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Parachat Vayakhel Pékoudé
Chabbat Hahodech

18 Mars 2023

כה אדר התשפ"ג

Horaires de Chabbat
Localité Allumage Fin de Chabbat Rabbenou tam
Paris 18h40 19h47 20h35
Lyon 18h30 19h35 20h19
Marseille 18h28 19h31 20h13
Tel Aviv 17h28 18h27 19h02
Jérusalem 17h13 18h25 19h05

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Importance du respect du Chabbat et de l’étude pratiquée en ce jour

Rabbi David ’Hanania Pinto

« Moché convoqua toute la communauté des enfants d’Israël, et leur dit : Voici les choses que l’Eternel a ordonné d’observer. Pendant six jours, on travaillera, mais au septième vous aurez une solennité sainte, un chômage absolu en l’honneur de l’Eternel ; quiconque travaillera en ce jour sera mis à mort. » (Chémot 35, 1-2)

« Prélevez sur vos biens une offrande pour l’Eternel ; que tout homme de bonne volonté l’apporte, ce tribut du Seigneur : de l’or, de l’argent et du cuivre. » (Chémot 35, 5)

La section de Vayakhel s’ouvre par l’ordre donné par Moché au peuple juif, relatif au respect du Chabbat. En dépit du fait que le but essentiel du rassemblement des enfants d’Israël était de les solliciter en faveur de la construction du tabernacle, nous trouvons cependant que la Torah lui fait précéder la mitsva du Chabbat.

Or, comme nous le savons, loin d’être le fruit du hasard, l’ordre narratif de la Torah est, au contraire, très significatif. Ici, notre maître Moché désirait transmettre au peuple juif le message selon lequel, en dépit du fait qu’il les rassemblait à ce moment- là pour les solliciter en faveur de la construction du tabernacle, l’importance considérable de respecter le Chabbat dépassait toutefois cette mitsva de charité. Il existe, en effet, des personnes qui, d’un côté, foulent aux pieds la sainteté du Chabbat de manière odieuse, et d’un autre côté, dispensent généreusement l’aumône aux nécessiteux afin de calmer leur conscience. Ces individus se consolent en se disant que s’ils n’observent certes pas le Chabbat, ils se montrent néanmoins particulièrement scrupuleux concernant la mitsva de charité. En outre, s’appuyant sur la promesse du verset « la charité sauve de la mort » (Michlé 10, 2), ils se croient à l’abri de toute calamité.

La première fois que notre maître Moché a entretenu les enfants d’Israël au sujet de la mitsva de Chabbat, il a voulu leur faire réaliser son importance suprême et ancrer cette conscience dans leur cœur. Nous connaissons le célèbre enseignement du kabbaliste Rav ‘Haïm Vital, que son mérite nous protège, selon lequel (Chaarei Kedoucha II, 7), si un homme transgresse un interdit, il pourra perdre une mitsva qu’il avait accomplie, à l’exception de celle de charité, qui ne peut être perdue. Ici, Moché désirait insister sur le fait que le respect du Chabbat dépassait encore notre devoir de charité, pourtant lui aussi capital. Le Saint béni soit-Il a créé le monde en six jours et s’est reposé le septième, aussi, nous incombe-t-il de respecter la sainteté du Chabbat en consacrant ce jour au Seigneur. Notre récompense sera alors inestimable.

Les ouvrages saints rapportent que lorsque Betsalel a construit le tabernacle, il s’est concentré sur les secrets ésotériques relatifs aux Noms saints, par lesquels l’Eternel a créé le monde durant les six jours de la Création. Etant donné que le tabernacle comprenait ces saints Noms, il fut interdit au peuple juif d’y pratiquer des melakhot le jour du Chabbat afin d’éviter de profaner ces derniers. L’arrêt de ces travaux constituait une preuve du caractère crucial du Chabbat, qui dépassait celui de la charité, puisque, en dépit du fait que le tabernacle avait pu être construit grâce aux généreux dons des enfants d’Israël, il leur demeurait toutefois interdit d’y pratiquer toute melakha en ce jour saint, consacré au Seigneur.

Loin de minimiser, à D.ieu ne plaise, la valeur considérable de la mitsva de charité, ces propos ont uniquement pour but de nous faire prendre conscience de l’importance liée au respect du Chabbat, qu’il nous appartient d’observer avec le plus grand scrupule.

