La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

NASSO

3 Juin 2017

ט' סיון תשע"ז

Horaires de Chabbat
Localité Allumage Fin de Chabbat Rabbenou tam
Paris 21:28* 22:52 00:22
Lyon 21:05* 22:22 23:34
Marseille 20:54* 22:07 23:10
Ra'anana 19:20 20:26 21:11
(*) Horaires données a titre indicatif, vérifiez les horaires de votre communauté

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L’enthousiasme dans le Service divin

Rabbi David Hanania Pinto

« Ils présentèrent pour offrande, devant l’Eternel, six voitures-litières et douze bêtes à cornes (…) » (Bamidbar 7:3)

Commentaire de Rachi : « Rabbi Nathan demande pourquoi les princes de tribu se dévouèrent ici en premier, ce qui ne fut pas le cas lors de la construction du tabernacle – alors, ils dirent : “Que la communauté apporte ce qu’elle veut, et nous compléterons ce qui manquera !” Mais lorsqu’ils constatèrent que la communauté avait tout apporté, comme l’indique le verset “Les matériaux suffirent, et par-delà (…)” (Chémot 36:7), ils se demandèrent ce qu’ils pouvaient alors faire. Ils apportèrent les pierres de Choham et les pierres à enchâsser pour l’éfod et le pectoral, et c’est pourquoi, cette fois, ils se dévouèrent les premiers. »

Or, du fait qu’ils n’en avaient pas l’ordre, mais avaient apporté les chariots d’eux-mêmes, Moché ne voulut pas les accepter, jusqu’à ce qu’il en reçût l’ordre divin : « Reçois ces présents de leur part » (ibid. 7:5).

Ce point est étonnant : pourquoi Hachem n’ordonna-t-Il pas à Moché de préparer des chariots afin de déplacer le tabernacle ? Vu la lourdeur de ses poutres, il n’était pas envisageable de le porter autrement et donc, si les princes n’avaient pas, dans cet élan de générosité, offert les chariots, il aurait été impossible de déménager le tabernacle à chaque fois. Pourquoi, dans ce cas, n’y avaient-ils pas officiellement été invités par le Très-Haut ?

Il me semble que cette omission de Sa part était volontaire, afin justement de leur offrir cette opportunité de le faire d’eux-mêmes. C’était en quelque sorte un test visant à vérifier s’ils parviendraient d’eux-mêmes à la conclusion qu’il manquait des chariots et prendraient l’initiative d’en offrir, sans temporiser, sans attendre d’ordre explicite ou que d’autres s’en chargent. Car celui en qui brûle l’amour d’Hachem doit être le premier à courir pour Le servir, tel Na’hchon qui se jeta le premier dans les flots. Etant donné qu’au moment de l’érection du tabernacle, les princes avaient manqué d’empressement en laissant le peuple les devancer, ils réparaient à présent leur manquement à travers cette heureuse initiative.

C’est la raison pour laquelle la Torah décrit longuement les chariots ainsi que les sacrifices offerts par les princes dans le prolongement de cet élan de zèle (cf.  Rachi sur le verset 10), en une sorte d’éloge de l’amour et de l’empressement que ces gestes témoignaient, des dispositions vivement appréciées par Hachem. Inspirons-nous donc de cette diligence dans notre propre Avodat Hachem, en réfléchissant toujours à la manière de progresser, de Lui démontrer notre amour.

Tel était l’état d’esprit des princes : pleins de flamme et d’un enthousiasme saint pour le Créateur, ils s’empressèrent d’apporter, de leur propre chef, les sacrifices et les chariots, offrandes tant appréciées du Créateur. Il me semble que c’est aussi la raison pour laquelle, à en croire nos Sages (cf. Rachi Béhaalotékha 8, 2), Aharon se désola de ne pas s’être associé aux offrandes des princes, réalisées avec tant d’enthousiasme et d’empressement. Mais Hachem le rassura : sa part était encore plus importante.

