La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

Beha'alotekha

10 Juin 2017

ט"ז סיון תשע"ז

Horaires de Chabbat
Localité Allumage Fin de Chabbat Rabbenou tam
Paris 21:34* 23:03 00:43
Lyon 21:11* 22:28 23:42
Marseille 20:59* 22:12 23:17
Ra'anana 19:24 20:29 21:15
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O'neg Chabbat dans la Torah

Rabbi David Hanania Pinto

 « Quand tu allumeras les lampes, les sept lampes illumineront la ménora. Aharon fit ainsi. » (Bamidbar 8, 2-3)

Rachi souligne que cette dernière précision fait l’éloge d’Aharon qui n’a rien changé par rapport à l’ordre donné. Cette fidélité de sa part est-elle si exceptionnelle qu’elle mérite d’être soulignée ? Le soupçonnerait-on d’avoir voulu y introduire des modifications ? Pour comprendre ce point, penchons-nous sur un texte de nos Sages (Chabbat 86b) qui rapporte une controverse entre le tana Kama et Rabbi Yossi sur la question du moment du don de la Torah. Pour le premier, c’est le 6 Sivan, tandis que pour son collègue, c’est le 7 Sivan. Et la Guémara d’ajouter que tout le monde s’accorde pour dire que la Torah a été donnée un Chabbat.  

D’après un autre passage du Talmud (Chabbat 30a), le Roi David a demandé au Saint béni soit-Il de l’avertir du jour de sa mort, mais Il ne lui a pas donné la date exacte et lui a seulement dévoilé qu’il quitterait ce monde le jour du Chabbat. Le Roi David, en l’apprenant, Lui demanda à avancer la date ou à la reculer, pourvu que cela ne tombe pas le jour du Chabbat, demande qui fut rejetée.

Mais pourquoi le Roi David n’a-t-il pas voulu quitter ce monde le jour du Chabbat ? Quel est l’inconvénient de mourir en ce saint jour ?

Pour éclairer ces points, évoquons l’honneur dû au jour du Chabbat.

Il faut savoir que l’honneur dû au Chabbat ne se traduit pas seulement par de délicieux plats et boissons, ou par un doux sommeil, comme l’ont expliqué certains commentateurs selon lesquels le terme « Chabbat » est l’acrostiche des mots Chéna (sommeil), BéChabbat (le Chabbat) et Taanoug (un délice). L’homme a l’obligation d’exploiter ce jour de sainteté pour se consacrer à la sphère spirituelle, en multipliant les moments consacrés à l’étude – c’est l’essentiel du oneg Chabbat. Comme nos Sages l’ont expliqué (Talmud de Jérusalem Chabbat 15,3) : « Les Chabbatot et les jours de fête n’ont pas été donnés uniquement pour boire et manger, mais pour se consacrer aux propos de Torah », et aussi (Tana Dérabbi Eliyahou, 1) : « Ainsi déclare le Saint béni soit-Il au peuple juif : “Bien que vous fassiez des travaux pendant six jours de la semaine, le septième jour, vous le consacrerez intégralement à la Torah !” Cela implique qu’il faut se lever tôt le Chabbat matin pour se rendre à la synagogue et au beth hamidrach, lire dans la Torah et enseigner les Prophètes, après quoi on rentrera chez soi pour manger et boire. »

Le niveau élevé du Chabbat tient à ce qu’on s’y consacre beaucoup à la Torah. Le Saint béni soit-Il a dit à Moché (Yalkout Vayakel 408) : « Forme de grandes communautés et discours devant eux pour leur expliquer les lois du Chabbat de sorte que les générations futures s’inspirent de ton exemple en se regroupant en communautés chaque Chabbat. »  

Par le biais de l’étude de la Torah le Chabbat, les six jours de la semaine sont bénis, car c’est à partir du jour du Chabbat que descend l’influx de sainteté et de pureté pour toute la semaine. Comme l’affirment nos Sages (Guittin 77,1) : le dimanche, lundi et mardi appartiennent au Chabbat précédent, et le mercredi, jeudi et vendredi sont reliés au Chabbat qui suit. Nous constatons que le Chabbat est au milieu, et que les jours de la semaine l’entourent. Trois jours d’un côté et trois jours de l’autre, et la sainteté du Chabbat distille sa lumière des deux côtés.

