Parachat Terouma 4 Mars 2017 ו' אדר תשע"ז |
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La vertu de la solidarité
Rabbi David Hanania Pinto
« Ils Me feront un sanctuaire et Je résiderai au milieu d’eux. » (Chémot 25:8)
Le Saint béni soit-Il a demandé aux enfants d’Israël de Lui construire un tabernacle, afin qu’Il puisse y faire résider Sa présence. Or, au lieu qu’il soit écrit : « Je résiderai au milieu de lui », comme on se serait attendu, il est écrit : « Je résiderai au milieu d’eux », et nos Sages interprètent ceci comme une allusion au fait que l’Eternel désirait non seulement faire résider Sa présence dans le tabernacle, mais également au sein de tout homme du peuple juif, semblable à un petit sanctuaire.
Or, il est important de savoir que la solidarité régnant au sein du peuple juif représente la condition sine qua non permettant à la Présence divine de résider en l’homme. En effet, le Saint béni soit-Il ne peut résider parmi les enfants d’Israël que dans la mesure où ils sont unis les uns aux autres et vivent dans une atmosphère de solidarité. Car une situation de querelle ne peut coexister avec l’essence divine, qui est la paix. D’ailleurs, l’Eternel a conclu la bénédiction des Cohanim en termes de paix, et la prière du Chéma, tout comme celle de la Chemoné Esré, se clôturent également par cette notion.
De même, nous pouvons remarquer que le Maître du monde n’a donné la Torah au peuple juif qu’une fois qu’il était uni, comme le souligne l’emploi du singulier dans le verset : « Israël campa là-bas, face à la montagne » (Chémot 19:2). Nous en déduisons en effet qu’à cet endroit, ils campèrent unis comme un seul homme, doté d’un seul cœur. Du fait que la majorité des mitsvot prescrites par la Torah relève de la relation de l’homme envers son prochain, l’Eternel a donné la Torah à Ses enfants uniquement lorsqu’Il a constaté qu’ils étaient unis. Les enfants d’Israël ont donc dû prouver qu’ils vivaient dans la paix et la solidarité, afin de mériter de recevoir la Torah qui, seulement sous cette condition, pouvait se maintenir durablement en eux.
S’il est aisé de casser un seul bâton, il s’avère bien plus ardu de rompre un bloc de douze bâtons, liés les uns aux autres. De même, lorsque le peuple juif est désuni et que chacun vit pour soi, on peut facilement le briser moralement et l’anéantir, alors que quand ses douze tribus coexistent en paix, cette solidarité le renforce et le protège de toute attaque extérieure.
Il est rapporté (Ossé Phélé, 62) que lorsque Rabbi Yéhochoua ben Lévi rencontra le prophète Eliahou, il lui demanda de lui permettre de l’accompagner, afin d’observer son comportement et d’en retirer des enseignements. Dans un premier temps, le prophète refusa cette requête, mais, une fois que Rabbi Yéhochoua lui promit qu’il ne poserait pas de questions, il finit par l’agréer. Rabbi Yéhochoua marcha aux côtés d’Eliahou, et ils arrivèrent à un certain village, où ils furent mal reçus par les habitants. Lorsqu’ils quittèrent cet endroit, le prophète Eliahou souhaita à ces derniers de devenir tous des chefs réputés. Rabbi Yéhochoua fut sidéré face à cette grande bénédiction, donnée à des hommes qui les avaient si mal accueillis. Cependant, il respecta sa promesse et s’abstint de questionner à ce sujet.
Ils se dirigèrent ensuite vers un autre village où, cette fois, les habitants les reçurent chaleureusement. Quand ils quittèrent cet endroit, le prophète Eliahou les bénit également, mais en leur souhaitant que seul l’un d’entre eux devienne chef de leur communauté. A ce moment, Rabbi Yéhochoua ne put plus retenir son étonnement et demanda au prophète pourquoi il avait donné une bénédiction plus importante aux hommes qui les avaient mal accueillis qu’à ceux qui avaient été particulièrement hospitaliers.
