Noah 21 Octobre 2017 א' חשון תשע"ח |
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L’union, base du monde
Rabbi David Hanania Pinto
« Il lâcha le corbeau, qui partit, allant et revenant jusqu’à ce que l’eau ait séché de la surface du sol. » (Béréchit 8, 7)
Il est écrit que lorsque Noa’h remarqua que les eaux du Déluge avaient cessé de tomber et que l’arche s’était arrêtée sur le mont Ararat, il chargea le corbeau de vérifier le niveau des eaux dans le monde, afin de savoir s’il était déjà possible d’en sortir. Rachi explique l’expression « allant et venant » de la façon suivante : le corbeau se contenta de rondes aux alentours de l’arche, et ne remplit pas la mission que Noa’h lui avait donnée, car il le soupçonnait d’avoir des vues sur sa femelle. Il craignait de mourir en accomplissant cette mission, et se souciait de ce qui adviendrait de celle-ci. En effet, le Saint béni soit-Il n’avait laissé en vie qu’un couple de chaque espèce parmi les bêtes sauvages impures, et par conséquent, suite à la disparition de son mâle, la femelle corbeau risquait de se corrompre en s’accouplant en dehors de son espèce. C’est en raison de ce doute que le corbeau refusa de remplir la mission confiée par Noa’h.
Lorsque Noa’h comprit que le corbeau refusait d’accomplir sa mission, il lui ordonna de revenir dans l’arche, et envoya la colombe à sa place. En outre, D.ieu approuva la position du corbeau, en expliquant à Noa’h que celui-ci était destiné à accomplir une autre mission, à l’époque d’Éliahou – il est écrit que ce sont les corbeaux qui lui apportèrent du pain et de la viande ; aussi, à l’époque du Déluge, n’était-ce pas encore le moment de demander à cet oiseau de s’acquitter d’une tâche d’importance.
Cependant, nous nous heurtons à plusieurs difficultés. Tout d’abord, pourquoi Noa’h n’a-t-il pas attendu que l’Eternel lui donne un signe indiquant qu’il était possible de sortir de l’arche, et a-t-il envoyé le corbeau pour vérifier le niveau des eaux ? En outre, pourquoi n’était-il toujours pas tranquille, même après que le Saint béni soit-Il a défendu la position du corbeau, puisqu’il a envoyé la colombe à la place ? Enfin, l’Admour de Tsanz, de mémoire bénie, demande pourquoi le corbeau ne pouvait pas remplir deux missions et devait se contenter uniquement de celle qui lui serait donnée à l’époque d’Éliahou Hanavi, au temps de la sécheresse.
Nous pouvons répondre à ces questions en rappelant l’expérience de ’Honi Haméaguel (le « Traceur de cercles »), sur laquelle on conclut : « Ou la vie en société (‘havrouta), ou la mort » (Taanit 23a). Après que ’Honi Haméaguel se fut réveillé d’un sommeil de soixante-dix ans, les hommes ne le reconnurent pas, et crurent qu’il était mort. Ce dernier voulut alors mourir, car l’existence d’un homme sur terre, sans ami ni proche, est considérée comme la mort ; il préférait donc quitter ce monde que d’être considéré comme un mort parmi les vivants.
Ceci est encore plus vrai en ce qui concerne l’étude de la Torah qui, faite en binôme (ce que l’on appelle ‘havrouta), développe l’esprit de l’homme et lui procure de la vitalité. L’étude à deux ne peut être comparée à l’étude solitaire, car seule la première suscite les questions réciproques, stimulant ainsi les partenaires à approfondir leur sujet.
Mon maître, le Gaon Rav Betsalel Rakov, de mémoire bénie, explique de la façon suivante l’adage : « Formez un grand nombre d’élèves » (Avot 1, 1). Cela ne signifie pas qu’il faut former le plus d’élèves possible, mais que nous devons faire grandir chaque élève en particulier, c’est-à-dire incruster en lui, de la manière la plus profonde possible, la Torah, la crainte de Dieu et les vertus.
J’ajouterais que la valeur de l’étude à deux est inestimable, car non seulement elle élève l’homme, mais elle crée aussi des liens d’amitié et d’union entre lui et son prochain. Les hommes de la génération de la dispersion étaient unis, et cette union les mena à la réussite, bien que leur intention fût mauvaise et leur but hérétique. Le Tout-Puissant introduisit alors la diversité des langues, afin de les plonger dans la confusion ; l’absence d’une communication et d’une compréhension de base les mena vite à la controverse, les empêchant ainsi de concrétiser leur projet.
Noa’h savait que le Déluge était venu détruire le monde en raison de la corruption des êtres humains et de leur désunion. En effet, lorsque quelqu’un avait en main l’objet de son prochain, ce dernier le lui arrachait aussitôt, comme si cet objet lui avait toujours appartenu. En outre, le vol et la violence faisaient partie de la vie quotidienne, comme le souligne le verset : « La terre s’est remplie de violence » (Béréchit 6, 11). C’est donc l’antithèse de l’union qui régnait dans le monde.
Revenons, à présent, à nos interrogations initiales. Le mot orèv (littéralement : corbeau) vient de la racine arevout, signifiant solidarité, comme il est dit : « Tout Juif est solidaire (arèv) de son prochain. » (Chevouot 39a) Noa’h n’a pas attendu de signe de la part de l’Éternel, mais a pris l’initiative d’envoyer le corbeau, symbole de la solidarité, afin de faire prendre conscience aux hommes, par cette allusion, que le monde ne pouvait se maintenir que sur les bases de l’union – en l’absence de laquelle le Déluge détruisit toute existence. Le corbeau n’était pas en mesure de remplir la mission de Noa’h, car il se souciait de l’avenir de sa femelle. Il savait que le Déluge était venu détruire le monde, car toutes les créatures avaient corrompu leurs voies ; aussi, craignait-il de mourir en accomplissant cette mission, car seule sa survie garantirait le fait que sa compagne ne s’accouple pas en dehors de son espèce, et que le monde ne doive pas, une nouvelle fois, être détruit. Le Saint béni soit-Il, connaissant la bonne intention du corbeau, en prit la défense et lui réserva une autre mission.
Cette démarche répond, du même coup, à la question de l’Admour de Tsanz, de mémoire bénie : pourquoi le corbeau ne pouvait-il pas remplir à la fois deux missions ? En réalité, il le pouvait, mais il craignait de mourir en remplissant la mission de Noa’h, et avait peur que, par suite, sa femelle se corrompe et que le monde entier retombe dans l’état antérieur au Déluge ; pour cette raison, il refusa cette mission. Ceci met en relief un point très surprenant : les bêtes sauvages, domestiques et les oiseaux qui se trouvaient dans l’arche connaissaient et comprenaient la raison de la destruction du monde, ainsi que les conditions à remplir pour assurer son maintien, alors que ’Ham, un des fils de Noa’h, continua à corrompre sa voie, en pleine période de déluge et alors même qu’il se trouvait dans l’arche.
Noa’h ne se contenta pas de sa première tentative d’envoyer le corbeau pour diffuser un message de solidarité, mais en initia une seconde : celle d’envoyer la colombe. Car le peuple juif (Knesset Israël) est comparé à la colombe ; or, le terme knesset vient de la racine kinouss, signifiant « réunion » : la colombe avait elle aussi pour but de transmettre au monde ce message – elle est d’ailleurs restée, jusqu’à aujourd’hui, le symbole universel de la paix et de la fraternité.
GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA
Le plus beau cadeau
Lors d’un passage à Mexico, je fus logé chez Rav Moché Gopez, qui me reçut avec son hospitalité coutumière, n’économisant aucun effort pour me satisfaire tout au long de mon séjour, avec un dévouement totalement désintéressé.
C’est pourquoi, alors que mon séjour touchait à sa fin, j’aurais voulu lui offrir un petit cadeau en remerciement pour son accueil remarquable, mais je ne parvenais pas à trouver l’idée d’un présent qui soit à la hauteur de sa gentillesse. Aussi fis-je une petite prière au Créateur : « Maître du monde, puisses-Tu m’inspirer une idée adéquate pour témoigner ma reconnaissance à mon hôte. »
D.ieu entendit ma prière et la nuit suivante, mon père m’apparut en rêve. « Tu peux rendre un immense service à ton hôte, me disait-il. Sa fille est atteinte d’une grave maladie intestinale et a besoin d’être opérée d’urgence, mais son père n’est pas du tout au courant de sa maladie. Dis-lui de l’emmener à l’hôpital au plus vite, et tu sauveras ainsi sa vie ! »
En me réveillant le matin, je me souvins de mon rêve, mais, de crainte qu’il ne s’agisse d’un rêve vain, comme le sont bien souvent les songes, je le gardai pour moi et ne lui en fis pas part.
Un peu plus tard dans la journée, une réunion de Rabbanim se tint chez Rav Gopez. Au beau milieu de celle-ci, je fus pris d’un sentiment d’urgence : il fallait que je lui raconte mon rêve sur-le-champ. S’il s’avérait que sa fille était vraiment malade et que je gardais cette information pour moi, je serais coupable et ne pourrais jamais me pardonner de ne pas avoir permis de sauver son enfant.