Nos Sages nous enseignent par ailleurs (Brakhot 5a) que, s’il arrive un quelconque malheur à un homme, il lui incombe d’examiner scrupuleusement sa conduite afin de déterminer la racine profonde de sa détresse, et que, s’il ne trouve rien de blâmable, il doit attribuer son infortune au manque d’assiduité dans l’étude de la Torah, qui constitue en soi un grave péché. Or, le jour de Chabbat, ce péché est d’autant plus répréhensible que l’homme dispose de plus temps libre, et doit donc, plus particulièrement, s’efforcer de consacrer un moment à l’étude.

PAROLES DE TSADIKIM

L’avenir d’une usine prédit dans la Torah

Lorsqu’on dit au sujet de quelqu’un qu’il est Roch Yéchiva, on veut dire qu’il est le plus estimé parmi tous les Rabbanim de la Yéchiva. Le titre de Av Beth Din désigne le plus grand de tous les juges du tribunal. A l’inverse, être à la tête des voleurs signifie qu’on est plus ignoble que tous les autres.

En s’appuyant sur cela, Rabbi Moché Yaakov Rabikov zatsal, surnommé « le cordonnier », explique cette phrase de la prière du Chabbat : « Tu l’as appelé le plus désirable des jours ». Cela étant, comment savoir s’il s’agit là d’un titre honorifique ou au contraire péjoratif ? Tout dépend de la conduite adoptée par l’homme durant les six jours de la semaine. Si, durant ces jours-là, il étudie la Torah et mène une vie conforme au respect de la Torah et des mitsvot, ce titre est honorifique. Mais, s’il perd son temps dans de vaines occupations et se conduit mal, il est dépréciatif. Cette idée se retrouve à travers le verset « Voici les choses que l’Eternel a ordonné d’observer. Pendant six jours, on travaillera, mais au septième vous aurez une solennité sainte » : si durant ces six jours, l’homme se comporte convenablement, alors, le septième sera doté de sainteté, c’est-à-dire qu’il pourra s’y élever encore davantage grâce à la sainteté du Chabbat.

On raconte l’histoire suivante au sujet du ‘Hafets ‘Haïm zatsal. Lors d’un de ses voyages, il arriva dans une ville où se trouvait une gigantesque usine qui employait un grand nombre de ses habitants. Or, son propriétaire, qui n’était pas pratiquant, s’entêtait à la laisser ouverte le Chabbat.

Lorsque le Sage apprit cela, il décida d’aller parler à cet homme pour lui expliquer la gravité de transgresser le Chabbat. Mais le patron lui répondit : « Chaque jour, je gagne 4000 roubles ; vous voudriez que je perde une telle somme chaque Chabbat ? »

Le ‘Hafets ‘Haïm reprit : « Vous préférez perdre toute votre usine à cause d’une profanation du Chabbat ? N’est-il pas écrit explicitement : “Pendant six jours, on travaillera, mais au septième vous aurez une solennité sainte” ? C’est pourtant clair. Pourquoi la Torah souligne-t-elle ce que nous faisons toute la semaine et ne se contente-t-elle pas de nous interdire de travailler le Chabbat ? Pour nous enseigner que si nous voulons avoir du travail durant six jours, nous devons l’interrompre le septième. Dans le cas contraire, nous ne pourrons pas non plus travailler durant la semaine !

Mais l’homme lui répondit d’un ton moqueur : « Le Rav pense- t-il vraiment que l’avenir d’une usine dépend d’un verset de la Torah ?! » N’ayant d’autre choix, le ‘Hafets ‘Haïm prit congé de lui. A peine quelques jours plus tard, les bolchéviques prirent le pouvoir en Russie et s’emparèrent de son usine, tandis qu’il réussit lui-même à leur échapper et, bien que dépourvu de tout, eut miraculeusement la vie sauve. Il envoya alors une lettre au ‘Hafets ‘Haïm, dans laquelle il reconnut son erreur : « J’ai maintenant appris à mes dépens que vous aviez raison : un verset de la Torah détermine bien le devenir d’une usine ! »

GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA

Goûter pour la brakha Voici une anecdote de ma jeunesse, riche en enseignements, concernant mon père : Un jour, au Maroc, je passais en sa compagnie par le marché. On était en pleine saison d’une certaine plante avec laquelle on préparait un plat de viande très prisé. Bien que Papa ait pris ses distances des plaisirs de ce monde, il avait la coutume de louer et de remercier D.ieu pour toutes Ses créations. De ce fait, il demanda qu’on lui prépare ce plat, afin qu’il puisse réciter la brakha de « Chéhé’héyanou ».

