énoncent des paroles de Torah, ils assurent la pérennité du monde.
DE LA HAFTARA
Haftara de la semaine : « Enoncé de la parole de l’Eternel (…) » (Malakhi 1:1)
Lien avec la paracha : dans la haftara, il est question de Yaakov et d’Essav. Il est écrit « Essav n’est-il pas le frère de Yaakov ». La paracha nous relate la naissance des deux frères, Yaakov Avinou et Essav l’impie, et nous décrit leur descendance.
CHEMIRAT HALACHONE
Le secret du bonheur et de la réussite
Si l’homme utilise sa parole convenablement, elle sera pour lui source de bonheur et de réussite. Inversement, s’il ne l’utilise pas convenablement, aucun autre organe ne lui portera autant préjudice que sa langue. Car chaque fois qu’il prononce une parole interdite, il créé un accusateur contre lui. Or, en une heure, un homme est capable de prononcer plusieurs centaines de paroles mensongères, moqueuses, ou médisantes.
PAROLES DE TSADDIKIM
Une délivrance complète
« (…) car Je ne veux pas t’abandonner avant d’avoir accompli ce que Je t’ai promis. » (Béréchit 28:15)
Le Tout-Puissant nous prodigue nombre de bienfaits. Dans Son immense miséricorde, Il se soucie de nos moindres besoins, afin que Son secours et Sa protection soient permanents.
Le Gaon Rabbi Isser Zalman fit le récit suivant à l’un de ses proches :
« L’homme qui vient de sortir de chez moi m’a raconté une histoire vécue par Rabbi David Moché de Tchortkov :
Lorsqu’il était âgé de trois ans, un homme entra dans la salle d’attente de son père, le Tsaddik Rabbi Israël de Roujine, afin de s’entretenir avec lui. Avant de l’introduire dans le bureau, l’enfant le questionna : « Que désirez-vous demander à mon père ? » « J’ai besoin d’une bénédiction pour la délivrance », répondit-il.
L’enfant lui fit alors cette étrange requête :
« Lorsque vous ressortirez, racontez-moi, s’il vous plaît, ce que mon père vous aura dit. »
Dès qu’il réapparut, l’enfant réitéra sa demande. L’homme répondit : « Il m’a dit que le Saint béni soit-Il allait m’aider. »
« Et qu’en sera-t-il jusqu’à ce qu’Il vous aide ? », renchérit David Moché.
« Je ne sais pas », répondit l’homme en bégayant.
L’enfant insista : « Retournez chez mon père et demandez-le-lui ! »
L’homme s’exécuta et posa la question du jeune garçon à son père. Le Tsaddik répondit :
« Le Tout-Puissant vous soutiendra également jusqu’à ce qu’Il vous aide, comme le dit explicitement le verset : “ (…) car Je ne veux pas t’abandonner avant d’avoir accompli ce que Je t’ai promis.” Ce qui signifie que D.ieu aidera jusqu’à ce qu’Il accorde la délivrance complète. »
DANS LA SALLE DU TRÉSOR
Rabbi David Hanania Pinto
L’essentiel, c’est la bénédiction céleste
« Puisse-t-Il t’enrichir, le Seigneur, de la rosée des cieux et des graisses de la terre (…) » (Béréchit 27:28)
Its’hak fit cette bénédiction à Yaakov lorsqu’il lui servit à manger. Et quand Essav arriva, poussa un cri amer et dit à son père : « Moi aussi, bénis-moi, mon père ! » (Béréchit 27:34), ce dernier le bénit également en ces termes (Béréchit 27:39) : « Eh bien, une grasse contrée sera ton domaine, et les cieux t’enverront leur rosée. »
A première vue, les bénédictions paraissent semblables, tous deux furent bénis d’une terre grasse et de la rosée. Il y a pourtant une différence entre elles.
Le Keli Yakar explique qu’il existe une grande dissemblance entre les deux bénédictions. Lorsqu’il bénit Yaakov, Its’hak mentionna au préalable la rosée, puis la graisse de la terre, et pour Essav, il inversa l’ordre.
Car d’essence spirituelle, Yaakov fut tout d’abord béni dans ce domaine. Ses préoccupations principales étaient l’amour de D.ieu et de sa Torah. Toutes ses conversations tournaient autour de ces sujets. « Yaakov, homme intègre, vécut sous la tente » – il vécut sous la tente de la Torah. Il atteignit des niveaux si élevés que même les anges accomplirent sa volonté, comme il est dit : « Yaakov envoya des messagers en avant, vers Essav son frère » (Béréchit 32:4). En outre, il n’eut pas peur de se battre contre l’ange tutélaire d’Essav, l’ange de la mort, et le vainquit. Il est dit également (Béréchit 32:1) : « Et Yaakov poursuivit son chemin ; des envoyés du Seigneur se trouvèrent sur ses pas ». Il eut le mérite de voir des camps d’anges, car il était habitué à évoluer parmi eux.
