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Chabbat Hol HaMoéd Soukot

19 Octobre 2024

יז תשרי התשפ"ה

Horaires de Chabbat
Localité Allumage Fin de Chabbat Rabbenou tam
Paris 18h36 19h40 20h27
Lyon 18h31 19h32 20h16
Marseille 18h32 19h32 20h14
Ra'anana 17h43 18h42 19h16
Jerusalem 17h27 18h40 19h14

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L’essentiel de la mitsva : son intériorité

Rabbi David Hanania Pinto

Toutes les mitsvot ne se limitent pas à leur seule pratique, mais recèlent de nombreux messages, ainsi que des secrets profonds. C’est aussi le cas pour celles dont nous sommes entourés pendant la fête de Souccot.

Dans la Michna, il est indiqué qu’un loulav sec n’est pas valable. L’Admour de Belz, de mémoire bénie, explique que c’est parce que la branche de palmier évoque la colonne vertébrale, qui est la base assurant le maintien de l’homme. De même que le loulav ne doit pas être sec, il est interdit à l’homme d’être « sec » dans le Service divin et, lorsqu’il prie devant son Créateur, de réciter les mots du bout des lèvres en ayant la tête ailleurs. Un tel homme est considéré comme mort, car sa « colonne vertébrale » est en quelque sorte paralysée.

Le ethrog fait allusion au cœur. Et de même qu’il doit être impeccable et entier et qu’un trou ou un défaut, même petit, l’invalide, le cœur doit être entier dans le Service divin. Mais quand peut-on qualifier le cœur d’entier ? Quand il est brisé et totalement soumis devant Hachem.

Dans le même ordre d’idées, le hadass, c’est-à-dire le myrte, évoque par sa forme les yeux, tandis que la arava (branche de saule) est comparable aux lèvres, afin que l’homme sache les garder, n’émette pas de paroles négatives inspirées par le mauvais penchant, et qu’il ne se laisse pas entraîner par ses yeux vers la faute. Il convient au contraire de les protéger, de les préserver en l’honneur d’Hachem.

Il est également possible de faire le « plein » de foi, du simple fait de notre présence dans la soucca, car à l’heure où nous nous abritons sous son toit, nous prouvons que nous sommes sous la protection de D.ieu, qui veille sur nous et se soucie de combler tous nos besoins, de Sa main largement ouverte. Même l’homme simple, s’il décide de placer une confiance véritable en D.ieu et d’avoir foi en Lui de tout cœur, Hachem réalisera sa volonté et son désir.

Nous touchons là au but réel de la mitsva de notre installation dans la soucca, dont il faut absorber la sainteté et s’inspirer en se transformant en une sorte de soucca ambulante – avec la Présence divine au-dessus de soi et la Crainte du Ciel en soi. Car l’essentiel de la mitsva n’est pas le fait de manger, de boire ou de dormir dans la soucca, mais son intériorité.

Par contre, celui qui accomplit la mitsva de soucca sans pensée, sans intention appropriée, c’est-à-dire en s’asseyant, mangeant, dormant et profitant de la soucca sans que le cœur y soit vraiment, sans qu’il y ait en lui un changement essentiel et un rapprochement de D.ieu, a finalement raté l’essentiel de la mitsva et son objectif.

J’ai souvenir de l’époque qui a suivi l’attaque cérébrale de mon père et Maître Rabbi Moché Aharon Pinto zatsal, à la fin de sa vie : même s’il n’était pas en mesure d’identifier une personne qui s’approchait de lui, sur trois points, il resta inébranlable : qu’on lui remette aussitôt sa kippa sur la tête si elle tombait, qu’on lui lave aussitôt les mains le matin et qu’on lui mette au plus vite ses téfillin, et il n’était pas tranquille tant que ce n’était pas fait.

Il avait donc atteint cette dimension que nous inspire la mitsva de soucca, s’étant habitué à ce que la Présence divine repose sur sa tête au point que les mitsvot étaient devenues comme une nature, et c’est pourquoi son corps « courait » les accomplir, même s’il ne disposait plus de tous ses moyens.

Comment mérite-t-on de parvenir à ce niveau ? Uniquement en pratiquant les mitsvot avec la pensée et la réflexion en vue de déterminer, pour chaque mitsva, ce que le Saint béni soit-Il attend de nous, et d’en tirer une utilité maximale.

