Devarim 6 Août 2022 ט אב התשפ"ב |
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Un sermon débutant en douceur
Rabbi David Hanania Pinto
« Ce sont là les paroles que Moché adressa à tout Israël en deçà du Jourdain, dans le désert, dans la plaine en face de Souf, entre Paran et Tofel, Lavan, ‘Hatsérot et Di-Zahav. » (Dévarim 1, 1)
Rachi commente : « Du fait que ce sont des paroles de reproche et qu’on énumère ici tous les endroits où ils ont irrité D.ieu, on a dissimulé les faits en les rappelant par simple allusion, par égard à Israël. »
Dans le journal Al ken yomrou hamochlim, est soulevée la question suivante : dans la suite des versets, nous trouvons que Moché mentionne explicitement le péché des explorateurs (1, 22), puis, dans la section de Ekev, il évoque longuement celui du veau d’or (9, 8-21). Dès lors, pourquoi Rachi affirme-t-il ici qu’il les sermonna de manière allusive, afin de ne pas porter atteinte à leur honneur ?
Nous pouvons en déduire une règle primordiale concernant la manière dont une réprimande doit être adressée. Un Rav désirant admonester les membres de sa communauté se gardera de le faire d’emblée en élevant la voix, car, le cas échéant, ils n’accepteraient pas ses paroles. Il commencera par leur parler avec douceur, par respect pour eux, et se contentera de formuler des critiques implicites.
Ceci corrobore cet enseignement du roi Chlomo : « Les paroles des Sages dites avec douceur sont mieux écoutées. » (Kohélèt 9, 17) Les commentateurs expliquent qu’uniquement si elles sont prononcées avec douceur, elles sont écoutées par leurs auditeurs. Puis, une fois que ceux-ci ont intégré les remontrances allusives de leur Rav et entamé un processus de repentir, il peut poursuivre son discours de manière plus directe et avec sévérité.
C’est à cette méthode qu’eut recours Moché. Au départ, il veilla à parler aux enfants d’Israël avec tact, en évitant de citer expressément leurs péchés pour ne pas les blesser, et, dans un second temps, une fois ce message intégré, il les blâma avec plus de dureté, en leur rappelant leurs graves péchés commis durant les quarante années de traversée du désert.
Ce principe fondamental se retrouve à plusieurs reprises dans notre Torah, à commencer au sujet du premier péché de l’humanité. Lorsqu’Adam fauta en consommant du fruit de l’arbre interdit, transgressant ainsi l’ordre divin, le Saint béni soit-Il l’appela tout d’abord en lui demandant « Où es-tu ? » (Béréchit 3, 9) Évidemment, le Très-Haut savait pertinemment où il se trouvait. Sa question rhétorique était simplement une façon d’entrer en conversation avec l’homme, afin de pouvoir ensuite lui reprocher clairement sa désobéissance.
De même, il nous incombe de veiller à ne pas effrayer notre prochain en lui annonçant une nouvelle, bonne ou mauvaise. Ainsi, quand les enfants de Yaakov voulurent lui communiquer l’information selon laquelle son fils Yossef était en vie, alors qu’il le croyait mort depuis bien longtemps, ils le firent par le biais d’une mélodie, jouée par sa petite-fille Séra’h et lui annonçant cette nouvelle inattendue.
Une idée similaire apparaît dans un enseignement de nos Sages : « Que l’homme n’entre jamais chez lui de manière soudaine, afin de ne pas effrayer les membres de sa famille. » (Nida 16b) Pour ce faire, il les préviendra un peu avant son retour. Là aussi, il s’agit de démarrer en douceur, plutôt que d’agir de manière abrupte.
Il en résulte que, quelles que soient les circonstances, il convient de bien évaluer la situation d’autrui, avant de l’aborder. Quant à la réprimande, elle doit être formulée avec doigté et de manière progressive, de sorte à ne pas surprendre ses auditeurs ni à entraîner leur désapprobation. Uniquement après avoir gagné leur adhésion, nous pouvons leur parler plus directement, parce qu’ils sont dorénavant réceptifs à nos paroles.