PAROLES DE NOS SAGES

L’accueil de la femme à son mari

« Que l’Eternel (…) t’accorde la paix ! » (Bamidbar 6:26)

La paix implique une notion d’harmonie et de plénitude, et c’est par elle qu’Hachem bénit le peuple juif.

Le Pélé Yoèts indique : « Qu’il est bien d’accueillir tout homme d’un “Chalom” clair et chaleureux. Et il faudra saluer tout homme, et en particulier le nécessiteux (…). Réjouir le malheureux est considéré comme une grande mitsva. Et combien est grande la punition de celui qui ne prend pas garde de faire plaisir aux autres, et en particulier aux pauvres infortunés. »

En outre, comme le souligne le Baal Hatourim, le mot « Chalom » a la même guématria que le nom Essav. Cela nous indique allusivement la nécessité de saluer le premier autrui, même un goy. C’est ce qu’indique la Michna (Avot 4:15), ainsi annotée par Rachi et Rabbénou Ovadia Mibarténoura : « même un goy sur la place publique, afin de maintenir des relations pacifiques ».

Nous vous livrons à ce sujet un témoignage du Rav Avraham Kopschitz chelita :

« Mon père [Rabbi Hirsch zatsal] avait l’habitude de prier avec Saba [le Rav Yossef ‘Haïm Zonnenfeld] dans l’ancienne synagogue du quartier de Baté Ma’hsé, où il vivait.

« Le vendredi soir, Saba avait l’habitude de passer à la maison avec Papa après Kabbalat Chabbat et la prière d’Arvit pour souhaiter à Maman, sa petite-fille, un bon Chabbat. Je ne sais pas si vous vous en rendez compte, mais le vénéré Rav de Jérusalem prenait la peine de faire ce détour pour réjouir sa petite-fille orpheline par ce chaleureux “gut Chabbès”.

« Une fois, à son entrée avec Papa, Saba s’aperçut que Maman était au beau milieu de la Amida d’Arvit et fit donc demi-tour. Bien que plongée dans sa prière, Maman avait perçu leur arrivée puis le départ de Saba, auquel elle ne put réagir sur le moment. Quand elle eut terminé Arvit, elle alla vite chez Saba pour recevoir sa traditionnelle brakha qu’elle ne voulait pas manquer.

Saba la reçut aimablement, et lui souhaita comme à son habitude « Chabbat Chalom ».

« Ma chère fille, la sermonna-t-il ensuite avec douceur, sache que quand son mari rentre à la maison après la téfila, une femme doit s’arranger pour avoir également terminé la sienne. Le mari attend de son épouse qu’elle l’accueille avec une belle table dressée en l’honneur du Chabbat, plutôt que de la trouver debout en train de se balancer dans un coin de la pièce. Si une femme pense qu’elle n’aura pas le temps de terminer sa prière à temps, elle ferait mieux de la reporter à la suite de la soirée afin de pouvoir accueillir son mari aimablement, avec un chaleureux “Chabbat Chalom”. »

CHEMIRAT HALACHONE

L’obligation de tokha’ha

Dans le cas où l’on se trouverait malgré soi coincé en compagnie de médisants que l’on entend se livrer à leur activité favorite, si l’on pense qu’il y a une chance que des reproches les fassent arrêter, il est évident que l’on a l’obligation, d’après la Torah, de les réprimander.

Et même si l’on pense que le blâme restera lettre morte, il n’est pas permis de garder le silence, car ils risqueraient de l’interpréter comme une approbation de leurs paroles.

HAFTARA

Haftara de la semaine : « Il y avait alors un homme (…) » (Choftim 13)

Lien avec la paracha : La haftara évoque la future nézirout (vœu d’abstinence) de Chimchon et les consignes données par le prophète à sa mère à ce sujet, que l’on retrouve dans la paracha.

