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paracha de la semaine

Parachat Mikèts

31 Décembre 2016

ב' טבת תשע"ז

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Reconnaître la vérité

Rabbi David Hanania Pinto

« Yossef reconnut bien ses frères, mais eux ne le reconnurent point. » (Béréchit 42:8)

Yossef fut le seul que la Torah qualifia de « juste, fondement du monde » et surnomma Yossef Hatsaddik, car il veilla, envers et contre tout, à rester saint et pur. Bien qu’il se retrouvât seul en Egypte, pays de débauche et de dépravation, alors qu’il était jeune et de belle apparence, il préserva sa sainteté et prit garde de ne pas se corrompre dans des relations interdites. Il surmonta avec détermination l’épreuve difficile à laquelle la femme de Putifar le soumit, et réussit à dominer son mauvais penchant qui le poussait vers la faute.

La valeur accordée à celui qui garde la sainteté de sa brit-mila n’a pas de commune mesure, comme nos Sages ont dit (Zohar) : les lettres du mot bara, créa, sont les mêmes que celles de éver, membre, nous enseignant que celui qui préserve sa sainteté ressemble au Créateur. « Le Tsaddik décrète et D.ieu accomplit », autrement dit le fait de veiller à sa sainteté lui confère la faculté de créer et maintenir des mondes, sens contenu dans l’expression « Tsaddik, fondement du monde ». 

Mais comment Yossef parvint-il à un niveau si élevé, en dépit de toutes les épreuves auxquelles il fut confronté ? C’est que la foi en D.ieu était profondément implantée en lui. Il avait pleinement confiance en son Créateur et avait compris que toutes les souffrances que D.ieu lui faisait subir n’avaient pas pour but de lui faire du mal, car « tout ce que D.ieu fait, Il le fait pour le bien ». Grâce à cette confiance, il réussit à traverser sans encombre toutes les crises et à garder un esprit clair et le même niveau spirituel. Il ne se démoralisa pas et ne perdit pas l’espoir de sortir de sa situation difficile, bien que ses frères l’aient réprouvé et lui aient voué une haine profonde, allant jusqu’à désirer le tuer. Il ne se révolta pas contre les décisions divines et ne garda pas rancune envers ses frères, car il savait que tout ce qui lui arrivait était décidé par D.ieu. Et non seulement tout ce qui lui arriva ne le fit pas déchoir, mais les épreuves renforcèrent sa confiance en D.ieu. C’est ce qui lui permit de garder sa pureté même dans un pays perverti.

Son niveau spirituel lui permit de ne pas oublier ce qu’il avait étudié avec son père, vingt-deux ans auparavant. Aussi lui envoya-t-il des charrettes, allusion à la égla aroufa, sujet qu’ils avaient étudié avant leur séparation.

Or, en général, lorsque quelqu’un est plongé dans une immense peine, tout son esprit est préoccupé et il en oublie son étude. Ce ne fut pas le cas de Yossef Hatsaddik qui, en dépit de toutes les périodes de détresse qu’il traversa, garda le même niveau de sagesse. Sa confiance dans le Créateur le fit tenir bon dans toutes les situations. 

En récompense, il reçut un cadeau unique : il mérita que ses deux fils, Ephraïm et Ménaché, fussent inclus dans le compte des tribus d’Israël. Yaakov les bénit en ce sens : « Ephraïm et Ménaché, comme Chimon et Réouven, seront à Moi. » Car la grandeur de Yossef, que ce soit concernant sa sagesse ou sa confiance en D.ieu,  n’avait aucune commune mesure avec celle des autres princes de tribus. Et toute cette sainteté, Yossef la légua à ses deux fils.