Celui qui adopte cette procédure pour s’adresser à son prochain atteste son amour authentique pour lui, puisqu’elle représente l’unique chance que son discours moralisateur soit accepté. La finesse employée au départ permet, en effet, de se frayer un chemin vers le cœur d’autrui, puis, dans un second temps, de lui prononcer des paroles plus directes. Car, déjà proche de nous et habitué à tendre l’oreille à nos propos, il acceptera aussi ces sermons, qui le pousseront à améliorer sa conduite.
GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA
La fidélité aux noms juifs
Un jour, un visiteur mentionna le nom qu’il avait donné à son fils. Je lui fis aussitôt remarquer qu’il s’agissait d’un nom d’origine chinoise. Il s’empressa alors de me corriger en soulignant qu’il était d’origine vietnamienne.
« Pourquoi avez-vous trouvé juste de lui donner un nom d’une telle origine ? l’interrogeai-je.
– En fait, ce qui m’y a poussé, c’est le timbre de ce nom, qui m’a beaucoup plu », m’expliqua-t-il.
Quel triste phénomène que ces Juifs qui nomment leurs enfants en consultant les choix proposés par des livres profanes ! En effet, il arrive souvent que des parents, éloignés de leurs racines juives, se laissent influencer par les nations environnantes et donnent à leurs enfants des noms non-juifs, vides de sens, au lieu de les nommer selon nos ancêtres, cités dans la Bible.
Le fait d’adopter le mode de vie des nations est en contradiction avec notre essence. Durant tous les exils et, en particulier, celui d’Égypte où notre peuple fut durement asservi, il résista à l’assimilation grâce à trois points d’ancrage dans sa tradition – les noms, la langue et les coutumes vestimentaires. C’est ce qui permit à nos pères de préserver leur judaïté en dépit des difficultés de l’exil.
Or, voilà que dans notre génération, le peuple juif s’est tellement assimilé à la culture ambiante qu’il semble avoir perdu son identité. Nombreux sont malheureusement nos frères qui ne s’attachent pas à maintenir cette spécificité, notamment dans le choix des prénoms.
Puisse le Créateur avoir pitié de nous, décréter la fin de nos malheurs et précipiter notre délivrance de cet exil amer en nous envoyant le Machia’h très rapidement et de nos jours !
PAROLES DE TSADIKIM
Le pouvoir d’une parole réconfortante
Lorsque nous encourageons autrui par des paroles réconfortantes, nous lui redonnons vie. Par de simples mots, nous avons le pouvoir de le faire littéralement revivre, outre l’immense récompense que nous mériterons.
Lors de sa jeunesse, Rabbi Ovadia Yossef zatsal connut une expérience particulièrement poignante, du temps où il étudiait à la Yéchiva Porat Yossef. À cette époque, il n’était pas courant de mettre par écrit des interprétations de Torah ou éclaircissements de la Loi. Rabbénou était parmi les rares à avoir adopté cette coutume et c’est ainsi qu’il compila ses ‘hidouchim dans le recueil Yabïa Omer. Il en fit imprimer cent exemplaires, qu’il distribua à des érudits de Jérusalem. Certains lui remirent quelques pièces pour participer aux frais, d’autres le reçurent gratuitement de ses mains.
Une partie de ses camarades de la Yéchiva en éprouvèrent de la jalousie, d’aucuns se moquèrent même de lui et profitèrent de toutes les opportunités pour le railler, ce qui blessait le jeune Ovadia.
Un jour, au milieu du cours, un des ba’hourim posa une question ardue. Tous tentèrent d’y trouver une solution, mais, chaque fois, on réalisait que la démarche explicative n’était pas satisfaisante. Soudain, l’un des élèves se leva pour dire à voix haute, tout en faisant un clin d’œil : « Pourquoi nous torturons-nous l’esprit, alors que l’auteur du recueil se trouve parmi nous ? C’est un génie qui compose des ouvrages, un Sage du niveau des Richonim. Il est très intelligent. Consultons-le et il trouvera sûrement une réponse à notre difficulté. »
Un sourire moqueur apparut sur le visage d’une partie des étudiants. Quant au principal intéressé, il en fut profondément offensé et humilié, d’autant plus que ces mots avaient été prononcés devant de nombreux ba’hourim. Il fut si sensible à cette atteinte qu’il décida de quitter la Yéchiva, se sentant incapable de continuer à faire face aux sarcasmes de ses camarades.