Le prophète Eliahou lui répondit alors : « Sache que, loin de bénir les habitants du premier village, je les ai au contraire maudits en leur souhaitant qu’ils deviennent tous des chefs de la communauté car, dans une telle situation, chacun se croit important, ce qui compromet le climat de paix. Par contre, lorsque j’ai souhaité aux hommes du second village qu’uniquement l’un d’entre eux devienne chef, je les ai réellement bénis, car seule la soumission générale d’un groupe à une autorité unique, garantit le règne de la paix et de la solidarité en son sein.
L’histoire rapportée au sujet de la rivalité entre la lune et le soleil confirme cette idée. Au moment de la Création, la lune s’est plainte au Saint béni soit-Il en Lui disant qu’il était impossible, pour deux rois, de partager la même couronne. L’Eternel, conscient de la justesse de cet argument, diminua la taille de la lune, en lui associant toutefois l’armée des étoiles, en guise de compensation (’Houlin, 60b).
CHEMIRAT HALACHONE
Faire la guerre aux mauvaises langues
Si l’on est assis en compagnie de personnes qui se sont mises à prononcer des propos interdits, et que l’on estime qu’il ne servira à rien de les reprendre, on prendra congé ou on se bouchera les oreilles, si cela est possible. C’est une grande mitsva de se comporter ainsi.
Mais, s’il est impossible de s’en aller et qu’on pense que le fait de se boucher les oreilles ne fera que susciter leurs moqueries, on s’efforcera tout au moins de lutter contre son mauvais penchant, dans cette situation difficile, de sorte à ne pas transgresser les interdits de la Torah d’écouter et de prêter crédit à des médisances.
DE LA HAFTARA
Haftara de la semaine : « Le Seigneur avait doué Chélomo de sagesse (…) » (Mélakhim I 5-6)
Lien avec la paracha : la haftara relate la construction du premier Temple par le roi Chélomo, et la paracha évoque l’ordre, donné à Moché, de construire le michkan.
LA VOIE TRACEE
Une kippa, un clin d’œil
Mon cher élève, Michaël Bensoussan, m’a raconté une histoire extraordinaire : Chabbat, une fois la prière terminée, il se mit en route pour rentrer chez lui, quand un vent violent s’empara soudain de sa kippa. En l’absence d’autre choix, il posa sa main sur sa tête et se mit à courir après sa kippa que le vent faisait virevolter à droite et à gauche.
Finalement, sa kippa se trouva coincée sous une voiture garée sur le côté. Sans se préoccuper de son costume qui allait se salir – car il ne pouvait pas rentrer chez lui, en compagnie de son jeune fils, sans kippa sur la tête –, il se pencha pour la récupérer et réussit, au prix de gros efforts, à l’extraire de dessous la voiture.
Il montra ainsi à son fils qu’il était prêt à tous les efforts pour récupérer sa kippa que le vent avait emportée, et qu’on ne peut pas marcher sans kippa. En effet, le couvre-chef est le symbole de la crainte du Ciel, comme le disent nos Sages (Chabbat 156b) : « Couvre ta tête afin que repose sur toi la crainte du Ciel. »
Toutefois, pour son plus grand étonnement, la kippa qu’il récupéra sous la voiture était différente de la sienne. Elle était bleue, et le logo de nos institutions y était brodé. Il était médusé. Un miracle avait eu lieu, presque sous ses yeux : sa kippa s’était transformée ! Son fils, ainsi que les personnes qui l’accompagnaient, eurent un choc devant cette vision.
Il se pencha de nouveau pour vérifier si sa propre kippa n’était pas restée coincée sous la voiture, auquel cas il s’agirait d’une autre kippa qui se serait trouvée là au même moment. Il ne s’était pas trompé : sa kippa était coincée sous les roues du véhicule. Il l’en sortit et l’examina ; il y trouva son nom et la remit sur sa tête. Pendant tout le reste du chemin, tous ne parlèrent que de l’incident surprenant auquel ils avaient assisté.
Lorsqu’il me raconta ce qui s’était passé, je lui fis la remarque suivante : « Cette kippa que tu as trouvée, portant le symbole de nos institutions, a dû s’envoler de la tête de quelqu’un qui se trouvait dehors au même moment, de la même manière que le vent a happé la tienne.
« Mais il y a une différence fondamentale entre vous : cet homme n’a sûrement pas couru après sa kippa jusqu’à ce qu’il la retrouve, et a poursuivi son chemin tête nue. En revanche, en ce qui te concerne, tu étais prêt à te sacrifier pour ne pas rester sans kippa. C’est pourquoi, du Ciel, on a fait que ce soit toi qui retrouve l’autre, les actions louables étant confiées à des gens méritants, et ce, afin de te montrer que ton dévouement a trouvé grâce aux yeux du Créateur.
« Comme tu as accompli une mitsva avec dévouement, du Ciel, on t’a envoyé un cadeau pour te réjouir pendant Chabbat, et pour t’encourager à poursuivre tes efforts dans la pratique des mitsvot. En effet, selon les paroles de nos Sages (Avot 4:2), “la récompense d’une mitsva est une mitsva”. Lorsque quelqu’un désire progresser dans le domaine spirituel, on lui donne l’occasion d’accomplir des mitsvot qui vont contribuer à l’élever et à l’amener à la joie de la mitsva. »
PAROLES DE TSADDIKIM
Le meilleur placement
« Invite les enfants d’Israël à prendre pour Moi une offrande. » (Chémot 25:2)
Pourquoi la Torah dit-elle « prendre pour Moi » au lieu de « Me donner » ?
Dans son ouvrage Beth Halévi, Rabbi Yossef Soloveichik zatsal explique qu’en réalité, l’argent qui appartient à l’homme n’est que celui qu’il donne à la tsédaka, comme l’ont déduit nos Sages de l’histoire du roi Mounbaz (Baba Batra 11a). Même si quelqu’un est très riche, cette fortune n’est pas considérée comme sienne, mais n’est qu’un dépôt lui ayant été confié.
Par conséquent, lorsqu’on donne, en prend en fait pour soi, d’où l’emploi du verbe « prendre » au sujet des dons destinés au tabernacle.
Dès lors, nous comprenons pourquoi, lorsqu’Avraham fit entrer des invités, il leur dit : « Je vais prendre une tranche de pain, vous réparerez vos forces » (Béréchit 18:5). A priori, il aurait fallu dire « je vais vous donner ». Mais le patriarche était conscient que tout ce qu’il donnait à ses invités constituerait des mérites à son actif.
L’Admour de Balashov zatsal a raconté au Rav Chélomo Laurenz chelita :
« Lorsque j’ai débarqué en Amérique, j’étais un rescapé de la Shoah, dépourvu de tout. Le lendemain de mon arrivée, l’Admour d’Ozarow, Rabbi Moché Yé’hiel Epstein zatsal, m’a téléphoné pour m’inviter à venir habiter chez lui, en disant : “Je n’ai pas eu le mérite, comme vous, de traverser cette épreuve infernale. C’est pourquoi, je vais quitter ma maison et vous confier mon shtibel et mes ‘hassidim, jusqu’à ce que vous arriviez à vous en sortir par vos propres moyens.” »
Lorsque l’Admour d’Ozarow alla s’installer en Israël, il emporta avec lui une importante somme d’argent qui lui permettrait d’acheter un appartement spacieux, comme il sied à un Admour. Toutefois, lorsqu’il entendit qu’une orpheline, qui était de sa famille, était sur le point de se marier et avait besoin d’argent, il lui céda l’ensemble de la somme, tandis qu’il se contenta, pour lui-même, d’un pas de porte .
DANS LA SALLE DU TRESOR
Rabbi David Hanania Pinto
Le foyer de l’homme, un tabernacle miniature
Nous avons l’habitude, chaque Chabbat, lors de la répétition par l’officiant de la Amida de Moussaf, de proclamer : « Une couronne, ils te donneront, Eternel, notre Dieu, les nombreux anges des sphères supérieures, accompagnés par ton peuple juif, rassemblé ici-bas, pour, ensemble, Te sanctifier par trois fois. » Autrement dit, lors du Chabbat, les anges couronnent le Saint béni soit-Il. Mais pourquoi précisément en ce jour ? Car il est synonyme de paix (chalom) et de fraternité – raison pour laquelle, nous disons : « Chabbat Chalom ». Durant le Chabbat, tout le monde est plongé dans une atmosphère de repos et de sérénité, et par conséquent, personne ne pense à entrer dans une querelle. Lorsque les anges le constatent, ils couronnent l’Eternel, comme s’ils Lui attribuaient, en quelque sorte, une médaille d’honneur pour la solidarité dont Ses enfants font preuve ce jour-là.
