Bemidbar 4 Juin 2022 ה סיון התשפ"ב |
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Aspirer à s’élever comme les Justes et les anges
Rabbi David Hanania Pinto
« hacun sous sa bannière d’après les signes de la maison paternelle, ainsi camperont les enfants d’Israël.» (Bamidbar 2, 2)
Nous allons tenter de comprendre la signification profonde de la bannière distincte sous laquelle campait chacune des tribus du peuple juif.
Dans Chir Hachirim (2, 4), nous lisons : « Il m’a conduite dans le cellier, et Sa bannière qu’Il a étendue sur moi, c’est l’amour. » Il en ressort que la bannière atteste l’amour de D.ieu pour Ses enfants. Nos Sages (Bamidbar Rabba 2, 3) font remarquer que le terme yayin (vin) équivaut numériquement à soixante-dix, évoquant le nombre de nations du monde. Ce verset laisse donc entendre que le Saint béni soit-Il s’est rendu au cellier pour y observer les soixante-dix nations, mais Il a préféré le peuple juif plus que toutes celles-ci.
Expliquons cette idée à partir d’un autre commentaire de nos Maîtres sur le verset précité. Ils affirment qu’au moment où l’Éternel se révéla sur le mont Sinaï, vingt-deux dizaines de milliers d’anges, disposés selon des bannières, descendirent avec Lui. Lorsque les enfants d’Israël constatèrent la remarquable manière dont ils étaient ordonnés, ils voulurent l’être eux aussi. D.ieu leur répondit : « Si vous désirez vous structurer selon des bannières, Je vous jure de vous donner satisfaction. » Il ordonna aussitôt à Moché de les subdiviser en bannières.
Ainsi donc, les enfants d’Israël aspiraient à ressembler aux anges, à être ordonnés comme eux. Ces derniers servent le Créateur dans les cieux selon une disposition bien précise et telle était justement l’aspiration de nos ancêtres. L’ordre représente un considérable atout, car il permet à l’homme de savoir où il en est, de bien gérer son temps et de mener ses projets à leur aboutissement. Cette qualité est un véritable tremplin d’élévation.
Les avantages de l’ordre ne se limitent pas au domaine matériel, mais s’étendent également au spirituel. Il est d’une grande utilité dans le service divin, l’étude de la Torah et l’observance des mitsvot. Une personne ordonnée ne s’effraie pas du flot de corvées de la vie ni de la grande confusion caractérisant celle-ci, car, en toute circonstance, elle sait parfaitement comment se comporter.
On raconte que, de temps à autre, le Saba de Kelm zatsal rendait visite à son fils à la Yéchiva pour savoir comment il allait et étudiait. Or, il se contentait d’inspecter sa chambre pour en déduire tout le reste. L’homme organisé connaît son ordre des priorités, ce qui lui permet de bien progresser sur les degrés de l’échelle.
À travers leur désir d’être structurés en bannières comme les créatures célestes, les enfants d’Israël exprimaient essentiellement leur volonté de s’élever spirituellement. C’est pourquoi, face à cette aspiration pure, le Saint béni soit-Il enjoignit aussitôt à Moché de les subdiviser en bannières, selon leurs tribus, afin de leur faciliter l’ascension spirituelle et les aider à se rapprocher de Lui.
En dernière analyse, je me suis dit qu’il n’est pas fortuit qu’ils aspiraient tant à ressembler aux anges, auxquels ils s’apparentaient en fait intrinsèquement. En effet, au moment du don de la Torah, ils proclamèrent d’une seule voix « Nous ferons et nous comprendrons », se hissant au niveau des créatures célestes, prêtes à exécuter la volonté divine sans en connaître la nature. Nous comprenons donc aisément que, dans le désert, ils furent animés de l’aspiration d’être structurés comme les anges, de retrouver ce niveau sublime, auquel ils étaient tout à fait en mesure d’accéder.
GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA
Croire en la brakha du juste
Un jour, alors que j’étais en pleine conversation téléphonique, une femme entra soudain dans mon bureau pour m’annoncer que son mari était agonisant. Du fait qu’il s’agissait d’une conversation importante, je lui dis de patienter un peu pour que je le bénisse. Mais, au lieu d’attendre dans mon bureau, elle repartit en disant : « Merci beaucoup, merci beaucoup. »
Je fus très surpris par ces mots de remerciement et demandai à ceux qui m’entouraient s’ils avaient compris à quoi ils se référaient. Mais ils étaient tout aussi perplexes que moi, aussi s’empressèrent-ils de rattraper cette dame pour le lui demander. Elle leur répondit qu’elle avait compris de mes paroles que j’avais béni son mari en assurant que son état s’améliorerait et qu’il se rétablirait.
Cette réponse ne fit cependant qu’accroître mon étonnement : je n’avais pas du tout béni le malade ni fait la moindre allusion à sa guérison ; je ne lui avais que demandé de patienter quelques instants que je sois disponible. Or, cette femme était repartie sans me laisser le temps d’en savoir plus sur l’état de son mari ni de le bénir en sa présence.
Je craignis alors que sa certitude d’avoir entendu de ma bouche la promesse de la survie de son mari n’entraîne une profanation du Nom divin, si D.ieu en décidait autrement.
C’est pourquoi je chargeai mon secrétaire de téléphoner à cette dame pour lui préciser que je n’avais formulé aucune promesse de cet ordre. Toutefois, lorsqu’il l’eut au bout du fil, il l’entendit aussitôt annoncer avec émotion : « Veuillez transmettre à Rabbi David mes plus sincères remerciements. Mon mari a bénéficié d’un miracle, il a ressuscité ! »
Je n’ai aucun doute que le miracle dont cet homme a été l’objet est à créditer à la foi pure de sa femme, certaine qu’il reviendrait à la vie. Pensant avoir entendu une telle promesse de ma part, elle était certaine que cela arriverait. Combien la foi pure d’une personne, capable de ranimer des malades désespérés, est-elle puissante !
PAROLES DE TSADIKIM
L’amorce de la déchéance
Notre paracha s’ouvre par le verset : « L’Éternel parla à Moché, dans le désert de Sinaï, dans la Tente d’assignation. » L’auteur du Imré ‘Haïm de Viznits zatsal y lit la gravité de s’entretenir de paroles futiles. Il explique que l’Éternel signifia ici aux enfants d’Israël de veiller à ce que tous leurs propos aient la dimension du Sinaï, c’est-à-dire s’apparentent à des paroles de Torah. En dehors de ce type de paroles, ils devraient s’abstenir de parler.
Rabbi Ména’hem Mendel Alter – que l’Éternel venge son sang –, le fils cadet du Sfat Emèt zatsal, comptait parmi les prestigieux Rabbanim de Pologne et fut le Rav de la ville de Pavnitz. En outre, il dirigeait la célèbre et prestigieuse Yéchiva Darké Noam, qui se maintint jusqu’à la Première Guerre mondiale. Un jour, il dépêcha une missive au père de l’un de ses élèves, dans laquelle il écrivit : « Sache que ton fils dévie du droit chemin. »
On peut s’imaginer la panique du pauvre père au moment où il reçut cette information surprenante, alors qu’aucun signe avant-coureur de déchéance n’avait pu être observé chez son enfant. Sans attendre un seul instant, il prit le train en direction de la Yéchiva, afin d’observer de près la conduite de celui-ci et de faire son possible pour le ramener à de bonnes dispositions.
Arrivé sur place, le père trouva son fils en train d’étudier, à voix haute et avec entrain, avec de bons camarades. Il ne semblait pas du tout avoir changé. Il alla ensuite trouver le personnel de la Yéchiva pour se renseigner sur le comportement de son enfant et il n’entendit que des louanges à son sujet. Toutes ses tentatives pour apprendre où se situait le problème s’avérèrent vaines : tous lui répondaient, invariablement, que ce ba’hour étudiait, priait et se conduisait convenablement, comme on l’attendait de lui.
