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paracha de la semaine

Parachat  Balak

30 Juin2018

י"ז תמוז תשע"ח

Horaires de Chabbat
Localité Allumage Fin de Chabbat Rabbenou tam
Paris 21h40* 23h04 00h40
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Marseille 21h04* 22h17

23h22

Ra'anana 19h28 20h33

21h18

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L’effort, le moyen d’acquérir les vertus

Rabbi David Hanania Pinto

« Tu ne maudiras point ce peuple, car il est béni » (Bamidbar 22, 12)

Nos Sages affirment que les enfants d’Israёl n’avaient pas de plus grand ennemi que Bilam l’impie. Ce dernier chercha à les anéantir par ses malédictions, mais le Saint béni soit-Il, dans Sa grande bonté, les prit en pitié et lui tint la bride haute pour l’empêcher de les maudire. Lorsqu’il constata qu’il était incapable de les maudire, il voulut les bénir, mais l’Eternel lui signifia qu’ils n’avaient pas besoin de sa bénédiction, « car il est béni » – comme le dit le proverbe : « Je ne veux ni de ton miel, ni de ton dard ! » (Rachi)

Il va sans dire que même lorsqu’il voulut les bénir, son intention n’était pas de leur apporter la bénédiction, mais il espérait les maudire par ce biais ; aussi D.ieu ne lui en donna-t-Il pas le loisir.

Mais d’où provenait donc cette aversion profonde que Bilam éprouvait pour le peuple juif ? Pourquoi le haïssait-il au point de vouloir l’exterminer ?

Nos Maîtres (Avot 5, 19) affirment : « Quiconque a les trois défauts opposés peut se réclamer de Bilam l’impie (…) : un regard malveillant, un esprit arrogant et une âme avide. » Le principal vice de Bilam était son regard malveillant ; c’est ce qui le caractérisait. Celui qui possède ce défaut ne supporte pas de constater la réussite de son prochain. Ainsi, Bilam ne parvenait pas à accepter la réussite des enfants d’Israёl et était jaloux du fait que l’Eternel était constamment à leurs côtés, veillait à leurs moindres besoins, leur accordait une providence individuelle et les conduisait miraculeusement dans le désert. D’où la haine cuisante qu’il nourrissait à leur égard et sa volonté de les exterminer.

Pourtant, ceci demande à être éclairci : si Bilam était un si grand mécréant, comment mérita-t-il de parvenir au niveau de la prophétie ? Le texte dit à son sujet : « qui perçoit la vision du Tout-Puissant » (Bamidbar 24, 16), et nos Maîtres de commenter (Sanhédrin 105b) qu’il connaissait l’heure où D.ieu était en colère, connaissait l’avenir et avait atteint le même niveau de prophétie que Moché. Aussi, comment un homme qui avait de si grands vices, une profonde haine pour le peuple juif et un comportement des plus immoraux, put-il atteindre un si haut degré de prophétie ?

La réponse est simple. Bilam ne s’est jamais travaillé pour parvenir à ce niveau : il l’a atteint gratuitement, l’a reçu en cadeau. En effet, il n’a jamais aspiré à se sanctifier ni à purifier ses pensées pour mériter de se hisser à un haut niveau spirituel ; au contraire, de vilains défauts et un esprit de révolte étaient implantés en lui, et il les suivait volontiers, cédant aux incitations de son mauvais penchant. Mais il reçut gratuitement du Créateur un très haut niveau de prophétie, afin que les nations du monde ne puissent plus tard justifier leur mauvais comportement par le fait qu’elles eussent été défavorisées.

Telle est l’interprétation de Rachi (Bamidbar 22, 5) : « Si l’on demandait : pourquoi l’Eternel a-t-Il fait reposer Son esprit majestueux sur un païen pervers ? C’est afin que les autres nations n’aient pas l’excuse de dire : “si nous avions eu des prophètes, nous aurions retrouvé le droit chemin”. Aussi D.ieu leur a-t-Il donné des prophètes, et ceux-ci ont brisé les barrières morales du monde. »

Le Midrach (Bamidbar Rabba 20) met en exergue la différence entre les prophètes du peuple juif et ceux des autres nations : tandis que les premiers mirent en garde les enfants d’Israёl contre les péchés, celui qui se leva parmi les nations ouvrit une brèche pour mener à la perte des hommes. Du fait que Bilam n’a pas fourni d’efforts pour acquérir de bons traits de caractère, il ne put se défaire de ses mauvais et se souilla.