Dans le verset « Quand tu allumeras les lampes », la lampe fait allusion à l’âme, comme il est dit (Michlé 20, 27) : « L’âme de l’homme est un flambeau divin ». C’est-à-dire que si l’on aspire à élever son « flambeau », à élever son âme à de hauts niveaux, on allumera la flamme du milieu, et l’on diffusera la lumière de la Torah dans son âme le jour du Chabbat, en s’y consacrant de tout cœur, avec amour et affection. On obtiendra ainsi le privilège que les sept lampes de toute la semaine soient bénies par le mérite du Chabbat.

Les jours de la semaine sont bénis aussi bien par une élévation spirituelle due à un surcroît de sainteté et de pureté, que par l’épanouissement matériel, avec le bonheur, la richesse et l’honneur. On y trouve allusion dans le « Bé-haalotékha » (le beth représente le chiffre deux), qui se réfère à deux élévations : si l’homme allume la lampe du milieu, celle du Chabbat, tous les jours de la semaine seront bénis par cette double bénédiction, spirituelle et matérielle. Tel est le sens des propos de Rachi, faisant la louange d’Aharon qui n’a pas dévié de l’ordre donné. Aharon Hacohen fut un exemple concret qui permit aux enfants d’Israël de savoir comment se conduire le jour du Chabbat. Il ne dévia pas de l’ordre divin et alluma les lampes précisément comme on le lui avait ordonné. Aharon a allumé la lumière du milieu, qui fait allusion à l’étude de la Torah du Chabbat, avec une lumière rayonnante, celle de celui qui se consacre à l’étude de la Torah. Il irradia la lumière de la Torah le jour du Chabbat devant tout le peuple, éclairant ainsi les six jours de la semaine. En effet, lorsque les enfants d’Israël virent l’immense bénédiction et l’abondance dont bénéficiait Aharon pendant la semaine, ils comprirent aussitôt comment il avait mis à profit le Chabbat pour se consacrer à la Torah et allumer sa flamme, car la brakha de la semaine est mesurée en fonction des efforts investis pendant le Chabbat.

Or, c’est pour cette raison que le Roi David ne voulait pas quitter ce monde le Chabbat, car toute sa vie tournait autour de l’étude de la Torah divine. Ainsi exprima-t-il son plus cher désir : « C’est de séjourner dans la maison de l’Eternel tous les jours de ma vie, de contempler la splendeur de l’Eternel et de fréquenter Son sanctuaire » (Téhilim 27, 4). Et dès le milieu de la nuit, il se levait, fort comme un lion pour se consacrer à la Torah, comme il est dit (Téhilim 119,8) : « Au milieu de la nuit, je me lève pour Te rendre grâce ». S’il agissait ainsi pendant la semaine, à plus forte raison pendant le Chabbat, car il connaissait l’importance de l’étude de la Torah en ce saint jour, dont il exploitait chaque instant pour la Torah et le service divin. En conséquence, lorsqu’il apprit qu’il était destiné à mourir le Chabbat, il fut très affligé à l’idée de ne pouvoir mettre à profit l’immense pouvoir que renferme le Chabbat, et allumer dans son âme la lumière du candélabre pur que constitue la lumière de la Torah.

LA VOIE TRACÉE

Le mazal presque à domicile

Une année, à Chavouot, M. Tordjman, qui se trouvait en France, rendit visite au Rav en compagnie d’un ami.

En les escortant au-dehors, notre Maître discuta quelques instants en aparté avec cet ami, et M. Tordjman ne put s’empêcher de se demander quand le Rav lui adresserait la parole. Précisons qu’à l’époque, il n’était pas marié, et les années qui passaient inexorablement le tracassaient beaucoup.