Quel était donc le sens de l’alerte communiquée par le Roch Yéchiva à travers sa lettre ? Il se rendit dans la demeure de ce dernier pour le questionner à ce sujet. Le Sage lui répondit : « Tu es bien le père de ce ba’hour ? Sache que je l’ai vu, de mes propres yeux, s’arrêter au milieu de son étude pour s’occuper de vanités. »
Nos Sages (Yoma 19b) expliquent ainsi l’incipit de Dévarim « Ce sont là les paroles » : « Raba affirme : “Tu t’en entretiendrasˮ, et non pas de paroles futiles. D’où l’on déduit qu’il est interdit de parler en dehors de paroles de Torah et de crainte de D.ieu. Le Or Ha’haïm commente : « Le texte souligne ici que, toute sa vie durant, Moché ne prononça que des paroles de cet ordre, outre celles que l’Éternel lui ordonnait de transmettre. Ceci nous enseigne qu’il observa l’ordre “Tu t’en entretiendrasˮ. Quiconque entendait ces paroles pouvait témoigner qu’elles tournaient toutes autour de la Torah, de la sagesse et de la morale. »
DANS LA SALLE DU TRÉSOR
Rabbi David Hanania Pinto
La section de Bamidbar, une préparation à la fête de Chavouot
Nos Sages ont instauré l’ordre de la lecture des sections hebdomadaires de sorte que celle de Bamidbar est toujours lue avant la fête de Chavouot. Pour quelle raison ? Quel est le lien entre les deux ?
Je répondrai par une glose sur le commentaire du Midrach du verset « L’Éternel parla à Moché, dans le désert du Sinaï » : « La Torah fut donnée par trois éléments : le feu, l’eau et le désert. » Vraisemblablement, nos Maîtres ont voulu nous enseigner que l’homme n’est capable de vaincre le mauvais penchant, qui lui lance quotidiennement ses assauts, qu’en s’appuyant sur ces trois dimensions de la Torah. En effet, le Saint béni soit-Il affirme : « J’ai créé le mauvais penchant et J’ai créé la Torah comme antidote. Si vous étudiez la Torah, vous ne tomberez pas sous sa coupe, mais sinon, c’est ce qui vous arrivera. »
Le mauvais penchant est composé de feu, comme il est dit : « Des flammes ardentes, Tes ministres. » (Téhilim 104, 4) Aussi, l’homme ne peut le surmonter qu’en ayant recours au pouvoir de la Torah, comparée au feu, comme il est écrit : « Est-ce que Ma parole ne ressemble pas au feu, dit l’Éternel ? » (Yirmiya 23, 29) Le mauvais penchant ressemble à un petit feu, pouvant être éteint de n’importe quelle manière, alors que la Torah est semblable à un grand feu, toujours allumé, comme il est dit : « Ses traits sont des traits de feu, une flamme divine. Des torrents d’eau ne sauraient éteindre l’amour. » (Chir Hachirim 8, 6-7) Quand on ignore comment éteindre un petit feu, dont on redoute la propagation, que fait-on ? On le jette dans un brasier, dans lequel il se confond. De même, le feu du mauvais penchant ne peut être maîtrisé que par celui de la Torah.
Cela étant, le feu de la Torah présente le risque de la fierté. Comment le contourner ? En gardant le profil bas, à l’image de l’eau. En effet, de même que l’eau a la propriété de couler d’un endroit haut à un plus bas (Taanit 7a), la Torah ne se maintient qu’en des individus humbles. En outre, ces derniers échappent à la tentative du mauvais penchant d’introduire l’orgueil dans le cœur de l’homme. Enfin, l’humilité conduit son détenteur à annuler son ego, se rendant semblable à un désert, pour se vouer pleinement au service divin, à l’instar de Moché qui se sépara de sa femme pour pouvoir, à tout moment, parler à la Présence divine (Tan’houma, Tsav 13) et se consacrer exclusivement aux affaires communautaires.
L’homme qui se voue totalement au service de l’Éternel n’a jamais de griefs contre Lui. Nos Sages vont jusqu’à dire : « L’homme doit bénir D.ieu pour le mal comme il Le bénit pour le bien, et même s’Il lui reprend son âme. » (Brakhot 54a) Le roi David incarna cet idéal, comme il l’attesta : « Tous mes membres diront : “Seigneur, qui est comme Toi ?ˮ » (Téhilim 35, 10) Il se pliait entièrement à tous les ordres du Créateur, qu’il servait de toutes les fibres de son être.
