Beha'alotkha 18 Juin 2022 יט סיון התשפ"ב |
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La Providence individuelle dirige l’existence du Juif
Rabbi David Hanania Pinto
« Ils campaient à la voix de l’Éternel, à la voix de l’Éternel ils partaient. » (Bamidbar 9, 20)
Ce verset nous enseigne que tous les voyages et campements des enfants d’Israël dans le désert se conformaient à la parole divine. Ils ne prirent aucune initiative personnelle dans ce domaine. Or, cette obéissance absolue s’étendait également à tous les autres aspects de leur existence.
Il en ressort également un autre principe de base. Ce n’est pas uniquement le peuple juif dans son ensemble qui est dirigé par le Saint béni soit-Il, mais aussi chaque membre de celui-ci. Les actes de tout Juif doivent s’aligner sur la règle générale suggérée par le verset « Ils campaient à la voix de l’Éternel, à la voix de l’Éternel ils partaient ». En d’autres termes, il lui incombe de vivre à l’aune de la parole divine, afin d’imprégner ses actes de sainteté et de pureté, en gardant toujours à l’esprit ce fondement essentiel.
Lorsque Avraham envoya son serviteur Eliezer à la recherche d’une épouse pour Its’hak, il lui objecta : « Peut-être cette femme ne voudra-t-elle pas me suivre dans ce pays-ci ; devrai-je ramener ton fils dans le pays que tu as quitté ? » (Béréchit 24, 5) Le patriarche lui répondit qu’il ne voulait, en aucun cas, que son fils l’accompagne et que, de toute façon, le Créateur, qui unit les couples, l’assisterait dans cette mission, en envoyant Son ange devant lui pour lui indiquer quelle jeune fille lui était prédestinée.
Eliezer, qui côtoyait Avraham, connaissait bien cette conception de la vie consistant à s’en remettre pleinement à D.ieu, avec la conviction que tout dépend de Sa parole et de Lui, en-dehors de qui il n’est rien. Aussi se rendit-il dans cet état d’esprit à Aram Naharaïm et, une fois arrivé au puits à l’heure où sortaient les puiseuses d’eau, il se tint de côté et se mit à prier le Tout-Puissant.
Eliezer avait été éduqué dans le foyer d’Avraham, comme le souligne son surnom « Daméseck Eliezer », qui peut être lu, par la règle de notarikon [mot constitué par des parties d’autres mots], dolé oumachké – qui puisait dans l’enseignement de son Maître pour le répandre parmi ses contemporains. Et en quoi consistait donc cet enseignement ? Justement dans la conscience profonde que l’Éternel tient les rênes de notre existence. Lorsque Eliezer partit pour accomplir la mission de son Maître, il implora D.ieu en disant : « D’où me viendra le secours ? Mon secours vient de l’Éternel. » Notons que les mots « mon secours Éternel » sont composés, en hébreu, des mêmes lettres que le nom Eliezer. Il était conscient de la réalité selon laquelle l’aide ne peut provenir que du Très-Haut. Avraham lui avait permis d’intégrer cette réalité et, subséquemment, de se tourner vers l’Éternel pour toute requête.
Certes, concernant les chidoukhim, il est aisé de percevoir la Main divine à l’œuvre, la manière dont le Saint béni soit-Il fait en sorte qu’un jeune homme rencontre la jeune fille qui lui est destinée et qu’ils finissent par se fiancer. Car, comme l’ont enseigné nos Maîtres (Moèd Katan 18b), « de l’Éternel [est décidé] quelle femme est pour quel homme ». Mais, qu’en est-il des autres domaines ?
Quand un homme désire emprunter le droit chemin, le Créateur lui aplanit sa route, arrange à son avantage les lois de la nature, voire, parfois, les modifie totalement pour son bénéfice. Telle est la prérogative de celui qui s’efforce d’appliquer à son existence personnelle le principe universel de « Ils campaient à la voix de l’Éternel, à la voix de l’Éternel ils partaient »
Chez mon père et Maître – que son mérite nous protège –, j’ai pu constater que même lorsque quelque chose semblait rationnellement impossible, il demandait au Saint béni soit-Il de faire exécuter sa volonté et était miraculeusement agréé. Car il s’était hissé au degré suprême de calquer sa conduite sur la volonté divine.