Aussi aberrant que cela puisse paraître, de simples paroles de moquerie faillirent priver le peuple juif et le monde de la Torah d’un de ses grands dirigeants, d’une de ses plus prestigieuses figures spirituelles.
Toutefois, le Créateur eut pitié de Ses enfants et envoya un messager pour éviter ce désastre. Rabbi Chimchon Aharon Polansky zatsal rencontra alors Maran, dont la mine sombre en disait long. Il lui demanda : « Que t’arrive-t-il ? Pourquoi es-tu si triste ? Raconte-moi, s’il te plaît, ce qui s’est passé. » Il lui fit le récit de cet incident.
Après avoir écouté attentivement, le Rav posa sa main sur son épaule et lui dit : « Sache que les dons que le Créateur t’a accordés, conjugués à ton exceptionnelle assiduité, te destinent à devenir un Grand de notre peuple. Ceux qui ont dit du mal de toi sont simplement jaloux. Alors, pourquoi tiens-tu compte de leurs paroles ? »
Ces paroles d’encouragement eurent l’effet d’une rosée revigorante. À cet instant, le jeune Ovadia se résolut à ignorer les railleries prononcées sur lui et à continuer à se plonger assidûment dans l’étude de la Torah et la rédaction de ‘hidouchim. Il resta toujours reconnaissant envers le Rav Polansky, qu’il désigne par le titre honorifique de « Maître de ma jeunesse », dans son responsa Yabïa Omer.
« Voyez la puissance de l’encouragement, dit une fois Maran. Si le Rav Polansky ne m’avait pas réconforté à ce moment-là, il n’est pas certain que j’aurais poursuivi dans la voie de la Torah. Depuis ce jour, je me suis engagé à soutenir toute personne par des lettres d’approbation. »
LE CHABBAT
L’allumage des bougies de Chabbat
La mitsva d’allumer les bougies de Chabbat concerne les hommes comme les femmes. C’est pourquoi un homme vivant seul a l’obligation de les allumer.
Nos Sages ont ordonné à la femme de se charger de cette mitsva, du fait que c’est elle qui se trouve généralement à la maison et s’occupe du bon fonctionnement de son foyer, dans lequel s’inscrit l’allumage des lumières de Chabbat. Cette mitsva lui a également été confiée en guise de réparation du péché de ‘Hava qui, en incitant Adam à consommer du fruit interdit, a entraîné sa mort, éteignant ainsi la lumière du monde, en vertu du verset « L’âme de l’homme est un flambeau divin » (Michlé 20, 27).
Dans le Zohar (Béréchit 48b), il est écrit : « La femme allumera les lumières de plein gré et avec joie, car c’est là un insigne honneur qui lui a été donné. Elle méritera d’avoir des enfants saints, qui éclaireront le monde par leur Torah et leur crainte de D.ieu et amplifieront la paix dans le monde. Elle permettra également ainsi à son mari de jouir de la longévité et d’une vie heureuse. »
À l’endroit où une femme a allumé les lumières de Chabbat en prononçant la bénédiction, une autre femme ne pourra pas en allumer d’autres avec la bénédiction, celle-ci n’étant pas récitée sur un surplus de lumière. Les achkénazes ont néanmoins l’habitude d’allumer avec la bénédiction, même si plusieurs femmes allument dans la même pièce.
Des ba’hourim qui dorment à la Yéchiva désigneront l’un d’entre eux pour allumer les bougies de Chabbat, avec la bénédiction, dans le réfectoire. En plus de cela, dans chaque chambre à coucher, un des jeunes hommes qui y dort les allumera, avec la bénédiction, et exemptera ses camarades de ce commandement [du fait qu’ils ont une chambre privée, ils ne peuvent se reposer sur l’allumage effectué au réfectoire]. Il utilisera de grandes bougies, afin qu’elles brûlent encore le soir, quand tous rejoignent leur chambre, de sorte qu’ils puissent profiter de cet éclairage. Ils peuvent également, dans ce but, retourner à leur chambre après la prière d’arvit. Même dans une Yéchiva achkénaze, un seul ba’hour allumera dans chaque chambre pour ses camarades.
