'Houkat 9 Juillet 2022 י תמוז התשפ"ב |
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Le pouvoir de la Torah de modifier les lois de la nature
Rabbi David Hanania Pinto
« Myriam mourut en ce lieu et y fut ensevelie. Or, la communauté manqua d’eau et ils s’ameutèrent contre Moché et Aharon. » (Bamidbar 20, 1-2)
Nous pouvons nous demander pourquoi le peuple manqua d’eau suite au décès de Myriam. Quel est donc le lien entre cette dernière et l’eau ?
Nos Sages nous enseignent que, durant les quarante années de traversée du désert, les enfants d’Israël furent accompagnés par un puits grâce au mérite de Myriam. Mais, dès qu’elle mourut, ils ne purent plus en bénéficier et n’eurent donc plus rien à boire. C’est pourquoi ils se rassemblèrent autour de Moché et d’Aharon pour réclamer de l’eau.
Sur ces entrefaites, Moché pria le Saint béni soit-Il de donner de l’eau au peuple. Il lui répondit : « Prends la verge et assemble la communauté, toi ainsi qu’Aharon ton frère, et dites au rocher, en leur présence, de donner ses eaux : tu feras couler, pour eux, de l’eau de ce rocher, et tu désaltéreras la communauté et son bétail. »
Ce verset fait apparaître une difficulté : si l’Éternel désirait que Moché parle au rocher, pourquoi lui ordonna-t-Il d’emporter son bâton ? Nos Maîtres expliquent (Dévarim Rabba 3, 8) que le Nom ineffable y était gravé et c’est la raison pour laquelle D.ieu lui demanda de le prendre avec lui, afin que la sainteté de ce bâton éveille une vitalité dans le rocher, lui permettant de faire surgir de l’eau.
Toutefois, Moché ne se conforma pas à la parole divine, puisqu’au lieu de parler au rocher, il le frappa deux fois.
Rabbi Yoram Abergel zatsal soulève la question qui suit. À la fin de la section de Béchala’h, il est rapporté que, peu après la sortie d’Égypte, nos ancêtres arrivèrent à Réfidim, où ils manquèrent d’eau. Mais, à cette occasion, le Saint béni soit-Il dit à Moché de prendre sa verge et de frapper le rocher pour qu’il fasse sortir de l’eau. Il obtempéra et le peuple eut effectivement à boire de cette manière.
Pourquoi le Créateur enjoignit-Il à Moché de frapper le rocher, alors que dans notre paracha, la quarantième année suivant la sortie d’Égypte, Il voulut qu’il lui parle et le punit ensuite pour l’avoir frappé ?
Je propose l’interprétation suivante. Les enfants d’Israël assistèrent certes aux miracles divins en Égypte, puis dans le désert, et purent constater la toute-puissance de D.ieu, mais ils ne s’étaient pas encore totalement affranchis de l’impatience engendrée en eux par l’asservissement égyptien. Ils ne pourront s’en soustraire qu’après le don de la Torah, qui les rendra solidaires. Ceci explique qu’à Réfidim, dès l’instant où ils manquèrent d’eau, ils s’insurgèrent contre Moché et Aharon, au point que Moché crut qu’ils avaient l’intention de le lapider.
Du fait qu’ils n’avaient pas encore reçu la Torah, le Saint béni soit-Il dit à Moché de frapper le rocher pour qu’il donne de l’eau, car ils manquaient des mérites nécessaires pour que ce phénomène se produise par la seule parole – de même que D.ieu créa l’univers entier par Sa parole.
Soulignons ici qu’au moment de la séparation de la mer des Joncs, l’intention divine était d’un autre ordre. Le Saint béni soit-Il enjoignit alors à Moché de prendre son bâton et de se contenter d’étendre sa main sur la mer, sans la frapper avec celui-ci et sans même parler. Cela devait suffire pour que la mer se sépare. Car D.ieu désirait ainsi démontrer aux enfants d’Israël qu’Il avait choisi Moché pour les diriger et qu’Il lui confiait, pour ainsi dire, les rênes de la direction. Tout ce que Moché ferait serait l’expression de la parole divine et l’Éternel l’accompagnerait à chacun de ses pas.