LA VOIE TRACÉE

Ton mazal est à l’hôpital

Une jeune femme du nom de Dorit Malka, vivant au Maroc, venait régulièrement me voir lors de chacun de mes passages, afin de recevoir une bénédiction pour trouver son conjoint. Elle travaille dans une célèbre agence de voyages et a une foi inébranlable dans le juste Rabbi ‘Haïm Pinto, puisse son mérite nous protéger. Cela faisait déjà dix ans que je la bénissais, au point que j’avais honte de la rencontrer, jusqu’au jour où, conscient de tous les services qu’elle m’avait gentiment rendus dans le cadre de sa profession, je priai pour elle avec une ferveur particulière.

Or, voilà que le 15 ‘Hechvan 5760, alors que je me trouvais à Casablanca à l’occasion de la Hilloula de mon grand-père, le Tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto, elle vint m’annoncer qu’elle avait fait la connaissance d’un homme qui l’intéressait, mais qu’elle restait sceptique quant à l’issue de leur relation. En effet, il lui était déjà arrivé à de nombreuses reprises de voir ses espoirs déçus au bout d’un mois.

Sur ces entrefaites, elle me montra une photo de son prétendant, et c’est alors que, de façon tout à fait inattendue, il me vint à l’esprit que celui-ci se trouvait au même instant à l’hôpital, où il subissait une opération. Je lui demandai où se trouvait cet homme, ce à quoi elle me répondit qu’il était actuellement en France. Je lui dis alors, à brûle-pourpoint : « En ce moment, il est à l’hôpital, où il subit une intervention. » Incrédule, elle me répondit qu’elle lui avait pourtant parlé le jour même. Mais je réitérai mes affirmations, ajoutant que si les faits étaient exacts, c’était une preuve que cet homme lui était destiné. Elle me dit alors qu’elle éclaircirait cela rapidement.

Deux jours plus tard, elle contacta mon hôte au Maroc, M. Mordékhaï Knafo, et lui fit part des faits suivants : « Pendant deux jours, j’ai essayé en vain de contacter cet homme et ne suis parvenue à le joindre qu’aujourd’hui. Lorsque je lui ai demandé ce qui lui était arrivé au cours des trois jours passés, il m’a répondu qu’il n’avait pas souhaité m’en faire part avant, mais que trois jours plus tôt, il avait subi une intervention à l’hôpital, laquelle avait été, grâce à D., couronnée de succès. Après quoi je lui ai raconté ce que ce même jour, le Rav me l’avait dit, et il en a été ébranlé. » Et effectivement, ils se marièrent.

Il ne fait aucun doute que Mme Dorit Malka eut le mérite de rencontrer son mazal du fait de sa foi dans les Tsaddikim et dans la force des brakhot des Rabbanim.

DANS LA SALLE DU TRÉSOR

Rabbi David Hanania Pinto

Quelques conseils pour un mariage réussi

De l’inauguration du tabernacle, évoquée dans notre paracha, nous déduisons plusieurs éléments importants dans la construction d’un couple.

Nos Sages, rapportés par Rachi, soulignent que dans le verset « Or, le jour où Moché eut achevé de dresser le tabernacle » (Bamidbar 7:1), il n’est pas écrit « le jour où Moché eut dressé le tabernacle », ce qui nous enseigne que pendant les sept jours d’inauguration, Moché le montait et le démontait tous les jours, jusqu’à celui-ci, où il le laissa en place ».

De même, dans la vie conjugale, il faut savoir que tout ne marche pas toujours « comme sur des roulettes », l’homme et la femme n’ayant pas les mêmes caractéristiques, et de même que leurs visages sont différents, leurs opinions sont dissemblables. C’est d’autant plus vrai dans les débuts du mariage, où il y a des hauts et des bas – et à chaque chute, il faut être capable de se stabiliser, sachant que « sept fois le Tsaddik tombe et se relève » (Michlé 24:15).

