L’accomplissement de mitsvoth et le secret de la perfection du tikoun

Commentant le verset: Si l’on trouve dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne en possession, un cadavre gisant en plein champ et que l’auteur du meurtre soit inconnu... (Deutéronome 21:1) les anciens feront descendre la génisse dans un bas-fond sauvage, ils briseront la nuque de la génisse (id. 4). Rachi explique: Le Saint, béni soit-Il, dit: Une génisse d’un an viendra, qui n’a pa eu de descendance, on lui brisera la nuque, dans un lieu désert et inculte, pour expier la faute de celui qu’on a empêché d’avoir une descendance.

Ce passage pose un certain nombre de questions:

1) Pourquoi incombe-t-il aux anciens de la ville de dire: Nos mains n’ont point répandu ce sang-là? Craignerait-on qu’ils aient tué cet homme? Normalement, ce sont des gens simples qui auraient d- faire cette proclamation.

2) On comprend, d’après l’explication de Rachi, qu’on doive apporter une génisse d’un an qui n’a pas laissé de descendance, pour expier la faute d’un jeune homme qui n’a pas laissé d’enfants après lui. Mais qu’en est-il alors d’un vielllard qui a une progéniture?

C’est qu’il convient de savoir que, jeune ou vieux, tant qu’on vit dans ce monde, on doit veiller à accomplir des mitsvoth (fruits, péroth). Quand on tue quelqu’un, on coupe sa descendance aussi bien que la possibilité d’accomplir des mitsvoth et on ne le laisse pas accéder à la perfection. Car l’homme n’est venu dans ce monde que pour s’engager dans l’étude de la Torah et accomplir les commandements divins jusqu’à son dernier jour. Mais s’il meurt prématurément, il ne porte plus de fruits. Nous voyons ici la souillure que laisse le meurtre, et plus particulièrement quand on ignore qui l’a commis. Tout le monde éprouve un sentiment de peur et de honte à transgresser en public la volonté divine, mais pas en cachette, ignorant que le Saint, béni soit-Il, le regarde. Y a-t-il un plus grand péché que celui-là?

Les anciens de la ville devaient donc déclarer: Pardonne à ton peuple d’Israël que tu as racheté, et n’impute pas le sang innocent à ton peuple Israël! Et ce sang leur sera pardonné (Deutéronome 21:8). Ce sont eux précisément qui devaient aussi avouer que leurs mains n’avaient pas répandu ce sang, parce qu’ils ont vu que les habitants de la ville ne s’engageaient pas dans l’étude de la Torah, n’écoutaient pas la morale qu’ils leur inculquaient et ne servaient pas Dieu comme il convient... Les anciens devaient donc avant tout se corriger eux-mêmes et s’efforcer de trouver la raison pour laquelle leurs paroles ne portaient pas de fruits. Car, comme on le sait, tout celui qui est imprégné de la crainte de Dieu, ses paroles se font entendre (Bérakhoth 6b). Les mains des anciens n’ont donc certes pas versé ce sang, mais ils devaient inciter leurs concitoyens à servir l’Eternel même en cachette, le fait qu’un homme a été tué en ville montrant que les habitants de la ville commettent en cachette d’autres péchés.

Combien grande est donc la honte de prendre conscience du fait que de ses propres mains l’homme perd son temps et rejette la mission qui lui a été confiée dans ce monde. Comme nous l’avons vu dans une leçon précédente, avant de l’envoyer sur terre pour un temps déterminé, on l’avertit et on lui fait jurer de s’engager dans l’étude de la Torah et d’accomplir les mitsvoth. On le doue de forces qui lui permettent de vaincre son mauvais penchant. Honte et malheur à nous au jour du Jugement. Malheur à nous au jour du châtiment (Béréchith Rabah 93:11): si nous ne sommes pas arrivés à jouer le rôle qui nous a été confié, c’est comme si nous nous sommes complètement abstenus de donner des fruits. N’ayant pas accédé à la perfection, nous devrons être réincarnés ou subir les affres de l’enfer pour nous corriger.

Au lieu de servir constamment notre Créateur, nous n’avons recherché que les futilités de la vie... Le Saint, béni soit-Il, est vraiment affligé par le meurtre d’une de Ses créatures qui n’a pas laissé de descendance, même s’il s’agit d’un méchant, car il aurait pu se repentir et se serait du coup transformé en tsadik. Exploitons par conséquent au maximum chaque instant de notre vie, ne cessons d’accomplir des mitsvoth pour que nous ayons de bons fruits dans le monde futur.

 

 

Le secret des villes de refuge. La voie de la vie pour chaque Juif.
TABLE DE MATIERE
Ils devront juger le peuple selon la justice

 

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