En outre, même si l’on découvrait qu’elle n’était pas malade, on n’aurait rien perdu en lui faisant passer des examens à l’hôpital. Il fallait donc agir sans tarder.
Je pris à part Rav Moché Gopez et lui dis : « Emmène vite ta fille à l’hôpital. J’ai rêvé qu’il fallait l’opérer d’urgence. » Je lui rapportai les paroles de mon père.
Décelant aussitôt la gravité de mon ton, il se précipita à l’hôpital avec sa fille et, une heure plus tard, il me téléphonait : « Rabbi David, vous avez vu juste !!! Si je ne l’avais pas immédiatement emmenée à l’hôpital, elle y serait passée ! À son arrivée, les médecins l’ont aussitôt prise en charge ; elle se trouve à présent dans le bloc opératoire, et l’équipe médicale a précisé que si l’intervention n’avait pas été réalisée aussitôt, les conséquences sur sa santé auraient été dramatiques. »
Grâce à D.ieu, le lendemain, elle se réveilla et, au comble de l’émotion, son père me remercia : « Vous avez sauvé la vie de ma fille ; c’est le plus beau cadeau que vous auriez jamais pu me faire ! »
PAROLES DE TSADDIKIM
« Tu feras une lucarne à l’arche » (Béréchit 6, 16)
L’auteur du Toldot Yaakov Yossef rapporte, au nom de son Maître, le Baal Chem Tov, le secret permettant au Tsaddik d’annuler les mauvais décrets.
Les sentences divines sont en fait composées de lettres, que le Tsaddik est en mesure d’agencer selon une autre combinaison, transformant ainsi, par sa prière et sa piété, la tsara (détresse) en ratsa (acquittement, agrément) – il déplace la lettre rèch avant le tsaddik.
Cela rejoint les propos de nos Sages (Sanhédrin 44b) : « Rabbi Elazar a dit : L’homme doit toujours faire précéder la prière au malheur ». Par sa téfila, il fait précéder la lettre rèch au tsaddik, de sorte que ratsa vient à la place de tsara.
D’après le Rav de Polnia, Hachem présenta à travers le verset précité ce principe à Noa’h, qui était le Tsaddik de sa génération, de sorte qu’il puisse atténuer la Rigueur divine par de telles combinaisons de lettres, transformant tsara en tsohar (lucarne), qui est son anagramme.
Dans le même ordre d’idées, le saint Rabbi Chimon de Jaroslaw expliquait le verset de Téhilim (33, 18). Dire que « l’œil (ayin) d’Hachem est tourné vers ceux qui Le craignent » revient à dire qu’Il donne la lettre ayin à ceux qui Le craignent, c’est-à-dire aux Tsaddikim, pour qu’ils l’ajoutent au mot mavèt (la mort), ainsi transformé en maot (pièces d’argent). De la même manière, en retirant le ayin de raav (la famine), on obtient l’expression « maot rav » (beaucoup d’argent). La sentence de mort est ainsi annulée, et on mérite d’un coup vie et prospérité, dans l’esprit de la fin du verset : « pour sauver leurs âmes de la mort et les conserver en vie pendant la famine ».
CHEMIRAT HALACHONE
Il mérite d’être jeté en pâture aux chiens
« Le lachone hara tue trois personnes : celui qui l’émet, celui qui l’écoute et celui dont on parle », nous indiquent nos Sages, qui soulignent par ailleurs que celui qui l’écoute commet une faute plus grave que celui qui l’émet.
Ils vont par ailleurs jusqu’à dire que quiconque émet ou écoute des propos médisants mérite d’être jeté en pâture aux chiens, comme il est dit : « n’accueille pas un rapport mensonger » (Chémot 23, 1), et, juste avant : « vous le jetterez au chien ».
DE LA HAFTARA
Haftara de la semaine : « Ainsi parle Hachem : les cieux sont Mon trône (…) » (Yéchaya, chap. 66).
Lien avec la paracha : Roch ‘Hodech ‘Hechvan tombe ce Chabbat, ce qui nous renvoie au verset évoqué dans la haftara (verset 23) : « Et il arrivera constamment, à chaque néoménie, à chaque Chabbat, que toute chair viendra se prosterner devant Moi ».
À MÉDITER
La téfila d’un côté, les actes de l’autre
Trois fois par jour, fait remarquer le Machmia Chalom, nous nous tenons à la synagogue et demandons dans nos prières :
« Réside à Jérusalem, Ta ville, selon Ta parole », « Fais rapidement éclore le germe de Ton serviteur David », « Restaure le Service dans le sanctuaire de Ta demeure »…
Dans le birkat hamazone également, nous supplions quotidiennement : « Construis Jérusalem, la ville sainte, bientôt et de nos jours », sans compter la prière de Moussaf que nous récitons le Chabbat, les jours de fête et de Roch ‘Hodech, qui tourne entièrement autour de l’édification du Temple et de la restauration du culte qui s’y déroulait.
Or, il s’avère que cette reconstruction dépend dans une large mesure de nos actes ! La restauration de la Avoda dépend de nous ! Pour avoir le mérite de voir la résidence divine reconstruite et les Cohanim réaliser les sacrifices, accompagnés par la musique des Léviim, nous devons agir : déraciner la haine gratuite qui causa la destruction du Temple et la remplacer par l’amour entre les hommes.
Après 120 ans, lorsque nous nous tiendrons devant la Cour céleste pour rendre compte de nos actes, on nous demandera immanquablement : « As-tu attendu la Délivrance ? » C’est, comme l’indique la Guémara (Chabbat 31a), l’une des questions que l’homme se verra poser à l’ouverture de son jugement. Et que répondra-t-on ?
Nous répondrons certainement par la positive : « Oh ! Combien avons-nous attendu ! Trois fois par jour, nous avons prié pour la Guéoula, lors de la prière de Moussaf, nous avons eu du mal à retenir nos larmes, le cœur plein de nostalgie et d’attente de ce grand jour où Hachem ramènera Sa Chékhina parmi nous ! »
Mais on nous rétorquera alors : « Certes, vous avez prié, mais qu’en est-il des actes ? Est-ce que vous avez fait quelque chose pour amener la Guéoula, pour que le Temple soit reconstruit ? »
« Que pouvions-nous faire ? rétorquerons-nous, stupéfaits. La construction du troisième Temple dépend-elle de nous ? Il est censé descendre à l’avenir au milieu des flammes ! À part les prières, nous n’étions pas en mesure d’entreprendre quoi que ce soit ! »
Mais cette allégation ne sera pas acceptée, et on nous affirmera qu’au contraire, nous aurions pu réaliser de grandes choses pour amener la Guéoula, pour la construction du Temple. Si seulement nous délogions de nos cœurs la haine gratuite, si seulement nous cultivions à la place un amour à l’égard de tout Juif – peut-être la Guéoula serait-elle déjà survenue, et le Temple serait-il déjà en place, avec l’accomplissement de toutes les prophéties relatives aux Temps futurs.
Nous risquons alors d’être accusés du dramatique ‘hilloul Hachem causé lors de chaque jour d’exil supplémentaire ! Nous risquons d’être accusés des malheurs, des abîmes de souffrances, des tonnes de peine et d’affliction qui submergent notre peuple chaque jour où la Guéoula tarde à venir.
Et que pourrons-nous alors répondre ?
DANS LA SALLE DU TRÉSOR
Rabbi David Hanania Pinto
L’exigence d’exploiter tout son potentiel
« Voici la postérité de Noa’h. Noa’h fut un homme juste, intègre dans sa génération. » (Béréchit 6, 9)
Rachi rapporte deux interprétations de nos Sages sur la précision du verset : « dans sa génération ». Certains l’interprètent péjorativement, expliquant que seulement en comparaison à sa génération de mécréants, Noa’h pouvait être considéré comme un Tsaddik, ce qui n’aurait pas été le cas s’il avait vécu dans la génération d’Abraham.
Cette interprétation de nos Sages est surprenante : comment blâmer Noa’h, alors qu’il s’est dévoué pendant une période de cent vingt ans à la construction de l’arche, tout en devant faire face aux moqueries et taquineries de ses contemporains, par lesquelles il ne s’est pas laissé influencé ? Cette persévérance ne suffit-elle pas pour lui octroyer le titre de juste de façon absolue ? Et comment l’accuser en quelque sorte du Déluge (en l’appelant « les eaux de Noa’h » – Yéchaya 54, 9), comme s’il avait été en son pouvoir de l’empêcher ?
Cela nous apprend un principe essentiel dans le Service divin : si Hachem n’a pas des exigences démesurées, Il attend cependant de chacun qu’il fasse son maximum en exploitant son potentiel de façon optimale.