PAROLES DE TSADIKIM
La saveur unique de l’étude
Rabbi David Hopchatter chelita, président de l’organisme « A’hénou », fonda une Yéchiva, à présent sous son égide. À l’occasion d’une de ses visites sur les lieux, la célébration du sioum d’un traité par quelques ba’hourim fut organisée. En présence de cet invité d’honneur, l’un des élèves demanda à prendre la parole au cours du repas.
Il prit le micro et commença son récit : « Je suis arrivé ici à Roch ‘Hodech dernier. En vérité, je n’avais pas l’intention de rester. Je venais de terminer mes études à l’école et comptais les poursuivre au lycée. Je n’envisageais pas du tout d’aller à la Yéchiva. Mais les membres de A’hénou sont venus me voir et ont constaté que j’étais intéressé par l’étude de la Guémara. Ils firent alors le maximum pour me convaincre de rejoindre leur Yéchiva. Cependant, je refusai de me laisser persuader, convaincu que j’étudierai au lycée.
« L’un des membres me tint alors ce discours : “Écoute-moi une minute ! N’est-ce pas que les études au lycée commencent uniquement le 1er septembre ? C’est deux semaines après Roch ‘Hodech Éloul. Viens donc une petite semaine à la Yéchiva, tu profiteras de cette expérience unique. Nous avons un internat de haut niveau, des salles de jeu et des activités, une salle d’étude climatisée et tu auras, en plus, des amis de qualité. Ensuite, tu pourras toujours aller au lycée, si tu veux.ˮ
« Je ris et lui expliquai que je n’étais pas fait pour la Yéchiva, n’avais pas le style d’un ba’hour et n’étais pas intéressé par cela. Pourtant, j’étais curieux de voir à quoi cela ressemblait. Je décidai donc de m’y rendre pour un seul jour.
« J’arrivai à la Yéchiva sans rien emporter avec moi, ni livres, ni vêtements, ni même brosse à dent, puisque je ne comptais y rester que quelques heures, puis rentrer chez moi dans l’après-midi. Le Machguia’h me remarqua et me demanda : “Qu’est-ce que c’est cela ? Pourquoi n’as-tu pas pris de sac avec des affaires personnelles basiques ? Je peux, à la rigueur, te prêter des draps, un coussin et une couverture de ma maison, mais que feras-tu sans habits de rechange, serviette et shampoing ? Il faut un minimum…ˮ
« Je lui répondis : “Vénéré Rav, je n’ai pas prévu de passer la nuit ici. Je ne suis là que pour quelques heures. Je retourne bientôt chez moi. Pour dire la vérité, l’endroit est intéressant, je reviendrai peut-être demain pour une nouvelle visite.ˮ
« Le Machguia’h me regarda comme quelqu’un ayant perdu la tête et reprit : “Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu voudrais profiter de l’expérience de la Yéchiva sans dormir dans l’internat ? C’est impossible ! Essaie pour une nuit : tu te lèveras le matin comme un ba’hour, tu iras prier au beit hamidrach, tu prendras ton petit-déjeuner ici, puis tu entameras ta journée d’étude comme tous les autres. Je t’assure que, sans cela, tu ne pourras même pas commencer à savourer le goût de la Yéchiva.ˮ
« Il m’attrapa presque par l’oreille, me dit de le suivre et me fit entrer dans sa voiture. Nous roulâmes jusqu’à chez moi. Il m’attendit un quart d’heure, le temps que je rassemble quelques affaires et que je dise au revoir à mes parents. Je leur expliquai que j’allais passer une nuit à la Yéchiva et reviendrais le lendemain. Je leur rappelai aussi de m’acheter un livre dont j’aurai besoin pour le lycée.
« Me voilà encore ici, après presque un an entier, conclut le jeune homme, sous les applaudissements du public. Et vous savez quoi ? ajouta-t-il, en s’adressant au personnel de la Yéchiva et à son président, Rabbi David Hopchatter. Je n’aurais pas été prêt à renoncer à cette année de Yéchiva, même pour un million de dollars ! Je n’ai pas l’ombre d’un regret d’être venu dormir ici pour une nuit. C’était la meilleure décision de ma vie ; elle a fait de moi un homme heureux ! » (Dirchou)
GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA
La tumeur et son traitement
Le jeune Moché T. était gravement malade. Tous les examens et radios qu’on lui avait fait subir témoignaient clairement d’un grand risque qu’il ait une tumeur au cerveau. Aussi, ses parents décidèrent-ils de voyager avec lui à Boston, où se trouvait un hôpital avec les plus grands spécialistes dans ce domaine.
