Kora'h 24 Juin 2017 ל סיון תשע"ז |
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Ne crois pas en toi jusqu’au jour de ta mort
Rabbi David Hanania Pinto
« Kora’h, fils de Yitshar, fils de Kéhat, fils de Lévi prit (…) » (Bamidbar 16, 1)
La Guémara (Sanhédrin 109b) demande : Quel est le sens du terme « vayika’h – il prit » ? Il choisit de prendre une mauvaise marchandise. Rachi explique : Il prit une autre direction, provoqua une opposition au sein du peuple, et remit en question la prêtrise.
Comment Kora’h s’est-il permis de lutter contre Hachem et contre Son oint, Moché Rabbénou ? Et comment put-il avoir l’audace de remettre en question la prêtrise dont Aharon avait hérité de D.ieu Lui-même ? Ne nous méprenons pas : Kora’h n’était pas un homme de basse classe ; nos Sages nous enseignent qu’il faisait partie des porteurs de l’Arche sainte et accéda à la prophétie, puisqu’il perçut que Chemouel Hanavi serait son descendant.
En outre, n’avait-il pas lui-même affirmé : « Toute la communauté, oui, tous sont des saints » (ibid. 16, 3), comprenant que la Présence divine réside au sein de chaque Juif ? Comment a-t-il pu sortir soudain de ses gonds sans craindre la Présence divine qui se trouvait en lui en faisant preuve d’insolence envers Moché et Aharon, et prolonger la controverse jusqu’à provoquer une destruction totale pour lui et tout son entourage ?
J’aimerais éclaircir ce passage, avec l’aide de D.ieu, à l’aide d’un texte d’un Tana (Avot 2,5) : « Ne crois pas en toi jusqu’au jour de ta mort », ainsi que d’un passage du Talmud de Jérusalem (Avot 1, 3) : c’est l’histoire d’un homme pieux qui disait, légèrement présomptueux : « Ne crois pas en toi jusqu’à ta vieillesse » – il était sûr que le mauvais penchant n’avait plus d’emprise sur lui en raison de son âge avancé. Un jour, un esprit sous la forme d’une femme tenta de le séduire, et il ne résista pas à l’épreuve. Il en fut très affligé et regretta ses propos, jusqu’à ce qu’elle lui dise : « N’aie pas de peine, je suis un esprit, tu n’as pas commis de faute avec une femme. À partir de maintenant, considère-toi comme l’égal de tes amis et répète la formule originelle : “Ne crois pas en toi jusqu’au jour de ta mort.” »
À mon avis, Kora’h ne connaissait pas cette notion simple ; il était persuadé de sa vertu et pensait dans sa sottise qu’ayant mérité d’accéder à des niveaux élevés, étant doté du don de la prophétie et du privilège de porter l’Arche sainte, il se trouvait désormais à l’abri du mauvais penchant. Il ne s’imaginait pas que le Satan parviendrait à l’entraîner dans une controverse indésirable, qui n’était pas désintéressée.
Ainsi, au départ, il amorça cette contestation avec une intention pure, pour l’honneur du Ciel, sans intérêts personnels ; il visait à se tenir à la tête du peuple pour le diriger dans la voie de la Torah et non, que D.ieu préserve, pour acquérir du prestige. Mais dans son erreur de jugement, il ne prit pas en compte la force du mauvais penchant, et le fait que, en dépit de sa sainteté et de sa vertu, il pouvait tomber dans ses filets. Mais le mauvais penchant lui tendit un piège, l’entraînant dans une terrible controverse où, au final, toute préoccupation réelle de l’honneur dû au Ciel avait totalement disparu, et ne subsistait que le souci de son statut et de son honneur personnels. De plus, Kora’h incita une partie du peuple à suivre sa voie perverse, il jeta ses partisans dans le feu de la polémique et les conduisit à leur perte et à un opprobre éternel.
Cela nous montre que l’homme doit faire un travail sur lui toute sa vie, et chaque jour, tenter d’accroître son niveau de sainteté et de crainte divine pour pouvoir affronter le yétser hara, sans quoi il est sûr de tomber sous son emprise. Même s’il est arrivé à un niveau très élevé et à la perfection voulue, il doit savoir que le mauvais penchant le guette et attend avec une impatience fébrile le moment opportun pour le faire chuter.