Toutes proportions gardées, Moché se hissa à un très haut niveau au prix de nombreux efforts. Paré de vertus et d’un comportement droit, il pouvait se réclamer de notre patriarche Avraham, puisqu’il avait, tout comme ce dernier, « un œil bienveillant, un esprit humble et une âme tempérée » (Avot 5, 19). En effet, il se sacrifia pour le peuple juif et se travailla afin d’acquérir ces trois vertus.

Déjà lors de sa jeunesse, lorsqu’il se trouvait au palais de Paro, Moché ne cherchait pas à profiter de sa place prestigieuse. Au contraire, partageant la souffrance de ses frères asservis, il ôtait ses vêtements princiers pour aller les aider et les réconforter. C’est ainsi qu’il acquit les vertus de bonté et d’humilité, qui s’enracinèrent en lui et devinrent partie intégrante de son être. Car il se travailla pour les acquérir. En outre, ces sublimes vertus lui permirent également de se renforcer en crainte du Ciel et d’atteindre un niveau de proximité divine jamais inégalé par aucun être humain.

Or, il est important de savoir qu’il suffit à l’homme de commencer à se sanctifier, à purifier ses pensées et à s’éloigner des vices et de l’abomination pour mériter que D.ieu le soutienne et l’aide à parvenir à de hauts niveaux. Néanmoins, il lui incombe tout d’abord de s’atteler à cette tâche et de prouver sa ferme volonté de se vouer à une véritable ascension spirituelle, tout en progressant en crainte du Ciel. Le Créateur lui accordera alors Son assistance, car « celui qui vient se purifier, D.ieu lui vient en aide ».

DES HOMMES DE FOI

L’existence de Rabbi Moché Aharon Pinto était caractérisée par une attente impatiente de la période messianique et de la restauration de la souveraineté divine dans le monde.

En rapport avec ce sujet, il répéta à plusieurs occasions : « Nous vivons dans l’Etat d’Israël, mais le vrai Etat d’Israël n’existera que lorsque tous ses habitants accepteront la Royauté divine, étudieront la Torah et accompliront les mitsvot. Car alors, le Machia’h viendra et amènera le monde à la perfection.

« En attendant, il est préférable d’y vivre, suivant le principe : “Je ne suis qu’un étranger domicilié parmi vous”. Ceux qui y vivent ont un mérite supplémentaire par rapport à ceux qui n’y vivent pas. Car ces derniers se trouvent vraiment dans l’obscurité de l’exil, tandis que nous avons le mérite de nous imprégner de la sainteté de cette terre. Réjouissons-nous de notre part ! »

Rabbi Moché Aharon répétait souvent que si ce n’était pour les Yéchivot, les Collélim et la Torah que l’on y étudie, l’Etat d’Israël n’aurait aucune raison d’être. Car seule la Torah nous protège et nous sauve de tous ceux qui se lèvent contre nous, particulièrement en ces temps-ci.

Afin que l’étude de la Torah se multiplie dans le monde, le Tout-Puissant a permis la création de l’Etat d’Israël, et force est de constater que jusqu’à présent, les gens affluent du monde entier pour y étudier la Torah et s’y plonger. Son existence et sa réussite ne sont que Bonté divine, comme il est dit : « Un pays qui est constamment sous l’œil de D.ieu, depuis le commencement de l’année jusqu’à la fin. » (Dévarim 11, 12)

Néanmoins, le Tsaddik Rabbi Moché Aharon priait constamment pour que les dirigeants politiques du pays fassent téchouva, car « Le voici qui se tient derrière notre muraille » (Chir Hachirim 2, 9) : la Délivrance est toute proche. Si seulement chacun d’entre nous faisait une petite avancée dans l’étude de la Torah, dans la téchouva et les bonnes actions, nous assisterions enfin à la révélation du Machia’h.

Notre maître Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita, développant le sujet de la Délivrance, raconte au sujet de son père :

« Je me souviens qu’une fois, mon père et maître, que son mérite nous protège, m’a dit : prends une feuille et un stylo et écris-y l’interprétation que je vais te donner. Il me lut alors le verset : “Qu’ils sont gracieux sur les montagnes les pieds du messager qui annonce la paix, du messager de bonnes nouvelles, qui annonce la délivrance, qui dit à Sion : ton D.ieu est roi !” (Yéchaya 52, 7), qu’il répéta plusieurs fois. Etonné, je lui demandai quelle en était son interprétation, et il me dit simplement : réfléchis bien au sens de ce verset – n’y décèles-tu pas un formidable ‘hidouch ? Lorsque je lui répondis par la négative, il m’enjoignit d’écrire ce verset une fois de plus. Ce scénario se répéta en boucle. J’appris par ailleurs que, durant de nombreuses années, mon père avait l’habitude de répéter ce verset devant toute personne qui se présentait à lui. Mais ses paroles restaient totalement mystérieuses et je ne parvins jamais à en comprendre le sens profond.