Peu avant leur voyage, M. et Mme T. apprirent que je serais de passage dans leur région ; ils décidèrent donc de repousser leur voyage, afin de pouvoir recevoir ma bénédiction avant de partir.
Étant donné l’urgence de la situation, ils m’attendirent à l’aéroport, de sorte que je puisse tout de suite les voir et bénir leur fils par le mérite de mes ancêtres.
Et, effectivement, dès que je sortis de l’aéroport, j’aperçus l’enfant, cloué dans son fauteuil roulant, presque incapable de bouger ses membres. Je m’empressai de le bénir d’une prompte guérison, ajoutant qu’on entendrait bientôt de bonnes nouvelles, par le mérite de la foi de ses parents dans le Créateur.
Quelques jours plus tard, ils s’envolèrent pour Boston. Après une batterie d’examens, il s’avéra, ô miracle, que, contrairement à ce qui avait été supposé, le malade ne souffrait pas d’une tumeur au cerveau, mais avait attrapé un microbe virulent qui avait attaqué celui-ci. Bien que le traitement contre ce microbe fût loin d’être facile, sa vie n’était pas en danger comme s’il avait eu une tumeur.
Après une série de traitements, l’enfant quitta l’hôpital de Boston, tandis qu’il n’avait plus besoin de fauteuil roulant. C’est ainsi qu’il vint me voir de lui-même pour me remercier de la brakha que je lui avais donnée et qui lui avait permis, avec l’aide de D.ieu, de guérir de sa grave maladie.
DANS LA SALLE DU TRÉSOR
Rabbi David Hanania Pinto
Pourquoi Moché frappa le rocher
Il est difficile de comprendre comment Moché Rabbénou et Aharon HaCohen, dirigeants du peuple auxquels la Parole divine était souvent adressée, purent soudain dévier de l’ordre de l’Éternel.
Nous l’expliquerons en adoptant le point de vue de Moché. Après quarante années de traversée du désert, les enfants d’Israël avaient atteint un certain niveau de piété. Durant toute cette période, ils étudiaient la Torah, recevaient la manne du ciel et suivaient l’Éternel avec foi dans ce lieu inculte.
En outre, ils bénéficiaient de miracles permanents. Comme l’atteste le texte (Dévarim 29, 4), leurs vêtements et leurs chaussures ne s’usaient pas. D’après nos Maîtres (Chir Hachirim Rabba 4, 2), les nuées de Gloire lavaient et repassaient leurs habits, outre la protection qu’elles leur apportaient, jour et nuit, contre leurs ennemis, les serpents, scorpions et bêtes sauvages. Enfin, un puits d’eau les accompagnait dans tous leurs déplacements, par le mérite de Myriam.
S’ils se trouvaient à un niveau si élevé et recevaient une telle abondance du Saint béni soit-Il, ils n’auraient pas dû se plaindre de cette manière, dès qu’ils manquèrent d’eau suite au décès de Myriam, mais plutôt en demander avec finesse. En effet, la Torah, dont les « voies sont pleines de délices et [les] sentiers aboutissent à la paix » (Michlé 3, 17), affine la conduite de l’homme. Aussi, pourquoi nos ancêtres manifestèrent-ils leur mécontentement de façon si peu adaptée à des Juifs s’étant plongés dans l’étude de la Torah durant quarante ans ?
Face à ce comportement décevant, Moché pensa que s’il se contentait de parler au rocher, cela ne suffirait pas pour qu’il fasse jaillir de l’eau. Car, au regard de leur déchéance actuelle, il fallait peut-être frapper le rocher avec le bâton, sur lequel figuraient les Noms divins, pour que de l’eau en sorte, ainsi que cela fut nécessaire quarante ans plus tôt, à Réfidim, quand ils n’avaient pas encore reçu la Torah.