Le seul moyen d’y échapper est de se plonger dans la Torah, comme l’ont affirmé nos Sages (Soucca 52b) : « Enseignement de Rabbi Ichmaël : « Si cet être abject [le mauvais penchant] te heurte, entraîne-le à la maison d’étude. S’il est de pierre, il fondra ; s’il est de fer, il explosera, comme il est écrit : “Est-ce que Ma parole ne ressemble pas au feu, dit l’Eternel, et au marteau qui fait voler en éclats le rocher ?” » C’est uniquement en se consacrant à la Torah et à la sainteté, et en approfondissant l’étude des livres de Moussar que l’homme peut « recharger ses batteries » de crainte divine et échapper par là à son mauvais penchant.
GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA
Sauvée par des prières vibrantes de foi
J’ai participé au mariage de la fille d’un notable juif d’Argentine, qui était autrefois réformé, mais grâce à D.ieu, a entièrement fait téchouva. Ce mariage a beaucoup renforcé ma foi, du fait de son histoire.
La mariée fréquentait au début un Français non-juif, qu’elle avait l’intention d’épouser. Son père, bien qu’appartenant au mouvement réformé, n’était pas prêt à accepter que sa fille unique épouse un non-juif. Pourtant, toutes ses tentatives de dissuasion furent vaines, et sa fille refusait de rompre.
Sans se décourager, le père multiplia ses prières et supplications pour que D.ieu fasse que ce mariage n’ait pas lieu. Il donna en outre beaucoup de tsédaka à des institutions de Torah et à des pauvres, jeûnait et pleurait, implorant le Créateur que sa fille renonce à son projet.
Après un certain temps, les bonnes actions et les prières sincères du père portèrent leurs fruits, et un beau matin, le compagnon goy de sa fille se mit à la frapper sans raison. L’amour se transforma en haine, et elle finit par s’enfuir, rejoignant son père et son peuple.
On lui présenta par la suite un jeune homme convenable, juif bien entendu, et c’est à leur mariage que je participai. Le plus remarquable est que son père se soucia qu’il y ait une séparation nette entre les hommes et les femmes lors de la soirée, et que la tsniout soit bien respectée – à l’entrée de la salle, les invitées qui n’étaient pas convenablement vêtues se voyaient prêter une étole pour bien se couvrir.
Lors du repas, le père de la mariée prononça un discours émouvant, au cours duquel il remercia D.ieu d’avoir ramené sa fille dans le giron du Judaïsme et de lui avoir permis d’épouser un Juif de valeur, ce qui l’avait renforcé, ainsi que toute sa famille, d’un point de vue spirituel.
Combien cela me réjouit-il de voir que cet homme qui avait été libéral pendant des années était revenu dans le droit chemin, s’était rapproché de D.ieu avec une foi pure et sincère et avait sauvé sa fille de l’assimilation, après avoir réalisé la responsabilité qu’il avait envers elle.
Voici un exemple remarquable de prières émanant d’un cœur vibrant de foi, le cœur d’un Juif parfaitement conscient des enjeux de sa téfila. Et c’est pourquoi celle-ci porta ses fruits, permettant à une famille entière de revenir dans la bonne voie.
PAROLES DE TSADDIKIM
« Kora’h avait ameuté contre eux toute la communauté (…) » (Bamidbar 17,19)
C’est de moquerie qu’il est question ici.
Nos Sages nous ont appris qu’une seule raillerie repousse cent réprimandes. La moquerie peut influencer énormément l’esprit humain, et une phrase, détruire un édifice de propos de Moussar et de remontrances.
Voici le récit du Midrach : « Kora’h rassembla le peuple toute la nuit en tenant des propos moqueurs, il se rendit auprès des tribus et les attira en se gaussant de Moché et d’Aharon. Que fit-il ? Il rassembla toute la communauté, comme il est dit : “Kora’h avait ameuté contre eux toute la communauté”, il commença à tenir devant eux des propos moqueurs. » Inutile de préciser que ses propos firent leur effet sur ses auditeurs et que son but fut atteint.
Rabbénou Yossef ‘Haïm de Bagdad relate :
C’est l’histoire d’un enfant qui allait étudier tous les jours au Talmud-Torah avec entrain et volonté. Un jour, sur le chemin du retour de l’école, il croisa un grand érudit, suivi par deux moqueurs, qui avaient abandonné la voie de la Torah, et qui se moquaient ouvertement de ce talmid ‘hakham.