« Ce n’est que de nombreuses années plus tard que l’Eternel me dessilla les yeux et que je compris clairement son intention. Je pense qu’à travers les mots “du messager de bonnes nouvelles”, il voyait une allusion à la Torah, appelée Bien, comme il est dit : “Car Je vous donne de bonnes leçons : n’abandonnez pas ma Torah”. Autrement dit, lorsque le Messie viendra, il annoncera le Bien, c’est-à-dire nous enseignera la Torah – une Torah pure, tamisée par 13 tamis, telle la fleur de farine, dépourvue de toute impureté. Lorsqu’une Torah de cette pureté éclora dans le monde, nous aurons le mérite d’accéder au niveau de “ton D.ieu est roi”, grâce à la sainte Torah qui sortira de la bouche du roi Messie. Car alors, l’Eternel sera Roi sur toute la terre et Sa royauté dominera le monde entier ; tous les êtres humains reconnaîtront qu’il est Dieu dans le ciel comme sur terre.

« C’est ainsi que Papa aspirait profondément à la venue du Machia’h, et ce, afin d’avoir enfin le mérite d’apprendre la Torah de manière véridique, directement de celui-ci, et afin d’assister à l’acceptation unanime de la royauté divine. Car telle est la vertu de la Torah de vérité : elle permet continuellement de développer et de mettre au jour de nouvelles interprétations, ce qui sanctifie le Nom de l’Eternel, donateur de la Torah, et mène à la reconnaissance universelle de Sa royauté. Puisse le mérite de la Torah nous protéger ainsi que tout le peuple juif ! »

PAROLES DE TSADDIKIM

Les prières du voleur

Contrairement aux autres sections de la Torah, celle de Balak n’est ponctuée par aucune interruption, ni « ouverte », ni « fermée », marquant une séparation entre les différents sujets.

Le ‘Hafets ‘Haim en explique la raison : bien que Bilam fût prophète et que sa prophétie fût d’inspiration divine, cependant, il ne possédait pas les vertus et les caractéristiques propres aux prophètes du peuple juif. Ses prophéties n’eurent aucune influence sur lui ; il n’y médita pas ni n’en retira le moindre enseignement. D’après nos Maîtres (Yalkout Chimoni), « les interruptions servaient à donner le temps à Moché de méditer entre un sujet et un autre », mais Bilam l’impie se laissait entraîner par sa prophétie, ne prenant pas le temps de s’arrêter pour réfléchir, comportement reflété par l’absence totale de signes d’arrêt dans cette section de la Torah.

Le Maguid Mécharim, Rav Yaakov Galinsky zatsal, raconte l’histoire suivante, au nom du Saba de Novardok.

Une fois, le fidèle bedeau d’une synagogue était en train de la nettoyer aux heures tardives de la nuit, quand soudain, il aperçut le voleur de la ville qui s’était introduit dans le plus grand silence. Ce dernier n’avait pas remarqué sa présence, aussi se cacha-t-il en-dessous d’une des tables afin d’observer ce qu’il allait voler et de le surprendre en flagrant délit.

Or, voilà qu’il le voit s’approcher de l’arche sainte, embrasser la couverture et pleurer !

Le bedeau, interdit, n’y comprend rien. Peut-être le voleur a-t-il un enfant malade à la maison, peut-être est-il confronté à un autre malheur… Il attend impatiemment pour écouter la requête du voleur.

« Maître du monde ! Maître du monde ! Donne-moi l’inspiration divine ! » Il ne parvient pas à entendre la suite de sa prière.

