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paracha de la semaine

Chabbat Hol Ha'Moêd Pessah

15 Avril 2017

י"ט ניסן תשע"ז

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La fête de Pessa’h, génératrice d’un courant de liberté pour toute l’année

Rabbi David Hanania Pinto

Nos Maîtres affirment (Pessa’him, 116b) : « L’homme doit se considérer comme étant lui-même sorti d’Egypte. » Cette injonction est, a priori, surprenante : comment peut-on ressentir que l’on est soi-même sorti d’Egypte, ce sentiment de liberté retrouvée, alors qu’on n’a jamais été assujetti au joug égyptien ?

Imaginons un pauvre qui n’a même pas de pain pour satisfaire sa faim. Il semblerait ridicule de lui demander de s’imaginer être rassasié ; il en serait simplement incapable. De même, un riche ne manquant de rien n’est pas en mesure d’éprouver le sentiment de dénuement de l’indigent.

Par conséquent, si nous désirons acquérir une foi ferme et parvenir à ressentir que si l’Eternel n’avait pas délivré nos ancêtres d’Egypte, nous y serions encore assujettis avec nos enfants, nous devons multiplier nos prières pour arriver à ce niveau. En outre, il nous incombe également d’éduquer nos fils à cette émouna depuis leur plus jeune âge. Lors de la nuit du Séder, il faudra prolonger le récit de la sortie d’Egypte, afin d’ancrer dans le cœur de ces derniers une foi ferme en D.ieu, dénuée de tout doute.

Alors que j’écrivais ces idées le jour d’Isrou ‘Hag, mon jeune fils me demanda : « Pourquoi à Pessa’h n’a-t-on le droit de manger que de la matsa, alors que le reste de l’année, on peut manger du ‘hamets et de la matsa ? » Je lui fis remarquer qu’il m’avait déjà posé cette question le soir du Séder, lorsqu’il m’avait demandé : « Quelle est la différence (…) ? » (Ma nichtana) Et je lui avais déjà répondu. Mais il me dit : « Les réponses que tu m’as données ne suffisent pas. » Je lui répétai les mêmes explications.

Mais, à la fin, quand je constatai qu’il n’était pas pleinement satisfait de ma réponse, je lui dis que la raison était que le Créateur nous l’avait ordonné ainsi. Toutefois, là encore, il objecta : « Chaque fois que tu ne sais pas quoi répondre, tu me dis cela ! » Je souris et lui répondit : « Tu as raison. Laisse-moi le temps de consulter les différents livres, et je te donnerai une réponse plus satisfaisante. »

Nous en déduisons que si on laisse un enfant grandir avec des doutes, à D.ieu ne plaise, il risque, une fois adulte, de rester avec ces mêmes doutes, susceptibles de prendre encore plus d’ampleur. Le cas échéant, il demeurera incapable de ressentir dans sa chair les miracles accomplis par l’Eternel en Egypte. Puis, lorsqu’il fondera son propre foyer et célébrera Pessa’h avec sa famille, il se contentera de lire la Haggada comme s’il s’agissait d’une simple histoire, sans ressentir que si le Tout-Puissant n’avait pas libéré ses pères, il aurait encore lui-même été asservi.

A l’inverse, celui qui investit des efforts de réflexion pour se lier au passé de ses ancêtres, à l’époque où leurs tortionnaires leur faisaient endurer de terribles souffrances, parviendra à ressentir la peine qu’ils éprouvaient, à être impressionné par les prodiges divins et par les plaies infligées aux Egyptiens, enfin, à se réjouir comme s’il avait lui-même été soustrait au joug de l’esclavage pour devenir un homme libre. Mais, sans chercher à ressentir, dans un premier temps, la souffrance endurée par ses pères et la joie qu’ils connurent au moment de leur délivrance, il ne pourra reconnaître l’immense miracle accompli en faveur de ces derniers et de tous leurs descendants à venir – dans lesquels il est inclus –, ni apprécier le fait qu’il est désormais un homme libre.