Le lendemain, l’enfant refusa de se rendre au Talmud-Torah. Son maître envoya quelqu’un pour le chercher, mais l’enfant persista dans son refus. Son père insista pour qu’il aille étudier ; il tenta de le persuader en lui disant : « Tu as tout intérêt à étudier la Torah ; tu pourras devenir un grand érudit, on t’appellera “Rabbi” ! »
L’enfant répliqua : « Pourquoi me maudire ? J’ai entendu hier combien de plaisanteries et de moqueries ont été faites sur le compte de cet érudit ayant le titre de “Rabbi”… »
Et le Ben Ich ‘Haï de conclure que cette anecdote lui permit de comprendre l’analyse de nos Sages (Chabbat 119,2) sur le verset de Téhilim (105, 15) : « “Ne touchez pas à Mes oints” – ce sont les jeunes enfants qui étudient la Torah. “Et ne portez pas atteinte à Mes prophètes” – ce sont les érudits. » Mais on peut s’interroger : pourquoi, pour les enfants, est-il écrit « ne touchez pas », et pour les érudits, « ne portez pas atteinte » ?
Car en ce qui concerne les enfants, qui serait intéressé à les humilier ? Mais pour ce qui est des érudits, les moqueurs ont un intérêt à les humilier (comme on le voit à l’époque de Kora’h et jusqu’à notre époque). C’est pourquoi les Écritures nous enjoignent d’éviter d’humilier et de porter atteinte aux érudits, afin de ne pas nuire aux jeunes élèves étudiant la Torah.
DE LA HAFTARA
Haftara de la semaine : « Ainsi parle l’Éternel : Le Ciel est Mon trône (…) » (Yéchayahou 66)
(Certains ont l’usage d’ajouter deux versets de la haftara « Ma’har ‘Hodech ».)
Lien avec la paracha : Le premier jour du mois de Tamouz tombe ce Chabbat et le lendemain, dimanche. Or, le verset de la haftara mentionne : « Et il arrivera constamment, à chaque néoménie, à chaque Chabbat, que toute chair viendra se prosterner devant Moi, dit l’Éternel », sujet à l’ordre du jour.
CHEMIRAT HALACHONE
Qui est le colporteur ?
C’est un individu qui prétend à l’un des choses sur le compte de l’autre : untel a dit telle chose sur toi, untel t’a fait telle chose, j’ai entendu qu’untel t’a fait ceci ou cela ou qu’il en a l’intention.
Même s’il n’y a pas de critique dans les faits, il s’agit malgré tout de colportage, et si on interrogeait le colporteur, il ne démentirait pas, soit parce qu’il pense détenir la vérité et la justice, soit parce que son intention n’était pas de colporter. Et pourtant, il est considéré comme tel.
DANS LA SALLE DU TRÉSOR
Rabbi David Hanania Pinto
Tu n’es pas un simple riche !
« Kora’h, fils de Yitshar, fils de Kéhat, fils de Lévi prit (…) » (Bamidbar 16, 1)
La Guémara dit (Sanhédrin 109b), qu’est-ce qu’il « prit » ? Rech Lakich affirme qu’il fit une mauvaise acquisition. Et Rachi d’expliquer qu’il prit une autre direction, provoqua une opposition dans le peuple, et remit en question la prêtrise. Le Targoum Onkelos précise qu’il était en désaccord avec le reste de la communauté, et a maintenu la controverse.
La Guémara (Pessa’him 119a) dit : « Rabbi ‘Hama bar ‘Hanina a dit : Yossef a dissimulé trois trésors en Égypte, et l’un d’eux a été dévoilé à Kora’h… »
Tentons de comprendre ce point : si la perversité de Kora’h était si grande, pourquoi le Saint béni soit-Il lui avait-Il accordé une telle richesse ? Examinons la source de l’immense richesse possédée par Kora’h.
