Chabbat Hol Hamoêd Soukot 29 Septembre 2018 כ' תשרי תשע"ט |
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L’essence de la joie à Sim’hat Torah
Rabbi David Hanania Pinto
La fête de Sim’hat Torah est désignée par le nom de Atsérèt, comme il est dit : « Le huitième jour, aura lieu pour vous une fête de clôture. » (Bamidbar 29, 35) Tout Juif est alors plongé dans une joie profonde, du fait que, comme l’indique le nom de la fête, il s’arrête un jour de plus devant l’Eternel suite à Sa demande – « Il M’est difficile de Me séparer de vous. » Il va sans dire que le Saint béni soit-Il concède alors à l’homme une influence positive, afin de l’aider à faire face aux assauts du mauvais penchant qui tire justement sa substance de la sainteté.
En outre, à l’heure de la joie, l’homme se lie au Créateur, comme le suggère le verset : « et tu seras uniquement (akh) joyeux » (Dévarim 16, 15), où le terme akh a la même valeur numérique que le Nom divin Aleph-Hé-Youd-Hé. Autrement dit, la joie de l’homme doit être exclusivement vouée à l’Eternel. Malgré toutes les fêtes qu’il a déjà passées, l’homme ne s’en lasse pas : le dernier jour, il redouble de joie et oublie tous ses soucis et difficultés, tant il se sent proche de D.ieu et danse avec effervescence pour Sa gloire, annulant son ego.
Chacun doit savoir qu’afin d’être en mesure, à Sim’hat Torah, de se réjouir exclusivement en l’honneur de D.ieu, il lui incombe de s’efforcer, dès la nuit de Hochana Rabba, de devenir une nouvelle créature – les termes rabba et bara (créé) étant composés des mêmes lettres. Comment est-ce possible ? En se liant au roi David, qui est l’ouchpizine nous rendant visite à Hochana Rabba.
Qu’est-ce que cela signifie ? Le roi David a témoigné : « Combien j’aime Ta Torah ! Tout le temps, elle est l’objet de mes méditations » (Téhilim 119, 97) et « J’ai médité sur mes voies et ramené mes pas vers Tes statuts. » (Ibid. 119, 59) Autrement dit, le roi David dit aux enfants d’Israёl qu’après avoir sondé toutes les voies s’éloignant de la Torah et des mitsvot, il est parvenu à la conclusion qu’aucune d’elles n’apportent de jouissance à l’homme, mais le précipitent seulement vers le péché ; toutes les nations du monde font fausse route, car elles sont dépourvues de Torah. La seule voie menant au réel bonheur est celle de la Torah.
Le roi David symbolise donc, pour le peuple juif, l’amour de la Torah. D’ailleurs, il est rapporté qu’il dansa avec effervescence devant l’Arche sainte, en dépit des moqueries de sa femme Mikhal : « Comme l’Arche du Seigneur entrait dans la Cité de David, Mikhal, fille de Chaoul, regarda par la fenêtre, vit le roi David sautant et dansant devant le Seigneur, et en conçut du dédain pour lui. » (Chmouel II 6, 16) En outre, le roi David honorait les érudits et étudiait lui-même la Torah avec une grande modestie (Moèd Katan 16b). Enfin, bien qu’A’hitofel ne lui enseignât que deux choses, il le considérait comme son maître, comme il est dit : « mon ami et mon confident ». Son unique aspiration était d’étudier la Torah. C’est pourquoi il mérita d’être l’hôte à Hochana Rabba, outre l’insigne honneur qui lui sera réservé, dans les temps futurs, de réciter la bénédiction sur le vin lors du festin auquel participeront les justes et notamment les patriarches. Car il est le symbole de la Torah et de la joie.
Aussi, lorsque l’homme étudie la Torah la nuit de Hochana Rabba, comparable au jour de Kippour, et qu’il récite des psaumes composés par le roi David, il se purifie de toute faute, en vertu de l’enseignement de nos Maîtres (Brakhot 5a) : « Quiconque étudie la Torah ou pratique de la bienfaisance, on lui pardonne tous ses péchés, comme il est dit : “La bonté et la bienveillance effacent la faute.” (Michlé 16, 6) L’Eternel l’aide alors à se transformer en une nouvelle créature, car « celui qui vient se purifier bénéficie de l’aide divine ». Tel est bien le sens profond de Hochana Rabba : D.ieu sauve (sens de Hochana) l’homme de l’emprise du mauvais penchant pour toute l’année à venir, comme s’Il le recréait – bara, à rapprocher de Rabba.
Suite à ce jour saint, vient Sim’hat Torah où l’homme a le mérite de se rapprocher encore du Créateur dans un élan de joie. Lors de ce moment propice, l’Eternel déverse sur lui l’influx du roi David, des patriarches, de Moché [dont le décès constitue la conclusion de la Torah] et fait de lui une nouvelle créature pour laquelle le monde entier aura valu la peine de voir le jour. L’homme est alors investi de toutes ces influences positives que D.ieu a déversées sur lui.