À présent, nous comprenons pourquoi nos Sages ont fixé la lecture de la section de Bamidbar peu avant la fête célébrant le don de la Torah, afin de nous rappeler que celle-ci ne pourra se maintenir en nous que si nous annulons notre personnalité, à l’image d’un désert, pour accomplir la volonté divine, comme un esclave s’effaçant devant son maître et obtempérant à ses ordres.
LE CHABBAT
Le cadeau du Chabbat
Le Saint béni soit-Il dit à Moché : « J’ai un bon cadeau dans Ma salle des trésors, le Chabbat, et Je désire le donner aux enfants d’Israël. Va les en informer ! » (Chabbat 10b)
Nos Sages affirment que le Chabbat est le conjoint du peuple juif ; ensemble, ils forment une seule entité. De fait, tout au long de son existence, le Juif retire sa vitalité du jour saint, lors duquel il met de côté tous les soucis de son quotidien pour se délecter avec l’Éternel et permettre à son âme de jouir d’un éclairage spirituel.
D’où provient donc cet éclairage particulier ? Comment le Juif parvient-il, chaque semaine, à se plonger dans un repos authentique, d’une telle qualité, sans se rendre nulle part, en restant simplement chez lui ?
Il est évident que la recette pour y parvenir n’est pas humaine. Il ne s’agit pas d’une invention de l’homme. Le Chabbat est une recette divine, un secret professionnel, si l’on peut dire, un « bon cadeau » donné par le Créateur à Ses enfants bien-aimés. Cette recette comprend des directives précises, qui ont pour but de détacher l’homme de ses activités profanes et de l’élever vers « le monde du repos éternel ».
Le Rav Hirsh écrit : « Parmi tous les bons cadeaux que la Torah du peuple juif alloue à ceux qui s’y attachent, nul d’entre eux ne garantit le bonheur de la vie, dans une si grande profusion, que la mitsva la plus ancienne, celle du Chabbat. Si l’on privait un Juif du Chabbat, on le priverait de sa pierre la plus précieuse. Tout ce qu’on lui donnerait en échange ne saurait le remplacer. Toutes les sortes de joie qu’on inventerait ne pourraient lui apporter la satisfaction procurée par le repos agréable et l’atmosphère de sérénité du Chabbat. »
À l’époque du ‘Hafets ‘Haïm zatsal, un certain commerçant juif commença à ouvrir sa boutique le Chabbat. Le Sage, qui connaissait ce pauvre Juif déviant depuis peu du droit chemin, eut beaucoup de peine pour lui. Il demanda qu’on le fasse venir chez lui. Lorsqu’il se présenta, le Rav lui dit :
« Mon cher ami, j’aimerais te poser une question. Au-dessus de ton magasin, tu as accroché une enseigne où tu as inscrit “Menuiserieˮ. Si, un jour, tu ne peux t’y rendre pour servir tes clients, comme à ton habitude, l’ôteras-tu?
– Bien sûr que non, répondit le Juif, ignorant où le Tsadik voulait en venir.
– Et si tu voulais faire une grande excursion et prendre un long congé, l’enlèverais-tu ?
– Non, pas non plus.
– Y aurait-il un cas où tu déciderais néanmoins de décrocher cette enseigne ?