Une fois que le voleur se fut éloigné de l’arche, le bedeau ne put plus se retenir. Il sortit de sa cachette, le rattrapa et s’adressa à lui dans l’obscurité : « Mon frère juif, personne d’autre que nous deux n’est présent ici. J’ai entendu ta prière ; pourrais-tu m’expliquer à quoi tu voulais faire allusion dans ta requête ? Dis-moi la vérité : es-tu devenu fou, est-ce réellement l’inspiration divine qui te manque ? Qu’est-ce qui t’est arrivé, mon ami, le voleur? »

Celui-ci répondit : « Qu’y a-t-il de difficile à comprendre ? Qui, mieux que toi, sait ce qu’est une dure nuit d’hiver ? Combien il est difficile de pénétrer dans une maison fermée ! Je dois faire un vrai sacrifice pour cela. Et une fois que je suis enfin à l’intérieur, combien d’efforts dois-je faire pour mettre la main sur le portefeuille du propriétaire ! Je dois chercher dans les moindres recoins et affronter une peur que peu de personnes seraient capables de maîtriser. Une peur et une tension… Si seulement j’avais l’inspiration divine, je saurais où se trouve le coffre-fort et me dirigerais directement vers le but, ce qui m’épargnerait toute cette souffrance… »

Le Saba de Novardok conclut ainsi : il en était de même concernant Bilam l’impie. Il mérita certes de parler avec le Saint béni soit-Il, d’avoir la prophétie et l’inspiration divine. Mais que fit-il de tout cela ? Il maudissait les gens et cherchait à gagner de l’argent par tous les moyens et ruses possibles. Au lieu d’utiliser à bon escient sa prophétie, il la vendit, pour ainsi dire, contre un plat de lentilles, à l’instar de ce voleur qui implora D.ieu de lui accorder l’inspiration divine afin de pouvoir voler plus facilement !

Nous en déduisons notre devoir d’exploiter correctement nos forces et de tirer un enseignement des atouts que l’Eternel nous accorde, contrairement à Bilam qui ne sut pas utiliser son pouvoir prophétique pour aller dans la bonne direction.

GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA

Un but dans la vie

Au cours d’un passage en Israël, je me trouvais à Jérusalem au moment où eut lieu un marathon. Face au spectacle d’innombrables personnes courant à perdre haleine, je me posai la question : « Où courent-elles ? » « Nos pieds se dressaient dans tes portiques, Jérusalem », peut-on lire dans les Téhilim (122, 2). Il y a de cela des milliers d’années, les Juifs couraient en direction du Temple, lieu de résidence de la Présence divine. Mais de nos jours, alors qu’il a été détruit et que le feu de l’autel ne brûle plus, vers où peut-on courir dans cette ville en ruine ? Ce marathon ajoute-t-il à la sainteté de la ville ou bien souligne-t-il encore plus sa déchéance ?

C’est ainsi que je tournais et retournais ce problème dans mon esprit, cherchant à comprendre l’objectif des participants à ce marathon, pour parvenir finalement à la conclusion qu’ils n’en avaient pas. Ils couraient en fait sans aucun but, uniquement pour accroître la part de matérialité qu’ils avaient en eux.

La vie sans Torah est une vie sans but. J’ai rencontré dans ma vie beaucoup de riches, qui paraissaient avoir réalisé toutes leurs envies dans ce monde. Et pourtant, tout sentiment de satisfaction et de joie de vivre leur faisait défaut. Bien qu’extérieurement, ils cherchent à donner l’impression qu’ils sont heureux, ils sont les meilleurs clients des psychologues et psychiatres.

Seul l’homme ayant atteint un objectif valable peut jouir d’un sentiment de satisfaction personnelle. Dans la vie du Juif, seul l’investissement dans la Torah et les mitsvot peut lui apporter ce sentiment. Car une vie de Torah est une existence avec un but, un idéal ; c’est la raison de notre venue dans ce monde. « Elle est un arbre de vie pour ceux qui s’y attachent ; la soutenir, c’est s’assurer la félicité. »

CHEMIRAT HALACHONE

Des louanges préjudiciables

Il faut veiller à ne pas louer son prochain si cela peut lui être préjudiciable. Par exemple, un invité ne doit pas raconter à tous les passants, dans la rue, combien untel l’a bien accueilli, lui a donné à manger et à boire et s’est donné de la peine pour lui. Car cela encouragerait de nombreuses personnes mal éduquées à se rassembler chez ce maître de maison, qu’elles ruineraient. A ce sujet, il est dit : « Assourdir de grand matin son prochain par de bruyants saluts, c’est comme si on lui disait des injures. » (Michlé 27, 14)

DE LA HAFTARA

Haftara de la semaine : « Les survivants de Yaakov seront (…) » (Mikha chap. 5 et 6)

Lien avec la paracha : la haftara relate la bonté du Saint béni soit-Il, qui a fait en sorte que Bilam loue le peuple juif au lieu de le maudire, sujet de notre paracha, qui rapporte la volonté de Balak, roi de Moav, et de Bilam l’impie de maudire le peuple juif, qui fut finalement béni contre le gré de ce dernier.

