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Les modes d’expiation des fautes

Les jours du mois d’Eloul dans lesquels nous nous trouvons sont des jours de repentir, de supplication et d’expiation, comme nous l’avons déjà mentionné. Nous allons à présent nous consacrer aux différentes catégories de fautes, à leur ordre de gravité et au moyen de les effacer totalement.     

Les 4 modes d’expiation

Il est enseigné dans une Béraïta de Yoma (86a) :

Il existe 4 sortes de moyens d’expiation des fautes.

C'est-à-dire : il existe 4 niveaux de fautes, et à chacun de ses niveaux, correspond un moyen de réparation totale de la faute.

Dans le langage de nos maîtres, les 4 niveaux de fautes débutent de la plus légère vers la plus sévère, comme nous allons l’expliquer. 

Négliger l’accomplissement d’un devoir positif

Le 1er niveau est celui de la transgression d’un commandement positif.

Une personne qui a transgressé un commandement positif (une obligation à accomplir) et qui s’est repentie (sincèrement) de sa faute se verra accorder obligatoirement le pardon.

Il s’agit ici d’une transgression sans « agissement actif » (« Koum ‘Assé ») mais uniquement par « passivité » (« Chev Véal Ta’assé »). 

Par exemple, une personne qui ne récitait pas le Kiddouch du vendredi soir, ou bien qui ne lisait pas le Chéma’ en son temps, ou encore qui ne récitait pas le Birkat Ha-Mazon, toutes ces situations sont des cas de négligence de l’accomplissement d’un devoir positif. Si cette personne regrette sa faute et l’avoue explicitement en s’engageant solennellement à ne plus la récidiver, sa faute est immédiatement pardonnée et considérée comme inexistante, comme il est dit : « Revenez, enfants rebelles, je vous guérirais de votre rébellion. » (Cependant, il est expliqué dans les propos des décisionnaires qu’une personne ayant transgressé à plusieurs reprises une faute légère, cette faute est désormais considérée comme une faute grave, aussi grave que la transgression d’une faute ayant pour peine « Karet » (retranchement de l’âme dans ce monde-ci comme dans l’autre monde) ou bien comme la transgression d’une faute ayant pour peine la condamnation à mort par le Tribunal Rabbinique.)     

Transgression d’un devoir négatif (une interdiction)

le 2ème niveau est celui de la transgression d’un devoir négatif.

Une personne qui a transgressé un commandement négatif (qui a enfreint un interdit) - comme consommer un fruit qui nécessite vérification des vers, sans le vérifier au préalable, et ce fruit contenait des vers - et s’est repenti (sincèrement) de sa faute, son repentir reste en suspend (le statut de cette personne reste en suspend) et c’est Yom Kippour qui procurera le pardon absolu de cette faute, comme il est dit : « Car ce jour-là, Hachem vous pardonnera toutes vos fautes… » (Constatez à quel point ce jour est redoutable, puisque le simple fait que l’homme est vivant le jour de Yom Kippour, en ajoutant à cela son repentir, entraîne une grande expiation, heureux le peuple qui possède autant !)

Transgression de fautes entraînant Karet ou la condamnation à mort  

Le 3ème niveau est celui de la transgression de fautes entraînant Karet ou la condamnation à mort.

Une personne qui a transgressé des interdits condamnés par la Torah par la peine de Karett (retranchement de ce monde et de l’autre, la personne meurt prématurément et sans laisser de descendance), ou bien par la peine de mort exécutée par le Beth Din (à l’époque du Temple de Jérusalem), par exemple, lorsqu’une personne n’observe pas les règles de la pureté familiale ou bien qui transgresse volontairement le Chabbat, dans de tels cas, le repentir de la personne et Yom Kippour maintiennent cette personne en suspend et les épreuves la laveront de ses fautes. Ce qui signifie que cette personne doit avant tout se repentir sincèrement de ses fautes, passer un Yom Kippour et traverser des épreuves qui lui feront obtenir une expiation totale de ses fautes, comme il est dit : « j’examinerai leur pêché avec le bâton, et leur faute avec l’épreuve. » (Plus tard, nous expliquerons comment s’épargner les épreuves). 

La profanation du Nom Divin

Le dernier niveau de faute est la profanation du Nom d’Hachem qui inclue celui qui cause l’humiliation de notre sainte Torah, par le dédain et l’influence à la haine de la Torah et de ceux qui l’étudient aux yeux des gens éloignés de la Torah, ou bien celui apparaissant comme quelqu’un qui craint le Ciel et qui se comporte d’une manière qui éloigne ceux qui sont déjà loin de la Torah, ou d’autres exemples similaires …

Ni  le repentir d’une telle personne, ni Yom Kippour, ni même les épreuves n’auront la capacité d’expier sa faute de la profanation du Nom d’Hachem. C’est pourquoi, après s’être repenti sincèrement, après avoir passé un Yom Kippour, et lorsque des épreuves seront abattues sur lui, un tel individu doit guetter son expiation totale qui ne se fera que par sa mort, car il n’existe aucun moyen d’expiation pour la faute de la profanation du Nom d’Hachem excepté la mort, comme il est dit : « … cette faute vous sera-t-elle pardonnée si ce n’est que par votre mort ? »

(Cependant, il est possible d’être expié de cette faute par la sanctification du Nom d’Hachem. Le livre Kaf Ha-H’aïm, règles de Roch H’odech, cite un mode de réparation à ce sujet.)

 

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