Soudain, le Rav le tira de ses pensées en lui demandant : « Et toi, qu’est-ce que tu veux me demander ? » Il lui révéla alors son souci.

« Où habites-tu ? lui demanda ensuite le Rav.

– Vous savez bien que je vis en Belgique. Pourquoi me demandez-vous cela ?

– En fait, je voulais savoir où vivent tes parents.

– En Israël, à Or Akiva, répondit-il, de plus en plus surpris.

– Dans ce cas, tu dois quitter la Belgique pour Israël. Ton mazal se trouve là-bas, à Or Akiva, à côté de chez tes parents. »

Animé d’une foi sans faille dans les Sages, M. Tordjman se conforma à la lettre à ces instructions et, après avoir vendu son entreprise en Belgique, il fit son alya, se rendant directement à Or Akiva.

Une semaine après son arrivée en Israël, sa mère lui annonça qu’elle avait fait la connaissance d’une jeune fille formidable, de bonne famille, qui habitait non loin de chez eux. Une fille agréable et religieuse… peut-être était-ce son mazal. Peu après, ils se rencontrèrent, et M. Tordjman eut le mérite de fonder son foyer avec elle.

CHEMIRAT HALACHONE

Mériter le monde futur

Si l’on entend notre jeune fils ou fille proférer des propos médisants, c’est une mitsva de le réprimander et de l’en empêcher, comme il est écrit (Michlé 22, 6) : « Donne au jeune homme de bonnes habitudes dès le début de sa carrière. »

Le père doit éduquer ses enfants dès le plus jeune âge en ce qui concerne la médisance et les autres propos interdits, comme les controverses et le mensonge, tel que l’écrit le Gaon de Vilna. Pour acquérir de bonnes midot et un bon langage, il est indispensable de s’y habituer, l’habitude menant à la maîtrise. Ils auront ainsi le privilège d’obtenir une place dans le monde futur et de bénéficier de bienfaits dans ce monde-ci. 

DE LA HAFTARA

La haftara de la semaine : « Exulte et réjouis-toi » (Zékharia 2).

Le lien avec notre paracha : Dans la haftara, la ménora et les lampes vues par le prophète Zékharia sont mentionnées, ce qui nous renvoie à l’ordre donné à Aharon Hacohen dans notre paracha d’allumer les lampes vis-à-vis de la face du candélabre.

PAROLES DE NOS SAGES

Le concurrent-conseiller

« Le peuple se dispersait pour la recueillir, puis on l’écrasait sous la meule ou on la pilait au mortier. » (Bamidbar 11, 8)

Un homme qui accorde sa confiance à Hachem avec la conviction qu’Il va pourvoir à tous ses besoins est heureux de son sort et ne s’inquiète pas pour l’avenir. A propos des mots « Le peuple se dispersait (chatou) pour la recueillir », le Zohar explique que ceux qui se recroquevillaient pour recueillir la manne étaient chotim (insensés), car ce qui est destiné à l’homme doit lui arriver aisément, sans même qu’il ait besoin de faire l’effort de se pencher.

Rabbi Chlomo Cohen de Bné Brak était le propriétaire d’une imprimerie qui lui permettait de gagner sa vie honorablement. A cette époque, il n’avait pas encore de concurrent dans ce domaine. Ses clients venaient de toute la région et son affaire prospérait.

Un jour, un Juif ouvrit une nouvelle imprimerie à quelques mètres de la sienne. La famille de notre homme s’irrita contre ce nouveau venu qui avait osé empiéter sur leur domaine. Cependant, non seulement Rav Chlomo ne s’emporta pas contre lui, mais lorsque le nouveau venu fit ses premiers pas dans le métier, il le salua par un chaleureux « Chalom alékhem » et lui déclara avec bienveillance :

« Tu es nouveau dans le quartier, et tu ne connais sans doute aucun client pour ton entreprise ; viens chez moi, je vais te donner une liste de clients. » Il lui tendit immédiatement une liste importante de ses clients exclusifs, tout en lui annonçant avec amabilité qu’il lui permettait de faire affaire avec eux. Mais il ne s’arrêta pas là et lui transmit un bon nombre de ficelles du métier. Sa famille était stupéfaite : « Que tu ne lui mettes pas des bâtons dans les roues, certes, mais où est-il écrit qu’il faut aider son concurrent avec une telle générosité ? »

Et Rabbi Chlomo de répondre :

« Vous admettrez que les revenus de l’homme sont fixés au Ciel, et que personne ne peut porter atteinte à ce qui a été destiné à autrui. Il ne fait donc aucun doute que ma conduite n’a engendré aucun tort par rapport à la somme qui a été fixée pour moi. Tout le monde connaît ce principe en théorie, mais il est plus difficile de l’appliquer.

« En outre, les efforts exigés par la subsistance sont une malédiction découlant de la faute d’Adam Harichon, mais si j’ai une occasion en or de me décharger d’une partie de cette malédiction pour pouvoir me consacrer davantage à l’étude de la Torah, sachant que nous avons de quoi nous nourrir et nous vêtir, ne le ferais-je pas avec une joie infinie ? »

DANS LA SALLE DU TRÉSOR

Rabbi David Hanania Pinto

Un diamant emballé dans du papier journal

« Quand tu disposeras les lampes, c’est vis-à-vis de la face du candélabre que les sept lampes doivent projeter la lumière. » (Bamidbar 8,2)

« Quand tu disposeras les lampes ». Les lampes font allusion à la lumière de la Torah, comme il est dit (Michlé 6, 23) : « Car le devoir est un flambeau, la Torah, une lumière ». La mitsva du Saint béni soit-Il donnée à l’homme est de s’élever dans la Torah et d’intensifier son service divin, d’être toujours lié à D.ieu et ne pas se contenter de son niveau actuel. Il faudra au contraire s’élever sans cesse davantage à la lumière des lampes de la Torah, de la sainteté et de la pureté.

« Béhaalotékha », si on divise ce mot en deux, on obtient : « Bé-haalotékha ». La lettre beth fait allusion à bayit, à la maison, ainsi qu’au beth midrach, la maison d’étude : l’homme doit permettre aux flammes de s’élever dans ces deux lieux, c’est-à-dire renforcer la paix conjugale en multipliant l’amour et l’unité et s’élever progressivement dans la maison d’étude en se renforçant dans le service divin et en multipliant l’étude de la Torah, les mitsvot et les bonnes actions.

Comment peut-on « disposer les lampes » et se renforcer dans la Torah divine ?

La réponse est univoque : en consacrant ses efforts à la Torah.

Nous allons voir que la Torah ne nous a pas été donnée comme un présent que l’on donne à un ami ; généralement, lorsqu’une femme reçoit un cadeau de son époux, l’essentiel de la beauté du cadeau s’exprime dans le fait qu’il est emballé dans un beau papier cadeau, un bel emballage. Mais si celui qui offre le cadeau ne l’a pas emballé ni décoré joliment, même s’il s’agit d’une bague en or coûteuse, le bénéficiaire du cadeau ne s’en émouvra pas, car un cadeau dénué d’artifice n’en est pas un. Or le Saint béni soit-Il nous a offert la Torah sans artifices, sans fioritures. La Torah a été donnée tel un diamant non poli, non travaillé, et il nous incombe de travailler ce diamant et de nous investir pour percevoir la beauté et la magnificence contenues dans la Torah et les mitsvot.  

D.ieu nous demande de créer le « papier-cadeau », et pour y parvenir, nous devons y investir toutes nos forces. Car sans effort, le candélabre sera défaillant, tandis que nos efforts dans la Torah permettront de le parfaire. C’est la seule manière de percevoir la beauté et la splendeur de ce merveilleux présent : la sainte Torah.    