Quant à Noa’h, il ne s’est pas montré sensible à l’état de dégradation spirituelle de ses contemporains, puisqu’il n’a ni tenté de les pousser à se repentir, ni prié en leur faveur dans ce but. Aussi, n’est-il pas considéré de manière absolue comme un juste. Car un Tsaddik doit développer un sentiment de responsabilité vis-à-vis du monde qui l’entoure, et, dans le cas de Noa’h, dont le potentiel était celui d’un grand homme, il aurait dû tout faire pour ses contemporains. N’ayant pas suffisamment œuvré en ce sens, il est en quelque sorte incriminé du Déluge, appelé de son nom – « eaux de Noa’h ».
DES HOMMES DE FOI
Durant la Hilloula de Rabbi ‘Haïm Pinto, une femme raconta aux participants son histoire bouleversante :
Une année auparavant, on lui avait découvert un grave problème aux yeux, qui était susceptible de la rendre complètement aveugle. Elle alla consulter un ophtalmologue réputé, qui diagnostiqua la nécessité d’une opération importante.
Elle avait très peur de prendre cette décision. Elle raconta à son auditoire qu’elle se rendit sur la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto pour obtenir une bénédiction de notre Maître chelita. Rabbi David lui demanda de commencer à accomplir les mitsvot et, grâce à cela, le mérite du Tsaddik la protègerait et elle guérirait.
Elle obéit et prit cette résolution, fermement convaincue que le mérite du Tsaddik l’aiderait à guérir. Le jour de l’opération, le médecin procéda à un ultime examen. Incroyable : dès qu’il commença, il lui déclara qu’elle n’avait absolument pas besoin d’opération ! Un tel bouleversement de situation était, d’après les lois de la nature, vraiment impossible !
Notre Maître chelita, qui était présent à la hilloula et entendit cette histoire, nous fit part des réflexions qu’elle lui avait inspirées : « Nous voyons donc que D.ieu peut modifier l’ordre de la Création. Tous les malheurs qui s’abattent sur un homme ne sont là que pour l’amener à se repentir. Et quand il fait téchouva, D.ieu lui retire toutes ses épreuves et ses souffrances d’une manière surnaturelle. »
Voici une autre histoire relatée par notre Maître sur le même sujet :
Un homme, sur le point de devenir aveugle, que les médecins ne savaient comment aider, arriva de New York pour demander une bénédiction à notre Maître chelita.
Quand le Rav lui demanda s’il mettait les téfillin, il répondit par la négative.
Notre Maître lui ordonna :
« Commence dès aujourd’hui à les mettre ; dès lors, le mérite de Rabbi ‘Haïm Pinto zatsal te protègera et tu guériras complètement. »
Plus tard, il raconta qu’effectivement, le jour où il commença, sa vision se mit à revenir et continua à s’améliorer au fil des jours, jusqu’à redevenir normale.
Quand il retourna voir ses médecins, ils ne comprirent pas comment cela avait bien pu arriver.
« Quel médecin a réussi à vous guérir ? lui demandèrent-ils. D’après les lois de la nature, vous auriez dû rester aveugle. »
La réponse qu’ils reçurent les surprit encore plus :
« Le mérite des téfillin que Rav Pinto m’a ordonné de mettre, c’est cela qui m’a guéri. »
EN PERSPECTIVE
Des soupirs mensongers ?
« Le terme de toutes les créatures est arrivé à Mes yeux, parce que la terre, à cause d’elles, est emplie d’iniquité. » (Béréchit 6, 13)
Dans l’ouvrage ‘Haïm Chéyech Bahem est rapportée une histoire au sujet de l’Admour Rabbi Chem de Kaloschitz zatsal, qui avait l’habitude de se tremper tous les soirs au mikvé avant d’entamer son étude nocturne. Une nuit, il s’aperçut que son assistant s’était endormi, et décida donc de se rendre seul au mikvé.
En chemin, alors qu’il était plongé dans des pensées extrêmement élevées, il trébucha sur un obstacle et tomba, se cassant une côte. Il dut ensuite rester allongé pendant une longue période, mais, en dépit des douleurs atroces, pas un seul soupir ne franchit ses lèvres !
Quand ses proches lui demandèrent comment il était capable de se retenir ainsi, il leur répondit qu’il avait en tête les paroles de Rabbi Pin’has de Koritz indiquant que celui qui soupire plus que de raison, se rend coupable d’un soupçon de mensonge…
Dès lors, il est possible de dire de même que les victimes de vol et de violence à l’époque du Déluge marquèrent leur indignation d’une manière légèrement excessive par rapport à leur souffrance réelle, tombant ainsi dans la faute du mensonge.