LA VOIE TRACÉE

Les miracles de D.ieu

« En ces jours, nous remercions et louons D.ieu pour le miracle de ‘Hanoucca, qui s’est déroulé il y a des centaines d’années. Ces prodiges étaient certes immenses et très marquants, à l’époque, mais n’est-il pas possible que nous bénéficiions d’un miracle d’une telle envergure de nos jours – un miracle que nous fêterions à notre époque ? Pourquoi proclamer et fêter chaque année ce même miracle ancestral ? » Cette question, posée par une femme que je reçus, accompagnée de son mari, pendant la fête des lumières, ne pouvait rester sans réponse.

« Aujourd’hui, vous avez bénéficié d’un grand miracle », rétorquai-je aussitôt.

Les époux se regardèrent, interdits, puis finirent par répliquer : « Non, aujourd’hui, nous n’avons pas vécu le moindre miracle particulier. Vous vous trompez ! »

Mais je m’entêtai : « Pas plus tôt que ce matin, vous avez bénéficié d’un immense miracle : vous vous êtes réveillés ! Plus, au cours de votre sommeil, votre cœur n’a pas cessé de battre et vous n’avez pas avalé votre langue.

« Comment pourriez-vous prétendre qu’il ne s’agit pas d’un miracle, alors que d’innombrables personnes ne se sont pas réveillées du tout, ou bien se sont réveillées paralysées ?! Vous vous êtes levés ce matin, marchez et parlez comme si de rien n’était… chaque instant de votre vie est un miracle ! Pourquoi en réclameriez-vous spécialement un autre ?

« C’est le mauvais penchant qui, sous les atours de la routine, vous fait voir ce miracle journalier comme quelque chose allant de soi, et c’est pourquoi vous demandez à voir un miracle supplémentaire à notre époque.

« A présent, vous devez surmonter le mauvais penchant et essayer de percevoir, à chaque instant de votre vie, le miracle dont vous bénéficiez. De la sorte, vous aurez le mérite de voir les grands miracles de D.ieu à notre époque, et en récitant le “Al Hanissim” (litt. “Pour les miracles”) dans votre prière et dans le Birkat Hamazone, vous louerez le Saint béni soit-Il avec davantage de ferveur pour les miracles qui ont été faits à nos Pères et à nous, “à cette époque et de nos jours” ».

DE LA HAFTARA

Haftara de la semaine : « Exulte et réjouis-toi (…) » (Zékharia 2:14)

Lien avec la paracha : la haftara mentionne la ménora et les nérot que vit le prophète Zékharia, sujet qui concerne cette période durant laquelle nous allumons les lumières de ‘Hanoucca.

CHEMIRAT HALACHONE

Eviter de parler de son ami

A partir des paroles mêmes de Yossef Hatsaddik, nous pouvons appréhender sa sainteté. Ainsi, il dit à ses frères : « (…) ne soyez pas irrités contre vous-mêmes de m’avoir vendu pour ce pays », et encore (fin de la paracha Vayé’hi) : « Et il les rassura et il parla à leur cœur ». Sa grandeur s’exprime également dans le fait qu’il ne raconta pas à son père la raison pour laquelle ses frères l’avaient vendu, jusqu’à ce qu’elle lui fût dévoilée par inspiration divine avant sa mort. En outre, les Sages disent qu’il veillait à ne jamais s’isoler avec son père, afin que ses frères ne pensent pas qu’il lui révèle ce qui se passa avec eux.

PAROLES DE TSADDIKIM

Trop de publicité est nocif

« Yaakov dit à ses fils : “Pourquoi vous regardez-vous ?” » (Béréchit 42:1)

« Yaakov dit à ses fils, ne vous montrez pas lorsque vous êtes rassasiés, ni à Essav, ni à Ichmaël, afin qu’ils ne vous jalousent pas. » (Taanit, 10b)

Nos Sages ont également dit : « La bénédiction ne réside que dans les choses dissimulées du regard. » La réussite dépend de la discrétion. Il est écrit dans le Midrach (Tan’houma Ki Tissa) : « Les premières Tables, qui furent données avec publicité, ont été brisées. Les deuxièmes Tables, qui furent données dans la discrétion, ont perduré. »

Nous apprenons de ces propos que l’on doit faire tout son possible pour fuir la publicité et éviter de faire l’étalage de ses qualités devant les autres, afin de ne pas susciter la convoitise.