Du fait qu’ils crièrent pour réclamer de l’eau, Moché considéra leur conduite comme celle d’un homme dépourvu de Torah et c’est la raison pour laquelle il pensa que sa parole ne pourrait avoir l’effet escompté sur le rocher. Par conséquent, en frappant le rocher, son intention était totalement désintéressée. Il ne cherchait nullement à désobéir à l’Éternel, mais pensait ne pas parvenir au bon résultat par la seule parole. Craignant de provoquer une profanation du Nom divin si de l’eau ne jaillissait pas suite à son ordre au rocher, il le frappa.
LE CHABBAT
Les préparatifs du Chabbat
C’est une mitsva de laver tout son corps en l’honneur de Chabbat. Si on ne peut pas se laver entièrement, on se lavera au moins le visage, les mains et les pieds.
Nos Maîtres affirment (Chabbat 25b) : « Telle était la coutume de Rabbi Yéhouda bar Elaï : la veille de Chabbat, on lui apportait une grande bassine d’eau chaude et il se lavait le visage, les mains et les pieds, puis s’habillait en l’honneur de Chabbat. Il ressemblait alors à un ange de l’Éternel. »
Dans le Midrach (Vayikra Rabba 34, 3), ils enseignent : « “L’homme bon assure son propre bonheurˮ (Michlé 11, 17) : il s’agit de Hillel l’Ancien. Il marchait avec ses disciples et, lorsqu’il se sépara d’eux, ils lui demandèrent où il allait. Il leur répondit : “Je vais faire une mitsva.ˮ Ils l’interrogèrent : “Laquelle ?ˮ Il leur dit : “Me laver dans les bains.ˮ “Est-ce là une mitsva ?ˮ s’étonnèrent-ils. Il leur expliqua alors : “L’homme responsable de nettoyer et de laver les statues de rois placées dans les théâtres et les cirques est rémunéré pour cela et fréquente les personnalités importantes. Moi, qui ai été créé à l’image de D.ieu, combien plus dois-je me laver !ˮ »
Il convient de se laver le vendredi, afin qu’il soit visible qu’on le fait en l’honneur de Chabbat. On revêtira ensuite immédiatement les vêtements de Chabbat. Si on ne peut pas se laver vendredi, on le fera avant.
Il est recommandé de se tremper au mikvé la veille de Chabbat, afin de recevoir l’influence de sainteté du jour saint. Par ce biais, on aura également le mérite de purifier son corps, son âme et ses pensées.
On portera des vêtements plus beaux et honorables qu’en semaine, ainsi qu’un talith katan lavé. On veillera aussi à cirer ses souliers. Celui qui réserve une autre paire de chaussures pour Chabbat verra la bénédiction. Rabbi Israël de Apta zatsal rapporte à ce sujet un Midrach Pélia : « Les enfants d’Israël ignorent la récompense qu’ils toucheront pour avoir nettoyé leurs chaussures la veille de Chabbat : “Que tes pas sont ravissants dans tes brodequins, fille de noble race !ˮ (Chir Hachirim 7, 2) »
La veille de Chabbat, c’est une mitsva de vérifier ses poches pour s’assurer qu’on n’y a pas oublié d’objet mouktsé. On sera d’autant plus prudent à cet égard si on habite à endroit où il n’y a pas de érouv [système permettant de porter le Chabbat], où il existe un risque d’oublier qu’on a quelque chose en poche et de sortir dans un lieu public.
Le ‘Hida écrit : « La veille de Chabbat, c’est un moment propice aux disputes entre l’homme, la femme et les enfants. Le mauvais penchant déploie tous ses efforts pour semer la querelle. Aussi, toute personne craignant D.ieu le subjuguera : il s’éloignera de tout désaccord, irritation et colère, sera souriant et recherchera la paix. »
Rabbénou Yossef ‘Haïm met en garde (Séfèr ‘Houké Hanachim, chap. 28) : « La femme doit exécuter avec zèle ses travaux du vendredi. Elle les fera tôt, de sorte à les terminer une heure avant l’allumage des bougies. Elle pourra ainsi recevoir le Chabbat dans la sérénité. Elle se reposera, afin d’être pleine de joie en l’honneur du jour saint. »
EN SOUVENIR DU JUSTE
Rabbi Eliahou Mani zatsal
Rabbi Eliahou Mani naquit au mois de Tamouz 5578 dans la ville de Bagdad. Selon une ancienne tradition, sa famille appartenait à la lignée du roi David, mais, suite à l’histoire de Boustenaï, ils préférèrent cacher leur ascendance en adoptant comme nom de famille « Mani » – correspondant aux initiales de min nétser Ichaï [des descendants d’Ichaï] ou de mizéra nin Yéhouda [de la lignée de Yéhouda].
