La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

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20 Janvier 2018

ד' שבט תשע"ח

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La mitsva des téfillin, vecteur de la foi

Rabbi David Hanania Pinto

« Et ce sera pour toi un signe sur ton bras, et un rappel entre tes yeux, afin que la Torah de l’Éternel reste dans ta bouche : c’est d’un bras puissant que l’Éternel t’a fait sortir d’Égypte. » (Chémot 13, 9)

Le Saint béni soit-Il dit à Moché d’ordonner aux enfants d’Israël de se souvenir perpétuellement du miracle de la sortie d’Égypte, en écrivant le passage évoquant ce miracle sur les parchemins des téfillin, qui doivent être attachés quotidiennement sur le bras et sur la tête (entre les yeux). C’est ainsi que Rachi interprète ce verset : « Et ce sera pour toi un signe : la sortie d’Égypte sera pour toi un signe. Sur ton bras et un rappel entre tes yeux : tu écriras ces passages et tu les fixeras à la tête et au bras. »

Autrement dit, lorsque les Juifs mettront chaque jour les téfillin, qui contiennent les passages relatant la sortie d’Égypte, ils se souviendront continuellement de leur libération de ce pays, ainsi que des miracles, hors du commun, qui l’ont caractérisée. La mitsva des téfillin fait d’ailleurs partie des premières mitsvot qui ont été prescrites au peuple juif après la sortie d’Égypte, du fait qu’elle possède le pouvoir d’éveiller et de renforcer la foi de l’homme. La première chose que le Saint béni soit-Il demanda à Ses enfants, après les avoir délivrés de l’esclavage, était d’avoir foi en Lui et en Moché Son serviteur. Car la foi représente la clé et la base de l’existence du peuple juif en tant que peuple de prédilection. En effet, en l’absence d’une foi intense et passionnée, le peuple juif n’a pas la possibilité de se lier à la Torah et de l’étudier. C’est pourquoi il était au préalable nécessaire qu’il croie d’un cœur entier en son Créateur, pour être ensuite en mesure de recevoir la Torah avec enthousiasme et mériter d’être choisi, parmi tous les peuples, comme peuple de prédilection.

À travers le monde, il existe de nombreux Juifs qui mènent une vie conforme à la Torah et aux mitsvot, mais qui agissent de façon automatique, comme si la foi leur faisait défaut. Depuis leur plus jeune âge, ils ont pris l’habitude d’accomplir machinalement les mitsvot, néanmoins ils n’y mettent aucun sentiment. Certes, ils étudient la Torah et accomplissent les mitsvot, mais sans être convaincus que ces actes les rapprochent de leur Créateur et renforcent le triple lien entre la Torah, le Saint béni soit-Il et le peuple juif (cf. Zohar II, 90b ; III, 4b). Ces personnes-là sont tel un homme très riche, qui, en fait, est semblable à un pauvre misérable, car il a toute sa vie couru après l’argent, sans avoir finalement eu le loisir d’en profiter. D’ailleurs, il m’est plusieurs fois arrivé de rencontrer des hommes très opulents, qui étaient si occupés par leurs affaires qu’ils ne s’étaient, pendant très longtemps, pas donné le temps de manger, au point qu’ils avaient une mauvaise haleine, comme des clochards.

La foi est la source vitale de l’homme : c’est elle qui donne tout son sens à la vie. En l’absence d’une foi vivante et effervescente, les mitsvot de la Torah perdent leur sens profond et essentiel, et celui qui les accomplit sans foi perd sa source vitale, qui est aussi la base de l’existence du peuple juif.

Chaque matin, au moment du lever, les premiers mots que nous prononçons sont : « Je suis reconnaissant envers Toi, Roi vivant et éternel, qui m’as rendu mon âme, avec Miséricorde, grande est Ta foi. » Cette petite phrase, dite chaque matin, fait entrer l’homme, dès son lever, dans un monde de foi. Nous exprimons notre foi en Dieu, qui, avec Miséricorde, nous a rendu notre âme après la nuit. Lorsque les enfants d’Israël croient en l’Éternel, Il exprime alors, Lui aussi, Sa confiance en eux en leur rendant leur âme, bien qu’ils n’aient pas satisfait pleinement Sa volonté durant la journée précédente, dans l’espoir qu’ils se repentent rapidement de leur mauvaise conduite.