Les jeunes filles qui étudient dans un établissement scolaire et dorment dans un internat doivent allumer les bougies de Chabbat dans leur chambre, en prononçant la bénédiction [hormis celle qui les allume dans le réfectoire]. Dans chaque chambre, une jeune fille allumera pour toutes les autres et elles profiteront de cet éclairage.
Quand un garçon marié vient passer Chabbat chez ses parents avec sa femme, elle allumera les bougies dans leur chambre. Si ce n’est pas possible, elle les allumera dans une autre pièce [où la maîtresse de maison n’a pas allumé les siennes]. Mais, s’il est impossible d’allumer dans leur chambre, par exemple parce que l’appartement est petit et qu’il existe un risque d’incendie, ou s’ils ne dorment pas dans la même chambre, le fils partageant la chambre avec ses frères et son épouse avec ses sœurs, la kala allumera les lumières sans bénédiction, à côté de celles de sa belle-mère. Les achkénazes prononcent la bénédiction même dans ce cas.
Une famille invitée pour le repas de vendredi soir et qui retourne chez elle pour la nuit allumera de grandes bougies avant de partir, de sorte à pouvoir en profiter à son retour.
DANS LA SALLE DU TRÉSOR
Rabbi David Hanania Pinto
Une plainte empreinte de compassion
« Comment donc supporterais-je seul votre labeur, votre fardeau et vos contestations ? » (Dévarim 1, 12)
Celui qui ne partage pas le joug de son prochain, ne cherche pas à l’aider, n’a pas pitié de lui et ne l’aime pas comme il s’aime lui-même le perçoit comme une lourde charge, parfois même comme un rival. Un tel individu s’éloigne des voies de l’Éternel, toujours compatissant à l’égard de Ses créatures, comme le témoignent Ses treize attributs de Miséricorde : « D.ieu est l’être éternel, tout-puissant, clément, miséricordieux (…) » (Chémot 34, 6) Commentant ce verset, nos Maîtres nous enjoignent : « Applique-toi à Lui ressembler : de même qu’Il est clément et miséricordieux, sois-le également. » (Talmud de Jérusalem, Péa 1, 1)
Avant son départ de ce monde, Moché réprimanda les enfants d’Israël en se lamentant ainsi : « Si je dois supporter à moi seul votre fardeau et vos contestations, sans que vous sentiez le besoin de progresser dans le service divin, c’est le signe que vous n’avez pas envie de vous rapprocher de l’Éternel. J’ai donc bien des raisons de me lamenter. Car, à moi seul, je suis incapable de porter ce fardeau ni de vous aider si vous ne m’aidez pas, en manifestant au moins le désir que je vous aide. »
Moché leur tint ce discours parce qu’ils appartenaient à la génération de la connaissance, sortie d’Égypte. Ces hommes détenaient le potentiel de ressembler à des anges, dépourvus de mauvais penchant, si seulement ils s’investissaient dans l’étude de la Torah et se conduisaient avec solidarité les uns envers les autres. En effet, ils avaient assisté à de nombreux prodiges et, par la suite, avaient pu constater au quotidien la miraculeuse conduite divine dans le désert. Cependant, s’ils n’exploitaient pas leur niveau élevé pour s’entraider et s’encourager, il y avait de quoi se lamenter.
Malgré le reproche adressé ici par Moché aux enfants d’Israël, ses paroles attestent de son profond amour pour eux. En dépit de leurs querelles et de leur manque de solidarité, il s’associe à eux dans ses propos : « L’Éternel, notre D.ieu, nous avait parlé au ‘Horev. » (Dévarim 1, 6) En d’autres termes, il s’inclut dans le peuple et, dans sa grande humilité, se considère comme l’égal de ses membres, comme s’ils étaient eux aussi des prophètes – tant l’honneur d’autrui lui était cher.