C’est justement pourquoi Moché mourut précisément à Sim’hat Torah, afin de bien rappeler à tout homme que la Torah ne s’acquiert que par celui qui se tue à la tâche pour elle (Brakhot 63b), à l’instar de Moché qui y voua son existence jusqu’à son dernier jour – ce pour quoi la Torah fut appelée à son nom. En outre, il n’est pas de plus grande joie, pour l’homme, que de se sacrifier pour la Torah. Aussi, à Sim’hat Torah, on s’efforcera de se soumettre à la « Torah de Moché » et de s’y consacrer avec joie.
Comme le souligne l’ouvrage Beit Aharon, lors de Chemini Atsérèt, l’Eternel arrête (sens de Atsérèt) toutes les bonnes influences, les empêchant de remonter dans les cieux, de sorte qu’elles continuent à déverser leur bien sur le peuple juif. Car, le jour de Sim’hat Torah, le Créateur déverse sur nous un influx spirituel bien plus important que le reste de l’année. Là est l’essence de notre joie de ce jour.
GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA
Il y a plus de dix ans, lorsque je me suis rendu pour la première fois à New-York, je ne pensais pas pouvoir arriver à influencer les gens à se rapprocher du Créateur, bien que j’aie beaucoup d’expérience dans ce domaine. Je m’imaginais que les Américains ne m’écouteraient pas et n’étais pas certain que j’oserais même leur demander s’ils mettaient les tefillin ou respectaient le Chabbat. Et si je m’aventurais à leur poser de telles questions et qu’ils me répondaient par la négative, parviendrais-je ensuite à les inciter à le faire ?
Je pensais qu’à New-York, personne n’avait de temps « à perdre » pour prier, étudier, mettre les tefillin ou respecter le Chabbat, ses habitants étant totalement plongés dans le monde des affaires. Pourtant, je ne me décourageai point et tentai ma chance dans la mégalopole.
Un homme qui avait perdu la vue vint me demander une bénédiction pour la recouvrer. Je le questionnai : « Mettez-vous les tefillin ? » Il me répondit qu’il n’en avait pas l’habitude. Je lui suggérai de le faire dorénavant, l’assurant que cela le guérirait de sa cécité. Il me demanda alors quel était le lien entre cette pratique religieuse et les yeux.
Je lui répondis : « Quand tu vas chez le docteur et qu’il te prescrit un médicament, l’interroges-tu sur le lien existant entre celui-ci et ta maladie ? Non, tu lui fais confiance. De même, tu dois croire que toutes les mitsvot de la Torah guérissent l’homme de la maladie, comme il est dit : “Ce sera la santé pour ton corps, une sève généreuse pour tes membres.” (Michlé 3, 8) »
Convaincu, il prit congé de moi, une paire de tefillin en main.
Quelque temps plus tard, lorsqu’il retrouva le sens de la vue, il revint me voir pour me confier avec émotion : « Rabbi ! A l’instant où j’ai mis les tefillin, j’ai ressenti quelque chose que je n’avais encore jamais éprouvé : j’ai pensé que j’étais en train de procurer de la satisfaction à mon Créateur et je l’ai fait dans le seul but d’accomplir la mitsva, et non pas afin que celle-ci m’apporte la guérison. »
Je lui répondis : « Par le mérite de ta foi pure, l’Eternel t’a rendu la vue. Le verset y fait allusion : “Tu les attacheras, comme symbole, sur ton bras, et les porteras en fronteau entre tes yeux.” (Dévarim 6, 8) »
Je suis convaincu que la ferme foi en D.ieu acquise par cet homme est à créditer à une force que le Très-Haut avait ancrée en lui dès le moment où Il l’a créé, avant même qu’il ne naisse, force qui s’est ensuite traduite en acte, lui permettant de se repentir.
CHEMIRAT HALACHONE
Même à son père ou à son Rav
Il n’y a pas de différence si on colporte de son propre gré ou si on le fait suite aux insistances de son prochain qui avait déjà compris de lui-même une partie de ce qu’untel avait dit de lui. Même si c’est son père ou son Rav qui insiste pour qu’on leur raconte ce qu’untel a dit d’eux, et même s’il ne s’agit que de « poussière » de colportage, cela reste interdit.
PAROLES DE TSADDIKIM
Ne pas manquer les hakafot !