PAROLES DE TSADIKIM
Le diabète, un tremplin d’élévation
« À l’âge de quatorze ans, raconte un Juif érudit, j’ai commencé à avoir de douloureux maux de tête incessants. Au départ, on les attribua à la tension ressentie autour de mon inscription à la Yéchiva. Cependant, constatant qu’ils persistaient, on me fit subir divers examens, qui firent rapidement apparaître leur cause réelle : je souffrais du diabète.
« Cette nouvelle me brisa intérieurement, conscient qu’il ne serait pas facile de vivre quotidiennement avec ce handicap. Désormais, je ne pourrai plus manger quoi que ce soit sans vérifier auparavant le taux de sucre dans mon sang. Désirant m’aider à surmonter mon désespoir, mes parents me conduisirent auprès du Gaon Rabbi Issakhar Meïr zatsal.
« Nous habitions à Ofakim et notre famille avait beaucoup d’estime pour ce Tsadik. Il était, pour nous, une figure de référence et nous voyagions souvent pour lui demander une bénédiction. Cette fois, notre motivation était un peu différente. Je savais qu’il souffrait lui aussi du diabète et avait de l’expérience dans ce domaine.
« Nous entrâmes dans sa pièce et Papa lui dit qu’on venait de découvrir que j’étais diabétique. Le Sage lui demanda de sortir afin de pouvoir me parler en privé. Je restai donc seul avec lui. Il prit ma main, me la serra, me regarda et éclata en sanglots. J’eus l’impression qu’il ressentait exactement ce que je traversais. Je pleurai moi aussi. Lorsqu’il se calma, il prononça, d’une voix pleine d’amour, des mots que je n’oublierai jamais et desquels je puise continuellement des forces :
« “L’une des plus grandes épreuves auxquelles le Saint béni soit-Il confronte l’homme est celle de la consommation. Il est extrêmement difficile de manger de manière désintéressée, uniquement pour assurer le maintien de son corps, et non pas pour en retirer du plaisir. C’est pourquoi la plupart des gens mangent sans réelle intention. Quant à nous, l’Éternel nous a privilégiés en nous donnant un cadeau, un moyen de nous élever à travers la nourriture. Nous seuls avons le mérite de pouvoir manger dans le but de Le servir.”
« Je ne compris pas immédiatement la profondeur de ses paroles, mais fus touché par l’honneur qu’il me témoignait en m’associant à lui, à travers celles-ci. Moi, un adolescent de quatorze ans et lui, un Roch Yéchiva érudit, étions dans le même bateau. Je n’étais pas seul. Tout comme moi, lui aussi devait faire face à l’épreuve du sucre.
« “Si l’on réfléchit, poursuit-il, nous devrions nous réjouir et remercier l’Éternel pour ce précieux cadeau ! Dorénavant, tu ne mangeras que ce dont tu auras besoin pour ta survie et cette consommation deviendra donc partie intégrante de ton service divin. Souviens-toi toujours que c’est un ustensile unique que nous avons reçu pour servir D.ieu.”
« Les années passèrent et il ne me fut pas si facile de faire face à cette épreuve, mon diabète n’étant pas toujours équilibré. Elle est plus dure que je me l’imaginais, mais, grâce à D.ieu, je parviens à la surmonter. Tous les jours, quand je mange une galette de riz, une pomme, du fromage ou du poisson, je me remémore les paroles de Rabbi Issakhar.
« Ce dernier fut le Sandak de mon fils. Lorsqu’il prit congé de moi, au terme de la cérémonie de circoncision, il m’adressa de chaleureuses bénédictions, puis me dit : “J’ai eu la chance de diffuser beaucoup de Torah parmi le peuple juif. J’ai pu fonder une communauté de bné Torah, des Yéchivot dans le Sud du pays, introduire des étudiants du village Haroé dans la Yéchiva de Gaza. Sais-tu d’où j’ai retiré un tel mérite ?”
