La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

Vayétsé

25 Novembre 2017

ז' כסלו תשע"ח

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Le mérite de l’étude de la Torah

Rabbi David Hanania Pinto

« Yaakov sortit de Beer-Sheva, et se dirigea vers ‘Haran. Il atteignit l’endroit et il y passa la nuit, parce que le soleil s’était couché. Il prit une des pierres de l’endroit, la mit sous sa tête, et se coucha en ce lieu. » (Béréchit 28, 10-11)

Lorsque Yaakov prit la route pour ‘Haran, il fut poursuivi par Élifaz, le fils d’Essav, qui avait reçu de son père, encore furieux du détournement des bénédictions, l’ordre de le tuer. Cependant, Élifaz ne tua pas Yaakov, mais se contenta de lui dérober tous ses biens, en s’appuyant sur le principe selon lequel un pauvre est considéré comme un mort – de cette façon, il s’était plié à l’ordre de son père. Élifaz n’était pas un mécréant comme son père ; il ne voulait pas tuer Yaakov, et ne lui déroba ses biens que parce qu’il était contraint d’obéir à l’ordre paternel. D’ailleurs, Élifaz était l’élève de Yaakov, auprès duquel il étudiait la Torah ; pour cette raison, lorsque ce dernier lui suggéra de lui prendre toutes ses possessions, de sorte qu’il soit considéré comme un mort, il obtempéra et s’abstint de le tuer. Tel est le pouvoir de la Torah, qui influença Élifaz au point qu’il écouta, au détriment de son père, son maître Yaakov.

Dès qu’Élifaz repartit, Yaakov poursuivit sa route vers ‘Haran. Lorsqu’il y arriva, il se tint près du puits, devant lequel il vit tous les bergers attendre, plutôt que d’abreuver leur troupeau. Yaakov leur demanda ce qu’ils attendaient, et les bergers lui expliquèrent que tous devaient être présents afin d’être en mesure de soulever, ensemble, la grande pierre qui recouvrait le puits. Sur ces entrefaites, Ra’hel, fille de Lavan, arriva, et Yaakov souleva, à lui seul, la pierre, comme il est dit : « Il fit rouler la pierre de dessus la margelle du puits » (Béréchit 29, 10). Et Rachi de commenter : « Comme quelqu’un qui tourne le bouchon d’une bouteille pour l’ouvrir. » Ceci illustre à quel point Yaakov était puissant, malgré son âge avancé. Il n’avait jamais péché, et c’est pourquoi il eut la force de soulever à lui seul cette grosse pierre.

Si l’on s’en tient à cela, comment expliquer que Yaakov, qui était très vaillant, ne combattit pas Élifaz, mais choisit plutôt de lui céder tous ses biens ?

En fait, Yaakov aurait certainement pu tuer Élifaz, mais il s’en abstint, car celui-ci était armé du mérite de la Torah qu’il lui avait enseignée – un mérite contre lequel on ne peut rien. Yaakov était en outre conscient que son élève ne faisait qu’obéir à l’impératif de respecter son père.

Élifaz était le fils d’Essav. A priori, il aurait été logique qu’il suive la voie de son père, et devienne, lui aussi, un mécréant. Pourtant, Élifaz a reconnu la Vérité et est allé étudier la Torah auprès de Yaakov. Il bénéficia alors de l’assistance divine et put s’élever grâce à la Torah, bien qu’il eût grandi dans le foyer d’un méchant. Car « on conduit l’homme dans la voie qu’il désire emprunter » (Makot 10b). Personne ne peut prétendre ne pas être en mesure d’étudier la Torah, car le Saint béni soit-Il aide quiconque désire l’étudier. Tel est le sens de l’affirmation de la Guémara : « La Torah se trouve à tous les coins de rue, et elle est à la disposition de quiconque la désire. » (Yoma 72b) Élifaz ayant choisi la voie de la Torah, Yaakov ne le tua pas, mais lui donna tous ses biens, ce qui revenait, en quelque sorte, à exécuter l’ordre de son père.

