Rabbi Tsvi Hirsch Kalischer Le Rav de Thuren

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En tous temps, il y a eu de grands rabbanim qui ont placé Jérusalem au sommet de leurs préoccupations. Il ont toujours rêvé du retour à Sion, aspirant au jour où ils pourraient s’installer en Erets-Israël et y vivre. L’un d’eux fut Rabbi Tsevi Hirsch Kalischer, qui déjà, il y a cent cinquante ans, a œuvré de toutes ses forces pour l’installation dans le pays et sa construction.

Rabbi Tsevi Hirsch est né le 4 Sivan 5555 (1795), de Rabbi Chelomo Kalischer, de la ville de Lissa en Allemagne, dans la province de Pozen. Dans sa jeunesse il étudia la Torah auprès de grands guéonim, Rabbi Ya’akov de Lissa, auteur de ‘Havot Da’at, et Rabbi Akiba Eiger de Pozen. Il se faisait remarquer par ses dons extraordinaires et son immense assiduité.

Un jour, pendant sa jeunesse, il tomba et se blessa à la tête, ce qui provoqua beaucoup d’agitation dans la maison. On courrait pour faire venir un médecin, et son père et sa mère pleuraient sur le malheur qui était arrivé à leur fils. Alors Rabbi Tsevi leur dit avec un sourire aux lèvres : « Pourquoi êtes-vous si effondrés ? Désormais, je peux espérer être grand en Torah, car mon cerveau est largement ouvert... »

Avant longtemps, le Rav Tsevi faisait partie des plus importants parmi ceux qui étudient la Torah. De nombreuses communautés d’Allemagne lui demandèrent de venir être leur Rav, mais Rabbi Tsevi ne voulait pas utiliser sa Torah à des fins matérielles.

Après son mariage, il s’installa dans la ville natale de son épouse, à Thuren. Il y établit un petit fonds de commerce, que sa femme tenait, pendant qu’il étudiait la Torah jour et nuit. La communauté juive de Thuren reconnut immédiatement la grandeur du jeune avrekh, et lui demanda d’être Rav de la ville. Il assuma ce poste durant toute sa vie, une quarantaine d’années, sans accepter aucun salaire. Il y avait simplement sur son bureau une boite « Pour l’installation en Erets-Israël », et quiconque le désirait y laissait son obole.

Sa maison était grande ouverte. De loin et de près, on venait demander son aide. Il avait bon cœur, et de son argent il nourrissait des pauvres et mariait des orphelins. On venait également lui demander conseil. Il s’occupait des besoins de la communauté locale, et était mêlé à tout ce qui s’y passait. Quand on lui parla un jour d’un Rav d’Allemagne qui se montrait indulgent sur des interdictions de la Torah, il répondit : « Qu’est-ce que cela a de surprenant ? Ce Rav est aussi un « docteur », et en général, un docteur guérit les malades et délivre les prisonniers (matir assourim, ce qui signifie également en hébreu : permet les interdictions...). »

Rabbi Tsevi Hirsch Kalischer consacra toute sa vie à la Torah et à la sagesse, à la tsedakah et à la générosité. Comme il était installé à la frontière, des réfugiés juifs de Pologne et de Russie venaient le trouver, et il les aidait de tout son pouvoir à se rendre là où ils désiraient.

En 5603 (1843), il imprima son premier livre Even Bo’hen, une explication sur le Choul’han Aroukh ‘Hochen Michpat, ch. 89, comme échantillon de son livre Moznaïm Lamichpat Oumichnah A’haronah. Mais il se passa une douzaine d’années avant qu’il puisse imprimer sa grande oeuvre Moznaïm Lamichpat, qui est composée d’une vaste explication de chaque halakhah ainsi que de décisions halakhiques sur tout le ‘Hochen Michpat. Ce livre rendit son auteur illustre en Allemagne, et beaucoup des plus grands rabbanim commencèrent à lui adresser leurs questions en matière de religion et de halakhah.