Dans le même ordre d’idées, citons le verset « Qui s’élèvera sur la montagne du Seigneur (…) ? » (Téhilim 24:3), qui s’applique au Service d’Hachem. De même, dans la construction d’un couple, la progression, semblable à l’ascension d’un sommet, n’est pas constante, et les chutes, nombreuses, mais l’essentiel est qu’au final, on obtienne le résultat évoqué dans la suite de ce verset : « (…) et qui se tiendra dans Sa sainte résidence ? » En d’autres termes, il s’agit d’arriver à se relever et à se redresser, sans se laisser décourager par les chutes, par les désaccords qu’il y a inévitablement entre mari et femme, jusqu’à ce que l’on parvienne à un compromis et au véritable Chalom.

Nous savons par ailleurs que Moché Rabbénou ne construisit pas le tabernacle seul, bien qu’il en eût été capable, mais qu’il en confia la tâche aux enfants d’Israël. A l’échelle du couple, cela nous apprend qu’il faut laisser de jeunes mariés ayant récemment fondé leur foyer se débrouiller seuls plutôt que de se reposer sur leurs proches – parents ou frères et sœurs. Il est préférable qu’ils parviennent à s’arranger d’eux-mêmes ; cela leur permettra de développer leurs dons et facultés et de fonder un foyer harmonieux.

Notons, par ailleurs, que la Torah a également obligé les princes à s’associer, unis, à l’inauguration du tabernacle, étant donné que toute la réussite dépend de l’unité et de la coopération. De même, la construction d’un foyer juif exige que mari et femme soient unis et avancent « main dans la main » ; c’est là le secret de la réussite.

Telle est également l’allusion que renferment les fameux chariots (agalot), offerts par les princes. Ce terme est à rapprocher du mot igoul, qui désigne un cercle, symbole de l’unité parfaite. Cela nous permet de comprendre cette sentence de nos Sages (Tossefta Maasserot) : « Tous les actes d’Hachem sont ronds. » De même qu’Il est Un et que Son Nom l’est, tous Ses actes reflètent cette unité, fondamentale à tous les niveaux. C’est aussi la raison pour laquelle l’habitude est de procéder aux kiddouchin avec une bague ronde, symbole de cette unité qui est le secret de la réussite, notamment dans le mariage.

À MÉDITER

Dans le nom de notre paracha apparaît en filigrane une allusion à l’importance de répondre Amen, nous apprend le Rav Gamliel Hacohen Rabinovitch. Les lettres du mot nasso sont en effet identiques aux initiales des mots « névarekh chéyaanou Amen – on récitera la brakha pour que l’on réponde Amen ».

Concernant la grande importance de dire Amen après la birkat Cohanim, le Rav Yéhouda Arié Leib Eiger zatsal de Lublin répond dans son Imré Émeth, à propos de notre paracha, à la question de savoir pourquoi Hachem a demandé aux Cohanim de bénir Son peuple plutôt que de le faire Lui-même. Il répond qu’en fait, Son amour pour nous est tel qu’Il aurait souhaité Lui-même nous bénir, mais du fait que « celui qui répond Amen à un mérite supérieur à celui qui récite la brakha », Il ordonna aux Cohanim de nous bénir pour qu’Il puisse répondre Amen, donnant encore plus d’impact à cette brakha.

Une autre réflexion, très simple, peut nous permettre de réaliser l’importance de répondre Amen à la brakha des Cohanim : des milliers de personnes se pressent auprès de grands Tsaddikim pour solliciter leurs conseils et bénédictions, et celui qui a le mérite d’obtenir une de leurs chaleureuses brakhot y répond un fervent « Amen ». Mais imaginons maintenant comment nous réagirions si cette bénédiction nous était donnée par l’un des saints Tanaïm ou même par les Avot – Avraham, Its’hak et Yaakov. Ne nous efforcerions-nous pas, dans ce cas, d’y répondre avec une kavana encore plus intense ?

Or, si nous y réfléchissons bien, nous découvrirons que chacun d’entre nous reçoit une opportunité quotidienne de jouir d’une brakha directement donnée par le Roi des rois Lui-même, une brakha qui, loin de se résumer à deux ou trois mots, détaille tout le bien du monde (cf. Rachi et les Midrachim) ! Plus, l’Eternel est allé jusqu’à s’engager, à propos de cette brakha : « et Moi, Je les bénirai ». Réaliser cela devrait nous encourager à bien écouter et répondre Amen à cette brakha exceptionnelle.