LE QUATRIÈME JEÛNE

Le jeûne du 17 Tamouz

Cinq catastrophes eurent lieu le 17 Tamouz : les premières tables de la Loi furent brisées, le sacrifice perpétuel fut annulé, une brèche fut faite dans la muraille de Jérusalem, Apostamos brûla un séfer Torah et une idole fut placée dans le sanctuaire.

La brisure des tables :

Le 7 Sivan, après le don de la Torah, Moché remonta sur le mont Sinaï (duquel les membres du peuple n’avaient pas encore le droit de s’approcher, comme ils en avaient eu l’ordre avant le don de la Torah) afin d’apprendre, de la bouche du Tout-Puissant, tous les détails de la Torah et de recevoir les tables de la Loi.

Avant de monter sur le mont Sinaï, Moché leur dit : au bout de 40 jours, dans les six premières heures de la journée, je reviendrai et vous donnerai la Torah. Ils pensaient que le quarantième jour correspondait au 16 Tamouz [croyant, par erreur, que le 7 Sivan était compris dans le compte des 40 jours].

Le 16, le Satan vint et jeta la confusion dans le monde, lui donnant l’apparence de ténèbres, d’obscurité et de désordre, afin de leur signifier que Moché était certainement mort, puisque six heures s’étaient déjà écoulées et il n’était toujours pas revenu.

Le Satan leur dit : « Où est donc Moché votre maître ? » Ils lui répondirent : « Il est monté dans le ciel. » Et de rétorquer : « Six heures sont passées ! » Mais ils ne tinrent pas compte de sa réponse. « Il est mort ! » reprit-il. Ils l’ignorèrent toujours. C’est alors qu’il leur montra l’image de son cercueil. Cette fois-ci, gagnés par la confusion et la folie, ils allèrent, affolés, trouver Aaron pour lui dire : fais-nous un dieu.

Le lendemain, Moché redescendit de la montagne. Au moment où le Saint béni soit-Il lui donna les tables de la Loi, celles-ci tenaient en l’air d’elles-mêmes. Lorsqu’il descendit et s’approcha du camp, il vit le veau d’or et l’écriture s’envola des tables, qui devinrent lourdes pour Moché. Aussitôt, il se mit en colère et les jeta.

Avant la destruction du premier Temple, une brèche fut aussi faite dans la muraille de la ville en Tamouz, le neuf de ce mois. Mais, du fait qu’on n’afflige pas la communauté outre mesure, on ne fixe pas deux jours de jeûne trop rapprochés. C’est pourquoi nos Sages ont fixé le jeûne le 17 Tamouz, parce que la destruction du second Temple a été encore plus dramatique pour nous que celle du premier.

L’annulation du sacrifice perpétuel

A l’époque du premier Temple, le 9 Tamouz, les ennemis du peuple juif firent une brèche dans la muraille de Jérusalem ; puis ils pénétrèrent dans la ville et y firent des massacres et des saccages. Cependant, ils ne purent pénétrer dans le sanctuaire, car les Cohanim s’y étaient rassemblés pour effectuer leur service, et ce, jusqu’au 7 Av. Habituellement, il y avait dans le parvis suffisamment d’agneaux déjà vérifiés (sans défaut) pour les besoins de quatre jours de sacrifice. Mais, le 13 Tamouz, il y eut une pénurie d’agneaux. Aussi, à partir de ce jour-là, les Juifs soudoyèrent les troupes ennemies : ils leur envoyèrent de l’or et de l’argent pour recevoir des agneaux en échange. Cette transaction dura jusqu’au 17 Tamouz.

La brèche dans la muraille

A l’époque de la destruction du second Temple, Titus et ses soldats firent une brèche dans la muraille de Jérusalem et pénétrèrent dans la ville.

