La Paracha de la semaine en format PDF

la Paracha en PDF

Matot - Massei

30 Juillet 2022

ב אב התשפ"ב

Horaires de Chabbat
Localité Allumage Fin de Chabbat Rabbenou tam
Paris 21h15* 22h30 23h39
Lyon 20h55* 22h05 23h05
Marseille 20h46* 21h53 22h48
* Allumage selon l'horaire de votre communauté

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La compassion de l’Éternel pour le meurtrier involontaire

Rabbi David Hanania Pinto

« Vous choisirez des villes propres à vous servir de cités d’asile ; là se réfugiera le meurtrier, homicide par imprudence. » (Bamidbar 35, 11)

D’après nos Maîtres (Makot 10b), des panneaux portant la mention « Refuge » étaient placés à chaque carrefour, à l’intention du meurtrier involontaire.

Ceci soulève la question suivante : lors des trois fêtes de pèlerinage, Pessa’h, Chavouot et Souccot, l’ensemble du peuple juif se rendait au Temple, à Jérusalem, et nous ne trouvons pas que des panneaux avaient été mis pour le guider vers la bonne destination. Pourquoi une telle facilité avait-elle été prévue en faveur du meurtrier involontaire, et non pas pour les enfants d’Israël ?

Rabbi Bentsion Brouk zatsal explique que s’il n’y avait pas eu de panneaux indicateurs pour les villes de refuge, le meurtrier involontaire aurait été contraint de se renseigner sur leur localisation auprès des gens. Ceux-ci lui auraient sans doute ensuite demandé pourquoi il devait s’y rendre et il leur aurait alors raconté comment il avait, à son insu, causé la mort d’un Juif.

Or, le fait de s’entretenir de ce sujet aurait atténué la sensibilité des hommes à cet égard. C’est la raison pour laquelle la Torah enjoint « Tu devras en faciliter l’accès » (Dévarim 19, 3), verset interprété par nos Maîtres comme l’ordre de placer des panneaux indicateurs portant la mention « Refuge ». De la sorte, le meurtrier involontaire n’avait pas besoin d’entrer en conversation avec les passants, si bien que les gens n’en venaient pas à parler inutilement de ce sujet.

Par contre, concernant le pèlerinage à Jérusalem, il était souhaitable qu’on discute de cette mitsva fondamentale et en vienne ainsi à évoquer la sainteté du Temple. D’où l’absence de panneaux signalant le chemin à emprunter pour s’y rendre. Cela stimulait les pèlerins à s’interroger les uns les autres à ce sujet et à rejoindre, tous ensemble, la ville sainte dans une atmosphère de joie, pour célébrer la fête.

J’aimerais proposer une autre démarche expliquant pourquoi la Torah désirait éviter que le meurtrier involontaire doive s’enquérir auprès d’autrui de la route à emprunter pour rejoindre une ville de refuge. Car, le cas échéant, le vengeur de sang aurait pu retrouver sa trace, parvenir à le rattraper avant qu’il n’arrive à cette ville et le tuer – sans subir la moindre sanction, puisque cela lui était permis.

Nous en déduisons combien l’Éternel a pitié du meurtrier involontaire, en veillant à ce qu’il arrive à temps à une ville de refuge. Le souci de lui sauver la vie est tel que le texte saint formule un ordre explicite, « Tu devras en faciliter l’accès », pour lui donner le plus de chances d’y parvenir rapidement.

En outre, la Torah ordonne de réparer les routes, abîmées par les pluies, qui mènent aux villes de refuge, afin qu’elles puissent être aisément empruntées par le pécheur qui s’y réfugie. De cette manière, le vengeur de sang n’aurait pas le temps de le rattraper avant qu’il parvienne à destination. L’ordre de la Torah inclut également la réparation des panneaux indicateurs qui seraient tombés avec le temps. En bref, il fallait qu’ils soient toujours en place pour signaler clairement la route au meurtrier.

Quant à l’absence de panneaux pour indiquer la route vers Jérusalem et vers le Temple, je l’expliquerai par le fait que, tout au long de l’année, des gens s’y rendaient pour apporter des sacrifices et, trois fois par an, à l’occasion des fêtes de pèlerinage. Aussi, de nombreuses personnes connaissaient bien le chemin et il était donc inutile de le préciser.

GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA

Appelle-le Ido !

Un soir, avant d’aller dormir, je pris, comme à mon habitude, un ouvrage saint afin de m’endormir l’esprit plongé dans les paroles de la Torah.

