Parachat Ki Tissa - Parah 18 Mars 2017 כ' אדר תשע"ז |
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La modestie et la Torah, sources de rayonnement
Rabbi David Hanania Pinto
« Vois, J’ai désigné expressément Bétsalel, fils d’Ouri, fils de Hour, de la tribu de Yéhouda. » (Chémot 31:2)
Ce verset nous enseigne l’importance du nom d’une personne. L’Eternel dit à Moché : « vois », c’est-à-dire réfléchis au nom de cet homme, qui reste à l’ombre (tsel), se cache, alors qu’à peine âgé de douze ans, il a atteint un niveau tel qu’il sait combiner les Noms divins. En outre, il est le fils d’Ouri – une grande lumière (or) émane de lui –, fils de Hour – bien qu’il se cloître derrière des trous (‘horim).
Nos Sages affirment (Yoma, 83b) que Rabbi Méir pouvait déterminer l’essence d’un homme en fonction de son nom. De même, l’exceptionnelle modestie de Bétsalel lui valut d’être éclairé par cette lumière. Un peu plus loin dans notre paracha, nous trouvons également que « Moché ne savait pas que la peau de son visage était devenue rayonnante lorsque D.ieu lui avait parlé ». Moché et Bétsalel se trouvaient-ils au même niveau ? Le leader du peuple juif était encore plus modeste que ce dernier, qui se considérait, tout au moins, comme une ombre. Moché, quant à lui, s’exclama : « mais nous, que sommes-nous ? » (Chémot 16:7) – il ne se considérait pas même comme un homme, donc il ne pouvait être question de son ombre. Tel était le point de vue du plus grand des prophètes, et c’est ce qui lui permit de voir la Présence divine se déployer sur lui et d’avoir un visage rayonnant.
On peut expliquer que le visage Moché brillait littéralement, puisqu’il est écrit : « Et maintenant, laisse-Moi (…) que Je les anéantisse, tandis que Je ferai de toi un grand peuple » (32:10), puis « Moché implora l’Eternel son D.ieu ». Comme nous le savons, les mots de la Torah sont véridiques et visent à permettre à l’homme de s’imaginer le déroulement des événements et à lui transmettre une leçon. Par exemple, la narration du texte saint nous aide à nous représenter notre patriarche Avraham assis sur le seuil de sa tente, au pic de ses souffrances consécutives à la circoncision, mais dans l’attente impatiente de passants qui, en dépit du soleil de plomb, se seraient aventurés à prendre la route et auxquels il pourrait alors offrir l’hospitalité. De même, nous l’imaginons aisément prêt à obtempérer sur le champ à l’ordre divin de sacrifier son cher fils unique, d’un cœur entier et sans poser la moindre question.
Lorsque D.ieu annonça à Moché Sa volonté de détruire tout le peuple juif, il est dit que celui-ci L’implora (vayé’hal), ce qui peut signifier qu’il se considéra comme un être commun (‘houlin), annula son ego. C’est cette modestie hors pair qui lui valut le rayonnement divin sur son visage, puisque plus le juste s’efface, plus le Créateur se reflète en lui.
C’est aussi pourquoi, lorsque l’homme étudie la Torah, le Saint béni soit-Il éclaire son visage. Si nous n’avons pas le mérite de voir cette lumière, il arrive néanmoins que nous la décelions en de grands justes ou en quelqu’un qui accomplit une mitsva de manière authentique. Je me souviens qu’une fois, en pénétrant dans la chambre de mon maître Rav ‘Haïm Chémouel Lopian zatsal, je fus impressionné par l’éclat éblouissant qui se dégageait de son visage. Il s’agissait d’une lumière spirituelle, émanant de son assiduité dans l’étude de la Torah.
Un jour, un homme simple s’approcha joyeusement de moi et me dit : « Voici mon maasser que j’ai mis de côté pour en faire don à des institutions de Torah et de charité. » Bien qu’il ne fût pas riche et qu’il ne s’agît pas d’une grande somme, il était si heureux d’accomplir cette mitsva que son visage rayonnait. Car le Très-Haut a créé le monde de telle sorte que la Torah et les mitsvot produisent une lumière, décelable sur le visage de l’homme.