On raconte qu’un disciple du ‘Hafets ‘Haïm emmena un jour son fils de six ans, un illouï qui étudiait déjà la Guémara et les Tossefot, auprès de son maître qui était de passage dans sa ville.

Devant l’auberge où se trouvait le Tsaddik, la rue était noire de monde. Le disciple et son fils pénètrent dans l’établissement par la porte de derrière. Le ‘Hafets ‘Haïm, qui ignorait la présence de la foule qui l’attendait, prit son temps pour discuter longtemps avec son élève.

Au cours de la visite, le Tsaddik testa l’enfant sur ses connaissances talmudiques. Puis il se tourna vers le père et le mit en garde d’éviter de vanter le savoir de son fils. Il ajouta : « Le Gaon… (un des personnages éminents de l’époque) aurait dû être bien plus grand, mais la publicité faite autour de lui a gêné sa progression. »

DANS LA SALLE DU TRÉSOR

Rabbi David Hanania Pinto

Un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité

« Réouven l’entendit et voulut le sauver de leurs mains. » (Béréchit 37:21)

La Torah témoigne que Réouven vint sauver Yossef du puits.

Il existe un lien étroit entre Réouven et Yossef. Le nom Réouven est composé des mêmes lettres que les mots ben or, « celui qui est doté de lumière », et Yossef vient du terme hossafa, « rajout ».

Cela nous enseigne que celui qui augmente toujours plus ses connaissances en Torah et progresse indéfiniment dans celle-ci mérite de devenir un ben or, un Ben Torah authentique. 

De même, à l’époque des ‘Hachmonaïm, peu de Juifs étaient restés fidèles à la Torah, beaucoup s’étant hellénisés. Cependant, l’éclat de la Torah qui brillait encore parmi eux suffit pour chasser l’obscurité et rayonner sur tout le peuple, car « un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité ». Grâce à cela, ils méritèrent d’être sauvés des mains de leurs oppresseurs.

Dans notre Yéchiva, nous voyons de nombreux jeunes étudiants quitter toutes les futilités de ce monde pour venir s’abriter à l’ombre de la Torah et s’adonner avec enthousiasme à son étude, allumant sur leur visage cet éclat si particulier. D’où leur vient une telle bravoure ? Par quel enchantement sont-ils attirés vers le monde de la Torah ?

C’est que la lumière contenue dans la Torah agit comme une ségoula qui ramène l’homme vers le bien. Or, un peu de lumière est capable de repousser beaucoup d’obscurité. Quand on a goûté à la douceur de la Torah, il devient difficile de s’en séparer. C’est ainsi que nos jeunes étudiants méritent de surmonter leur mauvais penchant.

Il est écrit dans la Midrach au sujet du verset (Chir Hachirim 7:14) : « Les mandragores répandent leur parfum » qu’il s’agit de Réouven, et au sujet de la suite : « à nos portes se montrent les plus beaux fruits », que cela évoque l’allumage des bougies que l’on accomplit près de la porte.

Ce Midrach vient étayer nos dires : celui qui aspire à devenir comme Réouven, c’est-à-dire  un ben or, un Ben Torah authentique, doit toujours chercher à s’éclairer davantage de la lumière de la Torah, tout comme à ‘Hanoucca, on ajoute chaque soir une bougie supplémentaire lors de l’allumage. 