Un jour de Roch Hachana, dans la synagogue du Rav de Brisk, on s’aperçut qu’il n’y avait pas de Cohanim, et le Rav ordonna de ne pas commencer la répétition de la Amida tant que l’on n’aurait pas fait venir de Cohanim d’ailleurs. L’attente se prolongeait et l’un des fidèles se permit de critiquer le fait que l’on retardait ainsi toute la communauté, mais le Rav était inébranlable et tous patientèrent jusqu’à l’arrivée d’un Cohen.

A l’issue de l’office, le Rav s’exprima ainsi : « Je ne comprends pas : ceux qui vont demander les brakhot de Rabbanim sont souvent obligés d’attendre des heures avant de les obtenir, alors quand il s’agit, a fortiori, de recevoir une brakha qu’Hachem Lui-même s’est engagé à donner – en disant : “vaani avarékhem” (“et Moi, Je les bénirai”) – ne vaut-il pas la peine d’attendre un peu ? »

DES HOMMES DE FOI

Un vendredi du mois d’Elloul de l’année 1999 (5759), juste avant la hilloula du Tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto, plusieurs personnes vinrent solliciter une bénédiction de notre Maître chelita pour un Juif de Paris qui se trouvait en prison, injustement accusé de fraude fiscale. Lui et sa famille souffraient beaucoup de cette incarcération.

L’un de ses proches s’adressa à notre Maître chelita et lui demanda :

« Le Rav se souvient-il qu’il y a deux semaines, la mère de cet homme est venue vous voir à Paris et vous lui avez assuré que son fils allait être libéré et viendrait à la hilloula au Maroc ? »

En se tournant vers lui, il répondit :

« Je ne m’en souviens pas. Mais si je l’ai dit, par le mérite du Tsaddik, il va connaître la délivrance et viendra à la hilloula. »

Ces propos furent prononcés le vendredi matin. L’après-midi même, les proches du détenu vinrent annoncer à notre Maître chelita que l’homme avait été libéré.

Comment les choses s’étaient-elles passées ?

Ce matin-là, sans aucune raison, cet homme fut convoqué pour une comparution exceptionnelle, durant laquelle sa libération immédiate fut décidée.

De plus, le juge avait ordonné que son passeport lui soit restitué sur-le-champ avec la permission de voyager où bon lui semblerait.

L’homme eut du mal à y croire. Mais la réalité lui montra qu’il était bel et bien libre !

Il téléphona immédiatement à notre Maître chelita et lui annonça la bonne nouvelle. Le Rav lui remémora les termes de sa bénédiction, en l’occurrence le fait qu’il assisterait à la hilloula. Toutefois, comme c’était vendredi et qu’il était impossible qu’il arrivât au Maroc avant le début de Chabbat, il lui demanda de venir tout au moins dimanche.

Le dimanche, à trois heures de l’après-midi, cet homme arriva à la hilloula. Il raconta l’histoire merveilleuse de son voyage :

« D’après ce que le Rav m’avait expliqué, je compris que je devais accomplir ma promesse de venir à la hilloula. Toutefois, je savais que si je quittais Paris vendredi, je ne pourrais arriver avant Chabbat. C’est pourquoi je commandai un billet d’avion pour le dimanche, six heures du matin, prévoyant d’arriver le matin au Maroc. De plus, je réservai également un avion privé qui me conduirait de l’aéroport de Casablanca à Mogador.

« Quand j’arrivai ce matin à l’aéroport à Paris, on m’annonça qu’il n’y avait pas de vol à six heures en direction du Maroc. Je m’étonnai : j’avais entre les mains un billet d’avion qui attestait le contraire ! Les employés vérifièrent par ordinateur, mais la réponse fut la même : aucun vol n’était prévu à cette heure-là pour cette destination.