LA VOIE TRACEE
Deux malheureux dollars ?
Une année, je demandai à l’un de mes élèves de bien vouloir m’acheter dix billets d’avion, d’une valeur totale de près de 5 000 dollars. Je lui remis la somme nécessaire et il se rendit dans les bureaux de l’agence de voyage pour commander les billets.
Là, il se heurta cependant à un problème, lorsqu’il s’aperçut qu’il lui manquait deux dollars pour parvenir au montant demandé. S’agissant d’une différence aussi ridicule, mon élève pria les représentants de la compagnie de lui faire grâce de cette somme infime.
Mais l’employé lui répondit qu’il n’avait pas le droit de renoncer à un seul dollar. Même son de cloche chez les autres représentants de la compagnie, qui refusèrent de lui consentir cette réduction symbolique et de lui céder les billets pour la somme qu’il avait en main.
C’est ainsi que mon dévoué élève revint me voir, bredouille. Désolé de n’avoir pu mener à bien sa mission, il m’expliqua qu’à cause de deux dollars de différence, on avait refusé de lui vendre les billets.
J’étais stupéfait. Que représentaient deux malheureux dollars face à un gain de plusieurs milliers de dollars ? Comment expliquer l’entêtement de la compagnie, entêtement qui risquait de faire perdre à cette agence des milliers de dollars dans le cas où l’acheteur potentiel ne revenait pas ?
Pourtant, en y réfléchissant davantage, cette attitude inébranlable devrait être riche en enseignements pour nous, concernant la valeur des mitsvot. Même si une certaine mitsva nous paraît petite ou simple, sa valeur est inestimable et il faut faire tous les efforts pour avoir le mérite de l’accomplir.
De même que dans les agences de voyage, on ne fait pas de concession et qu’il faut acheter son billet au prix fort, il n’y a pas de concessions dans le Ciel. Et si une mitsva a été accomplie sans ferveur ou de façon imparfaite, le jour du jugement, l’homme devra rendre des comptes avec précision.
« Fais attention à une mitsva légère comme à une plus importante, car tu ne connais pas la récompense des mitsvot, et mets en balance la perte occasionnée par une mitsva avec sa récompense, de même que le gain apporté par un péché avec la perte qu’il entraîne. » (Avot 2:1)
PAROLES DE TSADDIKIM
Par le mérite des étudiants de Yéchiva
« D.ieu donna à Moché, lorsqu’Il eut achevé de s’entretenir avec lui sur le mont Sinaï, les deux tables de la Loi, tables de pierre, burinées par le doigt de D.ieu. » (Chémot 31:18)
Certains chefs de l’armée entrèrent chez le Gaon de Tshebin, Rabbi Dov Bérich Videnfeld zatsal, pour lui faire part de la précarité de la situation sécuritaire.
Après lui avoir expliqué les difficultés de cette situation, le danger qui menaçait l’état d’Israël et le besoin d’un renforcement de la force militaire, ils tentèrent de le convaincre d’accepter l’enrôlement d’étudiants en Yéchiva.
Le Rav leur répondit par l’histoire suivante : une voiture extrêmement chargée commença à gravir une haute montagne. L’ascension était si dure qu’elle avançait tout doucement, pour finalement s’arrêter en plein chemin. Les chevaux n’avaient plus la force de continuer.
Le charretier descendit afin de décharger un peu la charrette pour que les chevaux puissent poursuivre leur ascension, mais sans succès. Même après qu’il eut enlevé l’ensemble du chargement, la charrette resta clouée sur place.
Désespéré, il décida de démonter les roues qui, faites de fer, alourdissaient sans doute la charrette. Il était convaincu qu’une fois allégée ainsi, elle pourrait de nouveau rouler…
« Vous aussi, conclut le Rav de Tshebin, désirez enlever les roues de la charrette. Le monde ne se maintient que par le mérite des étudiants en Yéchiva, grâce auxquels D.ieu conduit scrupuleusement Sa charrette.