Par conséquent, la fête de Pessa’h est l’ère de notre liberté. Or, cette réalité découle du passé de nos ancêtres qui, d’une servitude oppressante, accédèrent à la liberté par le biais de miracles grandioses, sans lesquels nous aussi n’aurions pas pu jouir de la liberté. Car lorsque le Saint béni soit-Il accomplit en faveur de nos pères le miracle principal de la sortie d’Egypte, Il veilla à ce que celui-ci ait des répercussions sur les générations suivantes, sur lesquelles Il déverserait un courant de sainteté et le sentiment de l’avoir réellement vécu. Ainsi, les Juifs de chaque génération seraient attirés par ce courant et recevraient l’influence de l’éclairage propre à la sainteté de cette fête. De cette manière, nous avons la possibilité de nous réjouir et de ressentir l’immense joie éprouvée par nos ancêtres au moment où ils furent libérés d’Egypte.

Ceci est comparable à une locomotive tirant des dizaines de wagons. Il est évident que tous les wagons n’avancent que grâce à la locomotive, dans laquelle se trouve le conducteur qui active le moteur. Seul un imbécile croirait que le dernier wagon avance tout seul et n’a aucun lien avec la locomotive.

Il en résulte que l’homme doit prolonger la joie et la sainteté de Pessa’h sur tout le reste de l’année. Il lui incombe de maintenir le lien avec le Créateur même une fois la fête passée, en Le servant dans la joie, avec attachement et en plaçant son entière confiance en Lui, à l’instar de ses pères, dont les noms sont allusivement évoqués à travers le Nom aleph-hé-youd-hé, par lequel le Saint béni soit-Il annonça la délivrance.

La première bénédiction de la Chemoné Esré est celle où nous mentionnons nos patriarches. Car, en évoquant leur mérite, nous nous relions à D.ieu et jouissons d’une protection dans ce monde contre les attaques sournoises du mauvais penchant, qui tente de nous éloigner du Très-Haut.

Cela étant, pourquoi la Torah a-t-elle choisi d’évoquer le Nom divin aleph-hé-youd-hé à travers cette fête où nous célébrons dans la joie notre liberté retrouvée ? Afin de nous signifier que seule la joie permet à l’homme de s’attacher à D.ieu et à Son Nom saint, par le pouvoir duquel les enfants d’Israël furent délivrés d’Egypte et jouiront, dans le futur, de la Délivrance finale, comme le laisse entendre le verset : « Je serai (aleph-hé-youd-hé) celui qui serai » (Chémot 3, 14), ainsi interprété par Rachi : « Je serai avec eux dans cette détresse, de même que Je serai avec eux dans leur asservissement sous d’autres empires. »

LA VOIE TRACEE

Qui fait sortir le pain de la terre

Au cours d’un passage à Los Angeles, j’eus l’occasion de visiter une grande manufacture de pain, gâteaux et autres pâtisseries.

En entrant dans la salle de production, j’eus la surprise de voir qu’elle était principalement occupée par une gigantesque machine de plusieurs centaines de mètres. D’un côté, on y introduisait la farine à l’état brut, tandis que de l’autre, en ressortaient de belles miches de pain.

Je suivis les différentes étapes de la production, spectacle éblouissant : après que la farine est introduite dans l’appareil selon la dose nécessaire, elle est tamisée. A l’étape suivante, l’eau et les autres ingrédients y sont automatiquement mélangés. La machine perfectionnée poursuit inlassablement sa tâche, en mélangeant tous les ingrédients de façon optimale, après quoi elle pétrit la pâte jusqu’à obtenir une préparation homogène, à laquelle elle donne sa forme finale, pouvant être cuite. Enfin, la pâtisserie est conditionnée, prête à la vente et à la consommation.

Face à cette impressionnante machine, il me vint à l’esprit que quand un être naïf observe toutes les étapes de la production par ce super-robot, il peut en venir à se dire que c’est un processus magique : en effet, à elle seule, la machine a confectionné de la nourriture consommable par l’être humain !

Cependant, toute personne dotée de raison sait bien que ce n’est pas le cas. Car la machine n’a été conçue ni ne fonctionne seule : l’employé de l’usine la met en marche, y introduit les matières premières, vérifie l’alimentation en électricité, etc. Sans cette part d’effort humain, la machine serait dans l’incapacité absolue de confectionner ces délicieuses pâtisseries.

De même, en contemplant l’univers d’un œil d’enfant, on pourrait croire que le soleil, la lune, les nuages d’où provient la pluie, la terre et tous les autres éléments naturels, sont détenteurs d’une force propre, prodigieuse, qui permet d’obtenir les produits des champs et des vergers.

Mais toute personne dotée d’un minimum d’intelligence est bien consciente qu’il y a un Maître du monde, une force supérieure qui a créé et met en branle tous ces facteurs naturels afin qu’ils agissent en fonction de leur programme, de leur rôle bien défini. Sans le Créateur, Qui assigne à chacun sa fonction précise afin de pourvoir à tous nos besoins, l’univers ne pourrait subsister.

CHEMIRAT HALACHONE

L’obligation des habitants d’une ville de subvenir aux besoins des pauvres

Il existe un sujet sur lequel beaucoup trébuchent. Lorsque certains individus d’une ville sont considérés comme des pauvres, auxquels les habitants doivent apporter un soutien financier, même si ces derniers entendent qu’ils se font faussement passer pour des pauvres afin de les tromper, ils sont tenus de continuer à les soutenir.

Car, d’après la Torah, c’est un grand péché de donner crédit à de la médisance, et on doit se contenter de soupçonner que ces propos contiennent peut-être des éléments de vérité. Dans le cas évoqué, les personnes longtemps considérées comme pauvres dans la ville conservent donc le statut de pauvres et doivent bénéficier du soutien des autres habitants. Ceux-ci ont uniquement le droit de mener des enquêtes pour vérifier l’authenticité des médisances entendues. Mais, tant que rien n’est mis au clair, ils ne peuvent se soustraire à leur obligation de tsédaka, conformément à la mise en garde de nos Sages (qui inclut également d’autres cas similaires) : « Ne dérobe pas le pauvre, car il est pauvre. »

PAROLES DE TSADDIKIM

Combien de dents l’homme a-t-il ?

Tout dépend de quel individu il est question.

L’ouvrage Midrach Talpiot (Evarim) souligne un fait surprenant : les Juifs ont tente-deux dents, alors que les non-juifs en ont trente-trois. Quant aux non-juifs appelés à se convertir, D.ieu les crée dès le départ avec trente-deux dents.

Rav ‘Haïm Vital y trouve une allusion à travers le verset : « et les dents toutes blanches (lavan) de lait » (Béréchit 49, 12), où le terme lavan, contenant les lettres lamèd et beth, renvoie au nombre de nos dents, à savoir trente-deux – valeur numérique de ces lettres. (Nétivot Ha’hokhma)

Le Rav Zilberstein chelita raconte qu’un dentiste non-juif habitant en Diaspora est si antisémite que lorsqu’un patient vient le voir, il lui compte les dents pour déterminer son identité. S’il en trouve trente-deux, il refuse de le soigner !

Dans l’ouvrage Min’hat Yéhouda, il est écrit que les non-juifs n’ont que trente-et-une dents, alors que les Juifs en ont trente-deux. S’appuyant sur cela, l’auteur explique cette phrase de la Haggada : « Du fait qu’il s’est exclu de la communauté, il a renié l’Essentiel ; aussi toi, dois-tu émousser ses dents (…) » : étant donné qu’il est mécréant et a renié l’Essentiel, il a le même statut qu’un non-juif ; dès lors, il ne mérite pas d’avoir trente-deux dents et il faut donc lui en casser une, celle qui est propre aux membres du peuple juif. De cette manière, il perd sa caractéristique de Juif.

Un grand érudit ayant étudié à la Yéchiva du ‘Hafets ‘Haïm raconte :

« Je me rendais souvent dans la demeure du ‘Hafets ‘Haïm. Une fois, alors qu’il était âgé d’environ quatre-vingt-trois ans, en dépit de sa grande faiblesse physique, c’était un moment de grâce, comme on pouvait le lire sur son visage. Allongé, il me demanda de m’approcher de lui et de lui ouvrir la bouche. Suite à mes hésitations, il réitéra sa demande.

J’obtempérai pour le satisfaire. En ouvrant sa bouche sainte, je découvris deux belles rangées de dents étincelantes telle la neige et entièrement saines, comme celles d’un jeune enfant n’ayant pas encore eu le temps de les abîmer.