À présent, quelle fut la réaction d’Essav lorsque son fils revint et lui annonça qu’il n’avait pas exécuté son ordre à la lettre, mais avait pris les biens de Yaakov plutôt que de le tuer ? Essav s’est-il contenté de cette rapine, ou a-t-il réitéré sa tentative de meurtre ? Apparemment, le fait qu’Élifaz n’ait pas tué Yaakov ne semble pas avoir contrarié Essav, car l’intention de ce dernier était avant tout de perturber son frère dans son étude de la Torah et dans son service divin. Pour cette raison, lorsqu’il apprit qu’Élifaz l’avait délesté de toutes ses possessions, il s’en réjouit même, pensant que, démuni, Yaakov ne pourrait étudier et déchoirait donc spirituellement, lors de son séjour auprès de Lavan le méchant. Néanmoins, Yaakov ne se laissa pas impressionner par son état de dénuement, en dépit duquel il alla étudier la Torah dans la Yéchiva de Chem et Éver pendant une période de quatorze ans, suite à laquelle seulement il se dirigea vers ‘Haran.

« Les actes des patriarches sont un signe pour leurs descendants. » En effet, le dévouement des patriarches a été transmis à leurs enfants, au point qu’il s’est ancré dans le patrimoine génétique du peuple juif, lui donnant en permanence la force de se dévouer, lui aussi, au service de l’Éternel, même dans les plus grandes difficultés, lorsque le mauvais penchant essaie de l’en dissuader. En outre, lorsqu’un homme surmonte les épreuves et étudie malgré elles, Dieu lui vient en aide et lui permet d’y faire face. Or, c’est justement lorsque l’homme surmonte toutes les embûches, envoyées par le Très-Haut pour le tester, qu’il accède, dans ce monde, à une élévation.

HAFTARA DE LA SEMAINE

Haftara de la semaine : « Oui, Mon peuple se complaît dans sa rébellion contre Moi (…) » (Hochéa 11, 7 et suivants) – dans les communautés ashkénazes : « Yaakov s’était réfugié sur le territoire d’Aram (…) » (Hochéa 12, 13 et suivants).

Dans la haftara est évoqué le fait que Yaakov attrapa le talon d’Essav : « Dès le sein maternel, il supplanta son frère » (ibid. 12, 4), ce qui nous renvoie à la paracha où Yaakov prend la fuite devant Essav.

CHEMIRAT HALACHONE

Comment réparer la faute d’écouter des colportages ?

Pour commencer, il faut extirper de son cœur ce que l’on a entendu, ne pas y croire et penser que le colporteur en a peut-être rajouté ou a retiré un détail important. Et il faut prendre sur soi, à l’avenir, de ne plus croire de lachone hara ou de colportage sur un autre Juif, outre l’obligation de se confesser.

GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA

Les châles

J’ai eu vent d’une histoire incroyable, qui avait également eu lieu le jour d’une hilloula.

Mme Elkaïm, une proche, avait acheté au Maroc trois châles et un certain nombre de bougies qu’elle avait déposés sur la tombe du Tsaddik. Étonnamment, peu après les y avoir placés, elle ne les voyait plus : ils avaient disparu !

Elle était stupéfaite : personne ne s’était jamais risqué à voler des étoles ou des bougies posées sur la tombe du Tsaddik ! De ce fait, elle les chercha un peu partout autour du tombeau, mais les unes comme les autres avaient disparu sans laisser la moindre trace.

Mme Elkaïm entretient des relations commerciales avec la famille royale du Maroc, livrant parfois des marchandises au palais de Sa Majesté. Or, il advint qu’à la même période, elle se rendit à Rabat pour les besoins d’une transaction. Arrivée au palais royal, elle fut priée de patienter dans une salle intérieure, ce qui n’était jamais arrivé.

Mais quelle ne fut pas sa surprise d’apercevoir, à son entrée dans la pièce, les châles et les bougies qu’elle avait déposés peu de temps auparavant sur la tombe du Tsaddik à Mogador !

Comment ces objets étaient-ils arrivés là ?

Il est évident que, du Ciel, on a voulu porter à notre connaissance ce cas de disparition mystérieuse afin que nous renforcions notre foi dans les Sages, de mémoire bénie, qui, de par leurs innombrables mérites, peuvent changer les lois de la nature.

PAROLES DE TSADDIKIM

Qu’as-tu fait aujourd’hui pour progresser ?