« Le roi David dit : “Nos pieds se tiennent dans tes portiques, ô Jérusalem !” Par quel mérite nos pieds se maintenaient-ils lors des guerres ? Par celui des portiques de Jérusalem, où on étudiait la Torah. »
DE LA HAFTARA
Haftara de la semaine : « La parole de l’Eternel me fut adressée en ces termes : “Fils de l’homme (…)” ». (Yé’hezkel 36)
Lien avec la paracha : ce Chabbat, nous lisons la parachat para, où est évoquée la mitsva de la vache rousse, avec les cendres de laquelle on purifiait les personnes impures, sujet que l’on retrouve dans la haftara, où il est dit que, dans les temps futurs, l’Eternel purifiera les enfants d’Israël de cette manière.
DANS LA SALLE DU TRESOR
Rabbi David Hanania Pinto
Détruire l’idolâtrie des temps modernes
Je me suis interrogé sur le lien existant entre la mitsva du Chabbat et le don de la Torah, d’une part, et le péché du veau d’or, de l’autre. Un péché d’une telle ampleur constituant une aberration au regard du niveau élevé des enfants d’Israël, j’ai trouvé dans cette juxtaposition un élément de réponse. Du fait que ces derniers ne perçurent pas la Torah et le Chabbat comme des cadeaux de valeur, ils déchurent jusqu’à tomber dans le travers de l’idolâtrie. Nous en déduisons que lorsque l’homme accomplit les mitsvot avec joie en les considérant comme des cadeaux de l’Eternel, il mérite d’être épargné de la faute.
Il est important de réaliser que si l’idolâtrie à proprement parler n’existe plus aujourd’hui, elle est toutefois présente sous une autre forme – les nouveaux moyens de communication, qui causent un énorme désastre spirituel. De même, la course à l’argent est une autre forme d’idolâtrie moderne. Face aux épreuves que représentent ces pôles d’attraction dévastateurs, nous devons nous efforcer de développer notre amour pour l’inestimable cadeau que l’Eternel nous a donné à travers les mitsvot ; c’est ainsi que nous serons à même de subjuguer notre mauvais penchant incitateur.
Un homme simple vint une fois me voir pour m’annoncer, rayonnant de joie, qu’il était sur le point de faire un siyoum.
Au départ, je pensais qu’il terminait l’étude de michnayot ou d’un traité de Guémara, mais je compris ensuite qu’il avait eu le mérite d’étudier tout le Chass. Je lui demandai comment il était parvenu à un tel exploit, et il m’expliqua qu’en dépit de ses nombreuses occupations et de ses déplacements fréquents, il avait toujours veillé à suivre son cours, même à distance, ne renonçant pour rien à cette étude fixe.
Cet homme avait trouvé un réel plaisir à étudier la Torah, conscient qu’elle valait bien plus que ses affaires et qu’elle seule l’accompagnerait jusqu’à sa dernière destination.
La Torah, appelée « Torah de vérité », permet à l’homme qui l’étudie de percevoir la vérité de l’Eternel et de se lier encore davantage à Lui. Or, ceci l’oblige à la plus grande prudence face au mauvais penchant qui, au moyen d’incessantes ruses, tente de le détourner de son étude. Plus il se sacrifiera pour étudier la Torah et observer les mitsvot, plus il méritera d’être l’objet d’une remarquable aide divine.
A MEDITER
Il y a peu de temps, Rabbi Yaakov Edelstein chelita, Rav de Ramat Hacharon, est tombé malade, suite à quoi il a perdu sa voix. Depuis, il communique avec son entourage essentiellement par écrit.
Un jour, on proposa au Rav un nouveau traitement, qui s’étendrait sur plusieurs mois, susceptible de lui permettre à nouveau de s’exprimer, mais son vocabulaire serait limité à deux mots. Après une courte réflexion, il décida qu’il désirait à réapprendre à dire Amen et toda.