C’est pourquoi Yaakov reçut au préalable une bénédiction concernant le domaine spirituel. Puisqu’il reçut la rosée du ciel, c’est-à-dire la Torah, le Tout-Puissant le gratifia également de toutes les bénédictions dans ce monde-ci. Il fut doté d’une bonne subsistance et d’une santé solide. Mais ce n’étaient là que des moyens lui permettant d’atteindre ses objectifs spirituels, et non un but en soi.
A MÉDITER
Parfois, nous rencontrons des personnes droites qui cherchent à accroître leurs mérites et leurs bonnes actions. Cependant, elles ne se rendent pas compte que non seulement elles ne les augmentent pas, mais au contraire en perdent. Tout ceci par manque de connaissance de la halakha et parce qu’elles n’étudient pas régulièrement les ouvrages de moussar traitant de la crainte du Ciel.
Nous trouvons un exemple de ce comportement dans l’ouvrage Dérekh Moché (15e jour). L’auteur déplore les agissements des personnes qui mettent un point d’honneur à lire des Téhilim durant la répétition de la Chemoné Esré ou qui changent l’ordre d’étude de l’ouvrage ‘Hok Léisraël. Il formule l’avertissement suivant : « On ne s’interrompra pas par une seule parole jusqu’à ce que le chalia’h tsibour ait terminé la répétition de la Chemoné Esré. On n’agira pas comme ces nombreuses personnes qui, au moment de la ‘hazara, prononcent des requêtes et ne répondent pas Amen. Si, que D.ieu nous en préserve, une seule des personnes qui écoutent la répétition ne répond pas Amen, sa faute sera impardonnable. »
Signalons également un autre exemple de comportement à réprouver. Il s’agit de celui des collecteurs de tsédaka qui passent dans les rangs des fidèles pendant leur prière et troublent leur concentration. Parfois même, ils leur font perdre l’occasion de répondre Amen. L’auteur du Chné lou’hot habrit s’est déjà insurgé de cette situation : « L’usage consistant à faire passer les gabbaïm de la synagogue pour collecter de l’argent parmi les fidèles durant la récitation du passage Vayévarekh David, comme l’a ordonné le Ari Zal, est correct. Il en est tout autrement des autres pays où le gabbaï ramasse de l’argent durant la répétition du Chemoné Essré. Car alors les fidèles ne se concentrent plus sur la prière et sur l’émission du Amen. »
L’ange qui répondit Amen
On raconte que le Gaon Rabbi Mordékhaï Bénett, lorsqu’il recevait une visite, faisait toujours en sorte que son invité lui demandât un verre d’eau, afin d’avoir le mérite de répondre Amen à sa bénédiction.
A ce sujet, voici une histoire que raconta le Tsaddik Rabbi Chmelké de Nikelchbourg à son entourage, peu avant sa disparition :
« Comme vous le savez, j’ai toujours eu pour habitude de ne jamais prononcer une bénédiction, que ce soit pour une mitsva ou une bénédiction de profit, sans être en présence de personnes qui pourraient y répondre. Car en prononçant une bénédiction, on crée un ange, création qui s’achève par l’émission du Amen.
« Une fois, un riche habitant d’une des petites villes voisines me convia à être sandak à la brit mila de son fils. Il m’envoya une carriole, à laquelle étaient attelés des chevaux, conduite par un cocher juif ignorant. A un moment, j’eus besoin de prononcer la bénédiction Acher Yatsar mais je m’aperçus, avec terreur, que personne ne pourrait y répondre. En effet, le cocher était si grossier, il manquait tellement de finesse, qu’il était impossible de lui faire partager quoi que ce soit relatif à la sainteté.
« Je ne savais que faire, quand soudain, comme venus de nulle part, deux Juifs à l’apparence étrange sortirent de la forêt. Ils se tinrent près de moi. Après que j’eus prononcé ma bénédiction, ils y répondirent Amen avec une douceur et un enthousiasme peu communs, et disparurent aussitôt. Je restai à ma place, effrayé et ému, jusqu’à ce que je réalise que des anges m’avaient été envoyés du ciel pour répondre à ma bénédiction. »
DE LA TORAH D’ÉLIAHOU HANAVI
« Au chef des chantres. Psaume de David. Les cieux racontent le gloire de D.ieu (…) » (Téhilim 19:1)
Mais comment peuvent-ils raconter les louanges de l’Eternel puisqu’ils sont fixes et doivent conserver éternellement leur place ?
Ces paroles sont donc allégoriques et désignent simplement la postérité d’Avraham seule, en qui D.ieu éprouve Son grand et unique plaisir, quoique cependant D.ieu soit le Maître de toutes les choses et puisse se réjouir des autres œuvres qu’Il a créées.