Tout Juif croyant, qui est attaché à son Créateur, doit Lui soumettre son cœur et son cerveau, de sorte que toutes les pensées de son esprit et les aspirations de son cœur ne soient vouées qu’à la volonté divine. L’esprit et le cœur sont naturellement attirés vers la matérialité ; toutefois, lorsque la foi brûle dans le cœur de l’homme, elle détient le pouvoir d’orienter ses désirs vers la sainteté et la spiritualité.

CHEMIRAT HALACHONE

Même si l’on entend de deux personnes

De même qu’il est interdit de croire du lachone hara émis par une tierce personne, même si l’on entend la même « information » de deux personnes ou plus, il est interdit d’y croire. Rapporter que quelqu’un a mal agi, même si c’est vrai, représente une transgression de l’interdit « tu ne colporteras pas ».

DE LA HAFTARA

Haftara de la semaine : « la chose qu’il a dite (…) » (Yirmya 46)

La haftara évoque la punition de Paro et le ravage de son pays, tandis que la paracha retrace les trois dernières plaies, qui laissèrent l’Égypte dans une situation catastrophique.

GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA

Une deuxième chance

Je reçus une fois un Juif ayant, à ma connaissance, commis une faute dont je lui soulignai la gravité extrême. Après l’avoir durement réprimandé, j’ajoutai : « Sache que s’il y avait le Beth Hamikdach, le Sanhédrin vous aurait fait mettre à mort pour cela ! »

Mes paroles ne l’impressionnèrent hélas nullement, et pas la moindre trace de regret n’apparaissait sur son visage.

Soudain, nous perçûmes le freinage brutal d’une voiture, suivi d’un tumulte en provenance de la rue. Il s’avéra qu’un piéton avait traversé la route sans remarquer la voiture qui fonçait vers lui. Si le chauffeur du véhicule n’avait pas réussi par miracle à freiner à temps, le passant aurait été tué sur le coup.

Pendant cet incident, mon interlocuteur était resté à mes côtés et, après coup, je lui fis la remarque suivante : « Vous avez vu le miracle dont a bénéficié ce piéton : si les freins de la voiture avaient eu la moindre défaillance, il est évident qu’il n’aurait pas survécu au choc. »

Aussitôt, sans raison visible, mon interlocuteur se mit à trembler comme une feuille.

« Que se passe-t-il ? lui demandai-je. Pourquoi tremblez-vous ?

– J’ai échappé, cette semaine, à un accident semblable. J’ai acheté une nouvelle voiture et, lors d’une de mes premières utilisations, les freins ont soudain cessé de répondre. Je ne m’en suis sorti que par miracle ; j’étais à deux doigts de la mort !

– Vous devez réaliser que par votre faute, vous vous êtes rendu passible de mort. Mais D.ieu a eu pitié de vous et vous a donné une seconde chance, dans l’espoir que vous vous repentiez. Engagez-vous à faire téchouva, et D.ieu prendra votre âme en pitié ! »

Cet homme accepta sur-le-champ de se soumettre au joug de la royauté céleste, et après que je lui eus indiqué le tikoun qu’il devait faire pour réparer ses agissements, il s’y engagea sans mot dire et eut ainsi la chance de faire téchouva.

Je suis certain que c’est le mérite de mes saints ancêtres qui est intervenu en faveur de cet homme, en provoquant au-dehors l’incident qui avait failli s’avérer mortel, afin que cela le secoue et le pousse à écouter mes conseils et à faire téchouva.

PAROLES DE TSADDIKIM

Pourquoi se fatiguer ?

« Fais entendre, s’il te plaît, au peuple, le message suivant : que chacun emprunte à son voisin, et chacune à sa voisine, des vases d’argent et des vases d’or. » (Chémot 11, 2)

Explication de Rachi :

« Le terme na (littéralement : s’il te plaît) exprime toujours une demande : afin que ce juste, leur père Avraham, ne dise pas : “Ils seront leurs esclaves et ils les opprimeront” : cela, D.ieu l’a réalisé ; mais : “ensuite, ils la quitteront avec de grandes richesses” : cela, Il ne l’a pas réalisé. »

Pourquoi Hachem avait-il besoin d’implorer les Hébreux ? demandent les exégètes. Si l’on annonçait à une foule réunie dans une salle que quelqu’un, au-dehors, est en train de distribuer de grosses sommes à tout venant, la salle ne se viderait-elle pas en quelques instants ?

