Le Temple, source de prospérité pour Israël

Il est écrit (Béréchith 28:11-17): Il atteignit le lieu et y établit son gîte… et il eut un songe: voilà une échelle dressée sur la terre dont le sommet atteignait le ciel et voilà, des anges de D. montaient et descendaient de l’échelle… Ya’akov s’éveilla de son sommeil… et saisi de crainte, il dit: Que ce lieu est redoutable! Ceci n’est autre que la maison de D. et c’est ici la porte du Ciel ».

Lorsque Ya’akov arrive à ce lieu saint, le Mont du Temple (‘Houlin 91b), il se reposa, et dans son rêve il voit une échelle dont les pieds sont sur terre et dont le sommet atteint le ciel, et des anges qui montent et qui descendent sur l’échelle. Dans son rêve, D. lui promet (Béréchith 28:14): « Ta postérité sera nombreuse comme la poussière de la terre », mais ce n’est qu’en se réveillant qu’il comprit la sainteté de ce lieu, puisqu’il dit: « Ceci n’est autre que la maison de D. »

Cet épisode est difficile à comprendre et nous remplit d’étonnement.

Pourquoi la providence divine amène-t-elle Ya’akov à se coucher justement sur le lieu du Temple, et non pas ailleurs? Et de plus, pourquoi D. Se révèle-t-Il à lui justement en cet endroit, alors qu’Il aurait pu aussi bien Se révéler ailleurs à Ya’akov et le bénir?

Nous devons aussi comprendre et expliquer le lien qui existe entre l’échelle sur laquelle les anges montent et descendent, et la promesse de D. à Ya’akov (Béréchith 28:13): « Cette terre sur laquelle tu reposes, Je la donne à toi et à ta postérité ». Qu’est-ce que D. veut lui signifier?

La volonté de D. est que Ya’akov, « l’élu d’entre les Patriarches » (Béréchith Rabah 76:1) se repose justement en ce lieu où le Temple sera érigé plus tard, pour nous faire savoir quel mérite permet aux Juifs de pénétrer dans le Temple, de s’approcher du Saint des Saints, de s’attacher à D., et pour nous faire comprendre que la prospérité, les bénédictions et la réussite viennent de ce lieu. De même cette nuit-là, Ya’akov a joui d’un haut niveau physique et spirituel en s’endormant dans ce lieu, après avoir passé quatorze ans sans dormir comme le disent les Sages (Béréchith Rabah 68:11): « Ya’akov n’a dormi qu’en ce lieu, mais pendant les quatorze ans qu’il passa dans la maison d’étude de Chem et Ever il n’a jamais dormi » car il étudiait sans interruption…

Effectivement, après avoir ressenti la sainteté de ce lieu, il fut saisi de frayeur et s’exclama: « Combien ce lieu est redoutable! Ceci n’est autre que la maison de D. » C’est-à-dire qu’une telle plénitude de sainteté et de pureté ne peut se trouver que dans le Temple, et alors il comprit que de là, de ce lieu destiné au Temple, jaillit la source de toute sainteté. Ceux qui viendront le visiter baigneront dans la sainteté de « la maison de D. » – le sanctuaire – et les cœurs d’Israël resteront attirés et attachés à D. (le mot michkan sanctuaire et le mot moche’h , attiré, ont la même racine), et se sanctifieront ». C’est ici la porte du Ciel », c’est-à-dire que le temple (et le mérite qu’il nous procure) nous élève, nous sanctifie et nous attache à la Torah « qui s’acquiert de quarante-huit façons » (Avoth VI:5; Kala 8). Lorsque l’homme s’attache à son Créateur, il jouit d’une exaltation suprême et ressemble à cette « échelle qui est posée sur terre et dont le sommet atteint le ciel » (Béréchith 28:12), et il s’élève de plus en plus haut.

Pourtant, les Enfants d’Israël risquent de « monter et descendre » dans leur vie spirituelle, tantôt vainquaient le mauvais penchant, tantôt étaient vaincus par lui, comme le disent les Sages (Chemoth Rabah 27:8): « Lorsque l’on pénètre dans l’arène, ou bien on en sort vainqueur, ou bien on en sort vaincu ».

Cela nous enseigne une leçon valable la vie durant. Aujourd’hui, alors que nous sommes en exil, que le Temple est détruit à cause de nos fautes, et que ce qui fut notre gloire, notre protection et notre sanctification, nous a quittés, il ne nous reste plus que la Torah, qui seule nous permet d’être sauvés de l’influence de l’exil amer (Zohar I, 152b; III, 176a).  Il ne nous reste pour nous sanctifier que les synagogues et les maisons d’étude qui sont « des Temples en miniature » (Méguilah 29a). Il faut les fréquenter afin d’échapper aux influences néfastes. Les Sages ont dit (Brach’oth 8a; Zohar III, 202a): « Depuis le jour où le Temple fut détruit, il ne reste plus à D. en ce monde que les quatre coudées de la loi », quatre coudées de Torah et de prière. Il est dit aussi (Téhilim 87:2): « L’Eternel aime les portes de Sion, plus que toutes les demeures de Ya’akov ». « Les portes de Sion », c’est la porte du Ciel dont Ya’akov eut la vision, et « les demeures de Ya’akov » indiquent la maison d’étude et la maison de prière qui nous tiennent lieu de sanctuaire et de Temple. Ce n’est que lorsque nous les visitons que nous sommes sauvés de la chute, et comme le disent les Sages (Sotah 21a): « La Torah protège et sauve ».

 

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