Le Saint béni soit-Il déclare : « Désormais vous êtes Mes vrais associés dans la Torah. Je vous ai donné la Torah sans fioritures, tel un diamant non poli, et c’est à vous qu’il appartient de le polir et de l’embellir grâce aux efforts et à la peine que vous y investissez. » En conséquence, nos Sages ont affirmé (Brakhot 6,1) que même si un homme se consacre seul à l’étude, D.ieu vient écouter sa Torah, pourquoi ? Car Il désire examiner comment Son associé remplit son rôle et son obligation, et Il a du plaisir à le voir se donner de la peine pour faire ressortir la beauté de ce présent.

À MÉDITER

La semaine dernière, nous avons fait l’apologie de la brakha des Cohanim et du fait d’y répondre amen.

Voici une description précise de la cérémonie de la « Birkat Cohanim » tenue à ‘hol hamoèd Soucot de l’an 5751 (1990) :

A cette heure matinale, des milliers de Juifs s’étaient déjà rassemblés sur l’esplanade du Mur occidental. Le minyan central de la bénédiction des Cohanim avait commencé ; à huit heures trente, on entendit l’annonce traditionnelle : « Cohanim ! » Animée de crainte et de ferveur, la foule se leva, écoutant en silence la bénédiction proclamée par des centaines de Cohanim : « Que D.ieu vous bénisse et vous protège... » « Amen ! » répondirent à l’unisson des milliers de fidèles émus. Personne ne s’imaginait ce qui se tramait au même moment sur le mont du Temple.

Là-bas aussi des milliers d’hommes s’étaient rassemblés, mais dans un tout autre but. Les piles de pierres amassées devant eux témoignaient de leur volonté perfide. Qu’attendaient-ils ? Ne voyaient-ils pas ce qui se passait en bas, l’occasion qu’ils avaient de réaliser leur funeste dessein de la façon la plus terrible ?! L’heure tournait, c’était bientôt la fin de la prière de Moussaf, les Cohanim montèrent à nouveau sur l’estrade, et on entendit à nouveau la brakha historique et l’« Amen » crié par une foule de fidèles. Puis la prière se termina par une voix forte proclamant « Chéma Israël… Hachem est notre D.ieu. »

Le miracle s’éclaircit au bout de quelques minutes. Les derniers fidèles se trouvaient encore sur l’esplanade tandis que la majorité du public se dirigeait vers la Vieille Ville, et soudain, il y eut de l’orage dans l’air. Des jets de pierres commencèrent à s’abattre sur l’esplanade. Les centaines de personnes présentes sur l’esplanade du Kotel s’enfuirent, hystériques, tentant de trouver un abri dans les galeries souterraines ou sous les toits et ceux qui n’avaient pas réussi à s’abriter furent blessés, tandis que les secours tardaient à arriver.

Au bout d’une heure seulement, les émeutes se calmèrent, grâce à D.ieu. Les milliers de fidèles qui étaient encore dans les environs revinrent vers le Kotel avec des sentiments mitigés de joie et de crainte, ils observèrent l’esplanade jonchée de milliers de pierres, puis s’approchèrent des pierres anciennes et récitèrent une prière de remerciement. Ils eurent la chair de poule en pensant à l’éventualité où cet incident aurait eu lieu quelques minutes plus tôt, lorsque l’esplanade était remplie de fidèles. Combien aurait-on déploré de blessés par les pierres ou de personnes écrasées par la foule dans la panique qui aurait suivi ?

C’était un miracle. Un miracle qui fit grand bruit dans tout Israël et dans le monde entier.

Nos Sages nous l’ont enseigné (Chir Hachirim Rabba 3, 11) : « Si un homme voit une épée tranchante posée sur sa jambe, il se lèvera tôt et ira à la synagogue pour entendre la bénédiction des Cohanim à laquelle il répondra amen – et il ne lui arrivera rien de mal ! »

DES HOMMES DE FOI

Sarah Agopyan et son mari, un couple de convertis habitant Grenoble, ont découvert d’eux-mêmes la lumière de la Torah. Ensemble, ils ont avancé pas à pas sur le chemin qui les a rapprochés du Judaïsme et les a menés sous les ailes de la Présence divine.