J’ai reçu l’appel téléphonique d’un Américain désireux d’avoir mon avis quant au choix de la couleur du jet privé qu’il s’apprêtait à commander, d’une valeur de cinquante millions de dollars !... « C’est là tout votre souci ? lui répondis-je. En quoi l’apparence extérieure a-t-elle un intérêt ? Cherchez plutôt à embellir et optimiser la fonctionnalité de l’intérieur. Et souciez-vous surtout de sa sécurité et de la robustesse du moteur… »

Me vinrent aussitôt à l’esprit les indications de nos Sages quant à l’importance d’embellir l’espace intérieur de la soucca, en vertu du principe « C’est mon D.ieu ; je veux L’embellir ». L’homme, avec ses 613 membres et tendons, doit être tel une soucca cachère et superbement décorée, alors qu’il sort des Jours redoutables, et ce, afin de mériter que la Présence divine réside de manière fixe sur lui. La condition pour y parvenir : être détaché de la matérialité qui nous lie à la terre, et c’est pourquoi une soucca dont le toit est attaché à la terre n’est pas valable.

Il en va de même concernant les mitsvot, et notamment celle de la soucca. L’essentiel n’est pas sa beauté extérieure, mais de s’y imprégner de sa sainteté au plus profond de son âme. C’est ainsi que l’on méritera la proximité du Créateur et un surcroît de crainte du Ciel.

Puisse Hachem nous accorder le mérite d’accomplir toute mitsva à la perfection et de comprendre le message profond qu’elle recèle, car c’est là tout le but des mitsvot ! Amen.

PAROLES DE TSADIKIM

De nouveaux sommets chaque année

Le célèbre orateur Rav Yaakov Galinsky zatsal a rapporté qu’une fois, au début du mois d’Elloul, après l’office, le ‘Hafets ‘Haïm annonça qu’allait bientôt commencer le choix des ethroguim pour Souccot, rappelant leur prix élevé.

En Pologne ne poussaient pas d’ethrog, et il fallait les importer de pays chauds. Nombreux étaient donc ceux qui s’abîmaient en cours de route, et parfois, la valeur d’un bel ethrog atteignait facilement des dizaines de roubles (mille shekels actuels).

« La mitsva du ethrog n’est une mitsva d’ordre toraïque que le premier jour ; les autres, elle est d’ordre rabbinique. Pour une seule mitsva, on paye donc mille shekels ! » leur dit-il en substance.

Voici ce qu’écrit le Gaon de Vilna (dans Chenot Elyahou), poursuivit le Maître : « À travers chaque mot d’étude de la Torah, on accomplit une mitsva positive de la Torah. Or, j’ai vérifié : on peut dire deux cents mots en une minute – gagner 200 000 shekels, [nous avons converti les sommes] – et en une heure, douze mille mots, et donc 12 000 000 de shekels !

« Or, dans le Talmud de Jérusalem, il est dit que toutes les mitsvot de la Torah ne valent pas une parole de la Torah, c’est-à-dire un seul mot. Cela revient à dire qu’en une heure d’étude, on reçoit un salaire équivalent à 7 milliards 356 millions de shekels !

« Combien de mitsvot peut-on préparer à l’approche des Jours de Jugement, si l’on étudie sérieusement et en continu, et qu’au lieu de rater des sessions d’étude, on en ajoute même ! » conclut le Maître face aux élèves de la Yéchiva.

Après cette intervention aussi brève que marquante, l’un d’entre eux, comptant parmi les plus anciens, s’approcha du Maître pour lui faire remarquer qu’il avait tenu le même discours l’année précédente…

« Pas devant les mêmes ba’hourim », objecta le Rav.

« Il y en a de nouveau, certes, mais la majorité d’entre eux était déjà là ! » répliqua l’élève.

« Je vais te poser à mon tour une question, répondit le ‘Hafets ‘Haïm avec douceur : chaque année, on honore untel en tant que ‘hatan Torah, et tel autre en tant que ‘hatan Béréchit. Pourtant, l’année dernière, ils ont reçu le même honneur, ainsi que l’année précédente. Et ce sera également le cas l’année prochaine. Comment cela se fait-il qu’on ne change pas ? »

Le jeune homme garda le silence. Il n’avait pas de réponse.

« Mais je vais te dire une chose, reprit son Rav : cette année, on les appellera pour la première fois ! »

« Pour la première fois ? Comment cela ? Ils ont déjà été appelés à cette montée à la Torah l’année dernière, et les précédentes ! »

« Il faut que tu comprennes que ce n’est pas eux que l’on a appelés. Ils n’ont pas l’air différents, c’est vrai, mais entretemps, ils ont étudié une année supplémentaire. La Torah forme l’homme, elle façonne, améliore et fait changer. “Observez mes lois et faites-les (otam) : Je suis l’Éternel qui vous sanctifie.” (Vayikra 20, 8) Il ne faut pas lire “les” (otam) mais “vous” (atem), comme si vous vous faisiez vous-mêmes (Sanhédrin 99b). Ils sont comme des hommes nouveaux, et c’est pourquoi il leur revient d’être de nouveau ‘hatan Torah et ‘hatan Béréchit.