Dans son ouvrage Sia’h Its’hak, Rabbi Eliahou Mani zatsal, Rav de ‘Hevron, raconte l’histoire d’un ‘hassid qui, le jour de Sim’hat Torah, avait l’habitude d’embrasser le séfer Torah tout en pleurant et implorant D.ieu. Lorsqu’on l’interrogea sur cette curieuse habitude, il expliqua : « Le jour de la joie de la Torah, je supplie l’Eternel pour que celle-ci me pardonne mon manque d’assiduité et la honte que je lui ai ainsi suscitée et m’engage dorénavant à respecter toutes ses paroles. »
Celui qui, lorsque le séfer Torah passe et est ouvert devant lui, ne pense pas à se repentir, à regretter ses manquements dans l’étude et l’accomplissement des mitsvot et à supplier le Créateur de lui pardonner ses péchés, campant au contraire sur ses positions, mérite une grande punition, comme il est dit : « L’effronté mérite la géhenne. »
Ceci est comparable à un roi humain qui s’est mis en colère contre ses serviteurs parce qu’ils ont bafoué son honneur. Un jour, il passe près d’eux et ils ne se lèvent pas devant lui : ils ne font qu’augmenter encore la punition qu’ils méritaient déjà. De même, celui qui n’éprouve pas de sentiments de contrition lorsqu’un séfer Torah est devant lui, accroît évidemment sa punition, à D.ieu ne plaise.
Le Tsaddik Rabbi Meïr de Primichlan zatsal avait l’habitude de dire que, pendant les hakafot, nous avons la possibilité de déchirer notre sentence. Ceci corrobore ce qui est écrit dans la prière, composée par le ‘Hida, lue au début de ces danses : elles ont le pouvoir de faire tomber tous les écrans de fer nous séparant de notre Père céleste.
Les Grands Rabbanim ‘hassidim ont affirmé que, ce à quoi nous pouvons parvenir à Roch Hachana, par le biais de pleurs émanant d’un cœur brisé, les danses joyeuses de Sim’hat Torah nous permettent aussi de l’atteindre. Ils ajoutent que les moments de cette fête sont si précieux que chacun d’entre eux nous donne accès à de véritables trésors. Aussi, nous incombe-t-il de chérir particulièrement ces instants de Chemini Atsérèt et de Sim’hat Torah, riches en trésors spirituels comme matériels, et ce, en dansant joyeusement en l’honneur de la Torah.
DE LA HAFTARA
Haftara de la semaine : « Il arrivera en ce jour, le jour où Gog pénétrera (…) » (Yé’hezkel chap. 38 et 39)
Lien avec Souccot : la haftara raconte la guerre de Gog et Magog qui aura lieu à la fin des temps et, d’après nos Maîtres, elle éclatera pendant la fête de Souccot.
DANS LA SALLE DU TRÉSOR
Rabbi David Hanania Pinto
Le moment approprié pour se réjouir avec la Torah
J’ai pensé à une belle raison expliquant pourquoi nos Sages ont institué, précisément à Chemini Atsérèt, à la fin de toute la série de jours fériés, la conclusion de la lecture de la Torah.
Comme nous le savons, le chiffre 7 symbolise la nature, tandis que le 8 symbolise ce qui la dépasse. D.ieu créa le monde en 7 jours et tout, dans celui-ci, renvoie à ce chiffre : les 7 planètes du système solaire, les 7 traits de caractère, les 7 jours de la semaine…
Le chiffre 8 se référant à ce qui dépasse la nature, la fête de Chemini Atsérèt fait allusion à ce qui a précédé la Création, à ces temps immémoriaux où le Saint béni soit-Il se trouvait seul avec la Torah, si bien que cette fête est le moment le plus adéquat pour se réjouir avec celle-ci.
Ajoutons l’idée suivante, sur le mode allusif. D’après Rachi et l’interprétation du Midrach qu’il rapporte, tous les jours de la fête, les enfants d’Israёl apportent 70 taureaux, en parallèle aux 70 nations. Puis, au terme de ces jours de fête et de ces offrandes, alors qu’ils s’apprêtent à retourner chez eux, l’Eternel leur demande de s’attarder à Ses côtés un jour supplémentaire. Cette demande témoigne l’émotion qu’Il nous porte, tel un père venant de perdre ses chers enfants et déplorant leur départ.
De même, tout Juif doit languir les jours de fête qui sont derrière lui et ressentir la difficulté de se séparer de leur sainteté et du service divin accompli durant cette période. Ces désirs ardents de sainteté lui permettront de prolonger la sainteté propre à la fête et de maintenir sa proximité avec l’Eternel tout le reste de l’année. Telle est bien la finalité de la fête de Chemini Atsérèt, à savoir que l’homme éprouve lui aussi des difficultés à se séparer de D.ieu et des jours de fête et cherche à perpétuer leur sainteté et son lien intime avec le Créateur à l’ensemble de l’année.
Or, seule l’étude de la Torah lui permettra de prolonger cet élan car, lorsque l’homme s’y attelle, il en vient à languir le service divin et la proximité de l’Eternel.