« Un jour parle à un jour » (ibid. 2) Quels sont ces deux jours ? C’est le jour de Moché qui fit pressentir le jour de Yéhochoua, car on trouve en effet : « D’aujourd’hui, je veux imprimer Ta crainte et Ta terreur à tous les peuples sous le ciel, tellement qu’au bruit de Ton Nom, l’on frémira et l’on tremblera devant Toi. » (Dévarim 2:25) Mais il ne faut pas croire que puisque le Saint béni soit-Il avait fait anéantir Si’hon et Og, il ne restât plus personne pour raconter à la postérité la victoire de Moché. Le soleil, qui s’était arrêté pour lui, demeurait le témoin pour l’avenir.
Où trouvons-nous que le soleil avait interrompu sa marche pour Moché ? C’est dans le combat engagé contre Amalek, où il est dit : « Les bras de Moché s’appesantissant, ils prirent une pierre qu’ils mirent sous lui, et il s’assit dessus ; Aharon et ‘Hour soutinrent ses bras, l’un de çà, l’autre de là, et ses bras restèrent fermes jusqu’au coucher du soleil. » (Chémot 17:12) De ces dernières paroles « jusqu’au coucher du soleil », on voit que cet astre ne s’était pas encore couché, mais s’était arrêté pour Moché.
D’où sait-on que Moché informa Yéhochoua qu’il aurait lui aussi un jour tel que celui-là ? C’est de ce verset : « L’Eternel dit à Moché : Consigne ceci, comme souvenir, dans le Livre, et inculque-le à Yéhochoua (…) » (Chémot 17:14) Moché dit à son disciple : « Plût au Ciel que le soleil s’arrête un jour pour toi comme il l’a fait pour moi. »
Où voyons-nous que le soleil s’était arrêté pour Yéhochoua ?
C’est dans le combat contre les rois amorréens, à Guivon, où il est dit : « C’est alors, en ce jour où l’Eternel mit l’Amorréen à la merci des enfants d’Israël, que Yéhochoua fit appel au Seigneur et dit en présence d’Israël : “Soleil, arrête-toi sur Guivon ! Lune, fais halte dans la vallée d’Ayalon !” Et le soleil s’arrêta et la lune fit halte, jusqu’à ce que le peuple se fut vengé des ses ennemis, ainsi qu’il est écrit dans le Séfer Hayachar. Et le soleil, immobile au milieu du ciel, différa son coucher de près d’un jour entier. » (Yéhochoua 10:12-13)
On a enseigné que les justes sont punis même pour de légères fautes, tandis que les impies ne le sont qu’après l’accomplissement de grands péchés. L’histoire de Moché, Aharon, Nadav et Abihou nous le prouve, car ils n’ont été punis que pour de légères transgressions. Mais d’où savons-nous que les méchants ne sont punis qu’après avoir commis des crimes ? De la vie de ces rois : Yéroboam, A’haz, Ménaché qui n’ont subi leur châtiment qu’après avoir comblé le monde entier de leurs péchés. D.ieu fait donc comme un roi siégeant au milieu de ses conseillers. Ceux qui, parmi eux, commettent quelques fautes, sont punis sur le champ, tandis que ceux qui se trouvent ailleurs et qui se seraient rendus coupable ne reçoivent leur punition que plus tard. Comme il est dit : « Son départ (du soleil) est de l’une des extrémités des cieux et son tour s’achève à l’autre extrémité ; il n’y a rien qui puisse se cacher de sa chaleur. » Pourquoi ne peut-on pas se cacher de sa chaleur ? Parce que « La Torah de D.ieu est parfaite, elle restaure l’âme ; le témoignage de D.ieu est véritable et instruit les simples. Les commandements de l’Eternel sont droits et réjouissent le cœur. »
DES HOMMES DE FOI
Lors d’un des pèlerinages de notre Maître chelita et de sa famille à Mogador, sur la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto zatsal, l’accompagnait son hôte, Rav Mordékhaï Knafo.
Notre Maître remarqua qu’il priait avec beaucoup d’ardeur, en frappant la tombe de sa main. Il pleurait et implorait le Tsaddik pour un jeune homme de Strasbourg qui était tombé gravement malade et était plongé dans le coma.
Rav Mordékhaï ajouta : « Je veux que dans une semaine, ce jeune homme guérisse complètement et quitte son lit. »
Le malade, d’après ce que l’on avait dit à notre Maître, se trouvait depuis trois mois dans le coma. Ses reins et son foie étaient malades et les médecins avaient perdu tout espoir de le guérir.
« J’observais le comportement de Rav Mordékhaï, raconte notre Maître chelita, et lui demandai d’arrêter de frapper sur la tombe. Mais il ignora ma requête et continua avec émotion en disant : “Je ne cesserai pas jusqu’à ce qu’il accepte ma prière.” »
Ce qui arriva, après sa fervente prière, est extraordinaire. La même semaine, le jeune homme ouvrit les yeux. Les médecins furent ébahis d’assister à un tel miracle.
En conclusion, notre Maître chelita ajouta :
« Ce que je n’ai jamais osé faire – marteler ainsi la tombe de mon ancêtre –, mon hôte se l’est permis en toute simplicité et il a été immédiatement exaucé. »