Index Tsadikim Index Tsaddikim

Le Saint Kabbaliste Rabbi Yehouda Pinto - Appelé Rabbi Hadan

Rabbi Masliah Mazouz width=

Le tsadik Rabbi Yéhouda Pinto, appelé Rabbi Hadan, est le fils de Rabbi ‘Haïm le Grand. Rabbi Hadan s’est fait connaître par le mérite de sa grandeur dans la Torah et dans la Kabbala. Il était plongé dans les livres saints jour et nuit avec assiduité, sans compter qu’il était tsadik, très pieux, faisait des miracles, et que beaucoup de gens venaient le trouver pour recevoir sa bénédiction.

Rabbi Hadan avait aussi hérité de son père la générosité et l’aide au prochain. Ainsi, par exemple, on raconte sur lui qu’il avait distribué tous ses biens en tsedaka aux pauvres qui étaient dans le besoin. Rabbi Hadan faisait très attention à ne pas se coucher en ayant de l’argent disponible, il se dépêchait de le donner à un pauvre.

Pour les enfants des pauvres qui devenaient bar mitsva, il achetait des talits, des tefilin, des vêtements et de la nourriture pour qu’ils puissent fêter la bar mitsva sans manquer de rien et sans avoir à s’inquiéter. Une fois que les garçons avaient grandi et que le moment était venu de les marier, c’est lui qui s’occupait de la grande mitsva de « hakhnassat kala ».

La visite du ministre Montefiori

On avait étendu dans le port de la ville de Mogador des tapis luxueux jusqu’à la maison du tsadik Rabbi Hadan, dans le Mellah (le ghetto juif). Ces tapis prestigieux se trouvaient là en l’honneur du ministre Moché Montefiori, qui était arrivé en visite spéciale à Mogador en 5623 pour essayer de se concilier le gouverneur de la ville et d’éviter les émeutes auxquelles on pouvait s’attendre à la suite d’une fausse accusation de meurtre dans la ville de Safi près de Mogador. Le ministre fut reçu chez le tsadik Rabbi Hadan pendant quelques jours, il reçut sa bénédiction ainsi que ses conseils. Comme le climat agréable de la ville lui plaisait, il y resta plus longtemps que prévu.

Durant son séjour, il donna de l’argent pour les juifs de la ville et s’occupa des besoins de la communauté, l’essentiel de la raison de sa visite ayant été couronné de succès, car il obtint une déclaration de protection et d’égalité des droits pour les juifs du Maroc.

Ne te soucie pas

L’année de famine que connut le Maroc pesa sur les agriculteurs ainsi que sur le reste de la population. Pas la moindre goutte de pluie n’humidifiait la terre, tous les habitants étaient plongés dans la détresse et ne savaient plus que faire tant leur souci était grand.

Rabbi Hadan se montra pendant cette époque triste et peiné. La période des fêtes approchait, il n’avait pas d’argent en poche pour acheter des vêtements et des produits de première nécessité aux pauvres de la ville, comme il avait l’habitude d’en distribuer tous les ans. Une nuit, son père Rabbi ‘Haïm le Grand se montra à lui en rêve et lui dit : « Mon fils, ne te soucie pas, ne sois pas triste pour quoi que ce soit. Demain, avec l’aide de D., ta famille aura des vêtements neufs comme ils n’en ont jamais eu. »

Au matin, Rabbi Hadan se préparait à aller à la synagogue pour la prière de cha’harit, quand le serviteur du riche Moché Aflalo arriva chez lui pour lui annoncer que celui-ci voulait que le Rav vienne le voir.

A l’entrée de la maison, Moché Aflalo accueillit Rabbi Hadan avec amabilité et joie. Puis il lui raconta ce qui s’était passé : Pendant la nuit, le tsadik Rabbi ‘Haïm Pinto s’était révélé à lui en rêve et lui avait dit : « Est-il possible que tu portes des vêtements neufs pour la fête et que mon fils Hadan porte de vieux vêtements ? Je t’impose d’habiller aussi mon fils Hadan et sa famille de vêtements neufs. »

« Je vous ai fait appeler dès le matin, dit le riche, pour accomplir l’ordre de votre père le tsadik. » Immédiatement, il fit sortir une belle somme d’argent destinée à des vêtements neufs pour Rabbi Hadan et sa famille, et il donna en plus à Rabbi Hadan une montre et une chaîne en or pur.

Celui-ci le remercia de sa générosité et sortit de chez lui content et satisfait. Avec l’argent qu’il avait reçu, il commença par acheter des vêtements pour les enfants des pauvres, et avec le peu qui resta il acheta des vêtements pour lui-même et sa famille.

La proie des flammes

Tous les ans, Rabbi Hadan avait l’habitude de faire cuire de la matsa chemoura pour la fête de Pessa’h le jour qui précédait la veille de Pessa’h. Le Rav lui-même faisait cuire les matsot et ne faisait confiance à personne d’autre. Il ne se contentait pas de cela, mais amenait avec lui au fournil ses propres ustensiles, parce que la cacherout des matsot était capitale pour lui.

Comme tous les ans, cette année-là Rabbi Hadan s’arrangea avec le propriétaire de la boulangerie, un certain Ben O’hta, pour venir faire cuire chez lui ses matsot le jour d’avant la veille de Pessa’h. Au jour dit, Rabbi Hadan arriva avec ses ustensiles, sa farine, son eau, son rouleau et les autres ustensiles nécessaires à la fabrication des matsot. Mais à son arrivée, il s’aperçut, à sa grande stupéfaction, que le four était déjà pris par quelqu’un d’autre qui y faisait des matsot.