Lorsqu’on servit à Papa une assiette de ce plat, il n’en goûta que très peu, laissant son assiette presque pleine. Cela ne manqua de nous étonner et nous insistâmes pour qu’il termine son assiette. Mais il ne se laissa pas fléchir, expliquant que le fait de faire la brakha de « Chéhé’héyanou » et d’en goûter un peu lui avait suffi. Après avoir récité la brakha et remercié le Créateur, il n’avait pas besoin de continuer à jouir de ce plat de choix.

Ce détachement des plaisirs de ce monde, qui caractérisait mon père, m’a beaucoup marqué, et je m’efforce en permanence de suivre son exemple et de limiter les plaisirs matériels au profit de ceux de l’esprit.

CHEMIRAT HALACHONE

Quand la médisance entrave le service divin d’autrui

Si on a médit d’un érudit qui remplit les fonctions de décisionnaire de la ville, c’est encore plus grave. Car, outre le fait qu’on a l’obligation de le considérer comme un Sage et de le respecter, puisqu’on doit se plier à ses directives, en le dénigrant, on empêche les autres de servir correctement l’Eternel. En effet, ceux-ci diront : « Pourquoi irions-nous lui exposer nos désaccords, alors qu’il sera incapable de faire l’intermédiaire entre nous ? » Ils s’excluront alors de la communauté et trancheront par eux-mêmes.

DANS LA SALLE DU TRÉSOR

Rabbi David ’Hanania Pinto

La fibre juive, toujours vibrante dans le coeur

Notre sainte Torah est comparée à l’arbre, comme il est dit : « Elle est un arbre de vie pour ceux qui s’en rendent maîtres : s’y attacher, c’est s’assurer la félicité. » (Michlé 3, 18) Quel est donc le lien entre la Torah et l’arbre ?

En y réfléchissant, je me suis souvenu que, lors de mon enfance, j’ai une fois coupé toutes les feuilles d’un arbre. Je pensais naïvement qu’il allait dépérir. Or, à ma grande surprise, après quelques mois, de nouvelles feuilles vertes, toute fraîches, se mirent à pousser.

Tel est justement le lien entre la Torah et l’arbre : de même qu’un arbre qui a encore ses racines fait naturellement pousser de nouvelles feuilles, même si on lui a coupé les anciennes, la Torah reste toujours ancrée dans le cœur de tout Juif, qu’il en soit conscient ou non. Aussi, même celui qui se comporte comme un mécréant peut un jour soudain revenir vers son Père céleste.

D’ailleurs, il existe de nombreuses personnes qui, durant toute l’année, vivent de manière dépravée et n’ont aucun lien avec le judaïsme, mais qui, arrivé Kippour, jeûnent et se rendent à la synagogue. Ce comportement prouve que la fibre juive vibre encore en eux. Un Juif, serait-il très éloigné du respect des mitsvot, reste toujours attaché à ses racines, et il est impossible de savoir quand il connaîtra un éveil et reviendra vers son Père céleste.

À MÉDITER

Se renforcer et mériter la bénédiction

Logiquement, il serait naturel que chacun d’entre nous se sente constamment redevable envers le Créateur, qui fait tant pour lui, dans l’esprit du verset : «Que ferai-je pour l’Eternel en retour de toutes Ses bontés pour moi ? » Mais, si nous devions réellement Lui rendre la pareille, nous ne pourrions le faire, même dans une infime proportion. D.ieu, conscient de nos limitations, ne l’exige pas de nous. Pourtant, Il nous demande une chose : de nous aimer les uns les autres !

Aussi, sommes-nous en droit de négliger Sa requête ?

Le ‘Hafets ‘Haïm illustre cette idée par une parabole.

L’homme le plus riche du monde avait plusieurs fils. Tant qu’ils mangeaient à la table de leur père, ils ne manquaient de rien et n’avaient aucun souci. Mais ils grandirent, devinrent indépendants et se lancèrent dans le commerce.

Avec l’aide de D.ieu, leurs entreprises furent couronnées de succès. Cependant, la jalousie régnait entre eux : au lieu de se réjouir de la réussite de ses frères, chacun ne cessait de réfléchir à la manière de les dépasser.