On y évoquait l’histoire du prophète Ido et je lus ainsi : « Mais voici qu’un homme de D.ieu vint de Juda à Béthel (…) et il cria à l’autel, selon l’ordre de D.ieu, cette parole : “Autel ! Autel ! Ainsi parle le Seigneur : un fils va naître à la famille de David – Josias sera son nom – qui égorgera sur toi les prêtres des hauts lieux (…)” Et, le jour même, il donna une preuve de sa mission en disant : “Voici la preuve que c’est l’Éternel qui a parlé : l’autel va se fendre et la cendre qui est dessus se répandra à terre.” (…) L’autel se fendit et la cendre s’en répandit à terre, selon la preuve annoncée par l’homme de D.ieu sur l’ordre du Seigneur. » (Mélakhim I 13, 1-5)

Ces versets décrivent le miracle accompli par le prophète Ido sur l’ordre de l’Éternel. Quant aux suivants (7-24), ils mentionnent l’ordre divin adressé à Ido de ne pas manger de pain ni boire d’eau, ainsi que de ne pas reprendre le même chemin qu’il avait emprunté à l’aller. Cependant, il se laissa induire en erreur par un faux prophète, qui prétendit avoir reçu l’ordre de D.ieu de le nourrir. Ayant transgressé l’ordre divin, Ido fut aussitôt puni : un lion l’attaqua et il mourut.

Voilà sur quoi je m’endormis cette nuit-là. Or, le lendemain matin, un Juif me téléphona pour me dire qu’il avait eu un garçon huit jours plus tôt et que la circoncision devait avoir lieu ce jour-là. Mais il ne parvenait pas à décider comment le nommer. En fait, m’expliqua-t-il, il hésitait entre deux prénoms, dont Ido, pour lequel il avait une préférence.

Je lui demandai pourquoi il aimait ce nom et il me répondit qu’il avait été très impressionné par la personnalité de ce prophète, qui avait proclamé la parole de D.ieu à l’autel et avait accompli un miracle selon l’ordre divin.

Aussi, je tranchai : « Eh bien, appelle-le alors Ido ! »

Je ressentis alors la Providence divine à l’origine du choix du passage de Torah lu la veille. Sans nul doute, on m’aidait par ce biais à orienter ce Juif dans le bon choix d’un prénom pour son nouveau-né.

PAROLES DE TSADIKIM

Comment le Kotel a été redécouvert

Nous avons traversé des milliers d’années d’exil, à l’ombre de l’amertume déversée sur nous par les nations du monde, qui tentèrent de nous harceler par tous les moyens. Non contents que notre Temple a été détruit, ils regardaient d’un mauvais œil son seul vestige, le Mur des lamentations. À une certaine période, ils le dissimulèrent et on ne connaissait plus son emplacement, jusqu’à ce qu’on le dévoilât suite à une anecdote, racontée par Rabbi Bentsion Moutsafi chelita, dans son ouvrage Dorech Tsion.

Il y a plus de huit cents ans, un prince arabe siégeant au Ma’hkhama (Tribunal arabe), alors situé au Har Habayit, remarqua un jour une vieille femme avancer péniblement avec un sac de poubelle. Elle semblait avoir au moins quatre-vingt-dix ans, mais tenait apparemment à le jeter à un certain endroit. Il continua à la guetter et constata, à sa plus grande surprise, qu’elle le vidait en-dessous de sa fenêtre.

Furieux, il s’empressa d’envoyer ses gardes pour l’arrêter et la faire venir. Quelques instants plus tard, elle se trouvait devant lui, tremblante de peur.

« Qui êtes-vous ? demanda le prince.

– Je viens de Beit Lékhem, répondit-elle, d’une voix basse.

– Tu serais venue depuis Beit Lékhem avec ton sac de poubelle pour le jeter ici, devant ma fenêtre ? reprit-il, offusqué.

– De grâce, ne vous mettez pas en colère, dit-elle en tremblant de tout son corps. J’ai reçu un testament de mes ancêtres d’apporter ici ma poubelle et de la jeter à cet endroit.

– Pourquoi précisément ici ? Qu’y a-t-il donc ?