Le Sage se tourna alors vers moi pour m’adresser une autre demande : « Compte combien j’ai de dents. » Une fois de plus, il ne me laissa pas le loisir de trop réfléchir, et me força à m’exécuter. Que pouvais-je faire ? Je me mis au travail et fis le compte : trente-deux ! Exactement le nombre de dents que D.ieu fait pousser dans la bouche de l’homme. Pas une seule d’entre elles ne manquait ni ne s’était abîmée. Elles étaient toutes présentes et saines, comme si elles étaient nouvelles !

A un tel âge, il est extrêmement rare de trouver des gens ayant encore toutes leurs dents. Le ‘Hafets ‘Haïm me prit alors la main et me dit en souriant – un sourire que je n’oublierai jamais : « J’ai préservé la bouche que le Saint béni soit-Il m’a donnée, et Lui, Il m’a gardé ma bouche. »

DE LA HAFTARA

Haftara de la semaine : « La main du Seigneur se posa sur moi (…) ». (Yé’hezkel 37)

Lien avec le Chabbat ‘Hol Hamoèd : dans la prophétie de Yé’hezkel, est mentionné le sujet de la résurrection des morts et de la délivrance du peuple juif, ce qui rejoint le thème de Pessa’h et du mois de Nissan, où les enfants d’Israël furent libérés et le seront aussi dans le futur.

DANS LA SALLE DU TRESOR

Rabbi David Hanania Pinto

L’éveil de l’âme juive lors de Pessa’h

La fête de Pessa’h s’appelle également « fête des matsot », mot pouvant être rapproché du terme mitsvot. A ce moment, le Saint béni soit-Il fit sortir les enfants d’Israël d’Egypte pour leur donner les mitsvot. De même que les matsot sont fines et légères, le Juif aime les mitsvot et aspire à les considérer comme légères, plutôt que comme une lourde charge. Comme nous le savons, D.ieu ne nous a pas imposé des choses dépassant nos capacités. Aussi, s’il peut nous arriver de les trouver difficiles, nous nous trompons, et chacun d’entre nous est capable de les observer. D’où le lien entre la « fête des matsot » et les mitsvot.

Quant à l’appellation de Pessa’h, elle évoque l’idée de saut. A cet égard, il incombe à l’homme de sauter au-dessus de son passé, de l’oublier et d’ouvrir une nouvelle page. A l’instar de l’Eternel qui sauta par-dessus les foyers juifs en Egypte, nous devons sauter par-dessus toutes nos erreurs passées et nous concentrer, à l’avenir, sur l’accomplissement des mitsvot.

J’ajouterais que Pessa’h est une fête bien particulière, à laquelle tous se préparent à l’avance, riches comme pauvres. Puis, durant cette fête, l’âme de chaque Juif se réveille par la multiplicité de mitsvot qui la caractérise – le fait de manger accoudé, de boire quatre coupes de vin, de manger la matsa et le maror. Tous les miracles accomplis par D.ieu en faveur de nos ancêtres visaient à les préparer à accepter les mitsvot.

Dans la pratique, on sent Pessa’h approcher par le nettoyage systématique de notre maison. Tout le monde la nettoie pour la fête, même ceux qui ne s’y trouveront pas. Car il y a un élan général de nettoyage, nettoyage qui, d’après nos Sages, inclut celui de nos péchés. Il s’agit, en effet, de couper court avec nos transgressions passées et de s’engager dans la voie des mitsvot, dans l’esprit du verset : « retirez et prenez » – retirez vos mains de l’idolâtrie et prenez un agneau pour accomplir la mitsva du sacrifice pascal.

Néanmoins, afin de ressentir l’essence profonde de Pessa’h, il faut être Juif. Seul un Juif est à même de ressentir la sainteté de cette fête. Tel est le sens du verset « C’est Pessa’h en l’honneur de l’Eternel » – c’est la fête du Seigneur. C’est Lui qui sauta (passa’h) au-dessus des foyers juifs en Egypte pendant la plaie des premiers-nés, pour ne tuer que ceux des Egyptiens, et c’est ce que nous devons ressentir durant Pessa’h.

En conclusion, il existe un lien étroit entre les deux appellations de la fête – la fête de Pessa’h et la fête des matsot–, puisque nous devons à la fois sauter par-dessus nos péchés et accomplir les mitsvot, à la fois mentionner – à défaut de manger – le sacrifice pascal et consommer la matsa. Autrement dit, il nous appartient de dépasser nos erreurs passées et de nous engager dans la bonne voie et l’accomplissement des mitsvot. Telle est aussi l’idée que recèle le nettoyage de Pessa’h : nettoyer son intérieur dans tous les sens du terme en sautant par-dessus nos manquements pour revêtir des vêtements propres. Telle est la dualité de cette fête, évoquée par ses deux appellations.