En fait, me suis-je demandé, le Saint béni soit-Il savait-Il que Kora’h était imprégné d’une vertu très détestable, la jalousie ? Certainement, et pour déraciner ce défaut et l’aider à réparer ses mauvais traits de caractère, le Saint béni soit-Il lui offrit la richesse en puisant dans les trésors de Yossef Hatsaddik. En examinant sa richesse, Kora’h pourrait se souvenir de Yossef et de sa grande piété, de ses excellents traits de caractère et de sa droiture. Même si ses frères l’ont jalousé, comme il est dit (Beréchit 27, 11) : « Ses frères le jalousèrent », lui ont rendu sa vie amère, et l’ont fait descendre en Égypte, il ne leur a pas rendu le mal pour le mal, et s’est conduit envers eux avec bonté et compassion.
En outre, Yossef n’a pas convoité la royauté de Yéhouda, bien qu’il soit le fils de Yaakov le plus important et le plus admirable, ayant la préférence de son père, auprès duquel il étudia la Torah. « Il était le fils de sa vieillesse », nous indique la Torah (Béréchit 37,3), et le Targoum de commenter : « C’est le fils d’un homme ayant atteint la sagesse, et c’est le fils de Ra’hel Iménou, le principal pilier du foyer. » Et malgré tout, Yossef avait acquis la vertu de l’humilité. Il ne cherchait ni la grandeur, ni les honneurs, il se rabaissait et traitait tout le monde sur un pied d’égalité ; il parlait avec affection, tendresse et fraternité aux fils des servantes.
C’est pourquoi le Saint béni soit-Il eut pitié de Kora’h et lui offrit une partie des trésors de Yossef Hatsaddik, pour qu’il se souvienne de sa piété et de sa pureté, s’inspire de ses bonnes midot, élimine la jalousie ancrée dans son caractère et s’améliore ainsi.
Mais malheureusement, Kora’h ne pensa pas à tirer leçon de sa richesse, car la jalousie lui fit dépasser les bornes, le menant en enfer. Nos Sages ont dit à ce sujet que la jalousie, la convoitise et la recherche d’honneurs expulsent l’homme de ce monde.
À MÉDITER
Une remarque très intéressante est rapportée dans le Aroukh Hachoul’han (215, 1) : toute personne qui répond Amen après le « Mi Chébérakh » ou toute bénédiction récitée pour quelqu’un d’autre accomplit la Mitsva « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Les proches du gaon Rabbi Chlomo Zalman Auerbach relatent qu’il enjoignait toujours à ses élèves de se montrer particulièrement pointilleux sur ce point (Halikhot Chlomo, Téfila, deuxième partie, remarque 86). De même, le gaon Rabbi Chlomo Zalman Auerbach faisait fréquemment remarquer qu’après la récitation des Téhilim pour un malade, on devait réciter le « Mi Chébérakh » à voix haute, et le public devait attendre la fin de cette prière pour répondre Amen.
Écouter le « Mi Chébérakh »
Pour souligner l’importance donnée dans le Ciel au fait de répondre amen après nos bénédictions, nous allons rapporter une histoire extraite de l’ouvrage Guichmé Brakha, de Rabbi David d’Askawicz, président du tribunal rabbinique d’Anihad, qui la tenait lui-même du gaon Rabbi Chemouel Angel de Radomichle : un jour, ce dernier fit un séjour dans la localité de Tsanz, chez son Rav, le Divré ‘Haïm, et celui-ci s’aperçut que son disciple se plongeait dans un livre au moment de la lecture de la Torah, entre deux montées.
Après l’office, le Divré ‘Haïm l’appela près de lui et lui dit : « Je suis bien conscient que tu es expert dans la Loi juive, et tu sais qu’il est permis d’étudier au moment de la lecture de la Torah, entre deux montées, mais j’aimerais te réprimander sur un autre point. En effet, il se peut qu’au même moment, on récite le “Mi Chébérakh” pour un malade, et le fait d’y répondre Amen pourrait contribuer à lui apporter la guérison. C’est pourquoi je te demande de cesser de te conduire ainsi et dorénavant, de toujours tendre l’oreille aux bénédictions de “Mi Chébérakh” et d’y répondre Amen comme il se doit ! »
Autre histoire sur ce thème :
Un Juif était venu se présenter chez l’Admour de Satmar zatsal, le Divré Yoël, pour obtenir la sainte brakha du Rabbi à l’occasion des noces de son fils unique, né après 18 ans de mariage. À cette occasion, le père du futur marié demanda au Rabbi : quelle est la conduite la plus juste à adopter pour le jeune marié le jour de son mariage, pour exploiter au mieux la sainteté de cette journée ?