« De même, j’ai prononcé ces paroles l’année dernière devant les ba’hourim… de l’année dernière, qui les ont peut-être entendus selon leur niveau du moment, sans qu’elles aient un réel impact. Entretemps, ils ont mûri d’un an, se sont élevés en Torah et sont devenus d’autres personnes, si bien qu’elles auront automatiquement un autre impact ! »

CHEMIRAT HALACHONE

Qui a acheté cet article avant moi ?

Un homme avait demandé à un vendeur de lui garder un article jusqu’à ce qu’il vienne le payer. Entretemps, s’est présenté quelqu’un d’autre, qui l’a acheté. Dans ce cas, il est interdit au vendeur de révéler l’identité de l’acheteur, car cela n’a aucun intérêt. Et même si le vendeur souligne l’innocence de ce client, qui ignorait qu’il s’agissait d’un article réservé à quelqu’un d’autre, cela n’en reste pas moins interdit.

DE LA HAFTARA

Haftara de la semaine : « Ainsi parle le Seigneur Dieu : II arrivera, ce jour-là, que des projets germeront dans ton esprit et que tu méditeras un mauvais dessein. » (Ye’hezkel, chap. 38 et 39)

Le lien avec Souccot : il est question de la guerre de Gog ou Magog, qui éclatera à la fin des temps, et d’après nos Sages, à la période de Souccot.

GUIDÉS PAR LA ÉMOUNA

Où est le problème ?

Il y a quelque temps, lors d’un pèlerinage sur les tombes des Tsadikim en Russie, nous avons passé deux jours dans un car, sans dormir ni manger convenablement. Pourtant, chez les participants, l’atmosphère était à la joie mêlée d’élévation. Je profitai de ces moments passés ensemble pour renforcer les participants en leur inculquant d’importantes notions de pensée juive et en leur livrant des détails sur la vie des Tsadikim enterrés dans ces régions, ainsi que les miracles qu’ils réalisèrent.

Au bout de deux jours, je m’aperçus qu’on avait apporté une grande caisse de bouteilles, sur l’étiquette desquelles on voyait une femme impudique. Ces bouteilles avaient été déposées dans tous ces sites saints que nous avions visités et on avait commencé à les distribuer à tous en tant que ségoula et souvenir du pèlerinage.

En voyant chaque participant avec une telle bouteille en main, je m’écriai : « Mais que faites-vous ? »

Ne comprenant pas ce que je voulais leur dire, ils me répondirent : « Rav, c’est une bouteille de laquelle nous allons boire pendant Roch Hachana et les fêtes. Chacun la placera sur sa table comme ségoula, car cette bouteille a engrangé beaucoup de brakha dans tous les lieux saints où nous avons pèleriné ! »

L’un d’entre eux ajouta même, face à ma mine réprobatrice : « Cette bouteille est scellée, et il n’y a aucun problème. »

« Et la photo qui est sur l’étiquette ? » répliquai-je.

Je m’aperçus qu’ils ne comprenaient pas où je voulais en venir, et en quoi cette image était problématique.

« Vous viendrait-il à l’esprit qu’une telle femme viendrait me demander une bénédiction ? repris-je.

– Bien sûr que non, me répondirent-ils.

– Et tous les saints sur les tombes desquels vous avez prié, accepteraient-ils cela ?! Toute leur vie, ils ont lutté contre l’impureté et la débauche, et maintenant vous voudriez que ces bouteilles apportent la brakha par le mérite de ces Tsadikim ?! »

Ils comprirent enfin ce que je voulais dire, alors que, jusque-là, ils étaient aveugles au problème – tant il est vrai que l’accoutumance au manque de pudeur ou au péché obscurcit la vue, et empêche de distinguer le bien du mal.

Finalement, ils me demandèrent que faire. Je leur proposai que chacun arrache l’étiquette que portait sa bouteille et s’empresse de la jeter pour se débarrasser de l’impureté. Aussitôt, ils déchirèrent ces étiquettes et les jetèrent, gardant des bouteilles dénuées de toute inscription, sous les regards médusés de notre chauffeur local, incapable de comprendre ce rejet de l’impureté.