EN SOUVENIR DU JUSTE
Rabbi ‘Haïm Péra’hia Cohen zatsal
Ces cinquante dernières années, un groupe de Tsadikim et d’érudits a fait irruption dans la conscience publique. Derrière le masque de simples travailleurs sous lequel ils se cachaient, on découvrit les prestigieuses figures de kabbalistes dont le verbe entraînait bénédictions et délivrances.
L’un d’entre eux était le célèbre Rabbi ‘Haïm Péra’hia Cohen zatsal, surnommé « le laitier », au nom de la laiterie Déchen dont il était le propriétaire. Un registre ouvert devant lui, il répondait aux appels entrants. « Bonjour. Une commande ? Je note. Quatre fromages, deux méhadrin et deux ordinaires. Bonne semaine et toutes les délivrances ! Merci. » Ainsi, il passait une partie de sa journée au travail et, parallèlement, donnait des cours de kabbale.
Depuis son enfance, il s’intéressa aux ouvrages de kabbale de son père, intérêt qui prit de plus en plus d’ampleur. Il les prenait de l’étagère pour les feuilleter et c’est ainsi qu’il acquit finalement de solides connaissances. Un de ses proches atteste : « Il jouissait de pouvoirs miraculeux, comme la capacité de discerner ce que les autres ne remarquent pas. » Son père l’emmenait aux cours de kabbale, où il s’intégra au groupe de Sages.
Un jour, il fit la réflexion suivante sur le lien existant entre son travail de laitier et ses nombreux actes charitables envers le public, auquel il donnait conseils et bénédictions : « Il est écrit : “Du miel et du lait coulent sous ta langue.ˮ À Chavouot [don de la Torah], nous devons manger du fromage. De plus, le lait est pur et blanc, tout comme l’acte charitable. Il faut pratiquer de la charité toute la journée. »
Ses multiples actes de bonté se subdivisaient en un large éventail de manifestations généreuses. Rabbi Its’hak Batsri chelita, qui étudia avec lui durant de longues années, témoigne de son exceptionnelle grandeur d’âme : « J’étais son partenaire d’étude pendant de nombreuses années. Il donnait énormément de tsédaka, 90 % de son revenu. Il distribuait tout ce qu’il avait aux autres et ne gardait rien pour lui-même. »
Rav Batsri poursuit avec une des nombreuses anecdotes illustrant sa générosité hors pair : « Une fois, au milieu de notre étude, un Juif propriétaire de champs et de vergers vint le voir pour lui confier qu’il lui serait très difficile de respecter la chémita l’année à venir, en mettant ses produits à la libre disposition du public. Il désirait compter sur le héter mékhira. Rabbi ‘Haïm Cohen lui demanda s’il pouvait faire le compte de ce qu’il gagnait en un an. L’agriculteur lui répondit par l’affirmative et lui précisa une certaine somme, considérable. Le Tsadik lui demanda de revenir le voir le lendemain matin. Quand il fut là, le Sage compta devant lui toute cette somme et la lui remit. Puis il lui dit : “À présent, tous les champs et les vergers sont à moi. Je te demande de ne pas travailler cette année et de te consacrer à l’étude de la Torah.ˮ Ce Juif devint ainsi un Juste craignant D.ieu. »
Rav Batsri ajoute qu’il ne se distinguait pas seulement par l’exceptionnelle étendue de sa charité, mais également par son impressionnante érudition. « Tous les mardis, il donnait un cours de Torah à la synagogue Tiférèt Tsvi. Au départ, seuls quelques hommes y participaient, mais, par la suite, des centaines affluaient. » Il donnait également des cours de Guémara et de kabbale au Collel Hachalom, à Guivatayim, où il eut le mérite de former de nombreux élèves.
En 5770, on commença à publier sa série de seize ouvrages Talalé ‘Haïm, écrits pendant ses cours par Rav Réouven Sasson. Ils traitent de l’aspect profond de la Torah et du service divin, de la Torah, des fêtes, de la délivrance prochaine, de la prière, de l’opacité de l’homme et des principes de foi.
Rabbi ‘Haïm Cohen Péra’hia décéda le douze Av 5779. Il repose dans le cimetière de Sanhédria, à Jérusalem.