Un jour, un Sage s’adressa ainsi à eux : « Je ne vous comprends pas : pourquoi vous fatiguez- vous tellement, du matin au soir, à tenter d’augmenter toujours plus votre richesse ? Allez- vous continuer toute votre vie cette course après l’argent, cette concurrence ? Un jour, ce sera l’un d’entre vous qui l’emportera, et le lendemain, un autre. Si vous étiez intelligents, vous vous aimeriez les uns les autres et chacun ne chercherait que le bien de son prochain ; vous réjouiriez alors votre père, qui vous comblerait de ses trésors, et vous n’auriez pas besoin de travailler du tout ! Car il a largement de quoi répondre à tous vos besoins sur plusieurs générations. »

Le Saint béni soit-Il, Roi des rois, détient la grandeur, la force et la majesté. L’univers entier Lui appartient, et Il a le pouvoir de déverser Son abondance sur qui Il désire. Si nous trouvons grâce à Ses yeux, nous ne manquerons de rien, puisqu’Il comblera tous nos besoins, ainsi que ceux de nos enfants et de toute notre descendance, sans que cela représente pour Lui la moindre peine.

Mais que faire pour trouver grâce à Ses yeux ? Une seule petite chose, très simple : aimer tout Juif ! Alors, toutes les portes célestes s’ouvriront devant nous, et nous jouirons de la multitude des trésors du Roi des rois, nous et nos enfants, à jamais !

DES HOMMES DE FOI

Tranches de vie – extraits de l’ouvrage Des hommes de foi, biographie des Tsaddikim de la lignée des Pinto

Les familles Miara et Zerbib habitaient des maisons mitoyennes à Mogador. Tandis que la famille Miara était empreinte de confiance dans les Sages et faisait partie des fidèles de Rabbi ‘Haïm, la famille Zerbib, en revanche, n’avait pas ce mérite.

Après une journée bien remplie et pleine d’émotions durant laquelle la fille de la famille Miara avait donné naissance à un garçon, toute la maisonnée s’était couchée épuisée et dormait profondément.

C’est alors que Rabbi ‘Haïm fit un rêve dont il se réveilla en sursaut. Il se leva et courut chez les Miara. Il frappa à la porte mais n’obtint aucune réponse. Personne n’entendait. Cependant, le Tsaddik ne baissa pas les bras. Il frappa, frappa jusqu’à ce que la porte s’ouvrît. Le Tsaddik ordonna à la famille de prendre quelques effets et de sortir immédiatement de la maison, sans perdre une minute. Tout le monde devait quitter les lieux, sans oublier le nourrisson. De là, il se rendit chez la famille Zerbib. Il leur fit la même injonction mais ils refusèrent de s’y soumettre.

« Qu’est donc ce rêve que vous avez fait ? Pourquoi sortirions-nous de chez nous en pleine nuit ? Est-ce plus sûr à l’extérieur ? Les rêves ne veulent rien dire ! Notre maison est notre forteresse, nous ne la quitterons pas ! » lui répondirent- ils.

Rabbi ‘Haïm insista tant et plus, mais sans résultat.

Quand il vit qu’ils restaient sourds à ses avertissements, Rabbi ‘Haïm les abandonna et retourna chez les Miara. Il les aida à se préparer et à quitter l’appartement. Il resta toute la nuit avec eux jusqu’au lever du jour.

Le lendemain, le Tsaddik retourna avec la famille Miara à leur domicile. En passant près de la maison des Zerbib, ils virent un grand attroupement. C’est alors que la raison de leur sortie de cette nuit devint claire : durant la nuit, le bâtiment s’était effondré. Tous ceux qui s’y trouvaient furent blessés. Le père de la famille Zerbib avait été tué et enseveli sous les décombres.

Face à cette tragédie, Rabbi ‘Haïm s’affligea de ne pas s’être davantage entêté à convaincre la famille Zerbib. La veuve, sentant son désarroi, l’assura qu’il n’avait aucune responsabilité dans ce qui était arrivé. Il avait fait son devoir. C’était son mari qui n’avait pas voulu donner foi aux paroles et au rêve du Tsaddik.

Dans ces moments difficiles, Rabbi ‘Haïm se tint aux côtés de la famille Zerbib. Il les encouragea par des paroles de consolation et les soutint financièrement pendant plusieurs années jusqu’à ce qu’ils se remettent de leurs blessures et puissent assurer eux-mêmes leur subsistance. Par la suite, ils quittèrent Mogador et partirent s’installer à Alger, près de la famille du défunt.

 

 

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