DE LA PLUME DU CŒUR

Piyout sur la longueur de l’exil parmi les nations, de la plume empreinte de pureté de Rabbi ‘Haïm Pinto Hagadol zatsal

סימן: חיים

לעומתי בן שפחתי, ניצב לריב איתי

קשתו דרוכה לירות תם, פתאום במסתרים

הנה בניך בעתם, צר בדברים זרים

למה אלוקים עזבתם, פזורים בהרים

א-ל נאמן הר הנסמן, המזומן. תנה, לעם לא אלמן.

חשתי ולא התמהמהתי, לעבוד עבודתי

ודבר סופרים וחידותם, הלוא הם ספורים

נפשי יצאה על דברתם, עמי הם צרורים

הלוא המה כמו חותם, על לבי קשורים

א-ל נאמן הר הנסמן, המזומן. תנה, לעם לא אלמן.

יצאתי חוץ למחיצתי, עניה סוערה

אני כשה בין זאבים, רשעים אכזרים

ויש לי כמה ערבים, תמימים וישרים

הלוא המה כתובים, מילדי העברים

א-ל נאמן הר הנסמן, המזומן. תנה, לעם לא אלמן.

יוקם אכזר בן אמתי, בזעם ועברה

ועמך קהל נדיבים, יאירו במאורים

מה להם עוד לעצבים, איך קץ הדרורים

ארך והם ביד שובים, נתונים ומסורים

א-ל נאמן הר הנסמן, המזומן. תנה, לעם לא אלמן.

מי יתן אשוב אל ביתי, עיר המעטירה

מעלותיה מרובים, כמה מפוארים

בימינך תקבל שבים, טהורים ושמורים

ושפוך חמתך על אויבים, השקמו תמרורים

א-ל נאמן הר הנסמן, המזומן. תנה, לעם לא אלמן.

DANS LA SALLE DU TRÉSOR

Rabbi David Hanania Pinto

La solution avant le problème

L’un des piliers de la émouna est de croire qu’aucun fait n’est dû au hasard en ce monde, et que toute démarche que l’homme fait dépend de la Providence divine.

Avant le pèlerinage sur la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto zatsal au Maroc, je m’aperçus que mon épouse, qu’elle ait longue vie, avait mis dans mon sac son sidour personnel, ce qui me surprit, cela n’étant absolument pas dans ses habitudes.

Or, voilà qu’en arrivant sur la tombe du Tsadik au moment de la Hilloula, au milieu de la foule dense comprenant des ministres, je m’apprêtais comme à mon habitude à bénir le souverain en employant la formule traditionnelle « Hanoten techoua lamélakhim » (qui donne le salut aux rois). Cette bénédiction devait être retransmise à la télévision et donc suivie par des dizaines de milliers de personnes à travers le pays. Je me mis à chercher mon sidour pour réciter la brakha, mais ne parvins pas à mettre la main dessus…

Vous vous imaginez certainement combien il était gênant de ne pas le trouver à l’heure où tant de milliers de personnes attendaient la récitation de cette bénédiction au roi. Mais, dans Sa grande bonté, Hachem avait anticipé la solution, en donnant à mon épouse l’idée de placer son livre de prières dans mon sac, et j’y lus la bénédiction au roi, évitant ainsi une honte cuisante.

Nous savons que rien n’arrive au hasard dans le monde, et devons être convaincus que tout est calculé avec une immense précision. Puissions-nous parvenir à renforcer notre foi dans le Créateur !

Souccot, fête du remerciement

Souccot, dite « fête de la moisson », a été fixée en tant que telle du fait qu’elle correspond au moment où nos ancêtres engrangeaient leurs récoltes, qui représentaient en somme leur salaire annuel.

Étant donné que cette abondance éveille automatiquement la joie, a été fixée en cette période une fête en l’honneur de D.ieu. « Prends garde à ne pas oublier l’Éternel », nous dit la Torah (Dévarim 6, 12), et c’est pourquoi chaque année, à la période de cette récolte, la Torah nous engage en quelque sorte à nous munir de cette abondance pour entrer dans la soucca. C’est une manière de nous inviter à voir qui nous a tout donné et à nous réjouir : « Je veux me réjouir pleinement en l’Éternel, que mon âme se délecte en mon D.ieu ! » (Yéchayahou 61, 10)

Actuellement, peu d’entre nous sont agriculteurs, mais notre « moisson », comme le souligne le Rav Druck dans son ouvrage Dorech Tov, inclut des choses simples que nous connaissons, mais auxquelles nous n’avons pas tellement pensé jusqu’à ce jour : nos fils et nos filles, nos petits-enfants, toute l’abondance et les bienfaits que D.ieu nous accorde.