A MÉDITER

En rendant impure l’huile de la Ménora, les Grecs cherchaient à amenuiser l’étude de la Torah au sein d’Israël, l’huile symbolisant la sagesse. Ils voulaient donner la prépondérance au culte de l’apparence extérieure. Cependant, avant tout, ils s’ingénièrent à enlever aux Juifs l’envie de prier. Car ils savaient que s’ils ne priaient pas correctement, ils ne pourraient étudier. Ils usèrent de toutes sortes de stratagèmes pour atteindre ce but. S’ils cessaient de prier et d’étudier, ils en viendraient sans aucun doute à se libérer du joug de la Torah et abandonneraient leur foi.  

En souvenir de cette époque, les huit jours de ‘Hanoucca ont été fixés, huit jours de louanges durant lesquels les Juifs prieront véritablement et répondront Amen, fermement convaincus qu’il existe un Maître du monde. De la sorte, ils pourront progresser dans leur étude, car seule une prière prononcée correctement permet à l’homme d’être un vrai Ben Torah. S’il y manquait un seul Amen, cela entraverait sa progression dans l’étude.  

En ces jours de ‘Hanoucca où nous mettons tout en œuvre pour glorifier l’honneur de D.ieu et sanctifier Son Nom, en publiant le miracle de cette époque, il convient de louer avec enthousiasme et de renforcer la coutume de nos ancêtres qui, chaque matin, à la synagogue, prononçaient à voix haute les bénédictions du matin auxquelles les autres fidèles répondaient Amen.  

Il existe un témoignage de cette coutume, comme le rapporte le ‘Hida dans son œuvre Birké Yossef (Ora’h ‘Haïm, 777) concernant les paroles du Beth Yossef :

« Certains ont pour usage qu’après que l’un des fidèles a dit les bénédictions du matin auxquelles les autres ont répondu Amen, un autre des fidèles répète les bénédictions auxquelles toute l’assemblée répond. Tous ceux qui ont répondu Amen en font de même… Comme nous le savons, cet usage s’est largement répandu dans les grands bourgs et les villes suivant les paroles du Beth Yossef. »

Voici ce que suggère le Rama de Fano (Responsa, 109) :

« Il est bon d’adopter l’usage selon lequel le chalia’h tsibour récite les bénédictions du matin à voix haute et les fidèles répondent mais sans avoir l’intention de se rendre quittes. En outre, si des amis dorment dans la même chambre, chacun se lèvera pour dire ses bénédictions auxquelles les autres répondront Amen. Puis, ils se rendront à la synagogue. »

On raconte au sujet de Rabbi ‘Haïm Palaggi qu’il ne s’est jamais lassé d’entendre la voix des enfants. Au contraire, il les appelait chaque jour, afin qu’ils récitent les bénédictions du matin auxquelles il répondait Baroukh Hou ouvaroukh Chémo et Amen, et qu’ils disent les zemirot à voix haute, ce qui lui permettait d’accomplir chaque jour les termes du verset « et tu les raconteras à tes enfants ». (Tsavaa Mé’haïm, Hanahagot Hamé’haber, 4)  

DE LA TORAH D’ÉLIAHOU HANAVI

Cette récompense de la vie future n’est pas particulière à Moché seul, car tout sage qui étudie la Torah depuis sa jeunesse jusqu’à ses derniers jours, ne meurt pas en réalité. Il survit éternellement, suivant ces paroles : « Et l’âme de ton Seigneur sera conservée dans le faisceau de la vie, par l’Eternel ton D.ieu. » (Chemouël I 25) Ce verset compare le sage à D.ieu, c’est-à-dire que de même que D.ieu, béni soit Son grand Nom, est éternel, de même le sage qui aura constamment étudié la Torah vivra éternellement par la volonté de D.ieu. Sa mort ne sera donc que fictive, puisqu’il demeurera vivant éternellement.

Où est la place réservée aux âmes des justes ? Sous le trône de gloire de l’Eternel.

C’est pour ce motif que l’on ne doit jamais exagérer les pleurs et les sanglots pour la mort de quelqu’un, mais faire suivant les règlements fixés par les Rabbanim. Les trois premiers jours qui suivent le décès sont consacrés aux pleurs, aux chagrins. La première semaine, au deuil. Le premier mois, à l’interdiction de tailler sa barbe, ses cheveux, de porter des effets repassés, et de faire plusieurs autres choses.