A cette même date, Apostamos brûla un séfer Torah. Cet événement se trouve mentionné dans la Michna, mais on n’en trouve aucun détail dans les sources des Richonim. Les A’haronim estiment que cette tragédie eut lieu à l’époque de l’empereur romain Koumnous, environ 16 ans avant la grande révolte contre les Romains. Les soldats de l’empereur tourmentèrent les Juifs et commirent un sacrilège, ce qui entraîna de violentes émeutes, qui s’apaisèrent ensuite. Flavius Joseph décrit cette période :

« Après cette punition (lorsqu’environ dix mille hommes furent exterminés dans l’enceinte du Temple à cause du désordre causé par les Romains), éclata un nouveau désordre, dû à un pillage : sur la route vers le palais royal, près de Bet ‘Horon, des brigands s’attaquèrent à Stefanus, l’un des serviteurs de l’empereur, et lui prirent tous ses biens. Koumnous envoya ses soldats dans tous les villages proches de l’endroit où eut lieu le pillage, leur ordonnant d’emprisonner leurs habitants, qu’il convoquait pour avoir manqué de poursuivre les brigands. Un des soldats s’empara d’un séfer Torah, le déchira et le jeta au feu. Les Juifs de partout tremblèrent, comme si tout leur pays avait été la proie du feu. Dès qu’ils apprirent ce sacrilège, tous se mirent à pleurer et, dans un esprit de vengeance, coururent comme des flèches venant de toutes parts à Césarée pour demander à Koumnous de venger ce sacrilège en punissant l’homme qui avait injurié D.ieu et la Torah. L’empereur comprit que le peuple ne se calmerait pas tant qu’il ne l’aurait pas satisfait, aussi décréta-t-il qu’on fît venir ce soldat et qu’on le monte sur la potence, entre les camps de ceux qui avaient porté plainte contre lui. Les Juifs retournèrent ensuite vers leurs villes. »

Une idole fut placée dans le sanctuaire

Certains affirment qu’Apostomos est aussi l’auteur de ce sacrilège, qui eut lieu le 17 Tamouz. D’autres avancent qu’il s’agit de l’idole faite par le roi Ménaché, qu’il avait placée dans le sanctuaire le jour du 17 Tamouz.

DANS LA SALLE DU TRÉSOR

Rabbi David Hanania Pinto

Etre émerveillé, oui ; changer, non !

Bilam l’impie, impressionné par les qualités du peuple juif, s’écria : « Qu’elles sont belles, tes tentes, ô Yaakov!» (Bamidbar 24, 5) Et la Guémara (Sanhédrin 105b) de commenter : il faisait allusion aux synagogues et lieux d’étude, dans lesquels les enfants d’Israёl prennent place pour étudier la Torah.

Cet émerveillement de Bilam ressemble beaucoup à celui éprouvé par les gens qui viennent visiter des institutions de Torah, comme des Yéchivot, par exemple. C’est la première fois de leur vie qu’ils se trouvent confrontés de près au monde de la Torah, ayant face à eux le spectacle de centaines d’Avrékhim ou ba’hourim qui s’attellent assidûment à la tâche de l’étude, débattent avec ferveur des discussions d’Abayé et de Rabba.

Il est aisé de s’imaginer combien ces personnes sont impressionnées par cette vision, à ce moment-là. Elles réalisent la beauté et la splendeur de notre sainte Torah, et ont alors une estime inouïe pour ceux qui se vouent à son étude et qui sont prêts à se sacrifier dans la « tente de la Torah », renonçant à tous les vains plaisirs de ce monde.

Cependant, si ce merveilleux spectacle remue tant ces visiteurs, comment expliquer qu’il ne laisse pas son empreinte en eux ? En effet, leur émerveillement fait vite de s’estomper, et ils ne décident pas de suivre le mouvement et de se joindre aux étudiants de Yéchivot et Collélim. Pourquoi donc aucun changement essentiel ne s’opère-t-il en eux ?

La réponse est simple : telle est l’œuvre du mauvais penchant. S’il permet à l’homme d’être impressionné par ce qu’il voit, il ne lui laisse pas le loisir d’éveiller ses sentiments intérieurs plus dissimulés, ceux qui susciteraient en lui un véritable changement, de peur qu’il n’emprunte le droit chemin. Nous constatons à cet égard combien il est difficile, pour l’homme, de se défaire de ses mauvaises habitudes, et, à l’opposé, combien il lui est facile de continuer à suivre ses désirs plutôt que de se soumettre au joug de la Torah et des mitsvot. C’est ainsi qu’il persiste dans ses voies corrompues, refusant de se corriger en quoi que ce soit.

Il en fut de même concernant Bilam : il fut hautement impressionné par les enfants d’Israёl, assis par groupes pour étudier la Torah, et pourtant, il ne fut pas prêt à modifier son propre comportement. De son point de vue, il était trop difficile, voire impossible, de se conformer aux lois de la Torah. Aussi préféra-t-il poursuivre son mode de vie licencieux, ce qui explique pourquoi son émerveillement face au monde de la Torah n’entraîna pas de changement personnel en lui.   

 

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