« Il se mit alors à pleurer, tandis que mon bébé et moi pleurions également. Puis il reprit : “De mon habitude de me nourrir avec désintéressement. Cette maladie m’empêche de manger ce que je veux sans vérifier. Je ne sais pas si, maintenant, j’ai le droit de prendre une pomme. À présent, même le sel m’est devenu interdit, car j’ai la tension élevée. L’Éternel m’a privé de ce dernier plaisir gustatif. Je dois peser le pain et, pour ne pas être tenté, je le choisis vieux et sec. Je ferme ainsi la porte à l’ange de la mort, qui tente de pénétrer en moi en même temps que des aliments m’étant interdits. Mais j’ai la chance que ma consommation ait pour but d’assurer le maintien de mon corps afin de servir l’Éternel. C’est un niveau de sainteté inégalable.” »
GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA
Boîte à chaussures et économies
Pendant ma jeunesse, j’ai souvent eu l’occasion de constater le mépris de mon père, de mémoire bénie, pour l’argent et la matérialité.
Il avait l’habitude de cacher dans son armoire une boîte à chaussures dans laquelle il amassait toute sa « fortune ». En tant qu’enfants, nous nous imaginions qu’elle devait contenir une très importante somme d’argent, mais Maman, qu’elle repose en paix, calmait notre imagination en nous disant : « Vous serez très surpris ! »
Après le décès de Papa, à la fin de la chiva, nous avons ouvert la boîte. Pour notre plus grande stupéfaction, elle ne contenait que deux enveloppes : dans la première se trouvait une somme destinée à couvrir les frais de mariage de mon frère, tandis que dans l’autre, il avait mis de côté une somme pour ses propres funérailles.
À part les deux enveloppes, elle ne renfermait pas plus que quelques milliers de chékalim, qui étaient toute sa fortune. Pourtant, en quittant le Maroc pour immigrer en Israël, il avait emporté une somme conséquente. Mais, de son vivant, il avait distribué tout son argent aux pauvres et aux nécessiteux, ainsi qu’à des Yéchivot, ne gardant pour lui-même que le strict nécessaire.
Après le décès de Papa, nous avons ainsi pu apprendre une grande leçon de son comportement si particulier, concernant la valeur réelle de l’argent, qui n’est destiné qu’à servir de moyen au service de D.ieu, son accumulation ne devant nullement constituer un but en soi.
LE CHABBAT
Les préparatifs du Chabbat
Dans le Séfèr ‘Hassidim, il est écrit : « On ne dira pas “Je vais acheter des mets raffinés pour Chabbat” si l’on sait que cela finira par entraîner une querelle avec son épouse, son père, sa mère ou les personnes que l’on côtoie. Car “mieux vaut du pain sec, mangé en paix, qu’une maison pleine de festins, [accompagnés] de dispute” (Michlé 17, 1). » De même, il est dit : « Tu le tiendras en honneur » ; or, l’honneur de Chabbat, c’est de ne pas s’y disputer. Dans le Zohar, nous lisons : « Quiconque se met en colère durant Chabbat, c’est comme s’il allumait le feu de la géhenne. » Dans cet esprit, nos Maîtres ont tranché que celui qui n’a pas suffisamment d’argent pour le vin du Kidouch et la bougie de Chabbat achètera celle-ci en priorité, car la mitsva d’allumer les bougies a été instaurée afin d’assurer la paix conjugale, qui a la préséance sur la mitsva du Kidouch. Comment donc y porter atteinte de sa propre initiative lors du jour saint ?
Il est recommandé d’acheter le nécessaire et de préparer la nourriture pour Chabbat le vendredi. Cependant, si c’est difficile, comme en hiver où les journées sont courtes, ou si cela crée de la tension à la maison, on le fera plus tôt.
Avant ces préparatifs, on dira : « En l’honneur de Chabbat kodech. » Par cette formule, les aliments seront imprégnés de la sainteté de ce jour. Avant de manger, le Chabbat, on dira : « Je m’apprête à observer la mitsva de se délecter le Chabbat », mitsva énoncée par la Torah.