Dès lors, nous comprenons pourquoi nos Sages ont institué la conclusion de la lecture de la Torah le dernier jour des fêtes, ainsi qu’une joyeuse célébration autour de la Torah, afin de renforcer notre lien et notre amour pour elle, lien dont la solidité assurera la pérennité. De la sorte, la sainteté des fêtes nous accompagnera tout au long du calendrier.
LA PLUME DU CŒUR
Litanie adressée au Créateur par le Tsaddik et kabbaliste Rabbi ‘Haïm Pinto Hagadol, puisse son mérite nous protéger : Acrostiche des mots « ani ‘Haïm »
א-לי תפרח בת עמי. ושכל איש זר רם שלט בכל הדור. על הכל יד זר גברה. שובי נחשך אור עיני סף אני
נצור כבבת בנך אשר תמיד נזנח. ופרצותיו תגדור אליך ה' אקרא. בכל צרה אל תרחק ממני
יסיר דאבת מלבנו אלוקים חי ובקרבנו ידור. יאמר לשפחת שרי. שובי אל גברתך והתעני
חי מתוך לבת אש הוציא את בן אהובך, אברהם ההדור. ואם לא עכשיו, מתי ישוב אפך ותנחמני
יבוטל יושבת וימח שם אדום. וגם בן קדר מדור ודור. ואשמח כל עתותי. ארוממך י-ה כי דליתני
יחפוץ י-ה קרבת בנו, אשר יצא לחוץ ורחק ממדור. קדשו ועם אנשי שוא. שכן הוא הגביר ראה עוני
מלכי תן לבת ציון הנחה ושמחה, וקרבן הנדור. וקרבנות חובותי נקריב לך קרן ישעי ומגיני
SUJET DU JOUR
En marge du verset des Téhilim : « De David. Le Seigneur est ma lumière (ori) et mon salut (yichi) », nos Sages commentent que le mot ori se réfère à Roch Hachana, tandis que le mot yichi se réfère à Kippour. Nos Grands Rabbanim ont souligné la particularité du Chabbat ‘hol hamoed dont la sainteté est renforcée par le fait qu’il tombe en pleine fête. Le Rav Ségal affirme à cet égard (Maharil, Séder téfilot chel Pessa’h, 10) : « Je ne jouis d’aucun Chabbat de l’année comme de celui de ‘hol hamoed parce qu’il est précédé et suivi de jours de fête, tandis qu’il fait lui-même partie des mi-fêtes. »
En réalité, le service divin propre aux jours redoutables ne prend pas fin à Kippour, mais se prolonge avec Souccot, comme il est dit : « Car, au jour du malheur, Il m’abriterait sous Son pavillon, Il me cacherait dans la retraite de Sa tente. » Souccot est la prolongation naturelle des jours redoutables, puisqu’une atmosphère de sainteté, encore grandissante, continue alors à nous accompagner et à nous envelopper.
Plus encore, Rav Shakh zatsal souligne que Souccot n’est pas uniquement une prolongation des jours redoutables, mais un nouveau sommet de proximité avec le Créateur, le summum étant atteint à Sim’hat Torah où nous ouvrons l’Arche sainte et sortons tous les sifré Torah. Les tenant en main, nous disons : « Sauve-nous, attachés et serrés à Toi, sauve-nous ! » Maître du monde, nous sommes liés à Toi d’un lien indéfectible.
DES HOMMES DE FOI
Un vendredi, Mme ‘Hanna Lancry revenait du marché, portant de lourds paniers remplis de mets délicieux achetés en l’honneur de Chabbat. Elle marchait doucement, à pas mesurés. Du fait de son état – elle attendait un enfant –, sa charge lui pesait beaucoup.
Au même moment, Rabbi ‘Haïm Pinto sortit de chez lui. Quand il vit Mme Lancry peiner ainsi, il se précipita à sa rencontre et lui dit : « Avec votre permission, je vais porter les paniers jusqu’à chez vous. »
Le Tsaddik en prit un et donna le second à la personne qui l’accompagnait.
Touchée par la délicatesse de Rabbi ‘Haïm, Mme Lancry éclata en sanglots. « Pardonnez-moi, lui dit-elle, mais je ne suis que poussière sous vos pieds, je ne peux permettre à votre honneur de prendre mes paniers comme un simple porteur. »
« Madame, lui dit le Tsaddik joyeusement, celle qui nous fait un bienfait, c’est vous. Vous nous donnez un immense mérite en nous permettant d’accomplir la mitsva décrite dans la Torah (Chémot 23, 5) : “Aider, tu l’aideras”, dont la récompense va nous être conservée pour le Monde futur. C’est à nous de vous remercier de nous avoir donné ce privilège. »
Quand il arriva chez Mme Lancry, Rabbi ‘Haïm sortit de sa poche une coquette somme d’argent et la lui remit pour les achats destinés à la future naissance.