« J’ai un rendez-vous important, tentai-je d’arguer.

« Désolés, mais il n’y a pas de vol à destination du Maroc à cette heure-là, se contentèrent de répéter les employés.

« Soudain, l’un d’eux s’approcha de moi et me dit : je ne comprends absolument pas comment vous pouvez posséder un tel billet d’avion. En fait, il y a bien un vol qui part maintenant, mais à vide. Aucun voyageur ne repart avec lui. C’est pourquoi ce vol ne figure pas dans l’ordinateur. Alors, comment se fait-il que vous ayez ce billet ?

« Cet employé était terriblement troublé. Mais c’était la réalité : j’avais un billet pour ce vol dans cet avion vide.

« Les employés de l’aéroport étaient sidérés. Ils téléphonèrent au siège de la compagnie Air Maroc et à la police du pays. Finalement, je reçus l’autorisation de voyager dans cet avion, seul avec les pilotes.

« Quand je montai, un des pilotes me photographia dans l’avion vide et me dit : “Regardez, vous avez l’avion entier pour vous. Je ne comprends même pas comment ils vous ont autorisé à participer à ce vol. Je devais retourner complètement à vide, comme d’habitude. C’est la première fois que je transporte un voyageur. Comment donc ont-ils pu vous le permettre ? C’est un avion du gouvernement !”

« Moi-même je n’arrive pas à comprendre comment j’ai pu obtenir un tel billet, conclut-il. Tout est l’œuvre de D.ieu, qui a fait en sorte que, durant un instant, ce vol apparaisse sur l’écran, et que moi seul, qui avais besoin de me rendre à la hilloula, obtienne un billet. Moi et personne d’autre. C’est ce que l’on dit : “Nombreuses sont les conceptions dans le cœur de l’homme ; mais c’est le dessein de l’Eternel qui l’emporte.” »

Sa croyance dans le Tsaddik et sa puissante volonté de venir à la hilloula ont été les instruments que D.ieu a utilisés pour lui donner gain de cause. Il a bouleversé l’ordre naturel pour cet homme. 

« Que Tes œuvres sont grandes, ô Eternel ! Toutes, Tu les as faites avec sagesse. »

Ce Juif a financé, en reconnaissance et en l’honneur du Tsaddik, la construction d’un Beth Hamidrach qui porte le nom de son père, dans la Yéchiva Néfech ‘Haïm à Jérusalem.

EN PERSPECTIVE

Être généreux avec sa femme

Une fois, Rabbi Yossef ‘Haïm Zonnenfeld, Rav de Jérusalem, eut vent d’un conflit entre un homme et sa femme concernant la parnassa. Le mari en question refusait de donner à son épouse ce qu’elle avait besoin pour la bonne marche de leur foyer. Le Rav convoqua cet homme et lui reprocha la manière dont il traitait sa femme, qui consacrait tout son temps à la tenue de leur ménage et à l’éducation de leurs enfants.

C’est avec beaucoup de patience et de douceur que le Rav se mit à décrire au mari dans quel état serait sa maison sans son épouse, et combien il valait la peine que ses chers enfants grandissent dans de bonnes conditions, en remplissant leurs différents besoins.

Cela ne valait-il pas davantage que tout l’or du monde ? lui souligna-t-il. Et si sa femme lui demandait une « rallonge budgétaire », était-ce pour se payer des luxes ? Non, c’était pour ses enfants qu’elle le lui demandait, pour cette maison dans laquelle tous deux étaient associés à parts égales. Dans ce cas, y avait-il lieu de se disputer ? En outre, la brakha ne repose sur un foyer que grâce à la femme, et c’est pourquoi il fallait satisfaire sa demande, et ce, afin qu’ils jouissent de la brakha avec largesse.

A partir de ce moment, l’époux intraitable se mit à poser un autre regard sur la maîtresse de maison, un regard inspiré par les paroles du Rav, la manière dont il lui avait présenté les choses, et ce foyer retrouva le Chalom.

 

 

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