LA PLUME DU CŒUR

Piyout pour Pessa’h, composé par Rabbi ‘Haïm Pinto, que son mérite nous protège

Ce poème liturgique est l’acrostiche de : Ani ‘Haïm bar Chélomo ‘hazak

Noam Hachem Elokaï ata

אשורר שירה חדשה, לה' עושה גדולות

הלוא הוא, הפליא ועשה, מופתים ואותות מעולות

ועדה ברה וקדושה, הוציא אותה מאפלות

ואור גדול האיר לנו, כאור חמה שבעתיים

בחוזק יד הוציאנו ה' ממצרים:

נתן לדם את מימיהם, ולשתות מהם לא יכלו

וכן עשו חרטומיהם, לשטח הנראה כולו

כי אין השליטה להם, במה שהו אמת חתלו

ולא סר ממעללו, האכזר מלך מצרים

בחוזק יד הוציאנו ה' ממצרים:

יחיד שליט בנבראים, גזר וצפרדע עלתה

וממנה היו יוצאים מחנות וזעקה רבתה

ובתוך מעיהם נחבאים, לא האמינו גם עתה

כי בלהטיהם נעשתה צפרדע במצרים

בחוזק יד הוציאנו ה' ממצרים:

חזק יסף להכותם, בכנים בכל גבולם

רחש ובם ובבהמתם, כי כן גזר מלך עולם

חרטומים קצרה יכולתם, בושו ונכלמו כולם

אמרו זאת אצבע חי נעלם, שלא-להי השמים

בחוזק יד הוציאנו ה' ממצרים:

יחד באו ונאספו, כל מיני חיות הטורפים

טרף גדול בהם טרפו, מאד והנם זועפים

דבר ושחין בם נגפו, ברד כבד בו רשפים

הכה בו רעים מקציפים, אל מתחת השמים

בחוזק יד הוציאנו ה' ממצרים:

יסף אדיר להכותם, מכה רבה ועצומה

ארבה עלה לאדמתם, ויכסה את אור החמה

אכל פרי תנובתם, וכל עשבי האדמה

נהלל לשוכן רומה, השם נפשינו בחיים

בחוזק יד הוציאנו ה' ממצרים:

מלך שלח חושך להם, ונעשו כולם כעורים

ולא ראו את אחיהם שלושת ימים אמורים

ולא קמו מתחתיהם, שלושת ימים אחרים

נגלו מצפונים אחרים, אל בני א-להים חיים

בחוזק יד הוציאנו ה' ממצרים:

בכל זאת חיזק את לבו, רשע עריץ ולא אבה

לשלח את עם קרובו, אל ארץ טובה ורחבה

ויך כל בכור באוייביו, הוא ולא מלאך שר צבא

ויציל לאום אהובה, ולא חלו בה ידים

בחוזק יד הוציאנו ה' ממצרים:

רצה לזכות עדתו, וברוב חסדיו גמלם

לפרוש מחמץ מצוותו, בזמן זה לדורות עולם

כי עם השטן חברתו, אחים, ולא יתפרדו כולם

מצה חלקם וגורלם, הנה טובים השניים

בחוזק יד הוציאנו ה' ממצרים:

שלושה שמורות סודם, שלוש ראשונות מאירות

מוחין דאבא יסודם, המה בראש ועטרות

זרוע קו ימין נגדם, ביצה לצד הגבורות

מרור ביניהם מתווך, לקח אליו פי שניים

ויהיו אלה בתווך, והוא בין המשפתיים

בחוזק יד הוציאנו ה' ממצרים:

חרוסת תחת זרוע, סודות נצח בה נתכנו

ההוד אל הכרפס ריע, ותחת הביצה תנו

וביניהם הן בוקע, יסוד חזרת אופנו

קערה מלכות אמנו, נשלמו עשר אורים

בחוזק יד הוציאנו ה' ממצרים:

שירו מאד לא-להודו, פינו יספר נוראותיו

טובו סלח גבר חסדו, עלינו על פי מידותיו

כל גויים כאין נגדו, ובישראל שם תורותיו

ויכתירם בעטרותיו, לאיש כתרים שניים

בחוזק יד הוציאנו ה' ממצרים:

חדש כקדם ימינו, למה נשכחנו

זה כמה, זכרנו ושמחנו עשה בגויים נקמה,

קנא לכבודך אבינו ושלח מנחם נחמה

אז יגדל שמך רב עוצמה הנוטה כדוק שמים

בחוזק יד הוציאנו ה' ממצרים:

EN PERSPECTIVE

Où investir ?