– Je ne sais pas exactement. Dans ma famille, nous avons une tradition selon laquelle il y avait, à cet emplacement, une maison pour les Juifs et le jour où on la découvrirait et la reconstruirait, on nous en expulserait. C’est pourquoi nous recouvrons cet endroit par des piles de poubelles depuis de nombreuses années. »

À cette époque, il existait des liens amicaux entre les Juifs et les Musulmans. Une preuve nous en est donnée par le Rambam, qui évoque la proposition de ces derniers faite aux Sages juifs de leur donner l’emplacement du Har Habayit pour pouvoir y reconstruire le Temple. Évidemment, cette proposition fut repoussée par les Sages, puisque D.ieu a décrété que nous devons être exilés et n’avons pas le droit de retourner au Har Habayit, avant qu’Il reconstruise Lui-même le Temple, comme il est dit : « L’Éternel rebâtira Jérusalem. » (Téhilim 147, 2) De même, nous disons dans la prière de na’hem : « Car Toi, Éternel, par le feu, Tu l’as brûlée et, par le feu, Tu la reconstruiras. » Quoi qu’il en soit, grâce à ces liens amicaux, le mystère de la coutume de cette vieillarde put être résolu.

Le prince chargea ses sujets de creuser dans les montagnes de poubelles. Suite à un travail acharné, ils découvrirent de vieilles pierres dissimulées à cet endroit. Cependant, la besogne était bien loin d’être terminée. Le prince eut alors une idée : à l’intérieur de la décharge, il cacha quelques pièces d’or et envoya des messagers pour répandre la rumeur qu’en-dessous du Ma’hkhama, on avait trouvé des pièces d’or et que quiconque le désirait pouvait venir en prendre.

Le bouche-à-oreille, particulièrement efficace au Moyen-Orient, eut l’effet escompté. Des foules de gens affluèrent de Jérusalem et de tous les villages voisins, l’un arrivant avec sa cruche, l’autre avec son baril. Tous se mirent à dégager la montagne de détritus, accumulés là depuis de longues années, et à y creuser. De temps à autre, on entendait quelqu’un s’écrier « J’ai trouvé ! », exclamation suivie d’une nette accélération du rythme de travail. Les gens creusèrent ainsi de toutes leurs forces, jusqu’à ce qu’il fasse trop sombre.

La nuit tombée, le prince se rendit secrètement sur les lieux pour jeter quelques nouvelles pièces et, le lendemain, une multitude de personnes se mirent de nouveau à l’œuvre avec énergie. Ces travaux d’évacuation se prolongèrent sur une longue période, pour finalement aboutir à la découverte du Kotel.

DANS LA SALLE DU TRÉSOR

Rabbi David Hanania Pinto

Le pouvoir de la parole humaine

« Si un homme fait un vœu au Seigneur ou s’impose, par un serment, quelque interdiction à lui-même, il ne peut violer sa parole : tout ce qu’a proféré sa bouche, il doit l’accomplir. » (Bamidbar 30, 3)

Les initiales des mots lo ya’hel dévaro (il ne peut violer sa parole) équivalent numériquement, en ajoutant un, au terme adam, lui-même égal à la valeur numérique complète du Tétragramme [somme de la valeur numérique de Youd, Hé, Vav et Hé, écrits en toutes lettres]. Autrement dit celui qui tient parole, se conforme à la stricte vérité, ne ment pas et ne prête pas de serment mensonger acquiert la dimension d’un homme sur lequel réside la Présence divine. C’est pourquoi l’Éternel s’associe à ses actes et fait exécuter toute parole énoncée de sa bouche avec sainteté et dans un souci de vérité.

Quant aux dernières lettres de l’expression précitée, elles équivalent numériquement au mot zol, nous enseignant que celui qui ne veille pas à l’authenticité de ses propos, qui sont profanes et légers, fait fuir la Présence divine de lui. Le cas échéant, D.ieu, qui n’apprécie pas de telles paroles, ne leur permet pas de se réaliser.

Par contre, l’homme qui veille à la droiture de chacun de ses mots bénéficie de l’assistance divine dans ce domaine. En outre, le Créateur fait en sorte qu’ils s’accomplissent, comme le laisse entendre notre verset, qui peut se lire ainsi : « Tout ce qu’a proféré sa bouche, Il l’accomplit. » Enfin, l’Éternel veille à ce que cet homme n’introduise dans sa bouche que des aliments cachère.

Lorsque Lavan remarqua qu’on avait volé ses idoles et en soupçonna Yaakov, celui-ci répondit : « Quant à celui que tu trouverais en possession de tes dieux, qu’il cesse de vivre ! » (Béréchit 31, 32) Il ignorait que Ra’hel s’en était emparée et, à cause de ces paroles, elle mourut en chemin, bien qu’il n’eût pas du tout l’intention de maudire sa femme principale, pour laquelle il avait travaillé sept ans chez Lavan. L’effet inéluctable de la parole du Tsadik nous enseigne le puissant pouvoir de la parole de celui qui se conforme à la vérité.

Ce pouvoir se trouve confirmé à travers le verset relatant la création de l’homme : « Il fit pénétrer dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. » (Béréchit 2, 7) Le Targoum traduit « un souffle de vie » par « une âme qui parle ». En d’autres termes, l’âme vivante de l’homme est sa faculté de la parole, qui n’a été accordée à aucune autre créature. La parole, apanage de l’homme, lui a été donnée directement de D.ieu. Or, comme nous le savons, la parole divine est créatrice, puisque c’est par ce biais que le monde vit le jour. Par conséquent, la parole de l’homme est, elle aussi, extrêmement puissante. C’est pourquoi celui qui veille à la pureté et à l’authenticité de ses paroles verra leur réalisation.

LE CHABBAT

Lire deux fois le texte de la Torah et une fois celui du Targoum

Nos Maîtres ont affirmé (Brakhot 8a) : « L’homme a l’obligation de faire la lecture de la section hebdomadaire, en lisant deux fois le texte de la Torah et une fois celui du Targoum. Celui qui le fait jouit de la prolongation de ses jours. » Aussi, chaque semaine, on lira deux fois la section hebdomadaire et une fois sa traduction du Targoum, même si on ne la comprend pas.

Le traité de Méguila précise l’origine du Targoum : Moché Rabbénou le reçut au mont Sinaï du Saint béni soit-Il, mais, au cours des générations, on l’oublia. Onkelos, le converti, le reconstitua alors, d’après l’enseignement de ses Maîtres, Rabbi Eliezer et Rabbi Yéhochoua. C’est pourquoi on l’appelle le « Targoum Onkelos ».

La double lecture de la Torah conjuguée à celle du Targoum correspond à une obligation pour tout Juif, comme l’écrit l’auteur du Choul’han Aroukh (285a) : « Bien qu’on écoute la lecture de toute la paracha, chaque Chabbat, avec la communauté, on doit la relire soi-même, deux fois dans la Torah et une fois dans le Targoum. » Contrairement à ce que certains pensent, cette lecture n’est pas une habitude prise par les pieux, mais une véritable obligation, comme le font allusion les mots véélé chémot, qui correspondent aux initiales de l’expression « vé’hayav adam likro haparacha chnayim mikra vée’had targoum ».

Cette obligation concerne même les érudits plongés dans l’étude de la Torah et de la Loi. Rabbi Elazar Ména’hem Shakh zatsal affirmait : « Je ne connais pas d’instant de satisfaction et de joie aussi intense que celui où je suis assis, la veille de Chabbat, avec les habits de ce jour, et où je lis tranquillement la paracha de la semaine, deux fois dans la Torah et une dans le Targoum. »

Il convient de veiller à prononcer les versets avec leur vocalisation correcte et en faisant la distinction entre le chéva na et le chéva na’h. En outre, on lira selon les signes de cantillation du texte saint, traditionnellement transmis de génération en génération depuis Moché, qui les a lui-même appris de l’Éternel. Ils ont une très grande valeur, encore plus importante que la vocalisation, les ornementations (taguim) et les lettres. D’ailleurs, c’est en raison de leur importance suprême que les signes de cantillation et la vocalisation ne peuvent pas être écrits dans le séfèr Torah.

Il appartient au père d’éduquer ses jeunes enfants en les habituant à lire deux fois le texte de la Torah et une fois celui du Targoum. Les enseignants ont le devoir d’enseigner à leurs élèves la manière de prononcer les signes de cantillation et de les habituer à faire, chaque semaine, cette triple lecture de la paracha selon ceux-ci.

Le jour réservé à cette lecture est le vendredi. Il est préférable de le faire aussitôt après la prière de cha’harit, comme le Ari zal en avait la coutume. Si on ne dispose pas de beaucoup de temps libre, on peut commencer cette lecture dès min’ha du Chabbat précédent.