Rabbi Tsevi Hirsch Kalischer n’était pas enfermé dans le domaine de la halakhah. Il s’est aussi beaucoup occupé de l’Ecriture et de la grammaire hébraïque, et s’intéressait à la philosophie juive du Moyen Age, ainsi qu’à la philosophie moderne. La même année où il a imprimé son livre Even Bo’hen, il a aussi fait paraître Emounah Yécharah, en deux parties. Plus tard, il a également écrit un commentaire sur les cinq livres de la Torah.

Outre ces ouvrages importants, Rabbi Tsevi a écrit un commentaire sur la Aggada du nom de Yetsiat Mitsraïm (« La sortie d’Egypte »), des remarques sur le Choul’han Aroukh Yoré Déa, qui ont été imprimées dans Yoré Déa, édition de la veuve et des frères Rom de Vilna, sous le nom Tsevi Latsaddik, et des notes sur les michnayoth, traités Nachim et Nezikim, ont été imprimées dans les michnayoth de l’édition Rom.

Il aimait Erets-Israël d’un amour puissant, et lui consacra toute sa vie. Il écrivit beaucoup sur la mitsvah de vivre en Erets-Israël, et correspondit également avec les grands de la génération sur la construction du Temple et la possibilité de dresser un autel pour offrir des sacrifices.

Dans son Derichat Tsion, il écrit un programme tendant à racheter la terre aux étrangers et à y installer des paysans juifs pour la travailler. Il a dit entre autres : « Le salut que nous donnerons à la terre est un sentier pour notre Dieu et une voie vers la rédemption à venir. »

Au début de l’année 5623 (1863), Rabbi Tsevi Hirsch eut l’occasion d’aller à Koenigsberg avec beaucoup de rabbanim de Russie, et il leur exposa son programme. Le gaon Rabbi Israël de Salant, qui était présent à cette assemblée, lui promit que lorsqu’il rentrerait à Koubno, il veillerait à ce que « les propriétaires juifs qui louaient leur maison à quelqu’un d’autre donnent un centième du loyer pour les besoins des travaux des champs en Erets-Israël, et que le locataire donne la même chose. »

Il influença également les plus généreux de la communauté, comme R. Moché Montefiori et R. Anschel Rotschild pour qu’ils soutiennent la société « Erets Nochavet » qu’il avait fondée. Et quel fut son bonheur quand il apprit que Montefiori, pendant son quatrième voyage en Erets-Israël, avait acheté un terrain aux environs de Jaffa, et y avait planté un verger !

Ce fut le premier verger juif, dans la nouvelle installation sur notre sainte terre.

Dans sa vieillesse, il décida de se rendre en Erets-Israël, l’amour de son âme. Mais sa famille, qui craignait pour la santé fragile d’un vieux père qui avait déjà alors soixante-seize ans, le supplia de s’en abstenir. Il demanda conseil au tsaddik Rabbi Avraham de Tchernov, qui lui répondit de ne pas s’en aller en Erets-Israël, car une personne comme lui pouvait plus utilement rester ici et agir pour le bien d’Erets-Israël ainsi que des pauvres. Il resta donc dans sa ville, et continua son travail en faveur de l’installation en Erets-Israël.

Rabbi Tsevi Hirsch Kalischer mourut le 5 ‘Hechvan 5635 (1875) à Thuren où il fut enterré avec de grands honneurs. Avec le peu d’argent que l’on trouva dans la caisse de la société « Erets Nochavet » après sa mort, on acheta plus tard un terrain autour de la tombe de notre mère Ra’hel. Il avait quatre-vingts ans à sa mort.

En 5655 (1895), de nombreuses communautés, ainsi que toutes les sociétés pour l’installation en Erets-Israël, fêtèrent, le centenaire de sa naissance avec beaucoup d’éclat. Des sages et des écrivains rédigèrent des articles remplis d’admiration pour le gaon, et parlèrent de la grande part qu’il avait prise à la renaissance d’Erets-Israël. Beaucoup de rues, par tout le pays, reçurent son nom. On fonda également le kibboutz « Tirat Tsevi » en son souvenir.

 

 
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