Il est dit : « Que l’Eternel donne la force (oz) à Son peuple ! Que l’Eternel bénisse Son peuple par la paix ! » (Téhilim 29:11) Le terme oz fait référence à la Torah (Vayikra Rabba 31: 5), ce verset signifiant que la Torah possède le pouvoir d’amener la paix et la bénédiction sur le peuple juif. En effet, lorsque les enfants d’Israël étudient la Torah, ils méritent la bénédiction divine qui s’exprime en termes de paix et de solidarité.
La raison pour laquelle la Torah apporte la paix au monde semble évidente. La Torah et les mitsvot éduquent l’homme, en l’habituant à ne plus penser qu’à lui-même, mais à considérer également son entourage. Aussi, lorsqu’un homme étudie la Torah et s’efforce d’accomplir ses mitsvot, il parvient à corriger ses défauts de caractère et à raffiner ses qualités ; cette purification de sa personnalité l’élève alors vers la vertu de solidarité.
Aujourd’hui, où nous n’avons ni Temple, ni tabernacle, le foyer familial est assimilable à un petit sanctuaire. Par conséquent, si nous désirons mériter que la Présence divine réside dans notre foyer, nous devons réfléchir aux moyens dont nous disposons pour y renforcer l’amour et la paix. Car, lorsque le Saint béni soit-Il constate que les conjoints s’aiment et se respectent, Il vient s’associer à leur foyer, de sorte que l’amour et la paix s’intensifient encore davantage.
A MEDITER
La mésaventure du paysan
Le ‘Hafets ‘Haïm raconte l’histoire suivante.
Une fois, un paysan devait se rendre urgemment en ville. Sa femme lui conseilla de prendre le train afin d’y parvenir plus rapidement. De bonne heure, il se dirigea vers la gare ; c’était la première fois de sa vie qu’il allait utiliser ce moyen de locomotion. Le cœur battant, il se dirigea vers l’employé pour acheter un ticket. Mais il était si ému qu’il ne comprit pas sa question – dans quel compartiment il désirait voyager. L’autre lui tendit alors un billet de première classe.
Tout heureux, le paysan entra dans le train et se mit à chercher une place libre. Il finit par en trouver une dans la troisième classe et s’assit. Scrutant son voisin, il découvrit qu’il tenait en main un autre type de ticket. Celui-ci remarqua son étonnement et, ignorant lui aussi les règlements propres à ce transport en commun, lui conseilla de quitter au plus vite ce compartiment, de peur de se faire renvoyer par le contrôleur.
Effrayé, le paysan se courba pour se cacher sous le siège afin d’échapper à son regard. Tout d’un coup, il entendit un grand bruit : c’était le contrôleur, qui s’était heurté à ses pieds et s’était blessé. En fureur contre lui, il lui cria : « Où est votre carte ? »
Fouillant dans la poche de sa veste usée, le paysan en sortit son ticket froissé. Sidéré face à l’ignorance du villageois, le contrôleur lui dit d’un ton moqueur : « Idiot, tu as un billet de première classe ! Tu as le droit de t’asseoir dans le compartiment le plus confortable, et au lieu d’en profiter, tu es allé dans le moins bon. Et en plus de cela, tu t’es blotti parterre, aux pieds des autres passagers ! »
Quant à nous, nous détenons également un billet de première classe : le fait de répondre Amen de toutes ses forces. Ceci nous ouvre, en effet, les portes du jardin d’Eden, et nous donne droit à la bénédiction et à l’assistance de l’Eternel, nous garantissant la réussite spirituelle. Combien serait-il stupide et inconscient de ne pas en profiter !
EN PERSPECTIVE
Les hommes fortunés et généreux, prêts à soutenir les moins favorisés, sont une denrée rare. C’est le cœur brisé que le ‘Hafets ‘Haïm parlait de ces nantis, qui refusent d’aider leurs frères pauvres. Il rapportait, à ce propos, cette allégorie du Maguid de Douvna.