« Si je retourne en paix à la maison paternelle, l’Éternel aura été un D.ieu pour moi. » (Béréchit 28, 21)

L’expression « en paix » est explicitée par Rachi : « Le mot chalom (paix) contient l’idée d’intégrité. “Entier” de toute faute, car je ne veux rien apprendre des agissements de Lavan. »

Pourquoi Rachi s’est-il écarté du sens habituel de cette expression ? Pour le commun des mortels, « revenir en paix », c’est échapper aux embûches qui peuvent guetter un homme en route.

Un jour, le Rav Soloveitchik zatsal, auteur du Beth Halévi, rencontra un ancien élève et l’interrogea sur ce qu’il faisait dans la vie.

« Je fais du commerce », lui répondit l’élève.

Mais quelques minutes plus tard, le Rav réitéra sa question : « Que fais-tu à présent ? »

Surpris, l’élève lui répéta qu’il était commerçant.

Quand le Rav reprit la même question pour la troisième fois, l’élève comprit qu’il voulait en venir ailleurs. « Que voulez-vous dire ? » lui demanda-t-il.

« Je t’ai demandé à trois reprises ce que tu fais, et tu m’as répondu à chaque fois ce qu’Hachem fait… Ta parnassa vient entièrement et exclusivement d’Hachem ! Ce que je voulais savoir, c’est ce que tu fais, de ton côté, pour progresser… À combien de cours de Torah participes-tu par jour ? Où est-ce que tu pries ? »

Le Rav de Brisk nous apprend là un principe remarquable, qu’il déduit de la demande de Yaakov. En effet, Yaakov a déjà évoqué ses besoins matériels auparavant (ibid., verset 20) : « Si l’Éternel est avec moi, s’Il me protège dans la voie où je marche, s’Il me donne du pain à manger et des vêtements pour me couvrir ». Il évoque là la protection face à toutes sortes de maux, et en particulier face aux périls qui guettent les voyageurs – une protection que seul Hachem assure, comme le laissent entendre les mots « Il me protège ». Quant à l’alimentation vitale pour le corps ainsi que les vêtements qu’un homme a, il les obtient sous l’effet de la bonté du Créateur. Loin de résulter des efforts de l’homme, qui se fourvoie souvent à ce sujet, ils proviennent directement d’Hachem. Mais alors quelle est la part de l’homme ? Dans quel domaine son action est-elle déterminante ?

« Si je retourne en paix à la maison paternelle », affirme Yaakov, soulignant par là que ce « retour » est le seul domaine dans lequel l’homme est libre d’agir et d’évoluer : il s’agit de sa situation spirituelle, et c’est pourquoi Rachi explique l’expression « en paix » dans le sens d’entier face à l’influence délétère d’un Lavan.

À MÉDITER

L’amour gratuit

Un émissaire chargé de collecter de l’argent en Suisse pour des institutions de Torah loua une chambre dans un hôtel local. C’était la pleine saison, et l’hôtel avait été pris d’assaut par de riches vacanciers. Un soir, il aperçut une famille au grand complet somnolant sur les fauteuils du lobby.

Il s’intéressa à eux : que faisaient-ils là, installés aussi sommairement ? Le père lui expliqua qu’ils avaient voulu louer une chambre, mais qu’il n’en restait plus : l’hôtel affichait complet. En l’absence d’autre choix, ils avaient décidé de rester là jusqu’au lendemain matin, où ils poursuivraient leurs recherches dans d’autres hôtels.

Notre ami voulut aussitôt venir en aide à cette famille, en lui proposant sa propre chambre pour la nuit, mais ses interlocuteurs, gênés, refusèrent sa généreuse offre. « C’est votre chambre, protestèrent-ils, comment pourrions-nous vous priver de sommeil ?! »

Comprenant leur malaise, l’Israélien prit leurs valises, les mit dans l’ascenseur et les amena jusqu’à sa chambre. « Voilà, conclut-il en souriant, maintenant, il vous sera plus facile de dormir dans ma chambre… » Son initiative eut l’effet escompté, et les autres le suivirent sans plus de protestations…

Deux ans plus tard, le héros de notre histoire était chez lui quand on tapa à sa porte. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’en ouvrant, il découvrit face à lui le père de la famille à laquelle il était venu en aide à l’époque, en Suisse !

Or, son étonnement s’accrut encore, lorsque l’autre lui tendit une enveloppe : « J’aimerais vous inviter aux fiançailles de ma fille ». Notre ami lui souhaita un chaleureux mazal tov, s’excusant toutefois : il ne pensait pas être en mesure de venir ce jour-là.