Le Maguid de Douvno répond, comme à son habitude, par une parabole : deux royaumes s’affrontèrent pendant des années dans le cadre d’une guerre qui semblait ne jamais devoir prendre fin. Jusqu’au jour où leurs souverains respectifs décidèrent que la liste des victimes des deux camps était suffisamment longue et qu’il était temps de déterminer qui était le vainqueur. Plutôt que d’envoyer sur le front des bataillons de soldats comme du bétail à l’abattoir, il fut convenu de sélectionner un brillant lutteur pour représenter chaque camp. Tous deux s’affronteraient en duel, à côté d’une grande fosse, et celui qui parviendrait à y jeter son adversaire apporterait la victoire à son royaume.

L’un des côtés présenta son représentant : un soldat de dimensions imposantes, véritable hercule, tandis que son adversaire, de taille moyenne, faisait figure de nain face à lui.

Le signal de départ fut donné, l’affrontement pouvait commencer. En un tour de main, le combattant géant souleva son adversaire, qu’il hissa sur ses épaules comme un fétu de paille, puis se dirigea d’un pas assuré vers la fosse. Le roi qui s’apprêtait à perdre la guerre était à deux doigts de la crise d’apoplexie…

Lorsque les deux lutteurs se trouvèrent à un demi-mètre de la fosse, le petit soldat donna une gifle brutale à son adversaire, se libéra de son étreinte, et, en deux ou trois prises habiles, l’envoya dans la fosse. Les applaudissements fusèrent ; la guerre était terminée, et le gagnant fut richement récompensé. À l’issue de la cérémonie donnée en l’honneur du vainqueur, son roi le prit à part : « Tu mérites, certes, une récompense pour m’avoir apporté la victoire, mais qui me dit que je ne devrais pas te punir pour avoir mis mes nerfs à si rude épreuve ? Qu’est-ce qui t’empêchait, en effet, de nous faire ta brillante démonstration dès le début de l’affrontement ? J’ai failli avoir une crise d’apoplexie en te voyant à deux doigts de la fosse !

– Votre Majesté, répondit le soldat sans se laisser démonter, vous avez vu de quoi avait l’air mon adversaire ?

– Oui, un vrai colosse !

– Et il aurait fallu que je le traîne jusqu’à la fosse ?! Je suis lutteur, pas porteur ! Je l’ai donc laissé me porter sur ses épaules jusqu’au puits, et ce n’est qu’au dernier moment que je l’y ai expédié… »

Il en a été de même pour les enfants d’Israël lors de la sortie d’Égypte. L’essentiel de leur butin allait en fait être amassé au bord de la mer, après la noyade de leurs poursuivants. En regard, le butin d’Égypte était infime, comme le souligne le Midrach Chir Hachirim Rabba sur le verset (Chir Hachirim 1, 11) : « Nous te ferons des chaînons d’or avec des paillettes d’argent », les paillettes d’argent faisant référence au butin de l’Égypte, et les chaînons d’or, au butin de la mer, nettement plus important.    

Lorsqu’avant la sortie d’Égypte, Moché prie les Hébreux de prendre aux Égyptiens quelques ustensiles précieux, alors qu’ils allaient recevoir la majorité de ces richesses « sur un plateau d’argent » au bord de la mer Rouge, les enfants d’Israël auraient en quelque sorte pu recourir à un argument semblable à celui de ce lutteur : « Pourquoi nous fatiguer à emporter le butin d’Égypte jusqu’à la mer, si les Égyptiens vont de toute façon y apporter leurs richesses ? »

On comprend dès lors pourquoi Moché Rabbénou les prie instamment de s’emparer du butin d’Égypte, et ce, pour qu’Avraham Avinou ne puisse déplorer l’accomplissement seulement partiel de la promesse divine.

À MÉDITER

L’amour d’Israël

La notion d’amour est en fait une notion abstraite. Elle se réfère à un sentiment aux contours imprécis, et c’est pourquoi nous devons éclaircir la signification de la mitsva « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Comment s’exprime l’amour d’Israël ? Comment peut-on lui donner une signification concrète ?