Le Créateur nous a témoigné Sa grande bonté en nous offrant l’opportunité d’effacer nos péchés, non pas par le biais de souffrances, mais par celui de la transpiration suscitée par les préparatifs du Chabbat, comme l’affirme le Ari zal.
Celui qui respecte le Chabbat conformément à la Loi se voit absous de ses péchés s’il s’en est repenti. Aussi, la veille de Chabbat, on s’efforcera d’examiner ses actes et de se repentir.
Même les érudits veilleront à participer aux préparatifs de Chabbat. Ainsi, les Amoraïm, qui étaient des hommes saints, coupaient le bois en l’honneur du Chabbat, allumaient les fourneaux, nettoyaient la maison, remplaçaient les ustensiles de semaine et faisaient les courses en l’honneur du jour saint. Chacun prendra exemple sur eux et nul ne prétendra qu’il serait dégradant d’exécuter de tels travaux. Au contraire, il est tout à son honneur d’honorer le Chabbat.
DANS LA SALLE DU TRÉSOR
Rabbi David Hanania Pinto
Le rôle de Moché et d’Aharon
« Parle à Aharon et dis-lui : “Quand tu disposeras les lampes, c’est vis-à-vis de la face du candélabre. » (Bamidbar 8, 2) Nos Maîtres affirment que les douze tribus, y compris celle d’Ephraïm, apportèrent des sacrifices le jour de l’inauguration du tabernacle. Cependant, Aharon et sa tribu n’y participèrent pas.
Aharon en éprouva du chagrin et se dit : « Malheur à moi ! Peut-être ma tribu n’est-elle pas admise à cause de moi. » Le Saint béni soit-Il dit alors à Moché : « Dis à Aharon de ne rien craindre, car Je lui ai réservé une part plus grande que celle des autres. Car les sacrifices ne peuvent être apportés que tant que le Temple existe, alors que les lumières du candélabre que tu allumes éclaireront toujours et ne seront jamais annulées. »
Aharon avait été désigné par D.ieu aux fonctions de Cohen gadol, rôle de premier plan dans le peuple juif. Comment donc expliquer qu’il se soit senti défavorisé par le fait qu’il ne participait pas aux sacrifices inaugurateurs, d’une importance bien moindre que ses hautes fonctions de Cohen gadol, qui lui avaient été confiées pour toute sa vie ?
Aharon eut de la peine de ne pas prendre part à ces sacrifices et, vraisemblablement, Moché s’en attrista également, bien que, durant les sept jours d’inauguration, il remplît les fonctions de Cohen gadol. Tous deux s’affligeaient sans doute de ne pas pouvoir se joindre, avec leur tribu, à toutes les autres pour ces sacrifices.
Bien que d’autres avantages leur fussent confiés à eux seuls, et non pas aux princes de tribus, Moché et Aharon désiraient toujours aller de l’avant dans le spirituel. Toute leur vie durant, ils aspirèrent à progresser, à être encore plus méritants. Leur niveau élevé dans le service divin les poussait à ne jamais se contenter de leurs acquis et à toujours chercher à s’approcher plus de l’Éternel, sachant que cette proximité peut et doit sans cesse être amplifiée.
Malgré ses fonctions de Cohen gadol et le rôle, réservé à lui et à sa tribu dans le Temple, d’apporter les sacrifices et de faire brûler l’encens, il ne considérait pas ces prérogatives comme un droit d’être plus proche de D.ieu que le reste du peuple. C’est pourquoi il désirait à tout instant se rapprocher de Lui et était perpétuellement à l’affût de manières de réaliser cet objectif ultime. Il ne se contentait pas de servir dans le Tabernacle, mais aspirait et œuvrait pour devenir lui-même un petit tabernacle, un réceptacle de la Présence divine, dans l’esprit du verset « Ils Me construiront un sanctuaire et Je résiderai parmi eux ».