D’après la kabbale, il faut lire chaque verset deux fois, puis sa traduction du Targoum Onkelos, jusqu’à la fin de la paracha. Mais, il est également possible de lire une première fois l’ensemble de la paracha, puis de la répéter en silence au moment où le ‘hazan la lit dans le séfèr Torah et, après la prière, de la lire une fois dans le Targoum. On peut aussi lire une fois la paracha dans le texte de la Torah, une fois le Targoum, puis revenir une seconde fois sur le texte de la Torah.

Après avoir achevé de lire deux fois le texte de la Torah et une fois celui du Targoum, on conclura en lisant le dernier verset uniquement à partir de la Torah, afin de terminer par celle-ci.

L’allumage des lumières de Chabbat

C’est une mitsva d’allumer une bougie dans son foyer, en l’honneur de Chabbat, afin que la demeure soit éclairée et que personne ne trébuche en marchant. On allumera les lumières après avoir revêtu ses vêtements de Chabbat. Mais, si on manque de temps, on allumera d’abord les lumières.

D’après la stricte loi, il suffit d’allumer une lumière en l’honneur de Chabbat. Cependant, la coutume est d’en allumer deux, une en rappel à l’ordre « Zakhor », l’autre à l’ordre « Chamor ». Plus on allume de lumières pour Chabbat, plus on est digne d’éloges.

Il est souhaitable d’embellir la mitsva de l’allumage, en utilisant de beaux bougeoirs en or ou en argent et de l’huile d’olive de qualité. Par ce mérite, nous aurons droit à des enfants érudits, comme il est dit : « Car la bougie est une mitsva, la Torah une lumière. » Par le biais de l’allumage des lumières de Chabbat et de ‘Hanouka, surgira celle de la Torah. Aussi, après l’allumage, la femme fermera les yeux et priera de mériter, elle et son mari, la longévité, ainsi que des enfants érudits, qui craignent D.ieu, soient dotés de vertus et éclairent le monde par la Torah et les mitsvot. Elle implorera également l’Éternel en faveur de la venue du Messie. Car, le moment où on accomplit une mitsva est particulièrement propice aux prières, comme l’ont souligné nos Maîtres (Tossefta, Maasser chéni 5, 14) : « Ceux qui sont occupés à accomplir une mitsva, leur bouche et leur cœur sont disposés à prier devant l’Éternel. »

Selon le Zohar, il est recommandé que le mari prépare les bougies ou l’huile et les mèches pour l’allumage.

Lorsqu’on allume la mèche, on ne retirera pas sa main avant que sa plus grande partie soit allumée. Ainsi, quand on la retirera, la flamme s’élèvera aussitôt d’elle-même.

Chaque fois qu’on éteint un feu, on veillera à ne pas le faire en soufflant dessus. Aussi, après avoir allumé les lumières, on n’éteindra pas l’allumette par le souffle, mais en remuant la main [pour ceux qui ne reçoivent le Chabbat qu’après avoir éteint l’allumette].

On allumera les lumières à l’endroit où on mange, car le fait de prendre le repas à leur lumière est inclus dans la jouissance propre au Chabbat. Néanmoins, s’il est impossible d’allumer à cet endroit, on le fera dans une autre pièce où l’on séjourne également. En été, quand il fait chaud à la maison, on peut manger dans la cour, même si on ne voit pas les lumières de Chabbat, car celles-ci nous ont été données pour nous procurer une jouissance, et non pas causer une souffrance. On se souciera toutefois de prévoir un éclairage dans la cour.

Des bougies de Chabbat ou de l’huile qui se sont éteintes pourront être utilisées après Chabbat pour tout autre usage. [Certains ont l’habitude de conserver les mèches jusqu’à Pessa’h pour les brûler avec le ‘hamets, de sorte à les utiliser pour une mitsva supplémentaire.]

EN SOUVENIR DU JUSTE

Rabbi Chimchon d’Ostropoli zatsal

Rabbi Chimchon d’Ostropoli – que son mérite nous protège – naquit dans les années 5360. Son père, Rabbi Pessa’h zatsal, le nomma d’après son grand-père Rabbi Chimchon, président du Tribunal rabbinique de Kramints, qui comptait parmi les Grands de sa génération. Il apprit la Torah auprès de son père et de Rabbi Nathan Nata, président du Tribunal rabbinique d’Ostra. À un âge très précoce, il se plongea dans les secrets de la Torah ésotérique.