Un charretier de Vilna se rendait dans des villages afin de s’approvisionner en marchandise qu’il revendait ensuite. Un hiver, il prit la route, comme à son habitude. Le chemin était enneigé, mais la couche uniforme de neige et de givre lui permit de rouler normalement.
Cependant, à son retour, la neige avait fondu, et la route, pleine de boue, l’empêchait d’avancer. Il n’eut d’autre choix que de descendre de sa charrette afin d’alléger la charge à ses chevaux.
Debout aux côtés de sa charrette, il aperçut les hauts sommets enneigés, leva ses yeux vers le ciel et s’écria : « Maître du monde, si Tu n’as qu’une petite quantité de neige, pourquoi la places-Tu sur les montagnes, où personne ne marche, plutôt que sur les routes, afin de permettre aux gens comme moi de rouler plus facilement ? »
Tel est bien le sens du verset, concluait le ‘Hafets ‘Haïm : « Ah ! D.ieu est bon pour Israël, pour ceux qui ont le cœur pur. » (Téhilim 73:1) Le mot akh (ah) a un sens restrictif ; ainsi disons-nous au Créateur : « Si Tu ne donnes que peu aux enfants d’Israël – si Tu n’accordes la richesse qu’à un petit nombre d’entre eux – alors, tout au moins, prodigue-la à ceux qui ont le cœur pur – aux personnes prêtes à la partager avec les autres ! »
Le problème est que, bien souvent, l’homme est disposé à donner tant qu’il n’en a pas les moyens et que cela reste théorique. Mais, dès l’instant où il devient riche, il a tendance à oublier la misère de son prochain…
DES HOMMES DE FOI
Rabbi David ‘Hazan avait l’habitude de servir à chaque repas du soir de Chabbat du poisson. A l’époque, il n’y avait pas de réfrigérateur. Il fallait, chaque vendredi, se rendre au marché pour acheter du poisson frais.
Un certain vendredi, Rabbi David ‘Hazan obtint de tous les commerçants la même réponse : « Il n’y a pas de poisson aujourd’hui. A cause de la tempête qui fait rage, les pêcheurs n’ont pas pu déployer leurs filets et sont rentrés bredouilles. »
Au départ, Rabbi David en fut très attristé. Cependant, immédiatement, une solution lui vint à l’esprit. Il savait que chez Rabbi ‘Haïm Pinto, il y avait toujours du poisson en abondance. Ainsi, après l’office du soir, il se rendit tout droit chez le Tsaddik pour partager son repas.
Au cours de celui-ci, les deux Tsaddikim dégustèrent des plats de poisson succulents et variés en l’honneur de Chabbat, et échangèrent des paroles de Torah, de Halakha et d’Aggada. La discussion s’étendit jusqu’au moment où ils s’aperçurent qu’il était déjà très tard.
Rabbi David ‘Hazan craignit alors de rentrer chez lui et de parcourir les rues si peu sûres, des bandes de voleurs faisant dernièrement régner la terreur parmi les habitants du quartier. Lorsqu’il remarqua son hésitation, Rabbi ‘Haïm invoqua immédiatement un démon et lui ordonna d’escorter Rabbi David chez lui et de le protéger de tout mal.
En chemin, ils engagèrent une conversation fascinante. Lorsque la créature céleste sortit sa langue, une flamme monta de sa bouche. Rabbi David observa le phénomène et lui dit : « Je crains qu’à D.ieu ne plaise, tu n’aies profané Chabbat. »
Et la créature de répondre : « Avec tout le respect que je vous dois, ce n’est pas le cas ! L’interdit de profaner Chabbat s’applique aux hommes, êtres de chair et de sang. Mais il ne nous concerne pas, nous qui sommes faits de feu. » (Chenot‘Haïm)
Comme nous le savons, il y avait à une certaine période des démons au Maroc, de même qu’il s’en trouvait en France. Les Tossaphistes avaient alors prié pour qu’ils disparaissent de ce territoire, qu’ils désertèrent jusqu’à ce jour.