EN SOUVENIR DU JUSTE
Rabbi Nissim Yaguen zatsal
« Maître du monde ! Je sais pourquoi Tu reprends l’âme à ces jeunes gens. À cause de trois péchés : la transgression des lois de pureté familiale, de la mitsva des téfillin et du Chabbat. Maître du monde ! Donne-les-moi et je les aiderai à se repentir et à revenir vers Toi. Ne les prends pas. Accorde-moi juste du temps et je Te les ramènerai. » Tel était le monologue de Rabbi Nissim Yaguen zatsal, lorsqu’il s’adressait au Créateur.
La guerre de Kippour, qui éclata au début de l’année 5733, se solda par de nombreuses victimes. Rabbi Nissim participa à la tâche déchirante et éreintante d’identifier les corps des soldats tombés sur le champ de bataille et, lorsque c’était nécessaire, à celle de les enterrer.
Ce travail l’épuisa physiquement et l’abattit moralement. Une tempête émotionnelle faisait rage dans son cœur. Il connaissait la racine de la maladie à l’origine de cette tragédie. Plongé dans la tristesse, il ajouta à sa prière une requête personnelle à l’Éternel : « Maître du monde ! Donne-moi ces âmes et je les aiderai à se repentir et à revenir vers Toi. Ne les prends pas. Accorde-moi juste du temps… »
De la parole, il passa immédiatement à l’acte. L’objectif essentiel qu’il se fixa dans sa vie était de donner du mérite au grand nombre. Pour permettre à un Juif d’accomplir une mitsva, il était prêt à tout faire et à parcourir de grandes distances. Une fois, il entendit qu’une femme habitant à Beit Chaan avait affirmé qu’elle serait prête à se couvrir la tête si le Rav lui apportait un chapeau. Sans la moindre hésitation, il entreprit le voyage de Jérusalem jusqu’à cette ville pour qu’elle se conforme à cette règle de pudeur.
Rav Yaguen avait un « accompagnateur » fixe dans toutes ses destinations, une trousse de premiers secours. Celle-ci ne contenait pas de sparadrap, ni de bloqueur artériel ou de crème antibiotique. Elle comprenait un secours de type tout à fait différent : des téfillin, des mézouzot, le nécessaire pour les vérifier, des talithot, des kippot, des rasoirs, des cassettes et des articles de journaux dénonçant la faillite de l’éducation nationale.
Quand on l’interrogeait sur l’urgence de se sac, qu’il transportait dans tous les déplacements, il expliquait que, parfois, l’étincelle d’un Juif se rallume et qu’il faut agir très vite pour profiter de cette opportunité, qui ne se représente pas toujours.
On raconte de nombreuses histoires de délivrances miraculeuses qu’il entraîna. Deux éléments récurrents constituent leur dénominateur commun : d’un côté, la confiance dans les Sages et, de l’autre, un exceptionnel dévouement pour le rapprochement de ses frères juifs.
Lors d’un entretien avec Rabbi Eliahou Attias chelita sur la personnalité sublime de Rabbi Yaguen et ses nombreuses actions en faveur de la communauté comme du particulier, il sortit de sa bibliothèque un livre de Guémara pour citer ce passage du traité Baba Métsia (85a) : « Si tu extrais le précieux du banal, les paroles de ta bouche s’accompliront : le Saint béni soit-Il annulera en ta faveur un décret qu’Il a prononcé. »
Il n’y a là rien d’extraordinaire, mais une réalité simple et naturelle, selon la conception de la Torah. Celui qui rapproche le cœur de Ses enfants de leur Père céleste mérite que ses paroles soient agréées, au point que, selon sa demande, D.ieu est prêt à revenir sur l’un de Ses arrêts.
À un âge précoce, alors qu’il était en plein essor spirituel, il tomba gravement malade. Il éprouva un grand chagrin de ne plus pouvoir poursuivre sa tâche sainte comme auparavant. Plus d’une fois, il se compara à un ouvrier au milieu de sa journée de travail, qui n’a pas encore achevé sa tâche.
Malgré ses souffrances aiguës, il continua à étudier la Torah dans sa Yéchiva Kéhilat Yaakov de Jérusalem, aujourd’hui présidée par ses fils, qui marchent dans ses sillons. Il nous quitta le 14 Nissan. Puisse son mérite nous protéger !