Il remplit les fonctions de Maguid dans la ville d’Ostropoli, qui surplombe le fleuve de Slotch, dans la région de Podolia, en Ukraine. C’est pourquoi il fut surnommé « Rabbi Chimchon Maguid ». De temps à autre, il adressait au peuple des sermons, afin d’inciter ses membres à se corriger et à se repentir. Parallèlement, il invoquait la Miséricorde divine en leur faveur, à l’instar des Tsadikim.

Chaque jour, il eut le mérite qu’un ange céleste se révèle à lui pour étudier avec lui les aspects cachés de la Torah, comme l’atteste le ‘Hida dans son ouvrage Chem Hagdolim. Son disciple, Rabbi Yaakov Kopel Zalber, écrit : « Il est connu que la plupart de ses propos étaient inspirés de l’ange qui le visitait régulièrement. » On raconte qu’un jour, cet ange lui révéla l’existence, dans les cieux, d’une lourde accusation et de terribles décrets pesant sur le peuple juif, qui risquaient de s’appliquer s’il ne se repentait pas. À cette nouvelle alarmante, Rabbi Chimchon s’empressa de prendre plusieurs fois la parole en public pour, d’une voix enflammée, le mettre en garde à cet égard. Ses paroles saintes eurent l’effet escompté : elles produisirent un éveil, suivi d’un grand mouvement de repentir. Cependant, cela ne servit pas à annuler le décret, qui avait déjà été signé.

Dans son ouvrage Dérekh Ets Ha’haïm, Rabbi Moché ‘Haïm Luzzato – que son mérite nous protège – fait le récit des événements qui eurent lieu à cette période : « À l’époque du pieux kabbaliste, le célèbre Rabbi Chimchon Astripalir, quand un décret fut prononcé en l’an 5408, il fit jurer les forces du mal en leur demandant pourquoi elles accusaient le peuple juif, plus que toutes les autres nations. Elles lui répondirent : “Supprimez chez vous trois choses et nous reviendrons sur notre décret – le Chabbat, la circoncision et la Torah.ˮ Le Rav leur répondit immédiatement : “Que ceux-ci et ceux-là soient anéantis, mais que pas une seule lettre de notre sainte Torah ne soit annulée, à D.ieu ne plaise !ˮ »

Comprenant que le décret avait déjà été scellé, Rabbi Chimchon eut une idée pour empêcher la mort d’un grand nombre de Juifs. Il demanda à trois Grands de sa génération de s’associer à lui pour accepter la mort, de sorte que chacun apporte ainsi l’expiation à un quart du peuple juif. L’un d’entre eux était Rabbi Yé’hiel Mikhel de Namirov, qui « connaissait l’ensemble de la Torah par cœur et était versé dans toutes les sagesses du monde ». Et, effectivement, il fut assassiné le 20 Sivan 5408, en sanctifiant le Nom divin. Toutefois, le projet de Rabbi Chimchon ne put se réaliser pleinement, parce que l’un de ces Guédolim refusa de se joindre aux autres, du fait qu’il désirait publier son ouvrage pour donner du mérite au grand nombre. Malgré cela, le décès des trois autres acquitta une bonne partie du peuple juif, qui échappa à une destruction plus conséquente.

Malgré son niveau sublime, Rabbi Chimchon était extrêmement humble. Dans ses écrits, il se déprécie à plusieurs reprises. Dans l’introduction à son ouvrage Dan Yadin, il signe : « Poussière de la terre, Chimchon Ostroploli ». Dans une lettre à Rabbi Nata, il écrit : « Mon Maître, veuille bien accepter, avec amour et de bon gré, les propos de ton humble serviteur, le “reptile repoussant, bas et méprisableˮ », expression dont les initiales, en hébreu, forment son nom. Dans l’un de ses cours, il écrit : « À moi, le bas et simple, il semble. »

De son vivant, tous reconnurent que Rabbi Chimchon possédait l’âme du Machia’h ben Yossef, comme l’attesta le ‘Hozé de Lublin. Il eut l’insigne mérite de se voir révéler des secrets très élevés.

Au début des troubles, alors qu’il portait son talith et ses téfillin, les impies vinrent l’attaquer par derrière, à l’aide d’une branche d’arbre au bout pointu comme une aiguille. Ils lui transpercèrent ainsi le dos, du bas vers le haut, mais il était si concentré dans ses pensées élevées d’unifier le Nom divin qu’il ne ressentit rien, jusqu’à l’ultime instant où cette branche atteignit son cerveau. Il s’effondra alors et rendit son âme pure au Créateur. C’était le 3 Av 5408.

 

 

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