« Si vous ne venez pas, insista le père, nous ne pourrons pas nous réjouir. » L’invité était stupéfait.

Le père, tout ému, s’expliqua : « Le jour de notre rencontre à l’hôtel, nous étions sous l’effet d’un traumatisme profond : notre fille, qui était venue en Suisse pour étudier à l’université, avait malheureusement fait la connaissance d’un jeune goy, qu’elle était décidée à épouser. Pour nous, le choc avait été terrible, et en dépit de nos tentatives pour la dissuader, elle s’entêtait dans son idée. Étant donné qu’elle se trouvait encore en Suisse, nous avons décidé de venir la retrouver pour lui parler à cœur ouvert, dans l’espoir qu’elle finisse par se laisser fléchir. Nous avons fixé rendez-vous avec elle à l’hôtel où nous avions l’intention de prendre une chambre. Quand nous sommes arrivés, elle était déjà sur place, mais il s’avéra qu’il ne restait plus une seule chambre de libre. C’est alors que vous êtes arrivé, tel un ange tombé du Ciel. Notre fille a été témoin de la remarquable gentillesse que vous nous avez témoignée, et elle s’en est émerveillée. Elle a réalisé que vous n’aviez aucune raison de nous céder votre chambre et que vous n’agissiez que par pure générosité envers une famille juive. Elle a éclaté en sanglots incontrôlés et nous a annoncé qu’elle renonçait à épouser son ami goy. “Je commence à connaître les goyim, avoua-t-elle, et je suis sûre qu’aucun goy n’aurait été capable d’agir ainsi.” Elle nous a alors fait part de son désir de revenir à son peuple et au judaïsme. Le même jour, elle a rompu avec son ami, et est revenue avec nous en Israël. Elle a fait téchouva et on lui a proposé en chidoukh un excellent ba’hour, avec lequel elle se fiance aujourd’hui. Vous comprenez à présent, conclut-il les yeux pleins de larmes, que le responsable du retour de notre fille au sein du peuple juif et de ses fiançailles avec un ben Torah n’est autre que vous. C’est grâce à vous que les évènements ont pris cette tournure. C’est pourquoi vous êtes notre invité d’honneur à la fête, et nous ne pouvons pas renoncer à votre présence ! »

Si l’on réfléchit un instant, qu’est-ce que cet homme a fait en fin de compte ? Il a cédé sa chambre pour une nuit ! Et qu’est-ce qu’il y a gagné ? Que toutes les générations issues de l’union de cette fille avec un authentique ben Torah viennent en quelque sorte au monde grâce à lui. Quel mérite !

DANS LA SALLE DU TRÉSOR

Rabbi David Hanania Pinto

La difficulté à se séparer d’une richesse spirituelle

Il est écrit : « Yaakov se mit en route, et alla vers la terre des enfants de l’Orient. » (Béréchit 29, 1) Pourquoi le verset n’a-t-il pas simplement dit : « Yaakov alla (…) » ? Que signifie l’expression « se mit en route », ou littéralement « porta ses pieds » ? On l’emploie généralement à propos d’une personne handicapée qui éprouve des difficultés à avancer, donc quel sens a-t-elle ici, appliquée à Yaakov ?

Expliquons ce verset par un autre verset le précédant : « Yaakov se réveilla de son sommeil » (Béréchit 28, 16), que nos Maîtres interprètent ainsi : « Ne lis pas michnato (de son sommeil), mais mimichnato (de son étude) » (Béréchit Rabba 69, 7). Autrement dit, même si tout le monde pensait que Yaakov dormait, en réalité, il ne dormait nullement, mais étudiait la Torah. La Guémara (Taanit 5b) affirme que Yaakov n’est pas mort. En effet, seul celui qui dort peut être appelé mort, et Yaakov n’a jamais réellement goûté au sommeil. Seulement à ce moment-là, l’Éternel l’a obligé à dormir, afin de se révéler à lui ; pourtant, même cette fois-ci, Yaakov n’a pas vraiment dormi, ni n’en a eu l’intention, puisque lorsqu’il s’est réveillé, il a constaté le caractère redoutable de cet endroit, et a compris toute la Torah qu’il avait étudiée, comme il est dit : « Ce n’est autre que la maison du Seigneur, et c’est ici la porte du ciel » (Béréchit 28, 17) ; en d’autres termes, les portes du ciel se sont ouvertes à lui, et il a eu l’opportunité de réviser tout ce qu’il avait étudié.