Un tel niveau de dévouement au service divin peut être lu à travers les mots du prophète Yéchaya (26:2) : « Ouvrez les portes, pour que puisse entrer un peuple juste, qui garde la loyauté ». Ce verset soulève une difficulté : il s’ouvre par le mot « peuple », qui sous-entend un grand nombre de personnes, et se ferme par un verbe au singulier.
Rabbi Chémouel Rozovsky zatsal, Roch Yéchiva de Ponievitz, explique comme suit.
La Guémara (Erouvin, 54b) relate l’exceptionnel dévouement de Rav Préda qui répétait quatre cents fois son enseignement à son élève pour qu’il l’assimile. Il arriva un jour qu’il dût le lui répéter quatre cents fois supplémentaires, ce qui lui valut, ainsi qu’à ses contemporains, une place dans le monde à venir.
Il en résulte que lorsque quelqu’un se dévoue pour accomplir une mitsva de toutes ses forces, il n’en retire pas seulement un mérite personnel, mais rend également tous ses contemporains méritants. Dès lors, notre verset prend tout son sens : celui « qui garde la loyauté » (chomer émounim), c’est l’homme qui répond Amen de toutes ses forces, tandis que le « peuple juste », ce sont tous les hommes de sa génération qu’il rend ainsi méritants.
Nous comprenons également pourquoi il est question de « portes », au pluriel, puisque celui qui répond Amen avec ferveur suscite l’ouverture de nombreuses portes en faveur de ses contemporains.
Un privilège accordé dans ce monde
Rabbi Pin’has de Koritz raconta une fois aux personnes venues écouter ses paroles de moussar qu’il avait vu un certain juste dans le jardin d’Eden. L’une d’entre elles lui demanda : « N’avons-nous pas vu notre maître ici ? »
Et Rabbi Pin’has de répondre : « Nos Sages nous ont enseigné (Chabbat, 119b) que celui qui répond Amen de toutes ses forces, on lui ouvre les portes du jardin d’Eden. Ils ont voulu dire que cet homme mérite qu’on lui ouvre les portes du jardin d’Eden, à l’intérieur duquel il a donc le loisir de regarder. Nos Sages ne disent que la stricte vérité, mais seuls peu d’entre nous le méritent.
Dans la même veine, on raconte au sujet de Rabbi Baroukh Fraenckel Teomim, Rav de Leipnik, qu’alors qu’il participait au repas célébrant une circoncision, un sourire se dessina soudain sur son visage. A la question des participants, il expliqua qu’il avait souri parce qu’il avait vu quelque chose dans le monde supérieur.
L’un d’eux lui demanda alors : « Et pourquoi moi, je ne mérite pas de voir ce qui se passe là-haut ? »
Et le Sage de répondre : « Nos Maîtres nous ont enseigné qu’à quiconque répond Amen de toutes ses forces, on ouvre les portes du jardin d’Eden. Or, ils n’ont pas dit qu’il ne le méritera qu’après sa mort. C’est pourquoi, dès sa vie dans ce monde-ci, il peut jouir de ce privilège et apercevoir ce qui se passe en-haut. »
EN PERSPECTIVE
Au lieu d’une lettre de recommandation
Un Juif au cœur d’or adopta et éleva une orpheline.
Lorsqu’elle atteignit l’âge de se marier, il s’engagea à débourser la somme de vingt mille dollars pour couvrir les frais du mariage et de l’appartement.
Il me demanda de l’accompagner chez Rav Chelomo Zalman Auerbach, Roch Yéchiva de Kol Torah, afin de lui demander une lettre de recommandation.