L’homme était persuadé que le Rabbi lui ordonnerait de jeûner, de se répandre en prières sur les tombes de Tsaddikim ou encore d’achever la lecture de tout le livre des Téhilim, mais à sa grande surprise, le Rabbi répondit : « Il te faut dormir au moins trois heures… »
Et le Rabbi de s’expliquer : « Le jour du mariage, une grande foule viendra certainement pour te bénir à l’occasion de cette occasion joyeuse, et pour que ces bénédictions s’accomplissent, il te faudra répondre Amen avec l’intention appropriée. C’est une tâche de la plus haute importance, et pour la réussir, il faut que tu sois éveillé et concentré, et il faut donc que tu dormes convenablement la veille. »
DES HOMMES DE FOI
Une femme, qui était complètement aveugle, se rendit à Mogador afin de se recueillir sur le tombeau de Rabbi ‘Haïm et de prier pour retrouver la vue.
Ses enfants ont raconté à notre Maître chelita qu’à son arrivée, elle demanda à son fils de lui apporter de l’eau afin de nettoyer la sépulture et de rincer ses yeux.
Le fils voulut la satisfaire. Mais il chercha de l’eau et n’en trouva point : « Maman, cria-t-il de loin, il n’y a pas du tout d’eau dans le cimetière. »
La femme posa ses mains sur la tombe et sentit soudain qu’elle était humide, ce qui n’était pas le cas à son arrivée. En quelques instants, elle devint de plus en plus mouillée jusqu’à se recouvrir complètement d’eau. Elle cria à son fils qu’il la rejoigne. « Il y a ici plein d’eau », lui dit-elle avec émotion.
« Mais d’où provient-elle ? », demanda-t-il sidéré en voyant le flux qui couvrait la tombe.
Soudain, le gardien arriva, leur apportant de l’eau…
La mère et le fils lui demandèrent étonnés : « Pourquoi nous apportez-vous de l’eau alors que nous ne vous avons rien demandé ?
– Je pensais que vous en vouliez », répondit-il.
Puis, il remarqua l’eau qui coulait sur la sépulture. « D’où cela provient-il ? » leur demanda-t-il.
Ils ne surent quoi répondre et comprirent qu’il s’agissait d’un miracle accompli par le mérite du Tsaddik.
En ce moment favorable, tous prélevèrent un peu de cette eau. C’est alors que se produisit le miracle :
Dès que la femme en passa sur ses yeux, elle recouvra la vue !
EN PERSPECTIVE
Les fondations du peuple éternel
Le Rav Chakh a un jour expliqué à un membre éminent du gouvernement israélien le principe suivant : « Lorsqu’un homme voit un bâtiment haut, il en déduit que les fondations du bâtiment sont solides et ancrées très profondément dans le sol, car sans cela, il serait impossible de soutenir un édifice aussi haut.
« Lorsque vous voyez l’édifice de la nation juive, la nation la plus ancienne de toutes, vous voyez que nous subsistons en tant que Juifs jusqu’à aujourd’hui. C’est la preuve que les fondations sont forcément très solides !
« Quelle est la base de la nation ? Ce sont les quatre murs de la Yéchiva. Les bné Torah et les élèves de Yéchivot qui y étudient sont la fondation, le socle. Si on désire assurer la pérennité du peuple juif et du pays, cela n’est possible qu’en renforçant les fondations !
« Nous sommes persuadés, expliqua le Rav Chakh, qu’avant l’arrivée du Messie, il y aura des guerres, serions-nous ici dix millions de Juifs. Quelle garantie possédons-nous de tenir le coup ? Si une guerre devait éclater entre les grandes puissances, comment nous en sortirions-nous ? Des États immenses, forts de trente millions d’âmes, ont disparu du jour au lendemain. Et comment se mesure notre valeur, notre force ? Autour de nous vivent des millions d’Arabes !
« Le socle et la puissance du peuple juif se trouvent uniquement ici, dans les saintes Yéchivot. Et celui qui cherche le bien de notre peuple doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour renforcer ces fondations, pas seulement d’un point de vue financier – même si bien entendu, “sans farine, il n’y a pas de Torah” –, mais il faut aussi et surtout renforcer l’esprit et savoir où se situent nos vraies forces contre nos ennemis. »