Celui qui, passé ce terme, pleurerait encore un mort, ferait tort à lui-même et mettrait sa vie en péril, puisqu’il est dit : « Ne pleurez pas celui qui est mort, et ne vous lamentez point sur lui. » (Yirmiyaou 22:10) D.ieu nous dit, en effet, qu’on ne peut pas être plus compatissant que Lui envers le mort. Ainsi, dans la vie commune, quand quelqu’un s’est querellé avec son prochain, il va le trouver pour obtenir son pardon, et ce dernier n’accepte d’ordinaire qu’après avoir été sollicité par de nombreuses personnes venues le supplier. Malgré cela, il garde toujours dans son cœur quelque haine. 

Quant à Moi, dit D.ieu, Je n’agis point ainsi. Lorsqu’une personne faute devant Moi, Je lui pardonne sa faute, si elle en ressent quelque remords, et J’accepte sa pénitence. Je ne veux plus me ressouvenir même d’une partie de ses mauvaises actions. C’est pour cela qu’il est dit avec raison : « Ne pleurez pas celui qui est mort. »

« Pleurez, pleurez celui qui est parti » (ibid.), c’est-à-dire celui qui transgresse quelque commandement divin, à plusieurs reprises, qui ne retourne point à D.ieu et ne veut pas faire pénitence. Voilà celui que l’on doit pleurer car il sera retranché du monde, comme il est dit : « car il ne reviendra plus et ne reverra pas la terre qui l’a vu naître. » (ibid.)

Mais Moché ne fut pas seulement récompensé par la splendeur de son visage. Pour avoir, dans quatre ou cinq occasions, sauvé Israël de son extermination, il a le mérite d’être considéré par l’Ecriture sainte comme s’il avait été lui-même le créateur de ce peuple. Ces paroles le prouvent : « Il (D.ieu) se souvint des jours passés, de son peuple… » (Yéchaya 63:11) 

Il en est de même pour tout sage, en particulier, d’Israël. S’il étudie sincèrement la Torah, s’il s’afflige à la vue de la profanation de la gloire de D.ieu et de l’honneur d’Israël, s’il désire, souhaite, espère le rétablissement de la gloire de Jérusalem, la reconstruction du Temple, la délivrance (que nous souhaitons de voir bientôt), le rassemblement de nos frères dispersés, il sera facilement inspiré d’un esprit de sainteté, comme on le voit ici : « Où est Celui qui déposa dans son Sein Son esprit de sainteté ? » (ibid.)

On a dit encore que tout sage, qui s’occupe continuellement de la Torah, dans le but unique de rendre honneur à l’Eternel, pourra se dispenser de toute arme, telle que l’épée, le javelot, etc. et de tout gardien qui veille sur lui, car c’est D.ieu lui-même qui le protégera, en envoyant autour de sa personne des anges de service qui seront chargés de le défendre, l’épée en main, comme l’atteste ce verset : « Des hymnes louangeurs de D.ieu sur les lèvres, une épée à deux tranchants dans leur main. » (Téhilim 149:6)

Comment sera la vie heureuse, sainte, que l’on a annoncée pour l’époque du règne du fils de David et pour la vie future ?