– Euh… Uniquement si je fermais définitivement ma boutique pour faire un autre travail. »
Le ‘Hafets ‘Haïm fixa du regard son interlocuteur et lui reprocha, avec douceur : « Mon fils, sache que n’importe quel Juif, même s’il n’accomplit pas les mitsvot conformément à la Loi, tant qu’il respecte le Chabbat, prouve sa fierté d’être Juif. C’est comme s’il levait un drapeau pour proclamer : “Je suis Juif et je n’en ai pas honte !ˮ Par contre, un Juif qui s’est tellement éloigné qu’il se permet de négliger l’observance du Chabbat, c’est comme s’il enlevait l’enseigne “Je suis Juifˮ, puisqu’il n’est pas intéressé à se rapprocher du Saint béni soit-Il, de Son peuple et de la sainte Torah que le Créateur nous a donnée. »
EN SOUVENIR DU JUSTE
Rabbi Ovadia de Barténoura zatsal
L’auteur du Darké Hamichna ne tarit pas d’éloges sur le remarquable commentaire de Rabbénou Ovadia de Barténoura sur l’ensemble des traités de la Michna : « Il a composé une œuvre merveilleuse. Il n’a pas laissé sans commentaire le moindre point appelant un éclaircissement. En outre, il l’a rédigée dans un langage pur et épuré. Quiconque étudie la Michna en comprendra aisément, grâce à son commentaire, le sens général, précis et la signification profonde. En outre, toutes les générations suivantes marchèrent à sa lumière, dans les sentiers de la Michna. »
Rabbi Ovadia naquit à Bartinuro, dans le nord de l’Italie, dans les années 1440. Il remplit les fonctions de Rav de la ville, de laquelle provient son nom de famille. Plus tard, les dirigeants de la ville témoigneront des honneurs à cette prestigieuse personnalité, grâce à laquelle la ville devint célèbre dans le monde entier, en nommant une place à son nom, la « Place Ovadia Bartinuro ».
À Roch ‘Hodech Kislev de l’année 5246, Rabbi Ovadia quitta l’Italie pour entreprendre un long voyage vers Israël, où il arriva après près de trois longues années.
Installé à Jérusalem, il fut désigné aux fonctions de président de la communauté juive, qu’il renforça matériellement comme spirituellement. Ses habitants étaient pauvres et ne possédaient même pas de séfèr Torah. Il réussit à améliorer considérablement leur situation désolante. Il investit une grande partie de son énergie à consolider les bases de cette communauté, œuvre qui s’étendit sur les vingt ans où il y demeura, jusqu’à son décès.
Dans une lettre adressée à son père âgé, il décrit sa visite dans la ville d’Aza : « À Aza, j’ai vu la maison que Chimchon a fait tomber sur les Philistins, comme me l’ont raconté les habitants juifs locaux. Aujourd’hui, Aza compte soixante-dix pères de famille Rabbanim, deux traditionnalistes, et je n’ai vu aucun Karaï. Nous sommes restés à Aza quatre jours. Là, Rav Achkénazi, appelé Rav Moché de Prague, qui s’est enfui de Jérusalem, m’a conduit de force dans sa demeure, où je suis resté durant tout mon séjour à Aza. Le Chabbat, tous les anciens de la communauté et les pérouchim sont venus pour festoyer avec nous. Ils ont apporté des grappes de raisins et des fruits, selon leur coutume. Nous avons bu sept ou huit verres avant le repas et étions gais. »
Au sujet de la ville de Jérusalem, il souligne notamment : « La ville sainte de Jérusalem comprend environ deux cents pères de famille qui respectent les mitsvot et se gardent de commettre des péchés. Le soir, le matin et l’après-midi, ils se rassemblent tous, riches et pauvres, pour prier avec ferveur. Il y a deux ‘hazanim, animés de crainte de D.ieu, qui prononcent chaque mot avec une grande ferveur. Tous les jours, tous se réunissent deux fois avec enthousiasme pour écouter des paroles de Torah. »
Il poursuit : « J’ai pris une maison ici, à Jérusalem, près de la synagogue. Je dois remercier l’Éternel de m’avoir béni en cela que je ne suis pas tombé malade comme les autres gens venus avec moi. La plupart des personnes qui ont émigré d’un pays lointain pour s’installer à Jérusalem sont tombées malades, à cause du changement de climat, du froid au chaud ou du chaud au froid. Tous les vents du monde soufflent à Jérusalem. »
Rabbénou Ovadia nous a laissé son remarquable commentaire sur l’ensemble de la Michna, publié pour la première fois par l’imprimerie Venitsi et qui, jusqu’à aujourd’hui, est inclus dans presque toutes les éditions de la Michna.
D’après la tradition, il décéda le 3 Sivan et repose dans une petite grotte située au pied du mont des Oliviers, face à l’emplacement du Temple et du sanctuaire.