Ce dernier écouta son récit et l’encouragea, impressionné par la noblesse de son cœur. Puis, il lui demanda : « Mais qu’êtes-vous venu me demander ? » Et l’autre de répondre : « Une lettre de recommandation. »
Toutefois, Rav Auerbach désapprouva sa requête, expliquant : « Si je vous écris une lettre de recommandation, vous donnera-t-on de l’argent ? L’entrepreneur vous fera-t-il une réduction pour cela ? Au lieu de me demander une lettre de recommandation, demandez-moi de l’argent ! »
Notre homme accepta le bien-fondé de ces paroles et demanda au Rav une contribution pour le mariage de l’orpheline. Celui-ci s’enquit de la somme pour laquelle il s’était engagé, et répondit : « Revenez me voir dans trois jours. »
Ce laps de temps passé, il frappa une nouvelle fois à la porte du Rav. Après l’avoir reçu chaleureusement, ce dernier se retira dans la pièce voisine… pour en ressortir avec la somme de vingt mille dollars !
DES HOMMES DE FOI
Un évènement extraordinaire est survenu le jour du décès de Rabbi David ‘Hazan.
Invités par le gouverneur de la ville, qui leur avait demandé de siéger en tant que dayanim dans le procès du riche Rabbi ‘Haïm ben Bakas, Rabbi ‘Haïm Pinto et Rabbi David se rendirent à Marrakech.
Lorsqu’ils arrivèrent, c’était l’heure de la prière. Mais alors qu’il était debout, en pleine récitation de la Chemoné Esré, Rabbi David ‘Hazan rendit son âme au Créateur, dans la pureté et la sainteté. Elle monta tout droit vers le Ciel.
Le personnel de la ‘hévra kadicha se dirigea vers le corps du défunt afin d’accomplir la toilette funéraire et de l’amener à sa dernière demeure. Mais, à leur grande surprise, ils ne purent y parvenir.
En effet, quiconque s’approchait de la sainte dépouille tombait à terre. Un premier essaya, puis un deuxième et bien d’autres encore.
Ils comprirent que quelque chose de mystérieux les empêchait d’accomplir leur tâche sacrée. Ils s’empressèrent de rapporter à Rabbi ‘Haïm Pinto ces évènements insolites.
Rabbi ‘Haïm réfléchit un instant puis leur dit :
« Sachez que Rabbi David et moi-même partagions un profond secret. A présent qu’il n’est plus de ce monde, je peux vous le dévoiler. Quiconque s’approchera du corps de Rabbi David tombera immédiatement sur le sol. Le seul moyen de pouvoir purifier son corps et l’amener à son tombeau est de le laver avec ses propres larmes, ses larmes qui coulaient de ses yeux purs chaque nuit, lorsqu’il récitait le tikoun ‘hatsot. Ces larmes, précisa Rabbi ‘Haïm, reposent dans une jarre spéciale qui se trouve chez lui, à Mogador. Allez la chercher et ramenez-la. Vous pourrez alors procéder à sa purification comme le veut la tradition. »
Les gens de la ‘hévra kadicha furent très étonnés de la demande du Tsaddik :
« Comment pouvons-nous arriver maintenant à Mogador ? La route est longue. Plusieurs jours de voyage en carriole sont nécessaires. Qu’en est-il du respect dû au défunt ? Comment pouvons-nous reporter ainsi son enterrement ? »
Rabbi ‘Haïm se rendit compte de la justesse de leurs remarques. Il s’isola un instant dans sa chambre. Au bout de quelques minutes, il en ressortit et leur dit :
« Attendez un peu et la cruche va arriver jusqu’à vous. »
Plongé dans ses saintes pensées, il se dirigea vers la synagogue Alazama. Il y entra et ouvrit l’arche sainte. Lorsqu’il en ressortit, la jarre se trouvait dans ses mains.
Rabbi ‘Haïm Pinto la remit aux employés, décontenancés par la tournure extraordinaire que prenaient les faits.
Par respect pour le défunt, ils commencèrent d’abord par se purifier eux-mêmes puis firent la toilette funéraire avec les fameuses larmes. Miraculeusement, elles suffirent pour laver toute la sainte dépouille.
Immédiatement après, ils le conduisirent vers sa dernière demeure, suivis d’une foule nombreuse composée des habitants de Marrakech. Puis ils se séparèrent du corps du Tsaddik en accomplissant les mots du verset : « Il entre dans la paix, repose sur sa couche, celui qui suit son droit chemin. »