Quelqu’un vint une fois demander conseil à Rabbi Yéchouda Tsadka zatsal, Roch Yéchiva de Porat Yossef, où il lui était préférable d’investir son argent.

Il avait deux possibilités devant lui, et la question était donc de savoir laquelle de ces deux semblait plus avantageuse.

Le juste l’écouta attentivement. Il comprit qu’il s’agissait là d’importantes affaires mettant en jeu d’énormes sommes d’argent ; sans nul doute, cela lui perturberait l’esprit jour et nuit, et ne lui laisserait pas le loisir de se consacrer à l’étude de la Torah ainsi qu’à d’autres activités saintes.

Le Roch Yéchiva lui répondit alors :

« D’après tes propos, j’ai compris que tu possèdes un important capital et de nombreux biens, qui seraient suffisants pour assurer ta subsistance jusqu’à la fin de ta vie. Alors, dis-moi, s’il te plait, pourquoi envisages-tu donc de te fatiguer encore pour un monde qui ne t’appartient pas ? Tu ferais mieux de t’investir dans l’étude de la Torah, de la Michna, de la Guémara, de la halakha et de la aggada, ainsi que de te consacrer aux mitsvot et aux bonnes actions. C’est l’investissement le plus sûr et le meilleur ! »

DES HOMMES DE FOI

Le Tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto avait deux très bons amis. C’était des érudits qui possédaient une grande crainte du Ciel. Ils assuraient leur subsistance en faisant du commerce et leurs affaires étaient florissantes.

Une année, la récolte d’amandes fut très abondante. Nos deux amis en acquirent une grande quantité, afin de les revendre par la suite, à Londres. Mais, comble d’infortune, à la même période, ils reçurent une lettre officielle d’Angleterre leur annonçant que les amandes n’étaient pas une denrée comestible et qu’elles étaient par conséquent interdites à la vente. De plus, on les informait qu’elles ne pouvaient être vendues nulle part car elles étaient nocives pour la santé.

Désespérés, ils se rendirent auprès du Tsaddik Rabbi ‘Haïm.

« Que vous est-il arrivé ? » leur demanda-t-il.

« Nous avons investi toute notre fortune dans des amandes. Maintenant, on nous fait savoir que ce n’est pas un bon aliment et qu’elles sont interdites. De plus, on nous a dit qu’il ne nous est pas possible d’en faire le commerce. »

Le Tsaddik écouta et leur répondit :

« Ne vous inquiétez pas, vous allez suivre mes instructions. Premièrement, répondez-leur en leur précisant que les amandes sont une excellente marchandise et qu’elles sont bonnes pour la santé. Deuxièmement, stockez-les en attendant, jusqu’à ce que je vous donne l’ordre de les vendre. »

Trois mois plus tard, les amandes devinrent soudain une denrée extrêmement demandée. Leur prix monta et atteignit des niveaux jamais égalés. Les deux commerçants se rendirent auprès du Tsaddik et le questionnèrent sur l’attitude à adopter.

Il leur répondit : « Si votre bénéfice est très important, vous pouvez vendre votre stock. 

- Rabbi, il ne peut l’être plus qu’aujourd’hui, exultèrent-ils.

- S’il en est ainsi, leur ordonna-t-il, renvoyez un courrier à Londres spécifiant de nouveau que les amandes sont très bonnes et qu’elles ne sont pas interdites à la vente. »

Ils firent exactement ce que le Tsaddik leur avait dit. Ils réussirent à vendre toute leur marchandise et reçurent, en échange, une colossale somme d’argent.

Telle est la force du Tsaddik : ses paroles s’accomplissent à la lettre, par le pouvoir de sa sainteté.

(Extrait de Chéva’h ‘Haïm)

 

 

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