Pour la vie heureuse, D.ieu siégera dans Son grand Beth Hamidrach et les justes de la terre seront devant Lui. Il pourvoira à tous leurs besoins, et à ceux de leurs femmes, de leurs fils, de leurs filles, de leurs esclaves et de leurs servantes. L’esprit de D.ieu sera en eux, comme il est écrit : « Après cela, Je répandrai Mon esprit sur toute chair, si bien que vos fils et vos filles prophétiseront, que vos vieillards songeront des songes et que vos jeunes gens verront des visions. Même sur les esclaves et les servantes Je répandrai, en ces jours, Mon esprit. » (Yoël 3:1-2) Quant aux femmes, nous voyons encore : « Femmes paisibles, levez-vous, entendez Ma voix ; et vous, filles insouciantes, écoutez Mon discours. » (Yéchaya 32:9)

Quant à la vie sainte, débarrassée de la tentation du mal, il est écrit : « Je vous donnerai un cœur nouveau et Je vous inspirerai un esprit nouveau ; J’enlèverai le cœur de pierre de votre sein et Je vous donnerai un cœur de chair. » (Yé’hezkel 36:26)

Voici le sens de ces mots : « Je vous donnerai un cœur nouveau et Je vous inspirerai un esprit nouveau », ce sont les bonnes actions que l’on accomplira. « J’enlèverai le cœur de pierre de votre sein », c’est la tentation du mal, « et Je vous donnerai un cœur de chair », ce sont les bons sentiments qui poussent à l’accomplissement de toute la Torah, dont les commandements ont été répétés deux fois. Ainsi, les dix paroles ont été données sur le mont Sinaï et ont été répétées dans le livre des tokha’hot, comme il est dit : « Je suis l’Eternel, ton D.ieu » (Dévarim 5:6).

DES HOMMES DE FOI

Tous les litiges de la communauté juive de la ville étaient traités devant le Beth Din, le Tribunal Rabbinique de Mogador, que ce soit dans le domaine conjugal, financier ou pour tout litige entre plusieurs personnes.

Les décisions étaient tranchées rapidement. Dans le tribunal de Rabbi ‘Haïm, on ne menait pas de procès tortueux. Avec sa grande sagesse, Rabbi ‘Haïm Pinto dirigeait le tribunal et les investigations avec justice et droiture, sans parti pris.

Rabbi ‘Haïm Pinto présidait l’honorable Beth Din de Mogador, avec Rabbi David ‘Hazan à ses côtés. Le troisième pilier du tribunal était le Gaon Rabbi Avraham Coriat, auteur de l’ouvrage Brit Avot et disciple de Rabbi ‘Haïm.

Rabbi Avraham était, dans sa jeunesse, un musicien de talent, un des meilleurs, et un grand païtan.

Un jour, Rabbi ‘Haïm et son ami, Rabbi David ‘Hazan, marchaient dans une des rues de Mogador quand ils entendirent une voix au timbre merveilleux s’élever d’une des maisons. Ils en cherchèrent la provenance et découvrirent ainsi Rabbi Avraham Coriat, chez lui, jouant du violon et chantant de sa voix mélodieuse.

Durant une heure entière, les Rabbanim se délectèrent au son des piyoutim, tout en s’intéressant à lui. Ils lui demandèrent qui il était et d’où il venait. Il leur répondit qu’il venait de la ville de Tétouan et était le petit-fils du Tsaddik Rabbi Baroukh de Tétouan. Il habitait ici, seul, sans famille et sans aucun soutien financier.

Après avoir entendu son histoire, Rabbi ‘Haïm et Rabbi David lui dirent :

« Une telle voix doit être utilisée pour étudier la Torah. Viens et étudie avec nous. Nous prendrons en charge tous tes besoins. »

Rabbi Avraham accepta et se joignit à leur étude quotidienne. Comme prévu, Rabbi ’Haïm se soucia de son entretien et fut pour lui comme un père dévoué et bienveillant.

Plus tard, après que Rabbi Avraham eut acquis une connaissance solide et une vaste maîtrise dans tous les domaines de la Torah, il eut le mérite de rejoindre le Beth Din de Rabbi ‘Haïm et de Rabbi David ‘Hazan. Depuis lors, les trois furent désignés par le nom "E’had" (un) dont les lettres sont les initiales de leurs trois prénoms : alef-‘hèt-dalèt, Avraham (alef), ‘Haïm (‘hèt), David (dalèt).

 

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