Dès sa plus tendre enfance, il étudia à la Yéchiva Beit Zilka (au beit midrach Abou Manchi) et compta parmi les fidèles élèves du Gaon Rabbi Abdala Some’h.
En 5616, à l’âge de 38 ans, il entreprit un long voyage de trois mois pour s’installer en Israël, avec sa femme et ses trois enfants. Il devint l’un des éminents Sages du beit midrach des kabbalistes de Beit-El. Le Roch Yéchiva, ‘Hakham Réfaël Yédidia Aboulafia, dit à son sujet : « Un lion est venu de Babylone. » Le Sage Yossef ‘Haïm de Bagdad, qui le considérait comme son Maître de Torah ésotérique, continua à être en relations épistolaires avec lui, pour des sujets de Loi et de kabbale.
En 5618, il alla s’installer à ‘Hevron, où il resta jusqu’à la fin de ses jours. Dans cette ville de nos patriarches, il trouva une petite communauté juive d’environ deux cent cinquante personnes vivant très à l’étroit. Il se résolut immédiatement à les aider.
Lorsque l’épidémie du choléra éclata à ‘Hevron, en 5624, Rabbi Eliahou ne craignit pas d’être contaminé et sortit de chez lui pour porter assistance aux nombreux malades.
En 5625, suite aux nombreuses insistances du public, il accepta de remplir bénévolement les fonctions de Rav de la ville. Seulement après quatorze ans, lorsque sa situation pécuniaire se dégrada, il consentit à recevoir un salaire. Dans son humilité, il refusa de porter la tunique honorifique de Grand Rabbin, tandis qu’il signait les documents rabbiniques par la formule « Eliahou Mani, au service de la communauté sainte de ‘Hevron, pour l’unification du Nom divin ».
Lorsqu’il fut malade des yeux et perdit la vue, il soupira en disant : « Malheur à moi pour la honte de la Torah ! » Pendant environ quatre ans, il souffrit de maux aux yeux, jusqu’à ce que l’Éternel agrée sa prière et le guérisse miraculeusement.
On raconte qu’un Arabe, portant des vêtements attestant qu’il n’était pas local, vint le voir et lui dit : « J’ai entendu que tes yeux se sont assombris. Crois en D.ieu que c’est moi qui vais te guérir. » Le Rav lui accorda son crédit et répondit : « Qu’il en soit comme tu le dis. Je vais peser l’argent que tu me demandes. »
L’Arabe accepta, prit ces quelques pièces pour couvrir les frais des médicaments et guérit le Rav. Trois jours plus tard, il avait complètement recouvré la vue. On voulut alors payer l’Arabe pour sa consultation, mais on ne le retrouva plus. Toutes les recherches pour retrouver ses traces furent vaines. Cette histoire fut considérée comme un véritable miracle…
Les non-Juifs, eux aussi, avaient beaucoup d’estime et de crainte pour lui. Ils le surnommaient « Che’h Abou Saliman ». Quand il marchait dans la rue, ils se mettaient de côté pour le laisser passer, par respect, dans l’esprit du verset « Et tous les peuples de la terre verront que le Nom de l’Éternel est associé au tien et ils te redouteront » (Dévarim 28, 10).
On raconte qu’un jour, un Juif passa près du marché et reçut un coup d’un marchand de légumes arabe. La victime le raconta à Rabbi Eliahou, qui prononça un anathème sur cet Arabe, interdisant à tous de lui acheter sa marchandise. Même les Arabes respectèrent cet anathème. Quelques jours plus tard, l’Arabe, la tête basse, vint s’excuser chez Rabbi Eliahou. Le Sage ordonna qu’on lui administre des coups et, seulement ensuite, annula l’anathème.
Rabbi Eliahou Mani rendit l’âme le 8 Tamouz 5659, à ‘Hevron, où il fut enterré dans le compartiment « Réchit ‘Hokhma ». Les Musulmans, qui le considéraient également comme un saint, voulurent déplacer sa sépulture dans leur territoire, mais les Juifs de la ville s’y opposèrent, luttant pour que sa sainteté soit conservée.