Leurs efforts furent récompensés. En effet, les Rabbanim, qui se rendirent compte de la pureté de leurs intentions, leur accordèrent la conversion.

Plusieurs mois avant de disparaître des suites d’un cancer dont elle souffrit la dernière année de sa vie, Mme Agopyan se rendit avec son époux sur le tombeau de Rabbi ‘Haïm, dans le cadre d’un voyage organisé.

Au cimetière, elle chuta entre les rangées de tombes et se blessa très profondément au pied. Le sang n’arrêtait pas de couler. De plus, un morceau de chair s’était coupé et semblait être sur le point de se détacher.

Elle se mit à pleurer de douleur près de la sépulture. « Est-ce pour cela que je suis venue de France jusqu’au Maroc, sur la tombe du Tsaddik ? », s’écria-t-elle.

Quand elle se remit de ses pleurs, elle couvrit la plaie et ressentit aussitôt une grande amélioration. C’était comme si quelqu’un lui touchait le pied. Et soudain, le sang s’arrêta de couler et le morceau de chair qui s’était presque arraché se ressouda de nouveau. Elle retourna ainsi, la plaie guérie, en France.    

C’était un véritable miracle, un miracle qui s’était accompli sous les yeux de nombreux Juifs réunis pour la hilloula, et une sanctification du Nom divin.

Après quelques semaines, Mme Agopyan quitta ce monde et notre Maître chelita lui fit un émouvant éloge funèbre dans lequel il rappela sa piété exemplaire, son amour du Créateur et son dévouement jusqu’aux derniers instants de sa vie. Puisse son âme reposer au Gan Eden.

EN PERSPECTIVE

Un manteau trop court ?

Le Rav d’une certaine communauté avait l’habitude de raconter à ses fidèles la parabole suivante :

Dans une petite localité, les membres de la communauté s’organisèrent pour écrire un Séfer Torah de grande qualité. En parallèle, ils annoncèrent la tenue d’un concours pour femmes, en expliquant que celle qui broderait le manteau le plus beau pour le Séfer Torah aurait l’insigne privilège d’en revêtir le Livre lors de son inauguration à la synagogue.

Le jour venu, on apporta devant le Rav les manteaux, et il choisit le plus beau d’entre eux. Lorsqu’on commença à placer la pièce de velours sur le Séfer Torah, il s’avéra qu’elle était trop courte.

La gagnante du concours fut très déçue. Elle tenta de tirer et d’étendre le manteau, mais sans succès. Elle affirma soudain avoir une idée : « Raccourcissons quelque peu le Livre, pour qu’il soit adapté au manteau. »

Et le Rav de rétorquer : « Que D.ieu préserve ! Impossible d’y songer ! Il faut que le manteau s’adapte au Livre et non le contraire. »

Le Rav conclut son discours : « Certains acceptent le joug divin à la fête de Chavouot, et se réjouissent du don de la Torah, mais le problème est qu’ils découpent des parties de la Torah qu’ils adaptent à leurs désirs. »

Certains élèves étudient bien, sont même issus de bonnes familles, et pensent mériter le titre de « ben Torah ». Sachez que ce n’est pas suffisant pour porter ce titre enviable. Si ces mêmes jeunes gens méprisent ici et là l’accomplissement minutieux des mitsvot, ou que de temps en temps, ils taquinent leurs amis et se permettent de proférer des propos médisants, etc., ce ne sont pas des bné Torah. En effet, ils prennent la Torah et en découpent des parties. Ils décident tranquillement qu’une partie de ce que la Torah exige de l’homme ne les concerne pas. Ils ont du mal à se retenir, à se renforcer, et ne visent pas à être parfaits à tous les niveaux. Ces gens-là suivent la voie des nations, qui désiraient couper des morceaux de la Torah qui leur semblaient opposés à leur confort, pour les adapter à leur « manteau ».

 

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