En se penchant sur cette question, le Tsaddik Rabbi Moché Leib de Sassov zatsal trouva une réponse originale, qu’il exposa ainsi un jour à ses disciples : « Sachez que j’ai appris la véritable signification de l’amour d’Israël d’un goy ivre dans une taverne ! »

Les ‘hassidim levèrent des sourcils interrogateurs. « Vraiment ? »

« Une fois, répondit le Rav à leur étonnement, j’étais en route pour le Beth Hamidrach quand, en passant à côté de la taverne locale, toujours bondée de fermiers alcooliques, je remarquai à travers la devanture l’un d’entre eux qui s’était levé, apparemment tout à fait saoul, pour enlacer l’un de ses camarades dans un élan d’amour plutôt comique.

– Dis-moi la vérité, Ivan, seulement la vérité, lui demanda l’autre ivrogne, est-ce que tu m’aimes vraiment tant que ça ?

– Mais oui, je t’aime exactement comme je m’aime moi-même ! lui répondit le premier larron.

– Comment est-ce possible ? s’entêta l’autre. Comment peux-tu m’aimer autant que moi-même si tu ne sais pas exactement ce qui me manque ?

« À ce moment-là, reprit le Tsaddik, j’ai réalisé ce qu’était l’amour et ce qu’implique un véritable amour d’autrui. Lorsqu’un Juif aime sincèrement son prochain, il est censé savoir exactement ce qui lui fait défaut, connaître les moments où il est joyeux et ceux où la tristesse l’envahit !

« Car plus on est personnellement impliqué, plus on est capable de déterminer ce qui nous manque, du fait de l’amour que l’on porte à sa propre personne… Et donc, si l’on aimait vraiment son prochain comme soi-même, on ressentirait avec la même intensité ce qui lui manque et on saurait de même précisément comment l’aider ! »

Ainsi, aimer autrui, c’est avant tout être capable de ressentir ce qu’il ressent, d’identifier ses difficultés, d’être sensible à sa détresse. Cette capacité témoigne d’un véritable amour, entraînant dans son sillage, le cas échéant, l’aide concrète dont l’autre aura besoin en cas de détresse.

DANS LA SALLE DU TRÉSOR

Rabbi David Hanania Pinto

L’enseignement : un moyen d’élévation

« L’Éternel dit à Moché : “Va chez Pharaon, car Moi-même J’ai endurci son cœur et le cœur de ses serviteurs, afin que Je place Mes signes au milieu d’eux.” » (Chémot 10, 1)

Le saint Zohar explique (II, 34a) l’expression : « Va chez Pharaon » comme signifiant : « Moi et toi », c’est-à-dire, le Saint béni soit-Il et Moché.

Tentons de comprendre cette interprétation. L’intention du Zohar est de mettre en valeur l’amour que le Créateur porte à Ses envoyés. La preuve en est que, lorsqu’Il envoya Moché en mission vers Pharaon, Il l’accompagna pour le protéger. De plus, Moché reçut l’ordre d’accomplir la mission de Dieu, qui est la Torah. Or, nos Sages affirment (Chémot Rabba 33, 1) que l’Éternel s’est, si l’on peut dire, « vendu » avec la Torah, qu’Il a donnée au peuple juif. Autrement dit, lorsqu’un homme étudie la Torah, l’Éternel l’accompagne dans son étude.

Cette interprétation du Zohar m’a permis de répondre à une question que m’a posée le Roch Yechiva de Kol Torah, le Gaon Rav Moché Yehouda Schlesinger : à l’époque, les justes avaient l’habitude de s’isoler afin de servir l’Éternel ; ils disposaient de beaucoup de temps pour eux-mêmes, comme le soulignent nos Sages – « Les personnes pieuses d’autrefois méditaient une heure entière avant la prière, et encore une heure après celle-ci. » Par contre, aujourd’hui, les Rabbanim et les Rachei Yechivot sont constamment occupés par les affaires du public, par la diffusion de la Torah et la formation d’élèves. Aussi, où peuvent-ils trouver le temps pour progresser personnellement dans leur élévation spirituelle ?