Savez-vous combien de fois le cœur d’un homme bat en une journée ? La majorité des gens l’ignorent, mais on enregistre chaque jour 115 000 battements. Et en un an ? Plus de quarante et un millions !

Nos Sages affirment : « Toute âme louera l’Éternel » – pour chaque respiration, elle loue Hachem. Combien de temps cela nous prendrait-il de dire des dizaines de millions de fois « merci » ? Et encore, ce ne serait que pour une année, mais nous ne sommes pas seulement âgés d’un an… Et si l’on remerciait pour toute la famille ? Multipliez donc ce nombre par le nombre de vos proches. Serez-vous capables de lire un tel nombre s’affichant sur l’écran de votre calculatrice ?

Avez-vous déjà pensé à combien vaut un cœur ? Aux États-Unis, on en transplante pour des millions de dollars. Et cela fait combien d’années que vos poumons fonctionnent ? C’est une machine qui fonctionne quotidiennement, et n’a jamais eu de panne ! Et vos reins ? Avez-vous entendu parler de la dialyse ? Peut-être cela vaudrait-il la peine d’aller une fois voir comment ont l’air les gens qui en subissent. Notre « acher yatsar » (bénédiction récitée après avoir soulagé ses besoins) serait tout autre !

Dans son testament, le Yessod Véchorech Haavoda écrit que, chaque jour, il remerciait Hachem pour chaque chose qu’il avait, en disant : « Mon Créateur, que Son Nom soit loué, je Te remercie et Te loue pour m’avoir donné... » Il ajoute que s’il l’a indiqué dans son testament, c’est pour que cette manière de servir Hachem ne disparaisse pas avec lui. Et si l’on ne trouve pas, dans le texte de la prière, à quel endroit remercier pour telle ou telle chose, on formulera un remerciement avec ses propres mots.

Le Rambam écrit : « Le principe général est que l’homme devra toujours supplier pour les Temps futurs, implorer la Miséricorde, et remercier pour le passé. Il louera et remerciera selon ses capacités ; et plus on loue Hachem constamment, plus c’est louable. » Cherchons un coin tranquille, fermons la porte et écrions-nous : « Maître du monde, merci, je Te remercie de tout mon cœur. Tu m’as donné… ! »

Dans les ouvrages saints, il est précisé qu’il est certains plaisirs pour lesquels n’a pas été instaurée la récitation d’une brakha, par exemple le fait de se doucher. Mais pourquoi jouir de ce monde sans bénédiction ? Il est possible de prendre une boisson, de réciter dessus la bénédiction « chéhakol » tout en pensant aussi au plaisir de se laver. Il est aussi possible, à cette occasion, de penser aussi au robinet, à la douche, à l’eau chaude et au jet relaxant.

De même, avant d’écouter de la musique, on peut se servir à boire, et réciter la bénédiction en pensant également à la musique dont on s’apprête à jouir.

Il existe une ségoula consistant à réciter soixante-douze fois « Hodou lHachem ki tov, ki léolam ‘hasdo » (Louons l’Éternel, car Il est bon, car Sa bonté est éternelle), en pensant chaque fois à un autre bienfait dont on aurait profité, après quoi on formule une demande – et on a le mérite d’être exaucé. Je ne connais pas la source de cette coutume, mais le principe me paraît clair en soi : le remerciement fait mériter à l’homme de recevoir davantage. Quelqu’un a raconté qu’il s’était assis avec ses proches pour pratiquer cette ségoula. Au début, ils se demandaient comment ils pourraient trouver 72 points, mais après avoir terminé, ils se dirent que c’était bien peu. On peut facilement arriver à davantage !...

Lors de la fête de Souccot, lorsque « tu rentreras les produits de ton aire et de ton pressoir » (Dévarim 16, 13), chacun doit prendre la moisson qu’il possède, y compris l’absolution de Yom Kippour, et remercier là-dessus. Nous remercions pour tout ce que nous avons reçu, et cela entraîne automatiquement une grande joie du fait que nous savons qui veille sur nous, nous déverse Ses bienfaits, et nous aime tellement.

Souvenons-nous que, de même que l’homme « bénit » le Saint béni soit-Il, Lui le bénit ! Puisse Hachem nous accorder à tous le mérite de Le bénir, de Le louer et de Le remercier sans fin !

 

 

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