D’où le sens de l’expression : « Yaakov porta ses pieds », à savoir, qu’il lui a été difficile de se détacher de cet endroit si élevé, où le Saint béni soit-Il S’était révélé à lui et lui avait ouvert les portes du ciel. Cependant, Yaakov était contraint de partir, car il devait se plier à l’ordre de son père. En outre, le Tout-Puissant lui avait promis qu’Il le protégerait. Yaakov n’avait donc plus le choix : il devait quitter cet endroit saint, malgré les difficultés que cela représentait ; aussi, a-t-il, si l’on peut dire, ordonné à ses pieds de partir, ce que la Torah laisse entendre par l’expression : « Yaakov porta ses pieds ».

DES HOMMES DE FOI

Dans ses vieux jours, Rabbi ‘Haïm perdit la vue. Malgré cela, il avait une perception fine qui dépassait les sens dont l’homme est naturellement doté. Il pouvait ainsi ressentir et savoir ce qui se passait autour de lui, qui se tenait près de lui et qui s’approchait.

Les personnes en quête de conseil ou de bénédiction qui venaient le voir étaient surprises de l’entendre détailler leur état de santé ou leur situation financière.

Il n’est pas étonnant que, durant cette période de cécité, les Sages de l’époque l’aient surnommé « le prophète».

Quatre ans après son déménagement à Casablanca, Rabbi ‘Haïm rendit l’âme à son Créateur. Quelques jours avant la disparition du Tsaddik, tôt le matin, toute la maisonnée fut réveillée par le bruit d’un choc brutal. Ils se levèrent précipitamment et trouvèrent leur père, Rabbi ‘Haïm, allongé sur le sol, enveloppé de son tallit et paré de ses téfillin. Il s’était effondré en pleine prière du matin.

Ils le relevèrent et l’allongèrent sur son lit. Alors, le Tsaddik appela ses fils et leur dit : « Mon heure est venue et je voudrais vous bénir. »

En ces instants bouleversants, Rabbi ‘Haïm se mit à bénir ses garçons, dont Rabbi Moché Aharon, même s’il se trouvait à Mogador, à des kilomètres de Casablanca. Quand vint le tour de Rabbi Raphaël, il pleura : « Je pleure sur la manière dont il va disparaître, tel un sacrifice pour le peuple d’Israël. »

Bien des années plus tard, le 12 Chevat 1980 (5740), un homme s’introduisit en pleine nuit dans la demeure de Rabbi Raphaël. Il s’approcha du lit dans lequel il dormait et le frappa violemment avec une barre de fer. Le Tsaddik mourut dans d’atroces souffrances. Puisse D.ieu venger sa mort !

EN PERSPECTIVE

Une promesse garantie ?

En dépit de la promesse d’Hachem à Yaakov Avinou – « Je te garderai partout où tu iras » –, le patriarche « eut extrêmement peur » (Béréchit 32, 8). Pourquoi avoir éprouvé cette crainte en dépit de la promesse claire d’Hachem ?

Et Rachi de paraphraser ainsi la pensée du Tsaddik : « Mes mérites ont diminué du fait des bontés et de la vérité que Tu as montrés à mon égard. C’est pourquoi je redoute d’être devenu indigne de ce que Tu m’as promis et de tomber entre les mains d’Essav. »

C’est à la lumière de ces paroles que le Rabbi de Vijnitz, le Imré ‘Haïm, répondit à la question de l’un de ses ‘hassidim venu un an plus tôt lui demander une berakha pour avoir des enfants.

« L’année prochaine, vous aurez une brit-mila », l’avait-il assuré. Mais une année s’écoula, et la promesse du Rabbi ne s’était pas accomplie.

« Qu’en est-il de votre promesse ? » demanda le ‘hassid à son Maître.

Et voici la réponse du Imré ‘Haïm : « Même Yaakov Avinou craignit qu’une faute n’entrave l’accomplissement de la promesse d’Hachem, lui répondit celui-ci. Or, je ne suis pas Hachem, et tu n’es pas Yaakov… »

 

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