Je lui ai répondu que justement lorsqu’un Rav interrompt ses propres occupations pour se consacrer au progrès de ses élèves et à leur évolution dans le service divin, il s’améliore et s’élève lui aussi. Tel est le sens de l’interprétation donnée par le Tana debé Eliahou (Zouta, 17) : « Les érudits diffusent la paix dans le monde, comme il est dit : “Tous tes enfants seront les disciples de l’Éternel” (Yéchayahou 54, 13) : ne lis pas tes enfants (banayikh), mais ceux qui te construisent (bonayikh). » Ceci signifie que lorsque les érudits construisent et corrigent leurs élèves ou d’autres personnes, ils se construisent simultanément eux-mêmes. Il est écrit : « L’Éternel s’est complu, pour le triomphe de Sa Justice, à rendre Sa doctrine grande et glorieuse » (ibid. 42, 21) ; or, telle est aussi l’œuvre des érudits, à savoir la diffusion et la glorification de la Torah.

Illustrons cette idée par l’exemple d’une maîtresse de maison qui se donne beaucoup de mal pour préparer un plat aux membres de sa famille. Au moment du repas, elle reste debout pour servir tout le monde et n’a pratiquement pas le temps de goûter elle-même ce qu’elle a cuisiné. Malgré cela, elle n’a pas faim, parce qu’elle est rassasiée de voir les autres manger à satiété, et c’est de là qu’elle retire toute sa satisfaction. De même, la satisfaction du Rav lui provient du fait qu’il nourrit spirituellement ses élèves.

DES HOMMES DE FOI

‘Haïm, le petit garçon de Mme Altit, était très malade, entre la vie et la mort. Lorsqu’elle se rendit compte à quel point l’état de son enfant était critique, elle leva les mains vers le ciel et s’écria : « D.ieu, je n’ai qu’un seul fils. »

Elle enleva alors ses sept bracelets et pensa : « Ces sept bracelets je les donnerai demain à Rabbi ‘Haïm Pinto. Comme je sais qu’il va les distribuer aux pauvres, je Te demande, Maître du monde, de faire quelque chose en faveur de mon fils. »

Moins d’une heure après, le médecin arriva et ausculta l’enfant. « Mme Altit, il ne reste plus qu’une heure de vie à votre fils », déclara-t-il.

La réaction de la mère ne laissa aucun doute quant à sa foi en D.ieu : « Votre travail, dit-elle, consiste à guérir les malades et à sauver des vies, et non à décider de qui va vivre et qui va mourir. D.ieu fait des miracles, c’est Lui qui détient les clés de la vie et de la mort. »

Peu de temps après, l’enfant se mit à bouger. Quelques minutes plus tard, il soulevait déjà ses membres et demanda même à boire, jusqu’à ce qu’il se levât et se mît à marcher. Tous eurent conscience qu’il s’agissait d’un grand miracle. La joie fut indicible.

Le lendemain matin, à six heures, on entendit frapper à la porte. Quand elle ouvrit, Mme Altit se retrouva face à Rabbi ‘Haïm et à son serviteur. Le Tsaddik lui demanda : « Est-ce que tout va bien ?

– Oui, confirma-t-elle.

– Alors, la pria-t-il, donne-moi les sept bracelets qui m’appartiennent. »

Mme Altit n’en revenait pas… Puis, prenant son courage à deux mains, elle demanda à Rabbi ‘Haïm d’où il était au courant de ce vœu qu’elle n’avait pas même formulé oralement !

« C’est vrai, lui répondit le Tsaddik, mais au moment où vous avez prié, je manquais d’argent pour payer mes dettes, et quand vous avez eu la pensée d’offrir vos bracelets, Hachem a mis dans mon esprit cette idée, de manière à m’en informer. »

EN PERSPECTIVE

Une plaie marquante pour les jeunes enfants

À propos du verset « afin que tu racontes aux oreilles de ton enfant », le Midrach souligne que c’est une allusion à la plaie des sauterelles, de même qu’il est écrit à ce sujet, dans Yoël, « vous la raconterez à vos enfants ».

On peut se demander quelle est la particularité de cette plaie pour qu’elle doive plus particulièrement être dépeinte aux plus jeunes.

Le ‘Hidouché Haradal propose une réponse lumineuse : peut-être la raison en est-elle qu’autrefois, les enfants en bas âge jouaient avec des sauterelles, comme le souligne la Guémara dans le traité Chabbat, où est mentionnée l’habitude de conserver ces insectes pour les jeux des plus jeunes (avant l’invention des Lego et autres Playmobil…).

C’est là la raison pour laquelle cette plaie était tellement susceptible de les intéresser, plus que les autres.

 

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