Le Rav était très contrarié, car il avait déjà fixé avec le propriétaire du fournil, qui n’avait pas tenu parole. Son mécontentement grandit quand il pensa à sa grande famille et aux pauvres qui lui faisaient confiance pour leur distribuer des matsot pour le soir du séder, alors que le lendemain était déjà la veille de Pessa’h. Il alla se plaindre au propriétaire du fournil. Celui-ci lui répondit avec indifférence : « Aujourd’hui il y a beaucoup à faire. Peut-être que le Rav peut venir un autre jour pour faire cuire ses matsot… »

Quand Rabbi Hadan entendit cela, il sortit sans dire un mot. Il n’était pas encore allé très loin qu’un grand incendie éclata dans la boulangerie, qui s’enflamma entièrement. Le four, les ustensiles et les matsot, tout était la proie des flammes.

La coïncidence des deux choses fit immédiatement comprendre au propriétaire que son atteinte à l’honneur de la Torah lui avait coûté cher. Pendant que sa boulangerie partait en flammes, il courut immédiatement après le Rav pour lui demander pardon. Il lui promit de plus qu’à partir de ce jour-là, il tiendrait toujours parole, quoi qu’il arrive. Quand Rabbi Hadan lui eut pardonné, le feu s’éteignit immédiatement, au point qu’on ne voyait pas qu’il y avait eu là un incendie. Même les matsot qui étaient à l’intérieur du four n’avaient pas du tout brûlé…

Notre Maître chelita a raconté cette histoire devant ses élèves, en ajoutant : « A chaque fois que nous passons devant cette boulangerie, nous évoquons le miracle qui s’est produit en ce lieu. »

C’est de Hachem que vient le salut

Après la mort du sultan Mohammed, en 5634, un groupe de rebelles marocains essaya de prendre les rennes du gouvernement. L’une des légions de rebelles campa près de la ville de Mogador et se livra à de grands débordements devant les remparts de la ville fortifiée. Les rebelles brûlèrent les portes de la ville et voulaient rentrer à l’intérieur pour piller et tuer les habitants.

Le gouverneur de la ville vit le danger qui arrivait aux portes de la ville, et envoya immédiatement quelqu’un à la synagogue qui portait le nom de Rabbi ‘Haïm Pinto pour demander à la communauté juive de prier et supplier le Créateur du monde que le mal ne rentre pas à l’intérieur de la ville.

C’est ce que firent ceux qui étaient à la synagogue. Ils se mirent à supplier le Créateur de les sauver de la violence et de la mort.

C’est de Hachem que vient le salut. Leur prière fut entendue, par le mérite du tsadik Rabbi ‘Haïm. Les gardiens des remparts ont raconté qu’immédiatement pendant la prière, on vit des cavaliers vêtus de blanc qui chevauchaient des chevaux blancs et venaient de l’endroit de la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto au cimetière. Ils se dirigeaient vers les remparts de la ville.

Les cavaliers attaquèrent les rebelles avec force sous les remparts de la ville, et les firent fuir au loin pour sauver leur vie. Plus tard, les habitants purent voir de près les cadavres d’une grande partie des rebelles qui avaient été tués dans ce violent combat.

Après cette grande délivrance et la sanctification du Nom de Hachem qui se propagea parmi les nations à la suite de cela, le gouverneur de la ville vint trouver le tsadik Rabbi Hadan, le fils de Rabbi ‘Haïm, pour lui demander que désormais, il organise en permanence une prière pour la paix du royaume.

En reconnaissance pour la prière des juifs, et pour la délivrance de la ville qui avait eu lieu grâce aux juifs, le gouverneur prit sur lui de les défendre, et en hommage à la communauté juive, il libéra beaucoup de juifs qui se trouvaient en prison, ayant été arrêtés injustement. De plus, il attribua une réduction d’impôts aux habitants juifs de la ville. A partir de ce moment, le gouverneur savait qu’à chaque fois qu’il y avait un malheur, il avait vers qui se tourner et à qui demander l’aide du Ciel.

Un tikoun pour un animal…

Madame Sim’ha Elkesslassy, la grand-mère du Rav chelita, a raconté qu’un jour, alors qu’il allait de Mogador à Marrakech, Rabbi Hadan rencontra une grosse grenouille qui marchait lentement. Il s’arrêta et fit à la grenouille un tikoun spécial, en lui disant : « Puisse la volonté de D. être que tu enfantes en paix. » Ensuite il se leva et poursuivit son chemin. Seul Hachem connaît ce qui est caché…

Tu es miséricordieux

Le kabbaliste tsadik Rabbi Hadan a quitté ce monde pour la yéchivah  céleste le 16 Av 5641. Il est enterré dans le nouveau cimetière de Mogador, où sa tombe porte l’inscription : « Ici est enterré le sage parfait qui faisait profiter la communauté de son mérite, empressé dans les mitsvot, d’une famille sainte, le Rav Yéhouda Pinto. Sa vie a pris fin le 16 Av 5641. »

Il est important d’indiquer qu’à cause de sa grande humilité pendant sa vie, et aussi après sa mort, on n’a écrit sur sa tombe aucun qualificatif élogieux. Il suffit de ce qui est écrit sur lui « qui faisait profiter la communauté de son mérite, empressé dans les mitsvot ». C’est l’essentiel, car ce ne sont pas les mots qui comptent mais les actes.

 

 
INDEX TSADIKIM
 

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan